Autant je comprends l’argument de la réification d’une mère-porteuse dans le cas de la GPA, autant le lien entre PMA pour les couples de femmes et GPA me semble particulièrement malhonnête dans ce texte.
Contre la PMA pour les femmes, le premier argument serait que, comme elles ne sont pas malades (leur « infertilité » serait liée à l’état de nature, pas à une malformation exceptionnelle qui empêcherait la fonction naturelle de reproduction), elles ne devraient pas bénéficier d’une aide médicalisée pour avoir un enfants :
Or, un couple de femmes est objectivement et par définition infertile. Celles-ci ne souffrent donc d’aucune condition médicale ou maladie qui justifierait qu’elles aient accès à la PMA.
Vraiment, je trouve l’argument extrêmement faible.
Introduire la question de la discrimination là-dedans (« dire cela n’est pas de l’homophobie ») n’a rigoureusement aucun intérêt, au contraire je trouve ça très gênant (la logique serait « ce n’est pas de l’homophobie de refuser la PMA sur un argument aussi faiblard, puisque de toute façon c’est comme ça dans la nature… »).
Le second c’est que la PMA pour les couples de femmes mènerait « tout naturellement » à la GPA, parce que :
Nous nous opposons aussi à la légalisation de la PMA pour les couples de femmes, car elle ouvre une boîte de Pandore qui mènera tout naturellement à la légalisation à terme de la GPA (bien que la GPA concerne tous les couples, homosexuels comme hétérosexuels, elle est notamment promue par des associations dites LGBT comme un moyen de permettre aux couples d’hommes de « concevoir » un enfant). En effet, bien que de natures différentes, la PMA pour les couples de femmes et la GPA sont revendiquées au nom d’un prétendu nouveau droit pour les couples homosexuels, le droit à l’enfant. Or, au nom du principe d’égalité, il sera impossible d’interdire la GPA une fois la PMA pour les couples de femmes légalisée. En effet, au nom de quoi les homosexuels hommes n’auraient-ils pas, eux aussi, le droit d’avoir accès à une nouvelle technique leur permettant de « concevoir » un enfant ?
Mais justement, l’essentiel de ce texte consiste à expliquer que la GPA nécessite qu’une femme soit enceinte pendant 9 mois puis « cède » l’enfant au couple qui lui a demandé. Donc « au nom de quoi » et « impossible d’interdire », c’est clairement expliqué dans leur propre texte : contrairement à la PMA, la GPA impose de « louer » le ventre d’une femme qui cèdera l’enfant pendant 9 mois, ce qui en fait un acte de nature radicalement différent (donc pas « impossible d’interdire » ni « mènera tout naturellement »).