• La société de néphrologie écarte une association de patients
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/04/22/la-societe-de-nephrologie-ecarte-une-association-de-patients_5453504_1650684

    L’association de patients insuffisants rénaux #Renaloo est déclarée persona non grata par ceux qui sont censés soigner ses adhérents. Dans un communiqué diffusé le 6 avril, la Société francophone de #néphrologie, #dialyse et transplantation (SFNDT) a décidé « de ne plus inviter Renaloo aux réunions qu’elle organise avec les associations de patients, en commençant par le colloque “Soignants-soignés” organisé lors du prochain congrès de la SFNDT en octobre à Nancy ». Renaloo y participait pourtant depuis plusieurs années, à travers des communications scientifiques, mais aussi lors de sessions consacrées aux associations de patients.

    De même, le Syndicat des néphrologues libéraux a, le 9 avril, « demandé à ses adhérents participant au comité scientifique et aux commissions de Renaloo d’y cesser dès à présent leurs fonctions ». Dans la foulée, Georges Brillet, néphrologue à Chateauroux, a démissionné de cette instance en indiquant à Renaloo « prendre ses distances avec l’association à la suite d’un article paru dans le journal Le Monde ».

    Dans le supplément « Science & médecine » de notre édition du 3 avril, nous avions fait part d’un rapport de la Chambre régionale des comptes de La Réunion que nous avions pu consulter. Ce document provisoire évoquait des « activités à caractère lucratif contestable », des comptes « qui ne reflètent pas la réalité des activités » et «  un montage juridique qui altère la régularité, la sincérité et l’image fidèle des états financiers » de l’Association pour l’utilisation du rein artificiel à La Réunion (Aurar) – déjà sous le coup d’une enquête pénale pour fraude.

    C’est l’entretien réalisé avec Nathalie Mesny, présidente de Renaloo – qui a contribué à lancer l’alerte sur le sujet et dénonçait le recours trop systématique à la dialyse – qui a, semble-t-il, provoqué l’ire de certains néphrologues. Renaloo a qualifié l’éviction de « représailles », dans un Tweet.

    #omertà

    • Dossier dans Le Monde : le scandale financier et sanitaire de la dialyse à La Réunion… et au-delà !
      http://www.renaloo.com/actualites2/les-dernieres-actualites-liste/3033-dossier-dans-le-monde-scandale-financier-et-sanitaire-a-la-reunion-et-

      Le journal relate des abus financiers considérables et surtout leurs conséquences pour les patients. La principale concerne les freins et retards dans l’accès à la greffe, inférieur en France à celui d’autres pays européens. Depuis des années, il est pourtant établi que la transplantation rénale est préférable à la dialyse, en termes de qualité de vie et d’espérance de vie, rappelle le quotidien. Ainsi, une femme de 30-34 ans avec IRCT peut espérer vivre encore trente ans et demi si elle est greffée (et reste avec un greffon fonctionnel toute sa vie), alors que son espérance de vie n’est que de seize ans si elle est dialysée(1).

      Malgré les difficultés à dénoncer un système privilégiant la dialyse pour des raisons financières - plusieurs lanceurs d’alerte auraient confié aux journalistes du Monde avoir été victimes de calomnies et de tentatives d’intimidation - certaines voix commencent à s’élever. Parmi elles, celle du professeur Jean-Louis Touraine, néphrologue et député du Rhône La République en marche : « Dans plusieurs villes, pour accéder à la greffe, il faut surmonter des inerties, des freins, des défauts organisationnels, des insuffisances de prélèvements d’organes, des intérêts financiers divergents ».

      La Cour des comptes vient de lancer à la demande du Sénat une nouvelle enquête sur le dossier, qu’elle connait bien : les conclusions de son rapport de 2015 étaient déjà accablantes. L’Assurance-maladie indique a également entrepris des contrôles sur des structures de dialyse et des néphrologues en métropole, dont certains ont donné lieu à des dépôts de plainte pénale, ou des notifications d’indus avec pénalités financières.

      #whistleblower #santé #scandale #représailles