la journée du 16 mars à Paris

/variations-de-la-violence-la-journee-du

  • Variations de la violence : la journée du 16 mars à Paris
    https://grozeille.co/variations-de-la-violence-la-journee-du-16-mars-a-paris

    On descend la rue des Petits Carreaux bondée de bourgeois oisifs, en particulier vers Montorgueil, où certaines personnes dans le cortège supportent mal cet hédonisme assumé, cette opulence alors que la planète brûle et que depuis le matin ils se font brutaliser : ils font voler les tables des terrasses des cafés et renversent les verres, brisant ainsi la règle habituelle tacite de ne viser que les grandes enseignes et chaînes, tandis que d’autres manifestants tentent de leur dire de laisser tranquilles les petits commerçants.

    Mais l’ambiance est véritablement à la guerre civile car, alors que les quelques individus virulents en question sont progressivement calmés par les autres, des bourgeois jettent depuis leurs fenêtres des liquides divers et des pots en terre de la taille d’un crâne qui, à la vitesse où ils s’écrasent depuis le 5e étage, auraient pu tuer quelqu’un s’ils avaient été reçus sur la tête : cela pose encore la question de savoir où est la violence entre un individu jetant un pavé qui, selon les lois de la gravité, a une force relativement faible lorsqu’il vient s’écraser sur l’armure d’un CRS situé à 20m de là, et un bourgeois qui, spontanément, jette un pot rempli de terre en hurlant des insultes sur des têtes nues qui, avec l’accélération cinétique de la chute, vient s’écraser au sol avec une violence extrême.