• « Causette » sur le banc des accusés
    http://www.lesinrocks.com/2012/10/21/actualite/causette-sur-le-banc-des-accuses-11315798

    Le magazine Causette est poursuivi en justice par Rémi Pauvros, maire de Maubeuge, suite à une enquête intitulée “droit de cuissage à la mairie” publiée dans leur numéro d’avril 2012.

    Le mensuel se penchait, aussi, sur des cas de viols collectifs survenus entre 2006 et 2011 à la mairie de Maubeuge (Nord). Quatre membres du Parti Socialiste auraient agressé, harcelé sexuellement et violé à plusieurs reprises une collaboratrice de Rémi Pauvros, maire de la commune. Un seul de ses agresseurs a été démissionné, “officiellement, pour se consacrer à ses projets professionnels” notent Leila Minano et Julia Pascual, auteurs de l’enquête, avant de pointer le problème :

    “Et les autres ? Rien. Reçus en entretien, deux ont nié les faits et le dernier a reconnu “une relation consentie” avec Anna. Pas de viol, pas d’agression. “N’oubliez pas que ces gens sont mariés, insiste la première adjointe. Comprenez, on ne peut pas porter des accusations quand il y a des familles derrière“”.

    Ah, les familles derrière... #féminisme #sexisme

  • Les Inrocks - Documentaire « Fashion ! » sur Arte : la mode la mode la mode
    http://www.lesinrocks.com/2012/10/20/medias/documentaire-fashion-sur-arte-la-mode-la-mode-la-mode-11315032

    http://www.arte.tv/i18n/6985168,templateId=scaled,property=imageData,height=177,v=1,width=312,CmPart=co

    Le premier volet, Golden Eighties, produit d’emblée un effet sidérant de voyage dans le temps, comme si le style pop et grandiloquent de l’époque oscillait, rétrospectivement, entre le cauchemar (les vestes épaulées XXL !) et la joie (la fantaisie théâtrale qui régnait alors sur les podiums). Exhumant les premiers pas de quatre créateurs – Jean Paul Gaultier, Claude Montana, Thierry Mugler, Azzedine Alaïa -, Olivier Nicklaus restitue les visages de la nouvelle direction que prend alors la mode, jusque-là dominée par les grands maîtres Yves Saint Laurent et Hubert de Givenchy. La mode s’émancipe enfin de ses codes engoncés et bourgeois. Paris s’impose comme la capitale d’un hédonisme joyeux : on assiste à la naissance de “looks”, quelle que soit la forme qu’ils prennent – l’exubérance de Gaultier, l’architecture froide de Montana, le “body conscious” de Mugler ou l’élégance haute couture d’Alaïa. Tous redessinent un territoire du style foisonnant.

    http://www.arte.tv/i18n/6985162,templateId=scaled,property=imageData,height=177,v=1,width=312,CmPart=co

    Avec la crise protéiforme de la fin des années 80 – guerres, sida, chômage… – s’annonce la fin de l’insouciance. Une nouvelle génération (de Japonais et de Belges surtout) donne à voir sa conception sombre, austère et cérébrale du présent. La vague Antifashion (très beau second volet) fait souffler un vent radical sur la création : l’heure est à la déconstruction, aux vêtements trop grands et mal finis, à la mode arte povera. Les paillettes disparaissent. De Yohji Yamamoto à Rei Kawakubo, d’Ann Demeulemeester à Martin Margiela, d’Helmut Lang à Jil Sander, de Raf Simons à Hussein Chalayan et jusqu’à Rick Owens, le dernier des Mohicans de l’antifashion, une insolente famille d’inventeurs indépendants s’affirme avec l’éclat de la noirceur grunge dans ces années 90. Si certains d’entre eux tentent encore aujourd’hui de résister aux effets de podium faciles, conférant à leur geste créatif le statut d’un manifeste esthétique, beaucoup eurent du mal à s’adapter aux contraintes des années 2000.

    La mode a cédé le pas au luxe : pour exister, un créateur doit désormais intégrer son travail au coeur d’une stratégie globale, où comptent surtout les images publicitaires et la rentabilité de produits dérivés (parfums, sacs, etc.). La logique des grands groupes (LVMH, PPR) a contaminé le système de la mode, où prospèrent souvent les plus malins et expérimentés, comme Marc Jacobs ou Karl Lagerfeld. Même les plus audacieux (Galliano, McQueen, Lacroix…) ou les plus cyniques (Tom Ford) ont mal résisté au business tout-puissant d’un luxe qui n’a aucune pitié pour le moindre faux pas. Si certains stylistes, comme Nicolas Ghesquière, adaptent leur créativité aux normes imposées, tout reste fragile. Un aveu que Claude Montana faisait déjà au milieu des années 80, au moment où tout le monde le célébrait, avant de le laisser sombrer.

    (Re)voir les deux premiers volets, diffusés hier soir :
    http://www.arte.tv/fr/6984522.html

    #mode

    • Je suis tombée sur le volet consacré à l’antifashion. Bien aimé l’approche même si je ne pouvais m’empêcher de me marrer en écoutant le commentaire. À chaque modiste qui sortait un peu du sérail (récup, lignes japonisantes, refus du froufrou) le commentaire disait que le monde de la mode avait été choqué. Je ne pouvais m’empêcher de penser que dans leur #microcosme, ils avaient quand même vite fait d’être choqués et qu’en fait de révolution, tout le monde continuait tout de même d’utiliser des gamines anorexiques en taille 0.

      La question est : pourquoi l’univers de la mode rejette-t-il si systématiquement la diversité des #femmes, leur chair, leur réalité ?

  • Les Inrocks - Des personnalités d’extrême droite font de l’entrisme sur des sites d’infos
    http://www.lesinrocks.com/2012/10/17/actualite/des-personnalites-dextreme-droite-font-de-lentrisme-sur-des-sites-dinfos

    “Beaucoup d’intellectuels déclassés trouvent sur le web une nouvelle visibilité en se présentant comme des parias ostracisés à cause de leurs discours pseudopolitiquement incorrects sur l’islam ou l’immigration”, confirme l’historien des droites extrêmes Nicolas Lebourg.

    C’est ainsi, par exemple, que Jean-Paul Gourévitch, “spécialiste autoproclamé des migrations”, adoré par l’extrême droite pour avoir livré un rapport tout à fait farfelu sur le coût économique de l’immigration, intervient sur Le Plus (site participatif du Nouvel Obs) ou bien encore sur le pure player conservateur Atlantico.

    Sans doute moins regardant sur sa droite, Atlantico héberge aussi les papiers de Christian Rol, ancien militant de l’organisation étudiante d’extrême droite le GUD, coauteur d’un livre avec Maxime Brunerie (l’homme qui avait tiré sur Jacques Chirac en 2002), simplement présenté au lecteur comme un “écrivain et journaliste”, ou bien encore ceux de Patrice de Plunkett, dont le passé militant au sein de la Nouvelle droite est également passé sous silence.

    #extrême-droite #médias

  • La communauté chinoise de France scandalisée par un article du Point
    http://www.lesinrocks.com/2012/10/10/actualite/la-communaute-chinoise-de-france-scandalisee-par-un-article-du-point-113

    Au cœur de l’été, l’hebdomadaire Le Point publie dans ses colonnes un article intitulé L’intrigante réussite sur la communauté chinoise de France. Signé par le journaliste Jérôme Pierrat, le papier enchaine les clichés sur une communauté au mieux décrite comme discrète et travailleuse, au pire dépeinte comme complice de l’insécurité, hors du système et gangréné par la mafia et la prostitution. Sans surprise, la publication de cet article a suscité une émotion considérable, aussi bien au sein des associations chinoises que sur Internet, où des milliers d’internautes ont fait part de leur indignation.

    On y lit “Les 5 commandements de l’entrepreneur chinois”, à savoir :

    “1.Tu travailleras 80 heures par semaine.

    2. Tu dormiras dans ta boutique ou ton restaurant.

    3. Tu ne rémunèreras pas tes employées car ce sont les membres de ta famille.

    4. Tu ne cotiseras pas et donc tu ne toucheras pas d’aides.

    5. Tu ne paieras pas d’impôts.”

    Et l’article de se finir par ces mots, aux infects relents racistes : “A la fin, tu gagneras 10 000 euros par mois, tu auras une limousine et tu seras assuré d’avoir une retraite dorée.”

    J’ai cherché l’article du Point mais point trouvé

    #racisme

  • « La classe politique méprise le monde ouvrier »
    http://www.lesinrocks.com/2012/10/10/actualite/la-classe-politique-meprise-le-monde-ouvrier-11313013

    D’abord, elle en a rarement eu, même quand la gauche, dans sa diversité, était au pouvoir. Mais la classe politique redoutait le monde ouvrier, et avait besoin de ses suffrages, de sorte qu’une attention et une considération existaient, qui ont largement disparu. Il règne aujourd’hui une forme de mépris de classe de la part d’une bonne partie de la classe politique vis-à-vis du monde ouvrier. Sitôt qu’on s’intéresse à eux, on est suspecté d’ouvriérisme ou de populisme. Et d’ailleurs, Terra Nova, le “Think tank” du PS, a théorisé la possibilité pour le parti socialiste de se passer des voix des classes populaires lors des dernières élections présidentielles. Allez sur leur site : vous y verrez des thématiques et des groupes de réflexion sur tout ou presque, y compris sur le football ! Mais vous y chercherez en vain une lecture sociale des réalités, et des inégalités contemporaines. Pas un texte sur les classes populaires ou le monde ouvrier ; rien non plus sur les paysans, les classes moyennes, etc. C’est invraisemblable – et inquiétant – mais c’est ainsi, et ça en dit long sur la déformation des élites supposées, ou se pensant ainsi.

    D’ailleurs, Terra Nova a son siège en plein milieu des Champs-Elysées, c’est dire !

  • Les Inrocks - « Le #FN synthétise les crispations de notre société »
    http://www.lesinrocks.com/2012/10/09/actualite/le-fn-synthetise-les-crispations-de-notre-societe-11310096

    Parce que ce que vous évoquez, ce sont les causes du chômage, et que ce qu’aimeraient les gens, ce sont des solutions au chômage. Et ils se disent que la préférence nationale pourrait trouver sa place dans le cadre d’un néoprotectionnisme. Par ailleurs, cette question n’est plus solitaire mais s’intègre à un cadre global. L’atomisation et la précarisation du travail, la guerre de tous contre tous entretenue par le chômage de masse, la fragmentation de l’histoire nationale au bénéfice de mémoires communautarisées, etc. : notre société laisse les individus telles des particules flottant les unes à côté des autres. Une part de nos citoyens a pour représentation sociale une fiction dans laquelle les populations d’origine arabomusulmane représenteraient quant à elles un corps unifié socialement, culturellement et religieusement. Cette cristallisation entre la représentation d’un “nous” composé d’individus épars en concurrence et un “eux” imaginé comme solidaire entraîne dans l’imaginaire des populations une coagulation des #insécurités (physique, économique, culturelle), déplaçant ainsi sur une critique des populations d’origine arabomusulmane le rapport entre les transformations de l’économie et des technologies et nos modes de vie.