CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 1 - Grand Angle

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  • Le tragique destin des « Recluses » de Bordeaux
    https://www.bordeaux-gazette.com/le-tragique-destin-des-recluses-de-bordeaux.html

    Sur l’actuelle place Gambetta, lorsque vos pas vous mènent à l’angle de la rue Judaïque et de la rue du Palais-Gallien, vous êtes tout près de la « Chapelle de la Recluse Saint Ladre » (Saint Lazare) construite au IXème siècle et détruite en 1452 par le Comte anglais John Talbot qui démolit une grande partie du quartier lors de son siège de Bordeaux, avant d’y entrer avec ses troupes.

    La « Mode » des Recluses

    Au Moyen-âge le phénomène des recluses était très répandu. Chaque grande ville en possédait. Installées à Paris sur la rive gauche de la Seine et dans le cimetière des Innocents, elles sont aussi à l’époque une bonne dizaine à Lyon. A Bordeaux, il y’en aura trois en même temps au XIIIème siècle, à Saint Ladre, dans la paroisse de Saint Eloi dont la demeure bordait la rue Saint-James et aussi dans la paroisse Puy-Paulin.
    Exilées aux portes des cités, « sentinelles » spirituelles, la plupart du temps issues des classes populaires, pauvres et affectées soit d’une maladie, soit d’un deuil, en somme des personnes n’ayant plus grand-chose à perdre. Comment donc espérer pour ces femmes ou hommes déjà pauvres, devenir saints et faire vœu d’humilité si ce n’est en se privant de tout et en sacrifiant leur vie même.

    La vie des « Recluses »

    Les « recluseries » étaient des petites loges situées à l’entrée des bourgs ou des villes, hors de l’enceinte et souvent sur des ponts. La personne qui consentait à y vivre, s’y enfermait, demeurait seule et n’en sortait qu’à l’état de cadavre. La Recluse (ou le Reclus) était là pour prier Dieu, afin d’épargner à la cité tous les maux (guerres, famines, épidémies), de quoi à l’époque rassurer les habitants, grâce à cette protection surnaturelle.
    La séquestration dans un cube de maçonnerie humide et étroit, souvent envahi par le froid, l’impossibilité de s’y mouvoir, sont le lot de la recluse, elle n’a de nourriture que ce qu’on voudra bien lui porter et se trouve réduite à converser à travers une grille avec ceux qui veulent bien lui faire l’aumône de la parole. Très souvent, elle ne résiste pas très longtemps à de telles conditions de vie. L’aspiration au sacrifice, l’utilité de la souffrance pour obtenir les récompenses célestes ont cependant à l’époque fait germer les « recluseries ».
    Extrait du plan de Bordeaux en 1450
    Le choix des « Recluses »

    Les recluseries recevaient indistinctement hommes ou femmes, les plus méritants l’emportant ! Le plus souvent il s’agissait de femmes, très souvent des veuves qui semblaient résister bien davantage que les hommes. Une lente torture solitaire exigeant certainement une foi profonde et austère pour aller jusqu’à l’abandon de soi en vue d’une mort sainte et désirée, ainsi peut peut-être s’expliquer une abnégation religieuse bien étrange de nos jours, mais tout à fait admise au XIIIème siècle.
    Très peu de choses de cette époque restent encore visibles à Bordeaux, si ce n’est une niche dans un coin de mur à pan coupé, à l’angle de la rue Judaïque et de la rue du Palais-Gallien (qui s’est d’ailleurs appelée auparavant rue de la Croix de l’Epine) et une impasse (Saint-Lazare) qui donne dans cette même rue, un peu plus loin sur la gauche.

    Source : Contes et Légendes du Vieux Bordeaux Michel Colle.

    #historicisation #recluses #femmes

    • Le résumé parle plutot de l’araignée recluse Loxosceles reclusa , une espèce à la morsure mortelle. Vu le contexte de l’orphelinat j’imagine qu’il y a peut etre une recluserie dans l’intrigue. J’ai jamais lu Fred Vargas, merci pour le conseil @vuca

    • Tant qu’on parle de recluses, j’ai réalisé il y a peu que c’est ainsi qu’est morte Erzsébet Báthory , la comtesse sanglante des Carpates.

      La fiche wikipédia est assez vague sur ce point,

      Élisabeth, jamais poursuivie au tribunal, reste assignée à résidence dans une seule pièce de son château et ce jusqu’à sa mort.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_B%C3%A1thory#Derni%C3%A8res_ann%C3%A9es_et_mort

      Mais d’autres sources parlent bien de réclusion forcée

      La condition nobiliaire d’Élisabeth lui permit d’échapper à son procès, mais pas aux foudres de la justice. Le tribunal la condamna à la réclusion perpétuelle dans une pièce de son château où ne pénétraient ni l’air ni les rayons du soleil. Elle ne communiquait avec le monde extérieur qu’à travers une petite fente, par laquelle on la ravitaillait en pain et en eau.

      Voyant que ses forces déclinaient, Élisabeth rédigea son testament en juillet 1614, en présence de ses geôliers. Elle mourut le 21 août de la même année. Il fut question de l’inhumer dans l’église de Cˇachtice, mais les habitants du village s’opposèrent à ce qu’elle fût enterrée en terre sainte. Situé dans le nord-est de la Hongrie, le village d’Ecséd, berceau de sa famille, accepta finalement de recevoir la défunte dans son cimetière. Le patrimoine de la comtesse fut intégralement reversé à la Couronne.

      https://www.nationalgeographic.fr/histoire/elisabeth-bathory-la-comtesse-sanglante

      Pour Báthory, on commence à prendre au serieux la théorie de Lászlo Nagy qui soutiens qu’Erzsébet aurait été la victime d’un complot politique fomenté par Matthias Ier de Habsbourg. Vu qu’il a récupéré l’integralité de son patrimoine et qu’il mouille dans l’assassinat de Ferenc Nádasdy, époux d’Erzsébet, il y a de fortes présomption contre l’empereur.

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 1 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-1-9782818943823.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 1 : Oriane et l’ordre des morts
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Paru le 10 Janvier 2018

      Emmurée vivante, elle détient le pouvoir de la lumière face aux obscurantistes

      Dans un pays ravagé par les guerres de religions, un alchimiste est persuadé d’avoir créé la pierre philosophale. Enivré par le succès, il se laisse aller à des paroles antireligieuses. Sommé de s’expliquer sur sa découverte, il échoue, malgré l’aide de sa fille Oriane. Lui est condamné à mort pour blasphème, sa fille sera emmurée vivante au cimetière des Innocents, le plus grand cimetière de Paris. Elle sera maintenue en vie par la maigre pitance que lui fourniront les passants qui vénèrent les recluses comme des saintes. Mais la pierre de son père, si elle ne peut pas changer le plomb en or, semble dotée d’étranges pouvoirs et être prête à accomplir tous les miracles.

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 2 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-2-9782818949924.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 2 : Le bras de Saint Anthelme
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Paru le 04 Juillet 2018

      Emmurée vivante, elle détient le pouvoir de la lumière face aux obscurantistes.

      Dans le Cimetière des Innocents, Oriane, l’emmurée vivante que l’on prend pour une sainte, découvre le pouvoir extraordinaire de la pierre qui lui a léguée son père. Lorsqu’elle et elle seule la met en contact avec les restes d’un disparu, elle parvient à le faire revenir d’entre les morts. Une aubaine pour le curé qui ourdit un plan machiavélique : convaincre Oriane et proposer à la Saint-Ligue catholique une procession au cours de laquelle se produirait l’apparition miraculeuse de Saint-Louis. De quoi acquérir une notoriété dans toute la chrétienté !

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 3 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-3-9782818966884.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 3 : Le grand mystère de l’au-delà
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Parution le 27 Mars 2019

      Qui mieux qu’un père peut connaître les recoins mystérieux du cœur de sa fille ?

      Oriane délaisse le pouvoir de la pierre dont elle redoute les retombées incontrôlables. Du fond de sa cellule, elle se retrouve face aux plus ignobles soupçons de sorcellerie. Car parmi le petit peuple du cimetière des Innocents, les miraculés guéris par la Sainte Recluse semblent l’objet d’une malédiction. Ils disparaissent tour à tour dans les circonstances les plus horribles. Le seul espoir d’Oriane réside en la personne de Jonas, devenu un bien piètre agent infiltré dans la lutte interne contre les papistes.

    • Le cimetière des Saints-Innocents et ses emmurées vivantes – Savoirs d’Histoire
      https://savoirsdhistoire.wordpress.com/2018/01/19/le-cimetiere-des-saints-innocents-et-ses-emmurees-vivant


      la vignette n’est pas présente sur la page web, mais cette illustration provient du tome I de la BD ci-dessus

      […] Cependant, outre les mendigots tendant leur sébile, les vendeurs à la sauvette et, bien sûr, les dévotes gens qui venaient enterrer leurs morts ou écouter les prêches des prédicateurs lors des grandes fêtes, le cimetière des Innocents abritait aussi de curieuses résidentes permanentes : les recluses.

      Parmi les édifices du cimetière des Saints-Innocents, il existait en effet une sorte de petite loge exiguë accolée à la chapelle et portant le nom de reclusoir. Et figurez-vous que c’est confinées dans cet étroit réduit que se sont succédé, durant des siècles, des femmes enfermées vivantes à perpétuité. Dans le roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris, dans le chapitre «  Le trou aux rats  » (livre 6e, chap. 2) Hugo nous parle d’une recluse médiévale, «  squelette vivant  » pourrissant dans son reclusoir, qui «  dormait dans la cendre, sans même avoir une pierre pour oreiller, vêtue d’un sac noir, et ne vivant que de ce que la piété des passants déposait de pain et d’eau sur le rebord de sa lucarne  ». On retrouve bien là l’imaginaire macabre cher à Hugo et plus généralement aux auteurs romantiques. Mais qu’en était-il, réellement ? Grâce aux patientes recherches de l’historienne Paulette L’Hermite-Leclercq nous allons pouvoir approcher du sombre reclusoir, flambeau à la main, et faire la lumière sur cette étrange histoire d’emmurées vivantes.


      Perceval et la recluse, Manuscrit de Tristan en prose, vers 1450, BM de DIJON, Ms. 0527 folio 084.

      Si, dans les premiers temps, les reclus étaient principalement des hommes issus d’ordres religieux, à partir du XIe siècle la réclusion devient un phénomène majoritairement féminin et laïque. Il s’agit bien souvent de femmes en proie à de vifs tourments qui, à un moment de leur vie, ont décidé de poursuivre leur pèlerinage de vie humaine en cette «  vallée de larmes  » dans l’isolement et la solitude, à l’écart du monde. Un choix d’existence pour le moins atypique puisque les recluses, après avoir fait le vœu de clôture perpétuelle par dévotion, étaient emmurées dans leur petite cellule grise pour le restant de leurs jours. À partir de ce moment, elles étaient considérées comme «  mortes au monde  » et vivaient dans l’ascèse et la pénitence en vue du salut. La réclusion était pour elles une forme de pénitence salvatrice.

      le reste de l’article, je vous le laisse découvrir…

      EDIT : … si vous ne l’avez pas déjà lu, il y a 2 ans, pointé par @mad_meg en commentaire de https://seenthis.net/messages/560726

    • Pour Paulette L’Hermitte-Leclercq, divers ouvrages, dont sa thèse, un volumineux, Le Monachisme féminin dans la société de son temps. La Celle-lès-Brignoles, XIe-début XVIe siècles, Éditions Cujas, 1989 et,…

      Elle a en préparation une grosse étude sur Reclus, recluses. La réclusion volontaire dans l’Occident chrétien médiéval.

      dont je ne trouve pas trace,…

      texte extrait de la courte description d’auteur pour son article de 1998, Les femmes dans la vie religieuse au Moyen Âge. Un bref bilan bibliographique
      http://journals.openedition.org/clio/323