Loi Blanquer : économies, défiance et volonté de contrôle | L’instit’humeurs

/loi-blanquer-economies-defiance-et-volo

  • Loi Blanquer : économies, défiance et volonté de contrôle (L’instit’humeurs)
    https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2019/03/03/loi-blanquer-economies-defiance-et-volonte-de-controle.html

    Mais il apparait en réalité que le ministère a parfaitement joué sa partition, qu’il savait très bien où il allait, éparpillant les articles sans les lier, jouant avec les amendements, noyant les mesures essentielles parmi les accessoires, bien aidé dans son entreprise par les députés LREM. La création des EPSF en est l’exemple le plus édifiant : on pourrait s’étonner qu’une mesure à l’impact aussi important soit passée par un simple amendement. Mais le fait de passer par un amendement (déposé en commission, ce qui n’est pas tout à fait pareil qu’en lecture) a permis de faire l’économie d’un passage devant le Conseil d’état, d’éviter la consultation et de court-circuiter les corps intermédiaires (Conseil supérieur de l’éducation, syndicats), enfin de ne pas avoir à fournir une étude d’impact qui détaille la mesure et ses implications.
    […]
    Vainqueur d’une vraie partie d’échecs législative, le ministre-qui-avait-dit-qu’il-ne-ferait-pas-de-loi-à-son-nom est arrivé à ses fins. Sa loi se caractérise par au moins trois aspects saillants :
    – une obsession du contrôle, à travers une véritable reprise en main de tous les pouvoirs et leur centralisation au ministère […]
    – une vraie défiance envers les enseignants […]
    – la volonté de faire des économies, qui seront substantielles avec la possibilité offerte aux étudiants pré-recrutés de tenir une classe […]. Il ne faut jamais oublier que l’objectif plus ou moins avoué est de faire 50 000 postes d’économies dans l’école sur le quinquennat […].

    Et les élèves dans tout ça ? Quasiment pas un mot dans le texte de loi. Les élèves, après tout, c’est notre travail à nous, enseignants.

    #éducation #Réforme #Blanquer