"Le procès de #NickConrad commence. J’essaye de vous le live-tweeter sous ce fil. Il est jugé pour avoir « provoqué à commettre des atteintes à la vie » via son clip « Pendez les blancs » publié le 17 sept. 2018 sur Youtube. Le juge rappelle les faits & lit l’intégralité de la chanson"

/1082985427777277953

  • Retour sur le procès Nick Conrad

    Puisque cet article, pourtant excellent, donne de l’urticaire à certains (cf https://seenthis.net/messages/769829), je le publie ici aussi ( #effet_Streisand oblige ) et j’y ajouterai en commentaires un extrait du live-tweet de #Sihame_Assbague, dont il est fait mention, ainsi qu’un renvoi vers le taf de #Nick_Conrad et des interviews, vu qu’il a interjeté la condamnation de la Justice en appel et que marquer son soutien pour l’œuvre qu’il réalise peut être une bonne idée par les temps qui courent trop vite. Petite précision quand même : si vous n’avez jamais été confronté à l’inconscience blanche tellement nous sommes formaté-e-s, je vous conseille de commencer par un vieux clip de Nick Conrad pour rencontrer d’abord l’artiste. Le clip « Pendez les blancs » fait très mal, et choque très fort quand on n’a rien déconstruit. Et c’est le but. Et on peut clairement dire qu’il a rempli sa fonction au delà de ses espérances...

    https://lundi.am/Retour-sur-le-proces-Nick-Conrad

    « Pendez l’Agrif »

    Mercredi 9 janvier a eu lieu le procès d’un rappeur de Noisy-le-Grand, Nick Conrad, pour un clip intitulé « PLB » (« Pendez Les Blancs »). L’occasion pour l’#AGRIF (l’Alliance générale contre le Racisme et pour la défense de l’Identité Française et chrétienne) et la LICRA de se retrouver du même côté de la barre à défendre l’idée d’un « #racisme #anti-blanc ». Celui-ci a fait l’objet d’un live-tweet édifiant par Sihame Assbague, revenant notamment sur la dimension idéologique de l’audience.

    L’histoire de la pénalisation politique du #rap est longue. Cependant la question du « racisme anti-blanc », catégorie forgée par le Front National en 1978, n’avait jamais été posée aussi frontalement, malgré les tentatives passées de l’AGRIF. Même lors des procès #Saïdou/#Bouamama pour « Nique la France » - où l’on retrouvait le même avocat de l’AGRIF côté partie civile, ce qui en dit long sur les ravages de l’oisiveté – la jurisprudence avait finalement tranché dans le sens d’une distinction (logique) entre « anti-blancs » et « anti-français ». La circonstance aggravante de #discrimination raciale, prévue par l’article 132-76 a donc été écartée. Or ce procès d’un rappeur, sauf son respect, quasi-inconnu, traduit un enjeu politique qui dépasse le cas particulier. La question est celle de l’imposition du « racisme anti-blanc » non seulement dans le débat public mais aussi dans le droit. Pour rappel, c’est après 2005, à travers d’autres rappeurs, que le député feu-UMP Grosdidier avait suggéré que dans l’article de régulation de la liberté d’expression soit ajouté, aux côtés de discrimination en raison de l’origine, la précision « que le groupe soit majoritaire ou minoritaire ». Il s’agissait de se servir du formalisme du droit – aveugle aux asymétries structurelles de la société – pour renverser complètement l’esprit de la législation, créée justement pour protéger les minorités. La saisie des parties civiles s’inscrit clairement dans cette logique, cette fois avec l’aide de la #LICRA qui depuis plusieurs années reconnaît l’existence du « racisme anti-blanc ».

    • extrait du live-tweet de Sihamane Assbague à retrouver en intégralité ici :
      https://twitter.com/s_assbague/status/1082985427777277953

      Lors de son audition, lue par le juge, #NickConrad a déclaré : « j’ai voulu créer un choc, faire réaliser ce que l’homme noir a subi. Les Noirs ont la mémoire de la violence subie en eux, c’est ce que je voulais montrer. J’ai voulu inverser la situation. Je ne suis pas raciste. »

      /.../

      #NickConrad explique que c’est « la vie » qui l’a amené à produire le morceau "Pendez les Blancs ». Il s’est renseigné sur l’Histoire très tôt, a commencé à s’intéresser à l’histoire de l’esclavage, des oppressions & voulait dédier un son à cette « souffrance », en inversant.

      /.../

      « L’esclavage, la ségrégation, c’est ancien mais on continue à subir les effets. C’est ma vie qui m’a amené à écrire ça. Comment je suis perçu, je dois faire 2 x plus d’efforts. Je ne suis pas né esclave, je suis né libre mais on nous met sur le dos trop de choses » #NickConrad.

      /.../

      « On sait que le rap est + violent, + revendicatif dans sa forme. On n’attend pas d’un clip de rap qu’il soit un article du Monde, ça d’accord. Mais votre clip fait référence aux USA, comment être sûr que ce soit pris comme qq chose de fictionnel ? » demande le juge. #NickConrad

      /.../

      #NickConrad explique qu’il y a plein de choses dans son clip qui pouvait permettre de comprendre que c’est une fiction : les réf. culturelles & historiques, les citations, le style vestimentaire, les sous-titres, le générique, etc. « C’est une inversion. Regarde ce qu’on a vécu. »

      /.../

    • Côté Nick Conrad maintenant.
      Promo & monde marchand obligent, ses albums ne sont dispo que sur des supports payants, tel son nouvel album : https://wiseband.lnk.to/Nick-Conrad-REVOLUTION-2-0

      On peut retrouver pas mal de ses clips par là https://www.youtube.com/user/jazzconrad1/videos côté officiel et par là https://www.youtube.com/watch?v=TBnnRtNIaSk&list=PLweGDUnD-Tikrxe31kfaq0yfa1VDoEVG0

      (mais il vaudrait mieux commencer par le milieu)
      Il n’y a, hélas, absolument rien de Nick Conrad sur Peertube :/

      Sur le pseudo « racisme anti-blancs » de Nick Conrad, j’orienterai en priorité vers les clips « 130 cercueils » en hommage aux victimes des attentat du 13 novembre :https://youtu.be/ylNL3ismboU

      et vers ce clip sur sa vision de l’amour (cis) : « The Light » : https://youtu.be/gwT245Q6rYg
      mais en vrai ça me saoule un peu de devoir passer par un justificatif-qui-lave-plus-blanc...

      Concernant le clip « Pendez les blancs », le souci est que le voir seul est absurde, il fait partie d’un album très sombre qu’il a écrit en partie à l’hosto (il est, comme beaucoup, atteint de #drépanocytose, cette maladie-marqueur qu’utilisent les fachos pour trouver des « chiffres » à manipuler dans leur fantasme de #grand-remplacement... Voir d’ailleurs ce qu’il en dit dans un des premiers articles, pas encore trash, sur cette #polémique : https://www.rtl.fr/culture/musique/nick-conrad-drepanocytose-jazz-identite-noire-itineraire-d-un-rappeur-clivant-77

      Je crois que j’ai eut le déclic de la compréhension avec ce clip : « King Bell » :https://youtu.be/WJ08kJPR7fU

      sur lequel, pendant un moment, j’me suis dit « nan mais là ça va trop loin ce truc de on est des rois, je peux pas cautionner un truc qui prône l’ascendance sur les autres » pour découvrir à la fin que c’est un hommage au roi Rudolph Duala Manga Belle, dont il n’y a évidemment aucune trace dans wikipedia, et encore plus évidemment aucune connaissance dans ma culture. On trouve son histoire par ici http://afroculture.net/rudolf-duala-manga-bell-martyr-heros-camerounais (je ne sais pas si le site fonctionne chez tout le monde, il est parasité par la publicité)
      Bref je me suis sentie très conne... comme je l’ai été quand on m’a mis le nez un peu plus fermement dans mes habitudes de « blanche » lors de mon voyage au Mexique...

      Ca a été le déclic pour comprendre à quel point tout l’album est « en même temps » une fiction, puisque Nick Conrad vit AVEC son temps et sa géographie, mais aussi une sorte d’éternel testament, de témoignage de sa lignée de souffrance, une manière de dire aux ancêtres : « je sais d’où je viens et ce qui nous a fait ». Et face à ça, je ne peux que me taire en étant consciente de la chance d’assister à cette « cérémonie » de passation.

    • Le théorème rappologique indique que si ton nom tourne plus vite qu’un joint en soirée, si les machines à café assistent impuissantes à la question fatidique : « T’as vu le Noir qui chante Pendez les Blancs (PLB) ? », alors sortir-vite-un album-tu-dois. Quelques jours après la parution de son opus Révolution 2.0, nous rencontrons le rappeur Nick Conrad, la clope au bec au Jardin d’acclimatation.

      https://next.liberation.fr/musique/2019/04/05/nick-conrad-langue-bien-pendue_1719634

    • Suivi du procès en appel de Nick Conrad par Sihame Assbague :

      Nick Conrad est de nouveau devant la justice pour son clip “Pendez les Blancs”. Il avait fait appel après avoir été condamné par le tribunal de Paris à 5000 € d’amende avec sursis. L’audience devant la Cour d’appel a commencé…et c’est plutôt tendu. Live-tweet à dérouler
      Pour rappel, le rappeur Nick Conrad avait été jugé en janvier 2019 pour son clip “Pendez les blancs”. Il était accusé de “provocation au crime” avec une circonstance aggravante : des propos “racistes” (anti-blancs donc.) Vous pouvez retrouver ici une partie du live-tweet de 2019. https://web.archive.org/web/20210624201258/https://twitter.com/s_assbague/status/1082985427777277953
      L’audience a commencé par la diffusion de 3 vidéos : le clip “Pendez les blancs” de Nick Conrad, un extrait du film “American History X” & un de “Get Out”. Des scènes de ces 2 films ont en effet inspiré une partie du clip du rappeur. Elles ont donc été diffusées pour le contexte.
      Nick Conrad est appelé à la barre. Il explique qu’il a perdu son travail suite à la polémique nationale qui a suivi la diffusion de son clip. Il rappelle que “l’ensemble de l’échiquier politique a fait bloc” contre lui, “pour rien, pour une chanson” & qu’il n’a reçu aucun soutien
      “Je me retrouve devant la justice pour une chanson qu’un petit de CM2 aurait compris” dit Nick Conrad. Il explique qu’il n’est “pas dupe” & que c’est “autre chose qui est en jeu. Ce n’est ni mon procès ni celui de PLB, on veut juste empêcher la critique du racisme institutionnel”
      Nick Conrad rappelle l’Histoire esclavagiste de la France. Il explique que l’un de ses ancêtres a été pendu par des blancs à la veille de la seconde guerre mondiale mais que cette Histoire-là n’est “pas finie”, qu’elle continue de faire “des ravages dans le monde entier”.
      “Je ne comprends pas” dit Nick Conrad “la France a obtenu tout ce qu’elle a par la violence et aussi par le racisme qu’elle a institutionnalisé…mais vous êtes tous choqués par un clip, de simples paroles, une simple inversion fictive. Il n’est pas dans mon clip le vrai sang”.
      Le Président de la Cour s’impatiente. Il demande à Nick Conrad d’adopter un “ton + modéré”, de ne pas “crier”. Le rappeur dit que “de toute façon”, il ne “peut pas respecter cette justice, votre justice. Elle permet des choses terribles. C’est un des rouages du système raciste.”
      Le président demande à Nick Conrad “pourquoi un clip si violent ?”
      Le rappeur explique qu’il a voulu inverser la situation, donner à voir ce que vivent les noirs, qu’il est parti de situations historiques ou existantes.
      Réponse du juge : “mais ça ne concerne pas la France ça.”
      Nick Conrad répond “bien sûr que si ça a à voir avec la France. Avec ce qu’elle a fait & ce qu’elle continue de faire. C’est ce que je vous ai expliqué au début.”
      C’est assez hallucinant. Le président parle comme si le racisme, l’esclavage, etc., étaient étrangers à la France.
      L’un des avocats de Nick Conrad intervient. Débat historique en cours. Il demande au juge : “pourquoi vous dites que l’esclavage n’a rien à voir avec nous ?! Je vous rappelle que le territoire des USA a été colonisé par l’Europe & pas l’inverse. C’est l’Europe qui amène cela.”
      Pour le juge, le racisme dont il est question, le racisme anti-noir donc, est “d’inspiration américaine”.

      Ah.

      L’avocat de Nick Conrad le reprend à nouveau. Le président répond alors que “toutes les sociétés ont été racistes & esclavagistes”, qu’il ne faut pas focaliser.

      Ah.

      Le président reprend ses questions. Il demande à Nick Conrad “pourquoi vous dites votre justice, votre France…vous ne vous sentez pas intégré ?”

      Le rappeur répond “c’est la France qui ne m’intègre pas. C’est elle qui me catalogue et me traite différemment parce que noir.”

      C’est au tour de l’avocate de la LICRA de poser des questions. Oui car, pour rappel, la LICRA & l’AGRIF se sont constituées parties civiles contre Nick Conrad.

      L’avocate demande à Nick Conrad s’il considère que “sale noir” est raciste”.
      “Oui” répond-il.
      “Et sale blanc donc ?”

      Nick Conrad répond qu’il sait où l’avocate veut l’amener mais “ce n’est pas pareil. Il n’y a pas la même histoire, ni en France, ni dans le monde, pour les blancs & pour les noirs. Tout est différent.”

      L’avocate de la LICRA enchaîne “vous connaissez Dieudonné ? Et Kémi Séba ?”

      L’avocate de la LICRA demande à Nick Conrad s’il est d’accord pour dire qu’il y a gens “qui sont un peu - noirs & d’autres un peu + noirs que les autres” et s’il sait “qu’il y a des blancs qui peuvent venir d’Afrique”
      Conrad répond que “quand on est noir, on est noir, c’est tout”

      J’avoue que je ne sais pas trop où elle veut en venir avec ces questions. Visiblement, incompréhension de ce que sont les races sociales & de comment ça fonctionne. Le président demande désormais à Nick Conrad s’il considère les métisses “comme des noirs ou des blancs ?”

      Sur la question des métisses, Nick Conrad répond que ce n’est pas lui qui décide de qui est noir ou pas, mais les processus de racialisation. Il précise que les métisses n’étant pas “tout à fait blancs, ils sont donc traités comme des noirs. C’est ça le sujet.”

      Désolée, on m’a empêchée de live-tweeter le procès aujourd’hui. Assez compliqué du coup. J’ai raté une partie des plaidoiries de l’avocate de la LICRA & de l’avocat de l’AGRIF…mais leurs propos & stratégies d’attaque sont les mêmes qu’en 2019. Cf. ce thread. https://web.archive.org/web/20210624201258/https://twitter.com/s_assbague/status/1083026943975571456

      Et je reprends !

      Durant sa plaidoirie, l’avocat de l’AGRIF a expliqué - entre autres inepties - que les poings levés de Tommie Smith & John Carlos, lors des JO de 1968, étaient des gestes de “suprémacistes noirs”. Comme le morceau de Nick Conrad. Et il a évidemment parlé “racisme anti-blanc”, etc
      https://web.archive.org/web/20210624201259im_/https://pbs.twimg.com/media/E4qYxfPXMAACPU-.jpg

      L’avocate générale a requis une condamnation plus sévère qu’en première instance contre Nick Conrad : 10 000€ d’amende dont 5000€ avec sursis. C’est au tour des avocats du rappeur de prendre la parole.

      L’avocate de Nick Conrad commence en disant qu’elle n’a jamais été victime de “racisme anti-blanc” & que les seules insultes racistes qu’elle a reçues sont en lien avec ce procès. Elle évoque “des dizaines & dizaines” de menaces & insultes “pute à n****”. Parce qu’elle le défend.

      L’avocat de Nick Conrad explique qu’il ne peut pas commencer sa plaidoirie sans revenir sur les “énormités qui ont été proférées durant ce procès”. Il pense notamment aux propos de l’avocat de l’AGRIF qui a qualifié les sportifs Tommie Smith & John Carlos de “suprémacistes noirs”

      “Je ne peux pas laisser dire que Tommie Smith était un suprémaciste noir parce qu’il a levé le poing. Ils l’ont fait pour protester contre la ségrégation raciale, contre le sort réservé aux noirs aux USA. Il ne faut pas raconter n’importe quoi” explique l’avocat de Nick Conrad.

      L’avocat de Nick Conrad revient également sur la persistance à vouloir dire que la France n’a rien à voir (ou presque) avec l’esclavage. Il tacle aussi l’avocat de l’AGRIF qui a dit que les principaux responsables de la traite négrière étaient…les africains eux-mêmes.

      L’avocat de Nick Conrad rappelle donc que l’esclavage et le racisme font partie intégrante de l’Histoire de France. Et que ce pays en a largement profité. “Si Bordeaux est l’une des villes les plus riches, par exemple, c’est parce qu’elle a bénéficié de l’esclavage !” dit-il.

      L’avocat de Nick Conrad continue “et si les noirs occupent les statuts les + précaires dans la société, c’est pr les mêmes raisons. Il faut en avoir conscience quand même. C’est lié à cette Histoire.” Il montre la Cour & les avocats et dit “regardez-nous ! Vous voyez bien, non ?”

      “Je comprends que ce soit désagréable qu’on nous renvoie cette image-là, cette Histoire” dit l’avocat de Nick Conrad “surtout quand on a l’impression d’avoir avancé. C’est gênant, difficile, mais ça n’en fait pas pour autant de l’incitation à commettre un crime contre les blancs”

      “Vous pensez vraiment que des Noirs allaient entendre ce rap & se dire oui, bonne idée, allons pendre des Blancs ? Vous pensez ça possible ? Mon confrère (l’avocat de l’AGRIF) a parlé de la bêtise dans les cités…sérieusement ? Qui y croit ?” demande l’avocat de Nick Conrad.

      Pour l’avocat de Nick Conrad, il ne peut y avoir aucune comparaison, aucune confusion possible : d’une part, vu l’Histoire & les rapports de force, “la situation des noirs & celle des blancs n’ont absolument rien à voir” & d’autre part, “il est clair que PLB est une fiction”.

      L’avocat de Nick Conrad revient au texte de PLB “franchement, il suffit de le lire. Les références sont explicites. Il dit pendez-les, fouettez-les, vendez-les…à quoi font référence ces termes ? Qui a subi ça ? Quel peuple ? L’inversion est évidente.”

      L’avocat de Nick Conrad répond désormais à l’avocate de la LICRA qui a regretté que ce clip ne soit pas "un message de paix & d’amour."

      "En gros, ce que avez dit à NC, c’est que son rap n’est pas comme il faut, que c’est du rap méchant & que c’est pas gentil d’être méchant"

      C’est, au fond, l’un des enjeux de ce procès. C’était le cas en 2019 & ça l’est aujourd’hui. On rappelle à l’ordre les rappeurs, les militants. On leur dit comment rapper, comment militer, comment ne surtout pas froisser les blancs, comment ne surtout pas irriter l’ordre raciste.

      L’avocat de Nick Conrad ne s’y est pas trompé. « Est-ce que vous pensez vraiment que des gens qui dénoncent et militent contre le racisme, que ceux qui agissaient pour les droits civiques, veulent être sympathiques à tout prix ? Franchement…Ce n’est pas ça la question. »

      « Ce qu’on a dit à Nick Conrad, c’est qu’il faut être sympa, et produire des messages de paix et d’amour, sinon ça va créer encore plus de racisme » explique l’avocat du rappeur.

      (Oui, et c’est classique pour neutraliser la lutte. Les victimes sont les bourreaux & vice versa.)

      L’avocat de Nick Conrad demande à la Cour de replacer ce morceau dans un contexte historique, politique, plus large & de ne pas oublier qu’il s’agit d’une œuvre artistique, une fiction.

      Fin de la plaidoirie & du live-tweet.
      Le délibéré sera rendu fin septembre.

      Merci à tous !

      Source : https://twitter.com/s_assbague/status/1408078777922555905
      Archive : https://web.archive.org/web/20210624201258/https://twitter.com/s_assbague/status/1408078777922555905