ENQUÊTE FRANCEINFO. Pourquoi « gilets jaunes » et black blocs ont fini par faire cause commune

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  • Titre pompeux à clics et timming au cordeau alors que tombent les BB sous l’action conjointe de la police prédictive et de l’extrême-droite délatoire : L’article à lire pour comprendre ce qu’est vraiment un #black_bloc : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/l-article-a-lire-pour-comprendre-ce-qu-est-vraiment-un-black-bloc_32540
    Avec cette très belle définition du politologue Francis Dupuis-Déri :
    "une sorte d’énorme drapeau noir, tissé d’êtres humains" qui m’a remis l’hymne black-bloc en tête : https://youtu.be/lJpGHukH01M


    Gros souci cependant sur le raccourci fait au sujet de l’hôpital #Necker :

    « La tradition, chez les participants au black bloc, c’est ’on attaque le matériel, on ne fait pas de victimes’ », explique Sylvain Boulouque, historien spécialiste de l’anarchisme. Pourtant, deux épisodes récents semblent déroger à cette règle : les vitres brisées de l’hôpital Necker pour enfants pendant les manifestations contre la loi Travail à Paris et l’incendie d’une banque située dans un immeuble d’habitation, le 16 mars dernier, toujours à Paris. « C’est quelque chose que l’on ne voyait pas avant, remarque l’historien. Peut-être le fait de jeunes manifestants encore peu aguerris aux pratiques du black bloc. Cela montre en tout cas que le mouvement n’est pas uniforme. »

    On le savait, malgré les efforts de décryptage et de recontextualisation, et malgré les excuses du Black Bloc, la dictature de l’émotion à écrit l’Histoire ; pourtant il y a eut de nombreux debunkages de cette distortion de la réalité manipulée :
    https://seenthis.net/messages/500286

    A part ça l’historique est plutôt bon (sauf que le cortège de tête existe avant les manifs « Loi Travaille ») et je découvre une vidéo d’archive de Seattle que je ne connaissais pas : https://youtu.be/pFamvR9CpYw

    Un autre article super intéressant le complète : Pourquoi « gilets jaunes » et black blocs ont fini par faire cause commune avec un petit passage qui fait chaud au coeur sur la tendance locale de l’Educ Pop par le fait ?

    A Nantes, j’ai même vu des black blocs calmer des « gilets jaunes » qui cassaient, en leur expliquant que, s’ils agissaient de la sorte, ils allaient se faire arrêter.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/enquete-franceinfo-pourquoi-gilets-jaunes-et-black-blocs-ont-fini-par-f

    Concernant ce dont je parle en intro, l’info est dans cet article à la plume assez dégueulasse, entre sensationalisme et amusement, en tout cas aucunement en phase avec la gravité de ce que cela dit : des jeunes qui se battent contre la montée en puissance de l’extrême-droite et qui sefont balancer par celle-ci appuyée avec zèle par la police ravie de re-coffrer une « figure » au passage et d’aller informer les médias :
    https://www.europe1.fr/societe/gilets-jaunes-des-affrontements-entre-ultra-gauche-et-ultra-droite-pour-la-t
    Il y a eut aussi des arrestations « préventives » ce matin à Paris, désolée l’info n’est que sur twitter pour le moment :

    Paris #GiletsJaunes #Acte23 #ActeXXIII a Gare du Nord. 5 interpellations par la BAC au premier étage d’un bar. Il ne se passait rien. Incompréhensible.

    https://twitter.com/4iiiN64/status/1119538506777464832?s=19

  • Pourquoi « gilets jaunes » et black blocs ont fini par faire cause commune
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/enquete-franceinfo-pourquoi-gilets-jaunes-et-black-blocs-ont-fini-par-f

    « Au début, je considérais leur présence comme quelque chose de très mauvais. Je les classais en tant que casseurs, mais mon avis a évolué, explique Sebastian. J’ai vu qu’ils ne s’en prenaient pas aux petits commerçants mais uniquement aux symboles du pouvoir et du capitalisme. » Même son de cloche pour Mary : "Je ne vais pas pleurer pour quelques vitrines cassées, alors que des milliers de manifestants ont été mutilés par la police. J’ai 50 ans, mais j’imagine que le gamin qui a 20 ans, sa seule envie, c’est de prendre des pavés et de tout casser, renchérit cette « gilet jaune » originaire du Morbihan. Peut-être que si j’avais eu son âge, j’aurais fait la même chose."

    Tous les « gilets jaunes » interrogés par franceinfo citent les premiers face-à-face avec la police comme un point de bascule. « Dans les manifs à Paris, j’ai vu les forces de l’ordre molester des femmes, des personnes âgées, des gens qui n’avaient rien fait. Ca m’a choqué », accuse Nicolas, un « gilet jaune » de l’Oise.

    « Le 17 novembre, beaucoup d’entre eux dialoguaient naïvement avec les CRS, criaient : ’la police avec nous’, se rappelle Anthony, militant antifasciste. Quand ils se sont rendu compte que la police n’était pas là pour les défendre, mais pour leur taper dessus, ils ont déchanté. » Christophe, un militant de 32 ans à l’origine du site mouvement17novembre.fr abonde : « Les black blocs ont l’habitude de l’opposition frontale avec la police. Les ’gilets jaunes’ pas du tout. Certains ont pété les plombs. »