*Carne da cannone. In Libia i profughi dei campi sono arruolati a forza e mandati a combattere*…

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  • Des centaines de migrants abandonnés à leur sort devant le centre du HCR à Tripoli

    Des centaines de migrants sans abri patientent sous la pluie devant le #centre_de_rassemblement_et_de_départ (#GDF) – géré par le HCR dans la capitale libyenne - sans avoir l’autorisation d’y entrer. Ils avaient été libérés mardi en fin d’après-midi d’un centre de détention du sud de Tripoli, #Abu_Salim.

    Près de 24 heures après leur arrivée, des centaines de migrants patientent toujours devant le centre de rassemblement et de départ (GDF) du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), à Tripoli. Les portes du centre restent, pour l’heure, fermées.

    Les migrants, au nombre de 400, selon la police libyenne, ont donc passé la nuit dehors, sans pouvoir s’abriter de la pluie, comme en témoignent des images transmises à la rédaction d’InfoMigrants. Aucune femme et aucun enfant ne se trouvent parmi eux.

    “Quelle mascarade, quelle catastrophe humanitaire, 400 personnes passent la nuit sous la pluie, sans aucune couverture. Où sont les organisations humanitaires ? Où est la communauté internationale ?”, a demandé l’un des migrants devant le centre, à InfoMigrants.

    Le #GDF "déjà surpeuplé", selon le HCR

    Selon le HCR - qui parle de 200 personnes à ses portes -, la situation "est tendue", le centre étant "déjà surpeuplé". Impossible donc d’accueillir de nouveaux résidents.

    L’Organisation internationale pour les migrations (#OIM) assure faire son maximum. "Nos équipes travaillent maintenant sur le terrain, en coordination avec le #HCR et le #PAM (Programme alimentaire mondial), pour délivrer une assistance d’urgence [...] aux migrants libérés hier du centre de détention d’Abu Salim", ont-ils écrit sur Twitter mercredi 30 octobre.
    https://twitter.com/IOM_Libya/status/1189468937538412544?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    Contactée par InfoMigrants, une source au sein de la police libyenne s’est étonnée de la position "incompréhensible" du HCR.

    Pour tenter de trouver un abri aux migrants abandonnés à leur sort, les forces de l’ordre libyennes ont proposé de les emmener dans d’autres centres de détention, mais ces derniers ont refusé.

    Marche à pied du centre de Abu Salim jusqu’au GDF

    La veille en fin de journée, ce groupe avait été relâché du centre de détention libyen d’Abu Salim, au sud de la ville de Tripoli. Les migrants libérés ont alors marché jusqu’au centre GDF de Tripoli. Les raisons de leur départ sont cependant vagues. Certains migrants assurent être sortis d’eux-mêmes. D’autres expliquent avoir été relâchés en raison de la situation sécuritaire dans cette zone de la capitale.
    https://twitter.com/sallyhayd/status/1189166848002187264?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    Le centre de détention d’Abu Salim est situé à proximité des zones de conflits [entre le général Haftar, l’homme fort de l’Est libyen et le gouvernement de Fayez al-Sarraj]. "La situation dans les centres de détention est inacceptable et l’accès aux produits de première nécessité est difficile. La libération d’hier était inattendue et suscite des inquiétudes quant à la sécurité des migrants", a déclaré l’OIM à InfoMigrants.
    Les chiffres restent également flous. Selon l’OIM, ce sont près de 600 personnes qui ont été "relâchées" du centre de détention d’Abu Salim.

    Quitter plus rapidement la Libye ?

    En se rendant au GDF, les migrants pensent pouvoir quitter plus rapidement le pays. Ils espèrent que l’étude de leur demande d’asile sera examinée plus vite et leur réinstallation accélérée.

    En juillet, environ 300 migrants du centre de détention de Tajourah, à l’est de Tripoli, avaient parcouru 45 km à pied afin de rejoindre le centre du HCR.

    Le GDF à Tripoli a ouvert ses portes au mois de décembre 2018. Géré par le ministère libyen de l’Intérieur, le HCR et LibAid (un partenaire du HCR), il a pour objectif de transférer les réfugiés vulnérables vers un lieu sûr, en Europe, notamment, via les programmes de réinstallation. Ou de les diriger vers d’autres structures d’urgence dans des pays tiers (au Niger ou au Tchad).

    Il peut également proposer des retours volontaires aux migrants qui souhaitent rentrer chez eux. Il arrive toutefois que certains des migrants du GDF ne soient pas éligibles aux programmes de réinstallation. En octobre, en l’espace de deux semaines, deux demandeurs d’asile avaient tenté de mettre fin à leurs jours dans le centre GDF après avoir été priés de quitter le centre.

    Plusieurs milliers de migrants sont détenus dans des centres de détention, officiellement gérés par les autorités libyennes. Dans la pratique, ces centres sont contrôlés par des groupes armés et les abus fréquents.

    Au total, “plus de 669 000" migrants ont été recensés par les Nations unies en Libye depuis le mois d’août 2018. Parmi ce nombre important de migrants présents sur le sol libyen figurent 12% de femmes et 9% d’enfants.

    https://twitter.com/sallyhayd/status/1189239816694751232?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    https://www.infomigrants.net/fr/post/20497/des-centaines-de-migrants-abandonnes-a-leur-sort-devant-le-centre-du-h

    #abu_slim #Tripoli #migrations #réfugiés #SDF #abandon #centre #HCR #centre_du_HCR #détention #prisons #prison #centre_de_détention #Gathering_and_Departure_Facility (#GDF)

    • Migrants en Libye : « Je sais qu’il y a une chance sur deux de mourir »

      A Tripoli, les exilés africains qui espèrent rejoindre l’Europe sont pris en tenaille entre les institutions – voies légales mais lentes -, les réseaux de passeurs - option coûteuse et dangereuse - et les centres de détention des autorités locales.

      Ils sont plusieurs centaines de milliers d’exilés à être pris au piège en Libye. Leur geôle a quatre murs, contre lesquels ils se fracassent tour à tour. D’abord la Méditerranée, cette mer qui les sépare de l’Europe, surveillée par les gardes-côtes. Puis le Département de lutte contre la migration illégale et ses centres de détention aux mains des milices. Il y a aussi le réseau des passeurs et des trafiquants qui représentent à la fois leur pire cauchemar et l’espoir, jamais éteint, d’un ticket de sortie de l’enfer. Le dernier mur, enfin, est celui du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Une issue de secours légale, mais bouchée (lire page 9). Les quotas de réinstallation dans des pays d’accueil, ridiculement bas par rapport aux besoins, ne permettant pas d’évacuer les réfugiés à un rythme suffisant.

      Michel Vumbi Mogambi a presque 70 ans. Quand il est arrivé en Libye, voilà vingt ans, il n’avait aucune intention de poursuivre sa route jusqu’en Europe. Le Congolais fuyait les combats dans son pays : la riche Libye de Kadhafi offrait à l’époque du travail et un bon salaire. Aujourd’hui, ruiné et rattrapé par la guerre, il prie pour sortir d’ici, silhouette voûtée parmi les fidèles de l’église San Francesco de Tripoli. A la sortie de la messe, le vieil homme est agité, sa chemise tachée de sang. La nuit dernière, des hommes en treillis ont défoncé sa porte, l’ont déshabillé, battu pour qu’il leur donne son argent. Son ami Peter, le mécanicien, s’est fait voler 1 800 dinars (environ 400 euros au marché noir). Leur voisin de chambrée, le Soudanais Habib Ali, 500 dinars. Et le vendeur égyptien du bout de la cour 5 000 dinars. Michel n’avait pas d’argent. Il a tenté de se cacher dans les toilettes, nu.
      « Vers qui voulez-vous vous tourner ? »

      La vingtaine d’hommes célibataires venus de toute l’Afrique qui partagent cette petite allée du quartier de Gargaresh ont tous été arrêtés, frappés, embarqués, puis relâchés au petit matin. Chacun a des blessures à montrer. Récentes, après la bastonnade de la veille ; anciennes, qui racontent une vie d’exil ; parfois cruelles, marques évidentes de tortures. Les serrures de leurs habitations ont été défoncées à coups de crosse. Les petites chambres taguées ont été retournées, à la recherche d’un billet, un bijou ou d’un téléphone dissimulé. « Les policiers étaient encagoulés, mais j’ai pu lire "Département de lutte contre la migration illégale" sur leurs uniformes noirs, dit Habib Ali. Quand ce sont les autorités elles-mêmes qui vous rançonnent et vous kidnappent, vers qui voulez-vous vous tourner ? »

      Michel est officiellement demandeur d’asile, enregistré au HCR. Mais sa petite carte plastifiée de l’ONU, qu’il sort sans arrêt de sa pochette, ne le protège pas : la Libye n’a jamais ratifié les conventions de Genève. Sur son territoire, les réfugiés n’ont aucune existence officielle.

      Ayoub Qassem est le porte-parole de la marine nationale libyenne. Il n’y a pas d’électricité, ce jour-là, dans la base navale d’Abou Sitta, sur la rive de Tripoli : son bureau est plongé dans la pénombre. Les lourds rideaux laissent tout juste filtrer une lumière bleutée qui donne au militaire formé en URSS un aspect de créature des profondeurs. « La migration clandestine est la dernière facette du colonialisme, assène-t-il. Partout, il y a des pions qui travaillent pour les intérêts de l’Occident. C’est l’Europe qui a créé un rêve dans la tête des Africains, afin d’éviter qu’ils ne développent leurs pays. Ils sont comme des papillons attirés par la flamme ! Mais qui va nous protéger, nous, les Libyens, contre cette invasion ? » Le vieil officier triture sa moustache, fulmine, soudain inarrêtable dans sa logorrhée complotiste et anti-impérialiste : « L’ONU est complice, elle a besoin de ces crises pour faire sa propagande et se lamenter sur le sort des migrants. »

      Depuis 2012, affirme-t-il, 80 000 personnes ont été « secourues », c’est-à-dire interceptées, par ses gardes-côtes. Une activité qui occupe 90 % de leur temps et de leurs ressources. Les équipages ont été en partie formés par Sophia, la mission de l’Union européenne, mais aussi par des experts espagnols. « Notre partenaire le plus sérieux est l’Italie, affirme Ayoub Qassem. Quand le pays ferme ses portes, cela nous aide. »
      Torture et viols systématiques

      La majorité des départs, en cette période de l’année, a lieu depuis les plages à l’est de Tripoli, à proximité de la ville de Khoms. Près de 6 000 migrants ont été arrêtés en 2019 dans les eaux libyennes. Plus de 600 sont morts noyés. « Quand on critique les ONG, on donne l’impression qu’on est contre les migrants en tant que personnes, soupire Massoud Abdelsamad, à la tête du Centre de sécurité maritime. Mais je vous parle simplement en technicien : plus il y a de bateaux de sauvetage en mer, plus il y a des tentatives de traversée. On sait que des passeurs surveillent la position des navires humanitaires sur les sites de trafic maritime et qu’ils envoient leurs embarcations de migrants dans leur direction. »

      Ella (1) a pris la mer à deux reprises. A chaque fois, la jeune Erythréenne a été refoulée vers cette Libye qu’elle « ne veut plus voir ». Chétive, le regard brûlant, elle dit : « Je suis venue jusqu’ici ici pour aller en Europe. C’est mon rêve, personne n’a le droit de me l’arracher. Peu importe ce qui m’arrive, je ne renoncerai pas. » Ella est aujourd’hui enfermée dans le centre de détention de Tariq al-Sikka, à Tripoli, géré par le Département de lutte contre la migration illégale.

      Autour d’elle, dans un coin de la pièce, trois femmes se sont serrées sur les blocs de mousse qui servent de matelas, et jettent des regards obliques en direction de l’encadrement de la porte : le gardien y fume sa cigarette. Cette prison « modèle » est la seule que le gouvernement libyen laisse les journalistes visiter. On y sert deux repas par jour et les demandeuses d’asile ont le droit de posséder un téléphone portable.

      « Le centre est dur, on devient folles à force de patienter, mais on est tellement en danger dans les villes libyennes que c’est préférable d’être dedans plutôt que dehors. On a la sécurité. Même si on risque autre chose ici… » Quoi exactement ? Coup de menton vers la silhouette masculine de la porte, ses amies lui ordonnent de se taire. « Vous allez partir d’ici dans une heure, mais nous, on va rester là pendant des mois, on doit se protéger », se fâche Beydaan (1), une jeune Somalienne enfermée depuis cinq mois ici, mais coincée depuis trois ans en Libye. Sa voisine Sanah (1) est soudanaise, c’est l’une des plus anciennes du centre : elle est arrivée en mai 2018 et a passé plusieurs entretiens avec des fonctionnaires du HCR. Depuis, elle attend une hypothétique place dans un pays d’accueil. « Au mois de mars, quatre femmes, mères de famille, ont été envoyées au Niger, répète-t-elle. Il paraît qu’après elles sont arrivées en Europe. »

      Mariam (1) l’Ethiopienne regarde avec des yeux fixes mais ne parle pas. Les autres racontent pour elle. Son mari a été exécuté par un passeur à Bani Walid, plaque tournante du trafic d’êtres humains en Libye. La torture, les viols y sont systématiques. Elle a passé plus d’un an dans un centre de détention « officiel » - la plupart sont en réalité gérés par des milices - à Khoms, avant d’être transférée à Tariq al-Sikka.

      « Le HCR s’oppose à la privation de liberté, les migrants ne devraient pas être enfermés, c’est notre position de principe, rappelle Paula Barrachina, porte-parole du HCR à Tripoli. Mais on se rend quand même dans les centres pour détecter les personnes les plus vulnérables et prodiguer des soins. C’est un dilemme permanent : faire de l’humanitaire sans participer à la pérennisation de ces lieux. »
      Places allouées au compte-gouttes

      Le HCR coadministre - avec le ministère libyen de l’Intérieur - à Tripoli son propre « centre de rassemblement et de départ », un site de transit où patientent les migrants « validés » pour obtenir l’asile en Occident. Mais les places dans les pays d’accueil étant allouées au compte-gouttes, le lieu est débordé. Quelque 1 500 personnes y vivent, dans un lieu aménagé pour 700. Surtout, les départs sont bien trop lents. Conséquence : les personnes vulnérables qui pourraient obtenir le statut de réfugiés croupissent dans des centres de détention insalubres, eux-mêmes saturés. Mais ils sont des dizaines de milliers d’autres à errer en Libye à la recherche d’une porte de sortie.

      « J’ai perdu patience. On ne peut pas continuer comme ça, tonne Ghassan Salamé, l’envoyé spécial des Nations unies en Libye. Il faut fermer ces centres de détention. Il y a des sévices, des directeurs qui sont suspectés de faire du trafic, des entreprises qui bénéficient de contrats de fournitures [de nourriture et entretien]… » Trois prisons du Département de lutte contre la migration illégale ont officiellement cessé leur activité cet été, mais plusieurs ONG affirment que les migrants interceptés en mer continuent d’y être envoyés. « La communauté internationale et l’opinion publique européenne sont malheureusement obsédées par ces centres, alors qu’en réalité nous avons un problème bien plus sérieux, qui ne concerne pas que 5 000 migrants, mais 700 000 à 800 000 personnes illégalement entrées en Libye, explique le diplomate. C’est sur elles que nous voulons nous concentrer, sur le grand nombre d’expatriés illégaux, essayer de les aider de manière humanitaire, les soigner, les aider à accéder au marché du travail, les protéger. » Pour mettre son plan à exécution, Salamé a demandé un programme de 210 millions de dollars (188 millions d’euros) au Conseil de sécurité des Nations unies : « Je suis fâché car nous n’en avons obtenu qu’un peu moins de 40 millions. Si nous devons faire ce pas supplémentaire, il faut vraiment que les pays qui le peuvent mettent la main à la poche. »
      « Un mois et demi pour traverser le désert »

      L’errance a fini par déposer Souleymane, 44 ans, sous le toit en tôle d’un hangar d’une administration à l’abandon, dans un quartier excentré de Tripoli. A sa suite, onze familles éparses, venues comme lui des monts Nouba, région en guerre du sud du Soudan. Allongé sur une natte en plastique, ses longues jambes repliées, le chef de la colonie décrit : « Nous sommes arrivés en Libye il y a un an. Nous habitions une maison dans la banlieue Sud de Tripoli dans une zone proche de la ligne de front. On entendait les tirs qui se rapprochaient, on est partis à pied. Après cinq jours à dormir sur la route, devant le HCR, un Libyen nous a trouvé cet abri. »

      Les autres hommes du campement se sont rassemblés en silence pour écouter la voix grave de l’ancien chauffeur de camion. « Je voyage avec ma femme et mes sept enfants, entre 1 an et demi et 16 ans. Je suis passé par le Tchad. Nous avons mis un mois et trois jours à traverser le désert, à cause des pannes. Le petit qui est là, à 5 ans, il marchait dix heures par jour. Nous étions vingt dans un camion de transport de bétail. A Sebha, j’ai été battu et torturé. Je suis arrivé au HCR à Tripoli le 28 février. Dix jours plus tard, j’étais enregistré. »

      A l’évocation de la chute du régime d’Omar el-Béchir, dans son pays, Souleymane sourit. « Au Soudan, le changement va prendre beaucoup de temps. Dans mon village, il n’y aura pas d’eau et d’école avant au moins quinze ans : mes enfants ne peuvent pas attendre. » Souleymane joue avec la cheville du garçon qui s’est installé contre lui. « Si j’avais assez d’argent, je pai erais la traversée à mon fils. Pour ma famille, cela coûte 3 500 euros de prendre la mer, environ 500 euros par personne, les bébés ne paient pas. Je sais qu’il y a une chance sur deux de mourir. »

      Il se redresse, calmement, insiste. « Je vois que vous ne comprenez pas. Pour des gens qui ont quitté une vie vraiment horrible, qui ont traversé le désert, le reste est dérisoire, ça n’a pas d’importance. » Faute d’argent, comme 45 000 autres demandeurs d’asile enregistrés par le HCR, il attend le miracle onusien d’une place d’accueil pour sa famille en Occident. « On dit qu’une famille de Soudanais est déjà partie pour la Norvège, après un an et demi d’attente. C’est bien, la Norvège ? »

      (1) Les prénoms ont été modifiés.

      https://www.liberation.fr/planete/2019/10/31/migrants-en-libye-je-sais-qu-il-y-a-une-chance-sur-deux-de-mourir_1760873

    • Refugees being ’starved out’ of UN facility in Tripoli

      Aid worker claims refugees are being denied food to motivate them to leave.

      The UN has been accused of trying to starve out refugees and asylum seekers who are sheltering for safety inside a centre run by the UN refugee agency in the Libyan capital of Tripoli.

      One group of about 400 people, who came to the Tripoli gathering and departure facility in October from Abu Salim detention centre in the south of the country, have apparently been without food for weeks.

      Among them are 100 minors, according to a recent assessment by the International Organization for Migration. They are “currently starving” apart from some food that other refugees manage to sneak out of another part of the centre, the IOM assessment said. They last received food assistance a “couple of weeks ago”.

      Internal documents seen by the Guardian show that the UNHCR is also planning to withdraw food from 600 other refugees and migrants in the centre – who include survivors of bombings, torture, forced labour and other human rights abuses. The majority have already tried to reach Europe by crossing the Mediterranean, but were returned to Libya by the EU-backed Libyan coastguard.

      In a document circulated among UN staff on Tuesday, and seen by the Guardian, the agency said it would “phase out” food catering from 31 December. The document said the information should not be made public before mid-December, when 230 more refugees have been evacuated to other countries, in order to prevent disruption. After that, the facility will no longer be used as a transit centre, the document said, until the remaining refugees and migrants “vacate voluntarily”.

      In the document, the UNHCR said that it would continue to finance cleaning in the centre after the withdrawal of food, partly to “prevent the reputational risk of having deficient/broken toilets and showers”. It also said a healthcare clinic on the site would continue to operate.

      An aid worker with knowledge of the situation, who spoke on condition of anonymity, said: “They are starving the population inside the [facility]. They’re just trying to starve them to motivate them to leave. It’s deliberately withholding aid to put people under pressure.”

      The group who will be affected by the next food withdrawal include 400 survivors of the 3 July Tajoura detention centre bombing, in which at least 53 refugees and migrants were killed after an airstrike hit the hall in which they were being held. Hundreds of survivors remained on the site of the strike for a week afterwards, staging a hunger strike in protest at the lack of help.

      They eventually walked dozens of miles to the gathering and departure facility, where they were let in but told their cases for evacuation wouldn’t be evaluated until they agreed to leave the centre.

      One Tajoura survivor told the Guardian this week that if they are forced to leave and fend for themselves in Tripoli “it will be a very dangerous scenario”. Refugees are frightened of forced recruitment by militias, being caught up in the ongoing civil war, or being kidnapped anew by traffickers. Others who have taken a UNHCR offer of money, in return for living alone in Tripoli, say the payments are not enough and they remain in danger. One Eritrean man recently released from Triq al Sikka detention centre was shot last week by men in police uniforms who, he said, were trying to rob him.

      “Still now they didn’t give food. I think it is [on] purpose?” an Eritrean refugee in the facility messaged the Guardian this week through WhatsApp. “Everyone is suffering and stressed and we have all decided to stay here until they use force, because being returned to a detention centre means again facing trafficking, torture and abuse.”

      The man said he spent more than a year in Abu Salim detention centre, which was repeatedly caught on the frontlines of Tripoli’s ongoing conflict. “[We have] no option until UNHCR gives us a positive response. Even if they leave we will stay here. We have no option, we will not go anywhere. There are no safe places in Libya at this time.”

      An 11 November email sent by the Guardian to UNHCR spokespeople, which asked whether denying food to former Abu Salim detainees in the facility was a “deliberate policy on UNHCR’s part”, went unanswered, as did further requests for comment.

      The internal UN document suggest that, after the agency stops using the facility as a transit centre, the property could continue to operate as an “open centre” for refugees and migrants previously held in detention centres, though there are other “possible scenarios”. These include that Libya’s department for combating illegal migration (DCIM) “moves in and forcibly removes all the migrants/asylum-seekers … [to] detention centres”, or that it turns the facility into a detention centre run by its own guards.

      The DCIM, which is under the interior ministry of the UN-backed Tripoli Government of National Accord, ostensibly runs a network of migrant detention centres in Libya, though in reality most are run by militias. A litany of human rights abuses, including rape and sexual abuse, labour exploitation and a denial of medical care have been reported.

      The UN-run facility opened in December last year to much fanfare. “The opening of this centre, in very difficult circumstances, has the potential to save lives,” said the UN high commissioner for refugees, Filippo Grandi. “It offers immediate protection and safety for vulnerable refugees in need of urgent evacuation, and is an alternative to detention for hundreds of refugees currently trapped in Libya.”

      https://www.theguardian.com/global-development/2019/nov/28/refugees-being-starved-out-of-un-facility-in-tripoli?CMP=share_btn_tw

    • Au centre du HCR à Tripoli, les migrants d’Abu Salim accusent l’ONU de ne pas les nourrir

      Les migrants actuellement réfugiés dans une partie du centre du HCR à Tripoli, le GDF, accusent l’agence onusienne de les « affamer ». Ces migrants n’ont pas accès aux distributions de nourriture et n’ont plus le droit d’en apporter de l’extérieur. Le HCR, de son côté, se défausse de toute responsabilité et assure que ce sont les autorités libyennes qui sont en charge de l’intendance du lieu.

      « L’ONU nous affame pour qu’on quitte le centre ». Massaoud* ne décolère pas. Ce migrant fait partie des 400 personnes qui se sont réfugiées dans un hangar juste à côté du centre de rassemblement et de départ (GDF), géré par les autorités libyennes en coordination avec le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Il avait rejoint le centre après avoir été libéré de la prison d’Abu Salim le 29 octobre.

      Selon lui, depuis leur arrivée, le GDF ne distribue pas de nourriture à ces migrants et depuis quelques jours, leur interdit même d’en faire entrer dans l’enceinte du hangar. En tout, 400 personnes seraient concernées par ces restrictions de vivres - sur les 1 200 hébergées au sein du centre du HCR à Tripoli.

      Ahmed*, un autre migrant du GDF, affirme à InfoMigrants que les autorités font en effet la différence entre deux catégories : les 400 migrants de la prison Abu Salim – arrivés en octobre - et les autres.
      Quelques migrants autorisés à apporter de la nourriture

      « Avant on pouvait faire entrer de la nourriture. Mais depuis ce week-end, la police refuse sans justification », soupire Massaoud qui raconte avoir été battu par les gardes libyens et envoyé dans la prison de Tarek al-Sika plusieurs jours parce qu’il avait justement apporté de la nourriture dans le hangar. Il a ensuite été renvoyé au GDF.

      Contacté par la rédaction, le HCR se dégage de toute responsabilité. Selon l’agence onusienne, ce sont les autorités libyennes qui sont en charge de l’intendance du lieu. Et toujours selon le HCR, les Libyens n’autoriseraient, en effet, les entrées de vivres dans le hangar qu’au compte-goutte.

      « La DCIM, l’organe du ministère de l’Intérieur chargé de surveiller le périmètre de l’installation [du hangar], n’autorise actuellement que peu de représentants des demandeurs d’asile à acheter de la nourriture et des boissons pour le reste du groupe », explique Tarik Argaz, porte-parole du HCR en Libye, dans un mail envoyé à InfoMigrants.
      Les migrants priés de quitter le centre

      Les migrants d’Abu Salim accusent également le HCR de les pousser dehors en les affamant. Mais les exilés affirment n’avoir nulle part où aller et redoutent les combats qui font rage dans la capitale libyenne. De son côté, le GDF se justifie en précisant que le centre est surpeuplé et qu’il est destiné à un « public vulnérable ».

      « Ils nous ont dit que la seule solution pour nous était de sortir du centre et de nous intégrer dans la société libyenne », explique encore Massaoud qui déplore que l’ONU ne traite pas son dossier de réinstallation. « Mais je vais faire quoi dehors ? C’est trop dangereux », s’inquiète le jeune homme.

      L’ONU propose un accompagnement à ceux qui accepteraient de quitter le GDF volontairement. « Le HCR leur offre une assistance pour les aider à s’établir dans les zones urbaines, y compris une assistance financière d’urgence pour une période de deux mois, des articles de première nécessité notamment des matelas, des couvertures, des vêtements, des kits d’hygiène, ainsi que l’accès à des soins médicaux », déclare encore Tarik Argaz.

      Depuis les premières arrivées spontanées début juillet, seulement 40 migrants ont accepté de quitter le GDF et de bénéficier de l’aide du HCR.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/21185/au-centre-du-hcr-a-tripoli-les-migrants-d-abu-salim-accusent-l-onu-de-
      #faim

    • UN Libya migrant center plagued with crowding, TB, food cuts

      The United Nations center in Libya was opened as an “alternative to detention,” a last, safe stop for migrants before they were resettled in other countries. Now, just a year later, it looks increasingly like the notorious Libyan lockups it was supposed to replace.

      The facility is jam-packed with nearly 1,200 migrants — about twice the number it was built for — including hundreds who fled from abuse at other detention centers in hopes of sanctuary. Dozens of patients with tuberculosis languish in a room crammed with mattresses. Sewage is overflowing, and armed guards from a local militia have effectively turned the center into a prison.

      Unable to cope, the U.N. last week offered migrants the equivalent of $112 each to leave, and warned that food, already down to emergency rations, would be cut off on Jan. 1 for unapproved arrivals.

      “This is very dangerous because among us there are people who are malnourished,” said a 27-year-old Sudanese man who arrived at the center in July. “If they cut food, they won’t be able to stand it.”

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      This story is part of an occasional series, “Outsourcing Migrants,” produced with the support of the Pulitzer Center on Crisis Reporting.

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      He, like the rest of the nearly dozen migrants who spoke with The Associated Press from the compound, asked to withhold his name because of fears of retaliation. Libyan security officials and U.N. and other aid workers confirmed that the U.N. had lost control of the facility.

      The conditions at the center underscore the predicament the U.N. finds itself in over migration. The UN has criticized the detention of migrants in Libya - a position it reiterated last month when Italy suggested the U.N. High Commissioner on Refugees run more centers as a solution to rampant abuse in Libyan prisons.

      “UNHCR does not and will not run places of detention in Libya,” its spokesman, Charlie Yaxley, told the AP.

      Yet that is effectively what the Tripoli facility has become.

      “It’s not the best possible scenario,” acknowledged Jean-Paul Cavalieri, the head of the UNHCR in Libya.

      Cavalieri lamented the chaos that has accelerated as migrants, acting on their own, escape other detention centers with torture, rape, slave labor and trafficking to what they hope will be UN protection. He said the UNHCR is glad they are free of detention but cannot handle them at its center, known as the Gathering and Departure Facility, where people supposed to be there for days now spend months, stuck in a bureaucratic limbo.

      “What we are trying to do now is to turn the loss of the GDF as a transit center into an opportunity,” Cavalieri said, but he struggled to articulate how. Cavalieri also said there are fears of possible abuse at the U.N. center, including of young girls. UN staff now spend just four hours a day in the compound, migrants and Libyan officials say.

      In a statement after the AP story ran, Vincent Cochetel, UNHCR Special Envoy for the Central Mediterranean, said no one was being forced to leave the center, but “the situation is very tense.” UNHCR said 20 people agreed to leave Friday.

      “We need the GDF (this transit centre) to function again as it was designed for the most vulnerable and most at risk refugees in detention, pending their evacuation out of Libya,” Cochetel added.

      The dilemma has grown out of Europe’s outsourcing of migration to Libya. Europe has poured nearly 425 million euros into Libya since 2016 to keep migrants from reaching its shores — money that goes mostly to the U.N. and other aid agencies to improve conditions for migrants and Libyans displaced by the country’s civil war. The U.N. runs a vast operation within Libya, registering 40,000 refugees and asylum seekers, with about 6,000 inside the detention system and the rest ensconced in communities in Tripoli and beyond.

      But dependence upon European funding and its increasingly restrictive migration policies have left the U.N. in the uncomfortable position of being the arbiter of horror stories. It is the U.N.’s job to decide who has suffered enough to get a coveted resettlement slot in another country.

      Many end up waiting months, sometimes years — often in other detention centers — to find out their fate. The U.N. is now threatening to suspend asylum cases altogether for unauthorized migrants who refuse to leave its GDF facility.

      The facility, like the UNHCR mission in Libya itself, was funded largely by European countries. The idea was that it would be operated by UNHCR, with cooperation from the Libyan government.

      The situation was less than ideal from the outset, Cavalieri acknowledged. Delayed by months of negotiations, UNHCR ultimately agreed to a series of conditions from the Libyan government: armed guards within the compound and Interior Ministry militia at the gates, no freedom of movement for the refugees and asylum seekers, and a single Libyan “partner” for the various lucrative contracts inside.

      Those conditions were never publicly spelled out. When the first group of refugees was resettled from the facility in December 2018, the UNHCR described it as “the first centre of its kind in Libya,” and said it was “intended to bring vulnerable refugees to a safe environment” while solutions were found. More than 2,300 people have passed through in the past year.

      The influx of unauthorized migrants began in July, when an airstrike hit a detention center in Tripoli, killing 54. Survivors walked through the city to the U.N. center and, once the guards admitted them, they refused to leave.

      The latest group to arrive, in late October, included more than three dozen tuberculosis patients among several hundred who walked out of Abu Salim detention center, where they had been imprisoned for the last year without regular meals. Those whose families could spare money paid guards to buy them food; others went hungry.

      U.N. officials at the center told the new group, mostly men from sub-Saharan Africa, that there would be no resettlement unless they left — either for another detention center or for the streets of Tripoli. They were given bread and water, and U.N. officials said they had no control over what happened next, according to two Eritrean asylum-seekers. That would be up to the commander of the armed guards at the gates.

      The Eritreans, whose government is considered among the world’s most repressive, refused to leave. They also refused to discuss returning home when an Eritrean diplomat unexpectedly showed up at the invitation of a U.N. migration official, according to the asylum-seekers. His arrival forced them to face a representative of the very government from which they are seeking asylum.

      The tuberculosis patients, meanwhile, are being treated on-site in a crowded room of their own. They receive medicine from the U.N. But the pills are supposed to be taken on a full stomach, and instead the patients are making do with the same biscuits, bread and water they all have subsisted on since their arrival.

      Most of the migrants at the U.N. center fled from worse and are torn between relief and fury — relief to have escaped Libya’s prisons alive, and fury at the impotence of the UN, which they say lacks either the will or the power to make any meaningful decisions about their future, inside the center or out.

      “I hate these organizations. They don’t have any humanity,” said a 15-year-old Eritrean who survived the airstrike, fled to the U.N. facility, and is waiting to learn what will happen to him. His group is not allowed outside because they speak no Arabic and are targets for kidnapping. There are no resettlement slots available other than Libya.

      “What shall we do?” he asked. “We have no options but to stay. Is there any news?”

      The last thing most of those the AP interviewed want is to be turned out into Libyan cities, which are dangerous for everyone — Libyans and foreigners alike — but especially for migrants. They are considered ripe for kidnappings for ransom and for arrest by Libyan authorities who return them to the same detention centers they fled. So migrants inside see few alternatives to their new prison — it’s better than the old one or the streets.

      “You are not allowed out because it’s like you are at the very last stage. You are almost outside Libya. It’s for your own safety,” said Khaled al-Marghani of LibAid, the Libyan group that operates the facility. “If you leave, I won’t be able to let you back in.”

      Hardly anyone seemed eager to accept the latest offer, which the U.N. said came with guarantees from the Libyan government that they would not be re-arrested on the streets. But it is militias that run the streets, and not the central government.

      One Sudanese migrant did agree to leave, seeing little alternative. He said he’ll now try to cross to Europe by sea before he is swept up in a Libyan raid to detain migrants.

      “Instead of living in Tripoli and getting tortured, the sea is less torturous,” he said.

      At a hearing late last month before members of the European Parliament, Annabelle Roig Granjon, a senior officer with UNHCR, fielded questions about how European funds were helping migrants inside Libya, especially in the center that opened a year ago to so much hope.

      “The nature of the center, which was meant to be a transit center, is changing and this is a challenge right now,” she said. “What was meant to be an alternative to detention is turning into something else.”

      https://apnews.com/7e72689f44e45dd17aa0a3ee53ed3c03

    • UN tells migrants to leave Libya transit centre as $6m project flounders

      ‘You will not be considered for evacuation or resettlement if you stay.’

      The UN says it is unable to help most residents of an overcrowded refugee centre in the Libyan capital it once touted as a safe haven. To encourage people to go, it is offering money and aid, even telling them they won’t be able to register as refugees to leave the war-torn country if they remain.

      Originally intended as a temporary residence for a small fraction of refugees – just those who had already been vetted by the UN’s refugee agency (UNHCR) and were scheduled for evacuation or permanent residency in other countries — the Gathering and Departure Facility (GDF) now has some 1,150 residents, well over its stated capacity.

      Most arrived over the last eight months of clashes in Tripoli, including 900 who UNHCR says entered “informally”; some even bribed their way in. As the fighting has intensified, numbers in the centre have risen and many of the people inside are hoping for, or demanding, a way out of the country – even though the UN says it can’t offer that to everyone.

      A flyer UNHCR began distributing late November at the GDF – seen by The New Humanitarian – offers food, cash, primary healthcare, and medical referrals to those willing to leave.

      “You will not be considered for evacuation or resettlement if you stay,” stresses the flyer – the latest in a series of attempts to encourage those who entered informally to leave. Aid, including cash, was also offered earlier. About 100 people have taken up the offer since late November, but others have also likely entered the facility.

      A source within UNHCR Libya, who requested anonymity because of the sensitivity of the issue, criticised the effort to push people out, calling it tantamount to “blackmail” to promise them help if they go and threaten their ability to secure refugee status if they do not.

      “Asylum seekers are asylum seekers and can’t be denied the right to seek asylum on the basis of their stay at the GDF,” they said, adding that the aid on offer had not included “any future consideration for their protection needs or safety” once they leave.

      The agency has defended its actions.

      UNHCR’s Special Envoy for the Central Mediterranean Situation Vincent Cochetel pointed out that there are only two locations in Libya, both in the Tripoli area, where people can officially register their claim as a refugee with UNHCR, and the GDF is not one of them.

      Cochetel said the agency can no longer provide for or protect the people inside, given that it has become overcrowded and dangerous.

      “We believe the urban environment is safer for them, as long as they have a roof over their heads,” he said, adding that his agency provides various services in Tripoli, where the vast majority of migrants already live and rent accomodations.

      UNHCR “is not in charge of the GDF”, and never was, according to a spokesperson, who said that the centre was under the jurisdiction of the Ministry of Interior, which allows UNHCR and a local NGO, LibAid, to provide services there – like healthcare and food.

      But it was the refugee agency that proposed the project, and a statement released after the GDF’s opening late last year said the facility is “managed by the Libyan Ministry of Interior, UNHCR, and UNHCR’s partner LibAid.”

      According to internal UN documents and several sources, the $6 million facility – paid for by international donors – has now become unsanitary and is in disarray.

      Many of those inside are unsure whether to stay or go.

      “UNHCR is putting a lot of pressure on us to leave the GDF,” one young Yemeni man who said he was in the centre told TNH by WhatsApp. “Should I leave the GDF no matter how dangerous the situation is for us?”
      How it got this bad

      There are more than 600,000 migrants in Libya, including 46,000 registered refugees and asylum seekers. Some came to work, but others aim to make their way to Europe, through a country that has become notorious for the rape, kidnap, and extortion of migrants, and for squalid detention centres run by militias and gangs.

      Originally intended as a waystation for those on their way out of Libya, a UNHCR press release issued last December said the then-new GDF was a place to “bring vulnerable refugees to a safe environment while solutions including refugee resettlement, family reunification, evacuation to emergency facilities in other countries, return to a country of previous asylum, and voluntary repatriation are sought for them”.

      The GDF is no longer the gleaming facility shown off in promotional videos and photos when it opened a year ago, when families posed with their packed bags, and kids smiled in a playground.

      An internal UNHCR report from early November, obtained by TNH, paints a starkly different picture, as do the numerous accounts of those living inside the centre.

      “Sewage water flooded days ago,” it says, adding, “the toilets in all the housing are extremely dirty… [and people] are complaining of the smell”. According to the report, some people had tuberculosis, scabies had begun to spread, and “food is stored in bad conditions”.

      Some of this may be due to overcrowding, although the GDF’s capacity is not entirely clear: last December UNHCR said the facility could hold 1,000 people, but that number was adjusted in subsequent statements – in September, it was 700, and in October 600.

      Numbers at the centre began to increase not long after it opened, although roughly in line with capacity until fighting broke out in Tripoli — with the internationally recognised government in Tripoli and the militias that back it on one side, and eastern forces led by general Khalifa Haftar on the other.

      Thousands of people found themselves trapped in detention centres on front lines, and UNHCR began evacuations to the GDF, including some of the “most vulnerable people” who had survived a July double airstrike on a centre called Tajoura that killed 52 people.

      Other people were evacuated to the GDF from other centres or flocked there themselves, from Tajoura or elsewhere – drawn by the decent living conditions (it reportedly came to be known as “hotel GDF”) or because they saw it as a first step out of the country.

      UNHCR tried to reserve GDF places for people it had previously registered as having a claim to refugee status – but distinguishing between refugees and other migrants has been at the heart of why the centre ran into trouble.

      In late October, hundreds of residents from a separate Tripoli detention centre called Abu Salim managed to leave, and they too headed for the GDF, even though UNHCR described the facility as “severely overcrowded” at the time.

      The guards who surround the GDF eventually let them in. Several sources, including UNHCR’s Cochetel told TNH that the guards — provided by the Tripoli government’s Department for Combating Illegal Migration (DCIM) — took bribes to do so.
      Unrealistic hopes?

      Libya is not a party to the international refugee conventions and does not accept refugees itself.

      That leaves those who have not made it out of Libya and to Europe with limited options.

      The UN’s migration agency, IOM, coordinates “voluntary humanitarian return” for migrants who want to go back to their home countries: nearly 9,000 people have opted for this option in 2019.

      UNHCR, meanwhile, registers asylum seekers and refugees in Libya for possible moves to other countries, including permanent resettlement (774 people this year), or evacuation to countries who have agreed to take them, but not as citizens, like Rwanda (1,410 in 2019).

      Until recently, UNHCR said the Libyan authorities had only allowed it to register people from nine countries for refugee status, but Cochetel said this had now changed and the agency could take the details of people of any nationality.

      In addition to cash and healthcare, UNHCR says people who leave the GDF are eligible for “documentation,” and a spokesperson said “there is a commitment from the authorities not to detain asylum seekers holding UNHCR documents.”

      But, even after registration, these papers do not confer the right to work, nor do they guarantee safety: Libya is a divided country with multiple authorities, none of which are party to refugee conventions and officially recognise UNHCR documents.

      Kasper Engborg, deputy head of office for OCHA Libya, the UN body that coordinates emergency response, explained how those flocking to the GDF often have expectations that go beyond just shelter.

      “They all went there in the hopes that this could be the first gateway to Europe, and they have obviously left [their home countries] for a reason. We are not in a place where we can judge what reasons people left for.

      “They believe as soon as they are in the GDF they are halfway on their way to Europe,” Engborg said, pointing out that not many countries have so far stepped up to offer spots to people who claim asylum in Libya, many of whom come from sub-Saharan Africa.

      A UNHCR report says 6,169 resettlement places have been found since September 2017, and over 4,000 of those have already been allocated.

      “At the end of the day it is the countries who decide who they want to take and how many people,” Engborg said.

      UNHCR’s Cochetel put it differently: “[Many] people believe UNHCR is a travel agency and we should resettle them all.” With limited spots available, he asked, “how do we do that?”

      While much of the blame for the current chaos in the GDF appears to have been placed on the new influx of people and a lack of resettlement spaces, others say the current situation points to problems that were there from the start.

      The GDF is across the street from the headquarters of the DCIM and a detention centre it runs, allowing people to slip between the facilities.

      That means, according to multiple sources who work in Libya’s aid operation, all of whom requested anonymity, that physical and administrative control has largely been dictated by local authorities, and occasionally the militias that back them and provide armed security.

      UNHCR’s Cochetel said the agency had limited choice in who it would work with in the GDF, and which firms to contract for services.

      It’s “costing us enormous amounts of money; we cannot choose the partners”, he said. “We pay for food four times the level we should be paying.”

      Two sources, both of whom requested anonymity, said part of the problem at the GDF stems from the fact that UNHCR never had a clear-cut agreement with the Libyan authorities – who are themselves split – on how the agency and its local partner, Libaid, would be able to operate inside the facility.
      What’s next?

      As controversy for the centre continues to swirl, it’s not clear what’s next for the GDF, and more importantly, for the people inside.

      A UNHCR spokesperson said a catering contract that provides hot meals to the people who entered the centre without vetting will end at the start of next year, but the UN denies it will let GDF residents go hungry. It says, too, that it will not shut off the electricity or stop providing aid altogether.

      “People are not going to be left in a starving situation,” said Engborg. “[If people do not leave] then other solutions will be found.”

      But those solutions – one floated by a UNHCR spokesperson includes the possibility that the facility could “be run as an open centre, administered by the Libyan government, where different UN agencies and partners could provide various services” – would have to be approved by the authorities in Tripoli.

      If conditions don’t improve, the UN could pull out altogether.

      The spokesperson said that “for the UN to remain engaged, the centre would need to be a purely civilian facility where agencies and residents would have unhindered access and freedom of movement”.

      One DCIM source, who requested anonymity because they were not authorised to speak to the media, said Tripoli authorities were unlikely to allow an unguarded centre on their doorstep.

      So far, there is little sign of others stepping in. Several international groups involved in providing aid to migrants and refugees declined to speak on the record about the GDF or say if they would pitch in to help those currently there.

      In the meantime, emotions are running high inside the centre, as desperate texts sent out to various media outlets lay bare.

      “It is a very confusing situation, and it is also a very difficult situation, because you are dealing with people’s hopes and emotions,” Engborg said. “Therefore, whatever rational decision that we often need to take, we are up against people’s legitimate hopes and emotions.”

      Leaving the GDF may mean a registration appointment, cash, and other help. But for some, staying may keep some semblance of safety and the dream of a new life elsewhere alive.

      Only around 100 residents have taken the UN up on its offer since it began distributing flyers, according to an aid worker in the centre. But the UN’s attempts to coax people out of the GDF and dissuade others from entering have largely proven unsuccessful. And, with no agreed resolution, it might get worse still.

      While “some people are leaving… new people are coming in”, said Cochetel. “They bribe, pay their way in… I have the feeling that more people will go there, thinking they will get better assistance at the GDF. [But] it’s not true.”

      https://www.thenewhumanitarian.org/news/2019/12/10/UN-migrants-Libya-transit-centre-project

    • Non, en Libye les migrants en centres de détention n’ont pas plus de chance d’être réinstallés en Europe

      En Libye, des trafiquants font payer à des migrants leur entrée en centre de détention en leur faisant croire qu’ils seront plus rapidement évacués et réinstallés en Europe. C’est totalement faux mais plusieurs centaines de personnes, désespérées, ont déjà été victimes de cette arnaque.

      Depuis l’été dernier, il arrive que des migrants paient pour être enfermés dans des centres de détention en Libye. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), informé de cette situation par des victimes de cette arnaque, les trafiquants demandent entre 200 et 500 dollars à certains migrants pour une place en centre de détention. Pour les convaincre de payer, ils leur promettent un accès facilité aux équipes du HCR et une réinstallation plus rapide en Europe.

      « Les trafiquants leur font la promesse qu’une fois qu’ils auront payé, le HCR sera pour eux comme une agence de voyage vers l’Europe. Parfois, ils leur disent même que le HCR a déjà planifié un rendez-vous avec eux », s’indigne Vincent Cochetel, représentant du HCR pour la Méditerranée centrale, contacté par InfoMigrants.

      Entre 200 et 500 dollars pour une place dans des centres dont les conditions de vie inhumaines (manque de nourriture et d’eau, absence d’hygiène et de soins, traitement dégradants…) sont régulièrement dénoncées par les ONG ? Pour Vincent Cochetel, le succès de cette nouvelle pratique des trafiquants est le signe d’une détérioration des conditions de vie des migrants en Libye. Si les personnes croient aux promesses des trafiquants et finissent par payer pour aller dans ces centres, c’est qu’elles se sentent trop en danger en dehors.

      « Les gens sont désespérés »

      « Beaucoup de quartiers de Tripoli sont touchés par des frappes aériennes et des coupures d’électricité et d’eau. Les gens se trouvent dans un cul de sac, ils n’ont pas assez d’argent pour traverser ou ne veulent pas prendre de risques car, avec l’hiver, l’eau est froide et la mer plus agitée. Ils sont désespérés et pensent qu’ils seront plus visibles dans ces centres », explique Vincent Cochetel.

      Certaines nationalités craignent également l’enlèvement. En Libye, selon le représentant du HCR, moins on parle l’arabe, plus on a une couleur de peau foncée et plus les risques d’être enlevé sont élevés.

      Pour alimenter cette nouvelle branche de leur économie, les trafiquants cibleraient en particulier les personnes membres des communautés érythréenne et soudanaise. Une rumeur persistante –bien que fausse – affirme que ces personnes ont plus de moyens financiers grâce à leurs diasporas.

      Le sentiment d’insécurité des migrants risque d’être renforcé par la fermeture, fin 2019, du centre de rassemblement et de départ (Gathering and Departure Facility, GDF) du HCR, à Tripoli. Pour compenser la fermeture de ce centre surpeuplé, L’agence onusienne assure qu’elle va renforcer ses programmes d’assistance dans des zones urbaines. Mais depuis avril 2019, le sud de la capital libyenne est en proie à un conflit armé.

      En juillet 2019, le centre de détention de Tajourah, près de Tripoli, a été la cible d’une frappe aérienne qui a fait plus de 44 morts et 130 blessés.
      « Les gens n’ont pas besoin d’être en détention pour être enregistrés »

      Pour les migrants qui ont accepté de payer pour se retrouver en centres de détention, les voies de recours sont inexistantes. Surtout dans un pays où « le système de détention officiel fait partie du ’business model’ des trafiquants », estime Vincent Cochetel,

      Le HCR lui-même reconnaît qu’il ne peut pas faire « grand-chose de plus que de prévenir les gens qu’ils n’ont pas besoin d’être en détention pour être enregistré ». « On essaye de faire passer le message dans différentes communautés. Mais parfois, ce qu’on dit a moins d’impact que le discours des trafiquants », déplore le représentant du HCR.

      Face à ce nouveau danger pour les migrants, la solution est de renforcer l’information dans les langues que les gens parlent. « Nous devons aussi bien équilibrer nos efforts de réinstallation pour qu’il n’y ait pas la perception qu’on réinstalle plus les gens en détention que ceux en milieu urbain », ajoute Vincent Cochetel.

      Depuis novembre 2017, le HCR a mis en place un système d’évacuation des réfugiés susceptibles d’obtenir une protection internationale dans un pays européen. Pour cela, les personnes doivent avoir été enregistrées en tant que réfugiés par l’agence onusienne. Ces enregistrements se font depuis les centres de détention officiels gérés par le département de lutte contre la migration illégale (DCIM, selon l’acronyme anglais) ou depuis le centre du HCR, à Tripoli.

      Les migrants évacués sont alors envoyés vers le Niger ou le Rwanda, dans l’attente de leur réinstallation dans un pays d’accueil. Mais les États européens et le Canada n’acceptent les réfugiés qu’au compte-goutte. Sur les quelques 50 000 réfugiés enregistrés par le HCR en Libye, seuls quelque 4 600 ont été réinstallés depuis novembre 2017.

      Les migrants qui parviennent à quitter les centres de détention et tentent de rejoindre l’Europe par la mer sont quasi-systématiquement interceptés par les garde-côtes libyens et renvoyés en détention.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/21425/non-en-libye-les-migrants-en-centres-de-detention-n-ont-pas-plus-de-ch

    • « A Tripoli, la vulnérabilité des demandeurs d’asile est immense »

      Selon la porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés, le nombre de candidats à la traversée vers l’Europe interceptés par les gardes-côtes libyens a « augmenté de plus de 120 % » en janvier.

      Caroline Gluck est porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) en Libye. Elle alerte sur la détérioration de la situation des migrants en Libye et déplore le manque de solution d’évacuation pour les plus vulnérables. Depuis l’assaut déclenché en avril 2019 par le maréchal dissident Khalifa Haftar contre le gouvernement d’accord national (GAN) de Tripoli, la sécurité s’est considérablement dégradée dans la capitale. Le HCR a décidé de fermer son centre de rassemblement et de départ de Tripoli.
      Quelle est aujourd’hui la situation des migrants en Libye ?

      Environ 640 000 migrants se trouvent actuellement en Libye et le pays continue d’être une terre d’accueil pour des travailleurs étrangers. Il faut ajouter à ces personnes 47 000 réfugiés et demandeurs d’asile, sachant que le HCR enregistre chaque mois un millier de demandeurs d’asile supplémentaires, qui ont pour beaucoup été libérés de centres de détention ou été victimes de trafiquants. Ils ont urgemment besoin d’aide. Ils sont Syriens, Soudanais, Erythréens, Palestiniens… Leur vulnérabilité est immense, en particulier pour ceux originaires d’Afrique.

      La Libye n’est pas un pays sûr, ni une terre d’asile. Les réfugiés y sont considérés comme étant dans l’illégalité et peuvent à tout moment être arrêtés et détenus. Il leur est souvent difficile de trouver un logement, a fortiori depuis le regain de la guerre civile à partir d’avril 2019, qui a provoqué le déplacement de 150 000 Libyens à l’intérieur du pays. Migrants et nationaux se retrouvent en concurrence pour trouver des logements abordables.

      De façon générale, le contexte sécuritaire a des conséquences considérables pour l’ensemble des agences internationales et des ONG. Plus du quart des effectifs libyens du HCR ont été déplacés à cause du conflit. Toutes nos activités sont ralenties. Notre présence est limitée aux villes de Tripoli, Benghazi et Misrata et nous ne pouvons pas apporter notre aide à tous ceux qui en ont besoin. En outre, les dysfonctionnements du système bancaire font que nous avons du mal à déployer notre programme de soutien pour les personnes vivant en milieu urbain. Quelque 5 000 foyers reçoivent jusqu’à présent cette assistance qui représente, pour une personne seule, 250 dollars [230 euros]. Ce n’est pas assez.
      Un an à peine après son ouverture, le HCR a annoncé la fermeture de son centre de transit pour réfugiés à Tripoli. Pourquoi ?

      Il y a encore 119 personnes au sein du centre de rassemblement et de départ (GDF) et nous aimerions le fermer la semaine prochaine. La suite qui sera donnée n’est pas encore claire. Ce centre devait être un lieu de transit pour des réfugiés particulièrement vulnérables avant leur évacuation de Libye et, éventuellement, leur réinstallation en Europe ou en Amérique du Nord.

      Mais nous avons été dépassés par la réalité du terrain. En juillet, après le bombardement aérien du centre de détention de Tajoura [est de Tripoli], nous y avons accueilli de façon exceptionnelle 400 personnes. Les réfugiés ont cru qu’en entrant dans notre centre, ils pourraient quitter les pays. Fin octobre début novembre, 400 personnes du centre de détention d’Abu Salim [quartier de Tripoli], qui n’étaient pas prioritaires, sont venues au GDF. Les gardes de la DCIM [département libyen de lutte contre la migration illégale, qui relève du ministère de l’intérieur], qui surveillent le complexe dans lequel se trouve le GDF, les ont laissés faire. On a su que certains payaient pour pouvoir entrer. Les lieux sont devenus surpeuplés.

      D’autres événements ont précipité notre décision de fermeture. En janvier, trois obus de mortier sont tombés près du GDF et des débris ont atterri près d’un entrepôt à l’intérieur du complexe. Au même moment, nous avons appris que la DCIM construisait un site militaire à proximité immédiate du GDF. Fin janvier, deux journées d’entraînement de forces armées y ont eu lieu. Le site a perdu sa vocation civile et les réfugiés devenaient une cible militaire. Nous ne pouvons plus y travailler.

      Nous sommes conscients de nos échecs et de nos vulnérabilités. Nous recherchons un nouveau site pour que des réfugiés particulièrement vulnérables y transitent avant des vols d’évacuation. Mais nous avons aussi besoin que la communauté internationale offre plus de places de réinstallation. Seuls 2 400 réfugiés ont pu être évacués de Libye en 2019. Ce qui est vrai pour la Libye est vrai à l’échelle mondiale. Nous estimons qu’1,4 million de réfugiés en danger dans des pays de premier accueil ont urgemment besoin d’être évacués. En 2019, le HCR n’a pu en réinstaller que 63 000, soit 4,5 % des besoins mondiaux.
      Le sujet est moins présent dans l’actualité, mais les traversées de la Méditerranée se poursuivent…

      En janvier, les gardes-côtes libyens ont intercepté 1 040 personnes qui tentaient de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Il y a un an, ils en avaient intercepté 469. Cette augmentation de plus de 120 % est le fait de la guerre en Libye. Les gens sont désespérés. Des Libyens tentent aussi la traversée.

      On observe par ailleurs un changement depuis peu : les gens interceptés en mer ne sont plus systématiquement ramenés dans des centres de détention. Nous comprenons qu’il y a actuellement onze centres de détentions officiels, placés sous la responsabilité du ministère de l’intérieur, contre seize il y a encore quelques semaines. Il y a d’autres centres de détention non officiels, mais le HCR n’y a pas accès.

      Nous ne pouvons que spéculer sur les raisons des fermetures de certains centres officiels. Peut-être que les ressources du gouvernement sont employées sur d’autres fronts, peut-être que notre plaidoyer a eu un effet même si je pense qu’il est limité. La situation continue d’évoluer au jour le jour. Ce qui est certain, c’est que la Libye a besoin de paix. Nous espérons que les pourparlers progresseront mais, à ce stade, nous ne pouvons que constater le soutien militaire apporté par des pays étrangers malgré le cessez-le-feu et l’embargo sur les armes.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/02/14/a-tripoli-la-vulnerabilite-des-demandeurs-d-asile-est-immense_6029581_3212.h
      #vulnérabilité

    • Affrontements en Libye : le #HCR relocalise en lieu sûr des réfugiés depuis des #centres_de_détention

      Du fait de l’insécurité actuelle dans la capitale libyenne, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a relocalisé aujourd’hui plus de 150 réfugiés depuis le centre de détention d’#Ain_Zara au sud de #Tripoli vers le centre du HCR pour le regroupement et le départ, dans une zone sûre située non loin.

      Le centre de détention d’Ain Zara a été affecté par de violents affrontements ces derniers jours. Les réfugiés ont fait part au HCR de leur peur et leur inquiétude pour leur sécurité, car des combats survenaient dans les environs, et il ne leur restait que très peu de vivres.

      Le HCR a reçu des informations faisant état de situations similaires dans d’autres centres de détention et examine actuellement ces demandes.

      Aujourd’hui, la relocalisation de réfugiés et de migrants détenus est la première effectuée par le HCR depuis l’escalade récente des violences.

      Le HCR travaille en étroite collaboration avec les autorités et ses partenaires pour assurer la relocalisation des personnes vulnérables des centres de détention.

      « En Libye, de nombreux réfugiés et migrants subissent des abus effroyables. Ils courent désormais également de sérieux risques et ne doivent pas être négligés dans les efforts visant à mettre tous les civils à l’abri du danger et à les relocaliser dans des endroits plus sûrs », a déclaré Matthew Brook, chef-adjoint de la mission du HCR en Libye.

      Depuis l’éruption des combats dans la capitale libyenne, plus de 3400 Libyens ont été déplacés par les combats et beaucoup d’autres sont pris au piège dans les tirs croisés. Ils sont dans l’incapacité de fuir en quête de refuge.

      Le HCR se joint à la communauté humanitaire pour exhorter au respect des obligations juridiques internationales afin d’assurer la sécurité de tous les civils et la sauvegarde de l’infrastructure civile, ainsi que de permettre un accès humanitaire complet, sûr, sans entrave et durable dans les zones touchées.

      Dans le cadre de sa réponse à la crise d’urgence résultant de la violence actuelle, le HCR a également prépositionné du matériel de secours dans des endroits clés à Tripoli et Misrata, a renforcé ses services d’assistance téléphonique et assure la continuité de ses programmes d’assistance aux réfugiés et aux Libyens déplacés en milieu urbain.

      Le HCR réitère sa position selon laquelle les conditions en Libye ne sont pas sûres pour les réfugiés et les migrants secourus ou interceptés en mer, et que ces personnes ne doivent pas y être renvoyées.

      https://www.unhcr.org/fr/news/press/2019/4/5cad93afa/affrontements-libye-hcr-relocalise-lieu-s-r-refugies-centres-detention.html
      #évacuation #UNHCR #pays_sûr

      v. aussi ce fil twitter du HCR :
      https://twitter.com/Refugees/status/1115908064270532609

  • #métaliste (qui va être un grand chantier, car il y a plein d’information sur seenthis, qu’il faudrait réorganiser) sur :
    #externalisation #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés

    Des liens vers des articles généraux sur l’externalisation des frontières de la part de l’ #UE (#EU) :
    https://seenthis.net/messages/569305
    https://seenthis.net/messages/390549
    https://seenthis.net/messages/320101

    Ici une tentative (très mal réussie, car évidement, la divergence entre pratiques et les discours à un moment donné, ça se voit !) de l’UE de faire une brochure pour déconstruire les mythes autour de la migration...
    La question de l’externalisation y est abordée dans différentes parties de la brochure :
    https://seenthis.net/messages/765967

    Petit chapitre/encadré sur l’externalisation des frontières dans l’ouvrage "(Dé)passer la frontière" :
    https://seenthis.net/messages/769367

    Les origines de l’externalisation des contrôles frontaliers (maritimes) : accord #USA-#Haïti de #1981 :
    https://seenthis.net/messages/768694

    L’externalisation des politiques européennes en matière de migration
    https://seenthis.net/messages/787450

    "#Sous-traitance" de la #politique_migratoire en Afrique : l’Europe a-t-elle les mains propres ?
    https://seenthis.net/messages/789048

    Partners in crime ? The impacts of Europe’s outsourced migration controls on peace, stability and rights :
    https://seenthis.net/messages/794636
    #paix #stabilité #droits #Libye #Niger #Turquie

    Proceedings of the conference “Externalisation of borders : detention practices and denial of the right to asylum”
    https://seenthis.net/messages/880193

    Brochure sur l’externalisation des frontières (passamontagna)
    https://seenthis.net/messages/952016