Une attaque israélienne sur Beit Lahiya, une ville du nord de Gaza, a tué au moins 73 Palestiniens samedi soir, selon le bureau des médias du gouvernement de l’enclave.
Plus de 100 autres personnes ont été blessées et plusieurs sont portées disparues.
Les frappes aériennes israéliennes ont visé un immeuble de plusieurs étages et endommagé un certain nombre de maisons voisines, ont rapporté des médecins dans la bande de Gaza.
Le bureau des médias du gouvernement a déclaré que les forces israéliennes avaient bombardé des zones résidentielles surpeuplées à Beit Lahiya, ajoutant que des femmes et des enfants figuraient parmi les victimes.
« Il s’agit d’une guerre de génocide et de nettoyage ethnique. L’occupation a perpétré un horrible massacre à Beit Lahiya », a déclaré le bureau des médias.
L’attaque a secoué toute la partie ouest de la ville et des bâtiments se sont effondrés alors que des personnes se trouvaient à l’intérieur, a rapporté Al Jazeera. Les habitants n’ont pas été avertis de quitter leurs maisons.
De nombreuses personnes se sont retrouvées piégées sous les décombres, les ambulanciers et les équipes de la protection civile n’ayant pas pu atteindre immédiatement la zone en raison de l’intensité des bombardements israéliens.
Hossam Abu Safia, directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahiya, a déclaré que de nombreux blessés de l’attaque étaient décédés en raison du manque cruel de ressources, de fournitures médicales et de personnel spécialisé dans l’établissement.
Il a ajouté que des dizaines de personnes manquaient à l’appel sous les décombres et n’avaient pu être secourues « en raison du manque de ressources et des frappes en cours ».
Le siège israélien de Jabalia entre dans son quinzième jour
Plus tôt dans la journée de samedi, les forces israéliennes ont encerclé et bombardé l’hôpital indonésien, également situé à Beit Lahia.
Les forces israéliennes ont ciblé les étages supérieurs, où se trouvaient plus de 40 patients et membres du personnel médical, selon le ministère palestinien de la santé.
Marwan Sultan, directeur de l’hôpital indonésien, a déclaré : « Les chars israéliens ont complètement encerclé l’hôpital, coupé l’électricité et bombardé l’hôpital, ciblant les deuxième et troisième étages avec de l’artillerie ».
L’attaque de samedi survient alors que le siège total imposé par Israël au camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, est entré dans son quinzième jour. Aucune nourriture ni eau potable n’est arrivée dans le camp pendant cette période.
Mohammed al-Hajjar, correspondant de Middle East Eye à Gaza, a indiqué que l’armée israélienne avait pris pour cible « tout endroit où un mouvement est détecté » à Jabalia. Il a ajouté que de nombreuses personnes étaient bloquées dans leurs maisons, souffrant de la faim et de la soif.
Dans le sud de l’enclave, des avions israéliens ont largué des tracts montrant une photo du corps du chef du Hamas tué, Yahya Sinwar, accompagnée d’un message affirmant : « Le Hamas ne gouvernera plus Gaza ».
S’inspirant d’une déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu après que les forces israéliennes ont tué Sinwar à Rafah en début de semaine, les tracts se lisent comme suit : « Quiconque dépose ses armes et remet les otages sera autorisé à partir et à vivre en paix ».
Par ailleurs, une attaque israélienne contre l’école Asmaa dans le camp de réfugiés d’al-Shati, dans la ville de Gaza, a tué sept Palestiniens. L’école, qui est affiliée à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), servait d’abri aux Palestiniens déplacés.
En Israël, un drone lancé depuis le Liban a parcouru 70 km pour frapper la maison de M. Netanyahou à Césarée, dans le nord du pays.
Le premier ministre et sa famille ne se trouvaient pas à Césarée, selon son bureau. L’armée israélienne a déclaré qu’il n’y avait pas eu de victimes.
Par ailleurs, une personne a été tuée et au moins 14 autres blessées après que le Hezbollah a lancé une série de tirs de roquettes sur le nord d’Israël.
Dans la capitale libanaise, les frappes aériennes israéliennes ont visé samedi, pour la première fois depuis mercredi, la banlieue sud, une zone familièrement appelée Dahiyeh.