Les évocations de l’affaire Samaha dans les portraits de Hassan sont très intéressantes, parce qu’elles révèlent une contradiction dans les récits actuels. Il n’apparaît pas que Samaha ait voulu « déclencher une guerre confessionnelle », ça c’est ce que racontent les 14 Mars depuis les premières minutes suivant l’arrestation ; la lecture des fuites de ses confessions dans le quotidien de Murr indiquent au contraire que la motivation centrale, c’est de perturber l’arrivée d’armes vers les rebelles syriens depuis le Liban, et de zigouiller les responsables les responsables du trafic et les opposants libanais directement impliqués dans l’insurrection. Il y a quelques phrases très cyniques sur des dommages collatéraux, et dans l’ensemble c’est affreux, mais ça n’est pas du tout la même chose que vouloir ouvertement déclencher une guerre confessionnelle.
De fait, la mort de Hassan entre dans cette même logique : apparemment, zigouiller quelqu’un qui a la haute main sur les livraisons d’armes au rebelles syriens.
Or, ce que justement révèle l’affaire Samaha, c’est que le régime syrien ne peut pas du tout compter sur le Hezbollah pour effectuer ce genre de basses œuvres. Alors qu’évidemment le parti dispose de moyens et de compétences infiniment plus adaptées à une exécution politico-militaire, l’appareil sécuritaire syrien occulte au Liban se réduirait désormais à un politicien comme Samaha.
Donc, évoquer l’affaire Samaha, qui démontre que les syriens ne bénéficient pas des services du Hezbollah pour exécuter pour ce type d’exécution, et en même temps évoquer le Hezbollah comme possible responsable de l’assassinat de Hassan, c’est une grosse contradiction. D’autant que les réactions officielles du Hezbollah à l’arrestation de Samaha sont pour le moins timide.