• #Athènes : un regard critique sur les #trottinettes_électriques

    Les trottinettes électriques ont fait récemment leur apparition à Athènes, accompagnées comme dans d’autres villes grecques d’un discours approbateur de la part des journalistes et des collectivités locales (Αθηναϊκό-Μακεδονικό Πρακτορείο Ειδήσεων/ Agence Nouvelles d’ Athènes-macédonienne , 2019 / Journal Η Εφημερίδα των Συντακτών, 2019 / TyposThes, 2019) sur l’intégration dans le cadre urbain de cette nouvelle offre de mobilité verte et alternative [1]. Les informations qui traitent ce sujet ne permettent pas de structurer un discours public sur la ville, mais aboutissent à une réception acritique du modernisme occidental couplée à une indifférence envers l’organisation de l’espace public en ville. Ceci est le résultat d’une aphonie publique toute particulière concernant l’urbanisme, à laquelle contribuent depuis des décennies les autorités comme les athéniens, qui ont trouvé refuge dans les avantages que les uns comme les autres tirent de l’appropriation à petite ou grande échelle de l’espace public. A travers ce texte, nous tentons d’exercer une critique envers ce nouveau moyen de transport, avec la défense de l’espace public et de son usage collectif comme visée ultime.

    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/athenes-un-regard-critique-sur-les-trottinettes-electriques
    #mobilité #urbanisme #Hive #géographie_urbaine #urban_matter #Grèce

  • La géographie du programme d’hébergement des demandeurs d’asile « #ESTIA » à Athènes

    A partir de 2015, avec l’arrivée massive de populations réfugiées en Grèce, toute une série de programmes destinés aux demandeurs d’asile et aux réfugiés ont été élaborés et mis en œuvre par divers acteurs, principalement dans l’espace urbain athénien. Ces programmes recouvrent (directement ou indirectement) différents aspects de la problématique d’implantation socio-spatiale des demandeurs d’asile et des réfugiés dans le cadre de la ville, ce qui soulève des questions concernant les tendances à l’œuvre, ainsi que les actions institutionnelles visant à favoriser la cohabitation des différentes communautés au niveau local.

    Cet article analyse les dimensions socio-spatiales et la géographie du programme d’hébergement « ESTIA » pour les demandeurs d’asile à Athènes. En dépit du fait que ces dimensions n’aient pas été strictement et publiquement déterminées au cours de l’élaboration du programme, elles seront ici explorées de façon sélective à travers : a) les critères de localisation des structures de l’ESTIA (appartements et bâtiments) au sein du tissu urbain, et b) le discours et la vision des acteurs compétents en matière de diversité ethnique, de répartition et de ségrégation socio-spatiale à Athènes. En outre, nous commenterons le cadre d’élaboration de l’ESTIA, entre « urgence » et « intégration », ainsi que l’importance d’un certain nombre d’actions urbaines qui ont été réalisées. Les aspects ainsi analysés sont liés à l’interaction entre les différents groupes ethniques au sein de la ville, ils entrent en résonance avec les conceptions véhiculées par les études urbaines et la cohabitation interethnique comme processus inextricablement dépendant de l’espace, et rappellent le caractère fondamental de questions telles que la diversité ethnique, la mixité et la ségrégation socio-spatiales.

    Cette recherche a été menée dans le cadre de la thèse de doctorat de l’auteure. La méthodologie suivie consiste en une analyse de la législation relative au sujet, d’un suivi systématique des politiques menées, du rassemblement, traitement et cartographie de données quantitatives, et d’interviews semi-formelles de représentants des structures impliquées.

    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/la-geographie-du-programme-estia
    #asile #migrations #réfugiés #hébergement #logement #Athènes #Grèce #cartographie #visualisation

  • Le quartier d’habitat social à #Tavros

    La zone étudiée est l’un des quartiers créés à Athènes (comme ceux de Dourgouti, Asyrmatos, Ambelokipi, etc.) afin de loger les réfugiés d’Asie Mineure de la décennie 1920. L’installation des réfugiés s’est faite soit par auto-installation dans des baraquements, soit de manière organisée dans des logements construits par l’État. Au cours des années qui ont suivi le quartier a reçu un grand nombre de migrants de l’intérieur, tandis que dès les années 1950 débute la construction progressive d’immeubles dédiés au relogement des réfugiés et ouvriers vivant dans les baraquements. Contrairement à d’autres zones d’habitation de réfugiés (comme par exemple Ilissos, Polygono, Kountouriotika), qui ont été rasés et dont les traces se sont perdues puisqu’elles se sont totalement fondues dans le tissu urbain environnant, Tavros est parvenu, à travers la création d’ensembles de logements sociaux, à conserver ses particularités vis-à-vis de son environnement large.


    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/lhabitat-social-a-tavros
    #urbanisme #géographie_urbaine #Grèce #Athènes #habitat_social #cartographie #visualisation #réfugiés #histoire #quartiers_de_réfugiés

  • Atlas social et spatial du #Pirée des réfugiés

    Le programme de recherche interdisciplinaire de la Fondation Nationale de la Recherche et de l’Université polytechnique nationale d’Athènes « #Quartiers_de_réfugiés du Pirée – de l’émergence à la mise en valeur de la mémoire historique », dont l’objectif est d’étudier l’ensemble des #quartiers de réfugiés qui se sont développés dans l’agglomération piréote après 1922, s’est achevé il y a quelques mois. A cette occasion, nous en présenterons ici brièvement les constatations en matière sociale et urbanistique.

    L’installation urbaine des réfugiés dans l’agglomération du Pirée a constitué un processus graduel qui à ce jour n’a toujours pas fait l’objet d’une analyse détaillée. Ce programme de recherche a tenté d’analyser cette installation en exploitant des documents historiques, des archives non classées, des journaux d’époque mais également des témoignages oraux. D’autre part, un grand nombre de plans topographiques et de fragments de cartes ont été rassemblés par les différents services et structures investies dans cette étude, et qui, après numérisation et harmonisation, ont été positionnés sur un même fonds cartographique. Ceci a rendu possible une lecture et une compréhension plus approfondie de la géographie urbaine de l’installation des réfugiés.

    Tout ce que nous venons d’évoquer a permis d’élaborer une nouvelle narration de l’histoire de l’installation des réfugiés au Pirée, ainsi que de l’identification et de la mise en valeur de lieux d’un intérêt particulier d’un point de vue urbanistique et historique. Les éléments rassemblés suite à un plus ample traitement et à un examen approfondi du processus d’évolution résidentielle, serviront de base à la création de l’atlas des réfugiés de l’agglomération piréote.


    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/atlas-social-et-spatial-du-piree-des-refugies
    #histoire #réfugiés #Athènes #Grèce #géographie_urbaine #urbanisme #mémoire #cartographie

  • #Koukaki à travers le regard de sept de ses habitants : Un lieu de résidence et de passage

    Koukaki s’étend de la rue Dionysiou Areopagitou à la place Koundourioti (« aire de jeux ») et de la lisière du mont Philopappos à l’avenue Syggrou (Carte 1). Il s’agit d’une zone chargée d’une longue histoire, et, au cours des décennies récentes, d’importantes mutations : la piétonisation de deux rues centrales, puis l’arrivée de deux stations de métro, l’ouverture du nouveau Musée de l’Acropole, et plus récemment, l’apparition du phénomène Airbnb et l’intensification des activités de loisir. Ces évolutions sont ici abordées à travers le regard de sept habitants du quartier, ayant chacun un parcours, une expérience et une perception différente du quartier et de ses transformations.


    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/koukaki-un-lieu-de-residence-et-de-passage
    #Athènes #géographie_urbaine #urbanisme

  • Les abris d’Athènes 1936-1940

    Le régime du « 04 août » de Ioannis Metaxas, qui s’empara du pouvoir en 1936, avait le sentiment qu’une guerre généralisée en Europe était une sérieuse éventualité. Parallèlement à cela, il avait intégré l’idée que l’avion de combat constituerait l’arme dominante des futurs champs de bataille, et que les bombardements frappant le tissu urbain (avec des pertes prévisibles parmi les civils), seraient hautement probables (Εθνική Ένωσις Αεροχημικής Προστασίας/ Union nationale de protection aérochimique 1936). Face à ce risque, le gouvernement Metaxas se lança dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un vaste programme de Protection Civile (Βλάσσης 2013), La principale composante de ce programme fut la construction du plus grand nombre possible d’abris souterrains anti-aériens. La nature, ainsi que la dimension de ces abris, variait selon les cas : de simples galeries de quelques mètres ou des caves de quelques mètres carrés, jusqu’à des abris aménagés de centaines de mètres carrés, disposant de sanitaires, de réservoirs d’eau, et composés d’une grande quantité de compartiments et d’espaces annexes (Κυρίμης 2017).

    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/les-abris-dathenes-1936-1940

    #abris #souterrain #bunkers #Athènes #Grèce #photographie
    ping @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere

  • À la recherche des situations charnières : en marge des #sites_archéologiques d’Athènes

    Le projet intitulé « À la recherche des situations charnières : en marge des sites archéologiques d’Athènes », se caractérise par le recours à des méthodes ethnographiques (observation participative, entretiens, utilisation de documents d’archives) en même temps qu’à la photographie créative en vue de produire une œuvre artistique. Bien que la photographie créative ne soit pas en elle-même une méthode scientifique, elle peut fournir une contribution unique et irremplaçable sitôt qu’elle s’articule à des méthodes ethnographiques interdisciplinaires, puisqu‘elle aboutit à des résultats chargés d’une expérience vivante, vecteurs de formes impalpables de connaissance. Au cœur de cette démarche se trouvent les « #marges » spatiales situées entre les temporalités différentes de l’archéologique et du contemporain, entre les espaces délimités et exploités par la recherche archéologique et leurs abords peu valorisés, au sein de la ville d’Athènes. A travers un certain nombre d’études de cas et en ayant recours à la photographie et à des méthodes ethnographiques, nous interrogeons la manière dont ces lignes « frontalières », ces champs d’analyse, se définissent et se redéfinissent en permanence. En immortalisant à intervalles déterminés, et sur une période de cinq ans, les traces de leur culture matérielle, et en retranscrivant une série d’entretiens réalisés auprès d’individus ayant par moments « habité » ces espaces, on voit apparaître une géographie humaine fugace propre à une situation « charnière ». Les #micro-paysages que nous avons photographiés, coupés de leur environnement si lourdement chargé en signification, racontent des histoires révélatrices de comportements, de tactiques et par là même d’éléments de la culture contemporaine. Parmi celles-ci, bien des signes annonciateurs de la « crise » à venir. Pour autant, ces témoignages n’ont pas valeur de « documentation » au sens traditionnel du terme. En fait, c’est une troisième dimension faite de nombreuses « visualités construites » et de #représentations mentales de l’#expérience_vécue qui se déploie ici, en lien direct avec son créateur. Un résultat nouveau – combinant la parole et l’image – apparaît, qui n’avait pas été remarqué ou que nous n’avions pas su ressentir jusqu’à présent.


    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/a-la-recherche-des-situations-charnieres
    #archéologie #urban_matter #Athènes #villes #photographie

  • Formes d’expression alternatives sur les murs de la ville pendant la période de la crise

    Tandis que l’économie grecque peine à se redresser, le mécontentement social s’exprime de façon énergique dans les slogans tracés sur les murs des zones urbaines [1].

    Au cours de la crise, les murs de certains quartiers centraux d’Athènes se sont transformés en plateformes d’expression libre. Les graffitis et les slogans sont des modes d’expression alternatifs qui servent souvent à exprimer certaines revendications, et témoignent de l’état d’esprit de divers groupes sociaux. Par ailleurs, la physionomie des utilisateurs de ce mode d’expression est influencée par le fait que les représentations picturales extérieures non officielles sont considérées comme des actes illicites par les autorités dans la mesure où elles occupent sans autorisation une partie de l’espace urbain.

    Ce texte rend compte des « vibrations de la ville » tels qu’elles résonnent dans l’esprit et le psychisme de ses auteurs suite à une « dérive » expérimentale dans des quartiers centraux d’Athènes. Comme nous le verrons, les phrases qui sont inscrites sur les murs reflètent un large éventail d’opinions ainsi que la diversité des réactions de certains groupes locaux aux évolutions récentes.

    Bien que le cyberespace puisse être désormais considéré comme l’un des principaux environnements de la communication moderne, en pratique les hommes continuent d’interagir entre eux dans le cadre de l’espace réel et physique de la ville. Selon Park (1925), les grandes villes ne sont pas simplement et uniquement des constructions et des mécanismes artificiels, elles expriment dans le même temps la nature humaine. Lefebvre en particulier pensait que l’espace urbain appartient de façon indiscutable à la sphère politique puisque des groupes sociaux différents et aux intérêts opposés aspirent à sa gestion et à son exploitation (Lefebvre, Enders 1976). Selon Negri (2009), l’ « industrie architecturale » actuelle, en lien avec celles de la mode et du cinéma, contribue à réprimer toute éventuelle action de résistance à l’ordre établi, en projetant une « lumière artificielle » sur tous les aspects de notre vie. Mais, en définitive, comme le soutient Harvey (2003), tant individuellement que collectivement, nous sommes tous des architectes. Il nous appartient donc de réaménager l’espace urbain. Tous les êtres humains ont « le droit à la ville » (Lefebvre 1996).

    Les mouvements sociaux ont souvent recours à des méthodes radicales contre les structures du pouvoir. Atton (2001) a souligné le fait que les « moyens de communication alternatifs » rendent possible une communication démocratique pour des individus que les médias dominants ont exclus, tandis que Downing (2001, 2008) a qualifié de « radicaux » les moyens de communication utilisés par les mouvements sociaux. De plus, dans la théorie qu’il a développée au sujet des moyens de communication alternatifs, il inclut dans ces derniers la production artistique et les pratiques culturelles, tels que le théâtre de rue, les tatouages, les habits, les graffitis et bien d’autres. Dans le même ordre d’idées, Fuchs (2010) a également intégré dans la catégorie des « moyens d’expression critiques » les affiches, les fresques murales urbaines et les graffitis, soulignant que leur contenu présente des « possibilités d’existence étouffées » exprimées par des individus ou des groupes dominés.

    Dans la vie quotidienne, il est incontestable que l’espace urbain s’est transformé en une plateforme communautaire ouverte, qui présente des représentations picturales différentes par leurs formes et leurs contenus, transmettant des messages attirant souvent notre attention et nous invitant à la rêverie. Les publicités extérieures, les panneaux d’affichage municipaux, la signalisation routière, les graffitis légaux, entre autres, peuvent être considérés comme les vecteurs dominants de la communication visuelle urbaine. Au contraire, les moyens d’expression alternatifs incluent toutes les expressions extérieures non officielles, telles que les slogans sur les murs quel que soit leur contenu (politique, sportif ou existentiel), les affiches collées de façon sauvage, les graffitis, les autocollants, etc. C’est pourquoi, dans ce texte, lorsque nous parlons de représentations picturales extérieures non officielles, nous faisons référence à l’ensemble des expressions non institutionnelles, quelle que soit leur forme, qui sont réalisées sans autorisation sur les murs, les panneaux, les véhicules de transport collectif ou autres. Les représentations picturales extérieures non officielles remettent clairement en cause les structures de pouvoir existantes et font partie, en tant qu’activité de communication, des moyens d’expression radicaux.


    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/formes-dexpression-alternatives
    #murs #Athènes #urban_matter #graffiti #graffitis #art_de_rue #street-art #Grèce