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    L’effet domino de la politique migratoire de l’UE au Sahel
    Par Ana P. Santos Publié le : 21/12/2023
    Le pouvoir militaire au Niger a récemment abrogé une loi censée lutter contre le trafic de migrants. La décision met à mal la stratégie de l’Union européenne à confier les politiques de contrôle migratoire aux pays d’origine.Les putschistes au pouvoir au Niger ont abrogé au mois de novembre une loi anti-passeurs de 2015. Les militaires ont également annulé les condamnations antérieures prononcées en vertu de cette loi. La loi contre le trafic de migrants criminalisait le transport de migrants depuis la ville d’Agadez, au centre-nord du Niger, vers la Libye et l’Algérie, deux points de départ courants pour les migrants subsahariens cherchant à atteindre l’Europe. Cette loi bénéficiait du soutien de l’Union européenne (UE) à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique (FFUE) doté de 5 milliards d’euros. Sa suppression est le dernier épisode en date dans la dégradation des relations diplomatiques déjà limitées entre le Niger et l’UE.
    « En révoquant la loi de 2015, la junte militaire réitère la fin de la coopération avec l’UE, y compris en matière de migration, qui était cruciale pour la stratégie migratoire de l’UE », explique à InfoMigrants Alia Fakhry, chercheuse associée au Conseil allemand pour les relations étrangères (GCFR). Entre 2014 et 2020, plus d’un milliard d’euros du FFUE sont allés au Niger. Pendant que Bruxelles regrette l’abrogation de la loi anti-passeurs, une partie de la population locale semble bien accueillir la fin de la criminalisation.
    « Si nous voyons des migrants, nous les transportons », a déclaré à France 24 Sidi Mamadou, 42 ans, ancien passeur et militant pour l’immigration légale.
    Selon Alia Fakhry, « les contrebandiers étaient perçus comme des transporteurs qui faisaient passer des marchandises et des personnes à travers les frontières. Des convois militaires accompagnaient les convois des passeurs pour des raisons de sécurité, mais l’armée touchait également des pots de vin auprès des passeurs. D’une certaine manière, jusqu’en 2015, le trafic de migrants était approuvé par l’État. Il était en partie contrôlé par des acteurs militaires et générait des revenus ». Depuis, la loi anti-passeurs était notamment critiquée pour ses conséquences négatives sur les personnes qui bénéficiaient directement ou indirectement de la présence de migrants au Niger.
    La région d’Agadez était, jusqu’en 2015, une importante plaque tournante de ce transit. Migrants, commerçants et travailleurs saisonniers faisaient vivre l’économie. En 2015, « les passeurs, mais aussi les commerçants, les vendeurs de nourriture et ceux qui hébergeaient (des migrants) ont soudainement perdu leur emploi », explique Alia Fakhry. La décision de la junte militaire laisse ainsi entrevoir un possible retour à la situation d’avant 2015.
    L’inefficacité des politiques migratoires restrictives « L’obsession (de l’UE) pour l’immigration est bien connue », assure Yéra Dembele, présidente de la Fédération Euro-Africaine de Solidarité (FEASO), un groupe de réflexion sur la migration basé à Paris. Au cours des dernières décennies, l’Europe s’est détournée de sa politique migratoire d’après-guerre, qui visait à attirer la main-d’œuvre immigrée dont elle avait cruellement besoin pour se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Ces dernières années, l’UE a décidé de renforcer les contrôles aux frontières terrestres et maritimes afin d’empêcher l’immigration irrégulière.
    Selon Yéra Dembele, « lorsque l’on observe l’évolution des flux au cours de ces différentes phases, on se rend compte que le durcissement des politiques n’a eu pratiquement aucun effet, si ce n’est d’augmenter le nombre de migrants noyés en mer ». Yéra Dembele en veut aussi aux politiques migratoires et de développement dans les pays d’origine, notamment en Afrique, qui s’alignent sur les pays d’accueil « sans réelle volonté politique de satisfaire les besoins qui poussent les jeunes à émigrer au péril de leur vie ».
    Des analystes estiment qu’il est trop tôt pour prédire à quel point le nouveau pouvoir au Niger va influencer la dynamique migratoire régionale. La chercheuse Alia Fakhry estime néanmoins que l’érosion du partenariat avec le Niger pourrait pousser l’UE à mettre en place des coopérations similaires avec d’autres pays africains dans la région, comme cela est déjà le cas avec la Tunisie et la Libye. « L’UE continue de consolider sa stratégie en matière de migration. L’accord conclu avec la Tunisie cet été (l’accord est au stade d’un mémorandum d’entente, ndlr) est une illustration de ce que nous pouvons décrire comme un effet domino. Avec la chute du Niger, un domino est tombé. L’UE cherche donc à consolider d’autres partenariats », affirme Alia Fakhry."Avec la fin de la coopération avec le Niger, il y a une leçon importante à tirer pour les Européens : en poursuivant une stratégie migratoire qui repose trop sur la coopération avec des partenaires de bonne volonté, les Européens deviennent la proie des sautes d’humeur et des changements de régime", ajoute-t-elle. Depuis 2020, sept coups d’État ont eu lieu en Afrique, dont cinq dans des pays situés dans la région du Sahel : au Burkina Faso, en Guinée, au Tchad, au Mali et enfin, dernier en date, au Niger, en juillet dernier. Les prises de pouvoir par les militaires s’inscrivent dans un environnement d’insécurité politique, de pauvreté et de terrorisme dans le Sahel.
    Les données de l’agence européenne de gestion des frontières Frontex indiquent que cette année a connu la plus forte augmentation depuis 2009 du nombre de passages irréguliers le long de la route de l’Afrique de l’Ouest, qui relie les pays de la sous-région aux îles Canaries en Espagne.Les traversées de l’océan Atlantique se font depuis le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie, des pays et régions qui sont dans le prolongement du Sahel. L’UE et le Royaume-Uni ne réagissent souvent que ponctuellement en créant de nouvelles formes de contrôle aux frontières dans les pays d’origine. Toutefois, les experts et les défenseurs des droits de l’homme affirment que les politiques migratoires, qui sont principalement élaborées d’un point de vue européen, ne tiennent pas compte de la nature des mouvements en Afrique, qui sont influencés par l’histoire à la fois culturelle et coloniale. « Lorsque nous entendons parler de migration, nous pensons qu’il s’agit de quitter l’Afrique pour aller ailleurs, en Europe par exemple. Mais ce dont on parle rarement, c’est que les déplacements en Afrique se font principalement d’un pays africain voisin à l’autre, et ce depuis des siècles », rappelle Makmid Kamara, militant et chercheur sur les droits de l’homme. « Les frontières ont été mises en place par les puissances coloniales pour diviser les territoires qu’elles avaient conquis et, en ce sens, elles sont artificielles. Pour de nombreux Africains, le fait de se déplacer d’un pays voisin à un autre ne constitue pas un franchissement de frontière », constate Makmid Kamara.Selon lui, « ce que nous voyons de plus en plus, c’est comment l’instabilité politique récurrente déplace les gens et transforme les routes utilisées pour les mouvements économiques en voies de refuge ».Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’environ 3,7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du Sahel et que plus d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile cherchent une protection dans les pays voisins. Les régions du Centre-Nord au Burkina Faso accueillent le plus grand nombre de personnes déplacées et affichent les niveaux d’insécurité alimentaire les plus élevés.

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  • Méditerranée : plus de 350 migrants secourus en deux jours, environ 600 atteignent Lampedusa - InfoMigrants
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    Méditerranée : plus de 350 migrants secourus en deux jours, environ 600 atteignent Lampedusa
    Par La rédaction Publié le : 28/12/2023
    De nombreuses opérations de sauvetage ont eu lieu en Méditerranée centrale mardi et mercredi : plus de 350 personnes ont été secourues tandis que plus de 600 ont atteint par elles-mêmes l’île italienne de Lampedusa. En moins de 24 heures, l’Ocean Viking de l’ONG SOS Méditerranée a effectué trois sauvetages en Méditerranée. Le port italien de Bari, situé dans la région des Pouilles, a été désigné comme port sûr pour les 244 exilés à bord du navire humanitaire. La première opération de sauvetage a eu lieu en pleine nuit « sur instruction d’un navire de patrouille des garde-côtes libyens », a indiqué l’ONG. Durant cette opération, 122 personnes, dont huit mineurs non accompagnés, « ont été secourues d’une embarcation en bois surchargée dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne ». Quelques heures plus tard, l’Ocean Viking a porté assistance à une embarcation en bois à double pont - surchargée elle aussi - que l’équipage avait repéré depuis la passerelle. Cette fois-ci, sous coordination des autorités italiennes, « 106 personnes, incluant huit femmes, dont deux enceintes, et quatre enfants » ont été prises en charge.
    Enfin, alors que l’opération était toujours en cours, le Colibri 2, l’avion de reconnaissance de l’ONG Pilotes Volontaires, a repéré une embarcation de fortune à quelques milles nautiques, poussant l’Ocean Viking à poursuivre les sauvetages. « Seize personnes ont alors été secourues », indique l’ONG. Au final, l’Ocean Viking aura donc porté assistance à 244 migrants. Les autorités italiennes ont ensuite désigné Bari comme lieu sûr. Dans le même temps, l’équipage du Sea-Eye 4, de l’ONG allemande Sea-Eye, a sauvé un total de 106 personnes, dont près de 40 mineurs. « Les deux bateaux ont été repérés par l’équipage (…) dans la zone maltaise de recherche et de sauvetage, au sud de Lampedusa », indique l’ONG sur Facebook, précisant que le port sûr qui lui avait été attribué était celui de Brindisi, dans le sud de l’Italie.
    Ces multiples sauvetages interviennent alors que les arrivées se multiplient à Lampedusa. Rien que mardi et mercredi, 619 migrants, dont 57 mineurs non accompagnés, sont arrivés sur l’île italienne. Selon l’agence ANSA, il y aurait parmi eux des Tunisiens, Égyptiens, Syriens, Soudanais, Ivoiriens, Ghanéens, Nigérians ou encore des Libériens. Environ 300 d’entre eux ont été évacués du hotspot de l’île vers Porto Empedocle, en Sicile. L’île de Lampedusa, de par sa position géographique, fait souvent face à une forte pression migratoire et est régulièrement sous les projecteurs médiatiques. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, s’étaient même rendues sur place en septembre pour réaffirmer leur volonté de lutter contre les réseaux de passeurs et augmenter les expulsions des migrants non éligibles à l’asile.
    Pour rappel, la traversée de la Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis 2014, plus de 25 000 migrants y sont morts noyés ou portés disparus en tentant de rejoindre l’Europe. En 2023, plus de 2 600 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio...) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

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  • Plus de 300 personnes arrivent aux Canaries en trois jours - InfoMigrants
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    Plus de 300 personnes arrivent aux Canaries en trois jours
    Par La rédaction Publié le : 27/12/2023
    Depuis le 24 décembre, 334 personnes d’origine subsaharienne et maghrébine, dont 7 femmes et 11 mineurs, sont arrivées aux Canaries. Elles étaient réparties à bord de six embarcations.
    C’est aux alentours de 11h que la dernière embarcation a atteint l’archipel espagnol des Canaries, mardi 26 décembre. À son bord figuraient 48 personnes, dont trois femmes et dix mineurs. Selon l’agence de presse espagnole EFE, le canot était recherché par le secours maritime qui avait reçu des informations sur la présence d’un pneumatique dans les eaux proches de l’île de Lanzarote. Mais les moyens mobilisés, un bateau de sauvetage et un avion, n’ont pas pu le retrouver. Les passagers ont finalement débarqué par eux-mêmes sur la plage de Los Charcos, sur le littoral ouest de Lanzarote, en bonne santé.
    La veille, cinq autres embarcations ont atteint les côtes espagnoles des Canaries. Les 46 passagers d’un cayuco – pirogue régulièrement utilisée pour les traversées – ont été escortés en début d’après-midi par le Salvamar Macondo, un navire de sauvetage, jusqu’au port d’Arguineguín sur l’île de Grande Canarie, après avoir été repérés à une trentaine de kilomètres des côtes. Quelques heures avant, ce sont 240 Subsahariens et Maghrébins, dont quatre femmes et un mineur, qui sont arrivés aux Canaries à bord de petits bateaux. D’une part, deux embarcations sont arrivées par leurs propres moyens sur l’île d’El Hierro, selon le secours maritime, la Croix-Rouge, le 112 et la garde civile.D’autre part, les migrants des deux autres embarcations ont été secourus en pleine nuit. Un groupe a été transporté au port d’El Hierro, l’autre sur l’île de Tenerife.
    Ces arrivées interviennent alors que la route migratoire vers les Canaries connait un regain des passages ce second semestre, après une baisse en début d’année. Depuis le début de 2023, plus de 50 000 migrants sont arrivés en Espagne. Et parmi eux, 72%, soit plus de 32 000, sont arrivés via les Canaries. C’est 118% de plus qu’en 2022. Pour faire face à cet afflux, les autorités espagnoles ont ouvert, depuis mi-novembre, 11 000 places d’hébergement supplémentaires dans des casernes militaires désaffectées, hôtels et foyers d’accueil. En visite sur l’île d’El Hierro le 19 octobre dernier, le ministre des Migrations, José Luis Escriva, avait promis que les transferts des exilés vers l’Espagne continentale seraient plus fréquents. L’Espagne procède également à des expulsions pour faire face à ce flux migratoire supérieur à la crise de 2006. Selon des données auxquelles l’agence de presse EFE a eu accès, entre le 1er janvier et le 30 juin 2023, 1 942 expulsions et retours ont été effectués. En 2022 et 2021, les chiffres étaient respectivement de 3 642 et 3 594. Ce chiffre est en baisse mais pour la première fois en 2023, l’Espagne a organisé des vols charters afin d’expulser par groupe les migrants, majoritairement sénégalais. Auparavant, les retours s’effectuaient au compte-goutte via les vols commerciaux. Ainsi, grâce à un accord signé entre Madrid et Dakar, un premier vol a décollé d’Espagne en direction du Sénégal en novembre dernier afin d’expulser une trentaine de Sénégalais arrivées illégalement dans le pays.

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  • Libye : 1 500 migrants vont être évacués vers l’Italie - InfoMigrants
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    Plus de 90 migrants ont été évacués de Libye vers l’Italie le 25 novembre 2022, par un vol humanitaire. Crédit : HCR
    Par La rédaction Publié le : 28/12/2023
    Un corridor humanitaire a été acté entre Rome et Tripoli pour assurer l’évacuation de 1 500 personnes de la Libye vers l’Italie. Les transferts, qui s’étaleront sur trois ans, visent en priorité les femmes, enfants et personnes vulnérables. Mille cinq cents migrants demandeurs d’une protection internationale vont pouvoir être évacués de Libye vers l’Italie. Un protocole d’accord entre Rome et Tripoli actant ces évacuations a été signé le 20 décembre, annonce le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Les transferts s’étaleront sur trois ans.
    L’ouverture de ce corridor humanitaire engage la coopération des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères des deux pays, du HCR, mais aussi des organisations civiles comme l’ONG Arci, et religieuses comme la Communauté de Sant’Egidio et la Fédération des Églises évangéliques.
    Les transferts s’adressent aux personnes contraintes de fuir « en raison de la guerre et de la violence et qui se trouvent temporairement en Libye », décrit le HCR dans son communiqué du 20 décembre. Quels profils seront prioritaires ? En premier lieu, « des enfants, des femmes victimes de trafic, des personnes qui ont survécu à la violence et à la torture et des personnes dans des conditions de santé graves », qui seront identifiées par les différents acteurs engagés dans le protocole. Une fois en Italie, sur les 1 500 personnes évacuées, 600 seront intégrées au système italien d’accueil et d’intégration (SAI), financées par le ministère de l’Intérieur, détaille l’agence de Nations Unies.
    La majorité, soit 900 personnes, sera quant à elle prise en charge par des associations « selon le modèle du corridor humanitaire et réparties sur tout le territoire national » souligne le communiqué. Des quotas ont déjà été déterminés par le protocole : la Communauté de Sant ’Egidio accueillera 400 exilés, l’Arci 300, et la Fédération des Églises évangéliques, 200. Le dernier protocole de ce type avait été signé en 2021. Il faisait lui-même suite à un précédent accord, acté en 2017. En six ans, le HCR comptabilise ainsi près de 1 400 réfugiés et demandeurs d’asile évacués ou réinstallés de Libye vers l’Italie, « grâce à des mécanismes d’évacuation ou via des couloirs humanitaires ».
    D’autres corridors humanitaires ont été mis en place par l’Italie, au-delà de la Libye. Ainsi, selon la Communauté de Sant’Egidio, plus de 5 000 demandeurs d’asile de Libye, du Liban et du Pakistan sont arrivés en Italie depuis le lancement de ces couloirs en 2016. Un mécanisme encore largement insuffisant selon Médecins sans frontières. Dans un rapport publié en juin 2022, intitulé « Out of Libya », l’ONG soulignait que « les rares voies de sortie légale vers des pays sûrs mises en place par le HCR et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) sont très lentes et restrictives. (...) L’accès à ce service est quasiment inexistant en dehors de Tripoli et dans les centres de détention et le nombre de places dans les pays de destination est très limité ».
    En outre, les autorités libyennes imposent aussi des restrictions. Elles « ne nous autorisent pas à inclure dans nos programmes plus que les neuf nationalités qu’ils considèrent comme ’vulnérables’ », déplorait MSF. Ainsi, seuls les ressortissants palestiniens, yéménites, syriens, somaliens, érythréens ou soudanais ont une chance d’embarquer un jour dans les avions humanitaires ou de réinstallation", dénonçait par exemple à l’été 2022 Djamal Zamoum, alors chef de mission adjoint du HCR en Libye, auprès d’InfoMigrants.
    Néanmoins, l’agence des Nations Unies « procède, à titre exceptionnel, à l’enregistrement d’un nombre très limité de réfugiés d’autres nationalités lorsqu’il s’avère que ceux-ci sont extrêmement vulnérables et exposés à des risques de violations accrus », nuançait Caroline Gluck, porte-parole du HCR en Libye. Pour autant, les évacuations restent « une mesure salvatrice et un signe important de solidarité et d’humanité (...) Nous devons continuer à travailler ensemble pour élargir les voies sûres, y compris la réinstallation, permettant aux réfugiés de reconstruire leur vie dans la sécurité et la dignité », soutient Chiara Cardoletti, représentante du HCR pour l’Italie, à propos du nouvel accord signé le 20 décembre. Le HCR estime qu’en cette fin d’année 2023, « plus de 2,4 millions de réfugiés » dans le monde seraient prioritaires pour une réinstallation. Soit une « augmentation de 36 % par rapport aux exigences de 2022 », note l’agence.

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  • Migrants dans la Manche : une baisse des traversées en trompe-l’œil ? - InfoMigrants
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    Migrants dans la Manche : une baisse des traversées en trompe-l’œil ?
    Par Louis Chahuneau Publié le : 27/12/2023
    En 2023, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boats », contre 45 000 l’année dernière. Si le renforcement du dispositif de sécurité sur les côtes françaises a sûrement participé à cette chute, celle-ci s’explique surtout par des changements de dynamiques migratoires. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak peut afficher sa satisfaction. À quelques jours de la fin de l’année, le Royaume-Uni enregistre en 2023 une baisse significative du nombre de traversées de migrants en « small boats » (canots pneumatiques) dans la Manche. Quelque 29 437 arrivées de migrants ont été relevées par le ministère britannique de l’Intérieur sur l’année, contre plus de 45 000 en 2022, soit une baisse d’un tiers. De quoi conforter le leader conservateur, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités, et ce malgré plusieurs déboires récents, comme dans le dossier du Rwanda.
    Certes, les mauvaises conditions météorologiques de cet été dans le Nord et le Pas-de-Calais n’ont pas favorisé les traversées. Mais le Royaume-Uni semble surtout récolter les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime à Calais, dans le cadre des accords du Touquet signés en 2003. En mars dernier, les Britanniques et les Français ont d’ailleurs signé un nouvel accord financier à hauteur de 500 millions d’euros sur quatre ans. Barbelés, caméras thermiques, augmentation des forces de l’ordre… Depuis 2017, ce seraient 425 millions d’euros qui auraient été déboursés pour renforcer la frontière et empêcher les migrants de la franchir, selon un rapport publié par des chercheurs français en février 2022.
    « Il y a eu un renforcement massif de la présence policière et de la lutte contre les passeurs de migrants, explique Mehdi Benbouzid, procureur de la République de Saint-Omer, spécialisé dans la lutte contre les réseaux de passeurs. Il y a une stratégie de démantèlement des réseaux qui est d’ordre judiciaire, et une autre d’empêchement des départs qui est gérée par le corps préfectoral. C’est cette dernière qui est considérablement renforcée, notamment grâce aux financements anglais. En même temps qu’on lutte contre les départs, on lutte contre les passeurs. C’est cette combinaison qui fait que ça paye en 2023. »
    Toutefois, un tout autre facteur a été déterminant dans la baisse du nombre de « small boats ». En 2022, près d’un tiers des 45 000 arrivées concernaient des Albanais, souvent des hommes majeurs seuls. Avec 48 % des demandes d’asile acceptées en 2022, les Albanais n’ont jamais eu autant de chances d’être régularisés au Royaume-Uni. À titre de comparaison, la France n’a accepté que 9 % des demandes d’asile albanaises en 2022 et l’Allemagne, 0 %.
    Mais après un pic à l’été 2022, lors duquel les Albanais ont représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats », leurs arrivées « ont chuté de façon spectaculaire au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 », constate l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford. Selon le site Euractiv, seuls 29 Albanais ont traversé la Manche par bateau au cours des trois premiers mois de 2023, contre 12 310 sur l’ensemble de l’année 2022. « On ne croise plus aucun Albanais à Calais », nous confirme Axel Gaudinat, coordinateur de l’antenne calaisienne d’Utopia 56, une association d’aide aux migrants.
    Pour Madeleine Sumption, politologue et directrice de l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford, « la raison de cette baisse soudaine du nombre d’Albanais n’est pas tout à fait claire, tout comme il n’est pas clair pourquoi tant d’Albanais ont soudainement commencé à arriver au cours de l’été 2022 ». Une partie de l’explication se trouve sûrement dans la signature d’accords, en décembre 2022, entre le Royaume-Uni et l’Albanie pour lutter contre l’immigration clandestine. Dans le cadre de cette coopération, Londres a pu envoyer des agents de sa police aux frontières à l’aéroport de Tirana, en Albanie, et a renforcé ses critères pour qu’un demandeur d’asile soit considéré comme victime d’esclavage moderne. Avec ces nouvelles mesures, « la vaste majorité des demandes d’asile de la part d’Albanais peuvent simplement être déclarées clairement infondées », avait alors déclaré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Une affirmation qui ne convainc pas Madeleine Sumption : « Le Royaume-Uni a expulsé davantage de personnes vers l’Albanie, mais cela concernait principalement les Albanais ayant un casier judiciaire qui étaient renvoyés des prisons britanniques, et non les personnes qui avaient traversé récemment la Manche à bord de ’small boats’. Selon nous, d’autres facteurs sont en jeu, comme un changement dans la perception qu’ont les Albanais de l’accueil qui leur est réservé au Royaume-Uni. »
    Avec un taux de pauvreté national de 20 %, l’Albanie se vide depuis plusieurs années de ses jeunes et échoue à contenir cet exode. Un réservoir de migrants dont ont su profiter les réseaux de passeurs dans le nord de la France. Selon une enquête de la BBC, de nombreux Albanais se sont vu proposer par des trafiquants une remise sur le prix de la traversée au Royaume-Uni, en échange de leurs services dans le trafic de drogue à leur arrivée en Angleterre. Une décision d’autant plus simple à prendre que les Albanais sont exemptés de visa pour les séjours inférieurs à trois mois en France. Avec la quasi-disparition des demandeurs d’asile albanais, le Royaume-Uni retrouve finalement son niveau de l’année 2021 lors de laquelle 28 526 arrivées avaient été enregistrées en « small boats ».

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  • Méditerranée : le nouveau navire de Sea-Watch porte secours à 119 migrants, dont un enfant de 3 ans - InfoMigrants
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    Méditerranée : le nouveau navire de Sea-Watch porte secours à 119 migrants, dont un enfant de 3 ans
    Par La rédaction Publié le : 26/12/2023
    L’équipage du Sea-Watch 5 a secouru 119 exilés, dont 32 mineurs, lors du réveillon de Noël. À l’issue du sauvetage, le navire s’est vu attribuer le port de Marina di Carrara, à plus de 1 150 kilomètres du lieu des sauvetages. Le but des autorités ? « Éloigner les navires de sauvetage de la zone d’opération afin de ne plus pouvoir secourir les personnes en détresse », dénonce l’ONG. À l’heure où des millions de familles s’apprêtaient à fêter Noël, le réveillon s’est déroulé en pleine mer Méditerranée pour l’équipage du Sea-Watch 5. Le 24 décembre dans la soirée, les humanitaires ont porté secours à 119 migrants en détresse, dont 32 mineurs, répartis sur deux canots au large de la Tunisie. Le plus jeune rescapé est âgé de 3 ans seulement.
    La première opération a permis de secourir 55 personnes entassées dans un canot pneumatique. Lors du second sauvetage, 64 autres exilés ont été secourus. Si tous les naufragés sont sains et saufs, « nombre d’entre eux souffrent d’épuisement, de déshydratation et de brûlures chimiques dues aux mélanges de carburant et d’eau de mer qui se forment dans les petits bateaux », précise un communiqué. Tous ont été pris en charge sur le pont du Sea-Watch 5, tout nouveau navire de l’ONG allemande. Parti d’Espagne en novembre dernier, il peut accueillir jusqu’à 500 naufragés.
    Le soir des sauvetages, le navire était stationné au sud de l’île italienne de Lampedusa. Il avait participé, la veille, aux recherches d’un bateau de pêche chargé d’environ 150 personnes. Ce dernier a finalement été secouru par deux patrouilleurs des garde-côtes italiens. Quelques heures après les deux opérations de secours du 24 décembre, les autorités italiennes ont assigné au Sea-Watch 5 le port de Marina di Carrara, dans l’extrême nord de l’Italie. Soit à plus de 1 150 km du lieu de sauvetage. « Le but de ces ports reculés est d’éloigner les navires de sauvetage de la zone d’opération afin de ne plus pouvoir secourir les personnes en détresse », dénonce l’ONG sur X (ex-Twitter). Aucun navire humanitaire ne sillonne actuellement la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone) située au large de la Libye.
    L’attribution des ports de débarquement est ordonnée dans le cadre du décret Piantedosi, qui régit les activités des navires d’ONG en mer. Depuis sa mise en application, il y a un an, il complique considérablement le travail des humanitaires. Une de ses mesures oblige par exemple les associations à se rendre « sans délai » au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Mais en partant immédiatement après l’opération de secours, les navires laissent « la zone déserte, les États européens ayant renoncé à leurs responsabilités de sauvetages en mer, déplorait auprès d’InfoMigrants en novembre Margot Bernard, coordinatrice de projet adjointe à bord du Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF). C’est une grande source de frustration pour nous, et surtout, cela nous fait craindre une augmentation des naufrages invisibles », ces embarcations « fantômes » qui sombrent en mer sans que personne ne le sache. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, 61 personnes sont mortes noyées au large des côtes libyennes. Alertés au sujet du naufrage de l’embarcation dans la soirée, aucun pays – Italie, Malte, Libye – ne s’est rendu sur place. Ce n’est que plusieurs heures plus tard, sur ordre de l’Italie, qu’un navire commercial est finalement intervenu pour porter secours à 25 rescapés, qui ont ensuite été ramenés en Libye. L’Ocean Viking de SOS Méditerranée se trouvait près du lieu du naufrage seulement 24 heures auparavant. Mais le navire humanitaire, qui avait porté assistance à 26 personnes le 13 décembre, avait été forcé de quitter la zone par les autorités italiennes : Rome lui avait attribué le port de Livourne (nord-ouest de l’Italie), distant d’un millier de kilomètres, pour y débarquer les migrants. SOS Méditerranée avait pourtant averti sur X que son absence en mer pourrait avoir de lourdes conséquences, alors qu’une « tempête de force 8 » était prévue ce week-end du 15 décembre. D’après le porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Flavio di Giacomo, « 2 271 personnes sont mortes en Méditerranée centrale en 2023, soit 60 % de plus qu’au cours de la même période l’année dernière ».

    #Covid-19#migrant#migration#OIM#UE#italie#libye#mediterranee#traversee#sante#ONG#SAR#sauvetage

  • Le port de Cherbourg désormais surveillé par des drones - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54076/le-port-de-cherbourg-desormais-surveille-par-des-drones

    Le port de Cherbourg désormais surveillé par des drones
    Par La rédaction Publié le : 22/12/2023
    Le préfet de la Manche a donné l’autorisation, jeudi 21 décembre, au survol de drones au-dessus du port de Cherbourg-en-Contentin, dans le département de la Manche. Ce nouveau dispositif vise à appuyer les forces de police dans des « interventions rapides » pour stopper les migrants qui tentent d’entrer dans la zone portuaire dans l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni ou l’Irlande. Des drones vont désormais survoler le port de Cherbourg afin de détecter les intrusions de migrants qui tentent de traverser la Manche vers le Royaume-Uni ou l’Irlande. Le préfet de la Manche Xavier Brunetière vient de donner son feu vert, jeudi 21 décembre, à « la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras aéroportées avec fonction thermique ».
    Le survol de drones est autorisé pour les trois prochains mois, a minima. Deux agents de la police aux frontières (PAF), spécifiquement formés, auront la charge de contrôler ces drones et d’appuyer leurs collègues dans « des interventions rapides, de jour comme de nuit », avec l’objectif de « lutter contre le franchissement irrégulier des frontières », Dans son arrêté du 18 décembre, le préfet avance deux motifs. D’un côté, les dommages matériels, comme la « découpe des grilles et barbelés » ou encore les « bris des scellés de sécurité sur les portes, entailles des bâches de remorques, destructions de cargaisons » nécessaires aux personnes pour se cacher dans les poids lourds. Ces tentatives s’accompagnent aussi parfois de « violences physiques entre migrants et chauffeurs routiers », souligne l’arrêté.Ensuite, les risques que prennent les exilés pour eux-mêmes. « Chutes et blessures graves, risque d’être happé par les essieux des camions, risque de tomber à la mer lorsqu’ils progressent par des passages ou lieux dangereux, difficiles d’accès », justifie l’arrêté.
    Un mur déjà en cours de construction sur le port de Cherbourg
    Les associations locales, solidaires des personnes exilées, épinglent de leur côté la militarisation progressive de la zone portuaire. L’association Itinérance dénonce par exemple « un mur scandaleux érigé en pleine ville ». Il s’agit d’une nouvelle clôture en construction, de quatre mètres de haut, délimitant sur trois kilomètres et demi la zone d’accès restreint du port. Elle vient doubler une clôture déjà existante, de près de 3 mètres de haut. Cette nouvelle clôture doit être achevée pour le mois de mars 2024. Ces travaux sont financés à hauteur de 3,2 millions d’euros par les britanniques, dans le cadre de l’accord entre la France et le Royaume-Uni sur la gestion de la frontière, rappelle Actu.fr. Le préfet de la Manche reconnaît surtout le manque d’efficacité du dispositif actuel pour stopper les candidats à l’exil. Jusqu’ici, ce dispositif était basé sur le déploiement de patrouilles policières, d’agents de sécurité et de caméras de vidéosurveillance. Au vu de l’amplitude de la zone, de la mobilité des personnes et de la diversité des endroits où se cacher - autant dans la végétation que dans le parking -, les moyens jusqu’ici mis en œuvre « montrent leurs limites », écrit-il. La préfecture décompte 183 interpellations entre le 1er janvier et le 29 novembre 2023, pour cause d’intrusion dans le port. Elle craint que le phénomène soit « amené à s’aggraver d’ici l’automne 2024 avec l’arrivée, par le biais du ferroutage, de convois de remorques en provenance du Sud Ouest de la France ».Ce projet de ferroutage vise la circulation, à partir de l’été 2024, d’un train par jour de Bayonne à Cherbourg. Celui-ci permettra de remorquer des poids lourds supplémentaires jusqu’au terminal portuaire.
    Lundi 18 décembre, au moment du passage de la loi immigration en commission mixte paritaire, près de 80 citoyens s’étaient réunis à Cherbourg en solidarité avec les personnes exilées, pour lesquelles les traversées de la Manche sont particulièrement meurtrières.
    Depuis le début de l’année, au moins neuf exilés ont péri dans la Manche, en tentant de rejoindre les côtes britanniques sur des embarcations précaires et surchargées. Utopia 56 enregistre de son côté au moins 18 morts, ces quatre derniers mois, dans la région.
    Des exilés « noyés lors d’une tentative de traversée ou dans un étang en essayant de se laver, renversé ou tombé d’un camion sur l’autoroute, poignardé dans un règlement de comptes ou dans un conflit pour un repas », liste l’association, comparant la région à un « tombeau pour notre humanité ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#cherbourg#drone#manche#traversee#port#frontiere#militarisation

  • Finland: Concern over right to seek asylum and need for human rights safeguards after full closure of Eastern land border

    In a letter addressed to the Minister of Interior of Finland, #Mari_Rantanen, published today, the Council of Europe Commissioner for Human Rights, Dunja Mijatović, raises concerns about the rights of refugees, asylum seekers and migrants following the temporary closure of Finland’s Eastern land border.

    While acknowledging concerns about the potential instrumentalisation by the Russian Federation of the movement of asylum seekers and migrants, “it is crucial that Council of Europe member states, even when dealing with challenging situations at their borders, react in a manner that fully aligns with their human rights obligations”, writes the Commissioner.

    The Commissioner expresses her concern that decisions to restrict and subsequently close access to the border may impact notably on the right to seek asylum, as well as the principle of non-refoulement and prohibition of collective expulsion. She asks for several clarifications on safeguards implemented and measures taken to ensure human rights protection, and to prevent a humanitarian crisis from unfolding in the context of worsening weather conditions at the border.

    The letter follows up on previous dialogue regarding legislative amendments allowing the Finnish government to restrict access to the border and concentrate applications for international protection at one or more crossing points.

    Read the Commissioner’s letter addressed to the Minister of Interior of Finland: https://rm.coe.int/letter-to-the-minister-of-interior-of-finland-concerning-the-human-rig/1680adab75

    https://www.coe.int/en/web/commissioner/-/finland-concern-over-right-to-seek-asylum-and-need-for-human-rights-safeguards-

    #Finlande #frontières #migrations #asile #réfugiés #fermeture_des_frontières #lettre #Russie

    • Il confine tra Russia e Finlandia è «un inferno fatto di ghiaccio».

      Il governo finlandese chiude i valichi di frontiera fino al 14 gennaio.

      Il 14 dicembre 2023, in una sessione straordinaria, il governo finlandese ha deciso la chiusura dell’intero confine orientale della Finlandia con la Russia. I valichi di frontiera di #Imatra, #Kuusamo, #Niirala, #Nuijamaa, #Raja-Jooseppi, #Salla, #Vaalimaa e #Vartius sono stati chiusi e lo saranno fino al 14 gennaio 2024. «Di conseguenza, le domande di protezione internazionale alle frontiere esterne della Finlandia saranno ricevute solo dai valichi di frontiera degli aeroporti e dei porti marittimi» ha comunicato il governo guidato da Petteri Orpo, entrato in carica il 20 giugno scorso.

      La decisione, motivata dalla difesa della sicurezza nazionale e l’ordine pubblico in Finlandia, è avvenuta nello stesso giorno in cui si erano riaperti due valichi di frontiera, dopo una prima chiusura di tutto il confine iniziata il 18 novembre 2023.

      Il governo di Helsinki accusa il governo russo di aver orchestrato l’arrivo dei richiedenti asilo ai valichi di frontiera come ritorsione per l’adesione del Paese nordico all’alleanza militare della NATO, formalizzata il 4 aprile scorso.

      «Questo è un segno che le autorità russe stanno continuando la loro operazione ibrida contro la Finlandia. È una cosa che non tollereremo», ha dichiarato la ministra dell’Interno Mari Rantanen.

      Intanto anche la Lettonia e la Lituania 2 stanno prendendo in considerazione l’idea di chiudere le loro frontiere.

      Per far fronte alla situazione sul confine orientale la guardia di frontiera ha chiesto supporto a Frontex (Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera), che aveva già inviato personale alla fine di novembre in Carelia settentrionale (una regione storica, la parte più orientale della Finlandia).

      Oltre alla sorveglianza del territorio, l’adesione della Finlandia alla Nato porterà alla costruzione di una recinzione sul confine con la Russia che è lungo 1.340 chilometri. L’opera richiede circa 380 milioni di euro e dai tre ai quattro anni di tempo per essere completata. Rappresenterà la struttura fisica di “protezione” più lunga tra il blocco dell’alleanza atlantica e la Federazione russa.

      I lavori di costruzione della barriera, che sarà situata sul confine sud-orientale per una lunghezza complessiva di circa 200 km, sono partiti con una prima recinzione pilota di circa 3 chilometri che è stata costruita a Pelkola.

      https://www.youtube.com/watch?v=8d_qVqN3yUo&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.meltingpot.org%

      Ora è iniziata l’implementazione della fase successiva, che prevede la costruzione di circa 70 chilometri di barriera ai valichi di frontiera e nell’area circostante nel periodo 2024-2025. La barriera, secondo quanto riporta la guardia di frontiera, è una combinazione di una recinzione, una strada adiacente, un’apertura libera da alberi e un sistema di sorveglianza tecnica. Quest’ultimo è definito come uno strumento importante per il controllo delle frontiere.

      In occasione della prima chiusura dei valichi di frontiera, avvenuta nel mese di novembre, diverse istituzioni e ONG hanno criticato questa scelta che compromette il diritto a chiedere asilo. Da Amnesty international all’UNHCR fino al Commissario per l’uguaglianza finlandese.

      Fra le prese di posizione anche quella della Commissaria per i diritti umani del Consiglio d’Europa, Dunja Mijatović, che in una lettera alla Ministra degli Interni finlandese, Mari Rantanen, ha ricordato che «è fondamentale che gli Stati membri del Consiglio d’Europa, anche in situazioni difficili alle loro frontiere, reagiscono in modo pienamente conforme ai loro obblighi in materia di diritti umani». Ha, inoltre, chiesto chiarimenti sulle salvaguardie attuate e sulle misure adottate per garantire la tutela dei diritti umani e per evitare che si verifichi una crisi umanitaria a causa del peggioramento delle condizioni meteorologiche.

      In un comunicato del mese di dicembre, Amnesty International 3 ha affermato che «chiedere asilo è un diritto umano. Il Ministro degli Interni Rantanen sta ignorando i richiedenti asilo e la loro situazione in modo disumano. Nel mondo ci sono più persone che sono state costrette a lasciare le loro case che mai, e limitare il diritto di chiedere asilo non è la risposta».

      L’organizzazione per i diritti umani ha sottolineato che dalle loro precedenti ricerche si è dimostrato che la chiusura delle frontiere ha aumentato la violenza e spinto le persone in cerca di asilo su rotte ancora più pericolose.

      «Nel profondo sono davvero disperato e spero solo che arrivino giorni migliori, il prima possibile. Mi sento come se vivessi in un inferno fatto di ghiaccio, dove la mia vita è arrivata a un punto in cui non c’è via d’uscita, la fine del mio lungo cammino da quando ho lasciato il mio Paese, la Siria». E’ la testimonianza di Nasser, siriano di 43 anni, raccolta da InfoMigrants 4.

      Secondo le informazioni diffuse dal governo finlandese la chiusura dei valichi di frontiera è prevista fino al 14 gennaio. Sarà da capire se questa decisione verrà prorogata e cosa ne è del diritto di asilo in Finlandia.

      1. Studentessa di lettere moderne a Padova. Proseguirò i miei studi con una magistrale in relazioni internazionali in quanto sono molto interessata alla politica, internazionale e al sociale
      2. Border Closure Raises Fears Among Latvia, Lithuania and Estonia, Ecre (15 dicembre 2023)
      3. Il comunicato stampa (finlandese)
      4. Stuck at the Russian-Finnish border: ‘I feel that I will die here, in the cold’, Michaël Da Costa – InfoMigrants (4 dicembre 2023)

      https://www.meltingpot.org/2024/01/il-confine-tra-russia-e-finlandia-e-un-inferno-fatto-di-ghiaccio

      #sécurité_nationale #ordre_public #Frontex #murs #barrières_frontalières #Pelkola #technologie #asile #droit_d'asile

    • Entre 2 000 et 3 000 migrants massés à la frontière russo-finlandaise, toujours fermée

      Entre 2 000 et 3 000 exilés sont actuellement bloqués à la frontière russo-finlandaise, fermée totalement depuis décembre 2023 et jusqu’en février prochain. Helsinki accuse Moscou d’avoir orchestré cet afflux de migrants pour déstabiliser la Finlande, après son adhésion à l’OTAN en avril dernier. Les relations diplomatiques entre les deux pays n’ont cessé de se dégrader depuis l’offensive russe en Ukraine en 2022.

      La pression migratoire s’accroît à la frontière russo-finlandaise. Entre 2 000 et 3 000 migrants sont actuellement bloqués dans la zone frontalière, depuis la fermeture totale de la frontière finlandaise orientale en décembre 2023.

      Le pays scandinave reproche à la Russie de laisser passer délibérément un flux de migrants sur le sol finlandais, à des fins politiques, pour ébranler l’Union européenne (UE). De son côté, le Kremlin nie et rejette ces accusations.

      Selon Le Monde, la plupart des migrants sont entrés légalement en Russie avant de bénéficier de la complicité d’agents de police russes pour les déposer à la frontière finlandaise qu’ils franchissent en vélo, le franchissement à pied étant interdit.

      D’après Euronews, les exilés payent jusqu’à 6 000 euros les passeurs pour atteindre la frontière finlandaise. Dans un témoignage aux Observateurs de France 24, un passeur a également expliqué soudoyer des garde-frontières finlandais pour laisser passer les migrants : « On donne 500 dollars [457 euros, ndlr] aux garde-frontières par migrant ». Depuis la fermeture de la frontière, les passages réussis sont cependant plus rares - voire impossibles. La semaine dernière, quatre migrants ont été interpellés par les garde-frontières finlandais à Parikkala, en Carélie du Sud, alors qu’ils tentaient de franchir la frontière.
      Volume inhabituel de demandeurs d’asile

      Depuis début août 2023, les autorités finlandaises assure que près de 1 000 demandeurs d’asile sans-papiers, originaires de Somalie, du Yémen ou encore d’Irak, se sont présentés aux postes-frontières séparant les deux pays, pour entrer en Finlande. Un volume inhabituel pour le petit pays nordique de 5,5 millions d’habitants, qui comptabilise d’ordinaire plutôt une dizaine de demandeurs d’asile chaque mois à cette frontière.

      En réponse à ces mouvements de population, la Finlande a renforcé ses patrouilles le long de sa frontière. Elle a fait état sur X (ex-Twitter) de « plus de patrouilles que d’habitude, un contrôle technique plus étendu et un équipement plus polyvalent que d’habitude pour les patrouilles ». L’agence des garde-côtes européenne Frontex a également déployé 55 agents à la frontière finlandaise début décembre.

      https://twitter.com/rajavartijat/status/1747196574554349673

      La Finlande a, par ailleurs, entamé en février 2023 la construction d’une clôture de trois mètres de hauteur sur 200 km à sa frontière avec la Russie, longue de 1 340 km, pour anticiper les futurs mouvements de populations.
      Détérioration des relations entre la Finlande et la Russie

      Helsinki accuse aussi le Kremlin de lui faire payer le prix de sa coopération militaire avec les États-Unis. Le 18 décembre dernier, Washington a signé un accord lui permettant d’accéder à 15 bases militaires en Finlande, et d’y prépositionner du matériel.

      Pendant des années, la Finlande a refusé de rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) pour éviter de contrarier son voisin russe. Mais les relations entre les deux pays se sont progressivement dégradées depuis l’invasion russe en l’Ukraine, en février 2022. En avril 2023, la Finlande a finalement rejoint l’OTAN, craignant que l’offensive russe ne s’étende à d’autres pays limitrophes. De son côté, Vladimir Poutine a accusé les Occidentaux d’avoir « entraîné la Finlande dans l’Otan » et affirmé que cette adhésion allait créer des « problèmes » là où il n’y « en avait pas ».


      https://www.infomigrants.net/fr/post/54531/entre-2-000-et-3-000-migrants-masses-a-la-frontiere-russofinlandaise-t

    • Finland extended the closure of crossing points at the border with Russia until at least mid-April yesterday.

      This also means that no asylum applications can be submitted there.

      🇫🇮 first started closing the border in November, after the arrival of hundreds of asylum seekers.

      https://twitter.com/InfoMigrants/status/1755974773224378457

    • Face à la menace russe, le virage vers l’ouest de la Finlande

      Helsinki accuse Moscou d’envoyer des migrants à la frontière entre les deux pays, une « #attaque_hybride » en réponse à son adhésion à l’Otan. La fin des échanges, amorcée dès l’épidémie de Covid, transforme la vie locale, mais le pays reste décidé à regarder vers l’Ouest.

      Le capitaine Jyrki Karhunen marche seul au milieu d’une nationale enneigée du sud-est de la Finlande. Celle-ci mène au poste-frontière d’Imatra, désert, dans la région de Carélie du Sud. La Russie n’est qu’à quelques kilomètres, cachée derrière les vastes forêts de pins, de sapins et de bouleaux.

      « Aujourd’hui, il ne se passe plus rien ici, c’est paisible », explique Jyrki Karhunen. Ce matin de février, seul un SUV de touristes s’introduit dans le paysage figé. « Il est impossible de passer côté russe », indique le capitaine à ces Finlandais en doudoune et lunettes de soleil miroirs. Pour cela, il faut maintenant transiter par l’Estonie ou la Turquie, à plus de 2 000 kilomètres.

      En novembre, le gouvernement d’Helsinki a en effet fermé la totalité de sa frontière orientale avec la Russie, longue de 1 340 kilomètres. Ses points de passage resteront fermés au moins jusqu’au 14 avril, à l’exception d’une entrée ouverte au fret. La Finlande, voisine de la Norvège et de la Suède au nord, ouverte sur la mer Baltique à l’ouest et au sud, se coupe ainsi totalement de la Russie, son unique voisine à l’est.

      Avant la pandémie de Covid et l’invasion de l’Ukraine par Moscou en 2022, 9 millions de personnes franchissaient chaque année cette longue frontière peu habitée où règne la taïga. Les commerciaux y transportaient le bois des riches forêts et ses produits dérivés. Les 90 000 Russes de Finlande retournaient voir leurs proches. Les touristes russes affluaient sur les rives du grand lac Saimaa, dépensant chaque jour 1 million d’euros dans la région de Carélie du Sud.

      Mais l’attaque russe en Ukraine a progressivement affecté ces passages. La Finlande a cessé d’octroyer des visas touristiques aux Russes. Les entreprises locales et russes ont cessé leurs collaborations.
      Un pays neutre jusqu’en 2022

      La fermeture totale de la frontière est finalement tombée fin 2023, en raison d’une « attaque hybride » de Moscou, selon les termes du gouvernement finlandais. La Russie envoie volontairement des migrants à la frontière, accuse Helsinki. L’opération « hybride » serait une réponse de Moscou à l’entrée de la Finlande dans l’Otan, en avril 2023.

      La Finlande, officiellement neutre militairement jusqu’en 2022, était une zone stratégique manquante sur le flanc oriental de l’Alliance atlantique. L’adhésion du pays le plus septentrional de l’UE bouscule la donne militaire de la Baltique à l’Arctique. Le Kremlin avait vite annoncé qu’il prendrait des « contre-mesures ».

      Marko Saareks, adjoint à la direction opérationnelle des gardes-frontières, ne « croi[t] pas à une intervention armée russe à la frontière dans l’immédiat ». Mais « la déstabilisation migratoire » est la principale pression, dit-il.

      Entre août et novembre 2023, environ 1 300 exilés irakiens, syriens, afghans, yéménites ou d’autres pays d’Asie ou d’Afrique sont arrivés via la Russie, des hommes pour la plupart et quelques familles. Ils ont été « aidés et escortés ou transportés jusqu’à la frontière par les gardes-frontières russes », affirme le premier ministre, Petteri Orpo.

      Les arrivées « restent faibles », concèdent les autorités finlandaises, proportionnellement à celles d’autres pays aux frontières externes de l’UE, comme la Grèce. Mais elles sont « inhabituelles » dans ce pays nordique de 5,5 millions d’habitant·es, loin d’être situé sur une route migratoire fréquentée.
      La crainte de l’espionnage

      « Des migrants attendent de l’autre côté. Ils viendront très probablement dès que nous ouvrirons la frontière. Notre crainte est qu’il y ait des espions parmi eux, précise Marko Saareks. Des migrants sont surveillés par Moscou. Les services de renseignement des consulats russes ont quitté la Finlande. Nous soupçonnons Moscou de vouloir renvoyer des agents. »

      Pour être sûre de « contrôler les flux migratoires », poursuit-il, la Finlande construit également une barrière antimigrants de 200 kilomètres de long. Dissimulés derrière les hauts arbres près du poste-frontière d’Imatra, des poteaux d’acier hauts de 3 mètres sortent de la terre gelée. Le chantier, à l’arrêt pendant l’hiver, où le mercure descend jusqu’à − 25 °C, ne doit s’achever qu’en 2026.

      Aujourd’hui, rares sont les exilés qui franchissent la frontière fermée. Un seul y est parvenu, frigorifié, mi-février. Il a été envoyé dans l’un des centres de rétention ou d’accueil du pays. Celui de Joutseno, une ancienne prison rénovée perdue entre les bouleaux, à une quinzaine de kilomètres de la frontière, héberge une centaine de réfugié·es.

      « Nous ne sommes pas utilisés comme armes par Moscou, personne ne m’a poussé vers la Finlande, c’est mon choix, se défend Moayad Salami, un Syrien venu en novembre, qui parle ouvertement à la presse. C’était pour moi le chemin le plus accessible pour rejoindre l’UE. » Pour cet avocat, « depuis que cette frontière est fermée, les réfugiés tentent leur chance ailleurs ». Mais lui raconte une traversée « facile ».

      Il a d’abord acheté un visa russe 2 700 euros à des passeurs pour rejoindre la Russie. Il envisageait de tenter un passage en Pologne via le Bélarus, « mais c’était trop dangereux » au Bélarus, dit-il. Moayad a alors payé des passeurs pour rejoindre la frontière finlandaise en taxi depuis Saint-Pétersbourg, à 160 kilomètres d’ici.

      Avant 2022, un filtrage aux postes-frontières était censé être opéré selon un accord tacite entre la Russie et la Finlande. « Les gardes-frontières russes m’ont laissé partir sans problème, relate Moayad. Mais ils m’ont forcé à leur acheter un vélo à 270 euros pour traverser. » Il ajoute : « Des gardes-frontières russes m’ont ensuite suivi en voiture à distance, pour être sûrs, j’imagine, que je partais bien du pays. »

      Comme lui, plusieurs exilés interrogés assurent avoir été contraints d’acheter à un prix trop élevé des vélos « de mauvaise qualité, qui ne valaient même pas 15-20 euros », à des gardes-frontières ou à leurs « complices ».

      D’autres réfugiés expliquent être restés quelque temps en Russie avant de rejoindre la Finlande. Viku*, un ressortissant pakistanais qui ne souhaite pas donner son nom, a ainsi vécu deux ans à Saint-Pétersbourg. « J’ai étudié les technologies de l’information, je ne trouvais pas d’emploi dans mon secteur et je me sentais harcelé par les autorités. Alors je suis venu en Finlande pour travailler. On dit que c’est le pays où l’on est le plus heureux au monde ! », sourit-il.

      Samir*, un Afghan de 23 ans, en doute, tant le temps s’écoule lentement dans le centre isolé. Étudiant en Russie, il a fui après l’expiration de son visa, « de peur d’être renvoyé en Afghanistan sous la coupe des talibans ». Comme la majorité des réfugiés ici, il attend un entretien qui ne vient pas pour sa demande d’asile.

      « Ces personnes viennent de pays en tension, ou en guerre, comme le Yémen et la Syrie, et sont pour la plupart éligibles à l’asile. Il est absurde de les considérer soudain comme les armes d’une opération hybride, déplore Pia Lindfors, directrice du Centre finlandais de conseil pour les réfugiés, à Helsinki. S’ils étaient des espions, comme l’ont suggéré certaines autorités et hommes politiques, ils ne seraient pas arrivés en tant que demandeurs d’asile. Ils ne seraient pas isolés dans des camps comme ils le sont actuellement. »

      Pia Lindfors déplore la fermeture de cette frontière, contraire au droit d’asile. Tout comme le discours radicalement antimigrants, porté par le Parti des Finlandais, qui gagne du terrain. Cette force politique d’extrême droite a placé ses membres à des postes clés du gouvernement de Petteri Orpo, formé en juin 2023. Celui-ci comprend des membres de quatre partis : la Coalition nationale, présidée par Petteri Orpo, le Parti populaire suédois de Finlande, les chrétiens-démocrates et le Parti des Finlandais. Ce dernier parti extrémiste affiche de longue date son hostilité à l’immigration, qu’il juge « préjudiciable aux finances et à la sécurité ».

      La politique de défense se mélange aujourd’hui à la politique migratoire, au nom de la « sécurité nationale ». La tendance se retrouve dans d’autres pays de l’UE. La Pologne, à titre d’exemple, est accusée de bafouer les droits des demandeurs et demandeuses d’asile à sa frontière avec le Bélarus, qu’elle accuse aussi de « guerre hybride ». Mais ces dérogations d’accès à l’asile pourraient devenir légales à l’échelle européenne, alertent des ONG : la Commission européenne discute de mesures exceptionnelles à mettre en place en cas de « situations d’instrumentalisation de l’immigration ».
      Une logique de « dissuasion »

      La pression migratoire est-elle la seule « menace russe » qui pousse à la fermeture totale de la frontière ? La Baltique, qui borde la Finlande, est un point de tension. Le sabotage des gazoducs Nord Stream, en 2022, n’a toujours pas été élucidé. La Russie a lancé en août des manœuvres navales et aériennes dans cette vaste mer, baptisées « Bouclier océanique 2023 ». Enfin, en décembre, Vladimir Poutine a déclaré : « Il n’y avait aucun problème [à la frontière finlandaise], mais il y en aura maintenant, car nous allons créer le district militaire de Léningrad et y concentrer un certain nombre d’unités. »

      « En Finlande, nous n’avons pas peur de Poutine, mais nous surveillons de près ses actions, déclare avec assurance Pekka Toveri, un député du parti de la Coalition nationale. Comme lui, six anciens militaires siègent aujourd’hui dans l’hémicycle de 200 député·es, un nombre inédit.

      Pekka Toveri étale les atouts militaires d’une Finlande « qui est prête » en cas d’attaque. « Nous avons une bonne armée, 12 000 soldats et quelque 870 000 réservistes, nos entreprises sont prêtes à contribuer à l’effort de guerre », expose l’ancien officier qui veut maintenant « participer au défi d’adhésion à l’Otan ». Environ 60 à 65 % de la population y était réticente avant le conflit ukrainien, « mais la grande majorité y est favorable depuis la guerre en Ukraine », plaide-t-il.

      Partisan d’un engagement sans limite dans l’Alliance atlantique, le président élu en février et investi le 1er mars, Alexander Stubb, est maintenant prêt à autoriser le stockage et le transport d’armes nucléaires sur le territoire. Parallèlement, Helsinki a renforcé sa coopération militaire avec les États-Unis, autorisant l’armée américaine à accéder à quinze installations et zones finlandaises.

      Le virage vers l’ouest est indispensable, considère Pekka Toveri. « Nous connaissons bien les Russes, nous savons que la technique du bâton est celle qui fonctionne le mieux. Il faut rester ferme, la plainte ne fonctionne pas », détaille-t-il, basant son analyse sur un siècle de relations avec le voisin russe.

      La Finlande a fait partie de l’empire russe jusqu’en 1917, avant d’être indépendante. Elle n’a jamais appartenu à l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Mais l’attaque de la Finlande par les Soviétiques en 1939, dite guerre d’hiver, a marqué les esprits. « Nous savions que Moscou était capable de nous menacer. Notre principe de neutralité [revendiqué depuis la fin des années 1940 – ndlr] était comme une politique du Yin et du Yang, estime Pekka Toveri. Nous avions une politique de bon voisinage mais nous étions prudents et avions une bonne défense. Nous avons par exemple construit des bunkers capables d’abriter 900 000 personnes depuis le début de la guerre froide. »

      Pour Heikki Patomaki, professeur de relations internationales à l’université d’Helsinki, une mentalité basée sur une « croyance presque exclusive dans la dissuasion et à travers la militarisation rapide de la société » s’intensifie depuis 2022.

      À la chute de l’URSS, surtout, les liens des deux pays s’étaient réchauffés : « Le non-alignement militaire persistant et les nombreuses formes de commerce et de coopération avec la Russie ont facilité de bonnes relations, au moins jusqu’à l’invasion de la Crimée en 2014 et, d’une certaine manière, jusqu’en 2021-2022, note-t-il. Rompre tout dialogue et continuer dans cette logique pourrait être dangereux. Nous avons une longue histoire avec la Russie et ne pouvons pas appliquer cette solution simple à une relation complexe. La Russie ne va pas disparaître et nous avons également un futur avec elle. »

      Signe que la situation est incertaine, les officiels l’accordent : la fermeture de la frontière ne peut être définitive. « Ce n’est pas notre but. Nous avons des échanges commerciaux et une diaspora russe, souligne l’adjoint à la direction opérationnelle des gardes-frontières, Marko Saareks. Mais nous cherchons encore les solutions pour l’ouvrir sans risques. »

      https://www.mediapart.fr/journal/international/010324/face-la-menace-russe-le-virage-vers-l-ouest-de-la-finlande

      #Joutseno #Imatra

    • Finland decides to close border with Russia indefinitely

      The Finnish government has decided to keep the border with Russia closed “until further notice,” Finland’s Interior Ministry reported on April 4.

      Finland closed its border with Russia in late November 2023 after Russia orchestrated an influx of migrants as a way to pressure Helsinki.

      In November alone, around 900 asylum seekers from countries like Kenya, Morocco, Pakistan, Somalia, and Yemen entered Finland from Russia.

      Finland decided in February to keep the border closed until April 14, but the latest decision means that the border crossing will remain shut until the risk of “instrumentalized migration” falls, the Interior Ministry said.

      “The threat assessment is the same and also the assessment that if the border stations were to be opened, it would probably have led to the same situation as before, when they were opened,” Prime Minister Petteri Orpo said in parliament, according to Finnish newspaper Helsingin Sanomat.

      Finland’s government also decided to close several crossing points for maritime traffic to leisure boating due to concerns that Russia may encourage migrants to reach Finland by sea or over lakes.

      “This would be dangerous for people trying to land and would put a burden on sea rescue,” the Interior Ministry said.

      Russia’s strategy of sending asylum seekers to Finland’s eastern border was similar to the situation at the border between Belarus and Poland in 2021, when Minsk encouraged thousands of asylum seekers from the Middle East and Africa to try to reach the EU via the Polish border.

      Most of the migrants were violently pushed back by Polish border guards who set up a no-access zone at the border for nine months.

      https://kyivindependent.com/finland-decides-to-close-border-with-russia-indefinitely

    • Finland closes border crossings with Russia indefinitely

      The Finnish government has announced the country’s border with Russia will remain closed indefinitely. The decision comes on the heels of several closures and reopenings over the past five months.

      On Thursday (April 4), the Finnish Ministry of the Interior said the country’s border crossings with neighboring Russia will remain closed.

      The move comes after the government in February ordered the closure of the border until April 14. As of April 4, this measure has now been extended until further notice.

      In addition, the sea crossings on the island of Haapasaari, in the port of Nuijamaa and on the island of Santio will be closed to “leisure boating” from April 15. Finland wants to prevent the threat of targeted migration from Russia in the spring by closing the harbors to maritime traffic.

      In the press release, the government said that irregular migration into Finland from Russia “could expand to maritime traffic” during spring. “This would be dangerous to people seeking to enter Finland and would burden maritime search and rescue,” the government claims.

      The indefinite closure means that migrants will still not be able to apply for asylum at the border crossings — with the exception of “other border crossing points for maritime traffic and at border crossing points for air traffic,” a corresponding press release (https://intermin.fi/en/-/finland-s-eastern-border-to-remain-closed-until-further-notice) reads.

      ’Instrumentalized migration’ expected to increase

      According to the press release, the Finnish government expects the “instrumentalized migration” from Russia to continue and increase. This would pose a “serious threat to Finland’s national security and public order,” the press release reads.

      “Finnish authorities see this as a long-term situation. We have not seen anything this spring that would lead us to conclude that the situation has changed meaningfully,” Finland’s Minister of the Interior Mari Rantanen is quoted in the press release. “In addition, spring will provide opportunities to put more pressure on Finland. There are hundreds and possibly thousands of people close to Finland’s border on the Russian side that could be instrumentalized against Finland.”

      Finland, which shares a more than 1,300-kilometer-long border with Russia, began gradually closing (https://www.infomigrants.net/en/post/53925/finland-to-close-entire-border-with-russia-again) the frontier crossings in November.

      Despite both being external borders for the EU and NATO following Finland’s inclusion in the military alliance a year ago, the Finnish-Russian border runs mostly through taiga forests and does not follow any rivers.

      Rights groups including the Council of Europe have been raising concerns over the rights of refugees, asylum seekers and migrants amid the border closures with Russia.

      The Finnish authorities, meanwhile, accuse Moscow of deliberately bringing undocumented asylum seekers to the posts in order to cause problems for the EU and NATO country. The Kremlin denies this.

      There were no immediate reactions to Finland’s move by the Kremlin in Moscow.

      https://www.infomigrants.net/en/post/56264/finland-closes-border-crossings-with-russia-indefinitely

  • À Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/53977/a-calais-associations-et-pouvoirs-publics-desempares-face-aux-tentativ

    À Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants
    Par Louis Chahuneau Publié le : 19/12/2023
    Alors que Gérald Darmanin s’est rendu vendredi à Calais pour défendre son projet de loi Immigration, 300 migrants ont tenté en fin de semaine de traverser la Manche pour atteindre le Royaume-Uni – des tentatives s’étant soldées par la mort de deux d’entre eux. Sept ans après le démantèlement du bidonville dit de la « jungle » de Calais, la situation semble n’avoir fait qu’empirer sur le littoral.
    Impossible de les rater à la gare de Calais. En cette fraîche matinée du mois de décembre, des dizaines de migrants reviennent de Boulogne-sur-Mer et des alentours. Certains sont enroulés dans des couvertures de survie dorées, d’autres portent des affaires encore mouillées, signes qu’ils ont échoué dans leur tentative de traversée de la Manche. Profitant d’une rare fenêtre météo favorable en plein mois de décembre, près de 300 migrants ont rejoint vendredi et samedi les plages de Sangatte, Wissant ou encore Wimereux, entre Calais et Boulogne-sur-Mer, pour tenter d’atteindre le Royaume-Uni, destination de leur périlleux exil. Difficile de savoir si certains ont réussi leur tentative, mais une chose est sûre : la Manche est toujours aussi dangereuse. Selon la préfecture du Nord, deux migrants sont morts à la suite de naufrages, les neuvième et dixième victimes de l’année. (...)
    Sur le parvis de la gare, deux de ses collègues discutent avec les migrants de retour des dunes, s’aidant de leur téléphone pour traduire en arabe, pachto ou farsi. Deux mineurs isolés s’approchent de nous et engagent la conversation. L’un d’eux est en tongs. Ayham, 17 ans, et Wael, 16 ans, sont deux Syriens originaires de Damas. Dans la nuit, ils ont tenté de grimper dans l’un des canots pneumatiques qui s’élançaient vers le Royaume-Uni, mais rien ne s’est passé comme prévu. « On a nagé avec des palmes jusqu’à un bateau pendant deux kilomètres », mais le chauffeur a démarré sans eux, rapporte Ayham, la bouche dissimulée dans son cache-cou. Voix cassée mais sourire aux lèvres, ils repartent errer dans la ville.
    Impossible de dire où ils dormiront ce soir. Le seul dispositif dédié est le foyer pour mineurs de Saint-Omer, situé à 40 kilomètres, un bâtiment largement sous-dimensionné avec 50 places d’accueil pour plusieurs centaines de mineurs non accompagnés (MNA) présents à Calais. En 2021, 3 300 MNA avaient été orientés vers le dispositif de mise à l’abri du Calaisis.
    Dans les dunes de Wimereux, pas de migrants sur la plage ce samedi après-midi. La fenêtre météo s’est refermée, la mer et le vent ont forci et la traversée serait bien trop périlleuse. Mais en patrouillant dans les dunes qui serpentent le long de la plage, on retrouve les stigmates des tentatives de la veille. Ici, plusieurs gilets de sauvetage orange abandonnés dans le sable ; là, une doudoune kaki ensevelie ; plus loin, un grand emballage en carton qui devait contenir le canot pneumatique. Depuis quelques mois, pour échapper à l’intervention terrestre des forces de l’ordre, les passeurs utilisent la technique des « taxis-boats » : ils mettent à l’eau les bateaux depuis les berges de fleuves en amont, puis remontent la côte pour réaliser l’embarquement. Mais le procédé le plus fréquent consiste à enterrer le colis dans le sable et à le déterrer au dernier moment. Il suffit alors de gonfler le canot à la pompe et d’y ajouter un moteur, souvent sous-dimensionné, avant de prendre la mer. « Les migrant attendent parfois jusqu’à 48 heures cachés dans les dunes avant d’avoir le top départ des passeurs », raconte Axel Gaudinat, qui s’enfonce dans les collines de sable. Vendredi, les bénévoles d’Utopia 56 ont été appelés pour prendre en charge un groupe d’une cinquantaine de migrants qui espérait prendre la mer. Parmi eux se trouvaient des bébés de moins de trois mois, selon Axel Gaudinat. (...)D’après les données du ministère britannique de l’Intérieur, 292 migrants ont été détectés dans sept embarcations vendredi, et 55 le lendemain dans un seul canot. Depuis le début de l’année, environ 29 000 personnes ont rejoint le Royaume-Uni à bord d’embarcations pneumatiques, contre plus de 45 000 en 2022.
    Depuis quelques mois, les traversées se font de plus en plus au sud de Calais, pour tenter de tromper la vigilance des policiers. À Dannes, à 40 km de Calais, le maire, Olivier Carton, ouvre de temps en temps sa salle des fêtes lorsqu’un groupe de migrants échoue dans sa tentative et qu’il n’y a plus de bus pour remonter vers le nord. Mais l’édile, qui a été élu sans étiquette politique, regrette le manque de coopération avec l’État (...)
    Pour endiguer le phénomène des « small boats », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a considérablement renforcé les effectifs des forces de l’ordre dans le secteur. En visite à Calais vendredi pour défendre son projet de loi immigration, sur lequel une commission mixte paritaire doit rendre son verdict ce lundi, le ministre a annoncé la construction d’un nouveau commissariat de police ainsi que d’un cantonnement de CRS de 7 700 m2. Ce dernier permettra de loger, d’ici 2026, les 220 policiers qui s’entassent depuis maintenant huit ans dans deux « bed and breakfast » de Coquelles, faute de mieux. L’opération, estimée à 26 millions d’euros, est destinée à faire des économies sur le logement des forces de l’ordre dans le secteur.
    À l’origine destiné au tourisme, le B&B Hotel Terminal Cité de l’Europe, situé dans une grande zone commerciale, a pris des airs de commissariat géant avec ses dizaines de fourgons de CRS garés sur le parking. Non loin de là, on trouve le centre de rétention administrative (CRA), entouré de barbelés, et, juste à côté, un escape game subtilement nommé « Prison Island ». Ici, les CRS tournent toutes les deux à trois semaines, pour éviter d’épuiser les effectifs. « Je trouve que c’est un peu plus tendu en ce moment », explique Frédéric*, la quarantaine, en fumant une cigarette devant l’hôtel. Hier, ce CRS était à Sangatte lorsque des échauffourées ont éclaté entre des migrants qui tentaient de prendre la mer et les forces de l’ordre qui avaient rappliqué en vitesse. D’après les bénévoles d’Utopia 56, celles-ci utilisent de plus en plus des grenades lacrymogènes ou LBD pour dissuader les migrants, des armes traditionnellement destinées au maintien de l’ordre en milieu urbain. Plusieurs associations rapportent également que les policiers n’hésitent plus à crever les canots pneumatiques en mer, même s’ils ne sont plus censés intervenir une fois les embarcations dans l’eau.
    Parfois, certains migrants frustrés d’être repoussés s’en prennent physiquement à eux. Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 166 oppositions violentes et 31 membres des forces de l’ordre blessés dans le cadre de ces opérations en 2023.
    Reste que ces tentatives de traversée maritime restent très couteuses pour les migrants. Les passeurs n’hésitent pas à demander plusieurs milliers d’euros pour les familles avec enfants. Trop cher pour beaucoup d’entre eux, notamment les Soudanais qui souhaitent eux aussi rejoindre le Royaume-Uni. Malgré la militarisation du port de Calais, eux privilégient les semi-remorques qui s’apprêtent à prendre l’Eurotunnel ou le ferry vers l’Angleterre. Saleh, un Soudanais de 33 ans, est à Calais depuis neuf mois. Il dit avoir essayé plus de 50 fois de monter dans un camion, sans succès. « On tente quand les camions sont à l’arrêt, sur le parking du Lidl, par exemple », explique-t-il en anglais. La méthode n’en est pas moins dangereuse. Le 17 novembre, deux migrants sont morts percutés par un camion alors qu’ils marchaient sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A16, près de Calais. En attendant, Saleh vivote sans argent dans la ville. Depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais en 2016, une dizaine de campements informels, répartis par communautés (Érythréens, Soudanais, Afghans, etc.), ont essaimé dans la ville, aux alentours de la zone d’activité du Beau-Marais. On estime qu’il y aurait entre 1 500 et 2 000 migrants dans Calais et ses alentours. Toutes les 48 heures, les forces de l’ordre procèdent à des démantèlements. C’est la doctrine dite du « zéro point de fixation ». Pour les migrants, le quotidien est ainsi rythmé par les expulsions : les tentes sont confisquées ou lacérées, leurs affaires personnelles jetées à la poubelle. Même l’eau est devenue une denrée rare, ce qui génère son lot de tensions. Début septembre, une rixe impliquant une centaine de migrants a fait deux blessés à Peuplingues. « Les conditions n’ont jamais été aussi compliquées à Calais, c’était presque mieux avant quand il y avait la ’jungle’ », estime Axel Gaudinat, d’Utopia 56.
    La préfecture propose bien des mises à l’abri temporaires, mais la majorité des migrants refusent de monter dans les cars pour rester sur le littoral. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ne peuvent pas demander l’asile en France en raison du règlement Dublin qui impose d’effectuer cette procédure dans le premier pays de l’UE traversé (Chypre, Malte, l’Italie,…). Saleh a déjà été « dubliné » à Malte, où ses empreintes digitales ont été prises, mais il est quand même revenu à Calais. Dans ces conditions, difficile de le dissuader de traverser les 40 derniers kilomètres qui le séparent de son but final, et ce malgré le durcissement de la politique migratoire britannique. Cela fait dix ans qu’il a quitté le Soudan. Son frère, lui, est déjà au Royaume-Uni, où il aurait obtenu ses papiers d’identité.

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#grandebretagne#traversee#manche#routemigratoire#mortalite#prefecture#violence#ong#sante

  • #Royaume-Uni : un migrant décède à bord de la #barge « #Bibby_Stockholm »

    Un exilé est mort, mardi matin, sur la barge « Bibby Stockholm », stationnée dans un port du sud-ouest de l’Angleterre. D’après la presse britannique, l’homme se serait suicidé. La structure, qui accueille des demandeurs d’asile en attente du traitement de leur dossier, est sous le feu des critiques depuis sa mise en place en août dernier.

    Nouvelle polémique à propos de « Bibby Stockholm ». Un demandeur d’asile est décédé mardi 12 décembre à bord de la barge, stationnée à quai dans le port de Portland, au sud-ouest de l’Angleterre. La police du Dorset a indiqué avoir été informée à 06h22, heure locale, de la « mort soudaine d’un résident ».

    Aucun autre détail n’a été rendu public, mais plusieurs sources ont déclaré à la BBC que l’homme décédé se serait suicidé. Le décès est survenu dans l’une des plus de 200 cabines à bord, a indiqué une autre source au média britannique.

    Le porte-parole du Premier ministre a fait savoir au Guardian que « toute personne arrivant à Bibby Stockholm subit une évaluation médicale, est surveillée en permanence pendant son séjour dans l’hébergement et reçoit toute l’assistance nécessaire, à juste titre ». Près de 300 demandeurs d’asile sont actuellement hébergés dans la barge, pour une capacité totale de 500 places.
    « Des conditions » d’hébergement « traumatisantes »

    Le ministre de l’Intérieur James Cleverly a assuré que ce décès ferait l’objet d’une « enquête complète ». « Je suis sûr que les pensées de toute la Chambre, comme la mienne, vont aux personnes concernées », a-t-il ajouté. Richard Drax, député conservateur de South Dorset, a déclaré qu’il s’agissait d’une « tragédie née d’une situation impossible ». « On ne peut qu’imaginer les circonstances désespérées qui ont conduit à ce triste résultat ».

    Le directeur général du Conseil pour les réfugiés Enver Solomon, lui, a demandé qu’une enquête indépendante soit menée afin « d’éviter de nouvelles tragédies de ce type ».

    Steve Smith, président de l’association Care4Calais, pointe également du doigt « le gouvernement britannique » qui « doit assumer la responsabilité de cette tragédie humaine ». « Nous signalons régulièrement des intentions suicidaires parmi les résidents et aucune mesure n’est prise », a-t-il déploré sur X.

    https://twitter.com/FreefromTorture/status/1734552685506875393

    « Cette dernière tragédie nous rappelle une fois de plus que les politiques punitives du gouvernement à l’égard des réfugiés sont non seulement cruelles, mais qu’elles coûtent également des vies », a martelé Ann Salter de l’ONG Freedom from Torture. « D’après les survivants avec lesquels je travaille chaque jour, je sais que les conditions exiguës et dangereuses à bord du Bibby peuvent être profondément choquantes pour ceux qui ont survécu à la torture et à la persécution, en plus des expériences traumatisantes qu’ils ont vécues en route vers le Royaume-Uni ».
    Contamination à la légionellose

    La plateforme de trois étages est utilisée depuis quelques mois pour héberger des migrants malgré de vives critiques. Le recours à cette barge, dénoncé par de nombreuses associations d’aide aux migrants, est destiné à réduire la facture de l’hébergement des demandeurs d’asile. Il figure parmi les nombreuses mesures controversées du gouvernement conservateur en matière d’immigration.

    Les premiers migrants sont arrivés sur le « Bibby Stockholm », lancée par l’ex-ministre de l’Intérieur Suella Braverman, en août dernier. Mais l’embarcation avait dû être évacuée en raison d’une contamination du réseau hydraulique à la légionellose. En octobre, la barge avait pu être de nouveau utilisée.

    D’après le Guardian, le ministère de l’Intérieur a depuis fourni un financement supplémentaire au port de Dorset pour la création d’un centre médical à bord. Un infirmier praticien ou un ambulancier sont présents sur la barge quatre ou cinq jours par semaine et un médecin généraliste, une fois par semaine, avec des services de traduction disponibles, a déclaré l’administration du Dorset en octobre.

    Insuffisant, pour les associations, qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la détérioration de la santé mentale des résidents à bord, exacerbée par l’emplacement isolé de la barge. Suite au décès ce matin, un demandeur d’asile hébergé dans la structure a fait savoir au Guardian « ne pas être surpris » par cette annonce. « C’est un résultat prévisible de la politique appliquée par le ministère de l’Intérieur. Plus il y a de gens ici, plus l’attente est longue, et plus la santé mentale de chacun se détériore », a-t-il soufflé.

    « J’ai un message simple pour le ministère de l’Intérieur : combien de personnes doivent mourir avant que vous ne réalisiez les erreurs que vous avez commises dans la façon dont vous traitez les demandeurs d’asile ? »

    https://www.infomigrants.net/fr/post/53837/royaumeuni--un-migrant-decede-a-bord-de-la-barge-bibby-stockholm
    #UK #Angleterre #décès #mort #migrations #asile #réfugiés #hébergement #accueil #suicide

    –—

    ajouté à la métaliste sur le Bibby Stockholm :
    https://seenthis.net/messages/1016683

  • Migranti, la Corte costituzionale albanese sospende la ratifica dell’accordo con l’Italia

    L’intervento dopo due ricorsi presentati dal Partito democratico di Tirana e da deputati vicini all’ex premier Berisha. Fonti di Palazzo Chigi: “Nessuna preoccupazione”

    ROMA - Rinunciare alla sovranità nei due territori che il premier Edi Rama ha offerto all’Italia per la realizzazione di centri di accoglienza per migranti è un atto che avrebbe dovuto essere preventivamente autorizzato dal presidente della Repubblica. Si basa su questa contestazione il ricorso presentato dalle opposizioni al governo di Tirana, col quale è stato bloccato in extremis l’accordo che oggi avrebbe dovuto essere ratificato dal parlamento.

    (#paywall)
    https://www.repubblica.it/politica/2023/12/13/news/accordo_italia_albania_sui_migranti_sospeso_dallalta_corte_albanese-42165

    #suspension #Italie #asile #migrations #réfugiés #Albanie #accord #externalisation #centres

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...
    https://seenthis.net/messages/1043873

    • Albania: la Corte Costituzionale sospende l’accordo Rama-Meloni

      La Corte Costituzionale albanese ha sospeso la ratifica del controverso accordo tra Edi Rama e la premier italiana Giorgia Meloni sulla creazione di centri di accoglienza e rimpatrio per migranti sul suolo albanese, finanziati e gestiti dall’Italia. Le reazioni della politica albanese

      Con una decisione lampo, la Corte Costituzionale albanese ha sospeso la ratifica del protocollo sul trasferimento dei migranti stipulato tra il premier Edi Rama e l’omologa italiana Giorgia Meloni del 6 novembre scorso. La procedura di ratifica, prevista per giovedì 14 dicembre, era stata inserita nell’agenda del parlamento con procedura accelerata dalla maggioranza socialista al governo.

      Nell’esame preliminare, i tre giudici della Corte Costituzionale hanno ritenuto ammissibile il ricorso presentato dall’opposizione di centro destra, sottoponendo il caso alla decisione della seduta plenaria prevista per il 18 gennaio prossimo. La Corte dovrà pronunciare la decisione finale entro tre mesi dalla data di presentazione del ricorso, ossia entro il 6 marzo 2024.

      Immediate sono state le reazioni dei due schieramenti politici contrapposti. Mentre gli esponenti del Partito Socialista hanno ribadito il rispetto di tutte le procedure vigenti per la stipula dell’accordo, l’opposizione ha esultato per la parziale vittoria.

      Al suo rientro dal summit Ue-Balcani Occidentali, il premier Rama ha tagliato corto sulla questione durante la conferenza stampa . “È un diritto della Corte Costituzionale [...] quello di esaminare un accordo con uno stato estero. Non ho nulla da aggiungere riguardo ai miei compiti”.
      Fronte comune contro l’accordo

      28 deputati della frazione “Rifondazione” del Partito Democratico (PD), guidata dall’ex premier Sali Berisha, e due del Partito della Libertà dell’ex presidente Ilir Meta hanno presentato il 6 dicembre scorso un ricorso per incostituzionalità del protocollo bilaterale sul trasferimento dei migranti.

      Il gruppo di deputati sostiene che non sia stata rispettata la procedura per la negoziazione e la stipula dell’accordo, in quanto il suo oggetto rientra nelle categorie di accordi che necessitano dell’autorizzazione preventiva del Presidente della Repubblica.

      Oltre alla questione della cessazione temporanea della sovranità territoriale del Porto di Shëngjin e dell’area di Gjadër all’Italia (dove era previsto che arrivassero i migranti), i ricorrenti evidenziano una violazione di almeno due articoli della Costituzione, rispettivamente l’Art. 16 sul principio di uguaglianza tra i cittadini stranieri presenti in Albania e i cittadini albanesi, e l’Art. 27 sulla limitazione ingiusta delle libertà personali, considerato che i migranti verranno detenuti in un’area confinata per un periodo fino a 18 mesi senza un giusto motivo.

      “Abbiamo intentato la causa per proteggere gli interessi dei cittadini. Non si può decidere il destino del nostro Paese violando i diritti umani. Siamo grati al popolo italiano, ma questo non lo riguarda”, ha dichiarato per i media Lindita Metaliaj, deputata del PD.

      Nel suo comunicato stampa, la Corte Costituzionale ha ribadito che i ricorrenti hanno presentato tre richieste consecutive per la sospensione della procedura di ratifica parlamentare dell’accordo.

      Nella mattina del 6 dicembre scorso, oltre al ricorso di Rifondazione, è stato presentato anche un secondo ricorso da parte della frazione moderata che rappresenta ufficialmente il Partito Democratico, guidata da Lulzim Basha.

      In un comunicato stampa, il vicepresidente Kreshnik Çollaku ha dichiarato che “l’accordo [con l’Italia] è stato annunciato in modo strano, senza preavviso, suscitando una logica reazione di preoccupazione, e diventando oggetto di profondo dibattito pubblico sia in [Albania] che in Italia”, ed ha precisato: “In Albania c’è stata mancanza di trasparenza da parte del primo ministro. Rama è riuscito più volte a nascondersi sfruttando il caos parlamentare, evitando il dibattito pubblico”.

      I moderati del PD chiedono alla Corte Costituzionale la dichiarazione di incostituzionalità dell’accordo Rama-Meloni, la sospensione della procedura di ratifica in parlamento e la sua incompatibilità con gli Art. 3, 4 e 7 della Costituzione albanese.

      Uno dei primi “effetti” dell’accordo sui migranti è stato quello di placare lo scontro tra le due frazioni del PD, profondamente diviso e frammentato negli ultimi due anni.
      La maggioranza compatta

      L’opposizione ha tentato in diversi modi di bloccare i lavori delle commissioni parlamentari nelle quali era prevista l’approvazione in prima lettura dell’accordo con l’Italia. Per contrastare le resistenze, le commissioni parlamentari si sono riunite online approvando l’accordo con i soli voti della maggioranza.

      Nel suo intervento il ministro degli Interni Taulant Balla ha sottolineato che attraverso il protocollo si mette a disposizione del governo italiano una superficie di territorio per la realizzazione delle strutture ospitanti degli immigrati irregolari. “Non si tratta di alcuna forma di cessione dei territori, poiché restano territori della Repubblica d’Albania, ma concediamo il diritto all’uso temporaneo di una superficie precedentemente determinata nell’accordo”.

      Dal canto suo il presidente della commissione sicurezza Nasip Naço ha definito le reazioni dell’opposizione come tentativi di protagonismo personale da parte di coloro che hanno perso il senso della politica.

      In seguito alla sospensione dell’accordo, il presidente del gruppo parlamentare socialista, Bledar Çuçi, ha dichiarato che la maggioranza attuerà ogni decisione della Corte Costituzionale, ritenendo che l’accordo sia molto importante “per dimostrare che siamo un paese europeo”.

      Nel corso delle ultime settimane, il premier Rama ha affrontato la questione dell’intesa con l’Italia in diverse occasioni, ribadendo la tesi della solidarietà, seppur riconoscendo il contributo limitato che l’Albania può fornire alla sfida migratoria con cui si sta scontrando l’Ue.

      “L’Albania non può essere la soluzione per risolvere questo problema, ma possiamo dare un aiuto”, ha sottolineato Rama in una intervista per i media albanesi. “Accettando l’accordo agiamo semplicemente come un paese europeo che condivide questa preoccupazione. Sotto l’aspetto politico, aumenta la reputazione dell’Albania”.
      Le reazioni della società civile

      Diversi attivisti della società civile hanno condiviso pubblicamente il proprio scetticismo sull’attuazione pratica dell’accordo, ribadendo la tendenza diffusa tra i paesi Ue di voler esternalizzare le questioni migratorie a scapito del rispetto dei diritti umani. Si teme che la costruzione di due centri nella provincia di Lezha possa avere una ricaduta negativa sul turismo, oltre che un potenziale serio problema per la sicurezza nazionale.

      Un’alleanza di 29 organizzazioni non governative ha rivolto una lettera aperta al governo domandando il suo ritiro dall’accordo con l’Italia. Le organizzazioni esprimono la loro preoccupazione per la mancanza di trasparenza e di consultazioni con i gruppi di interesse.

      Nei primi giorni successivi all’annuncio dell’accordo, hanno avuto luogo alcune sporadiche proteste civiche a bassa partecipazione a Lezha e a Tirana. A favore dell’organizzazione di proteste nazionali si è inizialmente espresso anche il leader di Rifondazione Berisha, obbligato poi a fare dietrofront in seguito alla chiamata del ministro degli Esteri italiano Antonio Tajani.
      Voci fuori dal coro

      Con un effetto a sorpresa, dei 7 comuni guidati dal centro destra, due sindaci - uno del comune di Fushë Arrëz nel nord e l’altro di Memaliaj nel sud del paese - hanno chiesto pubblicamente al premier di ospitare un determinato numero di migranti negli spazi a messi a disposizione nei rispettivi comuni, come previsto dall’intesa con il governo italiano.

      “È il momento di mostrare la nostra ospitalità, basata sull’esperienza e sull’ospitalità che noi immigrati stessi abbiamo trovato da molti anni nei paesi europei”, ha ribadito Albert Malaj , sindaco di Memaliaj, nella sua lettera aperta.

      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Albania/Albania-la-Corte-Costituzionale-sospende-l-accordo-Rama-Meloni-22902

    • En Albanie, la Cour constitutionnelle suspend l’accord avec l’Italie sur l’externalisation des demandes d’asile

      La Cour constitutionnelle de Tirana a annoncé mercredi la suspension des procédures parlementaires, censées valider l’accord avec Rome sur l’externalisation des demandeurs d’asile. La Haute Cour estime que le texte viole la Constitution albanaise et les conventions internationales, une circonstance qui nécessite l’arrêt de la ratification parlementaire jusqu’au prochain verdict de la Cour.

      Premier revers pour l’accord entre l’Albanie et l’Italie. La Cour constitutionnelle de Tirana a annoncé mercredi 13 décembre la suspension des procédures parlementaires, qui doivent valider le texte, initialement prévu ce jeudi.

      Le partenariat entre ces deux pays, signé le 6 novembre par la Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue albanais Edi Rama, prévoit d’envoyer une partie des demandeurs d’asile secourus en Méditerranée centrale dans ce pays, non membre de l’Union européenne (UE). Au total, 30 000 personnes seront envoyées en Albanie sur une période d’un an.

      Le 6 décembre, le Conseil des ministres italiens avait approuvé cet accord, ouvrant la voie à la construction de deux centres en Albanie, pour accueillir les demandeurs d’asile et y examiner leurs dossiers.

      Mais la Haute Cour albanaise a mis un coup d’arrêt au projet. La justice a accepté deux appels, déposés séparément par le Parti démocratique albanais et 28 autres députés alignés aux côtés de l’ancien Premier ministre de centre-droit Sali Berisha, qui suspend automatiquement le texte.

      Les conclusions de la Cour affirment que l’accord viole la Constitution albanaise et les conventions internationales signées par Tirana, une circonstance qui nécessite l’arrêt de la ratification parlementaire jusqu’au prochain verdict de la Cour.

      Le tribunal doit se prononcer dans les trois mois suivant le dépôt du recours, soit le 6 mars 2024. Sa première séance plénière est attendue le 18 janvier.
      « Nous ne vendons pas un morceau de terre albanaise »

      Mercredi, le ministre albanais de l’Intérieur, Taulant Balla, avait défendu son partenariat, estimant qu’il avait « le droit de négocier de tels accords au nom de la République d’Albanie », ajoutant que celui-ci était « entièrement conforme à la constitution ». Le ministre a également répondu aux opposants du projet en affirmant que « nous ne vendons pas un morceau de terre albanaise » à l’Italie. « Nous offrons cette terre à l’Italie comme nous le faisons habituellement, par exemple lorsque nous installons une ambassade », a insisté Taulant Balla.

      La juridiction à l’intérieur du camp sera italienne, mais la terre restera albanaise, a-t-il assuré. L’Italie prendra en charge les coûts du projet, ainsi que les dépenses supplémentaires engagées par la police albanaise pour assurer la sécurité en dehors du périmètre du camp.

      En Italie aussi, cet accord est vivement critiqué. Lors de l’annonce du texte début novembre, le député et secrétaire du parti d’opposition Più Europa, Riccardo Magi, avait déclaré : « On crée une sorte de Guantanamo italien, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l’UE, sans la possibilité de contrôler la détention des personnes enfermées dans ces centres ».

      L’ONG Amnesty international évoquait de son côté un partenariat « illégal et irréalisable ». « Il s’agit d’un accord de refoulement, une pratique interdite par les normes européennes et internationales et pour laquelle l’Italie a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme », avait déploré Elisa de Pieri d’Amnesty international.

      Du côté de la Commission européenne, en revanche, on se félicite d’un tel accord, jugé conforme aux obligations de l’UE. Dans une lettre adressée aux États membres, la présidente Ursula von der Leyen estime qu’il « s’agit d’un exemple de réflexion originale, basée sur un partage équitable des responsabilités avec les pays tiers ».


      https://www.infomigrants.net/fr/post/53894/en-albanie-la-cour-constitutionnelle-suspend-laccord-avec-litalie-sur-

  • Projet de loi immigration au Royaume-Uni : « Sortir de la Convention européenne des droits de l’homme serait une ineptie » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/53880/projet-de-loi-immigration-au-royaumeuni--sortir-de-la-convention-europ

    Projet de loi immigration au Royaume-Uni : « Sortir de la Convention européenne des droits de l’homme serait une ineptie »
    Par Louis Chahuneau Publié le : 14/12/2023
    Après un premier rejet de la Cour suprême, le projet de loi controversé du gouvernement britannique pour expulser les migrants illégaux au Rwanda a été adopté mardi par la Chambre des Communes. L’aile droite du parti conservateur estime que Londres devrait se retirer de la Convention européenne des droits de l’Homme pour éviter les recours juridiques. Vincent Chetail, professeur de droit international et directeur du Centre des migrations globales à Genève, explique pourquoi cette proposition relève davantage de la posture politique que d’une solution.
    InfoMigrants : La Chambre des Communes britannique a adopté mardi le projet de loi permettant d’expulser au Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Pour quelle raison la Cour suprême avait-elle rejeté le texte il y a un mois ?
    Vincent Chetail : La Cour suprême avait jugé que cette législation était incompatible avec le droit international, pour diverses raisons. La première raison, c’était qu’il y a un risque de refoulement illégal par le Rwanda vers le pays d’origine des réfugiés, ce qui reviendrait à une violation par le Royaume Uni de la Convention européenne des droits de l’homme, mais aussi de la convention de Genève sur les réfugiés, du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques, et de la Convention contre la torture.
    Par ailleurs, sans préjuger de la bonne foi du Rwanda, la Cour suprême soulevait les difficultés de mettre en œuvre soudainement des procédures d’asile impartiales dans un pays qui n’a pas de procédure prévue à cet effet. Elle notait à cet égard la tendance des tribunaux rwandais à accorder une grande déférence à l’égard du pouvoir exécutif.
    IM : Depuis, le ministre de l’Intérieur anglais s’est rendu au Rwanda pour signer un nouveau traité plus conforme au droit international. Le texte est-il plus susceptible d’être adopté selon vous ?
    VC : Pour essayer d’éluder la condamnation de la Cour suprême, le gouvernement britannique a conclu un traité contraignant avec le Rwanda où il a abordé les deux points de violation évoqués plus haut. Avec ce nouveau texte, le Rwanda devra garder les migrants à l’intérieur de ses frontières même après le rejet de leur demande d’asile, une manière de contourner l’interdiction de la Cour suprême.La compatibilité de ce traité avec le droit international n’en reste pas moins douteuse. La Chambre des Lords va probablement modifier le texte, et celui-ci devrait faire l’objet de nombreux recours devant les tribunaux anglais et le cas échéant la Cour européenne.
    IM : L’aile droite du parti conservateur estime que Londres devrait carrément se retirer de la Convention européenne des droits de l’Homme pour empêcher tous les recours légaux d’aboutir. Qu’est-ce qu’une telle décision impliquerait pour le Royaume-Uni ?
    VC : Cette menace est régulièrement agitée par la droite populiste européenne. L’ancien Premier ministre britannique James Cameron avait déjà soulevé l’idée en 2014. Sortir de la Convention européenne des droits de l’homme serait une ineptie totale. Cela n’impliquerait pas seulement la procédure prévue par le traité, mais surtout des modifications très importantes dans le droit britannique, notamment le Human Rights Act.Le coût politique sera également important puisqu’il faudrait que le Royaume-Uni se retire du Conseil de l’Europe, ce qui le ferait de facto figurer aux côtés de la Russie parmi les États européens non membres du Conseil de l’Europe. Enfin, les principales victimes d’un tel retrait seraient les citoyens britanniques eux-mêmes, car il ne faut pas oublier que la Convention européenne des droits de l’homme protège d’abord et avant tout les ressortissants nationaux. L’autre aspect, moins connu, c’est que l’Accord du Vendredi saint (1998), qui a mis fin à 30 ans de guerre civile en Irlande du nord, repose en grande partie sur la Convention européenne des droits de l’Homme. S’en retirer aurait donc des conséquences politiques et juridiques très importantes, bien au-delà de la question migratoire.
    IM : Au-delà de la Grande Bretagne, l’Italie a signé en novembre un accord avec l’Albanie pour y externaliser une partie de ses procédures d’asile. Ces accords risquent-ils de se multiplier ?
    VC : Le spectre de l’externalisation est souvent agité par les gouvernements populistes, mais en 20 ans, cela n’a jamais abouti car il y a beaucoup de difficultés juridiques. Les gouvernements qui tentent de promouvoir ce type d’arrangements le font surtout à des fins électoralistes. Le protocole conclu entre l’Italie et l’Albanie, par exemple, est contraire au droit européen. Et il met en fâcheuse posture l’Union européenne qui est censée adopter le Pacte européen sur la migration avant les prochaines élections européennes (juin 2024).

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#rwanda#accordmigratoire#droit#asile#externalisation#CEDH#italie#albanie#UE

  • En Albanie, la Cour constitutionnelle suspend l’accord avec l’Italie sur l’externalisation des demandes d’asile - InfoMigrants
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    En Albanie, la Cour constitutionnelle suspend l’accord avec l’Italie sur l’externalisation des demandes d’asile
    Par La rédaction Publié le : 14/12/2023
    La Cour constitutionnelle de Tirana a annoncé mercredi la suspension des procédures parlementaires, censées valider l’accord avec Rome sur l’externalisation des demandeurs d’asile. La Haute Cour estime que le texte viole la Constitution albanaise et les conventions internationales, une circonstance qui nécessite l’arrêt de la ratification parlementaire jusqu’au prochain verdict de la Cour.
    Premier revers pour l’accord entre l’Albanie et l’Italie. La Cour constitutionnelle de Tirana a annoncé mercredi 13 décembre la suspension des procédures parlementaires, qui doivent valider le texte, initialement prévu ce jeudi.
    Le partenariat entre ces deux pays, signé le 6 novembre par la Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue albanais Edi Rama, prévoit d’envoyer une partie des demandeurs d’asile secourus en Méditerranée centrale dans ce pays, non membre de l’Union européenne (UE). Au total, 30 000 personnes seront envoyées en Albanie sur une période d’un an. Le 6 décembre, le Conseil des ministres italiens avait approuvé cet accord, ouvrant la voie à la construction de deux centres en Albanie, pour accueillir les demandeurs d’asile et y examiner leurs dossiers. Mais la Haute Cour albanaise a mis un coup d’arrêt au projet. La justice a accepté deux appels, déposés séparément par le Parti démocratique albanais et 28 autres députés alignés aux côtés de l’ancien Premier ministre de centre-droit Sali Berisha, qui suspend automatiquement le texte.
    Les conclusions de la Cour affirment que l’accord viole la Constitution albanaise et les conventions internationales signées par Tirana, une circonstance qui nécessite l’arrêt de la ratification parlementaire jusqu’au prochain verdict de la Cour.Le tribunal doit se prononcer dans les trois mois suivant le dépôt du recours, soit le 6 mars 2024. Sa première séance plénière est attendue le 18 janvier.
    Mercredi, le ministre albanais de l’Intérieur, Taulant Balla, avait défendu son partenariat, estimant qu’il avait « le droit de négocier de tels accords au nom de la République d’Albanie », ajoutant que celui-ci était « entièrement conforme à la constitution ». Le ministre a également répondu aux opposants du projet en affirmant que « nous ne vendons pas un morceau de terre albanaise » à l’Italie. « Nous offrons cette terre à l’Italie comme nous le faisons habituellement, par exemple lorsque nous installons une ambassade », a insisté Taulant Balla. La juridiction à l’intérieur du camp sera italienne, mais la terre restera albanaise, a-t-il assuré. L’Italie prendra en charge les coûts du projet, ainsi que les dépenses supplémentaires engagées par la police albanaise pour assurer la sécurité en dehors du périmètre du camp. En Italie aussi, cet accord est vivement critiqué. Lors de l’annonce du texte début novembre, le député et secrétaire du parti d’opposition Più Europa, Riccardo Magi, avait déclaré : « On crée une sorte de Guantanamo italien, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l’UE, sans la possibilité de contrôler la détention des personnes enfermées dans ces centres ». L’ONG Amnesty international évoquait de son côté un partenariat « illégal et irréalisable ». « Il s’agit d’un accord de refoulement, une pratique interdite par les normes européennes et internationales et pour laquelle l’Italie a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme », avait déploré Elisa de Pieri d’Amnesty international. Du côté de la Commission européenne, en revanche, on se félicite d’un tel accord, jugé conforme aux obligations de l’UE. Dans une lettre adressée aux États membres, la présidente Ursula von der Leyen estime qu’il « s’agit d’un exemple de réflexion originale, basée sur un partage équitable des responsabilités avec les pays tiers ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#accordmigratoire#asile#externalisation#refoulement#droit#sante#UE

  • Chypre : 33 migrants arrêtés à Nicosie pour « situation irrégulière », bientôt expulsés - InfoMigrants
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    Chypre : 33 migrants arrêtés à Nicosie pour « situation irrégulière », bientôt expulsés
    Par La rédaction Publié le : 11/12/2023
    Tour de vis à Chypre. Dimanche, 33 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés par la police à Nicosie. Des procédures pour expulser ces personnes sont déjà en cours, a précisé la police.D’après le Cyprus Mail, la police affirme travailler en étroite collaboration avec le service des Migrations - entité en charge de la gestion des exilés sur l’île - pour « maximiser le nombre de retours ».Ces dernières semaines, de nombreuses opérations similaires ont été conduites sur le territoire. Entre le 3 et le 10 décembre, 207 migrants, également en « situation irrégulière » ont été rapatriés dans leur pays d’origine, soit via un programme de retour volontaire, soit dans le cadre d’un processus d’expulsion. Le 24 novembre, trois avions avec 42 exilés à bord ont décollé de l’aéroport de Larnaca, en direction des différents pays d’origine des passagers, qui n’ont pas été précisés. Au moment de leur arrestation, ces migrants étaient installés à Paphos, dans le sud-est de l’île, où résident de nombreux demandeurs d’asile.Depuis le début de l’année, 9 075 personnes ont été rapatriés, volontairement ou contre leur volonté, dans leur pays d’origine, contre 7 500 en 2022, indique un communiqué de la police.Pour de nombreux candidats à l’exil, Chypre constitue une des portes d’entrée de l’Union européenne. Sur cette île de la Méditerranée, les demandeurs d’asile représentent 5% des 915 000 habitants de la République de Chypre située au sud du territoire – la partie nord étant sous administration turque depuis 1974.
    Le statut de demandeur d’asile octroie à ces exilés le droit de résider légalement sur l’île. Mais le refus des autorités, prononcé parfois plusieurs années après le dépôt du dossier, les plonge alors dans l’illégalité. Malgré les possibilités de recours devant la justice, depuis novembre 2020, un arrêté d’expulsion est en effet automatiquement prononcé lors d’un rejet de la demande d’asile.
    Et à Chypre, les refus sont considérables : en 2022, le taux de rejet s’élevait à 93% pour 22 182 demandes, d’après un rapport du Cyprus Refugee Council publié en avril 2023. Dans le détail, aucun demandeur d’asile originaire du Népal et de l’Inde n’ont par exemple obtenu l’asile cette année-là. Le taux de rejet appliqué pour ressortissants du Bangladesh et du Pakistan s’élève, lui, à 99%. Et le Nigéria, la République démocratique du Congo (RDC) et le Cameroun, respectivement à 98, 97 et 89%.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#chypre#expulsion#programmevolntaireretour#politiquemigratoire#sante#routemigratoire#demandeurdasile

  • Tunis annonce 70 000 interceptions en mer, et reste accusée de renvois vers la Libye - InfoMigrants
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    Tunis annonce 70 000 interceptions en mer, et reste accusée de renvois vers la Libye
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 11/12/2023
    Près de 70 000 migrants ont été arrêtés depuis le début de l’année par les forces tunisiennes alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée. C’est plus du double par rapport à 2022. Dans le même temps, de nombreux exilés accusent ces militaires tunisiens de les envoyer dans le désert, aux frontières algérienne et libyenne, juste après leur interception en mer.Selon les autorités tunisiennes, près de 70 000 migrants ont été interceptés cette année alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée depuis la Tunisie vers l’Italie. C’est plus du double par rapport à la même période l’année précédente. Plus précisément, 69 963 personnes ont été arrêtées dans leur tentative de traversée, contre 31 297 en 2022, selon des graphiques transmis à l’AFP par le porte-parole de la Garde nationale, Houssem Eddine Jebabli.
    Sur ce total, 77,5% (54 224) étaient des ressortissants d’Afrique subsaharienne, et le reste des Tunisiens (15 739), contre 59% de migrants étrangers en 2022 (18 363) et 12 961 Tunisiens.
    En 2023, l’essentiel des migrants (82%) ont été interceptés sur le littoral proche de Sfax, dans le centre du pays, distante d’à peine 150 km de l’île italienne de Lampedusa – contre 66% pour 2022, selon la Garde nationale.
    Mais que deviennent ces migrants une fois interceptés ? La polémique est là. Depuis le mois de septembre, InfoMigrants a recueilli plusieurs témoignages d’exilés subsahariens qui racontent avoir été immédiatement expulsés vers les frontières algérienne et libyenne après leur interception en mer au large de Sfax.
    Nouvelles expulsions aux frontières du pays Des déclarations que le porte-parole de la Garde nationale, contacté par InfoMigrants, nie en bloc. « Ces propos sont inacceptables. Il n’y a aucune opération d’expulsion. Il ne se passe rien à la frontière libyenne », a déclaré Houssem Eddine Jebabli. « Nous proposons uniquement des retours volontaires pour les migrants qui le souhaitent ». Et de préciser que Tunis lutte contre les trafics d’êtres humains. « En Tunisie, il y a des passeurs, comme dans tous les pays, et nous essayons de les arrêter ».Ces expulsions rappellent celles observées durant l’été lorsque des milliers de migrants avaient été arrêtés à Sfax puis abandonnés dans les zones frontalières de Libye et d’Algérie en plein désert. Des images de migrants subsahariens, à bout de force sous un soleil de plomb, avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux.
    Selon plusieurs sources humanitaires contactées récemment par l’AFP, « au moins 5 500 migrants ont été expulsés vers la frontière avec la Libye et plus de 3 000 vers celle avec l’Algérie depuis juin ».
    Plus de 100 exilés sont morts dans le désert tuniso-libyen pendant l’été, selon les sources humanitaires.Ces sources, à l’instar d’InfoMigrants, ont confirmé que les « expulsions collectives vers la Libye et l’Algérie continuent ». Les départs des migrants ont connu une accélération après un discours fin février du président tunisien Kaïs Saïed, dénonçant l’arrivée « de hordes de migrants clandestins » en provenance d’Afrique subsaharienne et imputant leur présence à un « plan criminel » visant à « changer la composition démographique » de son pays. Ces propos ont déclenché une violente campagne anti-migrants incitant plusieurs pays africains (Côte d’Ivoire et Guinée notamment) à rapatrier des milliers d’entre eux. Beaucoup d’autres ont pris la mer au péril de leur vie pour tenter de fuir vers l’Europe.
    Des experts des Nations unies avaient même appelé le gouvernement tunisien à stopper ces refoulements illégaux d’exilés subsahariens, une pratique illégale au regard du droit international. Dans le même communiqué du mois de juillet 2023, l’ONU exhortait par ailleurs le gouvernement tunisien à prendre des mesures immédiates « pour mettre fin aux discours de haine raciste dans le pays ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsaharienne#expulsion#interception#routemiigratoire#italie#algerie#libye#frontiere#sante

  • « La vie était devenue impossible » : au Bangladesh, la pauvreté et l’insécurité poussent des milliers de personnes à l’exil - InfoMigrants
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    « La vie était devenue impossible » : au Bangladesh, la pauvreté et l’insécurité poussent des milliers de personnes à l’exil
    Par Marlène Panara Publié le : 06/12/2023
    La nuit est noire de jais. À 50 km des côtes libyennes, ce 3 novembre, seul le phare du Zodiac de sauvetage du Geo Barents, navire de Médecins sans frontières (MSF), éclaire les visages des 30 passagers de l’embarcation qui lui fait face. Ils sont tous Bangladais. Un peu plus d’une demi-heure plus tard, tous posent le pied sur le pont du bateau humanitaire. L’inquiétude fait place au soulagement. Les premiers sourires se dessinent. Ce sauvetage leur assure de faire route pour l’Italie, destination finale d’un périple entamé à des milliers de kilomètres de là, au Bangladesh. Chaque année, des milliers de ses ressortissants empruntent cette route migratoire qui passe par la Méditerranée centrale. Souvent le trajet est le même : les exilés prennent l’avion depuis Dacca, la capitale, et atterrissent en Égypte après plusieurs escales avec un visa de travail, obtenu avant le départ par un passeur.
    Les frais de ce voyage sont réglés directement au Bangladesh, ou à l’arrivée en Égypte. Depuis Le Caire, les candidats à l’exil sont ensuite transférés par des passeurs, en voiture ou dans des vans, jusqu’à l’ouest de la Libye. C’est là, depuis une plage de cette région propice aux départs, qu’ils prennent finalement la mer direction l’Europe. Sur les 152 882 personnes débarquées en Italie cette année, 12 100 sont bangladaises. Soit la quatrième nationalité représentée par les primo-arrivants dans le pays, derrière la Guinée, la Tunisie et la Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui poussent ces migrants sur la route la plus meurtrière au monde ? Pour Nordine Drici, président de l’association Planète Réfugiés et Droits de l’Homme, et ancien juge à la Commission nationale du droit d’asile (CNDA), « le contexte de pauvreté très important dans le pays » en est l’une des réponses. « Les inondations, les cyclones, rendent les Bangladais très vulnérables, explique-t-il. Sur ce petit territoire disputé par 168 millions d’habitants, et qui se rétrécie à vue d’œil avec l’érosion de la côte, avoir une terre à cultiver est un privilège que très peu de gens peuvent s’offrir ». (...) Malgré les « progrès remarquables » accomplis par le Bangladesh dans la réduction de la pauvreté monétaire globale, la pauvreté multidimensionnelle reste élevée et les inégalités de revenus se sont accrues, affirme l’Organisation des nations unies (ONU), en particulier dans les zones urbaines. L’ONG Oxfam confirme : la pauvreté dans le pays est « aussi extrême que généralisée », presque la moitié de la population vivant avec moins d’un dollar par jour. Une situation qui, avec le changement climatique, ne cesse de s’aggraver. « De par sa position géographique […] le Bangladesh subit régulièrement des catastrophes naturelles aux conséquences désastreuses », déplore aussi Oxfam. Fin août 2023, de fortes pluies et inondations soudaines ont provoqué destructions d’habitations, glissements de terrain, et perte de cultures dans le sud-est du pays. Et ce, trois mois après le passage dévastateur du cyclone Mocha, qui avait déjà causé de sérieux dégâts dans plusieurs régions.
    Gouverné d’une main de fer par la Première ministre Sheikh Hasina depuis 2009, le pays est actuellement en proie à une sévère répression menée par les autorités en place. Début octobre, des manifestations pour réclamer un meilleur pouvoir d’achat et d’autres évènements, organisées par le parti nationaliste du Bangladesh (BNP), dans l’opposition, ont été sévèrement réprimées. D’après un rapport publié le 27 novembre par Human Rights Watch, en un mois, au moins 10 000 militants ont été arrêtés, 5 500 personnes blessées et 16 sont mortes, dont deux policiers.
    À l’approche des élections, le 7 janvier 2024, « la violence politique est extrême, assure Nordine Drici. Avec le retour en force de l’opposition, le régime se sent en insécurité, et la Première ministre, fragilisée. Le retour de bâton est d’autant plus fort pour les Bangladais ». Comme Abdulla, Rubel a quitté sa ville natale de Muksudpur « pour des raisons de sécurité ». « Dans mon pays, les droits de l’Homme ne sont pas respectés. À cause du conflit qui oppose la Ligue Awami [parti au pouvoir] et le BNP, la violence augmente de jour en jour. Vivre là-bas est trop dangereux pour moi », racontait-il au lendemain de son sauvetage en mer..

    #Covid-19#migrant#migration#bangladesh#libye#italie#pauvrete#violence#emigration#routemigratoire#mediterranee#humanitaire#sante

  • Traversées de la Manche : « On ne peut pas forcer un migrant à être secouru » par les forces françaises - InfoMigrants
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    Traversées de la Manche : « On ne peut pas forcer un migrant à être secouru » par les forces françaises
    Par Leslie Carretero Publié le : 07/12/2023
    Les autorités françaises constatent une augmentation du nombre de migrants refusant d’être secourus dans la Manche. Être pris en charge par les forces françaises pour ces exilés désireux de rejoindre le Royaume-Uni est vécu comme un échec. Entretien avec Véronique Magnin, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar), qui gère les opérations de sauvetage.
    InfoMigrants : Comment se déroule un sauvetage dans la Manche ?
    Véronique Magnin : Lorsqu’on arrive près d’un canot de migrants, une vedette s’approche des exilés. Le bateau mère, plus gros, reste à distance.On ne monte jamais à bord de ces canots instables pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pour rester maître de la situation. Et deuxièmement, pour des questions de sécurité : on ne peut pas prendre pas le risque que tous les passagers viennent en même temps d’un côté du canot et que celui-ci se renverse.On fait monter les volontaires. On commence par extraire les plus faibles. On traite ce genre d’urgence comme pour une gestion de foule. La procédure est la même si l’évacuation du canot est partielle ou complète.
    IM : Les migrants peuvent-ils refuser d’être secourus ?
    VM : Oui. On remarque d’ailleurs de plus en plus qu’un débat s’installe dans les canots quand les navires de secours s’approchent d’eux.Certains veulent être secourus, et d’autres non. Les personnes en état d’hypothermie, les enfants en bas âge ou les migrants plus âgés nous demandent souvent de l’aide. Idem lorsque une embarcation a une panne de moteur ou qu’un des boudins est crevé. Là, il n’y pas de discussion, les personnes demandent à être secourues.Mais parfois, l’ambiance peut devenir tendue si les migrants ne sont pas d’accord : des personnes crient, disent qu’elles veulent venir avec nous, d’autres refusent d’être secourus par les Français… une discussion commence donc en pleine mer.
    Dans la loi, rien n’oblige les navires à secourir de force une embarcation. Les migrants peuvent donc s’opposer à une assistance extérieure. Parfois, ils refusent d’être secourus par les forces françaises car cela signifie qu’ils seront débarqués sur les côtes françaises. En franchissant les eaux anglaises, les exilés savent que ce seront les autorités britanniques qui interviendront et les emmèneront à Douvres, dans le sud du Royaume-Uni. Les « pushbacks » maritimes depuis le Royaume-Uni vers la France sont interdits. C’est aux exilés de prendre la décision. On ne peut pas dire : « Soit on secourt tout le monde, soit on ne secourt personne ». On ne peut pas non plus forcer quelqu’un à être secouru, même s’il est mal en point.
    IM : Que faites-vous pour les migrants qui refusent le sauvetage ?
    VM : Si les migrants refusent le sauvetage, on ne prend pas le risque qu’ils en viennent aux mains contre nous. Il faut bien comprendre que pour les migrants désireux de rejoindre l’Angleterre, être pris en charge par les forces françaises est vécu comme un échec.
    Donc on les laisse partir, en prenant soin de vérifier les éléments factuels : s’il y a de l’eau au fond du canot, l’état général des personnes à bord… Cela permet de préparer l’intervention sanitaire en cas d’urgence.Ensuite, nous maintenons la surveillance à distance, si nous le pouvons. Mais parfois, c’est impossible car il y a plusieurs embarcations en détresse dans l’eau.Du point de vue du droit maritime, nous devons faire en sorte que les risques soient minimisés.
    En cas de détresse, un bateau britannique peut rentrer dans les eaux françaises [pour secourir une embarcation], et vice versa, sans demander l’autorisation des autorités responsables de la zone.
    IM : Y a-t-il plus de migrants qui refusent d’être secourus ces derniers mois ?
    VM : Oui, on constate plus de cas de refus, mais cela s’explique par l’augmentation du nombre de migrants à bord des embarcations. Plus il y a de personnes, plus il y a de débat lors des interventions.
    En 2022, entre 30 et 40 personnes étaient entassées dans un canot de 11 mètres, aujourd’hui elles sont environ 60. On pense que ce sont les passeurs qui informent les migrants de leur droit de refuser un sauvetage. Dans les camps, on sait que des tracts avec les numéros des secours circulent. Mais malgré ce phénomène, nous continuerons toujours sur la même ligne : sauver des vies.
    IM : Dans quel état physique sont les naufragés à qui vous portez secours ?
    VM : La majorité des gens sont mouillés depuis plusieurs heures. Ils ont froid. Les cas d’hypothermie sont très fréquents. On voit aussi beaucoup de personnes brûlées à cause du carburant qui se mélange à l’eau salée sur leur peau. Les personnes blessées sont soignées sur notre bateau. On prévoit aussi quelques vêtements secs pour les plus faibles, souvent les femmes et les enfants. On donne à tout le monde une couverture de survie, une boisson chaude et un biscuit. Ensuite, on les laisse au port et nous repartons en mer. Souvent, plusieurs embarcations sont parties la même nuit, donc on doit aller secourir d’autres personnes. Dès qu’il y a un créneau météo plus favorable, les gens tentent de passer au Royaume-Uni.À leur arrivée dans un port français, les migrants sont récupérés par la police aux frontières et les pompiers. Les associations déplorent l’absence de prise en charge des autorités. Souvent, les migrants, trempés, regagnent leur campement par leurs propres moyens. Cette année, 30% de personnes en moins ont pris la mer par rapport à 2022. Mais on compte quand même 34 000 migrants qui ont tenté la traversée de la Manche en 2023.
    Et au total depuis janvier, 5 500 personnes sont revenues du côté français. La plupart ont été secourues par nos services, mais certaines ont fait demi-tour d’elles-mêmes. Parfois, lorsque le canot des migrants prend l’eau ou que le moteur tombe en panne à quelques mètres des eaux françaises, ils rebroussent chemin par leurs propres moyens. Ces dernières années, nos moyens mis en œuvre se sont adaptés pour faire face à l’augmentation du flux. En 2022, quatre bateaux étaient en alerte, et en 2023 ce sont six navires. Lors de journée ou de nuit chargée, nous pouvons utiliser d’autres bateaux de l’État. Et en dernier recours, nous faisons appel à des moyens privés.

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#calais#manche#traversee#frontiere#sauvetage#prefeturemaritime#sante

  • Italie : le Conseil des ministres approuve l’accord avec l’Albanie sur l’externalisation des demandes d’asile - InfoMigrants
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    Italie : le Conseil des ministres approuve l’accord avec l’Albanie sur l’externalisation des demandes d’asile
    Par Marlène Panara Publié le : 06/12/2023
    Signé par Rome et Tirana le 6 novembre dernier, le texte sur la délocalisation d’une partie des demandeurs d’asile a été confirmé mardi par le Conseil des ministres italien. Le décret atteste que les migrants secourus en mer Méditerranée par les autorités italiennes dans les eaux extra-européennes - ou eaux internationales - pourront être emmenés directement en Albanie.
    Des migrants secourus par les garde-côtes italiens bientôt en Albanie. Mardi 5 décembre, le Conseil des ministres a approuvé l’accord de collaboration entre Rome et Tirana pour l’accueil d’une partie des demandeurs d’asile dans ce pays non membre de l’Union européenne. Avec ce décret, annoncé le 6 novembre dernier par la Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue Edi Rama, l’Albanie prévoit de prendre en charge jusqu’à 3 000 demandeurs d’asile en même temps, soit environ 36 000 personnes par an, d’après les prévisions des autorités.
    Mardi, quelques précisions ont été apportées quant à la mise en application de cette mesure. Ainsi, seuls les migrants secourus par les autorités italiennes en dehors des eaux territoriales européennes pourront être transférés vers l’Albanie et ses deux centres spécifiques - à Shengjin, pour l’identification, et à Gjader pour le traitement de la demande d’asile. Une spécificité qui permet ainsi à l’Italie de ne pas entrer « en conflit avec les règles du droit européen [qui interdit l’externalisation des demandes d’asile, ndlr] qui ne s’appliquent évidemment que sur le territoire ou dans les eaux européennes », explique La Repubblica. « Si le sauvetage a lieu dans les eaux internationales, le droit d’asile communautaire ne s’applique pas et l’Italie a le droit d’emmener ces personnes vers un autre pays », précise aussi l’agence de presse italienne Ansa, citant une source à Bruxelles.
    Avec ce traité, les migrants récupérés en mer ne débarqueront pas en Italie, ne fouleront pas son sol. Ils seront directement emmenés vers les ports albanais. Rome contourne ainsi la responsabilité légale d’accueil qui lui incombe lorsqu’un demandeur d’asile est secouru sur son territoire, maritime en l’occurrence. Au lendemain de la signature de l’accord le 6 novembre, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) avait d’ailleurs rappelé à l’ordre l’Italie sur ce point. « La responsabilité première de l’évaluation des demandes d’asile et de l’octroi de la protection internationale incombe à l’État où le demandeur d’asile arrive », avait tancé l’institution onusienne. Cet accord obligera donc, aussi, les garde-côtes italiens « à s’éloigner beaucoup plus des côtes nationales pour les opérations de sauvetage, ce qui ne s’était pas produit depuis de nombreuses années », souligne la Repubblica.
    Le décret détaille également le fonctionnement interne des futurs centres, où la durée de rétention ne devra pas excéder 18 mois. Dans les structures albanaises, les migrants ne pourront échanger avec leur avocat seulement « à distance, par visioconférence », depuis le centre de Gjader. En cas de recours, l’audience avec les magistrats de Rome - tribunal compétent pour la gestion des centres - se déroulera de la même manière. « Le respect de tous les droits prévus par la réglementation générale (italienne et européenne) en la matière » seront garantis, assure le communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres. En cas de problème juridique ou sanitaire, le transfert des exilés dans des centres en Italie ne sera possible qu’à titre « exceptionnel ». Dans la grande majorité des cas, l’entièreté des procédures se déroulera sur le sol albanais.
    Le centre de Shengjin sera construit sur un périmètre d’environ 240 mètres, et sera entouré d’une clôture de 4 mètres de haut, rehaussée de barbelés. Celui de Gjader, destiné à vérifier les conditions de protection internationale et de rapatriement des migrants, sera construit sur une superficie constructible de 77 700 mètres carrés. À l’heure actuelle, il n’existe à cet endroit qu’une dizaine de « bâtiments vétustes ». Des fonctionnaires, juges, médecins et infirmiers italiens seront aussi embauchés pour faire fonctionner les centres. Au total, 135 profils sont recherchés par les autorités.
    Coût total de l’opération ? Environ 200 millions d’euros. La moitié sera allouée en 2024, puis 50 millions d’euros seront versés chaque année, pendant quatre ans. « Cette somme sera bien dépensée, pour lutter contre l’immigration irrégulière », a assuré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani à l’issue du Conseil des ministres. Pour Matteo Mauri, du Parti démocrate, cet argent est au contraire « littéralement jeté à la poubelle ». L’opposant dénonce « une pure opération de propagande de la part d’un gouvernement qui doit faire face à l’échec de sa gestion de l’immigration ». « Faire en Albanie ce qui devrait être fait en Italie ne résoudra aucun problème ni aucun coût », a-t-il fustigé. Dès son officialisation il y a trois semaines, cette collaboration avait essuyé de nombreuses critiques. « Il s’agit d’un accord de refoulement, une pratique interdite par les normes européennes et internationales et pour laquelle l’Italie a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme », avait déploré Elisa de Pieri d’Amnesty international qui évoquait un accord « illégal, et irréalisable ». L’ONG allemande de sauvetage en mer Méditerranée Sea-Watch évoquait de son côté « une manœuvre inhumaine et populiste sans fondement juridique ». « Avec cette nouvelle absurdité, le gouvernement tente une fois de plus de se soustraire à ses responsabilités en matière d’asile. Les migrants, privés de leurs droits, sont toujours ceux qui en paient les conséquences », déploraient les humanitaires sur leur compte X (ex-Twitter).
    Le député et secrétaire du parti d’opposition Più Europa, Riccardo Magi, avait déclaré, lui, : « On crée une sorte de Guantanamo italien, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l’UE, sans la possibilité de contrôler la détention des personnes enfermées dans ces centres ». Cette année, plus de 152 000 migrants ont débarqué en Italie, contre 96 624 pour toute l’année 2022. En réponse, Rome multiplie les mesures pour dissuader les exilés de venir sur son sol. Le 28 novembre, les députés ont validé le décret Cutro 2, qui durcit les conditions d’accueil des migrants. Parmi les mesures les plus polémiques : celle qui autorise l’hébergement des mineurs de moins de 16 ans dans des centres pour adultes. Alors même que l’Italie a été épinglée plusieurs fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) à indemniser des migrants mineurs, hébergés dans des centres pour adultes. Début septembre par exemple, la CEDH a condamné l’Italie pour « traitements inhumains et dégradants » à l’égard d’une migrante mineure ghanéenne. Cette dernière a été hébergée huit mois dans un centre pour adultes en Italie, malgré la reconnaissance de sa minorité. Victime d’abus sexuels dans son pays d’origine et en Libye, M.A. avait passé huit mois dans la structure, totalement inadaptée à sa vulnérabilité.

    #Covid-19#migration#migrant#italie#albanie#CEDH#delocalisation#asile#protection#rapatriement#vulnerabilite#droit#sante#mineur

  • Un mort dans une embarcation secourue par un navire marchand, au large de Grande Canarie - InfoMigrants
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    Des migrants attendent de débarquer au pour d’Arguineguin, à Grande Canarie, le 2 novembre 2023. Crédit : Reuters
    Par Marlène Panara Publié le : 01/12/2023
    Un navire britannique a porté secours à un bateau d’une cinquantaine de migrants en détresse, dont trois femmes enceintes, au large de l’île de Grande Canarie. L’un des passagers était déjà mort quand l’équipage a procédé au sauvetage, dans une mer démontée.Il faisait route vers le Royaume-Uni. Mercredi 29 novembre, un navire marchand britannique a été stoppé à 185 kilomètres de l’île de Grande Canarie : c’est à cet endroit, en plein océan Atlantique, qu’il a porté secours à une embarcation pneumatique chargée d’une cinquantaine de migrants. L’un d’eux était déjà mort à l’arrivée de l’équipage, rapporte l’agence de presse EFE.
    Dès que l’alerte a été donnée par le navire, à 11h15, heure locale, les autorités espagnoles ont immédiatement mobilisé une équipe de sauveteurs depuis le port d’Arguineguín à Grande Canarie. Mais l’équipage du bateau britannique, voyant les conditions météo se détériorer fortement, et le bateau de migrants « prendre l’eau », a finalement procédé lui-même au sauvetage, sans attendre les secours espagnols.
    Tous les exilés en détresse, dont trois femmes enceintes, ont été transférés sur le navire. Le cadavre de la personne décédée est, lui, resté dans l’embarcation pneumatique, partie à la dérive. À leur arrivée sur le pont, plusieurs passagers se trouvaient en état d’hypothermie. Une femme a pu être emmenée dans un hôpital de Grande Canarie par un hélicoptère des secours espagnols.
    Le même jour, 155 migrants au total, réparties dans quatre embarcations, ont été secourus près de Lanzarote, El Hierro et Tenerife. Parmi eux figuraient quatre mineurs et un bébé.
    Ces derniers mois, cette route migratoire a connu un regain des passages, après une baisse en début d’année. Entre le 1er janvier et le 15 novembre, 32 436 exilés ont débarqué dans l’archipel espagnol, d’après le bilan du ministère de l’Intérieur publié le 16 novembre. Soit 118% de plus qu’en 2022. Pour éviter la saturation dans les centres d’hébergement de l’archipel, Madrid a libéré fin octobre 11 000 places supplémentaires dans des structures de la péninsule.L’accueil des mineurs, en revanche, est sous le feu des critiques depuis la médiatisation d’une lettre écrite par douze jeunes migrants à la justice espagnole la semaine dernière. Les exilés assurent avoir subi de mauvais traitements dans le centre d’accueil Acorán, dans lequel ils étaient hébergés après leur débarquement à Grande Canarie. D’après les témoignages, l’un des mineurs, immobilisé par un éducateur, a reçu des « coups violents » de la part du directeur. Un autre fait également état « d’attouchements dans le bureau du directeur » du centre, indique La Provincia.
    Lors d’une table ronde sur les droits des enfants migrants et réfugiés organisée à Tenerife jeudi 30 novembre, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR), l’Unicef ​​​​et l’ONG Save The Children ont de concert déploré le manque de statistiques fiables sur les enfants migrants débarqués en Espagne, notamment sur les mineurs non accompagnés. Ce qui, pour les participants, a de lourdes conséquences sur leur prise en charge. « Il n’est pas rare », par exemple « que la police traite les migrants mineurs comme des adultes », a fustigé Marco Nardo, représentant du HCR.
    « Au centre, on a dit que qu’on avait quinze ans. Mais ils [les gérants] n’ont pas écrit ça, ils nous ont considérés comme des adultes, témoigne Moussa, un jeune Guinéen de 15 ans arrivé à Tenerife en octobre 2021, auprès de Reuters. Alors qu’on était des enfants ». Moussa et un ami ont été emmenés, malgré leurs dires, par la police à Las Raíces, une ancienne base militaire située dans les montagnes de Tenerife où environ 2 000 migrants adultes attendent d’être transférés vers le continent espagnol.
    Dans le cadre d’une enquête menées ces dernières semaines, Amnesty International s’est par ailleurs entretenu avec 29 migrants débarqués aux Canaries. Douze d’entre eux étaient mineurs, mais étaient hébergés dans des centres pour adultes. « Une jeune fille de 17 ans a passé trois jours avec des hommes et des femmes, sans qu’aucun contrôle des autorités ne soit fait. Elle dormait par terre », a déclaré Virginia Álvarez, d’Amnesty International, qui s’est rendue à Tenerife et à El Hierro entre le 25 et le 28 octobre 2023. « Traités comme des adultes », ces jeunes se retrouvent alors « sans protection [de l’État] ». Et sont ensuite transférés dans la péninsule ibérique où « ils se retrouvent, seuls, en Espagne ».

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  • Canaries : au moins 280 migrants débarqués dans les ports de l’archipel - InfoMigrants
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    Depuis le début de l’année, plus de 32 000 migrants ont débarqué aux Canaries. Crédit : Reuters
    Canaries : au moins 280 migrants débarqués dans les ports de l’archipel
    Par La rédaction Publié le : 24/11/2023
    Les sauveteurs espagnols ont porté assistance à 110 personnes jeudi, au large des îles El Hierro et Tenerife. Plusieurs heures auparavant, près de 170 exilés avaient été également secourus et débarqués sur les autres îles de l’archipel, Grande Canarie et Fuerteventura.Cent-dix personnes ont débarqué sur les îles de Tenerife et El Hierro, à bord de deux canots, jeudi 23 novembre, avec l’aide du Salvamento Marítimo, la société étatique de sauvetage en mer espagnole.Le premier canot avait été détecté à environ huit milles (une douzaine de kilomètres) du port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro, retrace l’agence de presse EFE. Le navire de sauvetage Salvamar Adhara est intervenu afin de transférer à son bord les 50 occupants. Parmi eux, neuf enfants. Tous ont pu être débarqués au port de La Restinga et pris en charge.Le deuxième canot avait été localisé par un bateau d’excursion touristique, non loin du port de Los Cristianos, sur l’île de Tenerife. Une soixantaine de migrants était à bord. Cette fois, le navire de sauvetage Salvamar Alpheratz a escorté le canot pneumatique, sans faire monter à bord les exilés, jusqu’à atteindre le port.
    Peu après minuit jeudi également, le Salvamento Marítimo a secouru 169 migrants d’origine subsaharienne, dont trois enfants, rapporte EFE. Les exilés étaient répartis sur deux canots pneumatiques, situés à une centaine de kilomètres des îles Canaries.Dans le premier bateau, repéré par un hélicoptère de sauvetage, se tenaient 87 personnes, dont 12 femmes et un enfant, détaille l’agence de presse espagnole. Le navire Guardamar Calíope est intervenu sur zone, à 93 km au sud de Grande Canarie.
    Les rescapés ont été débarqués au port d’Arguineguín, au sud de l’île, vers 2h20 du matin.
    Quelques heures plus tard, un autre navire de sauvetage, le Salvamar Ízar, a secouru les passagers d’un second canot, localisé à 120 km au sud-est de Fuerteventura par un porte-conteneurs qui passait à proximité.Quatre-vingt-deux personnes se trouvaient à bord, dont 11 femmes et deux enfants. Les rescapés ont pu être débarqués au port de Gran Tarajal, sur la côte est de Fuerteventura, vers 7h.La veille, mercredi 22 novembre, vers 19h30, 43 hommes d’origine subsaharienne sont parvenus sur leur propre canot à atteindre le port d’Arguineguín (Grande Canarie), escortés par le Guardamar Calíope.
    Au total, entre le 1er janvier et le 15 novembre, 32 436 migrants ont débarqué dans l’archipel espagnol, d’après le bilan du ministère de l’Intérieur publié le 16 novembre. Soit 118% de plus qu’en 2022.
    Alors que l’année n’est pas tout à fait terminée, ces statistiques dépassent déjà le record établi en 2006, année dite de la « crise des cayucos », lorsque 31 678 personnes avaient débarqué aux Canaries.Madrid a ouvert, depuis mi-novembre, 11 000 places d’hébergement supplémentaires dans des casernes militaires désaffectées, hôtels et foyers d’accueil. En visite sur l’île d’El Hierro le 19 octobre, le ministre des Migrations José Luis Escriva avait aussi promis que les transferts des exilés vers l’Espagne continentale seraient plus fréquent.Parmi ceux qui tentent la traversée depuis les côtes ouest-africaines, environ 60% sont originaires du Sénégal. La situation économique sur place, avec l’inflation et la raréfaction des ressources halieutiques (issues de la pêche), poussent de nombreux jeunes au départ vers l’archipel espagnol, distant d’environ 1 500 kilomètres.
    Mais pour tous ces candidats à la traversée, cette route maritime des Canaries reste extrêmement dangereuse. Selon l’ONG Caminando Fronteras, qui s’appuie sur des appels d’urgence des exilés en mer ou de leurs proches, 778 migrants sont morts au premier semestre 2023 sur cette route.

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