Mohamed al-Daradji : « Les films sont un moyen de s’échapper »

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  • Mohamed al-Daradji : « Les films sont un moyen de s’échapper »
    By Lou Mamalet in PARIS, France - Date de publication : Dimanche 24 février 2019
    Dans son dernier film, Bagdad Station, le réalisateur irakien s’interroge sur la façon de redonner leur humanité aux auteurs d’attentats-suicides
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    Après une enfance passée au sein d’une famille de la classe moyenne irakienne en pleine guerre contre l’Iran, Mohamed al-Daradji s’exile aux Pays-Bas en 1995, à l’âge de 17 ans, pour fuir la brutalité du régime de Saddam Hussein à cause duquel il perdra son cousin, fervent défenseur de l’opposition.

    Aux Pays-Bas, Mohamed al-Daradji développe sa passion pour le cinéma avant de se rendre au Royaume-Uni, où il obtient un master en cinématographie et réalisation à l’Université de Leeds.

    Pour lui, le cinéma apparaît très tôt comme un moyen de « panser les plaies » des guerres successives qui ravagent son pays d’origine (Iran-Irak en 1988, guerre du Golfe en 1990-91), de s’extraire du stress post-traumatique dont tous les Irakiens souffrent aujourd’hui.

    C’est ce désir de guérir par le 7e art qui le ramène en Irak pendant l’invasion américaine de 2003, où il choisit de tourner son premier film après la chute du dictateur : Ahlaam (rêves, 2005).
    (...)
    Avec Bagdad Station (The Journey/Al-Rihla), sorti ce mercredi en France, le réalisateur irakien suit cette fois la journée initiatique de Sara, une jeune femme qui a planifié de se faire exploser dans la gare centrale de Bagdad le jour de la chute de Saddam Hussein, jusqu’à ce qu’elle croise la route d’un vendeur de prothèses séducteur et original.