• (4) Au #Tchad, les #forces_françaises frappent aussi les #rebelles - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/04/au-tchad-les-forces-francaises-frappent-aussi-les-rebelles_1707408

    Dans le désert de l’Ennedi, des bombes de l’armée française ont été lâchées dimanche soir pour arrêter une colonne de 40 pick-up. Elles ne visaient pas une organisation jihadiste mais un groupe rebelle tchadien, l’Union des forces de la résistance (UFR), venu de Libye. « Ils sont entrés sur le territoire tchadien dans la nuit de jeudi à vendredi », précise le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Patrik Steiger. Après que l’aviation nationale a échoué à stopper sa progression, N’Djamena a appelé Paris à la rescousse. Une patrouille de Mirage 2000 partie de la capitale tchadienne a effectué « deux séquences de tirs avant la tombée de la nuit » et « dispersé la colonne », affirme Patrik Steiger. En 2008, les troupes de l’UFR, dirigées par Timan Erdimi, un neveu du président Idriss Déby, étaient entrées à N’Djamena au terme d’un raid fulgurant mené depuis le Soudan voisin. Le régime avait réussi in extremis à repousser l’assaut rebelle.

    Depuis, les combattants de l’UFR « s’étaient installés dans le Sud libyen, profitant de l’absence d’autorité centrale et tissant des alliances changeantes avec les forces locales », explique un connaisseur de la région : « Ces derniers temps, le maréchal Haftar [maître de l’Est libyen, ndlr] a entrepris une opération de nettoyage du Sud libyen, ce qui a obligé l’UFR à chercher une base à l’intérieur du Tchad. »

    Les véhicules des rebelles ont été bombardés alors qu’ils se trouvaient à « 400 kilomètres à l’intérieur du territoire », ajoute Patrik Steiger. Se dirigeaient-ils vers le Darfour, au Soudan, qui a longtemps constitué une de leurs bases arrières ? Ou bien étaient-ils en mouvement vers N’Djamena ? « On progresse toujours, on est prêt à [affronter] tout ce qui va se placer devant nous, on n’a pas peur des frappes aériennes françaises », a indiqué Youssouf Hamid, porte-parole de l’UFR, interrogé au téléphone par l’Agence France-Presse.

    Le mandat de l’opération française « #Barkhane » au Sahel, dont le quartier général est installé à N’Djamena, est limité à la lutte antiterroriste. Pilonner un groupe armé d’opposants au régime d’Idriss Déby rentre difficilement dans ce cadre… « Les moyens de Barkhane ont été utilisés, mais ce n’est pas Barkhane, c’est la France qui a été sollicitée », nuance le porte-parole de l’état-major des armées.