» Les « gouvernements privés » qui assujettissent les travailleurs américains. Par Chris Hedges

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    • Une fois qu’un travailleur est lié à une entreprise, il ou elle perd instantanément cette dignité, ce lien de subordination engendre la perte de son indépendance personnelle, surtout si l’emploi est temporaire, situé en bas de l’organigramme ou subalterne. Les relations ne sont plus libres et égales.

      « Quand les travailleurs vendent leur travail à un employeur, ils doivent se livrer à leur patron, qui peut ensuite leur donner des ordres », écrit Anderson. « Le contrat de travail, place le vendeur sous l’autorité de son patron ». Le travailleur satisfait aux exigences de la direction, qu’il n’est guère en mesure de remettre en question, ou sera réprimandé, rétrogradé, sanctionné ou renvoyé. Le chef d’entreprise exerce une autorité totale sur le travailleur. « L’exécution du contrat incarne une profonde asymétrie d’intérêts », écrit Anderson, « désormais, le travailleur devra travailler dans des conditions qui ne tiennent pas compte de ses intérêts mais de ceux du capitaliste ».

      Le néolibéralisme soutient que le choix se situe entre la loi du marché et le contrôle de l’État, alors que, comme l’écrit Anderson, « la plupart des adultes vivent leur vie professionnelle sous un troisième modèle : un gouvernement privé ». Le néolibéralisme soutient que l’essence de la liberté est la libre entreprise, sans jamais aborder la question de l’abandon des libertés fondamentales par les travailleurs.