Religieuses abusées : une censure inexplicable

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  • Documentaire sur les religieuses abusées, la justice contraint Arte à cesser toute diffusion
    https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Documentaire-religieuses-abusees-justice-contraint-Arte-cesser-toute-diffu

    À la suite d’une plainte en référé, le tribunal d’instance de Hambourg (Allemagne) a rendu sa décision le 20 mars dans laquelle il interdit à ARTE de diffuser à nouveau le documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église dans sa version actuelle. Source : La Croix

    • Voisi le texte àl’origine du sujet mentinonné dans une interview avec l’auteure

      LES BORDELS DU VATICAN
      http://humanoides.free.fr/press-30.html

      lien mort vers le texte original
      http://www.motus.ch/bulletins/no4/bordelsvatican

      LES BORDELS DU VATICAN
      Enrôlées comme religieuses à destination des couvents du monde entier, les jeunes filles du Tiers-monde sont utilisées comme esclaves sexuelles par le corps ecclésiastique.

      Des religieuses-prostituées comme ces filles chrétiennes de l’état du Kerala - "la réserve « christianisée » des jésuites en Inde" sont envoyées au loin pour en faire des nonnes d’un genre spécial. Quelque part en Afrique, en guise de promesse du ciel, c’est l’enfer qu’elles découvrent à l’abri de la sainte Église qui les utilise comme bétail sexuel au service de son corps ecclésiastique. On a bien fait voeu de célibat mais pas de chasteté. Cette hypocrisie empoisonne l’Occident depuis dix-huit siècles, et serait même à l’origine de la prostitution moderne. Durant des siècles, ce commerce fut pris en mains par l’Église qui était à la fois cliente et maquereau. La moitié de la population féminine de Rome "la ville de pèlerinage obligée pour tout sémina-riste" fut réduite à la prostitution à certaines époques de l’histoire.

      Pour que ce scandale puisse être connu, il aura fallu que des religieuses-médecins, débordées par l’ampleur de ce crime organisé, se décident courageusement à publier des rapports. Mais, immanquablement, ces rapports destinés au Saint-Siège finissent aux oubliettes avec celles qui les ont rédigés.

      Selon l’agence Reuters, « accusé d’entretenir une conspiration du silence autour des cas d’abus sexuels dans les couvents, notamment en Afrique, le Vatican a reconnu l’existence d’une série de scandales, tout en assurant qu’ils étaient limités. » Selon un rapport, des prêtres et des missionnaires ont contraint des religieuses à avoir des relations sexuelles avec eux, en les violant. Certaines victimes ont été obligées de prendre la pilule, d’autres d’avorter. L’ampleur du scandale a amené Joaquin Navarro-Valls, porte-parole du Vatican, à déclarer que le Saint-Siège était « au courant du problème », mais que celui-ci était « limité à certaines zones géographiques » non précisées.

      Conspiration du silence.

      Le rapport, qui a été soumis il y a six ans au cardinal Martinez Solamo, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et pour les sociétés de vie apostolique, a été rédigé par une religieuse et médecin, Maura O’Donohue. Celle-ci a recensé des cas d’abus dans 23 pays, y compris les Etats-Unis, l’Italie et l’Irlande. Mais elle écrit que la plupart des violences sexuelles commises par des prêtres et missionnaires se sont produites en Afrique, où les religieuses présentent, aux yeux de leurs partenaires potentiels, l’avantage de passer pour être exemptes du virus du sida qui ravage le continent noir.

      L’auteur du rapport, qui mentionne des noms, cite le cas d’un prêtre qui avait mis enceinte une religieuse. Après l’avoir forcée à avorter, ce dont elle est morte, c’est lui qui a célébré la messe d’enterrement.

      Maura O’Donohue rapporte des cas de nombreuses religieuses tombées enceintes en même temps dans des communautés religieuses africaines, notamment celui d’une supérieure relevée de ses fonctions par son évêque après avoir signalé "la grossesse simultanée de 29 de ses soeurs" sans qu’aucune mesure ne soit prise par ailleurs. Selon Marco Politi, correspondant de la Republica au Vatican, ces scandales, qui n’ont commencé à transpirer hors des murs du Vatican qu’il y a peu de temps, ont été portés à l’attention du Saint-Siège à plusieurs reprises au cours de la décennie passée. Sans résultat.

      Une autre religieuse, Marie McDonald, supérieure des Missions de Notre-Dame d’Afrique, avait à son tour soumis en 1998 un rapport sur les « abus sexuels et viols commis par des prêtres et évêques ». « Que je sache, aucune inspection n’a eu lieu. La conspiration du silence aggrave le problème », a t-elle déclaré. Le Vatican observe la situation mais n’a pris aucune mesure concrète.

      Cherchez la secte.

      L’Église est beaucoup plus loquace en ce qui concerne les dérives des prétendues « sectes » qui lui font de la concurrence. Il y a environ 25 ans, un prêtre français au sourire immuable, manipulateur et ambitieux, le père Jean Vernette, fut chargé de répandre l’idéologie antisecte par une propagande extrêmement habile et efficace. Selon l’adage « hors de l’Église, point de salut », Jean Vernette et ses amis inquisiteurs ont fourni à l’association antisecte ADFI toute une panoplie d’armes intellectuelles et logistiques pour traquer les « sectes ». Après avoir quitté l’ADFI, trop virulente, il peaufine son image de saint homme qui prêche la « tolérance » et « l’évangélisation des sectes ».

      En réalité, derrière cette langue de bois onctueuse, « évangélisation » signifie guerre totale. Pour l’ADFI, Vernette rédigea la liste des « symptômes de sectarisme » qui est à l’origine de la persécution de milliers de non-conformistes (long temps de lecture et de méditation, changement de régime alimentaire...).

      Par cette manipulation, l’épiscopat de France nous a fait croire que la secte c’est l’autre, que la pédophilie c’est chez les autres, et que les pratiques mafieuses c’est chez ceux d’en face. Pourtant, dans le seul registre des moeurs, chaque semaine apporte un nouveau cas de pédophilie ecclésiastique en France.

      En bon jésuite, le porte-parole du Vatican a trouvé la parade : « Certaines affaires négatives ne doivent pas nous faire oublier la foi souvent héroïque manifestée par une grande majorité de ces hommes et femmes des ordres religieux et du clergé », a- t-il plaidé.

      Certes, mais lorsqu’un enfant attrape un mauvais rhume dans une « secte » pas très catholique, le journal La Croix et les bons cathos de l’ADFI n’hésitent pas à crier au « crime contre l’humanité ».

      Quant à « la foi souvent héroïque », si c’est de l’évangélisation planétaire dont on parle, il aurait mieux fallu pour l’humanité souffrante que les hordes de missionnaires incultes et arrogants qui ont la prétention de sauver l’âme des païens, restent tranquillement à la maison en s’exerçant à un métier honnête.

      #religion #catholicisme #abus_sexuel #église

    • « Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église » : une enquête choc qui rompt l’omerta
      https://information.tv5monde.com/terriennes/religieuses-abusees-l-autre-scandale-de-l-eglise-une-enquete-c

      Pendant deux ans, les documentaristes Marie-Pierre Raimbault et Éric Quintin, épaulé.e.s par la journaliste Élizabeth Drévillon, ont enquêté à travers le monde sur des faits d’abus sexuels commis par des prêtres sur les religieuses. Abusées pendant des années pour certaines, violées et avortées de force ... Ce documentaire permet aux victimes de sortir d’un trop long silence.

      Pourquoi ce phénomème est resté secret

      Ces rapports avaient été envoyés au Vatican par Maura O’Donohue et Mary Mac Donald, deux religieuses gynécologues, dans les années 1990. Elles étaient dignes de confiance puisqu’elles se sont retrouvées plusieurs fois confrontées à des religieuses violées, et parfois même, enceintes à la suite de ces viols. Au-delà de la thèse culturelle et des stéréotypes, puisqu’il était coutumier de renvoyer l’existence de ces abus sexuels à l’Afrique, les rapports faisaient mention du nombre de religieuses violées par des prêtres, dans 23 pays à travers le monde. C’était donc un mode de fonctionnement systémique dans l’Eglise catholique et le Vatican en avait connaissance. D’ailleurs, Rome n’a jamais répondu à ces religieuses. Elle demandaient une intervention de la part des autorités du clergé et réclamaient justice. Elles n’ont été entendues sur aucun de ces deux points.

      A ceci s’ajoute souvent une dualité de la part de ces lanceuses d’alertes. Elles ont certes dénoncé les abus des prêtres sur leurs consœurs religieuses, mais voulaient aussi protéger l’institution, en laquelle elles ont placé leurs croyances et à laquelle elles se sont dévouées. Pour ces raisons, elles n’ont pas osé en parler publiquement. Et si quelqu’un n’avait pas fait fuiter le contenu de ces rapports, l’opinion publique n’en aurait jamais rien su.

    • Religieuses abusées : une censure inexplicable
      Par Bernadette Sauvaget, Journaliste au service Société
      https://www.liberation.fr/planete/2019/04/29/religieuses-abusees-une-censure-inexplicable_1724080

      Personne ne s’attendait à cette censure. Et pour l’heure, rien n’indique qu’elle sera levée, ni, si c’est le cas, à quelle échéance. Le 20 mars, le tribunal de Hambourg, en Allemagne, a estimé - mais sans que cela ne soit rendu public à ce moment-là - qu’Arte devait suspendre illico la diffusion du documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise. Une enquête approfondie qui a provoqué un immense choc, particulièrement dans les milieux catholiques.

      Aucune voix ne s’était pourtant élevée pour remettre en cause la véracité des accusations, ni la réalité des abus sexuels subis par les religieuses catholiques, un tabou qui commence à se lever. Personne, sauf un prêtre qui estime pouvoir être reconnu comme l’un des abuseurs ! Pensant être en mesure d’arrêter la marche de l’histoire, il s’est adressé à la justice qui lui a donné, pour l’heure, gain de cause. Seul contre tous. Même contre le pape, qui a pris acte de ces abus. « C’est une procédure inique, dénonce à Libération le producteur Eric Colomer. L’objectif du film est de donner la parole aux victimes, pas de jeter en pâture tel ou tel. » A Hambourg, la défense, conformément aux règles de la procédure, n’a pas pu faire valoir ses droits mais prépare sa contre-attaque. La bataille ne fait que commencer. Doris, l’une des ex-religieuses qui témoignent, a déjà publié un livre et s’est largement exprimée dans la presse. Sans jamais subir les foudres de la justice. A l’aune du succès du documentaire (plus de 2 millions de personnes l’ont visionné), la peur pourrait bien avoir changé de camp.