• Les territoires populaires du Grand Paris - Métropolitiques
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    Alors que le coût du logement a explosé, la ségrégation dans l’espace francilien s’est-elle renforcée ? Enquêtant sur l’évolution de la distribution des revenus depuis vingt ans, Antonine Ribardière souligne les trajectoires contrastées des communes populaires du Grand Paris et le renforcement général des inégalités socio-spatiales.

    La question de la concentration de la pauvreté et de l’hétérogénéité sociale – la fameuse mixité résidentielle – est le plus souvent posée à l’échelon des quartiers : à l’échelon des quartiers prioritaires dans la littérature consacrée à la rénovation urbaine, à l’échelon des découpages statistiques infracommunaux dans la littérature qui aborde la question de la ségrégation à l’échelle métropolitaine. Ce dernier choix est justifié par la taille de la maille communale et par l’hétérogénéité interne qu’elle renferme inévitablement. Pourtant, la question de la mixité résidentielle se pose également à l’échelon des communes. Elle renvoie alors au partage d’un certain nombre d’équipements et de ressources urbaines élémentaires, aux moyens disponibles pour la mise en œuvre de l’action publique locale, à la pression fiscale exercée sur les ménages imposables – autrement dit à plusieurs facettes de l’égalité entre les territoires. Comme niveau d’action politique et comme niveau d’organisation sociale, la commune constitue non seulement un échelon fondamental d’observation des disparités sociales et territoriales, mais aussi de reproduction des inégalités.