comment Macron favorise la « sécession des riches »

/vers-un-exil-fiscal-de-l-interieur-comm

  • Réaction à l’article du Point, pointé ici …https://seenthis.net/messages/756905 par @gjpvernant
    Macron : « Éric Drouet est un produit médiatique » - Le Point
    https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/macron-gilets-jaunes-eric-drouet-est-un-produit-mediatique-01-02-2019-229061
    … et en particulier, au chapeau de l’article :

    Le président de la République appelle les médias à se ressaisir et décortique l’influence des activistes et des Russes sur la frange radicale des Gilets jaunes.

    Le " plan d’action " délirant de Macron n’est que la mise en musique de l’analyse faite pour la Fondation Jean Jaurès par Roman Bornstein

    Plongée dans les comptes Facebook des "gilets jaunes"
    https://www.nouvelobs.com/politique/20190111.OBS8351/plongee-dans-les-comptes-facebook-des-gilets-jaunes.html

    EXCLUSIF. Pour la Fondation Jean-Jaurès, le journaliste Roman Bornstein s’est plongé à étudier les comptes Facebook de nombreux « gilets jaunes ». Edifiant.

    ou, ici, l’original, découpé en chapitres

    En immersion numérique avec les « Gilets Jaunes »
    https://jean-jaures.org/nos-productions/en-immersion-numerique-avec-les-gilets-jaunes

    Comment une pétition en ligne et un appel Facebook, semblables aux milliers d’autres qui naissent et meurent chaque jour dans l’anonymat des réseaux sociaux et l’indifférence des médias, ont-ils pu aboutir en quelques semaines à la constitution d’un mouvement en fonction duquel l’ensemble des acteurs du jeu démocratique sont désormais contraints de définir leur ligne politique et éditoriale ? Le journaliste Roman Bornstein se livre à une analyse inédite.

    Le texte se focalise sur les outils numériques employés par les " Gilets Jaunes ". En véritable #intellectuel_organique, Roman Bornstein décline, vus du pouvoir, les thèmes " classiques ", sur le nouvel algorithme de FaceBook, les bulles cognitives, puis le rôle des médias traditionnels, rappelant d’ailleurs que si le démarrage du mouvement s’est appuyé sur l’outil FB, le véritable coup d’accélérateur a été donné par le passage de quelques GJ à BFMTV, acquérant à l’occasion un statut de leaders, car visibles. Puis, il remonte leurs affinités avec l’extrême-droite.

    De cette trame découlent la totalité des axes évoqués par E. Macron : contrôle des réseaux et des médias (" hiérarchisation de l’information ",…)

    Cette approche " théorique ", E. Macron et le groupe autour de lui la connaissent sans doute plutôt bien, ayant eux-mêmes utilisé les mêmes ficelles, particulièrement les médias, dans leur raid pour conquérir le pouvoir. Il y a d’ailleurs, un côté " c’est pas du jeu ! " à leurs réactions quand ces mécanismes actionnés par d’autres jouent contre eux. E. Macron, visiblement de plus en plus paniqué, sans prises sur le déroulement de la crise et voyant son pouvoir menacé, y ajoute l’indémodable et centenaire " main de Moscou " actualisée en usine à trolls. Notons que l’argument, le fameux #décorticage (!) se dispense du moindre élément de commencement d’indice et vient quelque peu télescoper celui de " la faute à FB " : à quel moment VVP ou ses sbires ont-ils acquis (ou hacké…) les données de FB ? Dans la même veine, par une (fausse) preuve par association, E. Macron nous ressort la " #russosphère " de l’inénarrable " étude " sur l’affaire Benalla pondue par #EU_Disinfolab (tiens, d’ailleurs, il est où, N. Vanderbielst, dont les mots exacts étaient l’écosystème russophile ?) Il est assez cocasse de voir le président invoquer une " information " parfaitement #bidon au profit de la #hiérarchie_de_la_parole,…

    Dans ce texte (de commande ?) et dans les déclarations de Macron, pas un mot de la multidécennale crise de la représentation, pas une analyse socioéconomique du mouvement (rien sur l’accroissement des inégalités au profit des " #premiers_de_cordée ", rien sur une Europe du capital (ou de la finance) partant à l’assaut de l’Europe du travail,…) Juste une focalisation sur les dynamiques des médias et des réseaux.

    Et pourtant, 4 mois auparavant, cette même Fondation Jean Jaurès sortait un texte, tout aussi repris par l’Obs qu’ils pourraient lire (peut-être, même, relire ? en tous cas en intégrer le sens) :

    Vers un exil fiscal de l’intérieur : comment Macron favorise la " #sécession_des_riches "
    https://www.nouvelobs.com/economie/20180919.OBS2596/vers-un-exil-fiscal-de-l-interieur-comment-macron-favorise-la-secession-d

    Les mesures d’allégement de la fiscalité du capital, entrées en vigueur le 1er janvier dernier, ne sont-elles qu’une gigantesque niche fiscale ? Ces mesures, qui profitent aux 400.000 ménages les plus riches de France, sont la plus forte baisse d’impôts jamais accordée aux « 1% », dénonce ce jeudi 20 septembre une note de la Fondation Jean-Jaurès dont « l’Obs » publie ci-dessous des extraits en exclusivité. Le texte montre comment cette réforme va mécaniquement accentuer la concentration des revenus et des patrimoines aux mains des ménages du haut de l’échelle, pour un impact sur l’investissement et l’emploi plus qu’incertain.

    Dont le chapeau, relu à la lumière des événements ultérieurs, se révèle prémonitoire : la sécession des riches, vue de l’autre bord, est devenue une révolte des pauvres (on en revient à Agrippa Menenius,…, https://seenthis.net/messages/753604) le président Macron ayant réactivé un front de la lutte des classes chère à Warren Buffet.