Réfugiés. Déchaînement de violence contre un hôte solidaire

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    • Un premier projectile a d’abord brisé une des fenêtres de l’appartement et le calme nocturne du hameau de la Vernéa, à Contes (Alpes-Maritimes), dans la vallée du Paillon. « Momassa a crié : “Ça recommence !” et j’ai regardé au travers de la vitre. Des monstres, quinze monstres, tout autour de chez moi, torses nus et tatoués, criant des slogans nazis. » Mis à l’abri chez des « amis » dans un village montagnard de l’arrière-pays niçois, Hugo, 58 ans, raconte par bribes et fait répéter les questions. Ce militant actif de Roya citoyenne n’a pas encore bien récupéré de l’agression dont il a été victime, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, avec quatre demandeurs d’asile qu’il hébergeait.

      Devant l’immeuble, la voiture bleue aux vitres explosées, rétroviseurs arrachés et tôles enfoncées témoigne, une semaine après, de la folie furieuse dont ont été pris les assaillants. À la vue de la porte d’entrée du logement, poignée tordue et serrures enfoncées, mais bel et bien fermée, on pousse un soupir de soulagement en imaginant le pire si, ce soir-là, elle n’avait pas résisté aux coups répétés des nervis.

      « Ils voulaient nous tuer », insiste Aziz, un des quatre exilés nigérians accueillis chez le militant depuis plus de six mois et eux aussi relogés chez d’autres solidaires azuréens.