• Nouveaux programmes de Philosophie : Blanquer prépare le retour de Dieu dans l’école de la République Fédération Nationale de la Libre Pensée - Communiqué - 28 Mars 2019
    https://www.fnlp.fr/news/660/17/Nouveaux-programmes-de-Philosophie/d,lp_detail.html

    Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, vient d’introduire comme notion dans les prochains programmes de philosophie «  L’idée de Dieu  ». Les notions du «  bonheur  » et du «  travail  » disparaissent. Freud ou Marx disparaîtront comme auteurs référencés. Force est de constater que le ministre cherche à conditionner les futurs bacheliers à un monde où le travail salarié se fera de plus en plus rare pour être remplacé par la recherche d’une divinité. Cette nouvelle notion, dans un contexte où la notion de religion était déjà au programme, n’est pas étrangère à l’architecture de «  l’école de la confiance  », chère au Ministre de l’Education, où le baccalauréat doit s’adapter aux critères européens en favorisant «  l’insertion dans l’emploi  ». Remplacer la lutte des classes par « l’Idée de Dieu », c’est annihiler l’école gratuite et laïque de Jules Ferry, « L’instruction religieuse appartient aux familles et à l’église » (lettre aux instituteurs 1883), c’est revenir à l’école du Moyen-Age où les cours sont dispensés par des professeurs de morale, et où «  De ta condition sociale tu te satisferas !  ». C’est immanent !

    Service national universel, Parcoursup et maintenant Dieu

    Après avoir instauré l’Ost (le service militaire dû au suzerain du Moyen-Age), le Service national universel, après avoir développé la sélection sociogéographique avec Parcoursup, voilà que le Ministre pense diriger « la communauté éducative » en lui proposant une vie cénobitique. C’est le retour de Saint-Benoît où «  une communauté vie sous une Règle et un Abbé  ». Les Lycéens devront débattre de «  l’idée de Dieu  », comme d’une évidence déjà de son existence, de sa réalité, de sa singularité. Il n’y a pas plusieurs Dieux, il n’y a pas absence de Dieu, il n’y a pas inexistence de Dieu, il y a une idée. Une idée qui s’impose, passant de la représentation abstraite à une réalité dans les programmes.


    Le cléricalisme n’avance plus masqué, en promouvant Augustin et Thomas d’Aquin qui font une entrée fracassante dans les programmes de philosophie. Il cloisonne le débat des idées à une pensée unique qui tend à se restreindre, notamment avec Thomas d’Aquin, qui place au sommet de son éthique la figure du Sage, désignant «  celui dont l’attention est tournée vers la cause suprême de l’Univers, à savoir Dieu  » ; avec Augustin, père du «  croire pour comprendre  » , c’est le retour de l’âme, du dogmatisme le plus cru où «  Dieu étant Créateur et Gouverneur de l’univers  » (Augustin). Faut-il comprendre alors que l’enseignant doit représenter ce Sage ? Dès lors, où est la liberté d’enseignement ? Quelle latitude reste-t-il aux enseignants, qui doivent dispenser un message divin ?


    Il y a une unité inquiétante de la part d’un gouvernement corporatiste à dessiner les limites de la République dans le cadre de l’employabilité et de la précarité (Travail), de la communauté divine (Famille), des drapeaux tricolore et européen (Patrie). En choisissant l’Idée de Dieu comme concept, c’est l’idée de verticalité qui tend à dominer, la négation d’un imaginaire horizontal où la contestation même verbale devient un acte contre l’intégrité de l’Etat, surtout de son chef. Après le corps et les conditions sociales (SNU et Parcoursup), c’est l’esprit des lycéens qu’il faudrait forger dans le moule de la Foi.

    Eduquer les consciences à l’idée de Dieu
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