• Perte de substance
    https://lexterne.wordpress.com/2021/09/12/perte-de-substance

    Puis, au fil des études, une certaine déconfiture s’opère. La déception grandit, stage après stage, frottée aux coulisses bien réelles de cette usine à médeciner. Finalement pour sauver des vies, le plus direct reste encore d’être pompier, ou secouriste de façon générale. Parce qu’en médecine, les choses sont nettement moins claires. Il y a d’abord le dégoût généré par les attitudes jugeantes, racistes, classistes, homophobes, grossophobes, des équipes avec lesquelles ont travaille quotidiennement. Le dégoût des stratégies carriéristes, des luttes de pouvoir et d’égo dans l’hôpital universitaire. Et dans le fond un questionnement plus général sur l’utilité des soins donnés. Une sorte de gouffre dont certains préfèrent ignorer la vue de peur de perdre pied. Source : (...)

  • Il est trop gros! Qu’est-ce qu’il est gras.* – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2021/06/25/faut-etre-plus-ferme-avec-lui-madame

    En #pédiatrie, on se lâche totalement sur la culpabilisation des comportements, encore plus qu’on ne le fait pour les malades adultes, car les parents se doivent d’être exemplaires quelle que soit leur situation. Ils doivent bien respecter toutes les règles des pédiatres, même si celles-ci changent tous les cinq ans, c’est la loi.

    Nombre de pédiatres prennent le pli de ce super contrôleur social qu’est ce médecin doublé d’un éducateur de parent. La morale est omniprésente dans les discours. La possibilité de faire un signalement lorsqu’on suspecte une maltraitance apporte un outil de plus à ce super docteur, qui peut se retrouver à littéralement envoyer la police. Untel n’est pas à jour de ses vaccins… Mmmh, c’est suspect.

    • C’est assez typique qu’il y ait cette pression sur les mères alors que les medecins font tres tres tres peu de signalements de violences sur enfants, probablement parceque les auteurs de violences sont surtout les pères et qu’il faut les aider à dominer femmes et enfants. La santé de ces derniers étant secondaire face à l’ordre social patriarcale.

      En 2004, le médecin de famille représentait seulement 0.1% des appelants au 119.

      https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00708587/document

      et ici une thèse plus récente sur les medecins de l’Ariège qui montre que globalement illes ne savent pas reconnaitre les maltraitances et pensent qu’elles sont très rare et ont peur des institutions d’aide à l’enfance ainsi que d’etre poursuivit pour violation du secret médicale. Dans ces documents je remarque que les exemples de scenarios proposé sont des violences commises par des mères, mères qui disent que leur conjoint est violent aussi avec l’enfant mais seule la mère fait l’objet de condamnation.
      http://thesesante.ups-tlse.fr/2607/1/2019TOU31024-1025.pdf

      #violences_médicales #violences_parentale #enfance

  • T’es fatigué ? Prends donc un interne ! – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2021/05/17/tes-fatigue-prends-donc-un-interne

    Pour porter la lourde tâche de laisser votre cabinet à un interne deux jours par semaine, vous recevez une rémunération de 600 euros par mois. Lorsque l’interne est en stage au cabinet libéral, il est rémunéré par le CHU qui se fait ensuite rembourser par les ARS. Lorsque que l’interne de SASPAS remplace purement et simplement le médecin libéral (ce qui est généralement le cas), nous avons donc, en pratique, un médecin payé par la collectivité (l’interne) pour remplacer un médecin libéral deux jours par semaines, qui, lui, récupère l’argent de ses consultations sans les faire et même un petit bonus de 600 euros.

    • Après en avoir discuté avec un maître de stage universitaire voici quelques éléments contradictoires.

      Il s’agit d’un article très caricatural qui ne représente pas la majorité des maîtres de stage.

      La #Médecine_Générale ne s’apprend pas à l’hôpital mais au contact des patients dans les cabinets médicaux de ville ou de campagne sous la tutelle de maîtres de stage qui supervisent leurs internes.

      Le règlement interdit au #maître_de_stage de se faire remplacer par son interne. La situation décrite est caricaturale car dans la grande majorité des cas les maîtres de stage ont bien un rôle pédagogique et espèrent bien transmettre leur expérience aux #internes.
      Toutes les consultations faites par l’interne dans la journée sont débriefées et leurs actions éventuellement corrigées si nécessaires par le maître de stage.

      Il existe certainement des situations critiquables qui sont bien connues des associations d’internes qui en fin de stage émettent des notes favorables ou défavorables, ce qui permet aux nouveaux internes de bien choisir leurs stages et d’éviter les stages problématiques.

      On peut bien sûr rêver d’un système de santé public qui serait étayé par un réseau de dispensaires de Médecine générale pris en charge par l’état ou les ARS.

      De nombreux médecins seraient certainement volontaires pour travailler 35h/semaine en ayant leurs congés payés et leurs retraites financées au lieu d’être les médecins de premier recours les moins bien rémunérés à l’acte d’Europe, tout en travaillant 50 à 60 heures / semaine sans compter les gardes de nuit et de Week-end pour assurer la permanence des soins.

      Quant à la rémunération de 600 euros elle est normalement partagée par les trois ou quatre maîtres de stage qui reçoivent l’interne dans leur cabinet ou la maison de santé.
      #SASPAS

  • Le docteur m’a interdit – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2020/12/16/le-docteur-ma-interdit

    En entendant ce témoignage, j’étais verte de rage. Plus verte que les épinards que son bon docteur lui avait probablement interdits également. Les médicaments anti-vitamine K nécessitent en effet d’être bien dosés pour avoir le bon effet anti-coagulant, et si l’on prend beaucoup de vitamine K on peut (théoriquement) perturber cet équilibre, d’où ces règles strictes d’éviter les aliments à forte teneur en vitamine K (dont les tomates ne font d’ailleurs même pas partie !). Saut que le principe est de trouver la bonne dose de médicament adaptée à chaque personne. On surveille de toute façon la dose pendant plusieurs semaines, on l’adapte… Et il est tout à fait possible de manger des tomates, surtout si c’est fait de façon régulière : on adapte. Mais plutôt que de se compliquer la vie avec ça, c’est bien plus simple de dire à monsieur Dupont qu’il est interdit de salade de tomates à vie… Chose qui le déprime bien plus que d’avoir une valve en métal dans le coeur.

    Cet exemple est très représentatif de la façon dont on nous apprend à médeciner : interdire, ordonner de suivre des règles universelles. Ne pas s’adapter.

  • Professeur G., enseigne la géo du lundi au jeudi, sur rendez-vous. – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2020/07/25/professeur-g-enseigne-la-geo-du-lundi-au-jeudi-sur-rendez-vous

    Dans le pays de Fernand, les enseignants ont obtenu, grâce à une lutte sans merci de leur syndicats de défense de l’enseignement libéral, un statut protégé d’enseignants libéraux. Ils ont le droit de s’installer où ils veulent dans le pays, et certains ont même le droit de fixer les honoraires qu’ils veulent, sous certaines conditions. Comme l’Education est un service public auquel tout le monde doit avoir accès dans la République de Fernand, les cours dispensés sont remboursés par la sécurité sociale (branche Assurance Education). Bon… Certains professeurs secteurs 2 ne sont pas entièrement remboursés, mais il est possible de souscrire à une mutuelle pour rembourser le reste à charge (si vous n’êtes pas trop vieux ou trop pauvre). Certes, cela peut être compliqué d’avancer les frais pour les cours des trois enfants en septembre en attendant le remboursement. Mais c’est ainsi que la liberté d’enseigner survit.

  • Virus et gueule de bois – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2020/06/20/virus-et-gueule-de-bois

    Et il y a tous ces gens que l’on refuse. Rentrez chez vous. « C’est la guerre, on doit faire de la médecine de guerre, changer notre raisonnement ! » me dit-on. Ah bon, vraiment ? Mais pour l’instant nous ne sommes pas submergés, pourquoi faire « de la médecine de guerre » ? Côté non Covid, on soigne mal les gens : « en temps normal il vous faudrait un scanner en ville et un rendez-vous chez un spécialiste mais en ce moment c’est impossible… » Un patient souffre, il devait avoir une opération pour lui enlever cette douleur, mais c’est annulé. Le chirurgien est chez lui, au chômage technique, et le patient est chez lui aussi, avec sa douleur. Cet autre patient en choc septique a besoin d’une place en réanimation mais il n’a pas le Covid et toutes les places libres restantes sont réservées Covid… On me demande au téléphone « il est vraiment réanimatoire ce patient ? Quel est le projet pour lui ? » Sous-entendu : on veut vraiment lui sauver la vie ? Et cela devient le leitmotiv que l’on me demande à chaque fois que j’essaye d’hospitaliser un.e patient.e : est-ce qu’il ou elle est « réanimatoire » ?

  • Germaine, 21564ème victime du virus – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2020/05/10/germaine-21564eme-victime-du-virus

    Dans le traitement médiatique de cette épidémie, c’est la technologie (voire la mécanique) qui apparaissait comme la sauveuse. Il faut des machines, des respirateurs, des ECMO, il faut des médicaments, des vaccins. Il faut vite faire de la recherche, plus vite, pour trouver la clé technologique qui va résoudre ce problèmes et arrêter l’hécatombe. Même si des produits très simples comme des masques ou du gel hydroalcoolique, s’ils avaient été distribués en masse, auraient sûrement évité de nombreuses victimes à eux seuls.

    On a l’impression que s’il existait une solution simple pour éviter ces morts, on signerait tout de suite et on sauverait des vies à tire-larigot. On ne laisserait pas des gens mourir « pour rien » si l’on avait cette solution, ha non. Et pourtant c’est ce que l’on fait lorsque l’on laisse les gens mourir de pauvreté. Sans aller jusqu’à parler de mourir dans la rue, on meurt beaucoup de maladies que l’on aurait pu éviter, des maladies qui sont liées au milieu socio-économique dans lequel on vit. Combien de morts pourrait-on éviter si tout le monde avait suffisamment de temps libre pour faire de l’activité physique, et de l’espace accessible et gratuit pour en faire ? Combien de morts évitables si l’on pratiquait davantage la réduction des risques que la répression dans la prise en soin des toxicomanies ? Il y a de très nombreux exemples, et pourtant ces problèmes de santé publique restent très discrets.

  • Les « patients MGEN » – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2019/09/10/les-patients-mgen

    Le patient qui se renseigne, tente d’acquérir lui-même des connaissances sur sa pathologie, peut représenter une menace pour ce pouvoir si chèrement obtenu (de si longues années passées à être le larbin de divers chefs à l’hôpital… et tout ça pour se faire concurrencer par Google ? Ah non, ça non, plutôt me passer sur le corps !).

    Des patients qui osent utiliser des mots de jargon médical, quelle audace ! Je me souviens encore du regard de mon docteur lorsqu’en troisième année de médecine j’ai amené mon enfant en consultation et je lui ai dit le trouver « asthénique », mot que l’on utilisait à longueur de journée à l’hôpital où j’étais en stage. « Asthénique » ! Comment osais-je ? « Fatigué », je devais utiliser le mot « fatigué » ! Pour qui je me prenais exactement du haut de mes trois années de médecine ? Non mais ho. J’entends encore son rire moqueur… Cela me fait penser aux moqueries de médecins à l’hôpital lorsqu’un infirmier utilise un terme, selon eux, trop compliqué pour lui.

  • « Mr B., 53 ans, Tabac-OH » – L’EXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2019/06/24/mr-b-53-ans-tabac-oh

    Le #stéréotype de genre est un des plus classiques. Pour rédiger un cas clinique d’infarctus, on choisit systématiquement un homme dans la cinquantaine. Mais les femmes font aussi des infarctus ! Les jeunes médecins y penseront peut-être moins lorsqu’une femme arrivera avec une douleur abdominale mal définie, car elle ne correspondra pas à leur « tableau typique » du cas ECN. Cela peut conduire à sous-diagnostiquer les femmes et aussi à moins les inclure dans les essais cliniques sur les maladies cardiovasculaires (cf le dossier Genre et santé de l’Inserm).

    #santé #médecine #classisme

  • Le choix de la « spé » – L’EXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2019/06/01/le-choix-de-la-spe

    Ce système tordu induit une #hiérarchie des spécialités : c’est plus prestigieux d’avoir une spécialité que l’on ne peut avoir que si l’on est « bien classé ». C’est donc mieux d’être radiologue que d’être pédiatre. Le fait que l’exercice des deux métiers soit radicalement différent semble secondaire. Quelles sont donc les spécialités qui partent en premier ? On y trouve généralement l’ophtalmologie, la dermatologie, la radiologie : des spécialités très bien rémunérées avec une bonne qualité de vie. Mais aussi la médecine interne, la néphrologie, les maladies tropicales : des spécialités hospitalières prestigieuses. En « bas de classement » on retrouve la psychiatrie, la #médecine générale, la santé publique, la médecine du travail. Plus de postes ouverts, des salaires plus bas, des intérêts plus « sociaux » et moins prestigieux.

  • Médecin water-proof, norme NF – L’EXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2019/03/16/medecin-water-proof-nf

    J’avais évoqué dans ce billet la façon dont nos études excluent les personnes avec un handicap, et dans celui-ci le fait que les médecins n’ont l’air de vraiment comprendre les personnes malades que lorsque qu’ils le deviennent eux-même. L’uniformité des amphis de médecine participe d’une certaine façon à la culture du docteur fabriqué en série et en papier glacé. Nous baignons dans une culture très normée. Il y a un modèle à suivre sous-entendu. L’étudiant en médecine devrait coller au patient idéal de ses livres : hétérosexuel avec partenaire régulier, IMC entre 19 et 25, mange cinq fruits et légumes par jour, fait du sport, bien lavé, fait des enfants avant 35 ans (si c’est une femme) et prend toujours tous ses médicaments (et remet le beurre au frais !!). Le fait que les étudiants proviennent d’un milieu socio-économique assez homogène ne fait que renforcer ce modèle unique.