Accueil – ACTA

https://acta.zone

  • Penser la guerre : entretien avec Catherine Hass – ACTA
    https://acta.zone/penser-la-guerre-entretien-avec-catherine-hass

    Du côté de ce que j’appelle l’espace savant, il y a également, à cette période, une entente pour ne plus qualifier les théâtres militaires en termes de guerre ; c’est le moment où des expressions telles celles de « maintien de l’ordre international » ou d’ « opération de police impériale » se diffusent et se donnent comme les termes ad hoc pour qualifier le nouveau de la guerre post-guerre Froide. J’ai alors rassemblé dans le livre les thèses et dispositifs depuis lesquels la fin du nom de guerre se trouvait être argumentée par des auteurs aussi divers que Frédéric Gros, Bertrand Badie ou encore Michaël Hardt et Antonio Negri. Ce qui caractérise alors le « corpus de la déshérence », c’est que la guerre y est tout à fait déspécifiée, sans statut ; elle n’est plus qu’une occurrence structurelle de la mondialisation, une violence consubstantielle de l’ensemble des dérégulations à l’œuvre. Ce à quoi l’on assiste à cette époque, une époque qui selon moi a vécu, c’est à une vaste opération de requalification du lexique admis jusque-là de la guerre, de la politique et de l’État, trois termes alors inséparables ; la globalisation prend, en un sens, le relais de cette configuration puisqu’elle se présente comme le lieu de nouvelles théories générales, contemporaines de l’ère « post-moderne », « post-souveraine » ou encore « post-étatique » qui serait désormais la nôtre. Qu’ils la nomment « états de violence », « violences sociales internationales », « guerre comme ordre permanent » ou encore « militarisation de l’Empire », ce qui va caractériser ce corpus est le fait que le nom de guerre serait devenu sans portée ; le paradigme dominant qui s’y substitue est celui de violence.

  • Action Antifasciste Paris-Banlieue : Faut-il dissoudre Génération Identitaire ? – ACTA
    https://acta.zone/action-antifasciste-paris-banlieue-faut-il-dissoudre-generation-identitaire

    Que les choses soient claires, #Darmanin ne reproche pas à GI son idéologie fasciste, mais de vouloir se substituer à l’État. Pour le ministre de l’Intérieur, l’action de Génération Identitaire dans les Pyrénées n’est pas un problème en soi. À ses yeux, le véritable problème est qu’elle ait été menée en concurrence avec l’appareil d’État et l’institution policière, qui possèdent (et doivent continuer à posséder) le monopole de la violence raciste légitime. Darmanin rappelle ainsi aux fascistes que leur terrain d’intervention privilégié est et doit rester celui de l’appareil d’État. Il les exhorte à se conformer à la tradition et à l’évolution du fascisme français, qui est caractérisé par son développement et sa structuration au cœur même de l’État français, tout au long de la Vème République. L’État vient ainsi réguler cette forme d’ « autonomie relative » (au sens gramscien) spécifique aux organisations fascistes, qui, dans le cas de GI, excède le cadre que les classes dominantes ont fixé pour servir leur stratégie d’instrumentalisation des groupes d’extrême-droite.

  • Cortèges de braise : résistances au couvre-feu à Liège – ACTA
    https://acta.zone/corteges-de-braise-resistances-au-couvre-feu-a-liege

    Depuis le mois de novembre, à Liège en Belgique, plusieurs manifestations nocturnes ont affirmé une volonté de résister aux mesures répressives, présentées par l’État comme des mesures sanitaires. Le couvre-feu était notamment ciblé, comme symbole d’une politique autoritaire empêchant la construction de solidarités autonomes face au virus. Dans la continuité du travail effectué au sein des Brigades de Solidarité Populaire, mais également dans le prolongement des cortèges émeutiers qui ont traversé l’Italie et plus récemment les Pays-Bas, retour sur ces « cortèges de braise » avec celles et ceux qui les ont initiés.

    #toctoc

    • Ils ont martelé ce terme de « distanciation sociale », épidémiologiquement incorrect, alors que c’est seulement une distance physique et un respect des autres gestes de bons sens qui est nécessaire pour lutter contre les virus. Cela ne doit pas signifier une absence de vie sociale. Mais leurs prophéties se réalisent à merveille : les distances physiques sont inexistantes ou insuffisantes (dans les transports, entreprises, etc.), alors que la distanciation sociale est presque totale.

    • J’adore, Tout est dit ! @monolecte Merci pour la diffusion des billets d’#Acta.zone

      En annonçant un #CouvreFeu à 18H00 sur l’ensemble du territoire, le gouvernement #LREM démontre une nouvelle fois sa préférence pour une gestion autoritaire de la crise sanitaire en cours. Plutôt que de repenser l’organisation sociale pour la rendre plus protectrice, on nous empêche de nous voir, de sortir, de prendre l’air. Pour maintenir les taux de profit d’un capitalisme mortifère, on nous impose une discipline policière au lourd passé guerrier et colonial.

      Le fait d’interdire la circulation en dehors des horaires de travail n’a plus rien à voir avec une protection sanitaire censée. C’est une nouvelle forme d’infantilisation, qui ignore totalement nos capacités d’autodéfense et d’auto-organisation face à la contamination. Depuis des mois, chacun·e a appris à se protéger soi-même et à protéger les autres, mais c’est seulement à coups d’amendes et de répression policière que l’État entend nous rééduquer.

      Plus que le #virus lui-même, c’est la gestion étatique qui a muté pour devenir de plus en plus dangereuse. Alors que le 1er confinement avait été marqué par un ralentissement de la sphère productive (« quoi qu’il en coûte » disait #Macron), par la mise au second plan du travail ou bien la revalorisation symbolique des travailleur·euses essentiel·les, ce couvre-feu nous assigne toutes et tous à notre seule fonction productive. Il limite nos existences à des aller-retours glauques entre travail et domicile. Dans sa prise de parole, le 1er Ministre a d’ailleurs pris soin de préciser que les entreprises pourront faire varier les horaires, supprimer les pauses du midi ou élargir le travail du dimanche. L’unique fonction sociale autorisée en temps de #Covid19 étant celle d’exploité.

      Alors que nous avons besoin de solidarité, d’entraide et d’auto-organisation, le gouvernement nous impose sa logique individualiste et punitive. Avec le travail et la patrie, c’est aussi la famille que ce couvre-feu met à l’honneur, comme si cette institution était réellement protectrice. Comme si, pour beaucoup d’entre-nous, la famille n’était pas un carcan dont les sorties, provisoires ou définitives, sont parfois salvatrices. Pour celles et ceux qui vivent seuls, ou dans des logements exigus ou insalubres, le couvre-feu accroît la précarité, la solitude et les atteintes psychiques.

      Dans un réflexe pavlovien, les ministres ont également annoncé un renforcement des contrôles aux frontières, avec des tests imposés pour les entrées et sorties, de façon différenciée selon qu’on se déplace dans ou hors Union Européenne. Comme si la viralité tenait compte des critères administratifs nationaux. L’apparition du variant anglais avait déjà donné lieu à une absurdité de ce type, entrainant une fermeture de la frontière franco-anglaise, selon le fantasme ridicule d’un variant qui n’aurait pas franchi la Manche (on a constaté ensuite qu’il était présent en France depuis des semaines, mais qu’il n’avait pas été détecté jusqu’ici). Ajouté à la ridicule compétition mondiale pour la vaccination, ces mesures nourrissent le développement d’un patriotisme sanitaire, tout à fait en phase avec le durcissement des nationalismes occidentaux.

      En dehors des mesures répressives, aucune alternative viable n’est proposée. S’adressant aux étudiant·es, la Ministre de l’Enseignement Supérieur s’est contentée de rappeler les dispositifs gadgets et les numéros verts, en faisant semblant d’annoncer un retour possible à l’université pour les licences 1, ce qui était déjà prévu. Alors que des blocages de partiel, un incendie d’une salle d’examen à Nantes et une multiplication des alertes sur la détresse étudiante ont rythmé l’actualité ces derniers jours, le gouvernement continue d’ignorer les appels à un plan d’aide et de soutien à la jeunesse (notamment via l’ouverture du RSA aux 18-25 ans). Le Ministre de l’Économie a lui aussi clairement affiché ses priorités en annonçant une prise en charge des coûts fixes des entreprises fermées…mais seulement pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse le million d’euros mensuel.

      Le prétexte de la validation scientifique de ces mesures ne trompera personne. Le Conseil Scientifique censé livrer des recommandations n’est qu’un outil de légitimation au service de la #Macronie. Les véritables arbitrages sont réalisés par une poignée de personnes et validés par un Conseil de Défense, en dehors de tout principe démocratique, ou pseudo-démocratique. L’orientation stratégique de leurs décisions est claire : il s’agit pour l’État de s’arroger le monopole de la protection sanitaire, de réduire nos existences au travail et à la consommation, en annihilant toutes possibilités d’auto-organisation et d’auto-défense. À nous d’y répondre…

    • Ce qui s’est passé hier était un signal clair pour ceux qui espéraient, plus ou moins secrètement, que l’élection de Biden aurait rétabli le monde pré-populiste et apaisé les esprits. Il n’y a pas de retour en arrière possible, ces phénomènes sont là pour rester, et les prémisses de la prochaine phase ne sont pas du tout de bon augure. Qui sait si les événements d’hier ouvriront un débat au sein de BLM et des cercles du mouvement américain, capable de surmonter le risque d’une posture victimaire et d’éviter de s’aligner sur les positions plus liberal qui reposent sur la négation de l’existant, le rejet des « beaufs », espérant que le problème disparaîtra en l’éludant (de fait en adoptant des positions plus conservatrices que les conservateurs).

      Pour élargir notre vision, ce qui est apparu hier sur les écrans du monde entier est la confirmation de la décadence de l’empire, violé dans sa sacralité, et dont les convulsions auront des conséquences imprévisibles sur l’ensemble du globe. Il n’y a pas nécessairement lieu de s’en réjouir, mais il s’agit certainement d’une énième manifestation des profonds glissements qui ont remis l’histoire en mouvement, et que les élites et les gouvernements occidentaux refusent en grande partie de comprendre.

  • Marche des Libertés du 12 décembre jusqu’au retrait total ! - un suivi par Paris-luttes.info, @paris
    https://paris-luttes.info/suivi-de-la-marche-des-libertes-du-14580

    La marche des libertés n’est pas interdite, elle partira de Place du Châtelet à 14h30, en passant par Boulevard de Sébastopol, Boulevard Saint-Denis, Boulevard Saint-Martin, Place de la République.

    Dispositif policier important autour de la place du Châtelet : trois canons à eau sont de sortie. Fouilles de sacs pour tout le monde et pas mal de contrôles.

    [dès 14:47] Les flics, en nombre disproportionné, s’ennuient et interpellent en masse. Papa flic Darmanin se vante déjà de 24 interpellations.

    Le cortège a été entièrement nassé du début à la fin, chargé dès la place du Châtelet. Plusieurs incursions policières ont saucissonné cette nasse en tronçons. Opérant des arrestations dès l’arrivé des manifestants et durant toute la durée de la manif, les policiers ont accueillis le cortège à République au canon à eau et à la grenade lacrymogène, sans sommations là non plus.

    La « coordination contre la sécurité globale » a refusé d’appeler à cette initiative https://seenthis.net/messages/888955

    ces deux #banderoles ont été chargées puis confisquées par les #FDO, plusieurs arrestations dans ces groupes

    Matraqué, ce musicien de la #FanfareInvisible qui jouait du tambour a été présenté comme... un manifestant maquillé ("oh là. ces images sont choquantes" ont-ils dit d’abord) par BFM (Beauté Française du Maquillage ?)

    « On revient un petit instant sur ces images d’un homme maculé de sang, c’est du maquillage, on vous rassure, pour l’instant pas de blessé »

    Entretien vidéo :
    https://twitter.com/CerveauxNon/status/1337799934171635718

    « Le policier qui m’a fouillé m’a franchement fouillé le slip, le sexe, l’anus »

    Nous avons rencontré un manifestant qui s’est confié au sortir de la manifestation sur l’#agression_sexuelle qu’il venait de subir par un policier.

    Louis Witter, @LouisWitter sur cuicui

    Place de la République, canons à eau hors champ

    #PPLSécuritéGlobale #marche_des_libertés #manifestation #libertés_publiques #police #répression #arrestations #arrestations-préventives

    • Le Parisien sur touiteur

      142 personnes ont été interpellées à Paris. Pour le ministre de l’Intérieur, la « stratégie de fermeté #anti-casseurs » a « permis de les en empêcher, de protéger les commerçants »

      5000 manifestants selon la pref, « quelques centaines » selon divers #media (dont Ouest-France), 10 000 selon les organisateurs.

      À 20H, à en croire le nombre et la fréquence des sirènes de police qui retentissent dans la ville, alors que la place de la République a été évacuée par la force depuis près de deux heures, il semble que des manifestants sortis des nasses successives soient encore dans les rues de l’est parisien.

      #Paris

    • Par des charges arbitraires à Paris, la police provoque l’insécurité globale
      https://www.mediapart.fr/journal/france/121220/par-des-charges-arbitraires-paris-la-police-provoque-l-insecurite-globale

      Quelques milliers de personnes ont manifesté à Paris contre les lois « liberticides » d’Emmanuel Macron. La police a décidé de décourager les manifestants en les chargeant indistinctement dès le départ du cortège, provoquant panique et blessures.

      « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », et de vouloir manifester en France. Ce ne sont pas Jeanne, Marie, Emma et Juliette qui diront le contraire. Ces quatre amies, toutes âgées de 20 ans, ont quitté le cortège avant même la fin de la manifestation contre les projets « liberticides » du président Emmanuel Macron, samedi 12 décembre à Paris. « C’est horrible, on s’est fait charger quatre fois sans aucune raison. De samedi en samedi, c’est de pire en pire », expliquaient-elles en rentrant chez elles, désabusées.

      Les étudiantes n’étaient venues avec aucune autre intention que celle de défendre leurs libertés, pancartes en main. Elles ne ressentent « aucune haine contre la police. À un moment, on est même allées voir des CRS, en leur demandant poliment pourquoi ils faisaient cela ». Sans réponse. « Pour nous, c’est de l’intimidation », considèrent-elles. Et cela marche : « On n’ira pas à la prochaine manif. »

      Comme elles, quelques milliers de personnes se sont rassemblées, ce samedi 12 décembre, à Paris, à l’appel de différents mouvements mobilisés contre la proposition de loi « sécurité globale » mais aussi du collectif contre l’islamophobie, qui conteste la loi « confortant le respect des principes de la République » (ex-loi séparatisme). Un premier appel, à l’initiative d’un groupe de gilets jaunes, avait été interdit par la préfecture de police de Paris. En régions, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans une quarantaine de villes, à l’appel notamment de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale qui ne s’est pas associée à la mobilisation parisienne, faute de garanties de sécurité après les échauffourées du week-end dernier.

      La manifestation parisienne a été émaillée d’incidents très tôt, quand les forces de l’ordre ont décidé de charger le cortège juste après son départ de la place du Châtelet, sans raisons apparentes. La stratégie de maintien de l’ordre déployée à Paris lors de la grande manifestation du samedi 28 novembre, où les forces de police étaient restées à distance, n’était qu’une parenthèse. Depuis la semaine dernière, sur ordre du préfet Didier Lallement, les policiers reviennent au contact, comme lors des manifestations des gilets jaunes.

      Sur son compte Twitter, la préfecture de police a expliqué que les forces de l’ordre étaient « intervenues au milieu du cortège […] pour empêcher la constitution d’un groupe de black-blocs violents ». Par vagues successives, les CRS, gendarmes mobiles, mais aussi les voltigeurs des Brigades de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M) ont ainsi foncé dans le tas le long du boulevard de Sébastopol, sans faire le tri entre les manifestants et les personnes qu’ils souhaitaient interpeller.

      Une stratégie qui a fait monter la tension pendant de longues minutes et provoqué des blessures chez les manifestants. Comme ce musicien frappé au visage (voir photo ci-dessus). Sur BFM TV, une journaliste a expliqué en direct que le sang qui coulait sur son visage était « du maquillage, on vous rassure », avant de présenter ses excuses samedi soir. En effet, le jeune homme a bien reçu un coup de matraque alors qu’il se trouvait de dos au début d’une charge policière.
      À 17 h 50, trois heures et demie après le début de la manifestation, « 119 » personnes avaient été interpellées, selon le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, parlant de « casseurs venus nombreux ».

      Tout au long du défilé dans le centre de Paris, un impressionnant dispositif policier a été déployé pour contrôler les moindres faits et gestes des manifestants. Des barrages avaient été disposés (fouille de tous les manifestants) aux entrées de la place du Châtelet, cernée par les cordons de CRS et les canons à eau. Même dispositif à l’arrivée de la manifestation, place de la République, cerclée de grilles anti-émeutes. Entre les deux dispositifs, les manifestants ont pu défiler en rangs d’oignons, encadrés par les contingents de CRS et gendarmes mobiles qui sont même allés jusqu’à rythmer l’avancée du cortège. Au premier coup de sifflet : on avance. Au second : on s’arrête. Et ainsi de suite, jusqu’à faire perdre au cortège, déjà sonné par les charges du départ, tout son dynamisme.

      À l’avant de la manifestation, le camion n’a pour autant pas cessé de cracher des slogans : « Y’en a marre, y’en a marre ! Stop aux lois liberticides ! Stop à l’islamophobie ! » Lucien, 23 ans, se réjouit que la contestation converge entre la PPL Sécurité globale et la loi séparatisme : « Nous sommes face à un seul phénomène : le développement d’un État policier qui se construit à l’encontre des minorités, et principalement des musulmans », estime-t-il. Pierre, un « jeune cadre dynamique » de 26 ans venu de Lyon, conteste cette approche : « J’ai un positionnement plus nuancé, je manifeste contre la loi sécurité globale, qui peut servir à maîtriser les mouvements sociaux, pas contre la loi séparatisme. »

      Une des charges au début de la manifestation sur le boulevard de Sébastopol. © AR

      Les raisons de manifester sont en réalité multiples. « Nous sommes une génération qui n’a jamais eu d’acquis, on n’a plus de but. Nos parents ont travaillé pour offrir une meilleure éducation à leurs enfants, nous on est face à la crise sociale, climatique, sanitaire, on ne connaît pas la notion de “monde meilleur”, on essaie juste de retenir nos libertés », analyse pour sa part Michèle, urbaniste de 27 ans, en relevant le nombre important de jeunes dans le cortège. À l’inverse, les drapeaux de syndicats ou d’organisations politiques se font rares, à l’exception d’un fourgon du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

      « On ne se sent pas en sécurité mais nous n’avons pas d’autres choix que de manifester. Ce qu’il se passe en ce moment est très grave. Dans dix ans, je veux pouvoir me dire que j’étais là, pour défendre nos droits et libertés », abonde Mila, 23 ans, en service civique chez France Terre d’asile, en listant l’accumulation de violences policières dont se sont fait l’écho les médias ces dernières semaines. « J’étais place de la République avec Utopia 56 [lors de l’évacuation brutale d’un campement de migrants – ndlr], je n’avais jamais ressenti une telle violence », explique-t-elle.

      Un peu plus loin, Magalie se tient sur le bord de la manifestation, « j’essaie de me protéger des charges ». À 41 ans, cette enseignante en Seine-Saint-Denis, « militante de longue date », ne cache pas son inquiétude : « Plus cela va, moins on a de droits. Je n’ai vraiment pas envie que tout parte à vau-l’eau, mais je crois que nous sommes proches de la révolte. »

    • « Régler par tous les moyens le problème [du #black_bloc]. » aurait dit Macron après la manifestation du 5 décembre dernier. Et le Canard de prédire, à l’instar d’un syndicat de police, « un résultat judiciaire proche de zéro », faisant mine de ne pas savoir, par exemple, que 500 personnes ont été condamnées à de la taule lors du mouvement des Gilets jaunes.

      Ce soir, 42 #GAV sur les 147 interpellations. Dont bon nombre pour « visage dissimulé » (bonnet + masque...), selon Vies Volées (collectif de familles victimes de crimes policiers https://www.viesvolees.org/le-collectif), @ViesVolees sur cui.

      Trumpisation chez les amis d’Action française ? Aujourd’hui, Darmanin publie 4 tweets et en retweete 4 autre pour vanter l’action des FDO à Paris.

    • Libérez nos camarades ! [reçu par mel]

      Aujourd’hui, à la manifestation parisienne contre les lois liberticides et racistes, contre les violences policières et l’islamophobie, notre camarade Ahamada Siby, du Collectif des Sans-Papiers de Montreuil (CSPM), a été arrêté par la police et emmené au commissariat du 13ème arrondissement. Nous apprenons qu’il a été arrêté parce que, selon la police, il aurait agressé un flic ? C’est rigoureusement impossible. D’autant plus que, quelques minutes plus tôt, il était allé voir tranquillement la police pour demander à pouvoir quitter la manifestation, en raison de sa blessure au genou.

      Pour nous qui connaissons Ahamada Siby, cette accusation est ridicule. Malheureusement nous savons parfaitement que dans ce régime, avec ce gouvernement, les flics pensent pouvoir agir comme bon leur semble, et qu’ils seront protégés. Ils inventent, et sauf vidéo démontant leur version, leur parole fait foi. C’est ainsi que cela se passe jusqu’à présent, et c’est aussi pour ça qu’Ahamada manifeste contre la loi sécurité globale comme contre la loi séparatisme.

      Ahamada Siby est l’un des 273 habitants du hangar situé au 138 rue de Stalingrad, un lieu qui sert de foyer après leur expulsion de l’AFPA en octobre 2019, et où l’électricité ne fonctionne plus depuis plusieurs mois.

      C’est un camarade très actif dans toutes les luttes actuelles. Celles des sans-papiers bien sûr, à Montreuil comme ailleurs, mais aussi contre les violences policières et les lois liberticides : il a fait toutes les manifestations contre la loi « sécurité globale ». Il a également participé à la marche pour Adama Traoré le 18 juillet dernier, animant comme souvent le cortège du CSPM, ou encore à des manifestations pour l’hôpital public.

      À travers lui, c’est tout le mouvement social qui est visé.

      Hier soir encore, vendredi 11 décembre à #Montreuil, il animait au mégaphone le cortège de la marche des sans-papiers.

      Nous lançons donc un appel à témoins : si vous avez filmé la scène de l’arrestation, ou les minutes qui ont précédé, contactez-nous.

      Nous savons qu’il ne suffit pas d’expliquer qu’il s’agit une fois de plus d’un abus de pouvoir ; pour obtenir la libération d’Ahamada Siby, nous devons manifester notre solidarité.

      Nous apprenons également ce soir que plusieurs membres des Brigades de Solidarité Populaire de Montreuil sont en garde à vue au commissariat du 13ème arrondissement.

      Nous exigeons la libération immédiate de nos camarades Ahamada Siby et BSP.
      Une présence bruyante en soutien est la bienvenue dès maintenant.

      🔊🔥Nous appelons surtout à un rassemblement de TOUTES et TOUS devant le commissariat du 13ème arrondissement (métro Place d’Italie) DEMAIN dimanche 13 décembre à 12h.🔥🔥🔥

      Collectif des Sans-Papiers de Montreuil (CSPM), Montreuil Rebelle, NPA Montreuil

      #délits_imaginaires

    • Stratégie des forces de l’ordre à Paris : « Efficace d’un point de vue technique, mais inquiétant d’un point de vue politique », selon un sociologue [Olivier Fillieule]
      https://www.francetvinfo.fr/politique/proposition-de-loi-sur-la-securite-globale/strategie-des-forces-de-l-ordre-a-paris-c-est-efficace-d-un-point-de-vu

      Pourquoi aujourd’hui, a-t-on autant de violences dans les manifestations ? Parce que le pouvoir ne veut plus tolérer des illégalismes en manifestation qui, jusqu’à présent, étaient considérés dans la doctrine du maintien de l’ordre comme des soupapes de sécurité. Il vaut mieux avoir un abribus qui pète et qui brûle, voire dans les manifestations d’agriculteurs, une grille de préfecture arrachée et 3 tonnes de purin dans la cour qui vont coûter un million d’euros que d’avoir un blessé. C’est cette manière de penser le maintien de l’ordre sur laquelle on a fonctionné pendant les 40 dernières années. Aujourd’hui, on s’achemine vers quelque chose de beaucoup plus dur, de plus en plus tendu, avec un risque de mort d’un côté comme de l’autre. Ce qui n’est pas souhaitable.

      note : les 42 personnes gardées à vue ont été dispersées dans un grand nombre de commissariats parisiens de 10 arrondissements (5e, 7e, 8e, 11e, 12e, 13e, 14e, 15e, 18e et 20e), ce qui complique la solidarité et la défense.
      à 13h ce dimanche, au moins un avocat et un journaliste ont été libérés

      #maintien_de_l'ordre #illégalismes

    • DÉFOULOIR RÉPRESSIF CONTRE LA MARCHE DES LIBERTÉS À PARIS - Acta
      https://acta.zone/defouloir-repressif-contre-la-marche-des-libertes-a-paris

      (...) la Loi Sécurité Globale est une réponse politique directe à l’intensification de la conflictualité sociale caractéristique de la dernière séquence (2016-2020) ; elle est aussi plus profondément le symptôme de la crise de légitimité d’un État français incapable de produire du consentement. On ne peut toutefois pas l’envisager sans considérer sa combinaison avec la Loi Séparatisme dont l’objectif évident est d’empêcher toute convergence entre l’ébullition que connaissent les classes populaires blanches et la révolte du prolétariat non-blanc.

      Dans un tel contexte, la gauche – Jean-Luc Mélenchon en tête – montre, une fois de plus, son aveuglement vis-à-vis de la réalité effective du tournant autoritaire et sa déconnexion avec le mouvement réel. Son incapacité à en saisir les dynamiques l’amène à une position de complicité objective avec le gouvernement. La répression qui s’est abattue aujourd’hui est aussi le fruit de cette complicité, et de la défection des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier. Face à cela, on se réjouit que les rencontres entre l’anti-racisme politique, les gilets jaunes et les différentes formes d’auto-organisation de la jeunesse issue du cortège de tête soient en capacité de tenir la rue et de ne pas glisser dans la tombe que la gauche est en train de nous creuser.

      Une charge policière s’empare de la banderole des brigades de solidarité populaire

  • Dominique Simonnot : « La situation des prisons est dangereuse »
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-actu/dominique-simonnot


    Lors du premier confinement, les libérations anticipées de certaines personnes en fin de peine et la forte réduction de l’activité des tribunaux et de la délinquance avaient abouti à une baisse inédite du nombre de personnes détenues dans les #prisons_françaises. Mais depuis l’été, le mouvement s’est de nouveau inversé : 62 260 personnes étaient détenues en novembre, avec un taux d’occupation de 103 % alors qu’il était en-dessous des 100 % au sortir du premier confinement. Dans le cadre des Journées nationales Prison, nous recevons #Dominique_Simonnot, ancienne journaliste nommée au mois d’octobre au poste de Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.


    https://www.genepi.fr
    https://seenthis.net/messages/734930
    https://www.cglpl.fr
    #cglpl

    • Dans le cadre du confinement, des militants de l’Action Antifasciste Nantes, investis au sein des Brigades de Solidarité Populaire, se sont déplacés à plusieurs reprises devant trois lieux d’enfermement nantais (la Maison d’arrêt, l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs et le Centre de Détention) ; l’objectif étant d’aller à la rencontre de proches de personnes détenu.es afin de leur apporter un éventuel soutien et de recueillir des témoignages au sujet de la situation sanitaire en prison du point de vue des détenu.es et des familles.
      https://acta.zone/pandemie-et-condition-carcerale

    • CACHAN (HAUTS-DE-SEINE) : FILMEZ DONC, PUISQUE ÇA ARRANGE LES FLICS…
      https://sansnom.noblogs.org/archives/3461
      Violences contre la police le 28 novembre : un #casseur [sic] en garde à vue, Le Parisien, 17 décembre 2020 (extrait)

      Le casseur présumé a été interpellé dans l’ancienne caserne désaffectée de la gendarmerie de Cachan (Val-de-Marne) transformée en squat de l’ultragauche. Un repère notamment du mouvement Extinction rébellion, qui prône la désobéissance civile pour lutter contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique. Ce trentenaire, soupçonné de s’être attaqué aux policiers lors du rassemblement du 28 novembre contre le projet de #loi_sur_la_sécurité_globale, a été immédiatement placé en garde à vue.

      Les enquêteurs sont remontés jusqu’au suspect grâce à un minutieux travail d’analyse des #vidéos de surveillance de la préfecture de police et de film amateurs diffusés sur les réseaux sociaux. Ils ont ainsi reconstitué tout le parcours du casseur. Selon une source proche du dossier, on apercevrait le manifestant jeter des projectiles sur les forces de l’ordre : bouteilles de verre, planche de bois… [pas de grenade ? pas de LBD, pas de lynchage jusqu’aux séquelles à vie comme pour Maria à Marseille ? quelle déception]

      Ce jour-là, trois policiers de la 32e Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) avaient notamment été grièvement blessés, dont un gardien de la paix de 25 ans, roué de coups à terre place de la Bastille envahie par des fumées de gaz lacrymogène. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « violences en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et saisi la Sûreté territoriale de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Il confirme qu’une personne a été placée en garde à vue ce jeudi pour« violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

      Après un travail technique important, notamment d’écoutes téléphoniques, les enquêteurs ont réussi à localiser le suspect déjà connu de la police. Selon nos informations, cet homme aurait notamment participé à un épisode de violences lors d’une manifestation de Gilets jaunes en 2019. Dans le squat, les enquêteurs ont découvert la parfaite panoplie du casseur : cocktail Molotov, lunettes et masques de protection… Les policiers ont surtout saisi les vêtements qui auraient été portés par le casseur le jour de la manifestation.

      #police #justice #répression

  • #Rassemblement pour la levée du contrôle judiciaire d’#Antonin_Bernanos#ACTA
    https://acta.zone/rassemblement-pour-la-levee-du-controle-judiciaire-dantonin-bernanos

    Nous appelons donc à un rassemblement le 26 novembre à 13h, devant la cour d’appel de Paris (métro Cité) où aura lieu la prochaine audience statuant du contrôle judiciaire d’Antonin.

    Liberté pour Antonin ! Liberté pour touTEs !

    Pour le soutenir financièrement en attendant l’audience : cotizup.com/liberons-les

  • Alain Brossat : « Rogue state » - Les aventures d’un concept pourri – ACTA
    https://acta.zone/rogue-state-les-aventures-dun-concept-pourri

    « Rogue », « rogue state », ce sont les expressions magiques qui permettent aux États-Unis de s’émanciper de toutes les conventions et traités internationaux, de faire fi des principes élémentaires du droit international. La Charte des Nations Unies, mais aussi la Constitution des États-Unis, fixent des restrictions distinctes à ce type d’intervention militaire contre une souveraineté étrangère, un type d’intervention qui ranime dangereusement le traditionnel droit de conquête que le droit international s’attache si vigoureusement à récuser (pour des raisons évidentes) après la Seconde guerre mondiale. « Rogue state », c’est le sauf-conduit que la puissance hégémonique s’accorde à elle-même et qui permet de court-circuiter toutes ces fastidieuses (et toujours incertaines) procédures passant, notamment, par des votes en Assemblée générale ou au Conseil de sécurité des Nations Unies.

  • Le Covid-19, un virus capitaliste : entretien avec Rob Wallace – ACTA
    https://acta.zone/le-covid-19-un-virus-capitaliste-entretien-avec-rob-wallace

    Ce que nous voyons sous l’administration Trump, c’est l’effondrement de l’exceptionnalisme américain, même en tant qu’idéologie. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris en charge la gestion du système capitaliste mondial en imposant leur puissance politique et militaire dans le monde entier pour protéger les profits de leur bourgeoisie et de ceux qui s’alignent sur elle.

    Dans le cadre de leur domination impériale, les États-Unis avaient l’habitude de s’occuper des épidémies. Le CDC (Centers for Disease Control & Prevention) était l’un des bras de cette opération, qui consistait principalement à garder les pandémies potentielles sous contrôle et hors des États-Unis.

    Le CDC a progressivement pris conscience que ce n’était qu’une question de temps avant qu’un virus ne traverse le bouclier américain, et il a commencé à alerter les administrations sur ce type de menaces. Mais Trump a ignoré les mémos que le CDC avait envoyés à plusieurs administrations.

    Le fait même que Trump ait réussi à gagner la présidence est en soi un signe de la faiblesse de l’ensemble de l’establishment politique, républicain et démocrate. Ils n’ont pas été capables de le « filtrer » et d’assurer la gestion continue de l’empire.

    La responsabilité de l’émergence de Trump incombe clairement au Parti démocrate. Sous la direction d’Obama, la situation de la grande majorité de la population s’est dramatiquement détériorée, en particulier dans les régions abandonnées par les investissements capitalistes, notamment les greniers à blé agricoles et les zones anciennement industrialisées du Midwest.

    Dans ces régions, les maladies de désespoir comme l’addiction aux opiacés ont explosé. Il suffit de regarder les comtés où le taux de ces maladies est élevé. Ces comtés sont passés d’Obama en 2012 à Trump en 2016, en particulier dans le Midwest et le Sud.

    Ils sont passés à Trump parce que les politiques néolibérales des démocrates les avaient abandonnés, les laissant se débrouiller seuls. Prenez Obamacare. Même si vous avez une assurance sur l’un des marchés, vous devez quand même payer des primes, des co-paiements et des franchises énormes. Pire encore, Obamacare n’aide même pas les 28 millions de personnes qui ne sont pas encore assurées ou les 44 millions d’autres qui sont sous-assurées.

    De telles conditions de chômage et de détérioration du niveau de vie, ainsi que toute la colère et le désespoir qui les accompagnent dans certains milieux, font de la politique fasciste un choix judicieux. Surtout s’il y a peu d’alternatives à gauche. En ce sens, Trump est un symptôme aigu de l’incapacité totale du Parti démocrate à répondre aux besoins réels des gens.

    Trump a profité de cette situation et a fait peu de cas de toutes les institutions qui dirigeaient l’empire, y compris le CDC. Il l’a transformé en une unité de propagande politique au point qu’elle est incapable de faire face à une épidémie majeure, même à l’intérieur de nos propres frontières. Les États-Unis commencent à montrer les caractéristiques d’un État-nation en faillite.

  • Ratonnades anti-arméniennes organisées par des fascistes turcs – ACTA
    https://acta.zone/ratonnades-anti-armeniennes-organisees-par-des-fascistes-turcs

    Les participants à ces expéditions punitives n’ont pas fait mystère de leur appartenance aux Loups Gris (ou a minima de leur sympathie pour cette organisation). De quoi parle-t-on ?

    Les #Loups_Gris sont une organisation armée néo-fasciste, anti-communiste et panturque, fondée à la fin des années 1960 par Alparslan Türkeş (ancien colonel de l’armée turque et hitlérien revendiqué). Ils se signalent par un virulent racisme anti-arménien, anti-kurde, anti-grec et antisémite. Leur signe de ralliement – pouce, majeur et auriculaire joints – est clairement identifiable (voir image d’illustration). En cinquante ans d’existence les Loups Gris se sont rendus responsables de la mort de plusieurs milliers de personnes à travers des assassinats et massacres visant en particulier les membres des minorités ethniques, les syndicalistes, militants de gauche et combattants révolutionnaires – sur le sol turc aussi bien qu’à l’étranger.

    (...)

    Les médias français, dans leur couverture des événements d’hier soir à Dijon, se sont la plupart du temps contentés d’évoquer sans plus de précisions des « groupes de Turcs » déambulant dans les rues en criant « Allah Akbar » le soir de l’attentat islamiste ayant coûté la vie à trois personnes au sein de la basilique Notre-Dame de Nice. Ce faisant ils invisibilisent, au profit d’une propagande islamophobe facile, la nature politique réelle de ces ratonnades et le contexte international dans lequel elles s’inscrivent.

  • Le Covid-19, un virus capitaliste : entretien avec Rob Wallace
    31 octobre 2020

    https://acta.zone/le-covid-19-un-virus-capitaliste-entretien-avec-rob-wallace

    Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les gouvernements du monde entier plaident la surprise, généralement pour justifier les manquements de systèmes de santé exsangues, lessivés par des décennies de néolibéralisme. Il y a quelques jours encore, Emmanuel Macron a justifié de nouvelles mesures de restriction des libertés publiques par l’avancée « inattendue » de la propagation du virus sans pour autant conférer plus de moyens aux infrastructures hospitalières. Il n’en reste pas moins que les épidémiologistes radicaux alertent depuis des années sur les risques d’irruption de nouvelles pandémies.

    Dénonçant le modèle de l’agrobusiness et son intégration dans les circuits du capitalisme mondialisé, Rob Wallace montre ici combien l’apparition du Covid s’inscrit dans la logique même du capital qui favorise la déforestation, met à sac les écosystèmes locaux et fait passer le profit avant toute chose. Il se livre également à une analyse impitoyable de la classe politique états-unienne et de son incapacité à prévenir la population du pays contre la contagion du virus, tout en indiquant combien les pressions exercées par les États et les multinationales sur les institutions internationales comme l’Organisation mondiale de la santé nous ont désarmés collectivement contre l’émergence de nouveaux virus, dont il y a fort à craindre que le Covid-19 ne soit pas le dernier.

    #COVID-19 #SARS-2 #OMS #Etats-unis #agro_industrie

  • Poissy : un policier mis en examen pour le meurtre d’Olivio Gomes, Sihame Assbague, journaliste indépendante – ACTA
    https://acta.zone/poissy-un-policier-mis-en-examen-pour-le-meurtre-dolivio-gomes

    Dans la nuit du 16 au 17 octobre 2020, Olivio Gomes, un homme noir de 28 ans, a été tué par un policier blanc à Poissy. Les trois balles qui l’ont touché, notamment au niveau de l’omoplate et de l’épaule gauche, lui ont été fatales. D’après nos informations, confirmées par Le Parisien – dans un article qui constitue, par ailleurs, un cas d’école du « journalisme de préfecture » 1 -, le policier tireur a été mis en examen pour « homicide volontaire » . Une qualification très rare dans ce genre d’affaires. Il a également été placé sous contrôle judiciaire et fait l’objet d’une interdiction d’exercer la profession, de se rendre dans les Yvelines et de porter une arme.

    À Argenteuil, où Olivio a grandi, et dans le quartier Beauregard à Poissy, où il vivait, la nouvelle a été accueillie avec soulagement. Mais les questions et frustrations demeurent. La tristesse d’avoir perdu un être cher, un « exemple, aimé de tous » , se mêle à la colère froide suscitée par les circonstances de ce crime et son traitement médiatique.

    En effet, quelques heures seulement après le décès de ce père de famille, se fondant sans recul sur la version officielle, de nombreux journaux titraient « un chauffard abattu par un policier » et faisaient mention d’une « folle course-poursuite » . Tous ont repris la thèse selon laquelle le policier aurait agi en état de « légitime défense » face à un conducteur qui, nous a-t-on dit, voulait lui « foncer dessus » . Problème ? Tout ceci est mis en cause par les récits de deux témoins oculaires, passagers de sa voiture au moment des faits. Et les premiers éléments de l’enquête leur donnent plutôt raison.

    Que s’est-il passé ?

    https://seenthis.net/messages/882860

    #Olivio_Gomes #police #bac #mass_media #presse #Justice #blame_the_victim #criminalisation

  • Naples : nuit de révolte contre l’état d’urgence et le couvre-feu – édito d’Infoaut https://www.infoaut.org/editoriale/napoli-una-rivolta-per-non-morire, traduit par ACTA
    https://acta.zone/naples-nuit-de-revolte-contre-letat-durgence-et-le-couvre-feu

    À Naples, vendredi soir, des milliers de personnes ont participé à une manifestation spontanée contre le nouveau couvre-feu annoncé par le président régional Vincenzo De Luca, suivie de plusieurs heures de combats de rue et d’attaques contre des bâtiments publics. Les médias ont immédiatement cherché à y déceler la mainmise des fascistes, des Ultras ou même de la Camorra. Alors que depuis la révolte s’est étendue à plusieurs autres villes d’Italie, nous avons traduit l’édito de nos camarades d’Infoaut qui revient sur la première nuit d’émeute napolitaine, en s’attachant à déconstruire le « confortable récit raciste et colonial » de la presse mainstream.

    Nous avons écrit à chaud sur Facebook à propos de ce qu’il se passait à Naples : « Les rues de cette nuit étaient peut-être spontanées, contradictoires, ambiguës, stratifiées, comme la société dans laquelle nous vivons, comme son revers. Mais à Naples, ce soir, s’est brisée l’hypocrisie derrière laquelle se cache l’incompétence de ceux qui nous gouvernent, l’échec de ce modèle économique face au virus, la violence qu’ont dû endurer ceux qui pendant des mois ont été abandonnés ».
    Comme prévu, l’aboiement médiatique contre ceux qui sont descendus dans la rue ne s’est pas fait attendre. La fumée des gaz lacrymogènes ne s’était toujours pas dissipée que les commentateurs politiques émettaient déjà des hypothèses sur la mainmise de la Camorra et des fascistes, proposant le fétiche habituel des ultras coupables de tous les maux du monde, associant les manifestations d’hier aux No Mask, alors même que le message porté dans la rue était totalement différent. Et une grande partie de la gauche de ce pays s’est blottie dans ce confortable récit raciste et colonial. Un récit linéaire qui, sans rien saisir des tensions, des contradictions et des instances du mouvement, signifie : au fond, ce sont les Napolitains habituels.

    Exorciser la rébellion.

    Le problème est qu’à notre époque, chaque fois que surgit un phénomène autonome de conflictualité sociale prolongée, qu’il s’agisse des Forconi ou des Gilets jaunes, celui-ci apparaît sous des formes impures, ambivalentes et contradictoires. Souvent se retrouvent dans la rue des personnes qui, théoriquement du moins, sont censées avoir des intérêts opposés, et plus souvent encore, ces contradictions se consomment justement dans la rue. Il est donc beaucoup plus facile de les considérer comme des phénomènes fascistes simplement parce que Roberto Fiore [fondateur et dirigeant du mouvement néofasciste Forza Nuova] essaie de s’en approprier la paternité avec un tweet depuis son confortable fauteuil à Rome, ou comme des actions coordonnées par la Camorra (sans que l’on sache clairement dans quel but), plutôt que d’essayer de les comprendre et d’y prendre part pour contribuer à leur évolution.

    Comme quelqu’un l’a noté à juste titre sur Facebook, le récit mainstream est assez similaire à celui qui avait été fait il y a quelques années devant la crise des déchets. La responsabilité de la crise est mise sur le dos de la population qui, inquiète pour sa santé, se rebelle contre l’incompétence et la corruption des institutions et des entreprises privées, puis finalement apparaît comme par magie l’infiltration du crime organisé dans les manifestations pour les délégitimer et les réduire à un phénomène de pure délinquance. Un scénario déjà vu qui se répète chaque fois que les gens ne s’adaptent pas à la gestion de l’urgence par le haut.

    Oui, car depuis des mois, nous entendons répéter dans le jargon martial que « nous sommes en guerre contre le Covid ». Mais comme on sait, la guerre est la plus hypocrite des activités humaines. Les colonels à la recherche d’un consensus facile crient à travers les écrans que c’est de notre faute si le virus se propage. Pendant ce temps, les « soldats » de cette guerre continuent d’être envoyés au front avec des chaussures en carton et une pétoire pour deux. Une guerre hypocrite, comme nous le disions, dans laquelle le problème serait ce que les gens font entre 23 heures et 5 heures du matin (ils dorment la plupart du temps) et non le fait qu’ils tombent malades au travail, dans les transports, à l’école, à l’hôpital et même dans les files d’attente pour se faire tester. Voilà donc le couvre-feu, encore un mot d’état de siège, revenu en quelques semaines dans le langage commun, encore une mesure ad hoc pour ne pas perdre la face au vu de l’augmentation des infections et en même temps pour ne pas contrarier les vrais coresponsables de cette situation, ceux qui depuis des mois demandent de tout rouvrir à tout prix, ceux qui veulent maintenant licencier à tout prix : les patrons de la Confindustria et ce ramassis de bandits qui dans notre pays s’appellent des entrepreneurs.

    Non, nous ne sommes pas devenus « agambeniens » du jour au lendemain, nous croyons toujours, encore plus face à ce qui s’est passé, qu’il ne s’agit pas d’une simple grippe, que la première tâche pour nous est de prendre soin de nous-mêmes et des autres afin que le virus ne se propage pas. Nous pensons que cela ne doit pas se faire par obéissance envers le pouvoir établi, mais par amour pour les faibles et les opprimés, pour ceux qui sont abandonnés, pour ceux qui souffrent dans la lutte contre le virus. Parce que nous savons très bien que c’est nous, ceux d’en bas, qui payons le plus dans cette crise causée par l’économie mondialisée, les privatisations, la dévastation de l’environnement, la transformation de la santé en marchandise. Mais prendre soin de soi et des autres signifie ne pas ignorer d’un geste égoïste ceux qui ont perdu leur emploi dans cette crise, ceux qui risquent de perdre leur maison et leurs proches. Cela signifie se battre à leurs côtés, car tant que la gestion de l’urgence sera uniquement aux mains du politique, tant que les seuls à faire entendre leur voix seront les industriels, alors c’est nous qui compterons dans nos rangs les morts et les malades, que ce soit du Covid ou de la faim. Il est temps de revenir à l’idée que la santé est un fait social global et que la rébellion est le symptôme que quelque chose doit changer.