L’envie de Révolution française des Gilets jaunes

?article395

  • Une série de textes sur le mouvement des #Gilets_jaunes publiés par la revue Temps critiques

    Sur le mouvement des Gilets jaunes
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article386

    Sur cette révolte en général et sur celle des Gilets jaunes en particulier
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article387

    Une tenue jaune qui fait communauté
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article392

    Ce qui dure dans la lutte des Gilets jaunes
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article393

    L’envie de Révolution française des Gilets jaunes
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article395

    Gilets jaunes : « une République du genre humain »
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article398

    Gilets jaunes : Sur la ligne de crête
    http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article399

    (...) Si le mou­ve­ment des Gilets jaunes ne se définit pas par ce qu’il n’est pas (antisémite, anti-migrant, sexiste, homo­phobe), ce qui serait se mettre dans la contre-dépen­dance des atta­ques de ses enne­mis ou des médias, il ne se définit pas non plus par ce qu’il est. Comme dans tout mou­ve­ment qui possède une vérita­ble dyna­mi­que propre, des cli­va­ges présentés comme une réalité incontour­na­ble par l’État, les socio­lo­gues et les médias, n’en sont plus pour lui. Pour « les gens d’en bas » qui se soulèvent contre l’ordre des domi­nants, les frac­tion­ne­ments entre « quar­tiers sen­si­bles » et com­mu­nes périur­bai­nes sont rela­ti­visés lors­que les lycéens de Mantes-la-Jolie mon­trent qu’en ban­lieue aussi la survie n’est plus sup­por­ta­ble ; frac­tion­ne­ment réduit entre assistés et chômeurs ciblés par la phrase assas­sine de Macron « il n’y a qu’à tra­ver­ser la rue pour trou­ver un emploi » puis­que de nom­breux chômeurs, présents sur les ronds-points, dévelop­pent soli­da­rité et convi­via­lité ; frac­tion­ne­ment effacé entre tra­vailleurs pau­vres (l’emploi n’est plus gage de vie décente) et petits salariés, arti­sans ou auto-entre­pre­neurs.
    3 Par sa dyna­mi­que propre, par l’action directe, le mou­ve­ment des Gilets jaunes a réfuté pra­ti­que­ment les repro­ches idéolo­gi­ques que lui adres­sent abs­trai­te­ment les milieux poli­tico-média­ti­ques domi­nants.
    4 Au sein d’une frange de la popu­la­tion, qui n’a pas tou­jours été la plus active dans les mou­ve­ments sociaux précédents, parce qu’elle a à la fois voulu et subi les pro­ces­sus d’indi­vi­dua­li­sa­tion, se fait jour la bonne vieille idée redécou­verte dans chaque lutte d’impor­tance, celle que le pou­voir divise pour mieux régner. Mais force est de reconnaître qu’après trois mois de lutte, ces avancées poli­ti­ques sont insuf­fi­san­tes. En effet, alors qu’il a aussi connu une cer­taine matu­ra­tion dans le dis­cer­ne­ment de ses objec­tifs (de la lutte anti­fis­cale à la lutte pour la jus­tice sociale, par exem­ple), le mou­ve­ment ne par­vient tou­jours pas à vérita­ble­ment se définir. Cela nuit non seu­le­ment à son exten­sion vers les marges de sym­pa­thi­sants hésitants, mais rend abs­traite l’idée sou­vent mal com­prise à l’extérieur du « Tous Gilets jaunes » puis­que sans défini­tion plus précise de ce qu’il est, toutes ces fran­ges pro­ches devraient l’intégrer et, à l’inverse, au nom de qui ou à partir de quel prin­cipe pour­rait-il dire : « non, vous, vous n’êtes pas Gilets jaunes » ? Ni l‘appel de l’assemblée des assemblées à Commercy ni les com­mu­niqués du groupe Gilets jaunes Lyon-centre n’ont réussi à lever cette équi­vo­que par rap­port, par exem­ple, à la présence de l’extrême droite à l’intérieur du mou­ve­ment.

    C’est que la #com­mu­nauté_de_lutte pose comme première valeur poli­ti­que la #soli­da­rité dans le désac­cord, c’est-à-dire l’inverse de l’appréhen­sion tra­di­tion­nelle de la poli­ti­que, y com­pris à l’extrême gauche qui, quant à elle, pose au contraire le désac­cord comme prin­cipe pre­mier et « ligne » de par­tage. Cette dis­po­si­tion première, en faveur de la com­mu­nauté de lutte et de la soli­da­rité qui en découle, amène le mou­ve­ment à ne pas abor­der ou à reléguer au second plan « les sujets qui fâchent ». Ne pas trop en dire pour pou­voir conti­nuer à se dire les choses. Ainsi, alors que les Gilets jaunes par­lent beau­coup de votes et les uti­li­sent pour pren­dre des décisions, alors que nom­breux sont ceux qui, parmi eux, met­tent en avant le vote par RIC, la ques­tion du droit de vote n’est abso­lu­ment pas abordée, car elle frac­tion­ne­rait la soli­da­rité des Gilets jaunes à partir du moment où il fau­drait pren­dre une posi­tion sur le qui est citoyen et sur­tout qui ne l’est pas, au risque du désac­cord.

    Dans les AG, il est ainsi sou­vent néces­saire d’inter­ve­nir déjà pour faire cor­ri­ger l’appel­la­tion « assemblée citoyenne » sou­vent utilisée dans les assemblées issues de ronds-points pour coor­don­ner action et réflexion entre com­mu­nes périur­bai­nes. Car le flou per­siste sou­vent sur les contours de la citoyen­neté d’autant que dans ces actions, les Gilets jaunes n’hésitent pas à faire appel à des salles de mairie et à y accep­ter des élus muni­ci­paux ou même des députés, ce qui fait qu’on a par­fois du mal à dis­tin­guer ces débats du « Grand débat ».

    Ce n’est peut-être qu’un pis-aller, mais en l’état actuel des choses la notion « d’assemblée popu­laire » utilisée dans les assemblées de Commercy et celles (plus urbai­nes) qui les ont rejoin­tes reste dans le vague. Malgré tout, cette dénomi­na­tion d’assemblée popu­laire prête moins à confu­sion tout en étant fort para­doxale. En effet, les « assemblées citoyen­nes » sont d’une com­po­si­tion sociale bien plus popu­laire que les « assemblées popu­lai­res » qui sont, elles plus « citoyen­nes » au sens Révolu­tion française du terme. Pourtant, à l’ori­gine, sur le ter­rain des ronds-points, la ques­tion ne s’était pas posée abs­trai­te­ment, mais de façon pra­ti­que, car il parais­sait dif­fi­cile d’être sur un bar­rage ou un rond-point avec un « étran­ger » qui se bat contre l’injus­tice fis­cale à côté de vous et de lui dire que le RIC ce n’est pas pour lui… parce qu’il n’a pas la natio­na­lité française et qu’il ne peut pas voter ! La référence à la Révolu­tion française devrait ici encore servir : est « citoyen » celui qui par­ti­cipe à la « révolu­tion », quelle que soit sa natio­na­lité.

    Si, pour beau­coup de Gilets jaunes, la référence à la Révolu­tion française est réelle et pro­fonde, alors il faut que le mou­ve­ment assume sa part de sans-culot­te­rie sans qu’elle soit sans cesse rabat­tue sur celle d’un citoyen juste conçu comme sujet du pou­voir d’État en rem­plis­sant des devoirs qui don­nent lieu à des droits. Par ailleurs, cela met­trait fin pra­ti­que­ment à cette idée sau­gre­nue, partagée par cer­tains Gilets jaunes, d’un vote considéré comme obli­ga­toire et donc comme un devoir plus qu’un droit. Mais ce serait faire preuve d’opti­misme de penser que le mou­ve­ment pour­rait en quatre mois acquérir une cons­cience de la com­mu­nauté (humaine) qui efface toute frontière. La com­mu­nauté de lutte trace, cons­ciem­ment ou non, ses frontières dans la lutte. L’exem­ple frap­pant en est de la dis­tinc­tion qui apparaît dans des dis­cus­sions entre Gilets jaunes « de base » sur la ques­tion des migrants1. Si les immigrés sont bien reconnus et acceptés par les Gilets jaunes — d’autant qu’il s’en trouve un nombre non négli­gea­ble parmi eux — ils le sont sur la base de l’ancienne figure du tra­vailleur immigré. Des des­cen­dants de tra­vailleurs immigrés et qui sont Gilets jaunes par ailleurs, considèrent que leurs parents et eux sont deve­nus ou sont français parce qu’ils ont contribué à la cons­truc­tion et à la prospérité du pays, alors qu’à leurs yeux les migrants d’aujourd’hui ne cher­chent pas à se fixer et s’établir (cf. Calais et tous ceux qui veu­lent abso­lu­ment passer en Angleterre) et relèveraient d’une ges­tion inter­na­tio­nale de crise qui échappe à la com­mu­nauté de lutte. En conséquence, cela res­treint considérable­ment le champ de sa ten­sion vers la com­mu­nauté humaine. Plus concrètement, c’est aussi une situa­tion à courte vue, car si la force de tra­vail est glo­ba­le­ment surnuméraire aujourd’hui dans le procès de valo­ri­sa­tion du capi­tal, le sur­nom­bre n’est pas tou­jours là où on le croît, comme le mon­trent les efforts actuels d’entre­pri­ses comme MacDo, Starbucks et autres gros­siums de l’hôtel­le­rie-res­tau­ra­tion ou du BTP, qui vont jusqu’à pro­po­ser à des migrants fraîche­ment arrivés3, des cours accélérés de français parce qu’elles recher­chent des « peti­tes mains » à des condi­tions tel­le­ment à la marge du droit du tra­vail que per­sonne ne les accep­tent.

    Un discours plus protestataire que révolutionnaire ou réformiste

    Si l’expres­sion d’une juste colère a fait la force du mou­ve­ment à ses débuts, il cher­che aujourd’hui un second souf­fle qui le trans­for­me­rait en une lutte sociale plus glo­bale contre un ensem­ble struc­turé par l’État et le capi­tal. Ce qu’il a ten­dance à résumer par les termes de lutte contre le « système », sans cher­cher à davan­tage le définir. Faute d’y par­ve­nir, cette colère a ten­dance à se trans­for­mer en haine contre l’oli­gar­chie (le « je vous hais com­pris » écrit par­fois sur des gilets jaunes dénote en pas­sant d’une cer­taine culture poli­ti­que et d’un humour de bon aloi), elle-même réduite à quel­ques gran­des entre­pri­ses ou ban­ques et à quel­ques indi­vi­dus (poli­ti­ques, jour­na­lis­tes influents) « que l’on va aller cher­cher » comme le disent les mani­fes­tants. C’est comme s’il fal­lait leur faire payer indi­vi­duel­le­ment leur for­fai­ture, alors pour­tant que les Gilets jaunes ont pris cons­cience pro­gres­si­ve­ment qu’ils ont affaire à un « Système ». En cela Macron est vic­time de son propre « dégagisme ». Il croyait avoir fait le plus dur en se débar­ras­sant de l’ancien monde poli­ti­que et c’est l’ancien monde popu­laire qui lui tombe sur le dos ; un monde net­te­ment plus dif­fi­cile à faire dis­paraître.
    10 Cette colère anti-Système des Gilets jaunes est confortée par une vision oli­gar­chi­que du pou­voir, vouant à la vin­dicte popu­laire seu­le­ment les 1 % les plus riches qui oppri­me­raient les 99 % autres, alors que tous les rap­ports sociaux sont tra­versés par des hiérar­chies et des inégalités qui divi­sent et frag­men­tent ; le procès de domi­na­tion par­court l’ensem­ble du rap­port social. Reconnaître cela, ou au moins en tenir compte, serait reconnaître que la notion de peuple n’existe pas en soi, qu’elle se cons­truit dans le conflit et la ten­sion entre ceux qui diri­gent, à quel­que titre que ce soit (écono­mi­que, poli­ti­que, cultu­rel) et ceux qui n’ont aucun titre pour le faire. Mais il n’y a pas non plus de raison de faire porter aux Gilets jaunes le poids d’une supposée inexpérience poli­ti­que alors que c’est une opi­nion bien partagée, aussi bien par les Occupy Wall Street américains que par un parti poli­ti­que comme La France insou­mise !

    Il s’ensuit que le mou­ve­ment est sou­vent guetté par la recher­che du bouc émis­saire ou par les thèses com­plo­tis­tes d’autant que les réseaux sociaux culti­vent faci­le­ment l’entre-soi et par­ti­culièrement Facebook qui est leur relai le plus utilisé. Cela a été le cas, plu­sieurs fois, quand, dans cer­tai­nes villes, le mou­ve­ment a projeté de lancer des actions contre la banque Rothschild, une cible privilégiée parce qu’elle serait un sym­bole du capi­ta­lisme mon­dia­lisé et aussi parce que Macron y a été associé-gérant. Que ce type d’action soit repris par un groupe spon­tané comme Article 35–Insurrection est une chose, puis­que sa révolte se situe dans l’immédia­tisme et l’action directe. Mais que l’on en arrive à devoir expli­quer en AG, où des représen­tants des divers grou­pes de Gilets jaunes sont présents, qu’il faut arrêter avec les sym­bo­les et regar­der plutôt la réalité du système ban­caire dans le fonc­tion­ne­ment global du capi­ta­lisme est le signe d’une réelle fai­blesse théorique. Sur ce point comme sur le rôle des action­nai­res dans la for­ma­tion du capi­tal, la cri­ti­que du « système » est biaisée par le fan­tasme d’une finance qui représen­te­rait le mal absolu.

    Nous l’avons déjà dit, on ne peut repro­cher aux Gilets jaunes dont la matu­rité poli­ti­que est de quatre mois de com­met­tre les mêmes sim­pli­fi­ca­tions que celles pro­dui­tes par des orga­ni­sa­tions poli­ti­ques d’extrême gauche confirmées ou par des jour­naux comme Le Monde diplo­ma­ti­que. La dif­fi­culté consiste à essayer de cor­ri­ger le tir sans jouer aux experts… et en tenant compte du fait que l’ana­lyse des Gilets jaunes est limitée d’entrée de jeu par le fait qu’elle isole le procès de cir­cu­la­tion du capi­tal du procès de pro­duc­tion alors que le capi­tal jus­te­ment tente, à tra­vers les réformes libérales, de l’uni­fier.

    Pour rester concrets les Gilets jaunes ont par­fois ten­dance à se rat­ta­cher à des chif­fres censés parler par eux-mêmes, mais qui don­nent lieu à une surin­terprétation proche du contre­sens. Par exem­ple dans un tract Gilets jaunes sur la finance, dont une partie est consacrée aux action­nai­res et aux divi­den­des. La présen­ta­tion qui en est faite pour la France tend à accréditer l’idée que c’est en France que les divi­den­des attei­gnent la meilleure rémunération en pour­cen­tage pour les action­nai­res, ce qui serait abso­lu­ment scan­da­leux et ferait de celle-ci un modèle de capi­ta­lisme spo­lia­teur. Or, c’est jus­te­ment parce que jusqu’à main­te­nant la France a mieux résisté au modèle anglo-saxon de capi­ta­lisme et à ses exi­gen­ces, que la France a plus besoin d’atti­rer de capi­taux. Ainsi, elle a refusé le pas­sage aux retrai­tes par capi­ta­li­sa­tion, ce qui la prive de ses pro­pres fonds de pen­sions et l’amène à rétri­buer davan­tage les pla­ce­ments. Le problème n’est pas tant que cette appro­che est fausse, mais qu’elle empêche de com­pren­dre le fonc­tion­ne­ment d’ensem­ble du capi­ta­lisme au niveau théorique et au niveau pra­ti­que, ce qui bloque sou­vent les dis­cus­sions. Le mou­ve­ment ayant ten­dance à porter une atta­que « morale » plus que poli­ti­que cela inclut l’idée d’une mora­li­sa­tion pos­si­ble des choses et des rap­ports sociaux. Cette ten­dance ne peut être contre­carrée que par des actions qui com­men­cent juste, mais se dévelop­pent en sou­tien à des conflits sociaux, dans des sec­teurs qui sont deman­deurs parce que les syn­di­cats y sont peu présents, comme les entre­pri­ses de sous-trai­tance de la grande dis­tri­bu­tion. Elles complètent les actions premières de blo­cage de la cir­cu­la­tion en direc­tion des pla­te­for­mes en ce qu’elles met­tent l’accent sur la dénon­cia­tion de l’exploi­ta­tion et qu’elles peu­vent jouer dans un sens favo­ra­ble sur le rap­port de force.

    Un universalisme contradictoire au risque de l’isolement

    Après avoir élargi ses reven­di­ca­tions de départ et continué à refu­ser de négocier, ce point étant essen­tiel dans le main­tien d’un rap­port de force anta­go­ni­que avec les pou­voirs en place, le mou­ve­ment ren­contre des dif­fi­cultés à s’étendre sur cette base ini­tiale. Difficultés ren­contrées dans la jonc­tion du 5 février et avec l’échec de la liai­son avec le mou­ve­ment lycéen en décembre, qui condui­sent le mou­ve­ment à faire retour sur lui-même, dans des reven­di­ca­tions qui font peut-être son ori­gi­na­lité, mais qui ne sont plus que les sien­nes pro­pres. Le mou­ve­ment des Gilets jaunes a certes raison de vou­loir affir­mer à la fois sa préséance dans la lutte et son auto­no­mie par rap­port aux autres forces. Par là, il s’est placé comme une sorte d’avant-garde de masse (« Tous Gilets jaunes ») dans la mesure où le fait d’enfi­ler le gilet jaune deve­nait tout à coup un acte de résis­tance en lui-même, un signe de reconnais­sance ensuite et enfin le pre­mier pas vers autre chose. De ce fait, il n’avait rien à atten­dre de l’appel tra­di­tion­nel et le plus sou­vent « bidon », à une « conver­gence des luttes », tarte à la crème des années 2000 ayant succédé au « Tous ensem­ble » des années 1990. Le fiasco de la mani­fes­ta­tion com­mune du 16 mars entre Climat et Gilets jaunes montre que le chemin sera long avant que tout le monde devienne « Gilets jaunes » où que les Gilets jaunes se fon­dent dans la révolu­tion ou la Républi­que du genre humain ». Mais il n’est pas dit que cer­tains de ceux-là ne se retrou­vent pas plus faci­le­ment sur des actions de blo­cage de l’écono­mie (énergie) ou dans des actions de sou­tien aux salariés en lutte ; autant d’inter­ven­tions qui peu­vent pro­fi­ter de la désta­bi­li­sa­tion générale des pou­voirs en place. Le problème est alors de savoir quel rôle y jouer. Sans vou­loir tran­cher défini­ti­ve­ment, notre expérience actuelle de la chose nous montre qu’il serait dom­mage qu’on y rejoue le sou­tien aux luttes du peuple tenu par les maos dans les années 1970. Les Gilets jaunes, sous prétexte qu’ils sont mobi­lisés et déterminés ne doi­vent pas être une sorte de bras armé (même sans arme) des salariés ou de n’importe quelle autre lutte. (...)

    #Temps_critiques
    Sur cette notion d’#avant-garde_de_masse, voir La horde d’or pages 344, 391, 416