Il y avait mon nom sur la couverture, et j’avais fait un post-scriptum du nègre, où je définissais ma manière de faire le nègre, disant que j’avais le droit d’être un nègre à plume, je suis une comédienne de l’écriture, je changerai à chaque fois de style. Mais, ce qui est intéressant, c’est que je me suis quand même planquée, je ne voulais pas qu’on me reconnaisse. J’ai un analyste qui me dit : « tu seras guérie quand tu seras capable de publier en ton nom ». Moi, je trouve une justification à l’existence du livre parce que je le donne à quelqu’un. C’est pas du gâchis, parce que le mec, ou la nana, il est heureux, elle est heureuse, elle a du sens dans sa vie, et ça justifie que je fasse un livre.
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Elle m’appelle, elle me hurle dessus : « c’est quoi cette merde ? » Je réponds : « j’ai fait mon boulot de nègre, je n’ai pas outrepassé, je suis V. » Et là, l’éditrice me dit un truc incroyable, en gueulant : « mais je ne te paie pas pour être V. ! J’en ai rien à foutre de V. ! Putain, s’il n’y a pas de toi, il n’y a pas de livre. »
Excellente lecture, merci beaucoup pour ce partage