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  • Fermeture des Terrasses solidaires à Briançon : "la situation devient compliquée"

    « La situation devient trop compliquée » : Marjolaine Bert, administratrice aux Terrasses Solidaires, s’exprime après l’annonce de la fermeture de l’établissement d’accueil d’urgence à Briançon

    https://www.bfmtv.com/bfm-dici/replay-emissions/bonsoir-dici-haute-provence/fermeture-des-terrasses-solidaires-a-briancon-la-situation-devient-compliquee

    #asile #migrations #réfugiés #accueil #Briançonnais #Hautes-Alpes #frontière_sud-alpine #Alpes #hébergement #mise_à_l'abri #terrasses_solidaires #refuge_solidaire #refuges_solidaires #frontières #Briançon #France

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    Les alertes sur l’intenabilité de la situation ont pourtant été nombreuses pendant tout l’été :

    A #Briançon, l’accueil des migrants de plus en plus compliqué : « Ce n’est plus gérable »
    https://seenthis.net/messages/1012315

    • "Les bénévoles sont épuisés" : à Briançon, le refuge pour migrants les Terrasses solidaires s’apprête à fermer

      « Il y avait 320 personnes ce matin avant des départs, et encore 250 ce soir, alors que les capacités d’accueil sont de 80 personnes. Nous avons acté lundi soir la fermeture », a expliqué l’administrateur de Refuges Solidaires, l’une des associations membre des Terrasses Solidaires.

      La structure d’accueil de migrants à Briançon (Hautes-Alpes) Terrasses Solidaires s’apprête à fermer, s’estimant dans l’incapacité d’assurer leur sécurité en raison de locaux surchargés, a-t-on appris mardi 29 août auprès d’un de ses responsables.

      « Il y avait 320 personnes ce matin avant des départs, et encore 250 ce soir, alors que les capacités d’accueil sont de 80 personnes. Nous avons acté lundi soir la fermeture », a expliqué à l’AFP Jean Gaboriau, administrateur de Refuges Solidaires, l’une des associations membre des Terrasses Solidaires, pilier de l’accueil temporaire des personnes arrivant d’Italie par le col de Montgenèvre.

      « Nous ne sommes plus en capacité de gérer ce lieu, pour des raisons de sécurité, de fatigue des bénévoles, et de manque de ressources en nourriture, eu égard à ce surnombre », a-t-il poursuivi, précisant que « des membres extérieurs aux Terrasses remettent en cause cette décision de fermeture et empêchent dans l’immédiat l’organisation de l’évacuation ».

      Le maire de Briançon exige des « excuses »

      Ce site ouvert en août 2021 avait déjà fermé en octobre 2021 pour les mêmes raisons de dépassement de capacités. Selon Jean Gaboriau, « ce n’est qu’un lieu de repos, qui n’a pas vocation à accueillir les gens plus de 2-3 jours. Nous réclamons de longue date aux services de l’Etat l’ouverture d’#hébergement_d'urgence ».

      Dans un communiqué, le maire de Briançon, #Arnaud_Murgia (LR), s’en est pris de son côté aux associations gestionnaires des Terrasses Solidaires, leur réclamant des « excuses », notamment pour « les sapeurs-pompiers agressés ces derniers jours », pour « les tirs au mortier sur les gendarmes à la frontière début août (...) jamais condamnés ».

      « Briançon n’est pas, et ne sera jamais (...) le laboratoire d’expérimentation d’une extrême gauche plaidant pour une immigration massive et incontrôlées », a poursuivi l’édile, qui « appelle plus que jamais le préfet et l’Etat à renforcer les contrôles à la frontière et à faire exécuter les OQTF (obligation de quitter le territoire français) ».

      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/les-benevoles-sont-epuises-a-briancon-le-refuge-pour-migrants-les-terra

    • Accueil des migrants à Briançon : finalement, les Terrasses solidaires ferment

      Le tiers lieu de Briançon, où est abrité le Refuge solidaire, la structure d’hébergement d’urgence pour les personnes migrantes, ferme ses portes ce mercredi 30 août, en début de soirée.

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      [Mise à jour] Les Terrasses solidaires ferment bel et bien

      Dans la journée de ce mercredi 30 août, la décision est finalement tombée : les Terrasses solidaires ferment bel et bien.

      Les discussions ont encore été animées, mais le conseil d’administration du tiers-lieu a décidé de fermer les portes. En début de soirée, les bénévoles conduisaient les personnes hébergées restantes à la gare, pour qu’elles quittent Briançon, ou à la salle paroissiale Sainte-Thérèse pour un abris de fortune.

      Comme à l’automne 2021, la paroisse Sainte-Catherine a mis à disposition salle et terrain. La première hébergera les personnes les plus vulnérables, les femmes et les enfants. Le second permettra aux migrants n’ayant pas encore quitté la ville ou arrivant dans la nuit, de dormir sous des tentes.
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      C’est un nouveau retournement de situation, ce mercredi 30 août, aux Terrasses solidaires. Finalement, le tiers lieu de Briançon, qui abrite notamment le Refuge solidaire, la structure d’hébergement d’urgence pour les personnes migrantes, ne devrait pas fermer.

      Ce, contrairement à ce qui avait été acté en début de semaine par le conseil d’administration des Terrasses solidaires.

      Lundi 28 août, le refuge avait une nouvelle fois hébergé plus de 300 personnes, dans des conditions de sécurité et d’hygiène que les bénévoles et salariés ne pouvaient plus assumer.

      Cependant, dès hier mardi 29 août, des dissensions sont apparues parmi les solidaires sur la marche à suivre pour fermer les portes du tiers lieu. « Finalement, on ne va pas fermer », annonce au Dauphiné Libéré ce mercredi matin, Jean Gaboriau, membre du conseil d’administration de l’association Refuges solidaires.

      Pour ne pas risquer davantage de conflit avec les personnes opposées à une ouverture des Terrasses, et parce que de nombreux exilés, à l’annonce de la fermeture, ont quitté Briançon dans la journée de mardi, les portes sont donc toujours ouvertes.

      « On poursuit l’accueil, dans des conditions dégradées, mais on le poursuit », commente le bénévole. Dans la nuit, une trentaine de personnes ayant traversé la frontière entre l’Italie et la France sont arrivées au refuge.

      https://www.ledauphine.com/societe/2023/08/30/briancon-finalement-les-terrasses-solidaires-ne-devraient-pas-fermer

    • "On continue d’accueillir des exilés" : les Terrasses solidaires de Briançon restent finalement ouvertes

      Les Terrasses solidaires, lieu associatif qui accueille pour quelques nuits les migrants venus d’Italie, ne ferment pas leurs portes. Contrairement à ce qui a été annoncé en début de semaine, la structure va continuer d’héberger des exilés.

      Depuis plusieurs semaines, les Terrasses solidaires tirent la sonnette d’alarme : les associations, qui gèrent ce lieu d’accueil pour les exilés venus d’Italie, n’arrivent plus à gérer la gestion du site. En cause, un nombre de migrants trop élevé par rapport à ses capacités d’accueil. Le centre a hébergé plus de 300 personnes ces derniers jours, un record pour une structure de 81 places.

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      Arnaud Murgia sur X :

      Fermeture des #TerrassesSolidaires à Briançon. J’aurais préféré des excuses, car les Briançonnais n’ont pas à subir cette situation !


      https://twitter.com/ArnaudMurgia/status/1696538247328038940
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      Lundi 28 août, la fermeture des Terrasses solidaires est actée. Mais deux jours plus tard, les associations rétropédalent et décident de maintenir le lieu ouvert. La raison ? La moitié des occupants ont quitté les lieux et les humanitaires estiment pouvoir accueillir les exilés dans de meilleures conditions.

      InfoMigrants : Pourquoi avoir décidé en début de semaine de fermer les Terrasses solidaires ?

      #Jean_Gaboriau : Lundi, nous avons pris la décision de fermer les Terrasses solidaires car nous n’arrivions plus à gérer le lieu, surpeuplé. Depuis le mois de mai, la situation est très compliquée. On tourne à minimum 150 personnes, alors que la capacité initiale de la structure est de 81 places.

      On alerte depuis des mois les autorités pour trouver des solutions, mais personne ne fait rien. En début de semaine, on hébergeait environ 300 exilés. Ce n’est pas tenable, pour les personnes hébergées, les bénévoles mais aussi pour des questions matérielles et de sécurité. Le réfectoire était devenu un dortoir, les gens dormaient par terre.

      Nous ne sommes pas un centre d’accueil mais un lieu de transit, où les migrants peuvent se reposer un ou deux jours avant de reprendre leur route. Le lieu n’a pas vocation a être un endroit où on s’installe.
      IM : Aujourd’hui, vous avez finalement fait marche arrière en annonçant que le lieu restait ouvert. Pourquoi ?

      JG : On reste ouvert car ce mercredi matin, il n’y a ‘plus’ que 150 personnes. Ces derniers jours, on a incité les gens à partir, à prendre un billet de train à la gare et à continuer leur route. On leur a expliqué qu’on ne pouvait pas les héberger plus longtemps.

      Pour le moment, on continue d’accueillir des exilés, avec les forces vives qu’ils nous restent et dans le cadre d’un accueil limité. On n’a pas le choix, aucune autre structure n’héberge les migrants qui débarquent dans la région.
      IM : Le maire de Briançon, Arnaud Murgia, a publié un communiqué dans lequel il a des mots très durs envers votre association. Il réclame des excuses pour « les sapeurs-pompiers agressés ces derniers jours » et pour « les tirs de mortier sur les gendarmes à la frontière début août (...) jamais condamnés ».

      JG : Nous n’avons aucun soutien de l’État, alors qu’on réclame depuis des années l’ouverture d’un centre d’hébergement d’urgence. Et en plus, nous apprenons les propos odieux du maire de la ville. Il mélange tout, nous ne sommes pas responsables de tout ce qu’il se passe dans la ville ou à la frontière.

      C’est choquant et inacceptable. D’autant que Monsieur Murgia se contredit. Il affirme dans son communiqué qu’il a tout fait pour ne pas avoir de structure comme la notre à Briançon. Or, c’est totalement faux. Il a, au contraire, accéléré la commission de sécurité pour que nous soyons le plus vite possible dans le bâtiment des Terrasses solidaires. Certes, il n’a pas plaidé en notre faveur mais il ne nous a pas mis de bâtons dans les roues, et il a contribué à l’ouverture rapide de ce lieu.❞

      https://www.infomigrants.net/fr/post/51463/on-continue-daccueillir-des-exiles--les-terrasses-solidaires-de-brianc

    • Communiqué de presse : Fermeture du bâtiment des Terrasses Solidaires

      Hélas, après plus de deux mois à tenter d’accueillir dignement les personnes exilées, toujours plus nombreuses avec des records de plus de 300 personnes mi-août, le bâtiment des Terrasses Solidaires a fermé ses portes mercredi 30 août, pour mettre en sécurité les migrants, les bénévoles, les salariés tous épuisés par ces conditions.

      Notre association Refuges Solidaires poursuit sa mission en accueillant les exilé.e.s sous tente sur le terrain de l’église Sainte Catherine, et les personnes vulnérables (femme, enfants, bébés et mineurs non accompagnés) dans la salle de la paroisse.

      Vous trouverez ci-après notre communiqué de presse.

      Toute aide sera la bienvenue ! Nous avons besoin de bénévoles, de tentes et sac de couchages, de vêtements chauds, d’aliments.
      Vous pouvez toujours envoyer vos dons au 34 route de Grenoble – 05100 Briançon

      https://refugessolidaires.com/2023/09/01/fermeture-batiment-refuges-solidaires

    • « A 300 dans le bâtiment, c’était inimaginable » : à Briançon, un centre d’accueil pour migrants, surchargé, ferme ses portes

      Ce centre était ouvert depuis 2021, mais après des pics d’arrivées en août, la situation était devenue intenable. Cette fermeture a tout du signal d’alarme : les associations demandent en effet à la préfecture depuis des années l’ouverture d’un centre d’accueil d’urgence pour soulager le refuge associatif. L’Etat refuse avec constance.

      L’association Refuges solidaires, qui accueille depuis 2017 les migrants après leur passage de la frontière franco-italienne, a pris une lourde décision le 28 août : fermer « provisoirement » les portes de son centre d’accueil aménagé depuis 2021 dans un ancien sanatorium sur les hauteurs de Briançon. « Avec 315 exilés présents ce jour-là, dans un bâtiment dont la capacité est de 65 couchages, nous étions face une surpopulation et une saturation inédite, précise Jean Gaboriau, l’un des responsables de l’association. Cette situation était devenue intenable. »

      L’afflux d’exilés a été massif en août : de 30 à 50 personnes chaque nuit, avec des pics de 120 le 13 août et de 90 le 21 août. Les arrivants d’Afrique subsaharienne sont de plus en plus nombreux, Guinéens, Camerounais et Ivoiriens, avec un nombre très important de mineurs et quelques familles, en plus des flux habituels de jeunes Marocains. « A 300 dans le bâtiment, c’était inimaginable, estime Nelly, pilier de Refuges solidaires. Les gens dormaient partout, assis, debout contre un chambranle de porte, devant les issues de secours, sur les terrasses… »
      « Il était devenu difficile de suivre les situations médicales »

      « La fermeture était devenue indispensable, tranche Isabelle Lorre, coordinatrice de la mission de Médecins du monde, présente au refuge depuis les origines. Il était devenu difficile de suivre les situations médicales des arrivants, dont un sur deux a besoin de soins, de prévenir les risques infectieux, et de garantir la santé des accueillants, épuisés et en danger. » Le 25 août, une rixe avait éclaté dans les locaux.

      L’évacuation s’est faite progressivement, dans le calme, entre mardi et mercredi. Une majorité des exilés a précipité son départ, tandis que ceux qui n’étaient pas en mesure de partir immédiatement étaient installés près de l’église de Briançon, sous tente sur un terrain de la paroisse et dans un local attenant. Ce centre d’accueil improvisé abrite depuis mercredi soir une centaine de personnes, au rythme d’une vingtaine d’arrivées et d’autant de départs chaque jour.

      Ce vendredi, les solidaires ajoutent deux grandes tentes marabout aux quelque 25 canadiennes déjà montées. A l’abri de la salle paroissiale Sainte-Thérèse jonchée de matelas, deux mères se reposent avec leurs bébés. Des jeunes tapent le ballon, un salon de coiffure improvisé tourne à bloc. Sous un cerisier, une militante de la Cimade dispense un cours sur le droit d’asile, suivi avec gravité par une vingtaine de jeunes exilés. Claude, bénévole, improvise sa mission de conseil aux migrants sur les possibilités de départ : « Sans Internet ni nos ordis, c’est un pis-aller… mais on n’est pas plus mal au grand air ! C’était devenu trop dangereux au refuge. » Il sourit, soulagé, mais s’interroge : « Depuis trois jours, le flux s’est calmé et il fait beau. Mais que se passera-t-il dans huit jours, au prochain pic ? »
      « Cela impose à l’Etat de prendre ses responsabilités »

      Les dirigeants des associations sont unanimes : « Nous ne retournerons pas dans le bâtiment sans garantie d’un cadre permettant d’assurer la dignité et la sécurité de l’accueil qui nous ont manqué ces derniers mois. Cela impose à l’Etat de prendre ses responsabilités », assène Marjolaine Bert, coresponsable des Terrasses solidaires, qui gère le bâtiment hébergeant Refuges solidaires. Les associations demandent à la préfecture depuis des années l’ouverture d’un centre d’accueil d’urgence, géré par la Croix-Rouge, pour soulager le refuge. L’Etat refuse avec constance, arguant d’un dispositif d’accueil d’urgence départemental de 175 places… tout en reconnaissant « qu’il n’a pas pour vocation de prendre en charge les personnes en transit » mais bien celles « en situation de grande vulnérabilité à l’instar des demandeurs d’asile ».

      Face aux migrants qui affluent, l’Etat n’a qu’une réponse, tout aussi constante : le maintien d’une force policière massive destinée à les refouler. Cette « militarisation » de la frontière, selon le terme des solidaires, a pourtant démontré son inefficacité. Mardi, le syndicat policier Alliance a dénoncé « l’épuisement » des policiers qui font face « à une perte de sens total de leur métier » : « Malgré les non-admissions effectuées jour et nuit par nos collègues, les migrants ayant fait l’objet de ces procédures tentent inexorablement de franchir la frontière. » Ils le font en prenant de grands risques, de nuit et par des sentiers d’altitude.

      Lundi 7 août, le corps d’un jeune Guinéen a été découvert près du col de Montgenèvre, côté français. C’est le cinquième migrant décédé retrouvé depuis 2018 sur cette portion de frontière. Les solidaires estiment que neuf personnes au moins y ont trouvé la mort.

      https://www.liberation.fr/societe/a-300-dans-le-batiment-cetait-inimaginable-a-briancon-un-centre-daccueil-

    • La #paroisse de Briançon ouvre ses portes

      A Briançon, depuis mai dernier, l’accueil d’urgence des personnes sur la route de l’exil qui passent par nos montagnes, au Tiers Lieu “Les Terrasses Solidaires”, par l’association Refuges Solidaires, fonctionne en surcapacité.

      Prévu pour 65 personnes, il en a accueilli souvent près de 300. D’où des difficultés sanitaires et relationnelles, l’épuisement des bénévoles et des salariés. Le 30 août dernier, comme en octobre 2021, le CA des Terrasses Solidaires a légitimement décidé la fermeture du lieu, pour remettre en sécurité le lieu, et prendre le temps de réfléchir sur son fonctionnement.

      A la demande du CA, la paroisse de Briançon a une fois de plus ouvert ses salles paroissiales #Sainte_Thérèse pour mettre à l’abri en particulier les plus vulnérables (mineurs non accompagnés, femmes seules, femmes avec enfants). Des tentes ont été dressées dans le jardin pour abriter ceux qui dormiraient alors dans les rues de Briançon.

      La Commission Pastorale des migrants du Diocèse de Gap-Embrun tient à saluer le travail collectif exceptionnel des bénévoles et salariés de “Refuges Solidaires” de Briançon cet été.

      Depuis le mois de mai “Refuges Solidaires” appelle à l’aide. Aucune autre réponse n’est venue des pouvoirs publics que celles de l’annonce de renforcements de contrôle aux frontières, ou des rappels de certains articles de la législation promettant sanction à toute personne facilitant les passages de clandestins aux frontières, omettant quelque autre article rappelant le devoir de venir en aide à toute personne en danger.

      Assimiler le déploiement de générosité de tant de bénévoles et salariés de Refuges Solidaires et des associations partenaires des Terrasses Solidaires, à la manifestation d’extrémismes politiques, est un procès bien trop simpliste, et relève d’une méconnaissance des hommes et des femmes soucieuses de soulager leurs frères et sœurs des drames de l’exil.

      Il est plus que nécessaire d’ouvrir un lieu public d’accueil digne. La République française le fait admirablement pour les réfugiés du conflit Ukrainien, et cela est à son honneur. N’aurait-elle pas la capacité de le faire face à cette réalité migratoire ?

      Il est plus que nécessaire de rassembler autour d’une même table tous ces acteurs si divers œuvrant autour du drame de la migration, chacun portant compétence et souci de mieux faire. Ne serait-ce pas manière intelligente de travailler à la mise en œuvre de la devise républicaine, dont la “fraternité” est trop souvent oubliée ?

      Texte rédigé par Commission Pastorale des migrants du Diocèse de Gap-Embrun

      https://www.diocesedegap.fr/actualite/2497-situation-migratoire-a-briancon-une-delegation-haut-alpine-a-la-pr

    • Crisi umanitaria a Briançon: 300 persone chiedono aiuto, lo Stato tace

      Sono centinaia ogni giorno le persone che arrivano dall’Italia sulle Alpi. L’intera accoglienza affidata al buon cuore dei volontari. Grande assente lo Stato francese

      Questa notte, fra il 10 e l’11 settembre, 171 profughi sono arrivati dall’Italia nel già affollato campo di emergenza della parrocchia Sainte-Catherine di Briançon. Si sono aggiunti ai molti altri, più di 200 persone, già in loco. «Fino a che punto le autorità permetteranno che la situazione si impantani?» scrivono i tanti attivisti che si occupano di accoglienza sulle Alpi al confine fra Italia e Francia.

      Alcuni autocarri italiani hanno trasportato le persone migranti in Valle di Susa per farli proseguire a piedi il viaggio verso la Francia. Alcuni chiedono ospitalità all’associazione “Refuges Solidaires” che mantiene gli aiuti umanitari nelle tende grazie alla chiesa di Briançon e all’organizzazione umanitaria “Medici del Mondo”. «Il piccolo campo di emergenza allestito il 30 agosto sul territorio parrocchiale non basta più. Ieri sera sono arrivati dall’Italia 171 esuli e già più di venti di primo mattino mentre servivamo la colazione a più di 300 persone».
      «Refuges Solidaires è il garante della pace sociale a Briançon. Molti residenti della comunità alpina locale vengono a unirsi al nostro formidabile team di dipendenti e volontari. Lottano giorno e notte per procurarsi i pasti, offrire un letto, fornire le cure necessarie. Senza di loro, gli esiliati vagherebbero per la nostra città.
      La nostra associazione di volontari della montagna richiama regolarmente le autorità pubbliche dall’inizio di maggio sull’importanza degli arrivi a Briançon (tra 30 e 100 persone per notte) e sul superamento del livello di accoglienza (65 posti fissi, 81 secondo gli standard) dell’edificio di accoglienza chiuso al pubblico dal 30 agosto 2023».

      Pur mantenendo un campo di emergenza, nonostante il Prefetto abbia lasciato aperta la porta alla discussione, nessuna risposta è giunta da parte dello Stato. Il sindaco di Briançon ha finalmente contattato la prima ministra per chiedere aiuto.
      «Questa crisi umanitaria grava solo sulle nostre spalle. Senza gli aiuti statali rischiamo di cessare la nostra missione, il che porterà al collasso sociale: 8 dipendenti privati del lavoro, centinaia di volontari smobilitati e la leggendaria solidarietà montana spezzata. È davvero questo ciò che vogliono i poteri pubblici lasciando che la situazione peggiori invece di garantire la loro missione sovrana?»

      «Refuges Solidaires» è un collettivo di cittadini del Briançonnais fondato nel 2017: un luogo di accoglienza incondizionata per gli esuli che attraversano la frontiera italiana attraverso l’alta montagna. Negli ultimi 5 anni più di 21.000 persone provenienti da tutto il mondo hanno trovato un letto, un pasto, cure, un ascolto attento e un sollievo nel loro lungo viaggio. L’associazione, indipendente e senza fini di lucro, porta avanti la propria missione grazie alle partnership e all’impegno del suo team di dipendenti e volontari.

      Il riferimento nel testo al 30 agosto è dovuto al fatto che in quella data il Consiglio di amministrazione di Terrasses Solidaires aveva deciso di chiudere temporaneamente le porte dell’edificio.

      Con 315 persone censite il 28 agosto nell’edificio a fronte degli 81 che sarebbero consentite le condizioni di sicurezza e dignità non potevano più essere mantenute.

      Le autorità pubbliche sono state allertate fin dall’inizio della crisi e in diverse occasioni, ma continuano a rifiutarsi di aprire nuovi alloggi di emergenza.

      Le persone in esilio accolte sono estremamente vulnerabili: si tratta di donne con neonati e bambini piccoli, oltre a minori non accompagnati che rappresentano quasi il 40% della popolazione ospitata. L’ospedale e l’équipe di “Medici del Mondo” curano quasi un esule su due per ferite e patologie legate alle lunghe camminate ( contusioni, dolori muscolari e articolari).

      https://riforma.it/it/articolo/2023/09/11/crisi-umanitaria-briancon-300-persone-chiedono-aiuto-lo-stato-tace

    • 19 septembre 2023, newsletter Refuges Solidaires « L’écho du Refuge » :

      Refuges Solidaires et les exilés à la rue

      Après deux semaines à héberger chaque jour, dans des conditions difficiles, plus de 200 personnes sous tentes sur le terrain de la paroisse Sainte-Catherine, Refuges Solidaires a dû démonter son campement de fortune mercredi 13 septembre.

      Aujourd’hui, l’absence de réaction de l’État et de notre municipalité, face à cette crise humanitaire sans précédent dans notre région, oblige des centaines de personnes exilées à errer dans Briançon à la recherche d’une nuitée au chaud après leur éprouvante marche dans les montagnes.

      Grâce à une poignée de bénévoles — hélas trop peu nombreux — et aux salariés, l’association soutient les hébergeurs solidaires qui aident les exilés.

      Matin, midi et soir, Refuges Solidaires assure plusieurs tournées dans Briançon pour distribuer repas, boissons chaudes, couvertures et vêtements. Les plus faibles sont conduits à l’hôpital ou auprès de Médecins du Monde. Les autres migrants, en mesure de continuer leur route, sont dirigés vers les transports en commun.

      Si vous disposez d’un peu de temps libre, venez nous aider en cuisine, au vestiaire ou à l’accueil car on manque cruellement de bénévoles !

    • Retour progressif aux Terrasses

      Alors que nombre d’entre vous croyaient le Refuge fermé, l’activité des bénévoles et des salariés de Refuges Solidaires n’a pas cessé depuis fin août, voire a même augmenté, avec plus de 1000 repas servis par jour début octobre.
      Pourtant, les contrôles accentués à la frontière et dans Briançon - suite à la demande du préfet, préférant cette solution à une aide humanitaire et digne - ont rendu le passage de la frontière très dangereux pour les exilés, obligés de grimper toujours plus haut pour passer en France.
      Pendant plus d’un mois éprouvant, nous avons accueilli les exilé·e·s hors les murs en leur fournissant sandwichs, repas, vêtements chauds de nuit comme de jour. La situation évolue peu à peu pour un retour à un accueil progressif dans le bâtiment, avec un accueil restreint aux plus fragiles, les autres trouvant de la place auprès des hébergeurs solidaires que nous remercions de leur travail !

      Pendant ce temps, nos ressources alimentaires et financières ont fondu. Nous avons donc appelé à l’aide en début de semaine auprès de grandes associations caritatives pour un soutien logistique, pour mieux poursuivre notre mission d’aide aux exilés, au moment où la saison hivernale arrive et entraine une traversée de nuit et dans le froid toujours plus difficile.

      via la newsletter de l’association Refuges Solidaires, 21.10.2023

  • Chypre : 86 migrants secourus au sud-est de l’île - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/51244/chypre--86-migrants-secourus-au-sudest-de-lile

    Un bateau des garde-côtes chypriotes après un avoir secouru des migrants en mer Méditerranée, le 14 janvier 2020. Image d’illustration. Crédit : Reuters
    Migrants Mer Méditerranée Sauvetage
    Chypre : 86 migrants secourus au sud-est de l’île
    Par La rédaction Publié le : 21/08/2023
    Les garde-côtes chypriotes ont procédé au sauvetage, dimanche 20 août, de 86 exilés en détresse en mer Méditerranée, au sud-est de Chypre. Le nombre de migrants arrivant par bateau sur l’île a augmenté de 60% en 2023. Quatre-vingt-six migrants ont été secourus dimanche 20 août au large de la côte sud-est de Chypre, ont annoncé les autorités de l’île. D’après le Centre conjoint de coordination des secours (JRCC), l’opération de sauvetage a permis de ramener à terre 61 hommes, six femmes et 19 enfants, tous sains et saufs. Un patrouilleur de la police maritime et deux vedettes rapides ont participé à l’opération menée au large du cap Greco, près de la station balnéaire d’Ayia Napa, a précisé le JRCC.Les personnes secourues, qui avaient pris place dans une embarcation de 13 mètres de long, devraient être transférées dans le centre d’accueil pour migrants de Pournara, situé dans la banlieue de la capitale Nicosie. Quatre hommes de 18, 23, 27 et 30 ans ont par ailleurs été arrêtés à la suite de ce sauvetage, affirme Cyprus Mail. Si aucune information n’a été dévoilée concernant la nationalité des migrants ou le point de départ de l’embarcation, la plupart des exilés arrivant sur l’île par la mer embarquent sur des bateaux dans le port syrien de Tartous, selon les services de l’immigration.
    Le 15 août, les autorités chypriotes avaient déjà secouru 60 personnes en détresse dans la même zone. Cinquante-quatre hommes, trois femmes et trois enfants avaient été pris en charge.Le nombre de migrants arrivant par bateau a augmenté en 2023, d’après les autorités de l’île, avec une hausse de 60% enregistrée au cours des cinq premiers mois par rapport à la même période en 2022. Affirmant être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l’Union européenne, Chypre réclame depuis des années plus de fonds et de soutien politique de la part de Bruxelles pour gérer cette question. Entre avril et juin, 2 381 demandes d’asile ont été déposées. Les autorités affirment que les demandeurs d’asile représentent 5% des 915 000 habitants de la partie sud de l’île. En réponse à l’augmentation des demandes d’asile dans le pays, le gouvernement opte de plus en plus régulièrement pour les expulsions vers le pays d’origine, ou vers des États tiers.Une politique de plus en plus pointée du doigt par les ONG. Il y a dix jours, Nicosie a été critiquée pour le rapatriement de 109 migrants au Liban, après l’arrivée de trois bateaux sur les côtes chypriotes entre le 29 juillet et le 2 août. Dans une déclaration publiée le 11 août, le Centre libanais pour les droits de l’homme (CLDH) et d’autres ONG ont appelé « Chypre à se conformer à ses engagements internationaux juridiquement contraignants en s’abstenant de renvoyer de force des personnes au Liban sans évaluer leur besoin de protection et les risques auxquels elles sont confrontées au Liban et en Syrie ».
    #Covid-19#migrant#migration#chypre#liban#syrie#UE#ONG#droit#politiquemigratoire#asile#expulsion#rapatriement#postcovid

    Le CLDH a par ailleurs fait savoir que parmi les 109 personnes renvoyées de force de Chypre, « au moins 73 ont ensuite été expulsées vers la Syrie et remises au régime syrien ».

    Une semaine plus tôt, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est déclaré « extrêmement préoccupé » par le retour de plus de 100 ressortissants syriens de Chypre vers le Liban. Selon Nicosie, ces retours sont légaux puisque le Liban et Chypre ont signé un accord bilatéral en 2004 qui oblige Beyrouth à prévenir et à mettre fin aux franchissements irréguliers des frontières et à la migration des personnes qui quittent le pays.
    « Mourir à petits feux ou partir »

    Depuis plusieurs mois, des bateaux chargés de candidats à l’exil quittent le littoral nord libanais à destination de l’Europe, pour fuir la grave crise économique qui secoue le pays. Selon la Banque mondiale, le Liban traverse une des pires crises économiques au niveau mondial depuis 1850.

    L’an dernier, au moins 77 personnes sont mortes dans le naufrage de leur embarcation, à l’ouest de Tartous. D’après l’expert libanais en navigation Mohamed Nour, l’embarcation se dirigeait très probablement vers Chypre.

    >> À (re)lire : « Il n’arrivait plus à nourrir ses enfants » : les victimes du naufrage au large de la Syrie, poussées à l’exil par des conditions de vie désastreuses

    "Mon frère n’avait plus d’avenir dans ce pays, témoignait en septembre 2022 à InfoMigrants un jeune homme depuis le Liban. Il avait deux options : mourir à petits feux ou partir. Depuis deux ans, il cherche du travail, et avec les conditions économiques qui se détériorent, il lui est même « devenu difficile d’acheter du pain pour nourrir ses enfants ». Et d’ajouter : « [Dans ce pays] nous mourons mille fois par jour [et on survit] sans électricité, sans eau, sans éducation, sans médicaments, sans travail, sans assurance maladie... La liste est longue. Ce que nous voulons, c’est vivre une vie normale ».

  • L’OIM réclame un corridor humanitaire pour les migrants coincés au Niger - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/51227/loim-reclame-un-corridor-humanitaire-pour-les-migrants-coinces-au-nige

    Des tentes de fortune abritant des migrants sont vues à Assamaka, au Niger, le 29 mars 2023 (Image d’illustration). Crédit : Stanislas Poyet/AFP
    L’OIM réclame un corridor humanitaire pour les migrants coincés au Niger
    Par RFI Publié le : 21/08/2023
    C’est une conséquence des sanctions ouest-africaines contre le Niger. Avec la fermeture des frontières, les migrants, notamment maliens et guinéens, ne peuvent plus sortir de ce pays sahélien.Les centres d’accueil de l’Organisation internationale des migrations (OIM) sont débordés au Niger. Le pays sahélien aux six frontières est traditionnellement un pays de transit pour les migrations notamment professionnelles des citoyens d’Afrique de l’Ouest, mais ceux qui devaient repartir dans leur pays ont été bloqués par la fermeture brutale de ces frontières, au lendemain du coup d’État. Plus de 1 000 retours volontaires de migrants ouest-africains étaient en particulier prévus par l’OIM au cours des dix derniers jours, principalement vers la Guinée et le Mali. Ils n’ont pas pu se concrétiser.
    Désormais, l’organisation intergouvernementale s’inquiète à mesure que le nombre de personnes en transit qui ont besoin d’aide grandit sur le sol nigérien, alors que les ressources de l’OIM diminuent.Selon elle, plus de 1 800 personnes attendent aux portes de ses centres de transit. Ces centres sont au nombre de sept, dont trois à Niamey et quatre à Agadez, et ils hébergeaient déjà 5 000 migrants en attente de retour. C’est pourquoi l’OIM appelle à l’établissement rapide d’un corridor humanitaire pour qu’ils puissent rentrer chez eux.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#frontiere#crise#OIM#niamey#agadez#guinee#mali#sahel#corridorhumanitaire#transit#postcovid

  • « Combien de temps on va tenir ? » : les Terrasses de Briançon dépassées par l’afflux inédit de migrants venant d’Italie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/51145/combien-de-temps-on-va-tenir--les-terrasses-de-briancon-depassees-par-

    depuis le début de l’été c’est l’afflux le plus important depuis la création du lieu : 200 à 300 exilés pour un accueil théorique de 80 places...
    ...et la préfecture est toujours aussi réfractaire à toute intervention/aide :

    Ainsi, les bénévoles du lieu en appellent à l’État et regrettent, dans un communiqué publié mardi, qu’"aucune réponse n’a jamais été apportée par l’État aux situations de crise rencontrées dans ce lieu d’hébergement". Après plusieurs courriers envoyés à la préfecture des Hautes-Alpes, des signalements effectués aux pompiers, ils demandent aux autorités « l’ouverture d’un dialogue » ainsi que « la création d’un centre d’hébergement d’urgence mobile ». « La seule réponse que l’on a obtenue de la préfecture, c’était le 31 juillet, et c’était une lettre qui rappelait la loi et l’interdiction d’aider des personnes en situation irrégulière à rentrer en France », se désole Jean Gaboriau.

    Et à priori ça ne va pas s’arrêter de si tôt : https://www.infomigrants.net/fr/post/48901/les-traversees-de-la-mediterranee-atteignent-un-niveau-sans-precedent
    (le « refuge » d’Oulx, de l’autre côté de la frontière, est lui aussi totalement saturé)

    #terrasses_solidaires #Briançon

  • Nord de la France : le barrage flottant, nouveau dispositif pour freiner les traversées de la Manche

    Pour faire face au phénomène des "taxi-boats" de migrants, les autorités du #Pas-de-Calais ont décidé d’installer un barrage flottant en travers de la #Canche, un #fleuve qui se jette dans la Manche tout près du #Touquet et d’où les exilés prennent souvent la mer.

    Quelques kilomètres avant de se jeter dans la Manche, le fleuve la Canche est maintenant coupé en deux par un barrage de bouées flottantes jaunes. À quelques mètres du pont rose de la ville d’Étaples, à une soixantaine de kilomètres au sud de Calais, la navigation est désormais interdite. Ce nouveau #dispositif, mis en place par la préfecture du département, vient s’ajouter à celui déjà existant pour lutter contre l’immigration illégale et les traversées de la Manche.

    Avec cette ligne de bouées qui traversent le fleuve de part en part, fixées à deux piliers en béton, c’est plus particulièrement aux "taxi-boats" que les autorités veulent s’attaquer. Un phénomène de plus en plus utilisé par les passeurs du littoral français pour rejoindre le Royaume-Uni. Comment cela fonctionne ? "Le bateau est gonflé et mis à l’eau sur des cours d’eau qui rejoignent la mer. Les passeurs remontent ensuite la côte et chargent les passagers à un endroit bien précis, ce qui permet d’éviter l’interception sur la plage", expliquait à Infomigrants Xavier Delrieu, chef de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), qui traque les filières d’immigration clandestine dans toute la France.

    Une technique qui peut mettre en difficulté les autorités françaises car "à partir du moment où les migrants sont dans l’eau, ce n’est plus une opération de police mais de sauvetage en mer", ajoute-t-il. Et qui peut mettre en danger les exilés, qui attendent les embarcations dans l’eau, parfois jusqu’au torse, et risquent ainsi "la noyade, l’hypothermie ou l’enlisement dans les vasières", selon la préfecture.

    Et pour justifier ce nouveau dispositif, la préfecture explique que le phénomène des "taxi-boats", "est monté en puissance depuis quelques mois". "Depuis le début de l’année 2023, 22 évènements ont été recensés sur le fleuve de la Canche, avec une moyenne de 46 migrants sur chaque embarcation". Ainsi, avec ce barrage flottant, la préfecture espère "empêcher les ’taxi-boats’ d’atteindre le rivage et interpeller les passeurs".

    "Doubler le temps de traversée et les risques qui vont avec"

    Pour les associations sur place, le discours est le même qu’à chaque annonce d’un nouveau dispositif sécuritaire dans la région : "Cela ne résoudra rien", glissent-elles à Infomigrants.

    "Là, déjà, les gens partent de la Canche pour fuir le dispositif en place sur les côtes. Tous ces nouveaux dispositifs, ça les pousse uniquement à aller encore plus loin. Ça ne fait que doubler le temps de traversée et les risques qui vont avec", tance Pierre Roques, délégué général de l’Auberge des migrants. Et d’ajouter : "Les réseaux de passeurs vont juste se réadapter et vont devenir encore plus indispensables".

    Et les chiffres montrent que malgré l’augmentation des effectifs et des moyens de surveillance de la frontière, les traversées augmentent. “Il y a toujours autant de personnes qui passent quelles que soient les dispositions”, résume Pierre Roques qui réitère la demande tenue par les associations depuis des mois : “Un accueil digne et une voie sûre entre les deux pays”.

    Contactée par Infomigrants, une source policière confiait même récemment que "plus il y a d’effectifs, plus ça part". "Ce n’est pas parce que nous sommes là qu’ils arrêtent de partir", témoignait cette même source, partageant aussi le changement de stratégie des passeurs. Selon un rapport publié par l’association Utopia 56 le mois dernier, les tentatives de traversées dans la Manche ont augmenté de 22 % en juin malgré le renforcement des effectifs de police et grâce à une météo clémente.
    "Il y a clairement une hausse des arrivées"

    Et ces derniers mois, les traversées de la Manche se sont multipliées. Près de 8 150 migrants répartis dans 180 embarcations ont tenté de traverser le détroit entre début juin et fin juillet, contre environ 7 700 sur la même période en 2022, selon les chiffres de la préfecture. En 2022, année record, 45 000 personnes ont réussi la traversée et, depuis 2018, ce sont plus de 100 000 migrants qui sont arrivés au Royaume-Uni après avoir traversé la Manche.

    Rien que pour la journée du samedi 12 août , 509 personnes ont réussi à atteindre les côtes anglaises à bord de 10 embarcations, selon le ministère de l’Intérieur britannique. Le lendemain, 759 exilés ont traversé la Manche, un record journalier depuis le début de l’année.

    "En ce moment, la situation est très tendue dans la région", confie Francesca Morassut, coordinatrice d’Utopia 56 à Calais. "Ces derniers mois, il y a clairement une hausse des arrivées [dans la région]. Toutes les associations sont vraiment hyper sollicitées. Il y a un manque d’eau et de solution d’hébergement", explique-t-elle. Selon la responsable associative, environ 1 200 personnes, "dont beaucoup de familles", vivent dans les campements informels à Calais et 800 à Grande-Synthe. "Une situation comme on n’avait pas vu depuis des mois."

    https://www.infomigrants.net/fr/post/51077/nord-de-la-france--le-barrage-flottant-nouveau-dispositif-pour-freiner

    #barrières #barrières_frontalières #murs_flottants #barrières_flottantes #Manche #Angleterre #GB #France #Calais #frontières #migrations #asile #réfugiés #militarisation_des_frontières

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    Peu après l’installation de #grillages à #Vintimille :
    Ventimiglia, recinzioni sulle sponde del Roya per impedirne l’accesso ai migranti
    https://seenthis.net/messages/1012378
    #Roya

  • Hautes-Alpes : un migrant retrouvé mort entre #Briançon et #Montgenèvre

    Une enquête a été ouverte par le parquet de Gap. Une autopsie du corps devrait être pratiquée dans les prochains jours.

    Un migrant a été retrouvé mort lundi matin par un vététiste sur la route militaire des #Gondrans, entre Briançon et Montgenèvre, a appris BFM DICI.

    Le corps de la victime a été découvert face au sol sur cette piste, accessible aux randonneurs ainsi qu’aux véhicules de type 4x4, qui mène au #fort_de_Gondrans.

    Une autopsie prévue dans les prochains jours

    Selon les premières constatations, la victime était un jeune homme. Des techniciens en identification criminelle se sont rendus sur place pour effectuer des prélèvements ADN et des analyses afin d’identifier la victime.

    « Une autopsie sera rapidement pratiquée », a indiqué Florent Crouhy, le procureur de la république de Gap. « Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée à la brigade de recherches de Briançon. »

    Selon les informations de BFM DICI, aucune trace de lutte ou de violences n’a été constatée par les techniciens en identification criminelle. Seules des écorchures sur les genoux de la victime ont été observées.

    https://www.bfmtv.com/bfm-dici/hautes-alpes-un-migrant-retrouve-mort-entre-briancon-et-montgenevre_AN-202308

    #décès #morts #morts_aux_frontières #frontière_sud-alpine #Alpes #Hautes-Alpes #migrations #asile #réfugiés

    #Fort_des_Gondrans :
    https://patrimoine.hautes-alpes.fr/home/fiche/3158

    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière des Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/800822

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • Hautes-Alpes : le corps d’un jeune migrant retrouvé par un vététiste entre Montgenèvre et Briançon

      Une personne, probablement originaire d’Afrique du Nord, a été retrouvée morte ce lundi 7 août sur la route militaire des Gondrans. Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte par le procureur de Gap.

      Un jeune migrant a été retrouvé mort ce lundi matin par un vététiste sur la route militaire des Gondrans, entre Montgenèvre et Briançon (Hautes-Alpes), à quelques kilomètres de la frontière italienne. L’information de BFM Dici a été confirmée à La Provence par le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy.

      La victime a été découverte face au sol sur cette piste, accessible aux randonneurs ainsi qu’aux véhicules de type 4x4, qui mène au fort de Gondrans. « Il s’agit d’une piste carrossable, a précisé le procureur. Ce n’est pas un terrain escarpé, dangereux. »

      Selon les premières constatations, la victime était un homme âgé entre 20 et 25 ans, de type nord-africain, vêtu de vêtements pas à sa taille.

      Des techniciens en identification criminelle se sont rendus sur place pour effectuer des prélèvements ADN et des analyses afin d’identifier la victime.
      « Hypothermie, crise cardiaque… toutes les hypothèses sont envisagées ».

      « Une autopsie sera rapidement pratiquée, a indiqué Florent Crouhy. Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée à la brigade de recherches de Briançon. »

      Aucune trace de lutte ou de violences n’aurait été constatée par les techniciens en identification criminelle. Seules des écorchures sur les genoux de la victime ont été observées. « Hypothermie, crise cardiaque, toutes les hypothèses sont envisagées. En tout cas, à cette heure, personne n’a signalé sa disparition » a ajouté le procureur.

      https://www.laprovence.com/article/region/62547295827161/hautes-alpes-le-corps-dun-jeune-migrant-retrouve-par-un-vetetiste-entre-

    • Un migrant retrouvé mort par un cycliste dans les Alpes

      Pendant l’été, de nombreux migrants traversent chaque année à pied la frontière franco-italienne au niveau du col de Montgenèvre.

      Un migrant a été retrouvé mort lundi matin dans les Hautes-Alpes, sur une route entre Briançon et Montgenèvre, a indiqué ce mardi le procureur de Gap, confirmant une information de BFM DICI.

      Le corps a été retrouvé par une personne circulant en VTT sur la route militaire des Gondrans, une piste accessible aux randonneurs ainsi qu’aux véhicules tout-terrain. Le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy, a précisé à l’AFP que la mort de ce jeune adulte semblait « assez récente » et que « le corps ne portait pas de trace de violences ou de lutte ».

      Point de passage clandestin

      Des techniciens en identification criminelle se sont rendus sur place lundi pour effectuer des prélèvements ADN et des analyses, notamment afin d’identifier la victime. « Une autopsie sera pratiquée ces prochains jours », a ajouté le procureur, qui a ouvert une « enquête en recherche des causes de la mort », confiée à la brigade de recherches de Briançon.

      Pendant la saison estivale, de nombreux migrants traversent chaque année à pied la frontière franco-italienne au niveau du col de Montgenèvre pour atteindre Briançon, l’un des principaux points de passage de clandestins entre les deux pays depuis 2017.

      https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/08/08/un-migrant-retrouve-mort-par-un-cycliste-dans-les-alpes

    • Mort d’un migrant dans les Alpes : « L’autopsie n’a pas permis de déterminer les causes de la mort »

      Un vététiste a découvert un homme mort sur la route militaire des Gondrans, une piste carrossable, entre Briançon et Montgenèvre. Il pourrait s’agir d’un migrant. L’autopsie a « confirmé l’absence de cause traumatique ». Le parquet de Gap a ouvert une enquête.

      n homme a été découvert mort ce lundi 7 août au matin, a indiqué le procureur de la République de Gap Florent Crouhy, confirmant une information de BFM D’Ici. C’est un vététiste qui a fait la découverte sur cette piste carrossable de la route militaire des Gondrans, accessible aux 4x4, entre Briançon et Montgenèvre. Elle est régulièrement utilisée par les randonneurs et vététistes, donc très fréquentée l’été. La victime pourrait être un migrant.

      Une enquête en recherches des causes de la mort a été ouverte par le parquet de Gap et confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Briançon. Des techniciens en identification criminelle se sont rendus sur les lieux afin d’effectuer les constatations d’usage. Le procureur indiquait ce mardi 8 août dans la journée que, « les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie n’ont relevé aucune trace de lutte ou de violences sur le corps. Les causes de la mort sont inconnues mais non suspectes et certainement pas d’origine traumatique ».

      Une autopsie a été pratiquée dans la journée. Le procureur de Gap déclarait, dans la soirée, qu’« elle n’a pas permis de déterminer les causes de la mort. Elle a toutefois confirmé l’absence de cause traumatique. Des expertises anatomopathologiques et toxicologiques seront réalisées en complément ». L’identification du jeune défunt est toujours en cours.
      Du côté des associations, ce mardi 8 août dans la soirée, aucune disparition de personne exilée n’était signalée.

      https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/08/08/une-personne-decouverte-decedee-sur-la-piste-des-gondrans

    • Le corps d’un exilé découvert à la frontière franco-italienne : « On se retrouve confronté aux mêmes tragédies »

      Le parquet de Gap a annoncé le décès d’un jeune homme dont le corps a été retrouvé le long d’une route au-dessus du col de Montgenèvre, non loin de Briançon, à la frontière entre la France et l’Italie. La route est régulièrement empruntée par les personnes migrantes. Ce nouveau drame intervient alors que les traversées sont en hausse et les Terrasses solidaires, principal lieu d’accueil sur la commune, sont saturées.

      Une personne migrante a été retrouvée morte lundi 7 août dans les Alpes françaises, sur les hauteurs du col de Montgenèvre, non loin de Briançon, a indiqué ce mardi le parquet de Gap à l’AFP. Il s’agit d’un jeune adulte, dont la mort semblait « assez récente » et dont « le corps ne portait pas de trace de violences ou de lutte », a précisé le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy.

      Une « enquête en recherche des causes de la mort » a été ouverte. Des prélèvements ADN et des analyses ont été effectuées lundi, afin d’aider à l’identification de la victime. « Une autopsie sera pratiquée ces prochains jours », a ajouté le procureur auprès de l’AFP.

      Le corps du jeune homme a été retrouvé par un cycliste en VTT sur la route militaire des Gondrans. « Pas étonnant » qu’il s’agisse là des lieux du drame, commente Agnès Antoine, de l’association Tous Migrants : il s’agit de l’une des principales routes de montagne empruntées par les exilés pour passer la frontière franco-italienne.

      L’annonce du décès intervient dans un « climat déjà très lourd », expose cette bénévole impliquée depuis des années auprès des personnes exilées, jointe par Infomigrants. « Il y a énormément d’arrivées. On avait beaucoup de monde depuis le mois de mai, mais là, depuis le début de l’été, cela s’intensifie », précise-t-elle.

      200 exilés au refuge, d’une capacité de 80 places

      D’ordinaire, les associatifs et citoyens solidaires voient plutôt arriver « entre 5 et 30 personnes par jour » à Briançon, décrit Luc Marchello, responsable de la sécurité des Terrasses Solidaires. Ce site constitue le principal refuge pour les personnes parvenant à rejoindre la ville après leur traversée de la frontière. Or, ces dernières semaines, « les arrivées sont plus massives ».

      Ce week-end du 5 et 6 août, « on est monté jusqu’à 100 personnes en une journée ». Un pic intervenu alors que les forces de l’ordre étaient largement déployées au col de Montgenèvre pour empêcher le passage de la marche solidaire Passamontagna, menée par des activistes depuis la ville italienne de Clavière.

      Conséquence de cette situation : les Terrasses solidaires sont saturées. Ce mardi, pas moins de 200 personnes s’y trouvent hébergées. Or, la structure peut accueillir au maximum 80 personnes pour « rester dans les normes du bâtiment », rappelle Luc Marchello.

      Le réfectoire a été transformé en dortoir. « Il y a des tentes à l’extérieur, sur les terrasses », s’attriste le responsable de la sécurité du site. « On en est là. On essaie de gérer au mieux les départs pour faire de la place, mais les prix des trains sont très élevés ».

      Quant à l’hébergement chez des citoyens solidaires, « on en touche les limites », constate-t-il. En période estivale, donc touristique, les maisons sont occupées ou louées. Et au fil des années d’engagement, « il y a de l’épuisement ».
      « L’État refuse l’ouverture d’un centre d’accueil »

      Un courrier a été adressé au préfet, les communiqués se multiplient. Mais « personne ne vient nous appuyer avec d’autres solutions. L’Etat refuse l’ouverture d’un centre d’accueil, même simplement d’urgence », déplore Luc Marchello.

      Dès la fin mai, la préfecture assurait à Infomigrants avoir pris connaissance de ces alertes. Mais elle expliquait qu’il n’était « pour l’heure pas envisageable d’ouvrir de nouvelles places en hébergement d’urgence » dans le département et que « le dispositif [de 135 places pérennes] est actuellement saturé ».

      « Nous sommes mi-juillet, la population accueillie depuis mai est passée d’une moyenne par jour de 100 à 120, aujourd’hui nous sommes à 170 personnes pour un hébergement dans les normes ERP de 64 prévues », récapitule le conseil d’administration des Refuges Solidaires (gérant les Terasses), dans une lettre ouverte publiée le 18 juillet. « Depuis maintenant 6 années nous alertons les services de l’Etat pour qu’ils nous accompagnent dans cette action humanitaire ».

      « Psychologiquement, c’est assez dur », conclut Agnès Antoine de Tous Migrants. « Tous les bénévoles font des efforts incroyables pour les maraudes, pour tenir le refuge, pour mener des campagnes de sensibilisation... Et à chaque fois on se retrouve confrontés aux mêmes tragédies. »

      https://www.infomigrants.net/fr/post/50924/le-corps-dun-exile-decouvert-a-la-frontiere-francoitalienne--on-se-ret

    • LA FRONTIÈRE A ENCORE TUÉ !

      Une autre personne est morte à la frontière franco-italienne à Montgenèvre. Un autre mort, un autre corps sans vie a été retrouvé sur la route militaire de Claviere (Valsusa, IT) à Briançon (FR).

      Lundi 7 août, un autre cadavre a été retrouvé dans ces montagnes, tué par une frontière raciste où les routes sont traversées quotidiennement par des voitures, des bus et des trains transportant des touristes, des marchandises et du personnel militaire, tandis que les migrants sont contraints de marcher à travers les sentiers de montagne, échappant aux contrôles de la police française qui tente de bloquer leur voyage même dans les bois à 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer.

      Il semble avoir été trouvé par un cycliste, par l’un des nombreux touristes qui affluent dans ces montagnes pour les vacances d’été. Ils s’amusent sur les mêmes routes qui sont traversées nuit et jour par des personnes obligées de se cacher parce qu’elles n’ont pas la bonne pièce d’identité. Depuis 2018, au moins 10 personnes ont perdu la vie en tentant de franchir la frontière de la Haute-Valusie. Pendant que les touristes s’amusent à jouer sur une pelouse impeccable signée Lavazza et la commune de Montgenèvre, des dizaines de personnes en déplacement meurent ou risquent leur vie à quelques encablures de là, sur les sentiers qui traversent la frontière.

      Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur ce qui s’est passé, mais nous savons avec certitude que ceux qui ont tué à nouveau étaient le bras armé de l’État : les militaries, la gendarmerie, la police des frontières (PAF). Un bras armé qui, armé de jeeps, de drones et de lunettes de vision nocturne, cherche à protéger les intérêts nationaux d’un État néocolonial et raciste, élargissant et rétrécissant les mailles de cette frontière intérieure européenne qui continue de séparer, de réprimer et de tuer. Comme le désert du Niger, comme les prisons de Libye et de Tunisie, comme la mer Méditerranée, comme la Manche, comme toutes les frontières extra-européennes, de la Turquie à la Pologne en passant par le Maroc, comme les centres de rétention administrative disséminés dans de nombreuses villes, les montagnes de Valses sont, elles aussi, depuis des années, une frontière où l’on continue de mourir.

      Et ce qui tue, une fois de plus, ce n’est pas la montagne, la neige, le froid ou la fatigue. Ce qui tue, c’est l’Etat, la forteresse Europe, le système des frontières incarné par les hommes et les femmes en uniforme qui battent le pavé dans une chasse à l’homme, ce qui tue, ce sont tous ces indifférents qui se détournent pour ne pas remettre en cause leurs privilèges de bourgeois blancs, alors qu’à côté d’eux, ceux et celles qui sont nés du “mauvais” côté du monde souffrent et meurent dans le silence général.

      Ce week-end, il y avait un camp contre les frontières, avec l’idée de franchir collectivement cette frontière meurtrière, avec l’idée que l’union fait la force et que, pour une fois, les gens n’auraient pas dû être exposés à la violence policière ; la police a empêché notre passage, déployant tout son armement dans les bois et les chemins de montagne, armée de gaz lacrymogènes, de boucliers, de bombes TNT, de flashballs. Nous n’avons pas pu passer. Deux jours après cette marche qui a mal tourné, un cadavre a été retrouvé.

      Si les frontières n’existaient pas, il n’y aurait pas de gens qui meurent encore pour les franchir.
      Les mises à jour suivront, les rendez-vous suivront. Ne restons pas indifférents, faisons quelque chose pour éviter d’autres meurtres dans ces montagnes !

      Police assassine ! All Cops Are Borders. Smash the borders !

      CONTRE TOUTES LES FRONTIÈRES, LES ÉTATS QUI LES CRÉENT ET LES UNIFORMES QUI LES PROTÈGENT

      https://www.passamontagna.info/?p=4551&lang=fr

    • È un guineano di 20 anni il migrante morto sui sentieri per la Francia. Il freddo potrebbe essergli stato fatale

      Su di lui nessun segno, solo qualche sbucciatura sulle ginocchia. Vicino al corpo, lo zaino e il telefono. Indaga la procura di Gap

      Uno zainetto e un telefono accanto al corpo, scarponcini ai piedi qualche taglia più grande del necessario. Ha vent’anni e viene dalla Guinea. È morto a un passo dalla meta, Briançon. Arrivarci avrebbe significato aver superato i pericoli dei sentieri di montagna e i controlli della gendarmeria che ogni notte pattuglia il confine per fermare i migranti, come il giovane, che cercano di lasciare l’Italia — dove sono sbarcati — per raggiungere parenti che vivono altrove in Europa.

      (#paywall)
      https://torino.repubblica.it/cronaca/2023/08/09/news/migrante_morto_monginevro-410541248

    • Il migrante morto a Briancon si chiamava Moussa e aveva 20 anni, cercava di sfuggire ai droni e ai controlli di frontiera

      È probabile che anche #Moussa abbia compiuto il percorso che attraversa Mali, Niger e poi Libia o Tunisia prima della traversata per raggiungere Lampedusa. Poi il viaggio fino alla Val di Susa.

      Sognava una casa, un lavoro e un futuro migliore e invece ha trovato la morte a 20 anni, di notte, cadendo da un sentiero di montagna al confine tra Italia e Francia. Mentre cercava di sfuggire ai droni e ai controlli di frontiera. I suoi compagni di avventura hanno avuto più fortuna e sono riusciti ad arrivare a Briancon. Hanno riconosciuto gli effetti personali di Moussa, un ragazzo con cui avevano percorso un pezzo di strada verso «la nuova vita», ma che avevano perso di vista durante la difficoltosa discesa al buio. Non si tratta di un riconoscimento ufficiale e il cadavere di quel giovane migrante ritrovato lunedì sul cammino militare che porta al forte di Gondrans, in Francia, è ancora senza un nome.

      Le procedure di identificazione avviate dalla polizia e dalla procura di Gap sono in corso, ma le dichiarazioni degli altri profughi che hanno raggiunto Briancon sembrano attendibili. #Moussa era partito dalla Guinea, come uno dei 4 sopravvissuti all’ultimo naufragio di un barcone nel canale di Sicilia, costato la vita a 41 persone. È probabile che anche Moussa abbia seguito la stessa rotta di quei migranti: Mali, Niger e poi Libia o Tunisia prima della traversata per raggiungere Lampedusa. Per arrivare in Val di Susa, una delle «porte di accesso» più frequentate per passare clandestinamente il confine con la Francia, Moussa ha dovuto aspettare ancora molto tempo.

      Secondo Paolo Narcisi, presidente di Rainbow4Africa, ogni anno almeno 13 mila persone transitano da Oulx e il giovane guineano potrebbe essere uno dei 5 ragazzi, con lo stesso nome e la stessa nazione di provenienza, che fra giovedì e lunedì hanno bussato alla porta del rifugio Fra Massi prima di dirigersi verso Claviere e inoltrarsi nel bosco. Moussa aveva seguito le indicazioni che aveva ricevuto ed era riuscito a superare la frontiera, ma probabilmente è caduto mentre scendeva verso valle, sperando di non essere scoperto.

      https://torino.corriere.it/notizie/cronaca/23_agosto_09/migrante-morto-a-20-anni-mentre-cercava-di-sfuggire-ai-droni-e-ai-co

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      La mention des drones (mais qui n’est pas confirmée par les personnes sur place) :

      Lo scorso 27 luglio il rifugio Fra Massi di Oulx era stato preso d’assalto da 180 persone e ogni notte si registrano circa cento presenze: «Una situazione più gestibile da medici e personale, ma sempre al limite – spiega Paolo Narcisi, presidente di Rainbow4Africa -. Non so nulla di questa ennesima tragedia, ma se sul corpo sono stati trovati i segni di una caduta è probabile si tratti di uno dei tanti migranti costretti a cercare strade sempre più pericolose per sfuggire ai controlli. E credo che ci sia una grossa responsabilità di chi utilizza droni, esercito e polizia per effettuare i respingimenti al confine».

      https://torino.corriere.it/notizie/cronaca/23_agosto_08/migrante-morto-sul-sentiero-per-briancon-al-confine-italo-francese-e

    • Le corps découvert au Gondran est celui d’un jeune migrant guinéen

      L’homme, dont le corps a été retrouvé par un vététiste lundi 7 août sur une route militaire du Gondran, entre Briançon et Montgenèvre, a été identifié. Il s’agit d’un Guinéen né en 2004.

      https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/08/13/le-corps-decouvert-au-gondran-est-celui-d-un-jeune-migrant-guineen

    • Pour info, Moussa serait mort la nuit du 6 au 7 août 2023, soit alors qu’avait lieu le #campeggio_itinerante organisé par le collectif #Passamontagna (donc : #militarisation accrue de la frontière) :

      CHIAMATA PER UN CAMPEGGIO ITINERANTE PASSAMONTAGNA – 4-5-6 Agosto 2023


      4-5-6 Agosto 2023

      Claviere (ITA)- Briancon (FR)
      Tre giorni in cammino verso un mondo senza frontiere né autoritarismi
      Tre giorni di incontri e discussioni, condividendo riflessioni, esperienze e pratiche
      TRE GIORNI DI LOTTA CONTRO LE FRONTIERE

      Le politiche dell’unione europea continuano ad aumentare le morti in mare e nei territori di passaggio, costruendo frontiere interne ed esterne alla stessa.
      Nuovi accordi vengono siglati con i paesi di transito e di partenza.
      Milioni di euro sono assegnati in tecnologie, polizie e nuovi muri per fermare le persone in viaggio verso l’europa o in lager d’oltremare.
      Uno schema funzionale all’annichilimento delle persone che migrano.

      Chi raggiunge l’u.e. è condannatx ad una vita da schiavx nella speranza di ottenere il lasciapassare ad uno status considerato accettabile dal sistema.
      Chi non riesce a districarsi nel percorso a ostacoli burocratico, chi non lavora in regola, chi si ribella, chi non viene consideratx integrabile o sfruttabile, diventa carne da macello per il sistema dei centri di detenzione o le patrie galere.

      In questo contesto aumenta anche il numero di persone costrette a migrare a causa della crisi climatica ed ecologica innescata dal modello produttivo degli stati occidentali. Per smascherare l’ipocrisia di questo sistema che saccheggia, respinge e deporta mentre predica ecologismo, pensiamo che l’azione diretta é la strada necessaria.

      Se, da un lato, l’unione europea attua un sistema che genera guerre e miseria per poi criminalizzare e sfruttare le persone che ne sfuggono, dall’altro, c’è chi con forza e determinazione ogni giorno questo sistema continua a sfidarlo.
      Gli attraversamenti di frontiere che sfuggono al controllo sempre più intenso degli stati, le rivolte e le lotte che inceppano gli ingranaggi dei centri di detenzione amministrativa, facendone talvolta macerie – come a febbraio 2023 nel CPR di Torino – indicano che la mostruosa macchina statale è meno invincibile di quanto non sembri.

      Per queste ragioni sentiamo l’esigenza di riunirci, incontrarci, riconoscerci, di organizzarci meglio, provando a sottrarci alle trappole dell’assistenzialismo o da azioni mediatiche.

      Nell’arco delle giornate di campeggio vorremmo ri-attraversare questa frontiera a noi vicina, ancora una volta in maniera collettiva.
      Vorremmo ribadirne la pratica e la portata simbolica, contro tutte le frontiere, interne ed esterne, e i dispositivi che le alimentano. Contro i nuovi decreti assassini italiani (Cutro) e francesi (Darmanin). Contro le nuove leggi europee che permetteranno una esternalizzazione sempre più forte e violenta delle frontiere, con future deportazioni dirette in paesi terzi non di origine.

      Tra queste montagne si stanno spendendo i miliardi nel tentativo di costruzione del TAV, devastando un territorio in nome della velocità di merci e trasporti, mentre chi non ha i documenti é costretto a rischiare la vita, subendo inseguimenti, vessazioni e violenze poliziesche per mancanza di quel pezzo di carta che continua a uccidere mentre merci e turisti viaggiano indisturbati.
      Su questa frontiera si contano almeno 9 morti. Molti i feriti, infiniti i respinti. Decine di persone al giorno cercano di attraversare questa linea immaginaria protetta da gendarmi francesi e guardie italiane.
      Noi eravamo, siamo e saremo al loro fianco!

      Partecipiamo numerosi al campeggio itinerante -Passamontagna- nel tentativo di rilanciare momenti di incontro e confronto collettivo, di agire insieme, provando a coordinarci tra differenti realtà e territori in lotta, nella prospettiva di nuovi possibili percorsi.


      https://www.passamontagna.info/?p=4435

    • NOUS RECHERCHONS LA FAMILLE DE MOUSSA SIDIBÉ. CE MIGRANT GUINÉEN DE 19 ANS, A ÉTÉ RETROUVÉ MORT, À LA FRONTIÈRE FRANCO-ITALIENNE .
      Le corps sans vie de l’exié a été retrouvé dans les Hautes-Alpes ( /#France ) entre BRIANÇON et MONTGENÈVRE , le lundi 07 août 2023 par un vététiste.
      Moussa a tenté la traversée de la #Méditerranée. Le chemin du jeune homme passe ensuite par l’île italienne de #Lampedusa . Puis il décide de franchir les Alpes pour aller en #France .
      Moussa a été vu le 06 août 2023 à #OULX ( ville italienne frontalière de la France. )
      Le 07 août , la victime a été retrouvé face au sol , sur une piste accessible aux randonneurs…
      ´Le jeune homme a été inhumé le 21 août 2023 a BRIANÇON. Nous n’avons aucune photo de ce dernier pour l’instant.
      Des associations souhaiteraient aider dans la mesure du possible. au rapatriement de son corps en #Guinée #conakry . Bien entendu si sa famille le souhaite.
      Si vous pensez connaître le jeune guinéen Moussa Sidibé , né en 2004 , contactez-nous . Merci svp de partager massivement.🙏🙏🙏
      ( #WHATSAPP : 00.33.6.27.78.78.41 )

      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=pfbid02bj8KV8xJ4EGWb6M8YGiSby4YEEN2rtR5D2poTfSQHP

      #Moussa_Sidibé

  • A #Briançon, l’accueil des migrants de plus en plus compliqué : « Ce n’est plus gérable »

    « Beaucoup marché dans le désert… C’est pas facile… Police tunisienne courir derrière moi… Marcher cinq jours, pas d’eau, pas d’ombre… » Il ne s’arrête plus. Sans qu’on ne lui ait posé la moindre question, Issouf (les personnes citées par leur prénom n’ont pas souhaité donner leur nom), s’est mis à parler du parcours migratoire qu’il a engagé il y a presque six mois depuis le Burkina Faso, aux côtés de son père Abdoul.

    Le garçon de 10 ans montre ses jambes, couvertes de cicatrices. Des cailloux sur lesquels il serait tombé, souvent. « J’ai vu des cadavres, des gens mourir. Le Sahara a tué les gens, demande à papa ! Je dis la vérité » , poursuit-il, agitant ses bras.

    Après avoir traversé le Mali, l’Algérie et la Tunisie, Issouf et son père ont franchi la Méditerranée jusqu’à l’île italienne de Lampedusa. « Ma maman ne voulait pas qu’on traverse, elle avait peur, elle disait : “Retournez-vous”. On a risqué la vie. Tout le monde rit maintenant. Ils sont contents. »

    Fin juillet, Issouf et Abdoul ont passé à pied le col alpin de Montgenèvre, près de la frontière entre l’Italie et la France. Une route privilégiée depuis la fin de l’année 2016 et la recrudescence des contrôles policiers dans les Alpes-Maritimes. Issouf et Abdoul ont été refoulés une première fois par la police française, avant de réussir leur passage et de gagner Briançon (Hautes-Alpes), à une quinzaine de kilomètres.

    On les rencontre aux Terrasses solidaires, un ancien sanatorium de la ville, racheté 1 million d’euros en 2021 par une poignée de fondations et d’associations telles que Refuges solidaires, Médecins du monde ou Tous migrants et au sein duquel sont désormais accueillis les migrants en transit.

    « J’étais dos au mur »

    « Inchallah, on va trouver les documentset on va faire venir maman en France » , nous dit Issouf, volubile. Son père, Abdoul, est dans le dur. Il a laissé sa femme et deux de ses enfants dans un Burkina Faso « invivable », en proie à l’ « insécurité » et à la « crise » économique. Il vivait à Koudougou, la troisième ville du pays, sous la férule de groupes djihadistes. « Tout saute, raconte-t-il, en pleurs. J’aurais pu devenir djihadiste, j’étais dos au mur. Si tu n’es pas fort d’esprit, tu peux faire n’importe quoi pour t’en sortir. »

    De sa route vers la France, il raconte chaque étape, les nuits passées cachés dans des champs d’oliviers à attendre les passeurs, sans bruit, les francs CFA acquittés à chaque étape, les pick-up et les marches harassantes, les nombreux refoulements de la Tunisie vers l’Algérie, les petits boulots comme aide-maçon payés 30 dinars (8,80 euros) la journée, les gens « de bonne foi » qui lui offraient à boire et à manger, ou ceux, effrayants, qui raflaient « les Noirs »et les envoyaient vers le désert.

    Depuis le mois de mai, à Briançon, on constate un afflux de personnes aux Terrasses solidaires, en lien avec l’augmentation des départs depuis la Tunisie, un pays en proie à une crise économique et à une montée des violences envers les migrants subsahariens. La nuit, ils peuvent être soixante-dix à arriver au refuge. Ces derniers jours, le nombre de personnes hébergées sur place est monté à plus de 200, des hommes presque exclusivement, alors que les normes de sécurité limitent la capacité d’accueil du lieu à une soixantaine de personnes.

    Des tentes ont été montées à l’extérieur du bâtiment ; le réfectoire est devenu un vaste dortoir où une quarantaine de lits de camp ont été alignés. Les personnes s’y reposent, un œil sur leur téléphone quand elles ne dorment pas, le visage enfoui sous une couverture.

    « Nos stocks de nourriture s’épuisent »

    Les bénévoles ont toujours connu les variations saisonnières des arrivées. A l’hiver 2021, tout juste après avoir été inauguré, le lieu avait fermé ses portes plusieurs semaines alors que quelque 230 personnes s’y trouvaient.

    « On est saturé, alerte aujourd’hui encore Luc Marchello, membre du conseil d’administration des Terrasses solidaires. Ce n’est plus gérable, ni par rapport à la dignité de l’accueil ni par rapport aux tensions que cela génère. » « On demande à la préfecture d’ouvrir un centre d’hébergement mais elle nous laisse sans réponse » , se désole Alfred Spira, professeur de médecine à la retraite et également membre du conseil d’administration du refuge.

    Sollicités sur le sujet, les services de l’Etat dans le département assurent dans un mail au Monde que les demandes d’hébergement faites auprès du 115 – le Samusocial – « restent conformes au nombre constaté les années précédentes à la même époque ».

    « Nos stocks de nourriture s’épuisent, les dons arrivent de façon ponctuelle. On a trois veilleurs de nuit salariés, on en voudrait bien quatre » , explique pour sa part Jean Gaboriau, administrateur de l’association Refuges solidaires. Les seuls deniers publics seraient ceux de l’agence régionale de santé, qui consacrerait environ 40 000 euros par an à la prise en charge de la blanchisserie.

    Du reste, une quinzaine de bénévoles s’activent chaque jour sur place. « On est complètement accaparés par la gestion de l’accueil, témoigne Luc Marchello . En général, les personnes restent entre trois et cinq jours mais une partie ne sait pas où aller ou attend un [transfert d’argent] Western Union pour pouvoir acheter un billet de train. »

    Abdoul et Issouf sont de ceux que personne n’attend. « Il nous faut des indices pour nous orienter. On ne connaît personne en France, confie le père, qui souhaite déposer une demande d’asile. On se mettra dans les mains des gens qui sont gentils. » Quelques jours plus tard, il partira vers Strasbourg.

    Mounir, lui, veut aller à Paris pour travailler dans la pâtisserie. Au Maroc, dont il est originaire, le salaire qu’il pouvait espérer n’atteint pas les 300 euros. « Et puis tu n’es pas déclaré et tu te fais dégager du jour au lendemain » , dit-il. Le jeune homme de 25 ans s’inquiète de la possibilité de travailler en France alors qu’il n’a pas de titre de séjour et se renseigne sur les démarches à faire pour être régularisé. Avec ses quelques compagnons de route, originaires des villes de Marrakech, Ouarzazate, Midelt ou Tiznit, il a d’abord pris un avion vers la Turquie avant de remonter la route dite des Balkans. La plupart ont l’Espagne en ligne de mire. Pour y faire de la soudure, de l’électricité, de la coiffure ou de l’agriculture, qu’importe. Là-bas, ont-ils compris, obtenir les papiers ne prendrait « que » deux ans et demi.

    https://www.lemonde.fr/article-offert/effyfhbwvptb-6184494/a-briancon-l-accueil-des-migrants-de-plus-en-plus-complique-ce-n-est-plus-ge

    #asile #migrations #réfugiés #accueil #Briançonnais #Hautes-Alpes #frontière_sud-alpine #Alpes #hébergement #mise_à_l'abri #terrasses_solidaires #refuge_solidaire #refuges_solidaires #frontières #Italie #France #Montgenèvre #115

    –—

    Juin 2023 :
    Nouveau cri d’alarme du #Refuge_solidaire
    https://seenthis.net/messages/1004387

    • Migranti, emergenza in Val di Susa: centri di accoglienza al limite per i profughi diretti in Francia

      I controlli alla frontiera sempre più stringenti, in pochi giorni arrivate a #Oulx più di 150 persone.

      Al #Rifugio_Fraternità_Massi di Oulx la parola emergenza è ormai scomparsa dal lessico quotidiano. Il flusso costante di uomini, donne e bambini che ogni giorno cercano di attraversare il confine ha perso da tempo i caratteri dell’eccezionalità, evolvendosi in un fenomeno sempre più sistemico, ma non per questo meno tragico.

      A dimostrarlo sono i numeri registrati dalle associazioni impegnate nel progetto #MigrAlp; un bilancio impietoso che vede il rifugio di don Luigi Chiampo ospitare ogni notte un centinaio di persone, malgrado i posti disponibili all’interno della struttura siano soltanto una settantina.

      Ad inizio agosto in un paio di occasioni si è arrivati addirittura a raggiungere le 150 presenze e da allora la necessità ha finito per trasformare in abitudini consolidate quelle che un tempo erano soluzioni emergenziali. Non fanno più notizia le brandine allestite in sala mensa, né i viaggi intrapresi ogni sera dalla Croce Rossa per trasportare al polo logistico di Bussoleno quanti non trovano posto ad Oulx.

      La situazione, intanto, resta grave anche al confine francese, come testimoniano i quasi 300 migranti accolti lo scorso 13 agosto al centro delle Terrasses Solidaires di Briançon. «La militarizzazione della frontiera non fa che incentivare la clandestinità e mettere a rischio la vita dei più deboli - spiega Piero Gorza, antropologo e referente Medu per il Piemonte – dal 2018 ad oggi sulle nostre montagne sono morte 10 persone, l’ultima soltanto una manciata di giorni fa. L’aumento dei flussi e il mutamento della loro composizione ha visto moltiplicarsi le vulnerabilità di quanti affrontano il cammino». Gli iraniani, afghani e curdi che fino allo scorso ottobre rappresentavano il 70% delle persone in transito ad Oulx sono ora soltanto una minoranza.

      «Quanti provengono dalla rotta balcanica scelgono di passare da Como o dalla Svizzera, dove ottengono un foglio di via che consente loro di arrivare più facilmente in Germania», spiega Paolo Narcisi, presidente dell’associazione Rainbow for Africa. Ad affrontare le montagne dell’alta Val Susa sono ormai perlopiù i migranti dell’Africa subsahariana.

      Sono molte le donne, spesso incinte o con al seguito i bambini talvolta frutto delle violenze subite nei campi di transizione libici. Tanti, troppi, i minori non accompagnati. «Da gennaio ne abbiamo accolti un centinaio al polo logistico di Bussoleno – sottolinea Michele Belmondo, responsabile delle emergenze della Croce Rossa di Susa – un dato allarmante se paragonato ai 90 di cui ci siamo occupati nel corso dell’intero 2022».

      Recano sul corpo i segni delle torture e di un cammino di cui spesso ignorano le insidie, basti pensare ai due ragazzi recuperati l’altro giorno dal Soccorso Alpino sopra Bardonecchia, a 2mila metri di altitudine, con ai piedi un paio di ciabatte.

      Ad accrescere la preoccupazione in vista dell’autunno contribuisce inoltre la carenza di risorse economiche. «Se la situazione rimarrà invariata, entro fine settembre avremo terminato i fondi stanziati per il 2023 dalla Prefettura per la gestione del progetto MigrAlp - precisa Belmondo - 550 mila euro a fronte dei 750 mila richiesti da associazioni e istituzioni. Arriveranno a consuntivo soltanto a fine anno».

      https://www.lastampa.it/torino/2023/08/23/news/migranti_emergenza_alta_val_di_susa-13007663
      #Val_Suse #Suisse #Côme #Chiasso #Tessin

    • "Combien de temps on va tenir ?" : les Terrasses de Briançon dépassées par l’afflux inédit de migrants venant d’Italie

      Pour la première fois depuis son ouverture en 2021, les Terrasses solidaires, lieu associatif de Briançon à la frontière franco-italienne, a accueilli plus de 300 migrants pendant deux jours. « On navigue à vue », raconte un administrateur du lieu, d’une capacité d’accueil maximum de 81 places.

      La situation aux Terrasses solidaires de Briançon empire. Les 13 et 14 août, le lieu associatif a accueilli plus de 300 personnes. « Une première », indique Jean Gaboriau, l’un des administrateurs du lieu, à InfoMigrants. Et depuis, l’accueil ne faiblit que légèrement. Ce mercredi, 220 personnes étaient admises, là où il n’y a qu’environ 80 places.

      D’ordinaire, les associatifs et citoyens solidaires voient plutôt arriver « entre 5 et 30 personnes par jour » à Briançon, décrit Luc Marchello, responsable de la sécurité des Terrasses Solidaires. Mais le week-end dernier par exemple, une centaine d’exilés, pour la quasi-totalité originaire d’Afrique subsaharienne, sont arrivés en une nuit.

      Des matelas sont posés à même le sol où c’est possible, des tentes sont installées sur les terrasses extérieures… « On n’a pas le choix, on pousse les murs », raconte Jean Gaboriau. Et d’ajouter : « Le réfectoire est devenu un dortoir. Les gens dorment par terre ». À l’étage, normalement condamné, un petit espace a été aménagé afin d’accueillir le plus calmement possible les populations vulnérables comme les femmes enceintes ou les enfants.
      Appel à l’aide de l’État

      Ici, le va-et-vient est quotidien. Chaque jour, de nouveaux exilés viennent remplacer ceux qui partent. « Depuis le mois de mai, la situation est très compliquée. On tourne à minimum 150 personnes (soit plus de deux fois la capacité d’accueil, ndlr) », raconte l’administrateur.

      Et les nouveaux arrivants, la plupart du temps, arrivent fortement impactés par la traversée des Alpes entre l’Italie et la France, qui se fait aujourd’hui en grande partie par le Col de Montgenèvre. « Cela varie, mais beaucoup arrivent blessés aux chevilles, genoux… Ou sont en état de déshydratation, complète Jean Gaboriau. Il y a aussi beaucoup de femmes enceintes, dont certaines sont très, très proches du terme. »

      Ce passage peut aussi engendré la mort. Le corps d’un exilé y a été retrouvé le 7 août dernier. Selon des informations d’Infomigrants, il s’agit d’un Guinéen âgé de 19 ans. Une enquête est toujours en cours et l’autopsie n’a pas permis de découvrir les causes de la mort mais elles sont « non suspectes et certainement pas d’origine traumatiques », selon le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy.

      Ainsi, les bénévoles du lieu en appellent à l’État et regrettent, dans un communiqué publié mardi, qu’"aucune réponse n’a jamais été apportée par l’État aux situations de crise rencontrées dans ce lieu d’hébergement". Après plusieurs courriers envoyés à la préfecture des Hautes-Alpes, des signalements effectués aux pompiers, ils demandent aux autorités « l’ouverture d’un dialogue » ainsi que « la création d’un centre d’hébergement d’urgence mobile ». « La seule réponse que l’on a obtenue de la préfecture, c’était le 31 juillet, et c’était une lettre qui rappelait la loi et l’interdiction d’aider des personnes en situation irrégulière à rentrer en France », se désole Jean Gaboriau.

      Contactée par Infomigrants, la préfecture indique que « les difficultés de l’association gestionnaires des Terrasses Solidaires ont bien été entendues par la Préfecture, qui leur a répondu ». Mais « cette situation n’a pas vocation à durer ». Et d’ajouter : « La seule solution efficace aux difficultés rencontrées par les associations et, plus largement, les territoires impactées par ce triste phénomène, est le renforcement progressif du dispositif de lutte contre l’immigration illégale. »
      "On navigue à vue"

      Et la situation ne va pas aller en s’arrangeant, s’inquiètent les bénévoles, « au vu de l’importance du nombre de personnes qui arrivent en Italie depuis le début de l’année ». L’Italie enregistre en effet un record d’arrivées par la mer avec 101 386 migrants débarqués depuis le début de l’année, selon les données du ministère de l’Intérieur, contre 48 940 pour la même période de 2022. Et les exilés sont nombreux à prendre la route de la France pour y demander l’asile ou se rendre vers d’autres pays d’Europe.

      La hausse des prix des transports en commun « aggrave aussi la situation », estime Jean Gaboriau car les prix des TGV vers les grandes métropoles françaises descendent rarement sous la barre des 100 euros, surtout en cette période de vacances scolaires. « Donc forcément, les gens restent plus longtemps et attendent que les prix baissent », ajoute-t-il.

      Jusqu’à présent, les Terrasses solidaires s’adaptent en augmentant les stocks de nourriture et grâce aux dons qui se multiplient. « Combien de temps va-t-on tenir ? » s’interroge l’administrateur. « On navigue à vue », admet-il. Et les bénévoles, eux aussi, sont exténués. « Moi, je me suis mis au vert quelques jours pour revenir efficace mais pour ceux qui viennent de loin et qui restent plusieurs semaines, il faut aussi les préserver », raconte-t-il, précisant qu’une « responsable des bénévoles » veille à la situation.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/51145/combien-de-temps-on-va-tenir--les-terrasses-de-briancon-depassees-par-

      signalé aussi ici par @cy_altern :
      https://seenthis.net/messages/1013811

  • En juillet, plus de 3 000 migrants ont atteint le Royaume-Uni en traversant la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/50794/en-juillet-plus-de-3-000-migrants-ont-atteint-le-royaumeuni-en-travers

    En juillet, plus de 3 000 migrants ont atteint le Royaume-Uni en traversant la Manche
    Par La rédaction Publié le : 02/08/2023
    Selon les autorités britanniques, 3 299 migrants ont atteint les côtes anglaises en juillet en traversant la Manche à bord de bateaux de fortune. Un chiffre un peu près similaire à celui de l’année dernière à la même période. Malgré la mauvaise météo et les conditions de navigation difficiles, plus de 3 000 personnes ont tout de même traversé la Manche depuis la France vers le Royaume-Uni, selon le ministère de l’Intérieur britannique. Entre janvier et juillet 2023, ce sont en tout, plus de 15 000 personnes qui sont arrivées au Royaume-Uni en traversant ces quelques kilomètres de mer. Plus précisément, 3 299 personnes ont rejoint les côtes anglaises à bord de bateaux de fortune en un mois. Un chiffre est stable par rapport au même mois en 2022. En juillet dernier, 3 683 personnes avaient rallié le Royaume-Uni par la Manche alors que les conditions météorologiques étaient plus propices à la navigation durant tout le mois, à l’inverse de cette année où la météo capricieuse a rendu les conditions délicates.
    La journée marquée par le plus de traversées a été le 6 juillet, le premier jour de beau temps du mois après de nombreuses pluies. Ce jour-là, 686 personnes ont atteint le Royaume-Uni à bord de 13 « small boats ».Le 18 juillet avait également marqué les esprits lorsque des migrants se sont élancés d’une plage de Boulogne-sur-Mer sous les yeux des vacanciers : 574 personnes étaient arrivées sur le sol britannique à bord de 12 embarcations.
    Ce chiffre ne montre toutefois qu’une facette de la réalité au bord de la Manche car les données anglaises ne concernent que les personnes qui arrivent sur le territoire anglais. Elles n’incluent pas les personnes qui « arrivent au Royaume-Uni sur des navires plus grands, tels que des embarcations rapides, des yachts, des croiseurs motorisés, etc » ou qui « sont interceptés par les autorités françaises et renvoyés en France ».
    Depuis le début de son mandat, le Premier ministre Rishi Sunak a fait de l’immigration illégale sa priorité. Entre les mois de janvier et mai 2023, les traversées de la Manche avaient chuté de 20% par rapport à l’année dernière. Le Premier ministre britannique avait alors déclaré que cette baisse était le résultat de sa politique migratoire et des accords signés avec la France pour enrayer les traversées. La France, en effet, fait un maximum pour essayer d’arrêter ces traversées. Le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant a annoncé mercredi 19 juillet l’arrivée d’une compagnie de CRS supplémentaire sur le littoral. L’objectif de cette soixantaine de policiers ? « Mettre des moyens encore plus importants pour fixer les migrants en amont de ces zones touristiques ».
    Depuis le début de l’année, « nous avons enregistré 715 événements sur nos côtes, 289 traversées réussies - contre 414 en 2022 à la même époque - et nous avons 426 traversés qui ont été interceptées », a aussi détaillé le préfet, rappelant que quelque « 800 personnels » se consacraient à la lutte contre les traversées de la Manche.Mais « la surveillance policière n’entame pas la détermination des exilés », confirmait en décembre à InfoMigrants Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia56 à Grande-Synthe. « La traversée de la Manche, c’est la dernière étape. Même terrifiés […] ils prendront la mer. Et tant qu’il n’y aura pas d’accueil digne en France, et des routes sécurisées vers le Royaume-Uni, il y aura des drames », regrettait-elle. Côté britannique, le gouvernement multiplie les initiatives jugées « cruelles » par les associations. Ainsi, il a annoncé la semaine dernière avoir acheté des tentes pour y loger jusqu’à 2 000 migrants dans les prochains mois pour faire des économies sur l’hébergement en hôtels. Et depuis quelques jours maintenant, une barge est accostée à Portland. Les autorités, qui accusent du retard, espèrent y loger 500 demandeurs d’asile.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#traversee#manche#politiquemigratoire#demandeurasile#france#routemigratoire#traversee#postocovid

  • « Cela fait déjà 3 semaines » : à bout de forces, des migrants manifestent dans le désert pour revenir en Tunisie - InfoMigrants
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    « Cela fait déjà 3 semaines » : à bout de forces, des migrants manifestent dans le désert pour revenir en Tunisie
    Par Louis Chahuneau Publié le : 02/08/2023
    Près de 150 migrants subsahariens sont toujours bloqués, depuis le début du mois de juillet, en plein désert, à Ras Jedir, dans la zone transfrontalière entre la Tunisie et la Libye. Ils ont été abandonnés là par les autorités de Tunis. Mardi, ils ont improvisé une manifestation pour réclamer leur retour en Tunisie et l’aide de la communauté internationale, pour l’instant sourde à leurs appels. La situation est toujours aussi déplorable à la frontière entre la Tunisie et la Libye, où des centaines de migrants subsahariens se sont fait expulser par les autorités de Tunis, en plein désert, au début du mois de juillet. A Ras Jdir, dans la zone transfrontalière, un groupe de 150 migrants ivoiriens, maliens ou encore nigérians, sont bloqués en pleine nature, sans eau sans nourriture et sans abris contre la chaleur depuis maintenant trois semaines.
    Face au silence assourdissant des autorités internationales et à l’inertie de la Tunisie, ils ont organisé ce mardi une manifestation en plein désert pour réclamer de l’aide, un retour en Tunisie, un accueil dans un camp de réfugiés ou même un départ vers l’Europe. « Cela fait déjà 3 semaines que nous sommes là, témoigne Kelvin un jeune nigérian de 33 ans joint au téléphone par InfoMigrants. Nous avons manifesté pour interpeller les autorités car on nous traite comme des animaux, mais le président tunisien ne veut pas répondre à nos appels ». Dans une vidéo envoyée par le jeune homme, on peut voir quelques dizaines d’exilés à la frontière tunisienne brandir des pancartes en carton indiquant en anglais ou en arabe « We need your help » ou encore « Please Tunisian government, take us back ». D’autres tapent sur des casseroles en métal à seulement quelques mètres de militaires tunisiens qui se contentent de les observer.
    Arrivé en Tunisie il y a un peu moins d’un an avec son frère pour travailler dans le bâtiment, Kelvin n’a plus de nouvelles de lui depuis leur expulsion en bus dans le désert par les forces de l’ordre tunisiennes. Selon lui, son frère a été expulsé à la frontière algérienne. D’après l’ONG américaine Human Rights Watch, au moins « 1 200 ressortissants subsahariens » ont été expulsés de Tunisie à la frontière libyenne ou algérienne, depuis début juillet.
    Le groupe de migrants a reçu il y a 5 jours quelques colis humanitaires déposés par le Croissant Rouge libyen et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), mais ils n’ont désormais plus rien : « Nous n’avons ni eau ni nourriture, beaucoup de gens sont malades dont des enfants », témoigne Kelvin, l’un des rares exilés à avoir réussi à charger son téléphone portable avec la complicité de « bons policiers libyens ». Les migrants ont tendu des bâches sur les rares arbres pour se protéger du soleil, mais ils souffrent également du froid pendant la nuit. « J’aimerais pouvoir revenir en Tunisie, certains d’entre nous ont de la famille là-bas, et des activités commerciales, mais les militaires nous ont prévenus qu’ils nous tireraient dessus si on essayait de franchir la frontière. On appelle n’importe qui à nous venir en aide, car on ne pourra pas se battre à mains nues contre les militaires armés », prévient Kelvin.
    Pour l’instant, quasiment aucune autorité internationale n’a réagi aux exactions qui se multiplient depuis début juillet en Tunisie, à la suite du discours xénophobe de Kaïs Saïed en février dernier. « Nous sommes profondément préoccupés par l’expulsion de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile de Tunisie vers les frontières avec la Libye, et aussi avec l’Algérie », a déclaré ce mardi Farhan Haq, le porte parole du secrétaire adjoint des Nations unies.
    Quelques jours plus tôt, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et l’OIM avaient réclamé des « solutions urgentes » concernant les centaines de migrants bloqués à la frontière tunisienne, mais cet appel semble être resté lettre morte, et ce malgré la vingtaine de morts décomptés par InfoMigrants dans le désert depuis début juillet. Un bilan qui pourrait être bien plus élevé en raison de l’étendue de la zone. L’Union européenne, qui vient pourtant de passer un « partenariat stratégique » avec la Tunisie à hauteur de 105 millions d’euros pour limiter les traversées maritimes vers l’Europe, n’a pour l’instant pas réagi.
    De son côté, la Tunisie a rejeté « les allégations » de mauvais traitements contre des migrants subsahariens fin juillet. La Tunisie « n’hésite pas à accomplir son devoir d’aide humanitaire aux immigrés africains et autres étrangers sur le sol tunisien », pouvait-on lire dans ce communiqué publié par le ministère de l’Intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#UE#HCR#algerie#libye#frontiere#migrationirreguliere#expulsion#routemigratoire#afriquesubsaharienne

  • #Sénégal : au moins une quinzaine de morts dans le chavirement d’une pirogue au large de Dakar (#24_juillet_2023)

    Lundi matin, au moins 15 corps sans vie ont été retrouvés au large de #Dakar, très probablement des candidats à l’exil selon le maire adjoint du quartier de Ouakam. Ce drame de la migration est le dernier d’une triste série qui a endeuillé le Sénégal ces dernières semaines.

    C’est un nouveau drame de la migration qui touche le Sénégal. Lundi 24 juillet, au moins 15 corps ont été retrouvés au large de Dakar. Selon Samba Kandji, maire adjoint du quartier de Ouakam, il s’agirait de candidats à l’exil qui cherchaient à rejoindre l’archipel espagnol des #Canaries en pirogue.

    « Ce matin, aux environs de 3h30, on nous a alertés pour un chavirement de pirogue au large de #Ouakam. Immédiatement, on a dépêché sur les lieux deux équipes de plongeurs, quatre ambulances et on a démarré les opérations », a indiqué l’édile.

    Une embarcation en bois, à bord de laquelle se trouvaient les migrants selon plusieurs témoins sur la plage, flottait sur l’eau, près de la côte. Un journaliste de l’AFP a vu les sapeurs-pompiers repêcher un corps et le déposer sur une bâche sur la plage.

    « On a dénombré au total 17 victimes, donc 15 corps sans vie et deux rescapés », a déclaré à la presse Martial Ndione, commandant du groupement des sapeurs-pompiers de Dakar, qui n’a pas donné de précisions sur la provenance de l’embarcation, le nombre de personnes encore recherchées ou les circonstances.

    « La marine a obligé l’embarcation à accoster et des gens se sont enfuis. Certains ont sauté mais ne savaient pas nager », avait affirmé plus tôt à l’AFP Samba Kandji.
    « L’horizon est bouché ici »

    Durant les opérations de secours, quelques dizaines de badauds sur la plage regardaient le déroulement des opérations, a observé un journaliste de l’AFP. « C’est pénible tous ces morts qu’on voit », a estimé l’un d’entre eux, Amndy Moustapha Sène, 23 ans, qui rêve de devenir footballeur professionnel.

    « Je rêvais d’aller en Europe parce que l’horizon est bouché ici. J’étais prêt à embarquer dans une pirogue mais maintenant j’ai décidé d’émigrer par la voie légale quand l’opportunité se présentera. Je ne veux plus prendre une pirogue pour partir. Ça n’en vaut pas la peine », assure le jeune homme.

    La route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d’activités au départ des côtes du nord-ouest de l’Afrique.

    Plusieurs drames ont été recensés ces deux dernières semaines. Au moins 13 migrants originaires des environs de Dakar sont morts dans le naufrage de leur embarcation il y a environ une semaine au large du Maroc. Un autre bateau a chaviré à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, faisant au moins 15 morts. Trois bateaux de migrants partis fin juin des côtes sénégalaises en direction des Canaries sont également toujours portés disparus, selon l’ONG espagnole Caminando fronteras. Quelque 300 personnes se trouvaient en tout à bord.

    La récente crise politique au Sénégal, après la volonté du président de Macky Sall de briguer un troisième mandat, n’est pas un facteur permettant d’expliquer à lui seul ce phénomène migratoire, estiment les spécialistes. La contestation, bien que violemment réprimée, a été relativement courte et le chef de l’État a finalement renoncé à son projet.
    « Beaucoup de gens n’arrivent plus à joindre les deux bouts »

    La situation économique du Sénégal est en revanche une des causes largement mise en avant par les chercheurs. Comme d’autres États dans le monde, l’inflation, liée notamment à la guerre en Ukraine, plombe l’économie du Sénégal. Le prix des matières premières s’envole. À titre d’exemple, un kg d’oignons se vendait environ 300 francs CFA (soit 0,46 centimes d’euros) avant la crise, contre 1 000 francs CFA (1,52 euros) aujourd’hui.

    Les tarifs de l’électricité, aussi, s’emballent. Moustapha Kebe, responsable du Bureau d’accueil et d’orientation des Sénégalais de l’extérieur (BOAS) de Louga (nord du Sénégal), explique que sa facture a augmenté de 30 000 francs CFA par mois (soit 45 euros). « Le coût de la vie est de plus en plus chère, beaucoup de gens n’arrivent plus à joindre les deux bouts », signale le fonctionnaire.

    Boubacar Seye, président de l’association Horizons sans frontières qui lutte contre l’immigration clandestine, partage la même analyse. Pour lui aussi, la situation économique du Sénégal explique en partie l’intensification des flux migratoires. Boubacar Seye assure que l’extrême pauvreté s’est accrue avec la pandémie de Covid-19. « La crise sanitaire a plombé toute l’économie du Sénégal et rien n’a été fait pour aider les gens. Depuis deux ans, le pays ne fonctionne plus », constate-t-il.

    Le secteur informel, qui fait vivre la majorité de la population, a été touché de plein fouet par les restrictions liées au coronavirus. Les domaines du commerce ou de l’artisanat ne sont pas parvenus à se relever. Les jeunes, largement représentés dans les pirogues, ne trouvent pas de travail. Même ceux qui occupent un emploi pensent à partir, par peur du lendemain.

    Jeudi en conseil des ministres, le chef de l’État Macky Sall « s’est incliné devant la mémoire des personnes décédées, suite aux récents accidents relevés en mer ». Il a « demandé au gouvernement d’intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l’ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d’accompagnement des jeunes » en renforçant les programmes publics « de lutte contre l’émigration clandestine ».

    Ce lundi, le président sénégalais a de nouveau exprimé sa « douleur » face au nouveau drame survenu au large de Dakar.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/50585/senegal--au-moins-une-quinzaine-de-morts-dans-le-chavirement-dune-piro
    #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #asile #migrations #mourir_en_mer #naufrage

  • Elles s’appelaient « Fati » et « Marie » : les corps sans vie pris en photo dans le désert libyen ont été identifiés - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/50634/elles-sappelaient-fati-et-marie---les-corps-sans-vie-pris-en-photo-dan

    La photo de leurs cadavres avaient fait le tour des réseaux sociaux. La jeune femme et sa petite fille retrouvées mortes de soif dans le désert la semaine dernière ont été identifiées par le compte Twitter Refugees in Libya. La mère et son enfant vivaient depuis plusieurs années en #Tunisie, avant d’être raflées par les autorités tunisiennes.

    • Les vrais coupables sont aussi, ceux qui a gauche" ont appelé à bombarder la Libye ! L’assassinat de Kaddafi et la destruciton totale par les avions de l’OTAN, ont mis a mort, précarité, pauvreté, des millions de personnes. La France a joué un rôle avec ceux de la « gauche » du NPA au PS et ces antifas de salon qui ont pétionné, appelé a la fin de la Libye et Kaddafi

  • Route des Canaries : les trois bateaux partis du Sénégal toujours introuvables - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/50296/route-des-canaries--les-trois-bateaux-partis-du-senegal-toujours-intro

    Route des Canaries : les trois bateaux partis du Sénégal toujours introuvables
    Par La rédaction Publié le : 12/07/2023
    Contrairement à ce qui avait été avancé par les secours espagnols, le canot secouru mardi en Atlantique ne correspondait pas à l’un des trois bateaux portés disparus depuis une quinzaine de jours. Les recherches continuent mais les espoirs s’amenuisent de retrouver les passagers vivants.Ils restent introuvables. Les quelque 300 migrants qui ont disparu depuis 15 jours sur la route des Canaries, dans l’océan Atlantique, n’ont toujours pas été localisés. Embarqués à bord de trois embarcations, les exilés avaient quitté le Sénégal pour tenter d’atteindre l’archipel espagnol des Canaries, distante de 1700 km. L’un des bateaux parti le 27 juin de Kafountine, une petite ville côtière du sud du Sénégal, comptait environ 200 personnes à bord.
    Le service espagnol de sauvetage en mer a sollicité l’aide des bateaux commerciaux naviguant dans la zone de recherche et a envoyé l’un de ses avions survoler cette partie de l’océan Atlantique, a indiqué à l’AFP une porte-parole. « L’avion a ratissé la zone et n’a rien trouvé », a-t-elle ajouté, sans être en mesure d’indiquer si les recherches allaient se poursuivre ce mercredi. (...)Une autre embarcation a été secourue hier, mardi 11 juillet, mais elle ne fait pas partie des trois bateaux recherchés, a affirmé pour sa part mardi à l’AFP un porte-parole de l’association Caminando Fronteras. Ce jour-là, les sauveteurs espagnols ont sorti de l’eau 78 migrants - et non 86 comme indiqué initialement - pris en charge par la Croix-Rouge sur l’île de Grande Canarie.Dans un communiqué publié mardi, le ministère des Affaires étrangères sénégalais a écrit avoir « appris avec étonnement, la publication, sur les réseaux sociaux, d’informations faisant état de la disparition en mer d’au moins 300 Sénégalais, candidats à l’émigration, dont les embarcations en provenance de Kafountine faisaient route vers les Iles Canaries »."Il ressort des vérifications qui ont été faites, que ces informations, sont dénuées de tout fondement", a affirmé le ministère.
    De son côté, David Diatta, le maire sénégalais de Kafountine a confirmé à l’AFP la disparition de centaines de personnes. « On a la confirmation que des migrants sont partis. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux », a-t-il déclaré. « Ce sont des Sénégalais, des Gambiens, des Guinéens, de la Sierra Leone... La plupart du temps, ce sont des étrangers qui ne viennent pas de la ville, qui n’habitent pas la zone ».Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, 12 704 migrants sont arrivés illégalement en Espagne au premier semestre dont une majorité (7 213) aux Canaries. Un chiffre en baisse de 11,35 % par rapport à la période correspondante de 2022. Depuis quelques années, la route migratoire vers les Canaries est particulièrement empruntée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée. Les naufrages y sont fréquents, la traversée étant particulièrement dangereuse. Selon l’Organisation internationale des Migrations (OIM), 126 migrants sont morts ou ont disparu dans la traversée vers les Canaries au premier semestre 2023. Caminando Fronteras avance pour sa part le chiffre de 778 morts ou disparus.

    #Covid-19#migrant#migration#canaries#senegal#atlantique#routemigratoire#mortalite#traversee#sante#oim#migrationirreguliere#politiquemigratoire#gambie#guinee#sierraleone#gambie

  • Alert: #Tunisia security forces abused & collectively expelled 20+ West/Central African nationals to a remote area at the Tunisia-#Libya border. (03.07.2023)

    Includes a girl 16 yrs old, 2 pregnant women (1 in very bad condition), 2 registered asylum seekers. They need urgent help.

    2/ Tunisian security forces beat the migrants, threw away their food, smashed their phones, & dropped them on the Libya side of the border, they said.

    They fled back to the Tunisia side after encountering armed men. Spent the night in the desert. Still at risk.
    https://pbs.twimg.com/media/F0Hf8uoX0AE1oQU?format=jpg&name=medium

    3/ Group includes people from Cameroon, Mali, Guinea, Côte d’Ivoire, Chad. 6 women, 1 girl, others men - in initial group.

    Based on my last convo with them, more people may have been expelled overnight. They said 1 man has died - impossible to confirm for now but very worrisome

    4/ These migrants & asylum seekers, including at least 1 child & 2 pregnant women (one ill & bleeding), are stranded in a closed, militarized Tunisia-Libya border zone.⚠️

    We informed UN agencies but #Tunisia authorities have not yet granted access for them to help these people

    5/ Update: just heard from the group of 20 expelled people at #Tunisia-#Libya border. Still stranded. They don’t know if other migrants have been expelled separately. They have no food, only eating when ppl passing by (those trying to cross border) give them bits of bread/water

    6/ #Tunisia expulsions - another update: more migrants reportedly have now been expelled to #Libya border, in addition to the first group of 20. Seeking to verify info/details

    7/ 🚨 Alert: over 100 more African migrants & asylum seekers expelled today by #Tunisia to #Libya border zone (Ben Gardane area). Includes at least 12 children ages 6 months to 5 yrs. This is in addition to the 20 expelled Sun, July 2. They gave permission for me to share videos

    8/ #Tunisia expulsion of 100+ migrants to #Libya border: Since they gave permission to share, here is another video. This one taken by the 1st group - 20 ppl - expelled July 2 (they note the date in the vid). Shows they were forced to sleep overnight on the ground in the desert.

    https://twitter.com/LozSeibert/status/1675865936853696512

    #migrations #asile #réfugiés #Tunisie #Libye #frontières #désert #abandon #refoulements #désert

    –—

    En 2015:
    Refugees left behind in Tunisia’s desert
    https://seenthis.net/messages/351913

    –—

    ajouté à la métaliste “Les ’#left-to-die' dans le désert du Sahara”:
    https://seenthis.net/messages/796051#message1013185

    ping @_kg_

    • En Tunisie, des Subsahariens expulsés de #Sfax, sur le rivage de la Méditerranée, vers le désert

      Selon les témoignages recueillis par « Le Monde », des dizaines de migrants présents dans la ville portuaire ont été emmenés par les forces de sécurité à la frontière libyenne.

      « Nous sommes sur une plage au milieu du désert. » Mercredi 5 juillet vers 10 heures du matin, Ismaël, un jeune Ivoirien installé en Tunisie depuis 2019, vient d’envoyer au Monde sa localisation exacte, grâce à l’application de messagerie instantanée WhatsApp. Le repère placé sur la carte fait la jonction entre la Tunisie, à gauche, la Libye, à droite, et en face, la mer Méditerranée. La nuit précédente, Ismaël et des dizaines d’autres ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été transférés de force de la ville portuaire de Sfax (centre-est) vers ce no man’s land, une zone tampon située à proximité du poste-frontière de Ras Jdir, à quelque 350 kilomètres de la deuxième ville du pays.

      Dans une vidéo transmise au Monde vers 17 h 30 par Isaac, un ressortissant guinéen également déplacé dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs dizaines de personnes – voire quelques centaines selon trois témoins sur place – sont toujours amassées sur cette plage, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. « On boit l’eau de la mer, on n’a rien mangé depuis hier », alerte une des femmes, son bébé dans les bras, sous le soleil.

      Militaires et agents de la garde nationale nient ces transferts forcés. « Si les migrants sont là-bas, c’est qu’ils doivent venir de Libye », assure l’un d’eux, présent dans la zone frontalière. Les autorités, elles non plus, ne reconnaissent pas ces rafles de migrants. Seul un député, Moez Barkallah, a évoqué ces opérations. Dans une déclaration à l’agence tunisienne de presse, la TAP, il s’est félicité que plus d’un millier de migrants subsahariens aient été expulsés, depuis l’Aïd-el-Kébir, vers les régions frontalières de la Libye et de l’Algérie. Des pays qui, selon lui, parrainent ces opérations.
      Violents affrontements à Sfax

      Les témoignages de ces migrants sont de plus en plus nombreux. D’après Ismaël et ses compagnons, des policiers sont venus les chercher dans leur quartier de Sfax et les ont fait monter à bord de leurs véhicules, sous les acclamations de certains habitants, en leur promettant de les mettre « en sécurité » dans la capitale, Tunis. Mais, au lieu d’aller vers le nord, ils ont roulé vers le sud et le désert.

      Cette opération fait suite à des journées d’extrême tension consécutives à la mort d’un Tunisien, lundi 3 juillet, tué dans une rixe avec des migrants subsahariens, selon le porte-parole du parquet de Sfax. Trois hommes, de nationalité camerounaise, selon les autorités, ont été arrêtés. Dans la foulée, certains quartiers de Sfax ont été le théâtre de violents affrontements. Des habitants tunisiens se sont regroupés pour s’attaquer aux migrants et les déloger. « On ne les veut plus chez nous, on va s’en occuper nous-mêmes, assure l’un d’eux, torse nu, son tee-shirt sur la tête pour masquer son visage, dans une vidéo partagée sur Facebook. Sortez tous, nous allons reprendre nos maisons. »

      Mardi, dans un communiqué, le président tunisien, Kaïs Saïed, a affirmé que son pays refuse d’être « une zone de transit ou d’accueil pour les arrivants de plusieurs pays africains ». A l’intention de l’Union européenne, qui veut obtenir de la Tunisie qu’elle empêche les départs en Méditerranée, il a ajouté que son pays « ne protège que ses propres frontières ».

      Cela fait des mois que la défiance s’installe dans la ville portuaire, où les migrants sont de plus en plus nombreux, y attendant de pouvoir embarquer à bord d’un bateau pour l’Europe. Fin février 2023, alors qu’une campagne contre les migrants subsahariens lancée par le Parti nationaliste tunisien était largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias, la haine s’est exacerbée après le discours de Kaïs Saïed accusant des « hordes de migrants clandestins » d’être source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».
      Partir vers l’Europe

      Dans les semaines qui ont suivi, des organisations de défense des droits humains ont recensé des dizaines d’agressions, d’expulsions et de licenciements de migrants. Le gouvernement tunisien s’est défendu de tout « racisme », évoquant « une campagne orchestrée et de source bien connue ».

      Déjà difficiles, les conditions de vie d’Ismaël, le jeune Ivoirien, se sont encore détériorées. Les manifestations contre les migrants à Sfax se sont multipliées, de même que les accusations de crimes et de violences, reprises une nouvelle fois par le chef de l’Etat. A à peine 30 ans, Ismaël n’a alors plus eu qu’une idée en tête : partir vers l’Europe. Il a tenté de le faire une première fois à la fin de l’hiver, mais son aventure a échoué après l’interception de son bateau par la garde maritime. Il a alors été relâché à Sfax, où il pensait faire profil bas, en attendant des jours meilleurs.

      Depuis que les informations sur les expulsions de migrants ont circulé, mercredi, des dizaines d’autres Subsahariens se sont regroupés dans les gares ferroviaires et les stations de bus pour fuir Sfax. Le soir même, la tension est redescendue d’un cran dans les rues de la ville. Dans un petit parc du centre-ville, près d’une mosquée, des dizaines de migrants sont regroupés, des femmes dorment, quelques-uns discutent, deux sont blessés à la tête.

      Leurs discussions sont rythmées par les sirènes de la police ou le bruit de motards tunisiens qui semblent faire des rondes. « Les policiers sont là pour nous protéger », se rassure Abdallah, même s’il craint d’être attaqué à tout moment. Expulsés de chez eux, empêchés de traverser la mer vers l’Europe, ils attendent de pouvoir fuir la ville ou retrouver des conditions de vie « acceptables ».

      Depuis le sud du pays, alors que le soleil s’apprête à se coucher, Ismaël rappelle, apeuré. « Beaucoup de militaires sont arrivés près de l’endroit où nous sommes, on ne sait pas ce qu’ils vont nous faire », précise-t-il.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/06/en-tunisie-des-subsahariens-expulses-de-sfax-vers-le-desert_6180768_3212.htm

    • „Wenn euch euer Leben lieb ist, geht“

      In Tunesien zwingen Privatleute Mi­gran­t:in­nen und Geflüchtete aus ihren Wohnungen, der Staat setzt sie dann in der Wüste ab – bei 40 Grad im Schatten.

      TUNIS/SFAX taz | Viele Menschen in der langen Schlange vor dem Bahnhof von Sfax sind stumm. In den Gesichtern der meist aus Westafrika kommenden Mi­gran­t:in­nen sind noch ihre Erlebnisse der letzten Stunden geschrieben. In der Nacht auf Mittwoch hatten mit Knüppeln und Messern bewaffnete Jugendliche in der zweitgrößten Stadt Tunesiens Hunderte Mi­gran­t:in­nen aus ihren angemieteten Wohnungen gezwungen und in Gruppen auf die Hauptstraßen getrieben.

      Die von den Angreifern in den sozialen Medien geteilten Videos zeigen verschreckte Menschen mit erhobenen Händen, die von Passanten bedroht und unter üblen Beschimpfungen in Richtung Bahnhof und den Taxistationen getrieben werden. „Ihr müsst Sfax verlassen, eure Answesenheit hier wird nicht mehr akzeptiert. Wenn euch euer Leben lieb ist, dann geht“, erklärt ein bärtiger Mann einer auf dem Boden kauernden Gruppe aus der Elfenbeinküste auf Französisch.

      Anlass der Kampagne ist wohl der Tod eines Tunesiers, der bei einer Auseinandersetzung mit drei Kamerunern am Montag ums Leben kam.

      Dass Mi­gran­t:in­nen mit Gewalt vertrieben werden, passiert in Tunesien nicht zum ersten Mal. Kais Saied hatte bei einem Treffen mit Generälen und Ministern des Nationalen Sicherheitsrats im Februar die aus Libyen Geflohenen oder ohne Visum aus Westafrika Eingereisten als Verschwörung gegen die arabische und islamische Kultur des Landes bezeichnet. Die illegale Migration müsse beendet werden, sagte der 2019 mit überwältigender Mehrheit gewählte Präsident damals. Daraufhin gab es eine erste Welle der gewalttätigen Vertreibung von Mi­gran­t:in­nen, viele von ihnen landeten in Sfax, das bis jetzt als Zufluchtsort galt.
      Die Frustration vieler Tunesier schlägt in Hass um

      Viele Mi­gran­t:in­nen arbeiten als Service- oder Reinigungskraft in Cafés oder in Büros. Mit der Bezahlung unter dem Mindestlohn geben sie sich zufrieden und ermöglichen damit vielen Firmen das Überleben in der seit der Coronapandemie anhaltenden Wirtschaftskrise.

      Doch die Frustration der Tu­ne­sie­r:in­nen über den politischen und wirtschaftlichen Stillstand im Land nutzt die Splitterbewegung Nationale Partei Tunesiens geschickt dafür, Hass gegen Fremde zu befeuern. Zwar ist die Kriminalitätsrate kaum gestiegen – obwohl die Zahl der in Sfax lebenden libyschen Familien und westafrikanischen Mi­gran­t:in­nen stark gewachsen ist. Doch viele in Sfax stimmen der gewaltsamen Verteibung zu.

      „In einigen Stadtteilen sind sie nun in der Mehrheit“, beschwert sich der Gemüsehändler Mohamed Baklouti. Der 48-jährige Familienvater verkauft am Beb-Jebli-Platz im Zentrum von Sfax Obst und Gemüse. Wenige Meter weiter hatten sich – nach den ersten Vertreibungen im Februar – endlich wieder Händler aus der Elfenbeinküste und Ghana getraut, ihre Waren anzubieten. „Wir akzeptieren sie, weil sie das verdiente Geld dazu nutzen, weiter nach Europa zu reisen“, sagte Baklouti noch letzte Woche, vor den Vertreibungen.

      Nun sind die Westafrikaner weg. In Bussen werden sie offenbar von der Staatsmacht an die libysche Grenze gefahren und im Niemandsland abgesetzt. Augenzeugen aus dem Grenzort Ben Guarden berichten von Müttern und Kindern, die bei 40 Grad im Schatten auf eine Weiterreisemöglichkeit warten.
      „Ich weiß nicht, wohin es geht“

      Im Zug von Sfax nach Tunis saßen am Donnerstag zahlreiche Menschen mit Schürfwunden. Tu­ne­sie­r:in­nen reichen den meist ohne ihre Habseligkeiten oder Geld fliehenden Menschen Wasserflaschen. Doch auf der Strecke, in der Stadt Mahdia, stoppte die Polizei den Zug und lud Mi­gran­t:in­nen in Busse. „Ich weiß nicht, wohin es geht“, so ein Ghanaer beim Einsteigen.

      Ein gemeinsamer Besuch von EU-Kommissionschefin Ursula von der Leyen, dem niederländischen Premier Frank Rutte und seiner italienischen Amtskollegin Giorgia Meloni Mitte Juni zeigte, was Europa von Tunesien erwartet: Die Küstenwache und Sicherheitskräfte sollen die in diesem Jahr stark gestiegene Zahl von Booten mit Migranten aus Tunesien eingrenzen, im Gegenzug könnte bald eine Milliarde Euro von Brüssel nach Tunis fließen.

      Meloni hoffte zudem darauf, westafrikanische Mi­gran­t:in­nen mit abgelehntem Asylantrag nach Tunesien zurückschicken zu können. Die blutige Vertreibung der Menschen aus Sfax dürfte Melonis Plan durchkreuzen – denn ein sicheres Drittland ist Tunesien damit nicht mehr.

      https://taz.de/Gewalt-gegen-Migrantinnen-in-Tunesien/!5942175

    • Tunisie : la chasse aux migrants irréguliers reprend son cours

      Un tribunal de la deuxième ville tunisienne de Sfax a indiqué mercredi que quatre Tunisiens ont été arrêtés et inculpés pour avoir hébergé des migrants illégaux, rapporte le média local « Tunisie Numérique ».

      Le porte-parole du tribunal de première instance de Sfax aurait indiqué que 33 migrants illégaux ont été arrêtés et quatre autres Tunisiens également détenus pour les avoir hébergés.

      Les migrants illégaux, a ajouté le tribunal, ont loué un bâtiment entier pour leur séjour avant de prendre la mer en direction des côtes sud de l’Europe. Les arrestations font suite aux instructions du président Kais Saied de renforcer l’ordre et de renforcer la loi dans la ville de Sfax qui a été un théâtre de tensions entre les migrants subsahariens et certains résidents tunisiens de la ville.

      La mêlée a éclaté en début de semaine et a entraîné la mort d’un Tunisien de 38 ans qui aurait été tué à l’arme blanche par trois Subsahariens. La police a arrêté des dizaines de personnes. 34 Subsahariens ont également été arrêtés pour entrer et séjour irrégulier en Tunisie. Le pays est utilisé comme transit par des milliers de migrants désireux d’atteindre les côtes méridionales de l’Europe.

      « 1.200 migrants subsahariens expulsés depuis le 28 juin »

      Depuis le 28 juin, la Tunisie a renvoyé vers les frontières avec la Libye et l’Algérie environ 1.200 migrants sans papiers venus d’Afrique subsaharienne. C’est ce qu’a révélé Moez Barkallah, député de Sfax, à l’agence “Tap”. Il a expliqué que les migrants étaient renvoyés par groupes de 200 et que quatre bus partaient chaque jour de Sfax pour les transporter. Il a aussi espéré “que trois à quatre mille migrants soient expulsés d’ici à la fin de la semaine”. Selon lui, “il y a environ 7.000 ressortissants d’Afrique subsaharienne qui vivent légalement en Tunisie, dont six mille sont des demandeurs d’asile et sept mille autres sont des migrants irréguliers”. Il a ajouté que plus de cent députés avaient signé une pétition pour demander au Premier ministre, Najla Bouden, de tenir une séance plénière pour expliquer la stratégie et la législation du gouvernement sur la question des migrants et la situation à Sfax.

      https://maroc-diplomatique.net/tunisie-la-chasse-aux-migrants-irreguliers-reprend-son-cours

    • #Interview with Ahlam Chemlali

      Sfax a veritable ’pressure cooker’ sparked by migration policy and political, socio-economic crises

      Racial tensions in the Tunisian coastal city of Sfax flared into violence targeting migrants from sub-Saharan Africa, dozens of whom were forcibly evicted from the city or fled, witnesses said Wednesday. Amid the disturbances late Tuesday, police detained some migrants and deported them as far as the Libyan border more than 300 kilometres (over 200 miles) away, according to a local rights group. The latest unrest started after the funeral of a 41-year-old Tunisian man who was stabbed to death Monday in an altercation between locals and migrants, which led to the arrests of three suspects from Cameroon. As tensions escalate considerably between exasperated Tunisians and African migrants seeking a better life, FRANCE 24 is joined by Ahlam Chemlali, Visiting Scholar at Yale University and PhD Fellow at the Danish Institute for International Studies (DIIS).

      https://www.france24.com/en/video/20230705-sfax-a-veritable-pressure-cooker-sparked-by-migration-policy-and-

    • #Achille_Mbembe on racism in #Tunisia.

      LA TUNISIE : LA HONTE

      Le traitement infligé aux Africains du sud du Sahara en Tunisie est criminel, et les autorités de ce pays doivent être tenus pour responsables de chacune des morts qui en découlera.

      Qu’il ne fasse l’objet d’aucune sanction ni de la part des gouvernements africains, ni des grandes institutions continentales est scandaleux.

      Maillon en haillons d’une machine dévorante et infernale mise en place par l’Europe, l’Etat tunisien participe cyniquement au projet, piloté par l’Europe, de transformation du continent africain en une colonie de damnés fermée à double tour sur elle-même.
      L’on prétend ainsi régler les deux épouvantails que sont l’immigration illégale et la bombe démographique que serait devenu le continent.

      Dans cette funeste course, elle rejoint la Libye et d’autres États maghrébins déterminés à se démarquer du reste du continent et à jouer le rôle de cordons sanitaires de l’Europe. Contre des miettes (un milliard d’euros pour la Tunisie), ils contribuent ainsi, à travers ces chasses punitives, à la cristallisation du nouveau régime global de gouvernement des migrations concocté par l’Europe. Mais elle se rapproche aussi, a maints égards, de l’Afrique du Sud. Championne de l’encampement et de la déportation des Africains, l’Afrique du sud n’est en effet pas en reste, elle qui est désormais gangrenée jusqu’aux plus hauts niveaux de l’Etat par l’esprit de xénophobie .

      L’urgence d’un consensus sur la régulation des mobilités intra-continentales n’a donc jamais été aussi criante. L’Afrique doit moderniser et mutualiser ses frontières internes. Au lieu de multiplier des camps, elle doit se transformer en un vaste espace de circulation pour ses gens. Plusieurs propositions concrètes existent. Il faut les mettre à l’œuvre si l’on veut qu’avant la fin de ce siècle émerge un nouveau régime spatial africain - celui-là qui garantit à tous un droit inconditionnel à la mobilité et empêche que des Africains soient traités comme des étrangers en Afrique.

      https://twitter.com/MedDhiaH/status/1677383506325020673

    • Human Rights Watch appelle la Tunisie à mettre fin aux « expulsions collectives » de migrants vers le désert

      Des centaines de Subsahariens se trouvent en situation très précaire dans une zone désertique dans le sud du pays, près de la frontière libyenne.

      L’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a exhorté vendredi 7 juin la Tunisie à mettre fin aux « expulsions collectives » de migrants africains vers une zone désertique près de la frontière libyenne.

      Des centaines de migrants d’originaire d’Afrique subsaharienne se trouvent en situation très précaire dans une zone désertique dans le sud de la Tunisie, après avoir été chassés ces derniers jours de la ville de Sfax (centre-est) sur fond de vives tensions avec la population locale qui réclamait leur départ, selon des témoignages recueillis par l’AFP.

      Un déferlement de violence s’est abattu mardi et mercredi sur ces migrants après que l’un d’eux a tué un habitant de la ville lors d’une rixe. « Les forces de sécurité tunisiennes ont expulsé collectivement plusieurs centaines de migrants et demandeurs d’asile africains noirs, dont des enfants et des femmes enceintes, depuis le 2 juillet 2023 vers une zone tampon éloignée et militarisée à la frontière entre la Tunisie et la Libye », a déclaré HRW dans un communiqué.
      Un discours de plus en plus xénophobe

      « De nombreuses personnes ont rapporté des violences de la part des autorités lors de leur arrestation ou de leur expulsion », a ajouté l’ONG. Elle a appelé le gouvernement tunisien à « mettre fin aux expulsions collectives et permettre d’urgence l’accès humanitaire » à ces migrants qui ne disposent que « de peu de nourriture et d’aucune assistance médicale », a déclaré dans le communiqué Lauren Seibert, chercheuse sur les droits des réfugiés à HRW.

      Des migrants interrogés par l’ONG ont affirmé que « plusieurs personnes étaient mortes ou avaient été tuées dans la zone frontalière entre le 2 et le 5 juillet, dont certaines auraient été abattues ou battues par l’armée tunisienne ou la garde nationale », selon le communiqué de HRW, qui précise toutefois ne pas être en mesure de confirmer ces allégations faute d’accès à la zone.

      HRW a appelé la Tunisie à « enquêter sur les forces de sécurité impliquées dans les abus et à les traduire en justice ». « Les migrants africains et les demandeurs d’asile, y compris des enfants, sont désespérés de sortir de la zone frontalière dangereuse et de trouver de la nourriture, des soins médicaux et la sécurité », a ajouté Mme Seibert : « Il n’y a pas de temps à perdre ».

      Un discours de plus en plus ouvertement xénophobe à l’égard de ces migrants s’est répandu depuis que le président tunisien, Kaïs Saïed, a pourfendu en février l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/07/human-rights-watch-appelle-la-tunisie-a-mettre-fin-aux-expulsions-collective

    • Tunisia expulsions: Refugees and migrants stuck on Libyan border

      Twelve hundred migrants including pregnant women and 29 children are stranded there with little food, water or shelter.
      All were rounded up in Tunisia and bussed to the border, but Libyan border guards are refusing to let them in.
      The foreign ministers of both countries have discussed what they call the ‘irregular migration’.
      Human Rights Watch accuses Tunisia of violating international law by ‘collective expulsions’ of black migrants mostly from sub-Saharan Africa.
      And says they need immediate humanitarian aid.

      Al Jazeera’s Malik Traina joins us live from the city of Zuwara, about 30 kilometres from the Libyan border with Tunisia for the latest updates.
      And Amine Snoussi is a journalist and political analyst and joins us from Tunis for his analysis.

      https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=whUfQV2Yt90&feature=youtu.be

    • Support Sub-Saharan African in Tunisia

      We are raising a fund to support sub-Saharan migrant and refugees in Tunisia after the violent attacks and the discrimination they faced in Sfax( south of Tunisia).

      They have been chased from their houses, they lost their jobs and had to move to another city. Also, some of them are injured and need medical care (More details in the video).

      We are collecting funds to ensure that the most vulnerable persons can have a roof, food and the bare minimum of a safety and dignity.

      Thank you !

      https://www.gofundme.com/f/support-subsaharan-african-in-tunisia

      #donation

    • Growing tensions in Sfax sparked by Tunisian govt’s inflammatory rhetoric targeting African migrants

      Racial tensions in the Tunisian coastal city of Sfax flared into violence targeting migrants from sub-Saharan Africa, dozens of whom were forcibly evicted from the city or fled. Amid the disturbances late Tuesday, police detained some migrants and deported them as far as the Libyan border more than 300 kilometres (over 200 miles) away, according to a local rights group. For in-depth analysis and a deeper perspective on the unfolding unrest gripping Tunisia’s financial hub and port city, FRANCE 24’s Genie Godula is joined by Katleen Maes. Director Human Mobility Hub Norwegian Refugee Council.

      https://www.youtube.com/watch?v=xJzrYeqb-tA

    • jeudi, 06 juillet 2023

      Stop à la chasse aux migrant.e.s en Tunisie et aux expulsions vers les frontières ! Aide et évacuation pour les personnes expulsées vers le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne !

      Alarme Phone Sahara dénonce fortement les attaques racistes, la chasse aux migrant.e.s et les expulsions massives aux frontières de la Libye et d’Algérie qui se sont intensifiés en Tunisie depuis fin juin 2023.

      Dans la ville portuaire de Sfax, la violence raciste contre les migrant.e.s subsaharien.ne.s s’est intensifiée après l’arrestation de plusieurs personnes accusées d’avoir tué un homme tunisien lors d’une altercation. Selon de nombreux rapports, cet acte a été l’occasion pour des groupes de la population et la police de s’en prendre à grande échelle aux personnes Noires. Les personnes concernées racontent qu’elles ont été brutalement battues et attaquées à coups de pierres et que des groupes d’agresseurs ont pénétré violemment jusque dans les logements de migrant.e.s et ont même violé des femmes et des jeunes filles. Plusieurs centaines de personnes ont fui la ville en train en direction de Tunis et des centaines d’autres ont été arrêtées pour être expulsées.

      Cependant, les arrestations massives et les expulsions massives de Sfax, ainsi que de petites localités jusqu’aux environs de Tunis, ont commencé déjà avant la mort violente de l’homme tunisien :

      Selon la déclaration d’un député de Sfax, la Tunisie a renvoyé l’Algérie environ 1.200 migrants sans papiers vers les frontières avec la Libye et l’Algérie entre le 28 Juin et le 6 Juillet 2023. Il a expliqué que les migrant.e.s étaient expulsé.e.s par groupes de 200 personnes et que quatre bus partaient chaque jour de Sfax pour les transporter. Il avait aussi espéré “que trois à quatre mille migrants soient expulsés d’ici à la fin de la semaine”.

      Des centaines de personnes piégé.e.s dans le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne

      ©APNEWS - photo prise par un migrant ivoirien agé 29 ans

      Les rapports d’un groupe d’environ 600 personnes qui se sont adressées par téléphone portable aux médias et institutions internationaux pour demander de l’aide après avoir été expulsées vers une plage située dans le no man’s land entre les frontières tunisienne et libyenne sont particulièrement alarmants. Ils sont coincés sans accès à l’eau et à la nourriture parce que les forces de sécurité tunisiennes ne les laissent pas partir et que les forces libyennes, de leur côté, ne laissent pas passer les gens. Même des personnes humanitaires extérieurs qui tentent d’apporter de l’eau et de la nourriture n’ont pas été autorisés à passer auprès des personnes. Selon les témoignages des personnes concernées, certaines ont commencé à boire de l’eau de mer par désespoir. Par ailleurs, des témoignages non confirmés à ce jour indiquent que deux personnes soient déjà décédées sur la plage du no man’s land.

      ©Les Observateurs, France 24 - Vidéo transmise par Adama (pseudonyme).

      La politique raciste en Tunisie et l’externalisation des frontières Européennes

      Les chasses aux migrant.e.s et les expulsions massives en Tunisie sont la conséquence directe d’une politique et d’une ambiance racistes, alimentées entre autres par le président tunisien Kais Saied depuis février 2023. Mais ils sont également la conséquence directe de l’externalisation du régime frontalier des Etats de l’UE, qui exigent de l’Etat tunisien qu’il joue le rôle de gardien des portes de l’Europe et empêche à tout prix les migrant.e.s de passage ainsi que les citoyen.ne.s tunisien.ne.s d’entrer en Europe.

      Ainsi, les accords entre l’UE et la Tunisie sur le contrôle migratoire contribuent directement à l’escalade du racisme, présent également dans la société tunisienne, et signalent à l’État tunisien qu’il est souhaitable de renvoyer des milliers de personnes vers les frontières et le no man’s land.

      Enfin, nous tenons à rappeler que la chasse aux migrant.e.s et aux réfugié.e.s, encouragée par le régime frontalier européen, et les expulsions massives de personnes vers les frontières et le désert ne sont pas des problèmes exclusivement tunisiens, mais concernent également, sous des formes spécifiques, le Maroc, l’Algérie et la Libye.

      Alarme Phone Sahara demande :

      Arrêt immédiat de la chasse aux migrant.e.s, de la violence raciste et des expulsions massives en Tunisie !

      Aide et évacuation immédiate pour les personnes expulsées aux frontières tuniso-algérienne et tuniso-libyenne, surtout pour les centaines de personnes piégées dans le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne !

      Diffusez les appels, les rapports et les témoignages des personnes concernées de la chasse aux migrant.e.s et des expulsions massives en Tunisie largement dans le publique internationale !

      Rapports d’actualité sur les événements en Tunisie :

      https://maroc-diplomatique.net/tunisie-la-chasse-aux-migrants-irreguliers-reprend-son-cours

      https://apnews.com/article/migrants-tunisia-africa-europe-7186b742643a77e5b17376c7db7dac60

      Rapport de la situation alarmante des centaines de personnes piégées dans le no man’s land à la frontière tuniso-libyenne :

      https://observers.france24.com/fr/afrique/20230706-tunisie-libye-expulsion-video-sfax

      Rapports sur les personnes qui fuirent la ville de Sfax suite aux attaques racistes :

      https://youtu.be/RSAzYaqkSbs

      https://youtu.be/jeEZ7-Zrj1A

      Vidéo d’arrestation violente de migrant.e.s à Sfax :

      https://twitter.com/nissssim/status/1676328508098768897

      Rapports par refugees in Tunisia sur twitter :

      https://twitter.com/refugeestunisia/status/1676563378196692992?s=12&t=7ooqNDUWXAo1yw4XzaJbkQ

      https://twitter.com/RefugeesTunisia/status/1676213810640609280?t=RnEDkXhIwRBk_R_AGNelyw&s=09

      https://alarmephonesahara.info/fr/blog/posts/stop-a-la-chasse-aux-migrant-e-s-en-tunisie-et-aux-expulsions-ve

      #APS #Sfax

    • Flüchtende an der Grenze zu Libyen: Tunesien deportiert Migranten

      1.200 Menschen harren in einer militärischen Sperrzone aus. Tunesiens Präsident Saied weist Kritik zurück. Hilfsorganisationen sind alarmiert.

      SFAX taz | In einer militärischen Sperrzone zwischen der tunesischen und libyschen Grenze warten mehr als 1.200 Migranten seit Tagen verzweifelt auf Hilfe. Sie waren während der aktuellen Welle von Übergriffen in der tunesischen Hafenstadt Sfax aus ihren Wohnungen vertrieben worden. In Gruppen von bis zu 50 Angreifern waren tunesische Jugendliche durch die Straßen der Stadt gezogen. Sie nahmen den aus West- und Zentralafrika kommenden Menschen Telefone, Geld und Dokumente ab.

      Seit letztem Mittwoch werden die Mi­gran­ten in Bussen an die libysche sowie an die algerische Grenze gefahren. Nach Angaben des aus Sfax stammenden Parlamentsabgeordneten Moez Barkallah schicken die Behörden täglich mehrere Gruppen in das Niemandsland an der libyschen Grenze beim Grenzübergang Ras Jadir.

      Viele der nach Sfax gekommenen Menschen waren zuvor aus Libyen geflohen oder von Schleppern aus Algerien in den tunesischen Grenzort Kasserine gebracht worden. Mit dem Transport der Mi­gran­ten imitiert Tunesien nun die von den EU-Innenministern aktuell angestrebte europäische Asylpolitik: Zukünftig soll es demnach möglich sein, abgelehnte Asylbewerber aus einem EU-Mitgliedsstaat in das Land zu schicken, aus dem sie eingereist waren, auch wenn sie nicht von dort stammen.

      Das Vorgehen Tunesiens, die Menschen in der Wüste auszusetzen, hat offenbar schon zum Tod mehrerer Menschen geführt. Mi­gran­ten in Tunesien stehen mit der täglich größer werdenden Gruppe an der Grenze zu Libyen in Kontakt. Sie berichteten von mindestens acht Todesfällen aufgrund von Dehydrierung und Schwäche. Einem Reporter von Al Jazeera gelang es, in das Sperrgebiet zu gelangen und mit den Gestrandeten zu sprechen. Bis auf die libyschen Grenzbeamten hätte ihnen niemand Wasser oder Lebensmittel gebracht, berichtet der Reporter Malik Traina.

      Temperaturen über 40 Grad

      Die Gruppe harrt am Strand aus und wird von tunesischen und libyschen Beamten an der Weiterreise in die libysche Hauptstadt Tripolis oder der Rückkehr nach Sfax gehindert. Libysche Grenzbeamte berichteten der taz von heftigem Streit mit den tunesischen Kollegen. Man beherberge mehrere Hunderttausend Mi­gran­ten und sei bisher nie auf die Idee gekommen, diese ohne Vorankündigung nach Tunesien zu schicken.

      Der Reporter Traina und Mi­gran­ten, die mit der Gruppe in Kontakt stehen, appellieren an Hilfsorganisationen, der Gruppe so schnell wie möglich Hilfe zukommen zu lassen. Derzeit herrschen in dem Gebiet Temperaturen von über 40 Grad Celsius. Human Rights Watch forderte Tunesien auf, „dringend humanitären Zugang“ zu den Betroffenen zu ermöglichen, die „wenig Nahrung und keine medizinische Hilfe“ hätten.

      Tunesiens Präsident Kais Saied wies Kritik am Samstagabend zurück. „Diese Migranten werden menschlich behandelt, ausgehend von unseren Werten und Charakterzügen“, sagte Saied. Dieses Verhalten stünde im Gegensatz „zu dem, was koloniale Kreise und ihre Agenten verbreiten“. Mit Blick auf die Migranten sagte er: „Tunesien ist keine möblierte Wohnung zum Verkauf oder zur Miete.“

      Bislang völlig unklar ist, warum die tunesischen Behörden die Menschen ohne Absprache mit Hilfsorganisationen deportieren. In Sfax trauen sich nach dem Abflauen der jüngsten Welle der Gewalt gegen Migranten einige nun wieder auf die Straße. Am Freitag forderten mehrere Hundert Menschen mit selbst gemalten Plakaten, ein Ende der Übergriffe und in ihre Heimat ausgeflogen zu werden.

      Hassan Gierdo aus Guinea zeigt auf eine offene Wunde an seinem Unterschenkel. „Jemand hat mit einem Knüppel auf mich eingeschlagen, als ich bereits zusammen mit einem Dutzend anderer zusammengetriebener Menschen auf dem Boden lag. Ich habe kein Geld für einen Arzt und öffentliche Krankenhäuser behandeln uns nicht“, sagt der 24-Jährige. „Man will es uns unmöglich machen, in Tunesien zu bleiben, auch wenn das unser Leben in Gefahr bringt“, glaubt Gierdo.

      https://taz.de/Fluechtende-an-der-Grenze-zu-Libyen/!5943278

    • Tunisia moves hundreds of migrants from desolate border area

      https://www.reuters.com/resizer/RR32b6PLI-TKquPsj8UVRVpNL4k=/960x0/filters:quality(80)/cloudfront-us-east-2.images.arcpublishing.com/reuters/QW3G66MGQRJSLMOK7OGLAOYGHE.jpg

      TUNIS, July 11 (Reuters) - Tunisia has moved hundreds of migrants to shelters in two towns, a local rights group said on Tuesday, after criticism of conditions in a desolate Sahara military area on the border with Libya, where the government transferred them last week.

      Struggling with high numbers of mainly sub-Saharan African migrants seeking to leave the north African country for Europe, President Kais Saied has responded with measures local and international rights groups say are endangering lives.

      “Hundreds of people who were on the Libyan border were transferred finally to shelter centres in Medenine and Tataouine towns after difficult times they spent there in the intense heat”, Ramadan Ben Omar, an official at the non-governmental Tunisian Forum for Economic and Social Rights, told Reuters.

      The interior ministry did not respond to a request for comment.

      The government moved the migrants to the site at the Libyan border following an outbreak of violence in the coastal city of Sfax earlier in July, rights groups said, where travellers and residents clashed.

      The disturbances between migrants and residents in Sfax lasted a week and one Tunisian was killed. Residents complained of disorderly behaviour by migrants and migrants complained of racist harassment.

      Thousands of undocumented migrants have flocked to Sfax in recent months with the goal of setting off for Europe in boats run by human traffickers, leading to an unprecedented migration crisis for Tunisia.

      While overall irregular migration to Europe is up about 12% this year, it more than doubled in the central Mediterranean region, according to data from Europe’s border agency in May.

      The sharp rise in attempted crossings from Tunisia is partly attributable to a crackdown ordered by Saied on migrants from sub-Saharan Africa living in the country illegally.

      Earlier this year, Saied claimed a conspiracy to change Tunisia’s racial makeup. His statement was followed by reports of racist attacks, and by rising numbers of Black Africans resident in Tunisia seeking to leave for Europe.

      Tunisia is now under pressure from Europe to stop migrants departing from its coasts. European countries are considering a package of financial support to help the economy and to deal with migration.

      https://www.reuters.com/world/africa/tunisia-moves-hundreds-migrants-desolate-border-area-2023-07-11

    • A Ellouza, port de pêche tunisien, la mort, l’errance et les retours contraints des migrants qui rêvent d’Europe

      Ce village situé au nord de Sfax n ?est qu ?à 150 km de Lampedusa. Un point de départ à haut risque pour les migrants subsahariens qui tentent de rallier l ?Europe. Dimanche, une nouvelle embarcation a fait naufrage au large des côtes tunisiennes ; une personne a été tuée et une dizaine d ?autres sont portées disparues.

      Monia Ben Hamadi (Ellouza (Tunisie), envoyée spéciale) | Publié le 10/07/2023

      Après cinq heures de mer, Yannick pose finalement pied sur la terre ferme. Mais du mauvais côté de la Méditerranée. Ce Camerounais de 30 ans, avec des dizaines d ?autres migrants subsahariens, vient, jeudi 6 juillet, d ?être intercepté par les garde-côtes tunisiens au large d ?Ellouza, petit village de pêcheurs à 40 km au nord de Sfax. Envolés les 2 500 dinars (800 euros) que lui a coûtés la traversée vers Lampedusa (Italie).

      Sur la plage, une unité de la garde nationale est déjà en poste pour les accueillir. Les agents tentent de contenir les quelques villageois, curieux, venus assister au débarquement. Hommes, femmes, enfants et nourrissons sont ainsi contraints de quitter leur bateau de fortune, devant des spectateurs amusés ? ou au moins habitués ? et face à une police sur les nerfs. Un gendarme, tendu, prend son téléphone pour demander des renforts. « Vous nous laissez seuls, personne n ?est arrivé », reproche-t-il à son interlocuteur. « C ?est tous les jours comme ça, plusieurs fois par jour », maugrée-t-il en raccrochant.

      Les uns après les autres, les migrants quittent le bateau. « Venez ici. Asseyez-vous. Ne bougez pas », crient les agents des forces de l ?ordre qui retirent le moteur de l ?embarcation de métal et éloignent les bidons de kérosène prévus pour assurer la traversée d ?environ 150 km qui séparent Ellouza de Lampedusa. Migrants subsahariens, villageois tunisiens et agents de la garde nationale se regardent en chien de faïence. Dans l ?eau, le petit bateau des garde-côtes qui a escorté les migrants surveille l ?opération. La présence inattendue de journalistes sur place ne fait qu ?augmenter la tension. Yannick, accompagné de son frère cadet, s ?inquiète. « Est-ce qu ?ils vont nous emmener dans le désert, ne les laissez pas nous emmener », supplie-t-il.

      Violents affrontements

      Depuis une semaine, des centaines de migrants subsahariens ont été chassés de Sfax vers une zone tampon désertique bordant la mer, près du poste frontière avec la Libye de Ras Jdir. D ?autres ont été expulsés à la frontière algérienne. Ces opérations font suite aux journées d ?extrême tension qui ont suivi la mort d ?un Tunisien, lundi 3 juillet, tué dans une rixe avec des migrants subsahariens, selon le porte-parole du parquet de Sfax.

      Trois hommes, de nationalité camerounaise, d ?après les autorités, ont été arrêtés. Dans la foulée, des quartiers de Sfax ont été le théâtre de violents affrontements. Des Tunisiens se sont regroupés pour s ?attaquer aux migrants et les déloger de leur habitation. Yannick et son petit frère faisaient partie des expulsés. Les deux hommes ont fui la ville au milieu de la nuit, parcourant des dizaines de kilomètres à pied pour se réfugier dans la « brousse », près d ?Ellouza.

      La région de Sfax est depuis devenue le théâtre d ?un étrange ballet. Toute la journée et toute la nuit, dans l ?obscurité totale, des groupes de migrants subsahariens errent sur les routes communales entourées de champs d ?oliviers et de buissons. « A chaque fois, quelques personnes étaient chargées des courses, de l ?eau et un peu de nourriture. Il fallait transporter le tout à pied sur plusieurs kilomètres », raconte Yannick. Lui et son petit frère de 19 ans ont dormi deux nuits dehors, avant que leur grande s ?ur, qui a réussi à rejoindre la France des années auparavant, ne leur paie leur traversée, prévue le 6 juillet à midi.

      « Commerçants de la mort »

      Ce jour-là, près du port d ?Ellouza, Hamza, 60 ans, repeignait son petit bateau en bois bleu et blanc. Ce pêcheur expérimenté ne cache pas son émotion face au drame dont son village est le théâtre. Lui-même a dû s ?improviser pêcheur de cadavres depuis quelque temps. Des corps sans vie se coincent parfois dans ses filets. « Une fois, j ?ai trouvé la moitié du corps d ?une femme mais elle était dans un état de décomposition tel que je n ?ai pas trouvé par où la tenir. Je l ?ai laissée là. Je n ?ai pas pu dormir pendant des jours », dit-il, la voix tremblante.

      Dimanche 9 juillet, une nouvelle embarcation a fait naufrage au large de cette région : une personne est morte et une dizaine d ?autres sont portées disparues. En plus des cadavres, les épaves des bateaux métalliques qui servent à la traversée des migrants déchirent souvent les filets des pêcheurs. « Je n ?ai pas les moyens de racheter des filets tous les mois », regrette Hamza.

      Le long de la côte autour d ?Ellouza, les bateaux métalliques échoués et rongés par la rouille sont innombrables. Ces bateaux, de « très mauvaise qualité » selon le pêcheur, sont construits en quantités importantes et coûtent moins cher que ceux en bois, les pneumatiques ou les barques en plastique qui servaient auparavant à la traversée. « Ce sont des commerçants de la mort », accuse Hamza en pointant aussi bien les passeurs que les politiques migratoires européennes et les autorités tunisiennes.

      « Je retenterai ma chance »

      La Commission européenne a annoncé en juin le déblocage de 105 millions d ?euros « pour lutter contre les passeurs [et] investir dans le contrôle maritime des frontières par les Tunisiens », sans compter la coopération bilatérale venant de Paris ou Rome. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, durant le premier semestre, près de 30 000 migrants sont arrivés à Lampedusa en provenance de Tunisie.

      Sur les rochers recouverts d ?algues, des centaines de pneus de voiture, servant à amarrer les navires, jonchent la côte. Depuis la falaise, on aperçoit le corps en début de décomposition d ?un migrant. Un autre à quelques mètres. Et puis un autre encore, en contrebas, devenu squelette. Personne n ?a cherché à les enterrer, ni à savoir qui ils étaient. Ils font partie des « disparus » en mer. Des chiens rôdent. Le paysage est aussi paradisiaque qu ?infernal.

      Débarqué vers 17 heures, Yannick sera finalement relâché sur la plage avec son groupe. « C ?est grâce à vous, si vous n ?étiez pas restés, ils nous auraient embarqués et emmenés à la frontière », assure-t-il. Le soir même, avec son frère, ils ont parcouru à pied les dizaines de kilomètres qui séparent Ellouza de Sfax. Cette fois dans l ?autre sens. Après être arrivé à la gare ferroviaire à 3 heures du matin, Yannick a convaincu un vieil homme de leur acheter des tickets pour Tunis.

      Ils sont finalement arrivés sains et saufs dans la capitale. « Il faut que je trouve du travail mais la situation est plus acceptable ici », dit-il. Malgré cette expérience, Yannick est toujours convaincu qu ?un avenir meilleur l ?attend de l ?autre côté de la Méditerranée. « Quand j ?aurai l ?argent, je retenterai ma chance, promet-il. Retourner au pays n ?est pas une option. »

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/10/a-ellouza-port-de-peche-tunisien-la-mort-l-errance-et-les-retours-contraints

    • Sfax, triste reflet d’une impasse politique entre Tunis et l’Europe – Jeune Afrique

      Par Frida Dahmani
      8–10 Minuten

      En l’absence de réponse gouvernementale satisfaisante et de révision des politiques publiques, la pression migratoire à Sfax (Centre Est) déclenche une crise qui s’étend à tout le pays, ce que nul n’avait anticipé malgré l’arrivée, ces derniers mois, d’un nombre important de migrants irréguliers dans la région.

      L’assassinat d’un Tunisien par des Subsahariens, le 4 juillet, a ravivé les braises du ressentiment des habitants de la ville, d’ordinaire laborieuse et calme, qui est aussi le second pôle économique du pays vers lequel convergent toutes les routes du sud. Ici, on se trouve à seulement 200 kilomètres de Lampedusa (Italie). Près de 25 000 migrants y auraient trouvé emploi et logement, le plus souvent dans des conditions précaires, en attendant de tenter le voyage vers l’eldorado européen.

      Les propos tenus en février 2021 par le président Kaïs Saïed ont stigmatisé la communauté subsaharienne et déclenché un déferlement de haine raciale. Depuis, malgré quelques tentatives de rapatriement vers leur pays d’origine, le nombre de candidats à la migration n’a cessé d’augmenter, mettant l’agglomération de Sfax en difficulté. La société civile a bien tenté d’alerté sur les risques liés au phénomène, mais il semble que personne n’avait évalué les dangers ni compris les risques de débordements ou d’implosion.
      À LireEn Tunisie, des ONG dénoncent un « discours haineux » contre les migrants africains

      Comme souvent, c’est sur les réseaux sociaux que le déchaînement est le plus violent, certains appelant sans équivoque les citoyens à « partir à la reconquête de leur territoire », tout en fustigeant l’inaction supposée de l’État. L’escalade de violence de ces derniers jours n’a fait qu’ajouter à la confusion, en l’absence d’une réelle communication des autorités à même de désamorcer la désinformation qui prévaut. Entre esquive, non-dits et omerta, quelle est la réalité de la crise migratoire ?
      Une position intenable

      Prise en tenailles entre une Europe qui souhaite qu’elle devienne son garde-frontières, une partie de sa propre population qui aspire à migrer et un flux de ressortissants subsahariens difficile à contenir, la Tunisie peine à trouver un cap sur la question migratoire. La levée des visas avec certains pays africains depuis 2015 a facilité l’accès au territoire tunisien, avec des dépassements de séjour incontrôlables.

      Le conflit libyen a aussi contribué à faire du pays l’une des voies migratoires africaines les plus logiques pour gagner le nord, ce qui, historiquement, correspond au parcours de la traite négrière du XVIIIe siècle. Les esclavagistes d’hier ont cédé la place à un réseau de complicités mafieuses entre passeurs et relais qui tiennent les rênes de la migration irrégulière en plus d’autres trafics.

      L’accord avec l’Union européenne

      Les visites de hauts responsables européens se sont multipliées ces dernières semaines à Tunis, tant Bruxelles semble vouloir faire du pays un allié privilégié. Ou, comme le résume avec agacement le président Kaïs Saïed, l’un de ses « garde-frontières ». Mais au-delà de l’aide financière et des appuis budgétaires annoncés par l’UE, le contenu de l’accord que les Européens tentent de négocier reste un secret bien gardé.

      Qui discute, de quoi et avec qui ? Nul ne le sait : Olivier Várhelyi, Commissaire européen à la Politique de Voisinage et à l’Élargissement, a reporté par deux fois un déplacement prévu à Tunis depuis le 12 juin. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, a, elle, annulé une visite prévue le 6 juillet. Il semble que Tunis renâcle à accepter les conditions de l’UE et souhaite percevoir des dédommagements plus conséquents que ceux qui lui sont proposés en contrepartie du renvoi vers son sol de migrants irréguliers, supposés être arrivés en Italie depuis la Tunisie.

      La réalité de la migration

      Pour une partie des responsables européens, Italiens en tête, la Tunisie est un sujet de préoccupation prioritaire car elle est considérée comme l’un des points de départ privilégiés des migrants africains (Tunisiens compris) souhaitant passer clandestinement en Europe. Pourtant, les chiffres fournis par le département italien de la sécurité publique racontent une histoire légèrement différente : du 1er janvier au 7 avril 2023, 28 886 migrants ont atteint les côtes italiennes. Parmi eux, 16 637 arrivaient de Libye, 12 000 de Tunisie. Pour ce qui est des nationalités d’origine, on dénombrait 5 084 Ivoiriens, 3 921 Guinéens, 2 778 Pakistanais, 2 085 Bengalais, 2 051 Égyptiens, 1 462 Camerounais, 1 164 Syriens, 990 Maliens, 884 Burkinabé. Et 2 110 Tunisiens.

      La composition de ce contingent interroge dans la mesure où, contrairement à ce que les autorités italiennes laissent entendre, le flux des Maghrébins est loin d’être le plus important. L’Italie et l’UE persistent pourtant à mettre la pression sur la Tunisie alors que la Libye, d’où les départs sont bien plus nombreux, ne fait pas l’objet des mêmes avertissements. Il faut dire qu’à la différence de la Tunisie, la Libye est un important fournisseur d’hydrocarbures pour l’Italie. Par ailleurs, l’UE et Rome n’interpellent pas non plus les pays d’origine des migrants. Dans les relations diplomatiques entre Abidjan ou Conakry et Rome, la migration est loin de figurer en tête de l’ordre du jour.

      Une avalanche de fausses informations

      En l’absence de réelles précisions sur la crise qui frappe Sfax, les fausses informations comblent les vides. On peut ainsi lire que, pour diminuer de la pression sur la ville, les autorités auraient décidé de répartir les migrants dans différents gouvernorats du pays. Une rumeur que rien ne confirme. Au contraire, certains migrants qui ont tenté de quitter Sfax pour Tunis, et d’autres qui ont été arrêtés par les forces de l’ordre, ont été conduits par bus aux frontières libyenne et algérienne.

      Des internautes accusent l’Algérie de vouloir déstabiliser la Tunisie en favorisant le passage en masse de migrants depuis son territoire, photos de Subsahariens regroupés dans des bus à l’appui. Vérification faite, il s’agit d’images bien plus anciennes prises dans une zone proche du Mali.

      Les manquements de la Tunisie

      En 2011 déjà, le conflit libyen avait entrainé un flux migratoire sans précédent vers la Tunisie. Avec près d’un million de personnes, les capacités d’accueil avaient été mises à rude épreuve. Pourtant le pays avait su, avec l’appui d’organismes internationaux, s’organiser pour gérer cette situation sans précédent. Hélas, il n’a pas mis à profit les enseignements de cette expérience pour mettre à jour un corpus juridique obsolète, dans lequel ni le statut de réfugiés ni celui de demandeur d’asile n’est clairement défini et encadré.

      À ce flou juridique vient s’ajouter le fait que la Tunisie de 2023, frappée par une crise économique sévère et des difficultés à lever des financements sur la scène internationale, peine à gérer les migrants irréguliers et n’a aucune opportunité d’insertion à leur offrir. Suite à la crise provoquée, au printemps, par ses propos sur les migrants subsahariens, le président Saïed avait appelé à l’application de la loi. Mais depuis, aucune communication officielle n’a été faite pour expliquer aux personnes concernées les conditions dans lesquelles elles peuvent demander leur régularisation, ou les délais à respecter.

      Sans aide internationale, la situation paraît aujourd’hui inextricable. Et laisse la place à un discours populiste et souverainiste dans lequel il ne saurait être question de solutions.

      https://www.jeuneafrique.com/1461227/politique/sfax-triste-reflet-dune-impasse-politique-entre-tunis-et-leurope

    • En Algérie, l’errance des migrants subsahariens menacés d’expulsion

      Ni le rejet violent dont ils sont victimes en Tunisie ni le racisme qu’ils subissent de la part des Algériens ne les dissuadent de transiter par le pays pour rallier l’Europe.

      Assis au milieu d’un amas de tissus, le visage d’Osman Issa brille de sueur. Un ventilateur rafraîchit à peine son atelier de 8 mètres carrés en cette journée d’été étouffante du mois de juillet. De sa table de couture, un karakou (tenue algéroise traditionnelle) au-dessus de la tête, Osman se remémore sa traversée du désert pour venir en Algérie voilà vingt-six ans. « J’ai décidé de quitter le Niger sous les encouragements de mon frère qui avait fait la traversée avant moi », raconte-t-il dans un dialecte algérien presque parfait. A son arrivée en 1997, Osman, brodeur de qualité, s’était lancé avec un certain succès dans le commerce de tenues traditionnelles. Désormais, il possède cet atelier de couture dans un quartier populaire d’Alger.

      Alors que le débat sur la place des migrants subsahariens dans les pays nord-africains a été relancé par les événements en Tunisie et les opérations de refoulement à la frontière des autorités algériennes, lui affirme avoir trouvé sa place. « En trois décennies, je n’ai pas été victime d’un acte raciste qui m’a fait regretter d’être venu », promet-il. Comme la plupart des migrants subsahariens, Osman ne considérait pas l’Algérie comme un point d’ancrage, mais un lieu de transit vers l’Europe. « J’ai tenté de traverser à trois reprises, mais j’ai échoué. » Désormais marié à une Algérienne et père de trois enfants, il bénéficie d’une carte de résidence et n’envisage plus de partir vers l’Europe ou de rentrer au Niger, sauf pour les visites familiales.

      « J’avoue qu’il m’a été très difficile de régulariser ma situation, même après mon mariage. Je me compare souvent à mon frère qui est parti en Belgique bien après moi. Il a déjà sa nationalité. Moi, je sais que je ne l’aurai pas. La nationalité algérienne ? Il ne faut pas demander l’impossible », reconnaît-il, sans nier le racisme ambiant. Quand il n’en est pas témoin lui-même, des récits lui arrivent des migrants qu’il emploie : « Ils ont pour but de partir en Europe. Les passeurs demandent jusqu’à 3 000 euros. Ce qui représente trois ans de travail acharné pour un migrant. D’autres préfèrent rentrer dans leur pays avec cette somme et tenter le visa pour l’Europe. Dans les deux cas, cet argent ne peut être amassé qu’en Algérie. C’est ici qu’il y a du travail. »
      « Pour l’amour de Dieu ! »

      A la sortie de l’atelier d’Osman, le wagon climatisé du tramway offre une échappatoire à la canicule. « Une aumône pour l’amour de Dieu ! », supplie une jeune migrante subsaharienne depuis le fond du train. Alors que l’enfant fraie son chemin, certains passagers piochent dans leurs poches pour lui tendre quelques sous, d’autres ne masquent pas leur exaspération. La scène fait désormais partie du quotidien algérois. Les migrants sont d’ailleurs désormais qualifiés par les locaux de sadaka (aumône).

      A Alger, la vie des migrants subsahariens n’a pas été perturbée par les événements récents en Tunisie. Depuis le 3 juillet, après la mort à Sfax d’un Tunisien dans une bagarre avec des migrants, des autochtones ont fait la chasse aux Subsahariens et les autorités en ont expulsé par centaines de la ville où le drame a eu lieu. Même ceux en situation régulière ne sont pas épargnés. Depuis plusieurs semaines, de nombreux Sfaxiens manifestaient contre l’augmentation du nombre de candidats à l’exil vers l’Europe arrivés d’Algérie.

      Ceux-ci franchissaient majoritairement la frontière au niveau de la région montagneuse de Kasserine, dans le centre ouest de la Tunisie. Un trajet périlleux : neuf migrants y ont perdu la vie à la mi-mai, « morts de soif et de froid », selon la justice tunisienne.

      C’est dans cette même zone que 150 à 200 personnes ont été refoulées par les autorités tunisiennes, selon les estimations de Human Rights Watch (HRW), en plus des 500 à 700 migrants abandonnés dans la zone frontalière avec la Libye. « Ce sont des estimations que nous avons établies après être entrés en contact avec les migrants et après avoir identifié leur localisation, explique Salsabil Chellali, la directrice de HRW pour la Tunisie. Les migrants expulsés du côté algérien se sont dispersés après avoir été contraints à marcher pendant plusieurs kilomètres. »
      « Propos racistes »

      Ces groupes de migrants comptent des enfants et des femmes enceintes. L’une d’elles a accouché aux portes de l’Algérie, comme en atteste une vidéo reçue par Le Monde. D’après HRW, un groupe de migrants, refoulés à la frontière libyenne, a été secouru et pris en charge dans des villes du sud tunisien. D’autres, aux frontières libyennes et algériennes, errent encore dans le désert, attendant aide et assistance.

      Les propos du président tunisien Kaïs Saïed en février, dénonçant des « hordes de migrants clandestins », source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables », ont eu un effet désinhibant, notamment sur des influenceurs et des artistes populaires en Algérie. La
      chanteuse de raï Cheba Warda a ainsi dit soutenir le plan d’expulsion du président Tebboune alors qu’aucun discours n’avait été tenu par ce dernier.

      En juin, l’influenceuse algérienne Baraka Meraia, suivie par plus de 275 000 personnes, a dénoncé le racisme anti-Noirs dont elle a aussi été victime. Originaire d’In Salah, à plus de mille kilomètres au sud d’Alger, la jeune femme a dit avoir été prise à plusieurs reprises pour une migrante subsaharienne. Dans une vidéo, elle est apparue en larmes pour raconter le comportement d’un contrôleur de tramway algérois. « Ce n’est pas la première fois que j’entends des propos racistes, relatait-elle. Parmi toutes les personnes qui ont assisté à la scène, aucune n’a réagi. »
      « Ils errent dans le désert »

      En plus des actes et des propos racistes auxquels ils sont exposés, les migrants vivent sous la menace des opérations d’expulsion. Selon l’ONG Alarm Phone Sahara, qui leur vient en aide, l’Algérie a renvoyé plus de 11 000 personnes vers le Niger entre janvier et avril 2023. Les opérations sont toujours en cours, d’après la même source, et s’opèrent au rythme minimum d’un convoi par semaine depuis 2018. « Ces expulsions s’opèrent sur la base d’un accord avec le Niger. Toutefois, l’Algérie ne prend pas en considération la nationalité des migrants qu’elle refoule », raconte Moctar Dan Yayé, le responsable de communication d’Alarm Phone Sahara.

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      Selon lui, les migrants sont acheminés jusqu’à Tamanrasset, à l’extrême sud algérien, puis à la frontière avec le Niger. De ce no man’s land, les refoulés doivent marcher environ 15 km pour atteindre le village d’Assamaka, où l’opération de tri commence. « Nous sommes tombés sur des Yéménites et même sur un migrant du Costa Rica. Ceux-là, comme les autres Africains, ne sont pas pris en charge par le Niger. Parfois, l’Organisation mondiale des migrations (OIM) se charge de les renvoyer chez eux. Dans le cas contraire, ils errent dans le désert en essayant de rentrer en Algérie », rapporte Moctar Dan Yayé. Selon Alarm Phone Sahara, plus de 7 500 migrants expulsés restent bloqués à Assamaka.

      Malgré cette menace de reconduite et les discours incendiaires du président tunisien, ceux-ci gardent les yeux rivés sur la Méditerranée, comme ces deux jeunes Sénégalais, Aliou et Demba*, rencontrés en avril à Tamanrasset. Après avoir traversé le Mali et le Niger, leur errance les a amenés dans cet îlot urbain, planté en plein désert, où ils n’ont trouvé que quelques labeurs sur des chantiers, payés tout juste 1 000 dinars la journée, à peine 7 euros. Demba espérait alors rejoindre la Tunisie, sans crainte que les propos de son dirigeant n’affecte son ambition. Il y a seulement trois mois, il était persuadé que les migrants ne risquaient pas l’expulsion de la Tunisie, contrairement à l’Algérie. Le seul problème qui se posait alors à ses yeux et à ceux de son ami était de trouver l’argent pour payer les passeurs.

      *Les prénoms ont été changés à la demande des interviewés.

      Ténéré Majhoul(Alger, correspondance) et Nour Bahri(Tamanrasset, Algérie, envoyée spéciale)

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/12/en-algerie-l-errance-des-migrants-subsahariens-menaces-d-expulsion_6181703_3

    • Deportierte Migranten in Tunesien: Wo sind die aus Sfax Vertriebenen?

      Mirco Keilberth
      6–7 Minuten

      Von vielen aus der tunesischen Stadt deportierten Migranten aus Subsahara-Afrika fehlt jede Spur. Einige wurden offenbar in der Wüste ausgesetzt.

      Gestrandete afrikanische Migranten aus Tunesien an einem Strand in der Nähe der libyschen Grenze Foto: ap

      TUNIS taz | Das Schicksal von über tausend aus der Hafenstadt Sfax deportierten Mi­gran­ten ist eine Woche nach den gewaltvollen Vertreibungen noch immer unklar. Am Montag letzter Woche kam ein 41-jähriger Tunesier bei Auseinandersetzungen zwischen Migranten aus Subsahara-Afrika und Jugendlichen aus Sfax ums Leben. In der darauffolgenden Nacht begannen die Ausschreitungen gegen die Migranten: Sie wurden aus ihren Wohnungen getrieben, geschlagen, bedroht. Täglich transportieren die Behörden Migranten in Bussen aus der 330.000 Einwohner zählenden Stadt.

      An einem Strandabschnitt direkt neben dem libysch-tunesischen Grenzübergang Ras Jadir stieß am letzten Donnerstag Malik Traina, ein Reporter des katarischen TV-Senders Aljazeera, auf 700 aus Sfax deportierte Migranten, die ohne Wasser und Nahrungsmittel dort ausgesetzt worden waren.

      Libysche Grenzbeamte belieferten die Gruppe mit dem Nötigsten, ließen sie aber nicht – wie von den Behörden in Sfax wohl erhofft – über die Grenze. Man habe selber über 700.000 Migranten im Land aufgenommen, erklärt ein Grenzbeamter gegenüber der taz. „Tunesien will seine sozialen Probleme auf dem Rücken der Migranten und Nachbarländer lösen. Das ist ein gefährlicher Präzedenzfall“, so der Beamte aus der nordwestlibyschen Hafenstadt Zuwara weiter.

      Die Videos der bei über 40 Grad in der sengenden Sonne Gestrandeten sorgten weltweit für Empörung. Die Unnachgiebigkeit der von der Aktion völlig überraschten libyschen Beamten führte zunächst zu einem Nachgeben der tunesischen Behörden. Nachdem am Wochenende Helfer des Roten Halbmondes die lebensbedrohliche Entkräftung der Vertriebenen bestätigten, wurde die Mehrheit mit Bussen in verschiedene Orte Südtunesiens gefahren.
      Unter den im Freien Ausgesetzten sind auch Kinder

      In Ben Guerdane, nahe der Grenze, stehen seitdem 70 Migranten unter Polizeischutz. In Tataouine und Medenine, weiter im Landesinneren gelegen, wurden weitere Gruppen untergebracht.

      Libyscher Grenzbeamter

      „Tunesien will seine sozialen Probleme auf dem Rücken der Migranten lösen“

      Viele der Betroffenen würden in ihre Heimat zurückreisen wollen, so Vertreter des Roten Halbmonds. Deren Rückflug würde man zusammen mit der internationalen Organisation für Migration (IOM) organisieren.

      Doch die humanitäre Krise ist damit nicht zu Ende. Die in der Seenotrettung aktive Zivilorganisation Alarm Phone berichtet von weiteren Bussen aus Sfax, die am Dienstag Migranten bei Ras Jadir im Freien absetzten. Unter den dort Verblieben sind mindestens 30 Kinder.

      Völlig unklar ist zur Zeit der Verbleib von bis zu 250 Migranten, die in zwei Gruppen aus Sfax an die algerisch-tunesische Grenze im westtunesischen Tozeur gefahren wurden. Offenbar wurden auch sie nach der Zerstörung ihrer Telefone ohne Wasser und Nahrungsmittel ausgesetzt. In Tozeur herrschten am letzten Wochenende auch nachts noch Temperaturen von 38 Grad, am Tag klettern sie auf knapp 50 – das macht das Grenzgebiet zu einer der derzeit heißesten Regionen der Erde.
      Kontakt zu einer Gruppe Migranten ist abgebrochen

      Tunesische Aktivisten sowie Alarm Phone haben offenbar zu den auf die algerische Seite geflohenen Migranten jeglichen Kontakt verloren. Wahrscheinlich sind die Batterien der bei den Migranten verbliebenen Telefone mittlerweile leer. Menschenrechtsaktivisten aus Djerba wurden bei dem Versuch, die beiden Gruppen zu orten, von der tunesischen Polizei festgesetzt.

      In Sfax übernachten viele der aus ihren Wohnungen Vertriebenen weiter auf den Straßen. Und in den Verstecken an einem Strandabschnitt nördlich der Stadt warten weiterhin mehrere tausend Menschen auf die Überfahrt nach Europa.
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      https://taz.de/Deportierte-Migranten-in-Tunesien/!5943662

    • 13 juillet 2023
      Traitements inhumains et dégradants envers les africain·e·s noir·e·s en Tunisie, fruits du racisme institutionnel et de l’externalisation des politiques migratoires européennes

      Les organisations soussignées expriment leurs vives inquiétudes et leur indignation quant à la situation délétère en Tunisie, tout particulièrement ces derniers jours dans la ville de Sfax. Depuis la mort d’un ressortissant Tunisien, présumément aux mains de ressortissants d’origine subsaharienne, survenue le 3 juillet 2023 lors d’une échauffourée [1], cette ville est le théâtre d’affrontements entre une partie de la population chauffée à blanc par des campagnes de haine sur les réseaux sociaux, et des exilé·e·s en provenance d’Afrique subsaharienne installé·e·s dans cette ville, pris·es pour cibles. Cela s’ajoute aux graves événements racistes et xénophobes qu’a déjà connus le pays en mars 2023 [2], ayant notamment entraîné la mort de trois personnes d’origine Subsaharienne.

      Le discours raciste et haineux, véritable « pousse-au-crime », prononcé par le Président tunisien en février 2023 [3] n’a fait qu’encourager ces exactions, et accorder un blanc-seing aux graves violences exercées à l’encontre des personnes exilées. Et c’est bien l’attitude des autorités locales et nationales qui est en cause, laissant libre court aux fausses informations qui pullulent sur les réseaux sociaux, mais également aux violences de certains groupes – policiers, militaires ou issus de la population –, à l’égard des personnes exilées noires, férocement attaquées et violentées en toute impunité [4] .

      Nombre de témoignages, notamment des premier.e.s concerné·e·s, d’associations de la société civile en Tunisie mais aussi de médias étrangers, font ainsi état de graves violations des droits humains à leur encontre : interpellations violentes et arbitraires, défenestrations, agressions à l’arme blanche… Ces acteurs dénoncent une véritable « chasse aux migrant·e·s » et des rafles, suivies du renvoi forcé d’un millier de personnes aux frontières avec la Libye ou l’Algérie, l’objectif des autorités tunisiennes semblant être de regrouper à ces frontières les exilé·e·s originaires d’Afrique subsaharienne pour les y abandonner sans assistance aucune ni moyens de subsistance, y compris s’agissant de demandeur·euse d’asile. Des rafles précédées ou s’accompagnant d’expulsions arbitraires de leurs domiciles, de destructions ou de vols de leurs biens, de traitements inhumains et dégradants, ainsi que de violences physiques [5]. Des violations des droits commises par des forces publiques et/ou des milices privées largement documentées, mais qui restent à ce jour sans condamnation pour leurs auteurs de la part des tribunaux ou des autorités étatiques.

      Tout cela intervient dans un contexte de crise sans précédent en Tunisie, touchant tous les domaines : économique, social, politique, institutionnel, financier… Une crise accentuée par les pressions et le marchandage de l’Union européenne (UE), qui entend via un partenariat « renforcé », mais inégal en matière migratoire, imposer à la Tunisie l’externalisation des contrôles frontaliers et de la gestion migratoire [6]. Cette politique répressive passe par le renvoi depuis les pays européens de tou·te·s les exilé.e.s dépourvu.e.s de droit au séjour ayant transité par la Tunisie, ainsi désignée comme « pays sûr », contrairement à la Libye. Ceci, au motif de faire de la Tunisie le garde-frontière de l’UE, en charge de contenir les migrations « indésirables » et de les éloigner le plus possible du territoire européen, en échange d’une aide financière conséquente venant à point nommé (au moins 900 000 €). Le tout malgré les inquiétudes suscitées par la dérive autoritaire observée en Tunisie [7] et au mépris de l’État de droit et des droits fondamentaux des personnes exilées en Tunisie.
      Une crise également aggravée par l’ambiguïté des autorités algériennes, qui instrumentalisent la question migratoire pour des motifs politiques en déroutant les personnes d’origine subsaharienne de l’Algérie – qui compte des frontières terrestres avec les pays d’Afrique subsaharienne – vers la Tunisie, qui n’en a pas.

      Nous exprimons notre entière solidarité avec toutes les victimes des violences, quelle que soit leur nationalité, condamnons cette violence raciste d’où qu’elle vienne, et exprimons notre indignation face au silence assourdissant et complice des autorités tunisiennes.
      Nous enjoignons la Tunisie à assumer les responsabilités qui lui incombent en protégeant de toute exaction les exilé·e·s sur son territoire, en mettant un terme à ces violences racistes et aux refoulements opérés en toute illégalité aux frontières tunisiennes, et à se conformer au droit international.

      Enfin, nous dénonçons avec la plus grande vigueur les pressions exercées par l’UE sur la Tunisie dans le cadre d’une coopération inégale et marchandée en vue d’imposer à ce pays méditerranéen sa politique ultrasécuritaire en matière d’immigration et d’asile, au mépris du droit international et des droits des personnes exilées.

      Voir la liste des signataires en pièce jointe

      Notes

      [1] « À Sfax, la mort d’un Tunisien lors de heurts avec des migrants fait craindre des violences », 5 juillet 2023, France24, https://www.france24.com/fr/afrique/20230705-%C3%A0-sfax-la-mort-d-un-tunisien-lors-de-heurts-avec-des-migrant

      [2] « Tunisie : La violence raciste cible les migrants et réfugiés noirs », 10 mars 2023, Human Rights Watch, https://www.hrw.org/fr/news/2023/03/10/tunisie-la-violence-raciste-cible-les-migrants-et-refugies-noirs

      [3] « Tunisie. Le discours raciste du président déclenche une vague de violence contre les Africain·e·s Noirs », 10 mars 2023, Amnesty International, https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/03/tunisia-presidents-racist-speech-incites-a-wave-of-violence-against-black-a

      [4] « Tunisie : à Sfax, les exilés subsahariens subissent la violence de la population », France Info 7 juillet 2023, https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/tunisie/tunisie-a-sfax-les-exiles-subsahariens-subissent-la-violence-de-la-popu

      [5] « Human Rights Watch dénonce des expulsions de migrants vers le désert en Tunisie : "C’est une question de vie ou de mort" », 8 juillet 2023, Human Rights Watch, https://information.tv5monde.com/afrique/human-rights-watch-denonce-des-expulsions-de-migrants-vers-le-

      [6] « Pourquoi l’UE veut renforcer son partenariat avec la Tunisie », 11 juin 2023, L’Express & AFP : https://www.lexpress.fr/monde/pourquoi-lue-veut-renforcer-son-partenariat-avec-la-tunisie-5KUG3YXCSNCWFF2

      [7] « En Tunisie, Kaïs Saïed est seul contre tous », 18 juin 2022, Courrier international : https://www.courrierinternational.com/article/analyse-en-tunisie-kais-saied-est-seul-contre-tous

      https://migreurop.org/article3192.html?lang_article=fr

    • Traitements inhumains et dégradants envers les africain⋅es noir⋅es en Tunisie, fruits du racisme institutionnel et de l’externalisation des politiques migratoires européennes

      Les organisations soussignées expriment leurs vives inquiétudes et leur indignation quant à la situation délétère en Tunisie, tout particulièrement ces derniers jours dans la ville de Sfax. Depuis la mort d’un ressortissant tunisien, présumément aux mains de ressortissants d’origine subsaharienne, survenue le 3 juillet 2023 lors d’une échauffourée [1], cette ville est le théâtre d’affrontements entre une partie de la population chauffée à blanc par des campagnes de haine sur les réseaux sociaux, et des exilé⋅es en provenance d’Afrique subsaharienne installé⋅es dans cette ville, pris⋅es pour cibles. Cela s’ajoute aux graves événements racistes et xénophobes qu’a déjà connus le pays en mars 2023 [2], ayant notamment entraîné la mort de trois personnes d’origine Subsaharienne.

      Le discours raciste et haineux, véritable « pousse-au-crime », prononcé par le Président tunisien en février 2023 [3] n’a fait qu’encourager ces exactions, et accorder un blanc-seing aux graves violences exercées à l’encontre des personnes exilées. Et c’est bien l’attitude des autorités locales et nationales qui est en cause, laissant libre court aux fausses informations qui pullulent sur les réseaux sociaux, mais également aux violences de certains groupes – policiers, militaires ou issus de la population –, à l’égard des personnes exilées noires, férocement attaquées et violentées en toute impunité [4].

      Nombre de témoignages, notamment des premier⋅es concerné⋅es, d’associations de la société civile en Tunisie mais aussi de médias étrangers, font ainsi état de graves violations des droits humains à leur encontre : interpellations violentes et arbitraires, défenestrations, agressions à l’arme blanche… Ces acteurs dénoncent une véritable « chasse aux migrant⋅es » et des rafles, suivies du renvoi forcé d’un millier de personnes aux frontières avec la Libye ou l’Algérie, l’objectif des autorités tunisiennes semblant être de regrouper à ces frontières les exilé⋅es originaires d’Afrique subsaharienne pour les y abandonner sans assistance aucune ni moyens de subsistance, y compris s’agissant de demandeur⋅euse d’asile. Des rafles précédées ou s’accompagnant d’expulsions arbitraires de leurs domiciles, de destructions ou de vols de leurs biens, de traitements inhumains et dégradants, ainsi que de violences physiques [5]. Des violations des droits commises par des forces publiques et/ou des milices privées largement documentées, mais qui restent à ce jour sans condamnation pour leurs auteurs de la part des tribunaux ou des autorités étatiques.

      Tout cela intervient dans un contexte de crise sans précédent en Tunisie, touchant tous les domaines : économique, social, politique, institutionnel, financier… Une crise accentuée par les pressions et le marchandage de l’Union européenne (UE), qui entend via un partenariat « renforcé », mais inégal en matière migratoire, imposer à la Tunisie l’externalisation des contrôles frontaliers et de la gestion migratoire [6]. Cette politique répressive passe par le renvoi depuis les pays européens de tou⋅tes les exilé⋅es dépourvu⋅es de droit au séjour ayant transité par la Tunisie, ainsi désignée comme « pays sûr », contrairement à la Libye. Ceci, au motif de faire de la Tunisie le garde-frontière de l’UE, en charge de contenir les migrations « indésirables » et de les éloigner le plus possible du territoire européen, en échange d’une aide financière conséquente venant à point nommé (au moins 900 000 €). Le tout malgré les inquiétudes suscitées par la dérive autoritaire observée en Tunisie [7] et au mépris de l’État de droit et des droits fondamentaux des personnes exilées en Tunisie.
      Une crise également aggravée par l’ambiguïté des autorités algériennes, qui instrumentalisent la question migratoire pour des motifs politiques en déroutant les personnes d’origine subsaharienne de l’Algérie – qui compte des frontières terrestres avec les pays d’Afrique subsaharienne – vers la Tunisie, qui n’en a pas.

      Nous exprimons notre entière solidarité avec toutes les victimes des violences, quelle que soit leur nationalité, condamnons cette violence raciste d’où qu’elle vienne, et exprimons notre indignation face au silence assourdissant et complice des autorités tunisiennes. Nous enjoignons la Tunisie à assumer les responsabilités qui lui incombent en protégeant de toute exaction les exilé⋅es sur son territoire, en mettant un terme à ces violences racistes et aux refoulements opérés en toute illégalité aux frontières tunisiennes, et à se conformer au droit international.

      Enfin, nous dénonçons avec la plus grande vigueur les pressions exercées par l’UE sur la Tunisie dans le cadre d’une coopération inégale et marchandée en vue d’imposer à ce pays méditerranéen sa politique ultrasécuritaire en matière d’immigration et d’asile, au mépris du droit international et des droits des personnes exilées.

      http://www.gisti.org/article7056

    • La Tunisie et la Libye s’accordent sur une répartition des migrants bloqués à la frontière

      Les deux pays ont indiqué jeudi avoir trouvé un accord pour se répartir les exilés bloqués depuis plus d’un mois dans une zone désertique près du poste frontière de Ras Jdir. InfoMigrants a pu contacter Kelvin. Bloqué à la frontière, ce jeune Nigérian a été envoyé à Tataouine dans un centre de l’Organisation mondiale pour les migrations.

      Après plus d’un mois de souffrance, les exilés bloqués à la frontière entre la Tunisie et la Libye vont enfin pouvoir quitter cet espace inhospitalier. La Tunisie et la Libye ont annoncé jeudi 10 août s’être entendus pour se répartir l’accueil des 300 migrants africains bloqués près du poste frontière de Ras Jdir.

      C’est le ministère de l’Intérieur libyen qui a le premier annoncé la conclusion de cet accord bilatéral « pour une solution consensuelle, afin de mettre fin à la crise des migrants irréguliers, bloqués dans la zone frontalière ». « On s’est mis d’accord pour se partager les groupes de migrants présents sur la frontière », a indiqué de son côté un porte-parole du ministère tunisien.

      Un communiqué officiel tunisien a souligné le besoin d’une « coordination des efforts pour trouver des solutions qui tiennent compte des intérêts des deux pays ».

      « La Tunisie va prendre en charge un groupe de 76 hommes, 42 femmes et 8 enfants », a précisé à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Faker Bouzghaya. Les Libyens prendront en charge le reste des migrants bloqués, environ 150, selon le porte-parole officiel tunisien.

      Les autorités libyennes ont annoncé dans un communiqué jeudi qu’"il n’y avait plus aucun migrant irrégulier dans la zone frontalière" après l’accord. « Des patrouilles sont organisées en coordination » entre les deux pays pour « sécuriser la frontière ».

      Côté tunisien, « le transfert du groupe a eu lieu [mercredi] dans des centres d’accueil à Tataouine et Médénine avec la participation du Croissant rouge » tunisien, a ajouté Faker Bouzghaya.
      « Nous avons reçu de l’eau et de la nourriture »

      Un transfert confirmé par Kelvin, un migrant nigérian, en contact avec InfoMigrants. « Nous avons tous été rapatriés hier soir [mercredi 9 août] en Tunisie. Nous sommes à Tataouine, dans un centre de l’OIM, a déclaré le jeune homme. Nous avons reçu de l’eau et de la nourriture. Nous allons bien, les enfants vont déjà mieux. Les malades n’ont pas encore été à l’hôpital, ils sont avec nous... ». Selon lui, l’OIM aurait indiqué aux personnes qu’elles pouvaient rester dans ce centre pendant deux mois. « Je ne sais pas si c’est vrai », met en garde le jeune Nigérian.

      Début juillet, InfoMigrants avait pu entrer en contact avec Kelvin. Ce dernier affirmait avoir été raflé à Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, forcé de monter dans un « grand bus » affrété par les autorités tunisiennes, et lâché dans le désert avec « au moins 150 personnes ».

      Trois semaines plus tard, le jeune homme a participé à une manifestation avec d’autres exilés bloqués à la frontière. « Nous avons manifesté pour interpeller les autorités car on nous traite comme des animaux, mais le président tunisien ne veut pas répondre à nos appels », dénonçait-il alors.
      Au moins 27 personnes mortes à la frontière

      Jusqu’à 350 personnes ont été bloquées à Ras Jedir, parmi lesquelles 12 femmes enceintes et 65 enfants et mineurs, selon des sources humanitaires qui ont indiqué à l’AFP que l’essentiel des aides (nourriture, eau, soins médicaux) leur avait été apportée depuis le 20 juillet par le Croissant rouge libyen, soutenu par les agences onusiennes.

      Les arrestations et les envois de migrants vers cette zone frontalière ont débuté après la mort le 3 juillet à Sfax (centre-est) d’un Tunisien lors d’une rixe avec des migrants. Selon des sources humanitaires interrogées par l’AFP, « au moins 2 000 ressortissants subsahariens » ont été « expulsés » par les forces de sécurité tunisiennes et déposés dans des zones désertiques aux frontières libyenne et algérienne.

      Depuis début juillet, « au moins 27 migrants » sont morts dans le désert tuniso-libyen et « 73 sont portés disparus », a indiqué jeudi à l’AFP une source humanitaire. Et jusqu’à « hier [mercredi], tous les deux jours une centaine de migrants continuaient d’arriver de Tunisie et à être secourus par les Libyens dans la zone d’Al Assah ».

      Les personnes ont été abandonnées sans eau, ni nourriture, en plein soleil dans cette zone aride, sans que ni l’Union européenne, ni l’Union africaine ne conteste cette situation.

      Le 12 juillet, le Croissant rouge tunisien (CRT) a mis à l’abri environ 630 personnes récupérées à Ras Jdir et en a pris en charge environ 200 autres, refoulées initialement vers l’Algérie, selon des ONG.

      Parmi les personnes retrouvées mortes se trouvent des femmes et des enfants. Sur une vidéo des garde-frontières libyens relayée par le compte Twitter Refugees in Libya, on peut voir un homme mort allongé par terre, contre un enfant. Tous les deux gisent l’un contre l’autre, sur le sable, le désert tout autour d’eux. Deux autres personnes, décédées, figurent aussi dans la vidéo. « Aujourd’hui c’est encore un père sans visage, son fils et deux autres compagnons dont la vie a été injustement volée », commente le compte.

      La photo d’une femme et de sa petite fille a, elle, fait le tour des réseaux sociaux. Identifiées par Refugees in Libya, Fati, 30 ans, et Marie, 6 ans, sont mortes de soif après leur abandon à cet endroit par les autorités tunisiennes. Ce « crime » est « commis contre des gens qui cherchent une meilleure vie, une deuxième chance ». « Comment pouvons-nous détourner le regard ? », s’est insurgé le porte-parole du compte, David Yambio.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/50985/la-tunisie-et-la-libye-saccordent-sur-une-repartition-des-migrants-blo

    • Une délégation de l’UE refusée en Tunisie

      https://www.youtube.com/watch?v=dybtce0H4cI

      La Tunisie a interdit d’entrée sur son territoire une délégation du Parlement européen, provoquant de vives réactions des eurodéputés qui ont pour certains réclamé la suspension de l’accord migratoire conclu entre l’UE et Tunis. Les précisions de Lilia Blaise, correspondante de France 24 en Tunisie.

    • Septembre 2023 :
      Tunisie : plusieurs centaines de migrants chassés du centre de Sfax

      Les forces de sécurité tunisiennes ont expulsé dimanche quelque 500 migrants subsahariens d’une place dans le centre de Sfax, deuxième ville du pays, après les avoir chassés de leurs logements début juillet. Cette expulsion fait partie d’une vaste campagne sécuritaire menée par les autorités contre les migrants irréguliers.

      La tension persiste dans la deuxième ville de Tunisie. Quelque 500 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été expulsés dimanche 17 septembre par les forces de sécurité tunisiennes d’une place dans le centre de Sfax après avoir été chassés de leurs logements début juillet, a indiqué une ONG.

      « Les forces de sécurité ont évacué dimanche matin une place sur laquelle environ 500 migrants étaient rassemblés dans le centre de Sfax », a indiqué à l’AFP Romdane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG qui suit de près le dossier de la migration en Tunisie. Selon lui, les migrants « ont été dispersés par petits groupes en direction de zones rurales et vers d’autres villes ».

      Les autorités mènent depuis samedi une vaste campagne sécuritaire contre les migrants clandestins, originaires pour la plupart de pays d’Afrique subsaharienne. Elles ont annoncé l’arrestation de près de 200 migrants subsahariens « qui s’apprêtaient à effectuer une traversée clandestine » vers les côtes européennes.

      À la suite d’un discours incendiaire en février du président Kaïs Saïed sur l’immigration clandestine, des centaines de migrants subsahariens ont perdu leur travail et leur logement en Tunisie. Des agressions ont été recensées et plusieurs milliers ont dû être rapatriés par leurs ambassades.

      Début juillet, des centaines d’autres ont été chassés de la ville de Sfax et expulsés par les forces de sécurité tunisiennes, notamment vers une zone frontalière désertique avec la Libye où au moins 27 sont morts et 73 portés disparus.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/51869/tunisie--plusieurs-centaines-de-migrants-chasses-du-centre-de-sfax

    • Tunisia expels hundreds of sub-Saharan African migrants from Sfax amid crackdown

      Tunisian authorities expelled hundreds of sub-Saharan African migrants from the port of Sfax Sunday after they were thrown out of their homes during unrest in July, a rights group said.

      “The security forces on Sunday evacuated a square where some 500 migrants were assembled in the centre of Sfax,” Romdane Ben Amor, spokesman for the FTDES non-government organisation, told AFP.

      He said the migrants were “dispersed in small groups towards rural areas and other towns”.

      Since Saturday, authorities in Tunisia have been cracking down on illegal migrants, most of whom are from sub-Saharan African countries.

      According to authorities, around 200 migrants “who were preparing to make the clandestine boat trip” towards Europe were arrested.

      Tunisia is a major gateway for migrants and asylum-seekers attempting perilous sea voyages in hopes of a better life in the European Union.

      Racial tensions flared in Tunisia’s second city of Sfax after the July 3 killing of a Tunisian man following an altercation with migrants.

      Humanitarian sources say that at least 2,000 sub-Saharan Africans were expelled or forcibly transferred by Tunisian security forces to desert regions bordering Libya and Algeria.

      Xenophobic attacks targeting black African migrants and students increased after an incendiary speech in February by President Kais Saied.

      He alleged that “hordes” of illegal migrants were causing crime and posing a demographic threat to the mainly Arab North African country.

      Hundreds of migrants lost their jobs and housing after his remarks.

      At least 27 people died and 73 others were listed as missing after being expelled into desert areas bordering Libya in July.

      https://www.france24.com/en/africa/20230917-tunisia-expels-hundreds-of-sub-saharan-african-migrants-amid-crac

    • ‘I had to drink my own urine to survive’: Africans tell of being forced into the desert at Tunisia border

      As EU prepares to send money as part of €1bn deal, people trying to reach north African country detail border ‘pushbacks’

      Migrants from sub-Saharan Africa have spoken of their horror at being forcibly returned to remote desert regions where some have died of thirst as they attempt to cross the border into Tunisia.

      As the European Union prepares to send money to Tunisia under a €1bn (£870m) migration deal, human rights groups are urging Brussels to take a tougher line on allegations that Tunisian authorities have been pushing people back to deserted border areas, often with fatal results.

      According to an official from a major intergovernmental organisation, Tunisian authorities relocated more than 4,000 people in July alone to military buffer zones at the borders with Libya and Algeria.

      “About 1,200 people were pushed back to the Libyan border in the first week of July alone,” said the source, who was speaking on condition of anonymity. By late August, the source added, their organisation knew of seven people who had died of thirst after being pushed back.

      An NGO working with refugees puts the estimate at between 50 and 70. The Guardian could not independently verify the figure.

      The new claim comes in stark contrast to the picture painted last month by Tunisia’s interior minister, Kamel Fekih, who conceded that “little groups of six to 12 people” were being pushed back, but denied any mistreatment or form of “collective deportation”.

      It is likely to increase pressure on European lawmakers to raise human rights concerns with the Tunisian authorities as they push ahead with a deal aimed at stemming irregular migration. The agreement is increasingly coming under fire, with the German foreign minister, Annalena Baerbock, last week saying human rights and the rule of law had not been “given suitable consideration”.

      In a series of interviews conducted with nearly 50 migrants in Sfax, Zarzis, Medenine and Tunis, the majority confirmed having been forcibly returned to the desert between late June and late July.

      “In early July, the Tunisian police captured us in Sfax,’’ said Salma, a 28-year-old Nigerian woman. “My two-year-old son and I were taken by some policemen and pushed back into the desert at the Libyan border. My husband was captured by other border guards and I don’t know what happened to him. I haven’t heard from him since then because while they were pushing us back I lost my phone.’’

      Michael, 38, from Benin City, Nigeria, said: “They pushed me back three times to the desert, the last time at the end of July … The Tunisian border guards beat us, stole our money and cellphones. In the desert we had no water. I had to drink my own urine to survive.”

      The Guardian also spoke to Pato Crepin, a Cameroonian whose wife and daughter, Fati Dosso and six-year-old Marie, died in mid-July in a remote part of the Libyan desert after being pushed back by Tunisian authorities. “I should have been there in their place,” said Crepin, who has since been sent back, again, to Libya.

      While the border with Libya has long been the focus of such activity, the border with Algeria, which is less controlled, is also seeing people pushed back into its vast no man’s land, reports indicate.

      Fifteen people interviewed by the Guardian said they had been forced back to the Algerian border.

      “They arrested me in Tunis and took me near Kasserine, a border town near Algeria,” said Djibril Tabeté, 22, from Senegal. “They left us at a few kilometres from the border. Then we were ordered to climb a hill. On the other side was Algeria. Problem is when the Algerian guard finds you, they push you to Tunisia. Tunisians push you, Algerians do the same. People die there.”

      Reports of Tunisia removing people to the desert emerged in July, when photos suggesting that asylum seekers were dying of thirst and extreme heat after allegedly being pushed back by Tunisian authorities started circulating on social media. After the allegations, Tunisia’s government faced intense criticism from the international press but denied any wrongdoing.

      “At the beginning, Tunisia dismissed reports of forced returns,” said Hassan Boubakri, a geography and migration professor at the universities of Sousse and Sfax, as well as a migration consultant for the government. “But little by little, they publicly admitted that some sub-Saharans were blocked on the Tunisian-Libyan border. The question is, who put them there? The Tunisian authorities did.”

      According to figures from Italy’s interior ministry, more than 78,000 people have arrived in Italy by crossing the Mediterranean from north Africa since the beginning of the year, more than double the number of arrivals during the same period in 2022.

      The majority, 42,719, departed from Tunisia, indicating that the country has surpassed Libya as the main departure point for migrants.

      The “strategic partnership” signed between the EU and Tunis in July, reached after weeks of negotiations, envisaged money being sent to the north African country to combat human traffickers, tighten borders, and support Tunisia’s struggling economy.

      The first payment of €127m would be disbursed “in the coming days”, a European Commission spokesperson, Ana Pisonero, said last week.

      https://www.theguardian.com/world/2023/sep/28/tunisia-border-africans-forced-into-desert-eu-deal-europe-violent-treat

    • Tunisia: African Migrants Intercepted at Sea, Expelled

      Apparent Policy Shift Endangers Migrants, Asylum Seekers, Children

      The Tunisian National Guard collectively expelled over 100 migrants from multiple African countries to the border with Algeria between September 18 and 20, 2023, Human Rights Watch said today. Those expelled, which included children and possibly asylum seekers, had been intercepted at sea and returned to Tunisia by the Coast Guard, part of the National Guard.

      These operations may signal a dangerous shift in Tunisian policy, as authorities had previously usually released intercepted migrants in Tunisia after disembarkation. The EU signed with Tunisia on July 16 a memorandum of understanding to increase funding to the Tunisian security forces, including the Coast Guard, to stem irregular sea migration to Europe.

      “Only two months after the last inhumane mass expulsions of Black African migrants and asylum seekers to the desert, Tunisian security forces have again exposed people to danger by abandoning them in remote border areas, without food or water,” said Salsabil Chellali, Tunisia director at Human Rights Watch. “The African Union and governments of the people affected should publicly condemn Tunisia’s abuse of fellow Africans, and the European Union should halt all funding to authorities responsible for abuse.”

      Some migrants also said that National Guard agents beat them and stole their belongings, including phones, money, and passports.

      On September 22, the European Commission announced that it would imminently provide €67 million to Tunisia to manage migration, without any clear benchmarks to ensure that Tunisian authorities protect the rights of migrants and asylum seekers. It is unclear how Tunisian President Kais Saied’s public rejection of the funding on October 2 will affect the deal.

      Between September 20 and October 3, Human Rights Watch interviewed a 38-year-old Cameroonian man, a 17-year-old Guinean boy, and an 18-year-old and two 16-year-old boys from Senegal. All had been irregularly staying in Tunisia. The five said that they were among a large group of people of various African nationalities bused to the Algerian border, directly after being intercepted at sea.

      These latest expulsions of migrants to remote border regions follow security forces’ collective expulsions in July to the Libyan and Algerian borders of over 1,300 migrants and asylum seekers, including children. They remained without adequate food and water. According to Libyan authorities, at least 27 people died at the border.

      The Guinean boy and three Senegalese people interviewed said they were intercepted at sea by the Tunisian Coast Guard on September 17, hours after their boat left the coast near Sfax, heading toward Italy. They said their boat carried about 40 passengers, including 15 women and infants. One of the children interviewed said the Coast Guard created waves around their boat to force them to stop, then took them and intercepted migrants from other boats back to shore in Sfax.

      Those interviewed said that once they disembarked, security force members asked for everyone’s documents and appeared to register the information of some of those who carried identification. However, one of the 16-year-olds said officers tore up his passport.

      They said that the National Guard held about 80 people for several hours on September 17, with little water and no food or medical screenings, and confiscated all phones and passports, except for those that some people managed to hide. The officers removed SIM and memory cards and checked that people had not filmed the interception, and kept some phones and passports, two interviewees said. The 18-year-old Senegalese said that an officer slapped him and one of his friends who they accused of filming the interception. He also said that when he got his phone back, it had been reset and wiped of data.

      On the evening of September 17, the National Guard loaded the group onto buses and drove them for 6 hours to somewhere near the city of Le Kef, about 40 kilometers from the Algerian border. There, officers divided them into groups of about 10, loaded them onto pickup trucks, and drove toward a mountainous area. The four interviewees, who were on the same truck, said that another truck with armed agents escorted their truck. The interviewees said road signs indicated they were still in the Le Kef region, which Tunisian nationals they met near the border confirmed to them.

      The officers dropped their group in the mountains near the Tunisia-Algeria border, they said. The Guinean boy said that one officer had threatened, “If you return again [to Tunisia], we will kill you.” One of the Senegalese children said an officer had pointed his gun at the group.

      The four managed to leave the border area and returned to Tunisia’s coastal cities a few days later.

      Separately, the Cameroonian left Sfax by boat with his wife and 5-year-old son in the evening of September 18. The Coast Guard intercepted their boat, carrying about 45 people including 3 pregnant women and the child, on the morning of September 19. The Cameroonian said that when his group refused to stop, the Coast Guard drove in circles around them, creating waves that destabilized their boat, and fired teargas toward them, causing panic. The passengers cut their engine and were then boarded onto the Coast Guard vessel, he said.

      The Coast Guard returned them to Sfax, where they joined other people who had been intercepted. The Cameroonian said that security force members beat everyone in his group after they disembarked – sometimes using truncheons – “because we didn’t cooperate and stop at sea,” the man said the officers had told them.

      Officers confiscated their phones, erasing and resetting some and never returning others, and took money and passports, he said. As he had managed to hide his phone, he shared with Human Rights Watch photos and videos, as well as records of his tracked GPS location from the coast to the border.

      On the evening of September 19, the Cameroonian man was among a group of, by his estimate, about 300 people who the National Guard drove in four buses to different destinations. The man said the only food passengers in his bus received was a piece of bread during the eight-hour journey. When they reached a National Guard station in the Le Kef region, officers transferred the people on his bus onto pickup trucks and drove them to a location near the Algeria border.

      The man and his family were among fifty people in three pickups who were dropped at the same location, he said. He could not account for what happened to the others. National Guard officers pointed guns at them and ordered them to cross the Algerian border, he said. The group tried to cross but Algerian military officers fired warning shots. The next day, the Tunisian National Guard again pushed them back toward the border.

      The group was eventually able to leave the area. On September 24, however, the Tunisian National Guard near Le Kef chased them, which caused the group to scatter. The Cameroonian said that he and his son were among a group that reached Sfax by walking for nine days. His wife reached Sfax on October 6, he said.

      It is not clear whether the Tunisian authorities continue to carry out expulsions after interceptions as of October.

      In transferring migrants or asylum seekers to the border and pushing them toward Algeria, Tunisian authorities attempted collective expulsions, which are prohibited by the African Charter on Human and Peoples’ Rights. Authorities violated due process rights by failing to allow people to challenge their expulsion.

      Authorities also disregarded their obligations to protect children. As a party to the Convention on the Rights of the Child, Tunisia is obliged to respect children’s rights to life and to seek asylum, freedom from discrimination, and to act in their best interests; including by implementing age determination procedures and family tracing, providing appropriate guardians, care, and legal assistance to unaccompanied migrant children.

      The European Commission should suspend all funding for migration control purposes to the Tunisian National Guard and Navy pledged under the July agreement, Human Rights Watch said. The Commission should carry out a priori human rights impact assessments and set clear benchmarks to be met by Tunisian authorities before committing any migration management support.

      https://www.hrw.org/news/2023/10/10/tunisia-african-migrants-intercepted-sea-expelled

  • Dans les champs de fraises en Espagne, les migrants victimes « d’exploitation », selon le #Conseil_de_l'Europe

    Dans son tout dernier rapport, un groupe d’experts du Conseil de l’Europe fustige les conditions de travail et de vie des travailleurs migrants employés dans les champs de fraises, à #Huelva, dans le sud de l’Espagne. Une situation qui, malgré la « prise de conscience » des autorités, perdure depuis plus de 20 ans.

    C’est un nouveau rapport accablant pour les autorités espagnoles. Dans son dernier compte-rendu publié le 12 juin, le Groupe d’experts contre la traite des êtres humains du Conseil de l’Europe (Greta) dénonce les conditions de vie et de travail des migrants employés dans les champs de fraises à Huelva, dans le sud de l’Espagne. Leurs conclusions ont été rédigées suite à une visite du groupe sur place, entre le 4 et le 8 juillet 2022.

    Lors de leur venue, les membres du groupe ont constaté l’existence de 25 « camps informels », dans lesquels vivaient 914 migrants dont 99 femmes. La plupart étaient des sans-papiers originaires du Maroc, du Mali et du Ghana. Ces personnes « logent dans des cabanes faites de films en plastique, les mêmes qui sont utilisées pour couvrir les plantations de fraises ». Et d’après l’étude, elles n’ont en aucun cas « accès à l’eau potable, à l’électricité et à des sanitaires ».

    https://twitter.com/CoE_Trafficking/status/1668129337822855171

    Seul soutien pour ces travailleurs qui vivent dans une très grande précarité : un petit centre de jour, situé à côté des cultures. Créée par quelques associations présentes sur place, comme la Croix-Rouge, Caritas, et l’ONG espagnole d’aide aux migrants ACCEM, la structure prodigue des services basiques aux personnes dans le besoin. Son fonctionnement est toutefois menacé, à terme, par « le manque de financements publics », précise le Greta.

    Ces associations, citées dans le rapport, considèrent que « de nombreux travailleurs migrants du camp sont victimes d’exploitation par le travail et de traite d’êtres humains ». En cause, notamment, des heures travaillées qui dépassent souvent la limite légale, pour un salaire fixé, lui, en dessous du salaire minimum. « Parfois, les travailleurs ne sont même pas payés du tout », ajoute le document. Les ONG dénoncent aussi des cas de femmes exploitées sexuellement dans les camps.
    Contre l’exploitation, « un espace d’échanges et de bonnes pratiques »

    Parallèlement à ces conclusions, les experts du Greta dénoncent « l’inaction des autorités » et s’inquiètent que « les inspecteurs du travail n’aient pas de mandat pour venir dans les bidonvilles ». À leur grand étonnement, seule la Garde civile est en droit de s’y déplacer, seulement en cas d’incident, ou pour identifier les personnes vulnérables comme les femmes enceintes ou celles avec enfants.

    En réponse, le gouvernement espagnol a fait savoir qu’à Huelva, il y a eu « une prise de conscience notable » sur la situation. En 2022, 329 inspections du travail ont été menées, contre 57 en 2018. D’après les autorités, « la formation des agents chargés d’enquêter sur les cas de traite des personnes a été renforcée ». Et depuis cinq ans, des « formations spécifiques ont été réalisées à destination des partenaires sociaux », afin de constituer « un espace d’échanges et de bonnes pratiques ».

    Quelques jours avant la publication du Greta, le 7 juin, la ministre du Travail Yolanda Diaz, en visite à Doñana près de Huelva, avait assuré de son côté que « la plupart » des entreprises de fruits rouges de la région « respectaient la loi » en matière de travail, rapporte Europa Press. Et que les travailleurs et travailleuses y ont « des conditions de travail correctes ». Avant tout de même de nuancer : « Il est également vrai qu’il existe des entreprises qui ne respectent pas la législation en vigueur ».

    En Andalousie, région à laquelle appartient Huelva, l’agriculture représente 7,8% du PIB, soit le double de la moyenne espagnole. La culture des fruits rouges, dont les fraises, en est le fleuron. Selon Interfresa, la province de Huelva produit 300 000 tonnes de fraises par an, soit plus de 90% de la production espagnole.

    Le secteur, très dynamique, nécessite une main-d’œuvre conséquente : chaque saison de récolte, de février à juin, requiert le travail de 100 000 personnes, dont une majorité de travailleurs étrangers. À Huelva, en 2019, seules 970 citoyens originaires de la province ont répondu présents pour exercer dans les 23 000 parcelles de fraises. « La main-d’œuvre étrangère reste alors indispensable », explique El Diario.

    Si les autorités autorisent bien volontiers ces milliers d’exilés à travailler dans ces cultures, elles ferment donc les yeux sur leurs conditions de travail déplorables, dénoncées pourtant inlassablement par de multiples organisations. Et ce, depuis près de deux décennies. Le 20 juin 2000 déjà, le Syndicat des ouvriers agricoles avait fait un bilan implacable : plus de 1 300 migrants sur les 5 000 qui s’étaient déplacés pour la récolte des fraises de Huelva vivaient dans des cabanes et des camps informels.
    « De nombreux migrants perdent la tête »

    Plus de 20 ans plus tard, le constat est le même. Pour le président de l’association Andalucia Acoge, José Miguel Morales, cette situation persiste à cause du « racisme social et institutionnel qui suppose que des personnes de certaines origines peuvent être maintenues dans des conditions indignes ». « Nous demandons au Parlement européen et à l’Europe de s’impliquer pour en faire un sujet à l’ordre du jour », s’est-il exprimé en décembre 2022, à l’occasion d’une réunion entre les ONG et le commissaire européen à l’Emploi, Nicolas Schmit.

    « Parce qu’ils vivent sans électricité et sans eau courante, de nombreux migrants perdent la tête », a déclaré lors de cette même rencontre Abdoulaye Sanogo, de l’Association des Maliens de Mazagón. Dans une interview donnée à la chaîne de télévision Euronews, le représentant du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), José Antonio Brazo, explique que les travailleurs qui ne sont pas assez productifs sont maltraités. « C’est le Moyen-Âge ! Si vous ne récoltez pas le nombre de kilos voulus, on vous punit : vous restez un, deux ou trois jours sans travailler et sans être payé, donc pendant ce temps-là, vous ne ramenez pas d’argent », raconte le militant.

    En avril 2022 encore, Najat Bassit, cofondatrice de l’association Jornaleras de Huelva en Lucha et ancienne ouvrière agricole déplorait que « les abus augmentent d’année en année ». Selon elles, il arrive que certains travailleurs migrants n’aient pas le droit d’emporter avec eux une bouteille d’eau, en plein été, pour ne pas mouiller les fruits. « Le travailleur peut mourir de soif, mais le fruit, lui, doit survivre », rapporte Ameco Press.

    https://twitter.com/asnuci/status/1517031897540538368

    Deux ans plus tôt, en juillet 2020, les autorités espagnoles avaient été pressées par l’expert du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, Olivier de Schutter, « d’améliorer immédiatement les conditions de vie déplorables des travailleurs migrants saisonniers, avant que les gens ne meurent ».

    Les habitations très spartiates dans lesquelles les migrants sont forcés d’habiter sont fragiles et dangereuses. Régulièrement, nombre d’entre elles partent en fumée. En avril 2022, Mohamed Alam, un jeune marocain de 27 ans, a perdu la vie alors qu’il était venu travailler dans les champs à Lepe, près de Huelva. Il est mort brûlé vif dans l’incendie de sa cabane qu’il occupait avec cinq autres personnes.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/49841/dans-les-champs-de-fraises-en-espagne-les-migrants-victimes-dexploitat

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    voir ce fil de discussion consacré à ce sujet :
    https://seenthis.net/messages/693859

  • Grèce : au moins 78 morts dans un naufrage, le plus meurtrier de l’année dans le pays

    Au moins 78 migrants se sont noyés mercredi dans le naufrage de leur embarcation en mer méditerranée, dans le sud-ouest de la Grèce, tandis que 104 ont pu être secourus par les garde-côtes grecs. Selon des médias locaux, le bateau transportait au moins 600 personnes. Les recherches se poursuivaient mercredi pour tenter de retrouver d’autres survivants. Il s’agit du naufrage le plus meurtrier de l’année en Grèce.

    Au moins 78 personnes ont trouvé la mort dans un naufrage dans la nuit de mardi 13 à mercredi 14 juin au large de la Grèce. Quelques 104 naufragés ont pu être secourus par les garde-côtes grecs et transférés vers la ville de Kalamata, un port situé au sud ouest du pays.

    Les chaînes de télévision grecques ont montré les images de rescapés, couvertures grises sur les épaules et masques hygiéniques sur le visage, descendre d’un yacht portant l’inscription Georgetown, la capitale des îles Caïmans. D’autres étaient évacués sur des civières. Quatre d’entre eux ont été conduits à l’hôpital de Kalamata en raison de symptômes d’hypothermie.

    D’après les informations délivrées par les autorités grecques, les exilés sont majoritairement originaires d’Égypte, de Syrie et du Pakistan. Selon les premières informations, le bateau aurait quitté Tobrouk, à l’est de la Libye, en direction de l’Italie, vendredi 9 juin.

    600 migrants à bord du bateau

    Le nombre de passagers présents sur le bateau n’a pas été confirmé par les autorités grecques. Mais des médias locaux parlent d’au moins 600 personnes, ce qui laisse craindre la disparition de centaines de naufragés.

    L’opération de sauvetage se poursuivait mercredi après-midi dans les eaux internationales situées au large de la ville grecque de Pylos. Elle implique six navires des garde-côtes, un avion et un hélicoptère militaires ainsi qu’un drone de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières.

    https://twitter.com/alarm_phone/status/1668913096667144193

    La Grèce a connu de nombreux naufrages d’embarcations de migrants, souvent vétustes et surchargées, mais il s’agit jusqu’ici du bilan humain le plus lourd depuis un précédent le 3 juin 2016 au cours duquel au moins 320 personnes avaient péri ou disparu.

    L’embarcation avait été repérée une première fois mardi par les garde-côtes italiens, qui ont alerté leurs homologues grecs et européens. Les migrants à bord « ont refusé toute aide », selon les autorités grecques. La plateforme d’aide aux migrants en mer, Alarm Phone, a signalé sur Twitter avoir été alertée le même jour par des exilés en détresse, non loin du lieu du naufrage.

    Selon une journaliste basée en Grèce, chaque passager avait payé 4 500 dollars (environ 4 000 euros) la traversée.

    Une année particulièrement meurtrière

    Depuis un an, on observe de plus en plus de départs de bateaux de migrants depuis l’est de la Libye. « Ce n’est pas inhabituel que des bateaux fassent cette route. Les départs depuis l’est de la Libye sont plus fréquents » depuis l’été dernier, expliquait l’an dernier à InfoMigrants Frederico Soda, chef de mission Libye auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les exilés prennent désormais la mer depuis cette zone, afin d’éviter les interceptions des garde-côtes libyens, qui se concentrent à l’ouest du pays.

    Mais la traversée n’est pas sans risque. L’est de la Libye est considérablement plus éloigné de l’Italie que la partie ouest, d’où embarquent la majorité des migrants. À titre d’exemple, 1 200 km séparent les deux villes côtières de Tobrouk (à l’Est) et Tripoli (à l’Ouest), situé en-dessous de la Sicile. Un trajet démarré depuis l’est de la Libye est ainsi « beaucoup plus long », précisait encore Federico Soda.

    La route méditerranéenne reste la plus meurtrière au monde. En 2022, 2 406 migrants ont péri dans cette zone maritime, soit une augmentation de 16% sur un an, selon le dernier rapport de l’OIM. Et l’année 2023 risque d’établir un nouveau record : depuis janvier, ce sont déjà 1 166 personnes qui ont péri ou ont disparu dans ces eaux, dont 1030 en Méditerranée centrale. Un tel nombre n’avait pas été observé depuis 2017.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/49667/grece--au-moins-78-morts-dans-un-naufrage-le-plus-meurtrier-de-lannee-
    #Pylos #Grèce #naufrage #asile #migrations #décès #morts #tragédie #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #14_juin_2023 #Méditerranée #Mer_Méditerranée #13_juin_2023

    • Après le naufrage en Grèce, les autorités grecques et européennes sous le feu des critiques

      À la suite de l’annonce de la disparition de plusieurs centaines de personnes dans un naufrage survenu mercredi au large de la Grèce, des dirigeants européens ont fait part de leurs condoléances. Ils ont reçu de nombreuses critiques condamnant les politiques migratoires européennes.

      C’est sans doute le naufrage le plus meurtrier depuis 2013. Mercredi 14 juin, vers 2h du matin, un bateau surchargé de migrants a fait naufrage au large de Pylos, dans le sud-ouest de la Grèce. Au moins 78 personnes sont mortes dans le drame et des centaines d’autres sont toujours portées disparues. Selon les témoignages des rescapés, qui ont donné des chiffres différents, entre 400 et 750 exilés se trouvaient sur le bateau parti de Tobrouk, dans l’est de la Libye.

      À la suite de ce drame, de nombreuses personnalités politiques grecques et européennes ont exprimé leur émotion sur les réseaux sociaux. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est dit « profondément attristée par la nouvelle du naufrage au large des côtes grecques et par les nombreux décès signalés ». « Nous devons continuer à travailler ensemble, avec les États membres et les pays tiers, pour éviter de telles tragédies », a-t-elle ajouté.

      Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, s’est quant à elle dit « profondément affectée par cette tragédie meurtrière au large des côtes grecques ». « Nous avons le devoir moral collectif de démanteler les réseaux criminels. La meilleure façon d’assurer la sécurité des migrants est d’empêcher ces voyages catastrophiques... », a également indiqué la responsable.

      Les messages de soutien des deux dirigeantes ont entraîné de très nombreuses critiques d’internautes. Des défenseurs des droits des migrants, avocats et journalistes ont notamment dénoncé le « cynisme » des autorités européennes, les accusant de promouvoir une politique migratoire européenne dure.

      « Vies innocentes »

      La classe politique grecque a également réagi au drame. En campagne électorale en vue des législatives du 25 juin, l’ancien Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, a décidé d’annuler un rassemblement électoral prévu pour la fin de journée à Patras, le grand port de cette région du Péloponnèse, a annoncé son parti Nouvelle Démocratie (ND).

      « Nous sommes tous choqués par le tragique naufrage survenu aujourd’hui dans les eaux internationales de la Méditerranée, au sud-ouest du Péloponnèse. Je suis attristé par la perte de tant de vies innocentes », a-t-il déclaré sur Twitter.

      Ce responsable politique s’est par ailleurs entretenu au téléphone avec le Premier ministre par intérim, Ioannis Sarmas. Il a également décrété trois jours de deuil dans le pays.

      Sur les réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre n’a pas non plus été épargné par des internautes l’accusant d’hypocrisie face au drame de Pylos. Le dirigeant a mené une politique très dure envers les exilés durant ses quatre années à la tête du gouvernement. Athènes a été à de très nombreuses reprises accusée de pratiquer des refoulements illégaux de migrants en mer Égée et dans la région de l’Evros.
      Des bateaux escortés hors des SAR zones

      De nombreux membres d’organisations internationales ont également réagi au drame de Pylos. Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-commissariat des nations unies aux réfugiés (HCR), en charge de la Méditerranée de l’ouest et centrale s’est dit « très attristé par cette nouvelle tragédie ». Le responsable a également confié son inquiétude « de voir ces derniers mois certains États côtiers escorter des bateaux en mauvais état en dehors de leur zone SAR pour s’assurer qu’ils atteignent d’autres zones SAR ».

      De son côté, Federico Soda, directeur du département des urgences à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a plaidé pour la mise en place de « mesures concrètes pour donner la priorité à la recherche et au sauvetage » et de « voies d’accès sûres pour les migrants ».

      L’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex) s’est, quant à elle, déclarée « profondément touchée » par le drame. Dans le même message posté sur Twitter, l’agence assure que son avion de surveillance a repéré le bateau le mardi 13 juin au matin et affirme avoir « immédiatement informé les autorités compétentes ».

      Selon les autorités portuaires grecques, un avion de surveillance de Frontex avait effectivement vu le bateau mardi mais il n’est pas intervenu car les passagers ont « refusé toute aide ».

      Les ONG actives dans l’aide aux exilés ont également fait part de leur effroi face au drame de Pylos. Interrogé par Libération, le président de SOS Méditerranée France, François Thomas, a condamné une « nouvelle tragédie insupportable ». « Il n’existe aucune solidarité européenne. Les moyens de sauvetage sont de moins en moins importants, alors que l’Europe a des moyens. Quand est-ce que tout cela va s’arrêter ? », a-t-il dénoncé.

      Médecins sans frontières (MSF), qui intervient en Méditerranée centrale avec son navire humanitaire le Geo barents , a déclaré être « attristé et choqué » par le drame survenu mercredi. L’ONG précise que ses équipes en Grèce se tiennent prêtes à intervenir pour aider autant que possible les rescapés.

      Enquête ouverte

      Enfin, le pape François, très sensible à la thématique migratoire, est « profondément consterné » par le naufrage, a rapporté jeudi le Vatican dans un communiqué.

      « Sa sainteté le pape François envoie ses prières sincères pour les nombreux migrants qui sont morts, leurs proches et tous ceux qui ont été traumatisés par cette tragédie », peut-on lire dans un télégramme signé par le N.2 du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, et publié par le Vatican.

      Les opérations de secours se poursuivaient jeudi matin pour tenter de retrouver des survivants. Des moyens aériens et maritimes sont déployés mais les espoirs s’amenuisent à mesure que le temps passe. Jusqu’à présent, 104 personnes ont pu être secourues mais Athènes redoute que des centaines d’autres ne soient portées disparues, d’après les témoignages des survivants.

      Une enquête a été ouverte par la justice grecque sur le sauvetage de l’embarcation. La Cour suprême grecque a également ordonné une enquête pour définir les causes du drame qui a choqué le pays.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/49698/apres-le-naufrage-en-grece-les-autorites-grecques-et-europeennes-sous-

    • “They are urgently asking for help”: the SOS that was ignored

      The Hellenic Coast Guard attributed its failure to proceed to a rescue mission of the migrants before their trawler sunk to their refusal to receive assistance. International law experts, as well as active and former Coast Guard officials, refute the argument. And emails sent by the Alarm Phone group to authorities which are in Solomon’s possession, prove that the passengers of the vessel had sent out an SOS – one that was ignored.

      The first recovered bodies of the people who lost their lives 80 km southwest of Pylos between the 13th and 14th of June are transferred to the cemetery of Schisto. At least 78 dead and hundreds remain missing. 104 people have been rescued so far, while the search for survivors continues.

      But critical questions about possible mishandling by the Hellenic Coast Guard of the tragedy that led to the deadliest shipwreck recorded in recent years in the Mediterranean remain.

      The same goes for the responsibilities of Greece and Europe, whose policies have diverted asylum seekers to the deadly Calabria route, which bypasses Greece (for obvious reasons), while also failing to establish legal and safe routes.
      “Denied assistance“

      In the briefings and timeline of the events leading up to the tragedy, the HCG attributes the failure to rescue the migrants before the sinking of the fishing boat to their repeated “refusal to receive assistance” in their communications with the vessel.

      The HCG had been aware of the vessel since the early morning hours of Tuesday, 13/6, and was, according to its own log, in contact with the vessel from as early as 14:00 local time. But no rescue action was undertaken, because “the trawler did not request any assistance from the Coast Guard or Greece,” the HCG reported.

      The same argument is repeated at 18:00: “Repeatedly the fishing boat was asked by the merchant ship if it required additional assistance, was in danger or wanted anything else from Greece. They replied, “we want nothing more than to continue to Italy”.

      But does this absolve the Coast Guard of responsibility?

      International law experts as well as former and active members of the Coast Guard question the legal and humanitarian basis of this argument, even if there was indeed a “refusal of assistance”. And they point out to Solomon that the rescue operation should have begun immediately upon detection of the fishing vessel. For the following reasons, among others:

      - The vessel was obviously overloaded and unseaworthy, with the lives of the peopled on board, who did not even have life-saving equipment, being in constant danger.

      – Accepting a denial of rescue or other intervention by the HCG could make sense only if the vessel carried a state flag, had proper documents, had a proper captain and was safe. None of these applies in the case of the sunk trawler.

      - Coast Guard officials had to objectively assess the situation and take the necessary actions regardless of how the passengers of the trawler – or, to be precise, whoever the Coast Guard was in contact with- themselves assessed their own situation.

      - The fishing vessel was undoubtedly in a state of distress that mandated its rescue at the latest from the moment the Coast Guard received, through Alarm Phone, an SOS message, which was transmitted to the group by the passengers. This SOS call is not mentioned anywhere in the Coast Guard’s communications.

      Proof the Coast Guard knew of the danger

      In its own chronology of events, Watch the Med-Alarm Phone says it contacted the authorities at 17:53 local GR time.

      The email to the competent authorities, which is available to Solomon, indicates the coordinates where the overloaded vessel was located. It states that there are 750 people on board, including many women and children, and includes a telephone number for contacting the passengers themselves.

      “They are urgently asking for help,” the email reads.

      From this message, it follows also that FRONTEX, the HQ of the Greek Police and the Ministry of Citizen Protection, as well as the Coast Guard in Kalamata, were also informed.

      The message was also communicated to the UNCHR in Greece and Turkey, to NATO, as well as to Greece’s Ombudsman.

      Listen to the interview given to Solomon by Maro, an Alarm Phone member:

      https://www.youtube.com/watch?v=bV4SptggF2U&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwearesolomon.com%2F

      Solomon contacted the Hellenic Coast Guard, asking detailed questions: why was there no rescue operation after the migrants’ distress signal via Alarm Phone? Does a refusal to rescue exculpate the HCG? Why was the vessel (for security and identification purposes) not even checked, given it was not flying a flag? Why was the operation launched only after the vessel sank?

      A spokesman for the HCG did not answer the specific questions but instead referred to the Coast Guard’s press release.

      Solomon also contacted UNHCR, which confirmed receipt of the email.

      “Our Office was indeed notified yesterday (ed. note: 13/06) afternoon in correspondence received from Watch The Med – Alarm Phone, which referred to a vessel in distress southwest of the Peloponnese with a large number of passengers. We immediately informed the competent Greek authorities requesting urgent information about the coordination of a search and rescue operation to bring the people to safety”.

      “Please be informed that Frontex has immediately relayed the message to the Greek authorities,” Frontex responded to Alarm Phone’s message, in an email seen by Solomon.

      “Duty of rescue, not stand by and watch”

      The Coast Guard had to treat the incident as a vessel in distress from the very first moment and take all measures to rescue the people, explains Nora Markard, Professor of International Public Law and International Human Rights at the University of Münster.

      “As soon as the distress call was received via Alarm Phone, there was clearly distress. But when a ship is so evidently overloaded, it is in distress as soon as it leaves port, because it is unseaworthy. Even if the ship is still moving. And when there is distress, there is a duty to rescue, not to stand by and watch.

      International law defines distress as a situation where there is a reasonable certainty that a vessel or a person is threatened by grave and imminent danger and requires immediate assistance.

      “That requires an objective assessment. If a captain completely misjudges the situation and says the ship is fine, the ship is still in distress if the passengers are in grave danger by the condition of the ship,” Dr. Markard explains.

      International law unambiguously states that, on receiving information ‘from any source’ that persons are in distress at sea, the master of a ship that is in a position to render assistance must ‘proceed with all speed to their assistance’.

      In this particular case, the fishing vessel was not flying a flag, so the incident does not even fall under the category of respect for the sovereignty of the flag state.

      “When a ship doesn’t fly a flag at all, as it appears to be the case here, the law of the sea gives other states a right to visit the ship. This includes the right to board the ship to check it out,” says Markard.

      Apart from the distress call itself, the Hellenic Coast Guard, therefore, had the additional authority to examine the situation.

      “All ships and authorities alerted of the distress have an obligation to rescue, even if the ship in distress is not in their territorial waters but at high sea. Search and rescue zones often include waters that belong to the high sea,” explains Markard.

      “If the distress occurs in a state’s search and rescue zone, that state also has an obligation to coordinate the rescue. For example, it can requisition merchant ships to render assistance.”
      Coast Guard officer: “This was the definition of a vessel in distress”

      A former senior officer of the Greek Coast Guard with vast relevant experience seconds this and raises additional questions.

      Speaking to Solomon on condition of anonymity, he explained that the vessel was manifestly unseaworthy and the people on board in danger. Even a refusal to accept assistance was not a reason to leave it to its fate.

      The same official also points out there were delays in the response of the HCG (“valuable time was lost”) and an inadequate force of assets. He confirmed that refusal of assistance would only make sense in the case of a legal, documented, seaworthy and flagged vessel. “This was the definition of a vessel in distress”.

      Similar statements regarding the claims of the Greek Coast Guard were made by retired admiral of the Coast Guard and international expert, Nikos Spanos, to Greece’s public broadcaster ERT:

      “It’s like saying I can just watch you drown and do nothing. We don’t ask the crew on a boat in distress if they need help. They absolutely need help, from the moment the boat is adrift.”

      https://wearesolomon.com/mag/focus-area/migration/they-are-urgently-asking-for-help-the-sos-that-was-ignored

    • Chi c’era a bordo della barca naufragata al largo della Grecia

      Moshin Shazad, 32 anni, era un uomo con l’espressione seria, due figli piccoli, la moglie e la madre da mantenere. Per questo aveva deciso di partire da Lalamusa, una città nel Punjab, in Pakistan. Non riusciva a trovare un lavoro stabile e le bocche da sfamare erano diventate troppe, dopo la nascita del secondo figlio. Voleva raggiungere il cugino, Waheed Ali, che dal 2019 vive in Norvegia.

      È partito con altri quattro ragazzi, quattro amici, tra cui Abdul Khaliq e Sami Ullah. Ha telefonato al cugino poco dopo essere salito sul peschereccio stracarico che è partito da Tobruk, in Libia, ed è naufragato il 14 giugno, a 47 miglia da Pylos, in Grecia. “Diceva che sarebbe arrivato in Italia”, racconta Waheed Ali, che ora sta cercando il cugino tra i 108 sopravvissuti, di cui molti sono stati sistemati in un magazzino abbandonato di Kalamata, in Grecia, mentre una trentina sono stati trasferiti in ospedale. Molti erano in ipotermia. Ma Shazad potrebbe anche essere tra i dispersi.

      Shawq Muhammad al Ghazali, 22 anni, era uno studente originario di Daraa, in Siria, ed era rifugiato in Giordania, dove al momento vivono la sua famiglia e suo zio Ibhraim al Ghazali. Il ragazzo era partito da Amman per la Libia, e da lì, da Tobruk, si era imbarcato per raggiungere l’Europa. “Non ho sue notizie dall’8 giugno, il giorno della partenza dalla Libia”, dice lo zio. Secondo molti familiari, le autorità greche non stanno aiutando le famiglie ad avere notizie dei parenti o a capire se sono tra i vivi o tra i dispersi.

      I superstiti sono per lo più siriani (47) ed egiziani (43), poi ci sono dodici pachistani e due palestinesi, secondo le autorità greche. Tutti uomini. “Non riesco a sapere se è sopravvissuto, sono io che sto dando notizie alla famiglia in Pakistan, ma sono disperato, non riesco a capire e a sapere nulla. Del naufragio ho saputo dalla televisione”, afferma Waheed Ali.

      L’imbarcazione su cui viaggiavano Moshin Shazad e gli altri era partita da Tobruk l’8 giugno, era diretta in Italia, lungo una rotta da cui sono arrivati nel 2023 la metà dei migranti partiti dalla Libia.

      “Secondo le prime testimonianze sarebbe corretta la stima di 700-750 persone a bordo, tra cui almeno quaranta bambini, che probabilmente erano nella stiva. Se questi numeri fossero confermati, si tratterebbe del secondo naufragio più grave avvenuto nel Mediterraneo dopo quello dell’aprile 2015”, racconta Flavio Di Giacomo, dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim). Settantotto corpi sono stati recuperati finora in mare al largo della penisola del Peloponneso. Ma l’Oim ha affermato di “temere che altre centinaia di persone” siano annegate. Il portavoce della guardia costiera greca Nikos Alexiou ha detto che l’imbarcazione è naufragata, dopo che le persone si sono spostate bruscamente su un lato. L’imbarcazione è affondata in quindici minuti.

      Frontex li aveva avvistati
      Secondo le autorità greche, un aereo di sorveglianza dell’agenzia europea Frontex aveva avvistato la barca il 13 giugno. In un comunicato Frontex ha confermato di avere visto l’imbarcazione in mattinata, alle 9.47 del giorno precedente al naufragio e di averlo comunicato alle autorità preposte al soccorso, cioè alla guardia costiera greca. Anche la guardia costiera italiana e due mercantili avevano segnalato alle autorità greche l’imbarcazione in difficoltà. Ma secondo la guardia costiera greca, i passeggeri dell’imbarcazione “hanno rifiutato qualsiasi aiuto”, perché i migranti si stavano dirigendo verso l’Italia.

      “Nel pomeriggio, una nave mercantile si è avvicinata alla barca e le ha fornito cibo e rifornimenti, mentre i (passeggeri) hanno rifiutato ogni ulteriore assistenza”, ha detto la guardia costiera greca in un comunicato. Una seconda nave mercantile in seguito ha offerto più rifornimenti e assistenza. Ma anche questa volta sono stati rifiutati, secondo i greci.

      In serata, una motovedetta della guardia costiera ha raggiunto la nave “e ha confermato la presenza di un gran numero di migranti sul ponte”, è scritto nel comunicato delle autorità greche. “Ma hanno rifiutato qualsiasi assistenza e hanno detto che volevano continuare in Italia”. Tuttavia le leggi internazionali sul soccorso in mare avrebbero imposto in ogni caso ai greci di intervenire per le condizioni in cui l’imbarcazione stava navigando. Diverse testimonianze contestano la versione delle autorità greche.

      Il motore della barca si è rotto poco prima delle 23 (gmt) del 13 giugno, da quel momento la barca è andata alla deriva. I naufraghi hanno chiesto aiuto, telefonando alla rete di volontari Alarmphone, già dal 13 giugno, dicendo di avere contattato anche “la polizia”. L’attivista Nawal Soufi, che vive in Italia, ha raccontato che i migranti con cui era in contatto telefonico le hanno detto che alcune imbarcazioni si sono avvicinate, distribuendo delle bottigliette di acqua.

      “Il 13 giugno 2023, nelle prime ore del mattino, i migranti a bordo di una barca carica di 750 persone mi hanno contattata comunicandomi la loro difficile situazione. Dopo cinque giorni di viaggio, l’acqua era finita, il conducente dell’imbarcazione li aveva abbandonati in mare aperto e c’erano anche sei cadaveri a bordo. Non sapevano esattamente dove si trovassero, ma grazie alla posizione istantanea del telefono Turaya (telefono satellitare, ndr), ho potuto ottenere la loro posizione esatta e ho allertato le autorità competenti”, scrive Soufi, condividendo la sua ricostruzione su Facebook.

      “La situazione si è complicata quando una nave si è avvicinata all’imbarcazione, legandola con delle corde su due punti della barca e iniziando a buttare bottiglie d’acqua. I migranti si sono sentiti in forte pericolo, poiché temevano che le corde potessero far capovolgere la barca e che le risse a bordo per ottenere l’acqua potessero causare il naufragio. Per questo motivo, si sono leggermente allontanati dalla nave per evitare un naufragio sicuro”, continua l’attivista nel suo post.

      “Durante la notte, la situazione a bordo dell’imbarcazione è diventata ancora più drammatica. Io sono rimasta in contatto con loro fino alle 23 ore greche, cercando di rassicurarli e di aiutarli a trovare una soluzione”. Fino all’ultima chiamata in cui “l’uomo con cui parlavo mi ha espressamente detto: ‘Sento che questa sarà la nostra ultima notte in vita’”, conclude. Il parlamentare greco Kriton Arsenis, che ha parlato con i sopravvissuti a Kalamata, ha confermato la versione dell’attivista Soufi e ha dichiarato che l’imbarcazione si è ribaltata dopo essere stata trainata con delle corde dai greci. Secondo Arsenis, i greci volevano spingere l’imbarcazione di migranti nelle acque di ricerca e soccorso italiane.

      https://www.internazionale.it/notizie/annalisa-camilli/2023/06/15/naufragio-grecia
      #Frontex

    • Grecia, strage di Pylos. «Nessuna pace per gli assassini»

      Mentre il mare inghiotte i corpi e lo Stato rinchiude i sopravvissuti si riempiono le strade delle città greche

      Da tempo, definiamo la politica migratoria europea “necropolitica”, ovvero – seguendo Achille Mbembe – una politica che crea le condizioni strutturali per produrre la morte di un gruppo di persone.

      Un’architettura di morte, che vediamo ogni giorno nel regime europeo del confine, sempre più legale, sofisticata, diffusa. Ci accorgiamo ora che ci hanno tolto anche la morte, nel senso che personalmente e collettivamente – noi “vivi” – le diamo, facendo esperienza di quella degli altri, vicini e lontani. Ci hanno tolto anche la morte perché hanno tolto il lutto a chi ha perso una persona cara, la possibilità di piangere un corpo morto, la possibilità di conoscerne il nome, di sapere chi, dove, quando, quanti.

      Probabilmente non sapremo mai quante persone sono affogate nella strage avvenuta tra martedì 13 e mercoledì 14 giugno ad 80 chilometri al largo del porto di Pylos. Gli stessi migranti, al telefono con l’attivista Nawal Soufi, parlavano di 750 persone a bordo, di cui molti bambini. La Guardia costiera ellenica dice 646. Le foto e le informazioni disponibili fino ad ora confermano quest’ordine di grandezza, ma le cifre sono destinate a rimanere indicative. Il naufragio è avvenuto nella zona con il mare più profondo di tutto il Mediterraneo: circa 60 km a sud-ovest di Pylos si trova la Fossa di Calipso, una depressione che supera i 5.000 metri di profondità. Gli esperti dicono che il recupero dei corpi sarà quindi particolarmente difficoltoso, il mare li inghiottirà per sempre. Ad oggi, sono solo 104 i superstiti, difficilmente questo numero aumenterà.

      Oltre la produzione della morte si situa forse l’annullamento, l’annientamento della persona (della vita). Sono parole che, chiaramente, richiamano il nazismo. Non sapere chi, non sapere quanti, non poter riavere i corpi – massivamente e sistematicamente – è qualcosa che, credo, si avvicina all’annientamento.

      I dettagli che iniziano a trapelare dipingono un quadro dei fatti che non solo seppellisce ogni retorica della “tragica fatalità”, ma svela le responsabilità dirette della HCG (Hellenic Coast Guard) nel causare il “capovolgimento” della barca. Come ricostruito dall’attivista Iasonas Apostolopoulos, sulla base delle dichiarazioni del parlamentare Kriton Arsenis, che ha potuto parlare con i sopravvissuti a Kalamata, la HCG avrebbe legato il peschereccio con delle corde e provato a trascinarlo. Sarebbe stato proprio questo tentativo di rimorchio a far ribaltare la barca. Queste ricostruzioni si allineano con i primi racconti di Nawal Soufi.

      https://twitter.com/ABoatReport/status/1669301668259741696/history

      Evidentemente, la differenza – se esiste – tra uccidere e lasciar morire sfuma: non è “solo” indifferenza complice, non è “semplicemente” girarsi dall’altra parte. L’omissione di soccorso è la punta dell’iceberg di un sistema complesso – quello dei confini europei – progettato per annientare la vita. Sistema di cui la guardia costiera è solo un tassello. Non è l’Europa che finge di non vedere, è l’Europa che, strutturalmente, con delle politiche precise e radicate nel tempo, produce morte.

      La versione ufficiale della HCG descrive invece il capovolgimento come frutto di una maldestra manovra – in mare piatto – del peschereccio stesso. Dall’altra parte, puntano tutto sulla colpevolizzazione delle vittime: “Ripetevano costantemente di voler salpare per l’Italia e di non volere alcun aiuto dalla Grecia”, si ribadisce ossessivamente nel comunicato. Ma è assodato che questo improbabile “non volevano essere aiutati”, secondo il diritto del mare, non giustifica il mancato soccorso, come chiarito dall’ordine degli avvocati di Kalamata – che si è offerto di supportare gratuitamente i sopravvissuti. Così come è assodato che la HCG sapeva tutto dalla mattina di martedì 13 giugno, alla luce dell’avvistamento da parte del velivolo di Frontex e degli SOS diffusi da Alarm Phone – pubblicati da wearesolomon – e inoltrati anche ad UNCHR, NATO, e al difensore civico greco.

      Ma non lasciamo non detti: probabilmente l’HCG voleva trascinare il peschereccio in zona SAR maltese o italiana. Questa volontà è stata più forte di quella di salvare 750 vite umane in evidente pericolo. Forse anche per questo, ai giornalisti è stato impedito di parlare con i sopravvissuti. Dopo delle pressioni, è stato permesso solo ai parlamentari.

      Come da copione, nove di loro, egiziani, sono stati arrestati accusati di traffico di esseri umani ed omicidio 1, mentre la maggior parte (71 persone) è stata trasferita nel campo di Malakasa 2, nel “centro di accoglienza e identificazione”: una struttura chiusa, controllata, isolata, priva di supporto psicologico e assistenza medica adeguata. Sono siriani, egiziani, pakistani e palestinesi. Non devono poter raccontare, devono capire che non c’è pietà, che nulla gli sarà concesso.

      Nel porto di Kalamata, sembra di rivivere i giorni di Cutro: arrivano i familiari da tutta Europa e non solo. Alcuni trovano i propri cari, molti non li troveranno. Nessun aiuto da parte dello Stato, nessuna informazione, dicono. Non c’è pace per i vivi, non c’è pace per i morti. Finora sono stati recuperati ed identificati 78 corpi, saranno trasportati con dei camion frigorifero al cimitero di Schisto.

      Intanto, si riempiono le strade della Grecia. Dal porto di Pylos ad Atene, Salonicco, Patrasso, Karditsa, Kalamata, migliaia di persone si sono messe in marcia. Ad Atene, giovedì sera, una marea umana si è scontrata con i soliti gangster in divisa.

      La risposta dello Stato è sempre la stessa, anche con i solidali. Sono piazze commosse ma piene di rabbia. Una rabbia degna. Puntano chiaramente il dito verso gli assassini: non solo la guardia costiera, ma lo Stato greco, l’Unione Europea, Frontex, questo sistema coloniale e razzista.

      Domenica 18 giugno nel pomeriggio un altro corteo, chiamato dalla Open Assembly Against Pushbacks and Border Violence, si muoverà dal Pireo verso gli uffici di Frontex: l’agenzia europea non potrà giocare la parte dei “buoni” che avevano segnalato per tempo la barca in pericolo.

      Dalle strade, si leva una promessa: non dimentichiamo, non perdoniamo.

    • Did migrants reject help before deadly Greek wreck, or beg for it? Coast guard, activists disagree

      This undated handout image provided by Greece’s coast guard on Wednesday, June14, 2023, shows scores of people covering practically every free stretch of deck on a battered fishing boat that later capsized and sank off southern Greece. A fishing boat carrying migrants trying to reach Europe capsized and sank off Greece on Wednesday, authorities said, leaving at least 79 dead and many more missing in one of the worst disasters of its kind this year.(Hellenic Coast Guard via AP)
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      This undated handout image provided by Greece’s coast guard on Wednesday, June14, 2023, shows scores of people covering practically every free stretch of deck on a battered fishing boat that later capsized and sank off southern Greece. A fishing boat carrying migrants trying to reach Europe capsized and sank off Greece on Wednesday, authorities said, leaving at least 79 dead and many more missing in one of the worst disasters of its kind this year.(Hellenic Coast Guard via AP)

      This much is clear: On June 9, an old steel fishing trawler left eastern Libya for Italy, carrying far too many people.

      As many as 750 men, women and children from Syria, Egypt, the Palestinian territories and Pakistan were on board, fleeing hopelessness in their home countries and trying to reach relatives in Europe.

      Five days later, the trawler sank off the coast of Greece in one of the deepest parts of the Mediterranean Sea. Only 104 people, all men, survived. The remains of 78 people were recovered.

      There are still more questions than answers about what led up to one of the worst shipwrecks in recent Mediterranean history.

      Activists, migration experts and opposition politicians have criticized Greek authorities for not acting earlier to rescue the migrants, even though a coast guard vessel escorted the trawler for hours and watched helplessly as it sank.

      Below is a timeline of events based on reports from Greek authorities, a commercial ship, and activists who said they were in touch with passengers. They describe sequences of events that at times converge, but also differ in key ways.

      The Greek Coast Guard said that the overcrowded trawler was moving steadily toward Italy, refusing almost all assistance, until minutes before it sank. This is in part supported by the account of a merchant tanker that was nearby.

      But activists said that people on board were in danger and made repeated pleas for help more than 15 hours before the vessel sank.

      International maritime law and coast guard experts said that conditions on the trawler clearly showed it was at risk, and should have prompted an immediate rescue operation, regardless of what people on board may have said.

      Much of these accounts could not immediately be independently verified.

      Missing from this timeline is the testimony of survivors, who have been transferred to a closed camp and kept away from journalists.

      All times are given in Greece’s time zone.

      FIRST CONTACT

      Around 11 a.m. on Tuesday, Italian authorities informed Greece that a fishing trawler packed with migrants was in international waters southwest of the Peloponnese. Greece said the Italian authorities were alerted by an activist.

      Around the same time, human rights activist Nawal Soufi wrote on social media that she had been contacted by a woman on a boat that had left Libya four days earlier.

      The migrants had run out of water, Soufi wrote, and shared GPS coordinates through a satellite phone showing they were approximately 100 km (62 miles) from Greece.

      “Dramatic situation on board. They need immediate rescue,” she wrote Tuesday morning.

      Over the course of the day, Soufi described some 20 calls with people on the trawler in a series of social media posts and a later audio recording. The Associated Press could not reach Soufi.

      A surveillance aircraft from the European Border and Coast Guard Agency Frontex spotted the overcrowded trawler at 11:47 p.m. and notified Greek authorities, the agency told AP. On Saturday, Frontex told AP its plane had to leave the scene after 10 minutes due to a fuel shortage but that it had also shared with Greece details and photos of the “heavily overcrowded” trawler.

      DIFFERING ACCOUNTS OF CONDITIONS ON BOARD

      At 2 p.m., Greek authorities established contact with someone on the trawler. The vessel “did not request any assistance from the Coast Guard or from Greece,” according to a statement.

      But activists said that people on the boat were already in desperate need by Tuesday afternoon.

      At 3:11 p.m., Soufi wrote, passengers told her that seven people were unconscious.

      Around the same time, Alarm Phone, a network of activists with no connection to Soufi who run a hotline for migrants in need of rescue, said they received a call from a person on the trawler.

      “They say they cannot survive the night, that they are in heavy distress,” Alarm Phone wrote.

      At 3:35 p.m., a Greek Coast Guard helicopter located the trawler. An aerial photo released showed it packed, with people covering almost every inch of the deck.

      From then until 9 p.m., Greek authorities said, they were in contact with people on the trawler via satellite phone, radio, and shouted conversations conducted by merchant vessels and a Coast Guard boat that arrived at night. They added that people on the trawler repeatedly said they wanted to continue to Italy and refused rescue.

      MERCHANT SHIPS BRING SUPPLIES

      At 5:10 p.m., Greek authorities asked a Maltese-flagged tanker called the Lucky Sailor to bring the trawler food and water.

      According to the company that manages the Lucky Sailor, people on the trawler “were very hesitant to receive any assistance,” and shouted that “they want to go to Italy.” Eventually, Eastern Mediterranean Maritime Limited wrote in a statement, the trawler was persuaded to accept supplies.

      Around 6 p.m., a Greek Coast Guard helicopter reported that the trawler was “sailing on a steady course and heading.”

      But at 6:20 p.m., Alarm Phone said that people on board reported that they were not moving, and that the “captain” had abandoned the trawler in a small boat.

      “Please any solution,” someone on board told Alarm Phone.

      The Greek authorities’ account suggested the trawler stopped around that time to receive supplies from the Lucky Sailor.

      At 6:55 p.m., Soufi wrote, migrants on board told her that six people had died and another two were very sick. No other account so far has mentioned deaths prior to the shipwreck, and the AP has not been able to verify this.

      Around 9 p.m., Greek authorities asked a second, Greek-flagged, merchant vessel to deliver water, and allowed the Lucky Sailor to leave.

      Then, at around 10:40 p.m., a Coast Guard boat from Crete reached the trawler, and remained nearby until it sank. According to the Coast Guard, the vessel “discreetly observed” the trawler from a distance. Once again, the Coast Guard said, the trawler did not appear to have any problems and was moving “at a steady course and speed.”

      THE FINAL HOURS

      According to Soufi’s account, attempts to deliver supplies may have contributed to the trawler’s troubles.

      Shortly after 11 p.m., she wrote that the trawler began rocking as its passengers tried to catch water bottles from another vessel. According to people on board, ropes were tied to the ship, destabilizing it and causing a “state of panic,” she said.

      The report from the Lucky Sailor said no lines were tied to the trawler, and supplies were delivered in watertight barrels tied to a rope.

      “Those on board the boat caught the line and pulled,” the company managing the Lucky Sailor told the AP.

      The other merchant vessel did not immediately reply to the AP’s questions.

      A spokesman for the Greek Coast Guard said late Friday that its vessel had briefly attached a light rope to the trawler at around 11 p.m. He stressed that none of the vessels had attempted to tow the trawler.

      Commander Nikos Alexiou told Greek channel Ant1 TV that the Coast Guard wanted to check on the trawler’s condition, but people on board again refused help and untied the rope before continuing course.

      Soufi’s last contact with the trawler was at 11 p.m. She said later in a voice memo that “they never expressed the will to continue sailing to Italy,” or refused assistance from Greece. “They were in danger and needed help.”

      THE WRECK

      According to authorities, the trawler kept moving until 1:40 a.m. Wednesday, when its engine stopped. The Coast Guard vessel then got closer to “determine the problem.”

      A few minutes later, Alarm Phone had a final exchange with people on the trawler. The activists were able to make out only: “Hello my friend … The ship you send is …” before the call cut off.

      At 2:04 a.m., more than 15 hours after Greek authorities first heard of the case, the Coast Guard reported that the trawler began rocking violently from side to side, and then capsized.

      People on deck were thrown into the sea, while others held onto the boat as it flipped. Many others, including women and children, were trapped below deck.

      Fifteen minutes later, the trawler vanished underwater.

      In the darkness of night, 104 people were rescued, and brought to shore on the Mayan Queen IV, a luxury yacht that was sailing in the vicinity of the shipwreck. Greek authorities retrieved 78 bodies. No other people have been found since Wednesday.

      As many as 500 people are missing.

      https://apnews.com/article/migrants-shipwreck-rescue-greece-coast-guard-c160027a00d1ad2f859b97e3e8e7643

    • Après le naufrage, des survivants dénoncent les gardes-côtes grecs et Frontex

      La version officielle grecque sur l’un des pires naufrages en Méditerranée est mise à mal par les témoignages de survivants. Le rôle de Frontex, l’agence européenne chargée des frontières extérieures, est également pointé du doigt. Une enquête a été ouverte.

      Plus de quatre jours après le naufrage d’un bateau de pêche en provenance de Libye, où s’étaient embarquées jusqu’à 750 personnes – notamment des ressortissantes et ressortissants égyptiens, syriens et pakistanais –, l’espoir est mince de retrouver des survivant·es au large des côtes sud de la Grèce.

      Les questions sont nombreuses en particulier sur l’action des gardes-côtes grecs, accusés par certains témoignages d’avoir provoqué l’accident. La Cour suprême grecque a ordonné une enquête sur les circonstances du drame, l’un des pires naufrages en Méditerranée avec des centaines de morts. Pour l’heure, 104 personnes ont été rescapées et 78 corps récupérés.

      Jeudi après-midi, Kriton Arsenis, ancien eurodéputé, a rencontré des survivants dans le port de Kalamata, sur la péninsule du Péloponnèse, en tant que membre de la délégation de Mera25, le parti de Yánis Varoufákis. « Les réfugiés nous ont dit que l’embarcation a chaviré pendant qu’elle était tirée par le bateau des gardes-côtes », a-t-il raconté.

      « Les survivants nous disent que le bateau a basculé alors qu’il faisait l’objet d’une manœuvre où il était tiré par les gardes-côtes helléniques, a déclaré de son côté Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut Commissariat aux réfugiés pour la Méditerranée occidentale et centrale. Ils nous disent qu’il était tiré non pas vers les côtes grecques, mais en dehors de la zone de secours en mer grecque. »

      Ces témoignages vont à l’encontre de la version officielle, qui, jusqu’à vendredi, expliquait que les gardes-côtes n’étaient pas intervenus.

      La Grèce est régulièrement accusée de refouler des migrant·es en mer, provoquant la crainte, derrière une aide supposée, d’être en réalité éloigné·es du territoire – une pratique illégale au regard du droit international maritime et de la Convention de Genève, qui doivent permettre à toute personne en situation de détresse d’être secourue et acheminée vers un port dit « sûr » et de pouvoir, si elle le souhaite, déposer une demande d’asile dans le pays qu’elle tentait de rallier.

      En mai dernier, des révélations du New York Times ont mis en lumière cette pratique, grâce à une vidéo d’un « push-back » prise sur le fait. Mediapart avait documenté un cas semblable en 2022, qui avait provoqué la mort de deux demandeurs d’asile.
      Le patron de Frontex sur place

      Le rôle de Frontex, l’agence européenne chargée des frontières extérieures, est également mis en question, car selon les autorités portuaires grecques, un avion de surveillance de Frontex avait repéré le bateau mardi après-midi mais les secours ne sont pas intervenus car les passagers ont « refusé toute aide ». Son patron Hans Leijtens s’est rendu à Kalamata pour établir les faits et « mieux comprendre ce qui s’est passé car Frontex a joué un rôle » dans ce naufrage « horrible ».

      « On ne demande pas aux personnes à bord d’un bateau à la dérive s’ils veulent de l’aide […], il aurait fallu une aide immédiate », a affirmé pour sa part à la télévision grecque ERT Nikos Spanos, expert international des incidents maritimes. D’après Alexis Tsipras, le chef de l’opposition grecque de gauche, qui s’est entretenu avec des rescapés, « il y a eu un appel à l’aide ».

      Le HCR et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), deux agences des Nations unies, se sont félicités des enquêtes « qui ont été ordonnées en Grèce sur les circonstances qui ont conduit au chavirement du bateau et à la perte de tant de vies », tout en rappelant que « le devoir de secourir sans délai les personnes en détresse en mer est une règle fondamentale du droit maritime international ».

      Le HCR et l’OIM ont rappelé vendredi que depuis le début de l’année, au moins 72 778 migrants sont arrivés en Europe (dont 54 205 en Italie), par les routes migratoires en Méditerranée orientale, centrale, et occidentale ou par le nord-ouest de l’Afrique. Dans le même temps, au moins 1 037 migrants sont morts ou portés disparus.

      Neuf Égyptiens ont été arrêtés dans le port de Kalamata. Ils sont âgés de 20 à 40 ans et soupçonnés de « trafic illégal » d’êtres humains. Parmi les suspects, qui devraient comparaître lundi devant le juge d’instruction, figure le capitaine de l’embarcation qui a chaviré, d’après une source portuaire à l’AFP.

      Areti Glezou, travailleuse sociale au sein de l’ONG grecque Thalpo était en première ligne aux côtés des rescapés. Manifestement choquée, elle se souviendra longtemps de certains détails à glacer le sang. « Un homme me racontait qu’il a nagé pendant deux heures au côté de corps d’enfants avant d’être secouru. » Elle s’arrête, reprend son souffle et, les larmes aux yeux, elle poursuit : « Oui, ça, ils me l’ont tous dit, les cales étaient remplies de femmes et d’enfants. » Aucun n’aura été retrouvé vivant.

      Plus de 120 Syriens se trouvaient à bord et un grand nombre d’entre eux sont portés disparus, ont indiqué vendredi à l’AFP des membres de leurs familles et des militants locaux. La plupart sont originaires de la province instable de Deraa dans le sud du pays. Berceau du soulèvement antirégime déclenché en 2011, elle est revenue sous le contrôle des forces gouvernementales en juillet 2018. Plusieurs d’entre eux ont gagné la Libye, d’où était parti le bateau, en transitant par des pays voisins comme le Liban, la Jordanie ou encore l’Arabie saoudite.

      Vendredi matin, on a cependant vu des larmes de joie sur le port de Kalamata. Des deux côtés des barrières qui entourent le hangar où logent les rescapés, deux frères se sont aperçus. Fardi a retrouvé Mohamed vivant. Le grand a retrouvé le petit. Autour d’eux les sourires fleurissent sur les visages. Pour quelques brefs instants, journalistes, humanitaires et hommes en uniformes redeviennent d’abord des êtres humains. Comme un rayon de lumière qui illumine soudain un océan de tristesse.

      Une demi-heure plus tard, des bus viennent chercher les rescapés pour les emmener au camp de Malakasa dans la région d’Athènes. Le hangar est désormais vide.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/170623/apres-le-naufrage-des-survivants-denoncent-les-gardes-cotes-grecs-et-front

    • Naufrage de migrants en Méditerranée : ce que l’on sait sur les responsabilités des garde-côtes grecs

      Depuis le naufrage dramatique qui a fait 78 morts et possiblement plusieurs centaines d’autres mercredi 14 juin, les critiques ciblent l’absence d’intervention préalable des gardes-côtes grecs. Ces derniers rejettent la faute sur les passagers du navire.

      Le naufrage d’un bateau de migrants mercredi 14 juin avec des centaines de personnes à bord, au large de la Grèce, a soulevé de nombreuses questions sur les responsabilités des autorités. Voici ce que l’on sait depuis que ce chalutier vétuste a chaviré et coulé dans les eaux internationales, faisant au moins 78 morts.
      L’opération de sauvetage

      Les garde-côtes grecs ont affirmé mercredi matin « avoir été prévenus mardi par les autorités italiennes concernant un bateau avec à bord un grand nombre d’étrangers ». Des patrouilleurs grecs ont été mobilisés pour le repérer. « C’est un appareil aérien de Frontex [la décriée agence européenne de gardes-frontières, ndlr] qui a le premier repéré le bateau mardi après-midi, puis deux bateaux qui naviguaient dans la zone », selon les garde-côtes.

      Nawal Soufi, une bénévole travaillant pour la ligne téléphonique d’assistance à des migrants en danger Alarm Phone, assure sur son compte Facebook avoir reçu un SOS d’un bateau avec 750 personnes à bord en provenance de Libye.

      A 22 h 40 mardi, le chalutier notifie une panne du moteur. Le patrouilleur à proximité « a immédiatement tenté d’approcher le chalutier pour déterminer le problème », ont noté les garde-côtes. Vingt-quatre minutes plus tard, le patron du patrouilleur a annoncé par radio que le bateau avait chaviré. Il a coulé en quinze minutes.
      La défausse grecque contre les migrants

      Selon les garde-côtes grecs, « il n’y a pas eu de demande d’aide » des personnes à bord du bateau de pêche. « Après de nombreux appels du centre opérationnel des garde-côtes grecs pour les secourir, la réponse du bateau de pêche a été négative », selon le communiqué. « La salle des opérations […] a été en contact répété avec le bateau de pêche. Ils ont constamment répété qu’ils souhaitaient naviguer vers l’Italie », selon la même source.

      Le porte-parole du gouvernement a également expliqué vendredi que « les garde-côtes se sont rapprochés du bateau, ils ont jeté une corde pour le stabiliser, mais les migrants ont refusé l’aide ». « Ils disaient ‘‘No help, Go Italy’’ [’’Pas d’aide, on va en Italie’’, ndlr] », a-t-il ajouté.

      Pour sa part, le porte-parole de la police portuaire Nikolaos Alexiou a souligné qu’on ne pouvait « pas remorquer un bateau avec un si grand nombre de gens à bord par la force, il faut qu’ils coopèrent ».

      Selon un réfugié syrien en Allemagne, Reber Hebun, arrivé en Grèce pour retrouver son frère de 24 ans, survivant du naufrage, « les garde-côtes grecs n’ont rien fait pour les aider au début alors qu’ils étaient près d’eux », a-t-il dit après avoir parlé avec son frère. « Un bateau commercial a donné de l’eau et de la nourriture et tout le monde s’est précipité, le bateau a été déstabilisé à ce moment », selon lui.
      Les critiques envers les garde-côtes grecs

      Des experts et des ONG ont mis en cause les garde-côtes grecs qui auraient dû intervenir quoi qu’il arrive, selon eux. Pour Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) pour la Méditerranée centrale et occidentale, « l’argument grec selon lequel les personnes ne voulaient pas être secourues pour poursuivre leur route vers l’Italie ne tient pas ». « C’est aux autorités grecques qu’il incombait de procéder ou, au moins, de coordonner une opération de sauvetage, en utilisant soit leurs propres navires de sauvetage soit en faisant appel à tout autre bateau sur zone, y compris à des navires marchands », a-t-il jugé. « Selon le droit maritime international, les autorités grecques auraient dû coordonner plus tôt cette opération de sauvetage, dès lors que Frontex avait repéré ce bateau en détresse », a-t-il poursuivi.

      « On ne demande pas aux personnes à bord d’un bateau à la dérive s’ils veulent de l’aide […] il aurait fallu une aide immédiate », a critiqué pour sa part Nikos Spanos, expert international des incidents maritimes.

      Hans Leijtens, le patron de Frontex, s’est rendu jeudi à Kalamata pour chercher à « mieux comprendre ce qui s’est passé car Frontex a joué un rôle » dans cet « horrible » naufrage.

      Vendredi, l’ONU a demandé des investigations rapides et des mesures « urgentes et décisives » pour éviter de nouveaux drames. « Il doit avoir une enquête approfondie sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette tragédie. Et j’espère que nous pourrons trouver des réponses et apprendre de l’expérience », a souligné Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
      Des centaines de personnes à bord

      78 corps ont jusqu’ici été retrouvés en mer au large des côtes de la péninsule du Péloponnèse, selon les garde-côtes grecs, et 104 personnes ont pu être secourues à temps. Mais le bilan serait en réalité bien plus lourd. Le porte-parole du gouvernement grec, Ilias Siakantaris, avait assuré mercredi que des informations non confirmées faisaient état de 750 personnes à bord du chalutier. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) « redoute que des centaines de personnes supplémentaires » se soient noyées « dans l’une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ».

      Parmi les personnes qui se trouvaient à bord, figuraient notamment plus 120 Syriens, et un grand nombre d’entre eux sont portés disparus, ont déploré vendredi des membres de leurs familles et des militants locaux. La plupart de ces migrants sont originaires de la province instable de Deraa dans le sud de la Syrie. Plusieurs d’entre eux ont gagné la Libye, d’où était parti le bateau, en transitant par des pays voisins comme le Liban, la Jordanie ou encore l’Arabie Saoudite, selon les mêmes sources.

      Les recherches se poursuivent mais les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent, trois jours après le drame. De nombreuses femmes et enfants auraient voyagé dans la cale du navire, qui a sombré dans une zone de la Méditerranée de plusieurs milliers de mètres de profondeur, la fosse Calypso.

      Par ailleurs, 9 personnes de nationalité égyptienne soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées à la suite du drame.

      https://www.liberation.fr/international/europe/naufrage-de-migrants-en-mediterranee-ce-que-lon-sait-sur-les-responsabili

    • Message de Vicky Skoumbi envoyé sur la mailing-list de Migreurop, le 18 juin 2023 :

      une vidéo glaçante avec un #témoignage de survivants qui fait état de la #responsabilité criminelle des #garde-côtes_grecs, avec la traduction d’un post d’Iasonas Apostolopoulos

      https://www.facebook.com/519820384/videos/5877893008981441

      « Les garde-côtes grecs se sont approchés de nous et nous ont lancé une corde bleue. Ils ont commencé à nous remorquer. La façon dont ils nous tiraient n’était pas correcte. Nous criions. Le navire a alors commencé à prendre de la gîte sur la gauche, les garde-côtes se sont tournés vers le côté opposé et notre navire a commencé à prendre de la gîte sur le côté et à couler.

      Nous essayions de grimper sur le bateau, nous voulions survivre.

      Les garde-côtes ont détaché la corde. Nous criions à l’aide. Ils ont fait tourner leur navire, créant une grosse vague, et notre bateau a complètement chaviré. Les personnes qui se trouvaient sur le côté du bateau se sont retrouvées en dessous. Nous pouvions entendre les gens dans la cale frapper sur la tôle en fer.

      Le bateau a complètement coulé ».

      –—

      Le journaliste Fallah Elias de la chaîne allemande WDR a partagé sur Twitter le témoignage absolument choquant et horrifiant d’un naufragé secouru.

      https://twitter.com/falahelias/status/1670127871170322432

      Dans la vidéo, d’autres survivants pakistanais confirment que les garde-côtes grecs ont fait couler le bateau en le remorquant.

      Ni une, ni deux, ni trois, de nombreux témoignages désignent le gouvernement grec et les garde-côtes comme les seuls responsables du naufrage et de la noyade de centaines de personnes à Pylos. Au lieu de les secourir, ils ont tiré le bateau avec une corde jusqu’à ce qu’il chavire. Probablement pour les faire sortir de la zone de sauvetage grecque.

      Selon certaines informations, une centaine d’enfants figureraient parmi les morts.

      Si tout cela est vrai, il s’agit du plus grand homicide de l’histoire de l’Europe d’après-guerre.

      NE LAISSONS PAS L’AFFAIRE ÊTRE ÉTOUFFÉE !

      https://twitter.com/falahelias/status/1670127871170322432?s=46&t=0dqDdxigZeccg_TvNxhfAA

    • Möglicherweise waren Push-Backs der Küstenwache Schuld am Bootsunglück in Griechenland

      Es gibt Vorwürfe, dass das Boot mit Geflüchteten vor Griechenland wegen Push-Backs der griechischen Küstenwache gesunken ist. WDR-Journalist Bamdad Esmaili berichtet im Interview, was Überlebende des Unglücks erzählen.

      Nach dem Bootsunglück vor Griechenland mit hunderten Toten gibt es schwere Vorwürfe gegen die griechische Küstenwache, das Unglück verursacht zu haben. Die Rede ist von so genannten Push-Backs. Darunter versteht man Maßnahmen, mit denen flüchtende Menschen daran gehindert werden, die Grenze zu übertreten und einen Asylantrag zu stellen. In der EU-Grundrechte-Charta wird das Recht auf Asyl gemäß der Genfer Flüchtlingskonvention allerdings garantiert.

      Die Küstenwache weist den Vorwurf von Push-Backs zurück - jetzt soll die europäische Polizeibehörde Europol ermitteln. WDR-Journalist Bamdad Esmaili ist in Griechenland und hat mit seinem Team mit Überlebenden sprechen können.

      WDR: Es gibt Vorwürfe gegen die griechische Küstenwache. Worum geht es da?

      Bamdad Esmaili: Es geht darum, dass es Vorwürfe gibt, dass die griechische Küstenwache dieses Boot in die Richtung von italienischem Gewässer gezogen hat - dass sie es sozusagen gepushbackt hat. Diesen Vorwurf hatten wir bislang nur gehört, gestern Abend gelang es meinem Kollegen, der arabisch spricht, dann mit ungefähr zehn überlebenden Geflüchteten zu sprechen. Sie haben unabhängig voneinander berichtet, dass dieses Boot tatsächlich gezogen wurde - nicht nur einmal, nicht nur zweimal, sondern insgesamt dreimal. Und dabei ist das Schiff dann ins Wanken gekommen und ist gesunken.

      WDR: Das heißt, das Ziehen dieses Bootes, der Versuch es nach Italien zu ziehen und damit aus der Zuständigkeit Griechenlands herauszuholen, ist für dieses Unglück - so scheint es zumindest im Moment - verantwortlich?

      Esmaili: Das ist der Vorwurf, der im Raum steht. Das muss natürlich erstmal bewiesen werden. Die Griechen lehnen das vehement ab und dementieren das. Sie sagen nach wie vor immer noch, dass sie Hilfe angeboten haben und das Schiff habe diese Hilfe nicht gewollt, weil sie demnach nach Italien wollten.

      WDR: Wir können davon ausgehen, dass es jetzt eine größere Untersuchung geben wird. Wie wird in Griechenland darüber diskutiert, was hören Sie da?

      Esmaili: Das ist zum Politikum geworden, weil nächste Woche Parlamentswahlen in Griechenland sind. Vor allem die Opposition nutzt dieses Thema jetzt aus und kritisiert die Regierung. Und es ist für drei Tage eine Staatstrauer angeordnet worden. Es gibt auch Proteste, Kundgebungen, es gab einen Trauermarsch in Athen, also das ist ein Riesenthema hier in Griechenland.

      WDR: Sie haben erwähnt, dass Sie mit Überlebenden sprechen konnten. Wie haben diese denn die Situation auf dem Schiff beschrieben? Abgesehen von der Frage, ob sie gezogen wurden und damit das Unglück ausgelöst wurde.

      Esmaili: Man muss sich das so vorstellen: Ein Schiff, das 30 Meter lang ist, war völlig überfüllt. Die Überlebenden erzählen uns, dass sie von den Schleppern gehört haben, dass 747 Personen auf diesem Schiff waren. Deswegen ist auch immer von knapp 750 Personen die Rede und die waren überall: Unten, oben auf dem Deck, seit Tagen unterwegs, ohne Nahrung, ohne Wasser. Da kann man sich vorstellen, wie die Stimmung auf dem Schiff war.

      WDR: Das heißt, man muss davon ausgehen, dass das Unglück zu hunderten Toten geführt hat. Was geschieht jetzt mit den Menschen, die gerettet wurden - auch mit denen, mit denen Sie gesprochen haben?

      Esmaili: Wir sind jetzt in Malakasa in der Nähe von Athen und dort sind 71 Personen untergebracht, die kommen ganz normal ins Asylverfahren. Knapp 30 Personen sind noch in Kalamata im Krankenhaus, die werden behandelt und dann kommen sie vermutlich auch ins ganz normale Asylverfahren.

      WDR: Ganz normale Asylverfahren nach dem, was sie erlebt haben, das ist sicherlich auch eine schwierige Situation. Wurde die Suche nach Überlebenden denn inzwischen eingestellt?

      Esmaili: Das kann ich so nicht bestätigen. Wir haben gestern Abend noch gehört, dass noch weiter gesucht wird, aber natürlich kann man nach so vielen Tagen und bei so vielen Menschen davon ausgehen, dass man kaum noch Überlebende aus dem Meer retten kann. Rund 100 Kinder sollen auch mit an Bord gewesen sein.

      https://www1.wdr.de/nachrichten/bootsunglueck-mittelmeer-interview-bamdad-esmaili-100.html

    • Frontex statement following tragic shipwreck off Pylos

      We are shocked and saddened by the tragic events that unfolded off the coast of Greece. The Frontex Executive Director, who travelled to Greece after learning about the tragedy, has offered any support the authorities may need.

      People smugglers have once again trifled with human lives by forcing several hundred migrants on a fishing boat not designed to fit such a number of people. Many were trapped underneath the deck. Our thoughts go out to the families of the victims.

      On 13 June before noon, a Frontex plane spotted the fishing vessel inside the Greek search and rescue region in international waters. The ship was heavily overcrowded and was navigating at slow speed (6 knots) direction north-east.

      Frontex immediately informed the Greek and Italian authorities about the sighting, providing them with information about the condition of the vessel, speed and photos.

      The plane kept monitoring the vessel, constantly providing updates to all relevant national authorities until it ran out of fuel and had to return to base.

      As a Frontex drone was to patrol the Aegean on the same day, the agency offered to provide additional assistance ahead of the planned and scheduled flight. The Greek authorities asked the agency to send the drone to another search and rescue incident south off Crete with 80 people in danger.

      The drone, after attending to the incident south off Crete, flew to the last known position of the fishing vessel. The drone arrived at the scene four hours later at 04:05 (UTC) in the morning, when a large-scale search and rescue operation by Greek authorities was ongoing and there was no sign of the fishing boat. No Frontex plane or boat was present at the time of the tragedy.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/frontex-statement-following-tragic-shipwreck-off-pylos-dJ5l9p

      –-
      Commentaire de Lena K. sur twitter :

      This might be important. According to Frontex, they offered a drone to fly over the location of the Pylos shipwreck in the evening of 13th, but the Greek authorities decided to send it to another distress incident south of Crete. Convenient (for both).

      https://twitter.com/lk2015r/status/1670143075040088068

    • Naufrage en Grèce : le bateau dérivait, contrairement à la version des garde-côtes

      Que s’est-il passé dans les heures précédant le terrible naufrage au large du Péloponnèse ? Les garde-côtes grecs affirment que le chalutier bondé faisait route vers l’Italie à une vitesse régulière et n’avait pas besoin d’être secouru. Une enquête de la BBC affirme le contraire : le chalutier était à l’arrêt et nécessitait une aide urgente.

      Version contre version. Depuis le terrible naufrage du mercredi 13 juin au large de la Grèce, qui a coûté la vie à au moins 500 personnes (https://www.infomigrants.net/fr/post/49759/au-moins-200-pakistanais-parmi-les-victimes-du-naufrage-en-grece), les autorités grecques campent sur leurs positions : le chalutier, qui comptait au moins 700 exilés à bord, n’était pas en danger imminent. Du moins, pas dans les heures précédant le naufrage.

      Selon le communiqué officiel du Premier ministre grec (https://www.primeminister.gr/2023/06/14/32002), Kyriakos Mitsotakis, le bateau, parti de Tobrouk en Libye, naviguait en direction de l’Italie. « À 15h35, le navire de pêche a été repéré par l’hélicoptère de la Garde côtière [grecque] naviguant à vitesse régulière », peut-on lire sur le communiqué. Il avait été repéré pour la première fois vers 11h du matin, et depuis, les autorités grecques le surveillait à distance. Pourquoi ne pas le secourir immédiatement ? Parce qu’il ne semblait pas en difficulté, se défendent les Grecs. « Le navire navigu[ait] avec un cap et une vitesse constantes », écrivent-ils dans leur rapport.

      Cette ligne de défense sera la même tout au long de la journée. À partir de 15h30 jusqu’à 21h, les autorités helléniques affirment avoir été à de nombreuses reprises en communication avec le bateau via téléphone satellite. À chaque fois, les garde-côtes notent que le chalutier navigue à vitesse régulière. Et que les exilés ne réclament aucune aide. « Les migrants criaient : ’Pas d’aide, on va en Italie’ », expliquait déjà vendredi 16 juin le porte-parole des garde-côtes grecs, Nikos Alexiou.

      Dans un autre communiqué publié le 19 juin (https://www.hcg.gr/el/drasthriothtes/dieykriniseis-anaforika-me-eyreia-epixeirhsh-ereynas-kai-diaswshs-allodapwn-se-d), Athènes maintient sa position et affirme que le bateau a parcouru une distance de 24 nautiques marins - soit 44 km - depuis le moment où il a été repéré jusqu’à son naufrage.

      « Le navire ne bouge pas »

      Seulement, l’enquête menée par la BBC (https://www.bbc.com/news/world-europe-65942426) contredit la version grecque. Grâce aux coordonnées GPS des autres navires présents dans la zone méditerranéenne, la BBC est arrivée à la conclusion que le bateau n’a pas bougé entre 18h et 21h, mardi 13 juin. Un premier chalutier – le Lucky sailor – s’en est approché, sur ordre des garde-côtes grecs, à 18h pour lui fournir des vivres et de l’eau. Trois heures plus tard, c’est au même point de coordonnées maritimes qu’un second navire – le Faithfull Warrior - s’est rendu pour un autre ravitaillement.

      Et la BBC de continuer. « Une vidéo – qui aurait été tournée depuis le Faithful Warrior – prétend montrer des vivres livrés au navire via une corde dans l’eau. La BBC a vérifié ces images et a découvert que le navire - qui ne bouge pas – correspond à la forme du navire de migrants en détresse. Les conditions météorologiques correspondent à celles signalées à l’époque. »

      Pourtant, dans le dernier communiqué du 19 juin, les Grecs ne parlent pas d’immobilisation du navire. « Dans la soirée, le navire de patrouille côtière [...] est arrivé dans la région et a repéré [le chalutier] se déplaçant par ses propres moyens, à faible vitesse », maintiennent-ils.

      Et d’insister. Lors des deux ravitaillements, le navire a dans un premier temps poursuivi sa route avant de finalement s’arrêter. « Une fois le processus [de ravitaillement] terminé, les occupants du bateau ont commencé à jeter les fournitures à la mer », notent-ils encore dans leur document.

      « Navire secoué par le vent et les vagues »

      Enfin, à 22h40, les garde-côtes affirment s’être approché du chalutier tout en restant « à distance ». Là encore, ils ne détectent aucun problème de navigation. Et proposent de l’aide au navire en difficulté. « [Le chalutier] s’est de nouveau arrêté quelques minutes à l’approche [de la garde-côtière] puis a continué son chemin ».

      Entre le dernier ravitaillement et l’immobilisation du chalutier - à cause d’une panne mécanique -, une distance d’environ 6 mille nautiques (11 km) a été parcouru. À aucun moment, selon Athènes, le navire n’a donc été immobile.

      À l’échelle de la Méditerranée, ces dizaines de mille nautiques parcourus par le chalutier ne signifie pas qu’il naviguait de plein gré, insiste la BBC. Mais plutôt qu’il se déplaçait à peine « ce que l’on peut attendre d’un navire en détresse secoué par le vent et les vagues dans la partie la plus profonde de la mer Méditerranée », explique la BBC. Selon le média, les garde-côtes auraient donc dû procéder au sauvetage.

      Vers 2h du matin, dans la nuit du mardi à mercredi, le bateau fera naufrage. Le bilan provisoire fait toujours état de 78 morts, et des centaines de disparus.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/49764/naufrage-en-grece--le-bateau-derivait-contrairement-a-la-version-des-g

    • Il video di Frontex e quel barcone stracarico in balia del mare

      Nel video di Frontex il barcone stracarico di migranti in navigazione tra la Libia, da dove era partito quattro giorni prima, e l’Europa. Le immagini sono state registrate il 13 giugno alle ore 9.48 Utc. Il naufragio è avvenuto la notte tra il 13 e il 14 giugno.

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=Drz5OVIkWi0&embeds_referring_origin=https%3A%2F%2Fw

      Salgono a 80 le vittime accertate del tragico naufragio avvenuto a sud del Peloponneso, in Grecia, la settimana scorsa. I soccorsi hanno recuperato i corpi di altri due uomini a largo di Pylos. Le persone tratte in salvo sono ancora 104, mentre mancano all’appello almeno 600 persone, tra cui 100 bambini che al momento del naufragio si trovavano nella stiva. I corpi sono stati trasportati nel porto di Kalamata. Proseguono intanto le ricerche della Guardia costiera.

      Il racconto di un sopravvissuto

      «La Guardia costiera greca ci ha detto che ci avrebbe portato in acque italiane, che ci stavano spingendo. Era una nave da guerra. Poi la nostra barca si è ribaltata. Sono finito in mare, urlavo, non hanno fatto nulla per salvarci. Ho cercato di rimanere a galla per mezz’ora poi quando sono arrivate le barche della Guardia costiera mi sono allontanato perchè avevo paura. Ho visto la luce di una nave commerciale in lontananza e l’ho raggiunta». E’ la testimonianza-choc che sta circolando in queste ore su twitter. Si Tratta di un sopravvissuto siriano che racconta cosa è successo quella notte, fra martedì e mercoledì di una settimana fa, quando il barcone, partito dalla Libia, si è inabissando portandosi dietro almeno 600 persone (fra cui 100 bambini).

      La ricostruzione della Guardia costiera greca
      «In totale, il peschereccio ha percorso una distanza di circa 30 miglia nautiche dal momento del rilevamento al momento dell’affondamento» ha dichiarato la Guardia costiera greca in un comunicato. «Il chiarimento», precisa la nota, arriva a seguito delle «pubblicazioni della stampa internazionale e nazionale» secondo cui il peschereccio sovraffollato non si è mosso per almeno 7 ore prima di capovolgersi. «Nelle ore pomeridiane» di martedì 13 giugno, l’imbarcazione dei migranti «è stata avvicinata da una nave cisterna per fornire assistenza», continua il comunicato della Guardia costiera costiera sul naufragio del peschereccio a largo di Pylos. Nel testo si specifica nuovamente che i migranti a bordo avevano fatto resistenza e che poi il peschereccio si è fermato ed «è iniziato il rifornimento di viveri». Dalle ricostruzioni delle autorità elleniche si legge anche che una seconda nave cisterna si è impegnata ad avvicinarsi all’imbarcazione dei migranti per fornire provviste, ma il peschereccio avrebbe fatto resistenza e si sarebbe spostato verso ovest. Alla fine, la nave cisterna ha iniziato la procedura di rifornimento ma al termine di questa i migranti «hanno iniziato a gettare le provviste in mare». «L’intero processo di rifornimento di provviste agli occupanti del peschereccio da parte delle due navi commerciali è durato in totale più di quattro ore e trenta minuti», aggiunge la Guardia costiera, specificando che «nelle ore serali» è arrivata nella zona una loro motovedetta e «ha avvistato il peschereccio che si muoveva autonomamente, a bassa velocità». Secondo la ricostruzione delle autorità elleniche, la motovedetta «ha avviato una procedura di avvicinamento all’imbarcazione per accertarsi delle condizioni attuali del natante e dei suoi occupanti», mentre «la nave si è fermata di nuovo per alcuni minuti durante l’avvicinamento da parte della motovedetta e poi ha continuato la sua rotta».
      «Dal momento in cui è stato completato il processo di rifornimento fino all’immobilizzazione del peschereccio a causa di un guasto meccanico, il peschereccio ha percorso una distanza di circa 6 miglia nautiche» conclude la Guardia costiera greca.

      Islamabad: 300 cittadini pachistani annegati a Pylos
      Più di 300 pachistani sono annegati nel naufragio del peschereccio al largo delle coste greche del Peloponneso: il numero delle vittime è stato reso noto dal presidente del Senato di Islamabad Muhammad Sadiq Sanjrani inviando le condoglianze alle famiglie. Lo scrive la Cnn. «I nostri pensieri e le nostre preghiere sono con voi e preghiamo che le anime defunte trovino la pace eterna», ha detto Sanjrani. «Questo devastante incidente sottolinea l’urgenza di affrontare e condannare l’esecrabile traffico illegale di esseri umani». Le autorità greche non hanno ancora confermato il bilancio delle vittime pakistane.

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/naufragio-in-grecia-la-versione-dei-greci

    • A survivor of #Pylos shipwreck shared harrowing details:

      ➡️Two people died from thirst and hunger on the 4th and 5th days of the journey
      ➡️On the 4th day, people started drinking from the boat engine’s water. On the 5th day, a state of “slow death” was announced

      ➡️On 16 June, they started calling for any coastguard as they didn’t know they were in the Greek waters.
      ➡️A luxury yacht provided 4 boxes of water for almost 750 people & this created tension between people due to thirst.

      ➡️A giant Greek ship threw ropes to people & towed the boat. Then, they started throwing water bottles at them leading to an imbalance in the boat
      ➡️The boat started sinking. We started to beg to be rescued and showed them the dead bodies but the ship wasn’t qualified for rescue

      ➡️Around sunset, a Greek military ship with masked people wearing black approached, towed them with only one blue robe & increased their ship’s speed
      ➡️That was when the ship capsized. People started shouting as they sink. People on the Greek military ship were just watching
      Full testimony here:
      https://www.youtube.com/watch?v=IOzLIXa1cQ8

      https://twitter.com/ecre/status/1670739249417560064

    • I superstiti del naufragio di Pylos accusano la Guardia costiera greca

      Nella notte tra il 13 e il 14 giugno le autorità greche avrebbero tentato di trainare il peschereccio partito dalla Libia con a bordo oltre 700 persone, provocandone l’inabissamento. Le testimonianze dei sopravvissuti, confinati subito dopo aver toccato terra, smontano la versione di Atene. Le vittime sarebbero almeno 643

      Secondo diverse testimonianze dei sopravvissuti il peschereccio con oltre 700 persone a bordo è affondato al largo delle coste greche, nelle prime ore di mercoledì 21 giugno, durante un tentativo fallito di rimorchio da parte della Guardia costiera greca. L’accusa è contenuta nelle dichiarazioni rilasciate da alcuni naufraghi all’autorità giudiziaria di Kalamata, città meridionale greca –visionate dall’Ap news (https://apnews.com/article/greece-migrant-shipwreck-smugglers-9daf86915e8bd89a1697dd1ee75504ac) e dal quotidiano ellenico Kathimerini- che smentiscono la versione delle autorità greche secondo cui la barca non sarebbe stata scortata nelle sue ultime ore di navigazione e non ci sarebbe stato alcun tentativo di abbordarla.

      “La nave greca ha gettato una corda ed è stata legata alla nostra prua -ha spiegato Abdul Rahman Alhaz, 24 anni, palestinese che è riuscito a salvarsi-. Dopo hanno iniziato a muoversi e a tirare, per poco più di due minuti. Noi gridavamo ‘Stop, stop’ perché la barca era sovraccarica. Poi ha cominciato a inclinarsi”.

      L’inabissamento del peschereccio partito dalla Libia avrebbe provocato almeno 643 vittime, secondo quanto è stato possibile ricostruire dalle testimonianze dei 104 sopravvissuti. Sarebbero 100 i bambini, sempre secondo i racconti di chi si è salvato dal naufragio, che con le donne erano stipati nella stiva della nave. Sulle dinamiche dell’incidente, però, fin da subito erano emersi versioni contrastanti.

      Un’inchiesta realizzata dalla BBC (https://www.bbc.com/news/world-europe-65942426) mostra che il peschereccio sovraffollato non si è mosso per almeno sette ore prima di capovolgersi mentre la guardia costiera, invece, nel comunicato stampa rilasciato successivamente al naufragio sottolinea che dalle 15.30 all’1.40 la navigazione è proseguita a “velocità e rotta costante”. La versione della BBC si basa sui dati di Marin traffic, che traccia i movimenti delle imbarcazioni nel Mediterraneo, e che confermerebbe che le navi inviate dalle autorità greche per fornire supporto all’imbarcazione carica di naufraghi siano intervenute tutte nella stessa zona e che quindi la nave avrebbe percorso “meno di poche miglia nautiche, come ci si può aspettare da una nave colpita dal vento o dalle onde nella parte più profonda del Mar Mediterraneo”. Inoltre, sempre secondo la testata inglese, la foto dell’imbarcazione pubblicata dai guardacoste ellenici giovedì 15 giugno, riferita a poche ore prima del capovolgimento, dimostra che la nave era ferma e soprattutto smentisce la versione secondo cui le stesse autorità “avevano osservato da una distanza discreta il susseguirsi dei fatti”.

      “Abbiamo lanciato una richiesta di soccorso il giorno prima del naufragio verso le 8 del mattino -ha raccontato un sopravvissuto alla Ong Consolidated rescue group- (https://www.youtube.com/watch?v=IOzLIXa1cQ8

      ). Non sapevamo neanche che fossimo in Grecia”. Alle 9.47 del mattino Frontex, l’Agenzia che sorveglia le frontiere europee, ha comunicato alle autorità italiane e greche la presenza di un peschereccio sovraffollato e la Centrale operativa di Roma intorno alle 11 ha comunicato la posizione della nave, nel Sud del Peloponneso, al centro operativo di Atene. Alle 13.50 da Mitilini si è alzato un elicottero della Guardia costiera greca diretto verso il peschereccio, raggiunto verso le 15.35. Le stesse autorità greche, intanto, stavano chiedendo alle imbarcazioni che navigavano nell’area di cambiare rotta. “Una barca ci ha rifornito di quattro boxes d’acqua da sei bottiglie l’una: le persone si colpivano per prenderla -continua il sopravvissuto-. Questa nave ci ha lanciato una corda per avvicinarci ma ci ha detto che non era loro compito salvarci e che presto sarebbe arrivata la Guardia costiera”. La situazione a bordo era tesa, racconta sempre l’uomo intervistato dal Consolidated rescue group, al quarto giorno di navigazione non c’era né acqua né cibo, due persone erano morte e giacevano sul vascello: al quinto giorno, quello precedente al naufragio, qualcuno beveva dal motore perché l’acqua era finita. Ma anche nel racconto dell’uomo quello che succede al calar del sole di martedì scorso, dopo l’intervento delle navi civili, ripercorre le testimonianze di decine di altri naufraghi. “La Guardia costiera, una volta arrivata, ci ha detto di seguirli così l’Italia ci avrebbe salvato. Lo abbiamo fatto per mezz’ora, poi il motore si è rotto. Erano vestiti di nero e mascherati, senza segni militari. Ci hanno tirati con una corta e poi sono ripartiti, la nave ha perso stabilità e poco dopo è affondata”.

      Da Atene le autorità hanno dichiarato che i naufraghi hanno più volte rifiutato il loro intervento perché volevano proseguire verso l’Italia. Diverse testimonianze dei naufraghi smentiscono questa versione. Nawal Soufi, attivista rifugiata indipendente che quel giorno ha lanciato per prima l’Sos per la barca in avaria, ha dichiarato di essere stata in contatto con le persone sulla barca fino alle 23 di martedì. “L’uomo con cui stavo parlando mi ha detto espressamente: ‘Sento che questa sarà la nostra ultima notte viva’”, ha scritto. Poco prima di mezzanotte il motore si è spento.

      El Pais (https://english.elpais.com/international/2023-06-20/greece-imposes-silence-around-shipwreck-of-overcrowded-migrant-boat.) ha accusato le autorità greche di “imporre il silenzio” ai sopravvissuti al naufragio. Durante la loro permanenza nel porto di Kalamata, i 104 naufraghi avevano infatti mobilità limitata e scarso accesso alle comunicazioni: la Guardia costiera, secondo quanto ricostruito dal quotidiano spagnolo, li avrebbe confinati all’interno di un complesso recintato da cui non è stato permesso loro di uscire. Successivamente, venerdì 16 giugno, sono stati trasferiti a Malakasa, un campo per richiedenti asilo vicino ad Atene. Ma anche in questa nuova sistemazione la possibilità di uscire e avere contatti con l’esterno è risultata limitata

      Intanto martedì 20 giugno il tribunale di Kalamata ha convalidato l’arresto di nove uomini di origine egiziana accusati di essere i membri dell’equipaggio: omicidio colposo, naufragio e partecipazione a un’organizzazione criminale sono i capi d’accusa. L’avvocato Athanassios Iliopoulos, che rappresenta un presunto trafficante di 22 anni, ha dichiarato all’Associated Press che tutti e nove i sospettati hanno negato le accuse in tribunale affermando di essere essi stessi naufraghi. Iliopoulos ha detto che il suo cliente ha riferito di aver venduto il suo camion preso in prestito dai suoi genitori per raccogliere 4.500 euro per il viaggio. Anche in Pakistan, dove è stato proclamato il lutto nazionale per le vittime del naufragio, l’ufficio del primo ministro Shehbaz Sharif ha annunciato che sono state arrestate dieci persone accusate di far parte dell’organizzazione. “Intensificheremo gli sforzi nella lotta contro le persone coinvolte nell’atroce crimine della tratta di esseri umani”, ha dichiarato il capo del governo. Per la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen “è urgente agire”, sottolineando che l’Ue dovrebbe aiutare i Paesi africani come la Tunisia, da cui molte persone partono, a stabilizzare le loro economie. Non ha in questo caso menzionato la Libia, luogo da cui il peschereccio del naufragio è partito.

      La Grecia è stata più volte accusata di violare sui propri confini le norme sul salvataggio in mare e i diritti delle persone in transito. A maggio 2023 un’inchiesta del New York Times ha mostrato, con tanto di video ad alta definizione, le autorità greche riportare indietro verso le coste turche decine di profughi già arrivati sul territorio, tra cui anche bambini, lasciando alla deriva l’imbarcazione. Altro che attività di search and rescue. Il portale di inchiesta Solomon (https://wearesolomon.com/mag/focus-area/migration/just-007-of-819m-border-budget-to-greece-earmarked-for-search-and-resc) ha ricostruito come degli 819 milioni di euro forniti ad Atene all’interno del “Fondo di gestione delle frontiere europee” appena lo 0,07% (neanche 600mila euro) sarà destinato allo sviluppo delle attività di ricerca e soccorso in mare. La maggior parte del denaro riguarda invece l’approvvigionamento di attrezzature di deterrenza come droni, veicoli di ogni tipo, termocamere, elicotteri e sistemi di sorveglianza automatizzati. Tutto ciò che non è servito per salvare 640 persone.

      https://altreconomia.it/i-superstiti-del-naufragio-di-pylos-accusano-la-guardia-costiera-greca

    • Greece shipwreck survivors were ’abandoned for 10 minutes’

      Survivors of the June 14 shipwreck off Greece have made serious accusations against the country’s Coast Guard in witness statements.

      Statements gathered from some of the 104 survivors of a recent shipwreck off Greece contain serious accusations against the Greek Coast Guard.

      Search operations for more corpses continue after the fishing vessel, which is believed to have been carrying up to 800 migrants, capsized last week south of Greece’s Peloponnese.
      Survivors blame Greek Coast Guard

      “When the ship capsized, the Coast Guard cut the rope and continued on its way. It went farther away as we were all screaming. After 10 minutes, they came back with small boats to pick up people but they did not go as far as the ship itself. They only picked up those who managed to swim away,” one survivor told the Greek newspaper Kathimerini, recounting the last minutes of shipwreck that left at least 82 dead and hundreds missing.

      Surviving witnesses have been questioned by the Kalamata port authority.

      Every person interviewed confirmed — with slight variations in their reconstructions — that the shipwreck had been caused by a Greek Coast Guard patrol boat.

      One of the survivors said the Coast Guard’s attempt to tow the overcrowded fishing vessel created turbulence in the water that eventually caused the ship to capsize.

      “They tried to pull it using force for two or three minutes and everyone whistled to try to make them stop, since they were pulling it strongly and creating waves,” one said.

      Another added that, “for the first few minutes we went forward, but then the Coast Guard turned to the right and the ship overturned.”
      Polemics inflame political conflict prior to vote

      These witness statements run counter to the Coast Guard’s official version. Captains aboard the patrol boat say they only hooked up to the vessel for a few minutes to check the situation onboard before the ship wrecked.

      The situation has inflamed political conflict ahead of Greece’s government elections, which will be held Sunday.

      https://www.infomigrants.net/en/post/49846/greece-shipwreck-survivors-were-abandoned-for-10-minutes

    • They knew the boat could sink. Boarding it didn’t feel like a choice.

      The story of how as many as 750 migrants came to board a rickety blue fishing trawler and end up in one of the Mediterranean’s deadliest shipwrecks is bigger than any one of the victims. But for everyone, it started somewhere, and for #Thaer_Khalid_al-Rahal it started with cancer.

      The leukemia diagnosis for his youngest son, 4-year-old Khalid, came early last year. The family had been living in a Jordanian refugee camp for a decade, waiting for official resettlement after fleeing Syria’s bitter war, and doctors said the United Nations’ refugee agency could help cover treatment costs. But agency funds dwindled and the child’s case worsened. When doctors said Khalid needed a bone-marrow transplant, the father confided in relatives that waiting to relocate through official channels was no longer an option. He needed to get to Europe to earn money and save his son.

      “Thaer thought he didn’t have a choice,” said his cousin, Abdulrahman Yousif al-Rahal, reached by phone in the Jordanian refugee camp of Zaatari.

      In Egypt, the journey for #Mohamed_Abdelnasser, 27, started with a creeping realization that his carpentry work could not earn enough to support his wife and two sons.

      For #Matloob_Hussain, 42, it began the day his Greek residency renewal was rejected, sending him back to Pakistan, where his salary helped put food on the table for 20 extended family members amid a crippling economic crisis.

      “Europe doesn’t understand,” said his brother Adiil Hussain, interviewed in Greece where they had lived together. “We don’t leave because we want to. There is simply nothing for us in Pakistan.”

      On Matloob’s earlier journey to Europe, he had been so scared of the water that he kept his eyes closed the whole time. This time, the smugglers promised him they would take him to Italy. They said they would use “a good boat.”

      The trawler left from the Libyan port city of #Tobruk on June 8. Just 104 survivors have reached the Greek mainland. Eighty-two bodies have been recovered, and hundreds more have been swallowed by the sea.

      As the Mediterranean became a stage for tragedy on June 14, a billionaire and several businessmen were preparing for their own voyage in the North Atlantic. The disappearance of their submersible as it dove toward the wreckage of the Titanic sparked a no-expenses-spared search-and-rescue mission and rolling headlines. The ship packed with refugees and migrants did not.

      About half the passengers are believed to have been from Pakistan. The country’s interior minister said Friday that an estimated 350 Pakistanis were on board, and that many may have died. Of the survivors from the boat, 47 are Syrian, 43 Egyptian, 12 Pakistani and two Palestinian.

      Some of the people on the trawler were escaping war. Many were family breadwinners, putting their own lives on the line to help others back home. Some were children. A list of the missing from two towns in the Nile Delta carries 43 names. Almost half of them are under 18 years old.

      This account of what pushed them to risk a notoriously dangerous crossing is based on interviews with survivors in Greece and relatives of the dead in Pakistan, Jordan and Egypt, as the news sent ripples of distress throughout communities from North Africa to South Asia. Some people spoke on the condition of anonymity, because they feared being drawn into government crackdowns on human smuggling networks.

      Rahal’s family said they do not know how he contacted the smugglers in Libya, but remember watching as he creased under the fatigue and shame of having to ask anyone he could for the thousands of dollars they were requesting for safe passage to Italy.

      Thirteen men left from El Na’amna village, south of the Egyptian capital, Cairo, in the hope of achieving the same. Ten miles away in Ibrash, another village, Abdelnasser left the house as he usually did for his 2 a.m. factory shift but joined a packed car to Libya instead, along with 29 other young men and boys. “He told us nothing,” said his father, Amr. “We would have stopped him.”

      Many of the families said the departures caught them by surprise and that local intermediaries working for the smugglers later communicated with relatives in Egypt to gather the requested funds.

      In El Na’amna, several people said the figure was $4,500 per person — a sum impossibly high for most rural Egyptians. In Ibrash, Abdelnasser’s uncle said, two of the delegates who arrived to collect the money were disguised in women’s dress. Another woman did the talking. She collected the money, photographed receipts, and then told the family that the deal was done.

      ‘He said the boat was very bad’

      The time spent waiting in Libya was harder than the migrants expected, said family members who spoke with them throughout that period. The port city of Tobruk had become a transit hub for people, and the migrants reported that the smugglers treated them like goods to be traded. The lucky ones rented cramped apartments where they could wait near the bright blue sea.

      Travelers who had arranged to meet their intermediaries in the city of Benghazi were transported in large refrigerator trucks to the desert. One survivor described a house there “with a big yard and big walls and people at the door with guns.” It was so busy that people slept in the yard outside. Inside, a 24-year-old Pakistani migrant, Bilal Hassan, tried to lighten the mood by reciting Punjabi poetry. He is smiling in the video he sent his family, but other men in the room look tense.

      Some migrants told their families they were getting anxious and didn’t trust their smugglers. Others sent brief messages to reassure and say that they were fine.

      Rahal spoke to his wife, Nermin, every day. A month passed with no news of onward passage and his mood darkened. He worried about Khalid. In Jordan, the boy kept asking when he would see his father again. “I don’t know,” Rahal texted in reply. When one smuggler’s offer fell through, he found another who promised to get the job done faster. In voice messages to his cousin, he sounded tired.

      “I’ll manage to get the money,” he said.

      His last call to his wife was June 8. Men from the smuggling network were yelling at the migrants to pack together as closely as possible in rubber dinghies that would take them to the trawler. Up ahead, the blue fishing boat looked like it was already full.

      Matloob Hussein, the Pakistani who had lived in Greece, called his brother from the trawler. “He said the boat was very bad,” Adiil recounted. “He said they had loaded people on the boat like cattle. He said he was below deck and that he preferred it so he didn’t have to see that he was surrounded by water.”

      When Adiil asked why his brother hadn’t refused to board, Matloob said the smugglers had guns and knives. As the boat pulled out of Tobruk’s concrete port, he told Adiil he was turning his phone off — he did not expect to have a signal again until they arrived.

      After the calls to loved ones stopped, from the foothills of Kashmir to the villages of the Nile Delta, families held their breath.

      It felt, said one relative, like a film that had just stopped halfway through.

      In hometowns and villages, waiting for news

      News of the blue trawler’s capsize trickled out on the morning of June 14. The coast guard’s initial report said that at least 17 people had drowned while noting that more than 100 had been saved. On the Greek mainland, relatives waited for updates in the baking sun outside a migrant reception center. Back in hometowns and villages, some people kept their cellphones plugged into the power sockets so they did not risk missing a call.

      The residents of El Na’amna and Ibrash didn’t know what to do. Police arrested a local smuggler but provided no updates on the whereabouts of the missing. Rumors swirled that most were dead. The mother of 23-year-old Amr Elsayed described a grief so full that she felt as if she were burning.

      A Pakistani community leader in Greece, Javed Aslam, said he was in direct contact with more than 200 families asking for news. Accounts from survivors suggested that almost all the Pakistani passengers, along with many women and children, had been stuck on the lower levels of the boat as it went down.

      Adiil came looking for his brother. He was turned away from the hospital where survivors had been treated, but left his details anyway. Outside the Malakasa reception center, where the survivors were staying, 15 miles north of Athens, several Pakistanis seemed to know Matloob as “the man in the yellow T-shirt.” No one had seen him since the wreck.

      Perhaps it was crazy, Adiil said Thursday, but somehow he still had hope. He had registered his DNA with the local authorities and he had spoken to other families there every day. Now he didn’t know what to do with himself. His eyes were red from crying. He carried creased photographs of his brother in his pocket.

      In one image, Matloob is standing with his dark-eyed daughter, 10-year-old Arfa. Adiil had told the girl that her father was in the hospital, but that fiction was weighing more on him by the day as she kept asking why they couldn’t speak.

      Khalid had been asking for his father, too, but no one knew how to make a 4-year-old understand something they barely understood themselves.

      Nermin, relatives said, was “in bad shape.” She had a funeral to organize without a body. But first she had to take Khalid to the hospital for his biopsy, to learn how far the cancer had spread.

      https://www.washingtonpost.com/world/2023/06/24/greek-migrant-boat-victims

    • ‘If they had left us be, we wouldn’t have drowned:’ CNN investigation raises questions about Greek coast guard’s account of shipwreck tragedy

      The hull of the fishing trawler lifted out of the water as it sank, catapulting people from the top deck into the black sea below. In the darkness, they grabbed onto whatever they could to stay afloat, pushing each other underwater in a frantic fight for survival. Some were screaming, many began to recite their final prayers.

      “I can still hear the voice of a woman calling out for help,” one survivor of the migrant boat disaster off the coast of Greece told CNN. “You’d swim and move floating bodies out of your way.”

      With hundreds of people still missing after the overloaded vessel capsized in the Mediterranean on June 14, the testimonies of those who were onboard paint a picture of chaos and desperation. They also call into question the Greek coast guard’s version of events, suggesting more lives could have been saved, and may even point to fault on the part of Greek authorities.

      Rights groups allege the tragedy is both further evidence and a result of a new pattern in illegal pushbacks of migrant boats to other nations’ waters, with deadly consequences.

      This boat was carrying up to 750 Pakistani, Syrian, Egyptian and Palestinian refugees and migrants. Only 104 people have been rescued alive.

      CNN has interviewed multiple survivors of the shipwreck and their relatives, all of whom have wished to remain anonymous for security reasons and the fear of retribution from authorities in both Greece and at home.

      One survivor from Syria, whom CNN is identifying as Rami, described how a Greek coast guard vessel approached the trawler multiple times to try to attach a rope to tow the ship, with disastrous results.

      “The third time they towed us, the boat swayed to the right and everyone was screaming, people began falling into the sea, and the boat capsized and no one saw anyone anymore,” he said. “Brothers were separated, cousins were separated.”

      Another Syrian man, identified as Mostafa, also believes it was the maneuver by the coast guard that caused the disaster. “The Greek captain pulled us too fast, it was extremely fast, this caused our boat to sink,” he said.

      The Hellenic Coast Guard has repeatedly denied attempting to tow the vessel. An official investigation into the cause of the tragedy is still ongoing.

      Coast guard spokesman Nikos Alexiou told CNN over the phone last week: “When the boat capsized, we were not even next to (the) boat. How could we be towing it?” Instead, he insisted they had only been “observing at a close distance” and that “a shift in weight probably caused by panic” had caused the boat to tip.

      The Hellenic Coast Guard has declined to answer CNN’s specific requests for response to the survivor testimonies.

      Direct accounts from those who survived the wreck have been limited, due to their concerns about speaking out and the media having little access to the survivors. CNN interviewed Rami and Mostafa outside the Malakasa migrant camp near Athens, where journalists are not permitted entry.

      The Syrian men said the conditions on board the migrant boat deteriorated fast in the more than five days after it set off from Tobruk, Libya, in route to Italy. They had run out of water and had resorted to drinking from storage bottles that people had urinated in.

      “People were dying. People were fainting. We used a rope to dip clothes into the sea and use that to squeeze water on people who had lost consciousness,” Rami said.

      CNN’s analysis of marine traffic data, combined with information from NGOs, merchant vessels and the European Union border patrol agency, Frontex, suggests that Greek authorities were aware of the distressed vessel for at least 13 hours before it eventually sank early on June 14.

      The Greek coast guard has maintained that people onboard the trawler had refused rescue and insisted they wanted to continue their journey to Italy. But survivors, relatives and activists say they had asked for help multiple times.

      Earlier in the day, other ships tried to help the trawler. Directed by the Greek coast guard, two merchant vessels – Lucky Sailor and Faithful Warrior – approached the boat between 6 and 9 p.m. on June 13 to offer supplies, according to marine traffic data and the logs of those ships. But according to survivors this only caused more havoc onboard.

      “Fights broke out over food and water, people were screaming and shouting,” Mostafa said. “If it wasn’t for people trying to calm the situation down, the boat was on the verge of sinking several times.”

      By early evening, six people had already died onboard, according to an audio recording reviewed by CNN from Italian activist Nawal Soufi, who took a distress call from the migrant boat at around 7 p.m. Soufi’s communication with the vessel also corroborated Mostafa’s account that people moved from one side of the boat to the other after water bottles were passed from the cargo ships, causing it to sway dangerously.

      The haunting final words sent from the migrant boat came just minutes before it capsized. According to a timeline published by NGO Alarm Phone they received a call, at around 1:45 a.m., with the words “Hello my friend… The ship you send is…” Then the call cuts out.

      The coast guard says the vessel began to sink at around 2 a.m.

      The next known activity in the area, according to marine traffic data, was the arrival of a cluster of vessels starting around 3 a.m. The Mayan Queen superyacht was the first on the scene for what soon became a mass rescue operation.

      A responsibility to rescue

      Human rights groups say the authorities had a duty to act to save lives, regardless of what people on board were saying to the coast guard before the migrant boat capsized.

      “The boat was overcrowded, was unseaworthy and should have been rescued and people taken to safety, that’s quite clear,” UNHCR Special Envoy for the Central Mediterranean Vincent Cochetel told CNN in an interview. “There was a responsibility for the Greek authorities to coordinate a rescue to bring those people safely to land.”

      Cochetel also pointed to a growing trend by countries, including Greece, to assist migrant boats in leaving their waters. “That’s a practice we’ve seen in recent months. Some coastal states provide food, provide water, sometimes life jackets, sometimes even fuel to allow such boats to continue to only one destination: Italy. And that’s not fair, Italy cannot cope with that responsibility alone.”

      Survivors who say the coast guard tried to tow their boat say they don’t know what the aim was.

      There have been multiple documented examples in recent years of Greek patrol boats engaging in so-called “pushbacks” of migrant vessels from Greek waters in recent years, including in a CNN investigation in 2020.

      “It looks like what the Greeks have been doing since March 2020 as a matter of policy, which is pushbacks and trying to tow a boat to another country’s water in order to avoid the legal responsibility to rescue,” Omer Shatz, legal director of NGO Front-LEX, told CNN. “Because rescue means disembarkation and disembarkation means processing of asylum requests.”

      Pushbacks are state measures aimed at forcing refugees and migrants out of their territory, while impeding access to legal and procedural frameworks, according to the Berlin-based European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR). They are a violation of international law, as well as European regulations.

      And such measures do not appear to have deterred human traffickers whose businesses prey on vulnerable and desperate migrants.

      In an interview with CNN last month, then Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis denied that his country engaged in intentional pushbacks and described them as a “completely unacceptable practice.” Mitsotakis is widely expected to win a second term in office in Sunday’s election, after failing to get an outright majority in a vote last month.

      A series of Greek governments have been criticized for their handling of migration policy, including conditions in migrant camps, particularly following the 2015-16 refugee crisis, when more than 1 million people entered Europe through the country.

      For those who lived through last week’s sinking, the harrowing experience will never be forgotten.

      Mostafa and Rami both say they wish they had never made the journey, despite the fact they are now in Europe and are able to claim asylum.

      Most of all, Mostafa says, he wishes the Greek coast guard had never approached their boat: “If they had left us be, we wouldn’t have drowned.”

      https://edition.cnn.com/2023/06/23/europe/greece-migrant-boat-disaster-investigation-intl-cmd/index.html
      #témoignage

    • Greece shipwreck survivors faced ’unacceptable’ conditions on arrival in country

      NGOs say survivors of sinking are being held in a closed centre with limited access to psychological support

      Survivors of the Pylos shipwreck, which has left an estimated 500 people missing, faced an “unacceptable” reception in Greece and continue to be held in conditions unsuitable for vulnerable people, NGO workers say.

      The overloaded fishing trawler carrying an estimated 750 people capsized and sank in front of the Greek coastguard last week, following an allegedly botched attempt by the coastguard to tow the vessel.

      The survivors, put at 104 and all men - as no women or children are said to have survived the wreck - were taken to Kalamata, a city on the Peloponnese peninsula, where they were kept in a storage warehouse for two to three days before being transferred to an asylum registration facility at Malakasa, north of Athens.

      “We witnessed an unacceptable reception of extremely vulnerable people in Kalamata,” Eleni Spathanaa, a volunteer lawyer for Refugee Support Aegean, an organisation providing legal advice for the survivors of the wreck, told Middle East Eye.

      Survivors slept on mattresses on the warehouse floor, and the area around it was ringed with fencing. A video posted on Twitter showed a Syrian teenager attempting to embrace his brother through the bars.

      According to Spathanaa, in the first few days no concerted effort was made by authorities to facilitate contact with the survivors’ families, although the Greek Red Cross was providing some access to mobile phones.

      A suffocating experience

      The survivors were transported to a registration facility in Malakasa on 16 and 17 June.

      According to Spathanaa, conditions at #Malakasa are not much of an improvement on those at Kalamata. Survivors are housed in shared shipping containers, and, as at #Kalamata, the facility is ring-fenced, with access severely restricted.

      The prison-like conditions came as a shock.

      “We witnessed... people devastated [and in] shock. They could not even understand where they were,” said Spathanaa. "I could not understand why they were put in a closed centre. Of course, these conditions are not suitable for people who have just survived a shipwreck.

      “These people were [contained], after such a suffocating experience - all of them have lost friends, some of them close relatives... they cannot even conceive what has happened.”

      According to Spathanaa, some of the survivors’ basic needs are not being met at the facility, with some reporting that requests for extra clothing to keep warm at night have been refused. Requests for tea, coffee and cigarettes were also reportedly denied.

      Spathanaa and her colleagues also found that, despite suffering from acute distress, the survivors were being “fast-tracked” through the process of registration for asylum applications.

      “This was quite problematic because most of the people [we met] had not even seen a lawyer before passing through this process,” she said.

      Emergency psychological and medical aid at the facility is being provided by the NGO Doctors Without Borders (MSF). “We saw a lot of distress,” MSF head of mission Sonia Balleron told MEE. “The medical team is clear that [the survivors] are all potentially at risk of PTSD [post-traumatic stress disorder].”

      The team have reported treating chemical burns, injuries from exposure to the sun and sea water, as well as hypo-glycaemic shock (the effect of low blood sugar), due to the people aboard the boat being deprived of food for up to six days.

      According to Balleron, many of the survivors are suffering from sleep disorders and night terrors in the wake of the disaster.

      “What we hear mostly... is people [recalling] seeing their friends dying in front of their eyes,” said Balleron. “They also talk about not knowing who survived and who died, which is causing a lot of stress. Families are calling a lot to try to understand if their relatives are among the survivors or not.”
      A political choice

      For Spathanaa, the conditions experienced by the survivors of the wreck on arrival in Kalamata and Malakasa are no accident, but a “political choice”.

      At the end of 2022, the ESTIA accommodation scheme, an EU funded housing programme for vulnerable asylum seekers, was terminated. The programme, which was started in 2015, was intended to assist families with children, people with disabilities and survivors of torture with suitable housing and medical care.

      When it closed on 16 December, vulnerable asylum seekers were transferred from ESTIA accommodation to remote camps with as little as 24 hours’ notice. Human rights groups warned that the curtailment of the scheme could exacerbate isolation of asylum seekers and “re-traumatise” survivors of violence and torture.

      “We have these vulnerable survivors, and we don’t have the option of sheltering them in dignified and suitable conditions,” said Spathanaa. “I don’t think if the shipwreck’s passengers were tourists, that they would treat them like that. They wouldn’t put them in a warehouse.”

      This is not lost on the international community. Social media posts in the wake of the disaster have highlighted the discrepancy in the efforts by the Greek coastguard to prevent last week’s wreck with the resources expended on recovering the missing Titan submarine in the Atlantic Ocean.

      Widespread protests in Greece over the authorities’ inaction to the disaster have also highlighted the inequities that play out in the waters of the Mediterranean: on 18 June, two cruise ships were greeted at Thessaloniki port with a banner reading: “Tourists enjoy your cruise in Europe’s biggest migrants cemetery.”

      https://www.middleeasteye.net/news/greece-shipwreck-survivors-unacceptable-conditions-upon-arrival
      #emprisonnement #survivants

    • On the night of June 14, Captain Richard Kirkby is piloting the Mayan Queen IV, a luxury yacht belonging to a Mexican multibillionaire, through the calm, black waters of the Mediterranean when he receives an emergency call. “Ship sinking. Large number of people. Vessels in the vicinity are requested to initiate search and rescue operations.” The crew hears the screams from people drowning before they can see them.

      The shipwreck that takes place that night would turn out to be the deadliest in the Mediterranean in many years. Around 750 people are thought to have been on board the fishing boat that went down off the coast of the Peloponnese. When the Mayan Queen IV reaches the site at 2:55 a.m., only the lights of another ship can be seen. They belong to the Greek Coast Guard, vessel LS 920 – according to investigation files that DER SPIEGEL and its partners have acquired.

      But the Greeks cannot be reached via radio. So three crew members from the Mayan Queen IV climb into a life boat and start searching for survivors, constantly heading toward the cries for help. They stay as quiet as they can so as not to miss a single voice. Ultimately, they will pull 15 people out of the water.

      Early in the morning, the Greek Coast Guard requests permission to bring additional survivors on board. The Greek vessel is too small to safely bring all the survivors to shore. But the Mayan Queen IV – a ship with four decks, tinted windows and a helicopter landing pad – is large enough. At 7:20 a.m., the yacht sets course for Kalamata. On board are 100 of a total of 104 survivors – migrants wrapped in silver emergency blankets cowering where the super-rich are normally sunning themselves.
      Survivors if the shipwreck in the port of Kalamata: “Ship sinking. Large number of people.”

      Hundreds of refugees don’t survive this night – despite the fact that the Greek Coast Guard arrived at the site several hours before the accident. As early as the morning of the previous day, an Italian agency had sent them a warning and a non-governmental organization had forwarded an SOS from the fishing boat. Even the European Union border control agency Frontex had identified the ship’s plight and offered additional assistance. How can it be that hundreds of migrants died anyway? It is a question that has plagued the Greek Coast Guard for the last two weeks.

      The accusations that survivors have leveled at the Greeks are serious: Did the Coast Guard leave the people to their fate for too long? Were they trying to pull the ship into Italian waters – as some testimony seems to indicate? Perhaps to keep hundreds of migrants from landing in Greece?

      A team of reporters from DER SPIEGEL joined forces with the nonprofit newsroom Lighthouse Reports, investigative journalism consortium Reporters United, the Spanish newspaper El País, the Syrian investigative reporting outlet Siraj and the German public broadcaster ARD to explore these questions. The reporters interviewed survivors, many of whom had already turned to the aid organization Consolidated Rescue Group. They examined leaked investigative reports, videos and geodata and spoke with sources inside Frontex.

      The reporting indicates that, at the very least, the Greek Coast Guard may have made grave errors. Sixteen refugees have accused the Greeks, for example, of causing the fishing boat to capsize, while seven are convinced that Greek rescue attempts were hesitant at best – which would mean they were willing to accept the deaths of hundreds of people. There are also serious doubts about the willingness of Greek authorities to thoroughly investigate the disaster. The leaked investigation reports raise questions as to whether Greek officials may have altered testimony in their favor.

      One of those who survived, we’ll call him Manhal Abdulkareem, tells his story in mid-June from the Greek camp Malakasa. He requests that we not use his real name or even describe him out of fear of how the Greek authorities might react. What he has to say does not paint them in a positive light.

      The Syrian once worked as a stonemason in Jordan. Last spring, he decided to risk the crossing to Italy. He traveled to Libya and boarded the vessel in the port city of Tobruk on June 9. Abdulkareem is one of hundreds of people who crowded onto the vessel, and he was one of the lucky ones: He was able to buy himself a place on deck. Later, it would save his life.

      Other refugees crowded into the boat’s cold storage room. According to survivors, women and children were below decks, many of them from Pakistan. For them, the belly of the ship would turn into a coffin.

      Abdulkareem’s account of the initial days onboard the ship is consistent with the stories told by other survivors. He says that they began running out of water on the third of five days onboard, that the motor cut out on several occasions and that the captain seemed to have lost his orientation. The goal of reaching Italy was more distant than ever.

      The Greek Coast Guard was also aware of the dire situation onboard the fishing boat. On the morning of June 13, they received the first warning from the Italian Coast Guard. Frontex agents filmed the ship from the air at midday. At 5:13 p.m. local time, the non-governmental organization Alarmphone wrote an email to the Greek authorities. The email noted that there were 750 people on the ship. “They are requesting urgent assistance.”

      At the time of the call for help, the fishing vessel was around 80 kilometers (50 miles) off the coast of the Peloponnese. Nevertheless, the Greek Coast Guard sent a ship that was anchored in far-away Crete.

      At least two freighters supplied the fishing vessel with water, but they didn’t take anyone onboard. Abdulkareem and other survivors say that by this point, two passengers on the boat had already died. The Greek Coast Guard ship only arrived at 10:40 p.m.

      There are two versions for what then took place.

      Manhal Abdulkareem reports that the Greek Coast Guard escorted their ship for a time, until the fishing boat’s engine again cut out. Then, he says, the Coast Guard attached a rope to the vessel. “We thought they knew what they were doing,” says Abdulkareem.

      The Coast Guard, he says, towed the vessel at a rapid speed, first to the right, then the left, and then back to the right – and then it capsized. Fifteen additional survivors tell a similar story. Some believe the behavior of the Coast Guard was accidental. Others think it was intentional.

      When the vessel capsized, there were people trapped inside its hull. One survivor says he heard them knocking. Those who were on deck jumped into the water. “People were falling on us,” says one man from Egypt. Some clung to the sinking vessel, while others grabbed in a panic for anything that was floating, including other people.

      “I know how to swim, but that wasn’t enough,” Abdulkareem would later say. He says he had to avoid others so that he wouldn’t be pulled down into the depths. Four survivors say that the Coast Guard put those in the water in even greater danger by maneuvering in such a way that created large waves.

      While still in the water, Abdulkareem began searching for his brother, but was unable to find him. As the vessel was sinking, say survivors, the Greek Coast Guard ship pulled back to a distance of hundreds of meters.

      Abdulkareem and six others accuse the Greeks of delayed rescue efforts and only launching inflatable dinghies after significant time had passed. Some estimate that several minutes passed before they took any action at all. Others say the delay was fully half an hour. “They could have saved many people,” says a survivor from Syria. Abdulkareem’s brother still hasn’t been found.

      The Greek Coast Guard has a competing account for what took place. According to an official log from June 14, their ship reported on the evening prior to the disaster that the refugees were “on a stable course” – a claim that video evidence and tracking data refute. The people on board, according to the official account, rejected assistance because they “wanted nothing more than to continue onward to Italy.” If the Greek Coast Guard is to be believed, the fishing boat capsized shortly after 2 a.m. The first official log provides no cause for the accident.

      Later, the Greek government spokesman said that the Coast Guard had attached a rope to the boat. But only to “stabilize” the vessel. By the time of the accident, the rope had already been cast off, the spokesman said, and the fishing vessel had never been towed. The rope, he insists, was not the cause of the shipwreck. In an interview with CNN, a Coast Guard spokesman speculated that panic may have broken out onboard, leading to the boat listing to one side.

      There is no proof for either version. But doubts about the Greek account are significant, even within Frontex. At the agency’s headquarters in Warsaw, EU border guards can follow in real time what is taking place on the EU’s external borders. In this case, the agents must have realized early on the danger that the migrants were in.

      On two occasions – at 6:35 p.m. and at 9:34 p.m. – they offered to send the airplane back to the ship that the migrants had already seen at midday. It was refueled and ready to take off, according to an internal memo that DER SPIEGEL has obtained. But the Greek Rescue Coordination Center in Piraeus, Frontex says, ignored the offer. The plane remained on the ground.

      The only other available aircraft, a Frontex drone, was initially sent to another distress call, according to Frontex. It only arrived at the scene after the fishing vessel had sunk. In Brussels, hardly anyone believes that the rebuff of Frontex was an accident. Many see a pattern: Greek authorities systematically send away Frontex units, says one Brussels official. That happens particularly often, the official says, in situations that later turn out to be controversial.

      The mistrust with which Athens now finds itself confronted – even from EU institutions – has a lot to do with previous violations of international law on the Aegean. The Greek Coast Guard has repeatedly towed groups of refugees back into Turkish waters – before then abandoning them on life rafts with no means of propulsion.

      Proof for such pushbacks has become so overwhelming that the Frontex fundamental rights officer recently recommended that the organization suspend cooperation with the Greek Coast Guard. The “strongest possible measures” are necessary to ensure that the Greeks once again begin complying with applicable law, reads an internal memo that DER SPIEGEL has obtained. Joint missions can only be resumed once a new basis for trust has been established, the memo continues.

      The skepticism has become so great that Frontex has even sent a team to Greece to question survivors itself. Two Frontex officials say that the results of investigations conducted thus far seem to contradict the Greek version of events. One Greek lawyer is even demanding an official state investigation of the Coast Guard for manslaughter through failure to render aid.

      Most survivors, though, don’t believe that the Greek state will investigate the role played by its own Coast Guard. The treatment they received in the days following the catastrophe was too poor for such optimism.

      Sami Al Yafi, a young Syrian, is one of them. He, too, has asked that his real name not be printed out of fear of the Greek authorities. He accuses the Coast Guard of manipulating his statement. He claims to have clearly testified that the Coast Guard had caused the ship to capsize, but he was unable to find that statement in the transcript of his interview. An additional survivor says that he had a similar experience.

      There are also corresponding inconsistencies in the investigation file. In six instances, according to the file, survivors said nothing about a tow rope in their first interview with the Coast Guard – or at least there is no mention of such in the minutes taken by the Coast Guard. Later, in interviews with public prosecutors, they then accused the Coast Guard of causing the capsizing by towing the vessel.

      Moreover, the minutes taken by the Greek Coast Guard frequently include the exact same formulations. According to those minutes, four survivors used exactly the same words in describing the events – despite the fact that the interviews were led by different interpreters. In one case, a member of the Coast Guard apparently acted as an interpreter.

      When approached for comment, Greek officials said they were unable to comment on the accusations. The accounts, they said, are part of a confidential investigation. They said they were also unable to comment on the actions of the Coast Guard.

      Manhal Abdulkareem, the man who lost his brother, isn’t satisfied. “We are a group of 104 survivors,” he says. All of them know, he says, who caused the boat to capsize.

      On at least one occasion, Greek officials have been found guilty of accusations similar to those that have now been lodged by Abdulkareem and other survivors. It was left up to the European Court of Human Rights to pass that verdict. Last year, the court found that the Greek Coast Guard in 2014 towed a refugee boat until it capsized. Three women and eight children died in that incident. Then, too, the Coast Guard claimed that panic had broken out onboard the vessel and that the refugees themselves had caused the boat to capsize. It is the exact same story they are currently telling.

      https://www.spiegel.de/international/europe/new-accusations-against-the-greek-coast-guard-we-thought-they-knew-what-they

    • Everyone Knew the Migrant Ship Was Doomed. No One Helped.

      Satellite imagery, sealed court documents and interviews with survivors suggest that hundreds of deaths were preventable.

      From air and by sea, using radar, telephone and radio, officials watched and listened for 13 hours as the migrant ship Adriana lost power, then drifted aimlessly off the coast of Greece in a slowly unfolding humanitarian disaster.

      As terrified passengers telephoned for help, humanitarian workers assured them that a rescue team was coming. European border officials, watching aerial footage, prepared to witness what was certain to be a heroic operation.

      Yet the Adriana capsized and sank in the presence of a single Greek Coast Guard ship last month, killing more than 600 migrants in a maritime tragedy that was shocking even for the world’s deadliest migrant route.

      Satellite imagery, sealed court documents, more than 20 interviews with survivors and officials, and a flurry of radio signals transmitted in the final hours suggest that the scale of death was preventable.

      Dozens of officials and coast guard crews monitored the ship, yet the Greek government treated the situation like a law enforcement operation, not a rescue. Rather than send a navy hospital ship or rescue specialists, the authorities sent a team that included four masked, armed men from a coast guard special operations unit.

      The Greek authorities have repeatedly said that the Adriana was sailing to Italy, and that the migrants did not want to be rescued. But satellite imagery and tracking data obtained by The New York Times show definitively that the Adriana was drifting in a loop for its last six and a half hours. And in sworn testimony, survivors described passengers on the ship’s upper decks calling for help and even trying to jump aboard a commercial tanker that had stopped to provide drinking water.

      On board the Adriana, the roughly 750 passengers descended into violence and desperation. Every movement threatened to capsize the ship. Survivors described beatings and panic as they waited for a rescue that would never come.

      The sinking of the Adriana is an extreme example of a longtime standoff in the Mediterranean. Ruthless smugglers in North Africa cram people onto shoddy vessels, and passengers hope that, if things go wrong, they will be taken to safety. But European coast guards often postpone rescues out of fear that helping will embolden smugglers to send more people on ever-flimsier ships. And as European politics have swung to the right, each new arriving ship is a potential political flashpoint.

      So even as passengers on the Adriana called for help, the authorities chose to listen to the boat’s captain, a 22-year-old Egyptian man who said he wanted to continue to Italy. Smuggling captains are typically paid only when they reach their destinations.

      The Greek Ministry of Maritime Affairs said it would not respond to detailed questions because the shipwreck was under criminal investigation.

      Despite many hours of on-and-off surveillance, the only eyewitnesses to the Adriana’s final moments were the survivors and 13 crew members aboard the coast guard ship, known as the 920. A Maritime Ministry spokesman has said that the ship’s night-vision camera was switched off at the time. Court documents show that the coast guard captain gave the authorities a CD-ROM containing video recordings, but the source of the recordings is unclear, and they have not been made public.

      Prime Minister Kyriakos Mitsotakis of Greece defended the coast guard during comments in Brussels this past week, calling its critics “profoundly unfair.” The sinking has brought rare public criticism from officials in the European Union, which has remained silent as the Greek government has hardened its stance toward migrants.

      In Greece, nine Egyptian survivors from the Adriana were arrested and charged with smuggling and causing the shipwreck. In sworn testimonies and interviews, survivors said that many of the nine brutalized and extorted passengers. But interviews with relatives of those accused paint a more complicated picture. At least one of the men charged with being a smuggler had himself paid a full fee of more than $4,000 to be on the ship.

      Collectively paying as much as $3.5 million to be smuggled to Italy, migrants crammed into the Adriana in what survivors recalled was a hellish class system: Pakistanis at the bottom; women and children in the middle; and Syrians, Palestinians and Egyptians at the top.

      An extra $50 or so could earn someone a spot on the deck. For some, that turned out to be the difference between life and death.

      Many of the passengers, at least 350, came from Pakistan, the Pakistani government said. Most were in the lower decks and the ship’s hold. Of them, 12 survived.

      The women and young children went down with the ship.
      Setting Sail

      Kamiran Ahmad, a Syrian teenager, a month shy of his 18th birthday, had arrived in Tobruk, Libya, with hopes for a new life. He had worked with his father, a tailor, after school. His parents sold land to pay smugglers to take him to Italy, praying that he would make it to Germany to study, work and maybe send some money home.
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      “We had no choice but to send him by sea,” his father said in an interview.

      But as the Adriana set sail at dawn on June 9, Kamiran was worried. His cousin, Roghaayan Adil Ehmed, 24, who went with him, could not swim. And the boat was overcrowded, with nearly twice as many passengers as he had been told.

      No life vests were available, so Roghaayan paid $600 to get himself, Kamiran and a friend to an upper deck.

      They were part of a group of 11 young men and boys from Kobani, a mainly Kurdish city in Syria devastated by more than decade of war. The group stayed in dingy, rented rooms in Beirut, Lebanon, then flew to Egypt and on to Libya.

      The youngest, Waleed Mohammad Qasem, 14, wanted to be a doctor. When he heard that his uncle Mohammad Fawzi Sheikhi was going to Europe, he begged to go. On the flight to Egypt, the two smiled for a selfie.

      Haseeb ur-Rehman, 20, a motorcycle mechanic from the Pakistan-administrated Kashmir, felt he had to leave home to help his family survive. Together with three friends, he paid $8,000 and left for Libya.

      He was one of the few Pakistanis who managed to snatch a spot on deck.

      The journey, if all went well, would take three days.

      As early as the second day, survivors recalled, the engine started breaking down.
      Lost

      By Day 3, food and clean drinking water had run out. Some migrants put dried prunes in seawater, hoping the sweetness would mellow the saltiness. Others paid young men $20 for dirty water.

      Unrest spread as it became clear that the captain, who was spending most of his time on a satellite phone, had lost his way.

      When Pakistanis pushed toward the upper deck, Egyptian men working with the captain beat them, often with a belt, according to testimony. Those men, some of whom are among the nine arrested in Greece, emerged as enforcers of discipline.

      Ahmed Ezzat, 26, from the Nile Delta, was among them. He is accused of smuggling people and causing the shipwreck. In an interview, his brother, Islam Ezzat, said that Ahmed disappeared from their village in mid-May and re-emerged in Libya weeks later. He said a smuggler had sent someone to the family home to collect 140,000 Egyptian pounds, or $4,500, the standard fee for a spot on the Adriana.

      Islam said he did not believe Ahmed had been involved in the smuggling because he had paid the fee. He said the family was cooperating with the Egyptian authorities. Ahmed, like the others who have been charged, has pleaded not guilty.
      ‘They Will Rescue You’

      By Day 4, according to testimonies and interviews, six people in the hold of the ship, including at least one child, had died.

      The next day, June 13, as the Adriana lurched toward Italy between engine breakdowns, migrants on deck persuaded the captain to send a distress call to the Italian authorities.

      The Adriana was in international waters then, and the captain was focused on getting to Italy. Experts who study this migratory route say that captains are typically paid on arrival. That is supported by some survivors who said their fees were held by middlemen, to be paid once they had arrived safely in Italy.

      The captain, some survivors recalled, said the Italian authorities would rescue the ship and take people to shore.

      Just before 1 p.m., a glimmer of hope appeared in the sky. A plane.

      Frontex, the European Union border agency, had been alerted by the Italian authorities that the Adriana was in trouble and rushed to its coordinates. There was no doubt the ship was perilously overloaded, E.U. officials said, and unlikely to make it to any port without help.

      Images of the rusty blue fishing boat appeared in the Frontex command center in Warsaw, where two German journalists happened to be touring, a Frontex spokesman said. The Adriana was a chance to showcase the agency’s ability to detect ships in distress and save lives.

      Now that Frontex had seen the ship, which was in Greece’s search-and-rescue area of international waters, the Greek authorities would surely rush to help.

      Two hours later, a Greek Coast Guard helicopter flew past. Its aerial photographs show the ship’s upper decks crammed with people waving their hands.

      Nawal Soufi, an Italian activist, fielded calls from frantic migrants.

      “I’m sure that they will rescue you,” she told them. “But be patient. It won’t be immediate.”
      Mayday

      Around 7 p.m. on June 13, almost seven hours after Frontex spotted the Adriana, the Greek authorities asked two nearby commercial tankers to bring the migrants water, food and diesel to continue their journey, according to video recordings and court documents.

      A crucial part of the Greek authorities’ explanation for not rescuing the Adriana is their claim that it was actively sailing toward Italy. When the BBC, using data from neighboring vessels, reported that the Adriana had been practically idle for several hours before it sank, the Greek government noted that the ship had covered 30 nautical miles toward Italy since its detection by Frontex.

      But satellite imagery and data from the ship-tracking platform MarineTraffic show that the Adriana was adrift for its final seven hours or so. Radar satellite imagery from the European Space Agency shows that by the time the Greeks summoned the commercial ships, the Adriana had already reached its closest point to Italy.

      From then on, it was drifting backward.

      The first tanker, the Lucky Sailor, arrived within minutes. The second, the Faithful Warrior, arrived in about two and a half hours. The captain of the Faithful Warrior reported that some passengers had thrown back supplies and screamed that they wanted to continue to Italy. How many people actually rejected help is unclear, but they included the Adriana’s captain and the handful of men who terrorized the passengers, according to survivors’ testimonies and interviews.

      Others were placing distress calls. Alarm Phone, a nonprofit group that fields migrant mayday calls, immediately and repeatedly told the Greek authorities, Frontex and the United Nations refugee agency that people on the Adriana were desperate to be rescued. Several passengers testified that they had tried to jump aboard the Faithful Warrior. But the migrants said that the frenzy only destabilized the Adriana, so the Faithful Warrior withdrew.

      As night fell, the Faithful Warrior’s captain told the Greek control center that the Adriana was “rocking dangerously.”

      Radio transmission records show that, over five hours, the Greek control center transmitted five messages across the Mediterranean using a channel reserved for safety and distress calls.

      Henrik Flornaes, a Danish father of two on a yacht far from the area, said he heard two mayday relay signals that night. They provided coordinates near the location of the Adriana, he said.

      A mayday relay directs nearby ships to begin a search and rescue.

      But the Greek Coast Guard itself mounted no such mission at this point.
      An End Foretold

      As midnight of June 14 approached, the Greek Coast Guard vessel 920, the only government ship dispatched to the scene, arrived alongside the Adriana.

      The presence of the 920 did not reassure the migrants. Several said in interviews that they were unsettled by the masked men. In the past, the Greek government has used the coast guard to deter migration. In May, The Times published video footage showing officers rounding up migrants and ditching them on a raft in the Aegean Sea.

      The mission of the 920 is unclear, as is what happened after it arrived and floated nearby for three hours. Some survivors say it tried to tow the Adriana, capsizing it. The coast guard denied that at first, then acknowledged throwing a rope to the trawler, but said that was hours before it sank.

      To be sure, attempts to remove passengers might have backfired. Sudden changes in weight distribution on an overcrowded, swaying ship could have capsized it. And while the 920 was larger was than the Adriana, it was not clear if had space to accommodate the migrant passengers.

      But Greece, one of the world’s foremost maritime nations, was equipped to carry out a rescue. Navy ships, including those with medical resources, could have arrived in the 13 hours after the Frontex alert.

      Exactly what capsized the ship is unclear. The coast guard blames a commotion on the ship. But everyone agrees that it swayed once to the left, then to the right, and then flipped.

      Those on deck were tossed into the sea. Panicking people stepped on each other in the dark, desperately using each other to come up for air, to stay alive.

      At the water’s surface, some clung to pieces of wood, surrounded by drowned friends, relatives and strangers. Others climbed onto the ship’s sinking hull. Coast guard crew members pulled dozens of people from the sea. One person testified that he had initially swum away from the 920, fearing that the crew would drown him.

      Waleed Mohammad Qasem, the 14-year-old who wanted to be a doctor, drowned. So did his uncle, who had posed with him for a selfie. The ship’s captain also died.

      Hundreds of people, including the women and young children, inside the Adriana stood no chance. They would have been flipped upside down, hurled together against the ship as the sea poured in. The ship took them down within a minute.

      Haseeb ur-Rehman, the Pakistani motorcycle mechanic on the top deck, survived. “It was in my destiny,” he said from a migrant camp near Athens. “Otherwise, my body would have been lost, like the other people in the boat.”

      Near the end, Kamiran Ahmad, the teenager who had hoped to study in Germany, turned to his cousin Roghaayan. From the migrant center in Greece, the older cousin remembered his words: “Didn’t I tell you we were going to die? Didn’t I tell you we were already dead?”

      Both went into the water. Kamiran’s body has not been recovered.

      https://www.nytimes.com/2023/07/01/world/europe/greece-migrant-ship.html

  • UE : les Vingt-Sept s’accordent sur une réforme de l’asile, après trois ans d’intenses débats

    Les ministres européens ont arraché jeudi un accord sur deux volets clés d’une réforme de la politique migratoire. La réforme prévoit un système de solidarité entre États membres, et un examen accéléré des demandes d’asile de certains exilés aux frontières afin de les renvoyer plus facilement vers leur pays d’origine ou de transit. La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson s’est réjouie d’une « étape très importante » pour le Pacte sur l’asile et la migration, présenté en septembre 2020.

    La journée de jeudi 8 juin a été marquée par de difficiles négociations entre États membres sur le sujet brûlant de l’immigration. Contre toute attente, les ministres européens de l’Intérieur réunis à Bruxelles sont parvenus à signer un accord dans la soirée après trois ans d’intenses débats - le projet de réforme a été présentée par la Commission européenne en septembre 2020.

    Ce feu vert ouvre la voie à des pourparlers avec le Parlement européen, en vue d’une adoption de la réforme avant les élections européennes de juin 2024.

    « Ce ne sont pas des décisions faciles pour tous ceux qui sont autour de la table, mais ce sont des décisions historiques », a salué la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser. La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson s’est réjouie d’une « étape très importante » pour le Pacte sur l’asile et la migration.

    Alors, que contient l’accord ? InfoMigrants fait le point.
    1/ Mécanisme de solidarité

    L’un des textes agréés par les ministres prévoit un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des migrants. Quelque 30 000 demandeurs d’asile seraient relocalisés chaque année dans un pays de l’Union européenne (UE).

    Ce mécanisme de solidarité serait rendu obligatoire mais « flexible » au sein de l’UE dans la prise en charge des exilés.

    Les États membres seraient tenus d’accueillir un certain nombre de ces demandeurs arrivés dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire, ou à défaut d’apporter une contribution financière.

    Les pays qui refuseraient d’accueillir des migrants devraient payer 20 000 euros pour chaque demandeur d’asile non relocalisé. Ces sommes seraient versées sur un fonds géré par la Commission et destiné à financer des projets liés à la gestion de la migration.
    2/ Examen accéléré des demandes d’asile

    L’autre texte endossé par les ministres contraint les États membres à mettre en œuvre une procédure accélérée d’examen des demandes d’asile -12 semaines maximum-, dans des centres situés aux frontières, pour les migrants qui ont statistiquement le moins de chances de se voir accorder le statut de réfugié.

    C’est le cas, par exemple, des ressortissants « du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Sénégal, du Bangladesh et du Pakistan », a commenté la secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor.

    L’objectif est de faciliter le renvoi de ces migrants vers leur pays d’origine ou de transit.
    3/ Des propositions non retenues

    Lors des discussions, une dizaine d’États membres, dont l’Italie et la Grèce, ont exprimé leur opposition ou leurs réserves sur les propositions sur la table.

    C’est le cas par exemple de la volonté de certains pays verser de l’argent aux pays en première ligne dans les arrivées de migrants. En échange, ces États géreraient l’accueil des exilés.

    Une proposition farouchement rejetée par certains pays, dont l’Italie. « Nous avons écarté l’hypothèse selon laquelle l’Italie et tous les États membres de première entrée seraient payés pour garder les migrants irréguliers sur leur territoire. L’Italie ne sera pas le centre d’accueil des migrants au nom de l’Europe », a indiqué dans un communiqué le ministre italien Matteo Piantedosi.

    L’Italie et la Grèce, ainsi que d’autres pays, réclamaient de leurs côtés de pouvoir renvoyer des migrants déboutés du droit d’asile vers des pays tiers « sûrs » par lesquels ils ont transité, même en l’absence d’autres liens (famille, travail...) entre le migrant et ce pays. Une idée qui rencontrait l’hostilité de l’Allemagne. Le compromis prévoit qu’il revient aux États membres d’apprécier si le simple transit constitue un lien suffisant.

    La ministre allemande avait réclamé que « les familles avec des enfants en bas âge ne soient pas soumises à la procédure frontalière ». Cette disposition, qui était défendue par une minorité d’États membres, ne figure toutefois qu’en annexe du texte.
    4/ Hostilité de certains pays

    La Pologne et la Hongrie ont voté contre la réforme, tandis que la Bulgarie, Malte, la Lituanie et la Slovaquie se sont abstenues, a-t-on appris auprès de la présidence suédoise du Conseil de l’UE, qui a mené les longues et complexes négociations.

    Le Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban a qualifié vendredi d’"inacceptable" cet accord. « Bruxelles abuse de son pouvoir. Ils veulent ‘relocaliser’ les migrants vers la Hongrie par la force. C’est inacceptable », a-t-il réagi, selon un message posté sur Twitter par le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/49551/ue--les-vingtsept-saccordent-sur-une-reforme-de-lasile-apres-trois-ans
    #accord #asile #migrations #réfugiés #UE #union_européenne #procédure_accélérée #Pacte_sur_l'asile_et_la_migration #relocalisation #mécanisme_de_solidarité #renvois #expulsions #2023 #8_juin_2023

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    ajouté à la métaliste sur le pacte :
    https://seenthis.net/messages/1019088

    • Il Patto europeo sulla migrazione riduce la protezione per coloro che cercano asilo

      I leader dell’Unione europea hanno raggiunto un accordo sul “Patto su migrazione e asilo”, che rischia di ridurre gli standard di protezione per le persone in arrivo alle frontiere degli stati membri.

      “Le persone che cercano rifugio nell’Unione europea hanno diritto a un’accoglienza basata sulla dignità e sulla compassione. Col Patto, invece, alle frontiere degli stati membri verrebbero istituite procedure destinate, consapevolmente, a causare sofferenza attraverso la detenzione per mesi in centri chiusi lungo le frontiere. Gli stati membri potrebbero anche rinviare persone in cerca di salvezza verso paesi da loro giudicati sicuri”, ha dichiarato Eve Geddie, direttrice dell’ufficio di Amnesty International presso l’Unione europea.

      “Con l’accordo odierno, la solidarietà resta un concetto vuoto e dimenticato: consentirebbe infatti agli Stati membri di non partecipare alla solidarietà, contribuendo invece ad un fondo comune che può essere utilizzato per pagare i paesi extraeuropei per accogliere le persone in cerca di protezione. Gli stati membri alla frontiera esterna resterebbero con poco sostegno da parte degli altri”, ha proseguito Geddie.

      “Avevamo sperato in una riforma basata sulla solidarietà e sul pieno rispetto dei diritti delle persone migranti e richiedenti asilo. Ora sta al Parlamento europeo impedire nei negoziati che seguiranno che questo Patto, così com’è, entri a far parte della legislazione europea e per assicurare la costruzione di un approccio umano e sostenibile”, ha concluso Geddie.

      https://www.amnesty.it/il-patto-europeo-sulla-migrazione-riduce-la-protezione-per-coloro-che-cercan
      #rétention #détention_administrative

  • Méditerranée : plus de 700 migrants interceptés par les garde-côtes libyens en une semaine - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/49324/mediterranee--plus-de-700-migrants-interceptes-par-les-gardecotes-liby

    Méditerranée : plus de 700 migrants interceptés par les garde-côtes libyens en une semaine
    Par Guillaume Gérard Publié le : 01/06/2023
    Plus de 700 exilés ont été interceptés en mer par les garde-côtes libyens entre le 21 et le 27 mai, a fait savoir l’Organisation internationale pour les migrations lundi. Un chiffre inhabituellement élevé qui s’explique notamment par les départs de centaines de migrants depuis les plages de l’est de la Libye. C’est un chiffre inhabituellement élevé. Entre le 21 et le 27 mai, 726 exilés dont des femmes et des enfants, tentant de rejoindre l’Europe, ont été arrêtés par les garde-côtes libyens au large de Tripoli puis renvoyés vers la Libye, d’après les chiffres publiés par l’Organisation internationale des migrations (OIM). C’est depuis l’est du pays, en région cyrénaïque, que ces nombreux départs ont eu lieu, explique Giacomo Terenzi, coordinateur de l’OIM en Libye, interrogé par InfoMigrants. Au moins 600 personnes interceptées le 27 mai seraient parties de Benghazi, la deuxième ville du pays, située à quelque mille kilomètres à l’est de Tripoli. Généralement, les bateaux qui partent de l’est du pays sont bien plus gros que les embarcations de l’ouest puisqu’ils doivent effectuer une route plus longue pour rejoindre l’Italie. Ils comptent souvent plusieurs centaines de personnes à bord.
    « Notre accès est généralement limité à l’est », admet le représentant de l’OIM, dont le siège en Libye se trouve à Tripoli. Cette partie du pays, dont les autorités ne sont pas reconnues par la communauté internationale, est contrôlée par une faction rivale au gouvernement de Tripoli, à l’ouest.
    « Les autorités de l’est opèrent d’une façon très différente des garde-côtes libyens à l’ouest », ajoute Giacomo Terenzi. Sans financement et soutien de l’Union européenne (UE), les autorités de Cyrénaïque n’ont pas les moyens - ou la volonté politique - de stopper les embarcations de migrants qu’à l’ouest.
    En tout, depuis le 1er janvier 2023, ce sont près de 6 000 exilés qui n’ont pas réussi à atteindre l’Europe par la mer, dont 244 femmes et 122 enfants, selon l’OIM. Ils ont été interceptés en mer par les gardes côtes de l’ouest du pays et ramenés en Libye. Au moins 643 personnes ont trouvé la mort en tentant la traversée et 332 sont portées disparues. À leur retour sur le sol libyen, les migrants récupérés par les garde-côtes sont envoyés dans des centres de détention. Ils y sont exposés à de graves abus – travail forcé, torture, viols - et sont parfois même vendus en tant qu’esclaves et esclaves sexuels.
    L’UE est souvent pointée du doigt dans la politique migratoire menée par Tripoli. Bruxelles fournit un soutien financier aux autorités libyennes pour empêcher les arrivées de migrants sur son territoire. Depuis 2017, l’UE a alloué 57,2 millions d’euros au pays. Et en mars, le Conseil européen a renouvelé pour deux ans son soutien aux autorités libyennes - soutien qui comprend notamment la formation des garde-côtes libyens et la fourniture de navires. En 2021, Amnesty International déclarait déjà que les États membres de l’UE « continuent honteusement d’aider les garde-côtes libyens (…) alors qu’ils ont parfaitement connaissance des horreurs » que les migrants subissent dans les prisons. La mission d’enquête de l’ONU qui a rendu ses conclusions en mars fait état de collusions entre les garde-côtes, les passeurs et les trafiquants.
    InfoMigrants recueille régulièrement les témoignages de personnes passées par les centres de détention, ils décrivent la violence qui y règne. « Les gardes nous frappent sans raison. Parfois, ils emmènent des personnes dans une pièce et les violentent. Ils filment les tortures et les envoient aux familles pour qu’elles paient une rançon » racontait Malik, un réfugié soudanais de 23 ans, à la rédaction en février 2022. Les femmes sont, quant à elles, la cible de viols répétés. « Tous les jours, les gardiens viennent chercher des femmes dans les cellules, et les emmènent à l’extérieur. Ils nous violent devant les autres hommes. On les entend rire et se moquer en arabe, car ils savent qu’après ce sera leur tour de nous passer dessus », expliquait en 2021 Aminata, une Ivoirienne, dont le dernier enfant est le fruit d’une agression sexuelle commise dans une prison libyenne. Plusieurs ONG ont également fait état de violences commises par les garde-côtes libyens envers les embarcations de migrants et les bateaux humanitaires qui portent secours aux exilés. Fin mars, l’Ocean Viking révélait avoir été menacé par des Libyens en pleine mer. Ils ont tiré des coups de feu en l’air pour empêcher la navire de l’ONG SOS Méditerranée de porter secours à des exilés en détresse. Plusieurs témoignages semblables ont été rapportés ces dernières années.Des migrants eux-mêmes ont essuyé des tirs des forces libyennes en mer, alors qu’ils tentaient de leur échapper. En février 2022, un exilé a perdu la vie et trois ont été blessés après avoir été visé par des garde-côtes libyens armés. Les Nations Unies avaient alors réclamé une enquête et promis de sanctionner les responsables. Mais à ce jour, aucune information judiciaire n’a été ouverte. Selon l’OIM, au moins 25 000 exilés sont morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis 2014. Cette route migratoire demeure la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#libye#violence#OIM#UE#ONU#politiquemigratoire#postbrexit

  • Près de 50% des migrants qui arrivent en Italie viennent de pays francophones, selon le patron de l’Ofii

    Interrogé vendredi sur Franceinfo, en pleine brouille entre Rome et Paris sur le dossier de l’immigration, le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration a affirmé que près de la moitié des migrants qui arrivent en Italie sont originaires de pays francophones. Les Ivoiriens sont, selon lui, « la première nationalité qui débarque en Italie ».

    Le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, a déclaré, vendredi 5 mai, sur Franceinfo (https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-on-a-une-augmentation-des-tentatives-de-passage-a-travers-les-), que près de la moitié des migrants arrivant en Italie par la Méditerranée venaient de #pays_francophones. Des déclarations qui interviennent en pleine crise diplomatique entre la France et l’Italie après les propos de Gérald Darmanin sur la gestion des arrivées migrants par la Première ministre italienne (https://www.infomigrants.net/fr/post/48708/nouvelle-crise-diplomatique-entre-paris-et-rome-sur-lafflux-de-migrant).

    Sur les plus de 42 000 personnes qui ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, « les nationalités qui arrivent en Italie sont pour près de la moitié d’entre elles des nationalités qui ont un rapport avec l’espace historique francophone des Subsahariens », a indiqué Didier Leschi.

    Parmi eux, les Ivoiriens représentent « la première nationalité qui débarque en Italie », a assuré le patron de l’Ofii, un organe sous tutelle du ministère de l’Intérieur.

    « Il y a aussi des Guinéens et des Maliens. Ces personnes sont peu enregistrées (par les autorités italiennes) pour une partie d’entre elles et donc se dirigent immédiatement vers la France », a-t-il avancé.

    Mécanisme européen

    « C’est pour ça que les tensions entre les deux pays sont fortes. On a une augmentation des tentatives de passage à travers les Alpes parce que, justement, ce sont pour beaucoup d’entre elles des nationalités où on parle le français », a poursuivi Didier Leschi.

    Or, a-t-il déclaré, « l’ensemble du mécanisme européen suppose d’abord qu’il y ait un enregistrement dans le premier pays et qu’après, il y ait une discussion entre les différents pays, en particulier avec la France, et pour ceux qui relèvent vraiment » du statut de réfugié, « qu’il y ait une répartition ». « Il y a urgence à organiser mieux la répartition de la charge de l’asile dans l’ensemble de l’Union » européenne, a encore insisté le directeur général de l’Ofii.

    Les arrivées de migrants sont au plus haut en Italie, et notamment sur l’île de Lampedusa. Le ministère de l’Intérieur italien a récemment demandé aux autorités de l’île d’augmenter la capacité de son hotspot de 400 à 1 250 places pour faire face l’afflux de migrants. Plus de 2 700 personnes sont actuellement recensées dans le centre d’accueil, rendant la situation invivable. Le gouvernement prévoit un examen accéléré des demandes d’asile afin de faciliter les procédures de rapatriement vers des pays sûrs.
    « Incapable de régler les problèmes migratoires »

    La Première ministre française Elisabeth Borne a, elle, annoncé fin avril (https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/immigration-150-policiers-et-gendarmes-supplementaires-) la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne » ainsi que la création d’une « #border_force » (force aux frontières).

    Interrogé sur cette situation, le ministre français de l’Intérieur Gérald #Darmanin a déclaré, jeudi, sur RMC, que la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia #Meloni était « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue ».

    Ce sont ces propos qui ont suscité une nouvelle poussée de fièvre, sur ce sujet qui empoisonne les relations diplomatiques entre les deux alliés. Ils ont ainsi provoqué l’annulation jeudi de la première visite à Paris du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Ce dernier a exigé des excuses du ministre français de l’Intérieur.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/48734/pres-de-50-des-migrants-qui-arrivent-en-italie-viennent-de-pays-franco
    #frontière_sud-alpine #Alpes #Italie #France #français #langue #frontières #migrations #asile #réfugiés #Côte_d'Ivoire #enregistrement #empreintes_digitales #Alpes #répartition #militarisation_des_frontières

    • Nouvelle #crise_diplomatique entre Paris et Rome sur l’afflux de migrants à la #frontière_franco-italienne

      Le ministre français de l’Intérieur a accusé, jeudi, la Première ministre italienne d’être « incapable de régler les problèmes migratoires ». Depuis le début de l’année, les arrivées en France depuis l’Italie ont fortement augmenté. En réaction, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a annulé sa première visite à Paris, qualifiant d’"inacceptables" les propos tenus par le ministre français.

      C’est une nouvelle crise sur le dossier de l’immigration dont la diplomatie française se serait bien passée. Jeudi 4 mai, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, interrogé sur la radio RMC, a accusé la première ministre italienne Giorgia Meloni d’être « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue ».

      La réaction de Rome ne s’est pas fait attendre et le jour même, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a annulé sa première visite à Paris, jugeant « inacceptables » les propos du ministre de l’Intérieur.

      Gérald Darmanin a fait ces déclarations alors qu’il répondait à une question du président du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, au sujet de la situation migratoire à la frontière franco-italienne, où les forces de l’ordre françaises repoussent des migrants vers l’Italie.

      « Oui, il y a un afflux de personnes migrantes et notamment de mineurs » dans le sud de la France, a reconnu le ministre de l’Intérieur, qui en a rejeté la faute sur Rome : « La vérité, c’est qu’il y a en Tunisie (...) Une situation politique qui fait que beaucoup d’enfants notamment remontent par l’Italie et que l’Italie est incapable (...) de gérer cette pression migratoire ». « Meloni, c’est comme Marine Le Pen, elle se fait élire sur ’vous allez voir ce que vous allez voir’ et puis ce qu’on voit c’est que ça [l’immigration] ne s’arrête pas et que ça s’amplifie », a-t-il poursuivi.

      « Les offenses contre le gouvernement et l’Italie lancées par M. Darmanin sont inacceptables », a dénoncé le chef de la diplomatie italienne. « Ce n’est pas l’esprit avec lequel on doit affronter les défis européens communs ». Le chef de la Ligue (parti anti-migrants) Matteo Salvini, vice-Premier ministre de Mme Meloni, s’est lui aussi insurgé : « Je n’accepte pas de leçons sur l’immigration de la part de ceux qui renvoient en Italie des femmes, des enfants et des hommes », a-t-il affirmé.

      L’immigration, une question européenne

      Face à l’escalade, Paris a tenté de calmer le jeu. « J’ai parlé à mon collègue Antonio Tajani au téléphone », a tweeté, en italien, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. « Je lui ai dit que la relation entre l’Italie et la France est basée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants », a-t-elle ajouté, soulignant qu’elle espérait « pouvoir l’accueillir prochainement à Paris ».

      « Cette question [de l’immigration] doit être traitée par l’ensemble des Etats membres, en gardant à l’esprit que nous ne pourrons réussir et être efficaces que dans la concertation et un dialogue apaisé », a également indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

      L’immigration est depuis des années un sujet ultra-sensible dans les relations franco-italiennes.

      Ces derniers mois, les traversées de la Méditerranée, notamment depuis la Tunisie, sont en forte hausse, mettant l’Italie sous pression. Selon le ministère italien de l’Intérieur, plus de 42 000 personnes sont arrivées par la Méditerranée en Italie cette année contre environ 11 000 sur la même période en 2022.

      Lampedusa en première ligne

      Face à ces arrivées, l’île italienne de Lampedusa se trouve en première ligne et peine à gérer la redistribution des migrants. Le ministère de l’Intérieur italien a récemment demandé aux autorités de l’île d’augmenter la capacité de son hotspot de 400 à 1 250 places pour faire face l’afflux de migrants. Plus de 2 700 personnes sont actuellement recensées dans le centre d’accueil, rendant la situation invivable. Outre l’augmentation de la capacité du centre d’accueil, le gouvernement italien envisage également de déployer des navires et des avions militaires pour envoyer les migrants vers le continent.

      Fin mars, Rome avait aussi annoncé une série de mesures pour désengorger Lampedusa. Le gouvernement prévoyait un examen accéléré des demandes d’asile afin de faciliter les procédures de rapatriement vers des pays sûrs. Il a aussi envisagé d’augmenter les places en centre de rétention du pays pour renforcer les expulsions des personnes non éligibles à l’asile. L’exécutif souhaitait enfin la création d’un centre dans chaque région du pays.

      En France, la Première ministre française Elisabeth Borne a, elle, annoncé fin avril la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne » ainsi que la création d’une « border force », une force aux frontières.

      En novembre, les deux pays avaient déjà connu une forte poussée de fièvre lorsque le gouvernement Meloni, à peine au pouvoir, avait refusé de laisser accoster un navire humanitaire de l’ONG SOS Méditerranée qui avait fini par être accueilli par la France à Toulon avec plus de 200 migrants à bord. L’épisode avait suscité la colère de Paris qui avait convoqué une réunion européenne pour que ce scénario inédit ne se reproduise pas.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/48708/nouvelle-crise-diplomatique-entre-paris-et-rome-sur-lafflux-de-migrant

    • Immigration : 150 policiers et gendarmes supplémentaires dès la semaine prochaine à la frontière de Menton

      Au cours de son discours présentant sa feuille de route pour les « 100 jours d’apaisement », la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre l’immigration illégale dans les Alpes-Maritimes.

      Des renforts policiers pour surveiller la frontière franco-italienne dans les Alpes-Maritimes dès la semaine prochaine. C’est la mesure que vient d’annoncer la Première ministre Élisabeth Borne ce mercredi.

      Bientôt une « border force »

      La Première ministre annonce également la création d’une « border force » dès l’été prochain : "plus largement, d’ici l’été nous lancerons l’expérimentation d’une « force aux frontières », ou "border force, à la frontière italienne. Elle associera plus étroitement forces de sécurité intérieure, douaniers et militaires. Sa mise en place devra être effective dans les six mois.
      Unité Police réclame des effectifs pérennes

      « On ne peut pas bouder l’arrivée d’effectifs, c’est une annonce que nous saluons, assure Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police dans les Alpes-Maritimes. Mais on manque de précision, policiers mobiles, pérennes ? On pense que c’est des forces mobiles alors que l’on souhaite des forces pérennes à Menton, qui resteraient sur place. »

      "Nous avons actuellement deux compagnies de CRS à Menton : des LIC, pour « lutte contre l’immigration clandestine », le problème, c’est qu’on les voit rarement sur le terrain, déplore le représentant du syndicat policier. Trop souvent détournés de leur mission pour aller ailleurs sur le territoire, comme dernièrement à Nantes.

      Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget a salué cette décision, parlant d’une « nécessité absolue ».
      « Il était temps ! »

      Dans un communiqué, Alexandra Masson « salue cette décision tardive, mais reste vigilante pour que ces effectifs supplémentaires restent de manière pérenne. Je n’accepterai pas que cette annonce ne soit qu’une réponse ponctuelle à la crise migratoire actuelle » écrit la députée de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes.
      « Une vague de fonds migratoire qui progresse de jour en jour. »

      « Face à une pression migratoire hors norme, l’annonce de la Première ministre est une bonne nouvelle, estime Charles Ange Ginésy, le président du Département des Alpes-Maritimes. Espérons que cette décision se concrétise rapidement et ne soit pas éphémère pour répondre à une vague de fonds migratoire qui progresse de jour en jour. »

      « Je réaffirme, avec François Sauvadet, président de l’assemblée des Départements de France, que la décision louable d’augmentation des effectifs aux frontières, ne résoudra pas la problématique des mineurs non accompagnés qui nous échoit d’office, alors que depuis longtemps je demande à l’Etat d’assumer sa responsabilité face à la montée en puissance massive de cette immigration. »
      Plus de 1200 mineurs étrangers pris en charge

      Le département des Alpes-Maritimes fait face, depuis plusieurs mois, a un nombre inhabituellement élevé d’arrivée de migrants, notamment mineurs. La semaine dernière, la préfecture des Alpes-Maritimes a, sur demande du Département, réquisitionné ce lieu pour héberger en urgence des migrants (https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/un-gymnase-requisitionne-a-menton-pour-accueillir-des-m).

      Depuis le début de l’année 2023, 1.202 mineurs non accompagnés ont été pris en charge par les services du Conseil départemental, dont 110 pour la semaine du 7 au 13 avril précise la préfecture des Alpes-Maritimes.

      Le projet de loi sur l’immigration ne serait finalement pas présenté dans l’immédiat : « aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter [le projet de loi sur l’immigration] Nous allons continuer les échanges pour trouver un chemin autour du projet de loi. Et si nous ne trouvons pas un accord global, nous présenterons un texte à l’automne avec comme seule boussole l’efficacité ».

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/immigration-150-policiers-et-gendarmes-supplementaires-

      –—

      voir aussi :
      Frontière franco-italienne : une « borderforce » pour aggraver les dangers de la traversée et les violations des droits des personnes exilées ?
      https://seenthis.net/messages/1008647

      #borderforce #border_force

  • Immigration : Gérald Darmanin juge l’Italie de Giorgia Meloni « incapable » de régler le « problème » migratoire, Rome réplique
    https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/immigration-la-premiere-ministre-giorgia-meloni-est-incapable-de-regler
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/BAClNBO2fNAqm_oboS4YebGxkUo/1500x843/2023/05/04/64539266ed217_000-33ea4gn.jpg
    Expertise en bouse…

    Gérald Darmanin a lancé cette brouille diplomatique en réagissant à des propos du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, concernant la situation à la frontière franco-italienne. « Madame Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de madame Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », a cinglé le ministre de l’Intérieur français, interrogé dans l’émission « Les Grandes Gueules ».

    « Oui, il y a un afflux de personnes migrantes et notamment de mineurs » dans le sud de la France, a reconnu Gérald Darmanin, qui en rejette la faute sur le voisin italien : « La vérité, c’est qu’il y a en Tunisie (...) une situation politique qui fait que beaucoup d’enfants, notamment, remontent par l’Italie et que l’Italie est incapable (...) de gérer cette pression migratoire », a-t-il insisté.

    • Cette grande gueule avait déjà fait la leçon à Marine Le Pen en direct à la télévision.
      https://seenthis.net/messages/902501
      et derrière, ça pousse du col aussi ! voici le dernier paragraphe de cette chronique sur France Inter
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/paroles-inacceptables-visite-annulee-les-quatre-temps-de-la-crise-entre-

      Dans ce contexte, la Première ministre française Elisabeth Borne a annoncé fin avril la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » dans les Alpes-Maritimes pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne », ainsi que la création d’une « border force », une force aux frontières. « En Australie, ça marche très bien », a défendu jeudi Gérald Darmanin : « A la frontière, on interpelle les personnes et on leur fait passer des contrôles d’identité », a-t-il expliqué. A la frontière franco-italienne, l’Etat doit « accompagner » et « travailler avec M. (Eric) Ciotti », le président des Républicains et député des Alpes-Maritimes qui a appelé récemment le gouvernement à mobiliser des « moyens massifs pour enrayer la submersion migratoire en cours à la frontière ». En amont, en #Méditerranée, a assuré en avril l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies (OIM), le premier trimestre de l’année 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants depuis 2017.

      Tunisie : à Sfax, les garde-côtes débordés par les départs de migrants
      https://www.infomigrants.net/fr/post/48523/tunisie--a-sfax-les-gardecotes-debordes-par-les-departs-de-migrants

      En #Tunisie, les départs de migrants vers l’Italie se multiplient depuis le début de l’année. La garde nationale maritime parle d’une hausse de 300 % par rapport à 2022 dans la région de Sfax, au centre-est de la Tunisie. Avec 150 km de côtes à surveiller, la capitale économique du pays est devenue une plaque tournante des départs, aussi bien de Tunisiens que de migrants subsahariens.