Gilets jaunes à Montpellier - Acte XII, chute de tension

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  • C’est la petite musique qu’on entendait monter depuis des semaines : ça apparaissait hier dans une pétition de commerçants du centre ville de #Montpellier :
    https://e-metropolitain.fr/2019/02/01/non-aux-gilets-jaunes-a-montpellier-petitions-commercants-de-lecusso

    Ils dénoncent ces violences de casseurs, qui sont orchestrées par un groupe d’anarchistes montpelliérains bien connus de la police et de la justice…

    Ce que ces belles âmes indignées ne percutent pas, c’est que malgré ce « groupe d’anarchistes bien connus de la police » et le fait que les manifs ont systématiquement dérapé en fin de soirée tous les samedi :
    – les GJ (ceux pas anarchistes, pour faire simple) continuent à venir manifester, eux, tout en sachant que ça va se terminer de manière un peu olé-olé ; c’est vraiment fondamental dans cette histoire de « casseurs » et de cortège de tête : les manifestants ne se désolidarisent pas du mouvement, viennent tous les samedis, malgré la répétition des violences ;
    – les GJ (toujours les pas anarchistes) manifestent chaque semaine notamment contre les violences policières (encore aujourd’hui, c’était le thème) et en solidarité avec les blessés ; d’ailleurs quand tu te retrouves avec eux au moment du lâché des gaz, ils n’accusent pas un petit « groupe d’anarchistes », mais la répression policière ;
    – les gens qui se promènent en ville et qui se font gazer collatéralement le samedi n’attaquent jamais les GJ. Ça se voit, les gens sont tranquilles, et subissent les gazages et les palmiers en feu calmement. Je veux dire, depuis le temps que dure et que les médias se montent le choux sur les séditieux, si les gens (pas GJ) adhéraient à ce discours, il y aurait des règlements de compte un peu musclés, et les GJ ne pourraient pas traverser la ville en long et en large chaque semaine sans qu’il y ait quelques bagarres un peu spontanées. Je veux dire : ça n’arrive jamais, je n’ai jamais vu les manifestants se faire insulter, cracher dessus, ni encore moins molester.

    Et clairement, dans le discours sur la violence des casseurs, des anarchistes professionnels qui détourneraient le mouvement, ce qui énerve profondément les commentateurs, c’est bien que les GJ ne se lâchent pas l’affaire, continuent à rejeter la responsabilité des violences sur le gouvernement et les flics, et que la population non-GJ continue à considérer le mouvement avec sympathie. Cela malgré les dérapages et les violences absolument chaque semaine dans le centre-ville depuis des semaines et des semaines.