• « Une partie de la gauche ne fait pas obstacle à l’antisémitisme en raison de ses positionnements idéologiques », Emmanuel Debono, historien

    En août 2021, la pancarte « Qui ? » brandie lors d’une manifestation contre le passe sanitaire, à Metz, par une militante d’extrême droite prenait place dans un contexte de crise, propice à l’affichage antisémite. Les cornes qui surplombaient le « Q » du pronom relatif, servant à désigner de manière codée la responsabilité des juifs, renvoyaient à une représentation démoniaque, féconde depuis le Moyen Age.

    L’actualité estivale de 2023 n’aura pas démenti ce succès. De grandes enseignes commerciales continuent de proposer à la vente le journal Rivarol, relayant les provocations antijuifs de Dieudonné M’Bala M’Bala : juifs désignés comme maîtres du « vice » et de la « corruption », « aristocratie imbuvable », « gros pilleurs », « peuple qui ne pardonne pas »… Ce n’est qu’une goutte d’eau, il faut le souligner, versée par un professionnel de la haine dans un océan d’attaques anonymes, véhiculant sur les plates-formes numériques, et notamment sur X (ex-Twitter), l’image insistante du juif dominateur, engeance des forces du « Mal ».
    Ce sont des représentations de ce type qui circulent chez les militants de l’extrême droite catholique, ceux de Civitas, par exemple, dont le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé en août la dissolution prochaine, après que l’essayiste Pierre Hillard a été applaudi à l’université d’été du mouvement d’extrême droite pour avoir plébiscité la « dénaturalisation » des Français juifs. Chez les islamistes également, mais aussi, hélas, chez des esprits plus modérés, qui voient en eux une force occulte omnipotente. Chez des militants « #antisystème » encore, imbus de représentations #complotistes, qui font des juifs, à travers certaines figures privilégiées (Rothschild, Soros, Attali…), les acteurs d’un méga-complot qui fournit la clé de tous les malheurs du monde et de ce que l’on ne comprend pas.

    Cristalliser les haines

    Des empoisonneurs de puits aux élites mondialistes, des tueurs d’enfants aux pédocriminels satanistes, le bestiaire est d’une richesse fantasmagorique exceptionnelle. Ces représentations qui situent les juifs hors de l’humanité font davantage que persister : elles continuent de former la moelle d’un antisémitisme qui, même dans son expression la plus banale, fantasme leur pouvoir et leur rôle maléfique. Si l’on ne comprend pas cette dimension propre au phénomène, on ne comprend pas l’antisémitisme.
    La polémique autour du rappeur Médine invité aux universités d’été d’Europe Ecologie-Les Verts et de La France insoumise aura été l’illustration parfaite de ce défaut de compréhension. Face au parcours plus qu’ambigu de l’artiste, à sa réécriture des faits et à ses justifications expéditives, une partie de la #gauche a choisi l’absolution plutôt que l’examen critique de ses textes, de ses gestes et affinités électives https://seenthis.net/messages/1014981 . Le rappeur dit avoir évolué et a même affirmé combattre l’antisémitisme. Celles et ceux qui se montrent habituellement si exigeants en matière de pureté idéologique, prompts à dénoncer les « réacs », les « fachos » ou autres oppresseurs, sont montés sans attendre au front pour défendre la nouvelle égérie des combats progressistes et la blanchir d’accusations infâmes, forcément imputables à l’extrême droite et à la Macronie. Les uns ont réclamé à Médine des explications, les autres ont traité ceux qui l’avaient mis en cause de « racistes ». Dans les deux cas, l’affaire s’est soldée par une chaleureuse ovation.

    Il est dit que la gauche n’apparaît plus comme le camp réfractaire à l’antisémitisme qu’elle incarna jadis. Sa résistance, pourtant, n’a jamais été infaillible. Le pacifisme des années 1930 avait conduit à bien des trahisons sous l’Occupation, de même que la guerre des Six-Jours et l’émergence d’un antisionisme radical avaient fragilisé la conviction selon laquelle la gauche, humaniste et universaliste, était inaccessible à l’antisémitisme. La haine d’Israël a nourri à l’extrême gauche les discours les plus violents et les caricatures les plus monstrueuses. On lésine rarement pour attaquer les juifs : c’est le propre d’un florissant patrimoine de préjugés qui a fait recette pour cristalliser les haines et armer le bras des assassins.

    Il est dès lors préféré à une analyse sérieuse des solutions superficielles : cesser de distinguer l’antisémitisme dans la lutte antiraciste, prétendre que le racisme antimusulman s’est substitué à l’antisémitisme « d’hier » ou encore brandir le mot d’ordre de « convergence des luttes ». Ainsi disparaîtrait ce piédestal prétendument accordé à la question antisémite, cette concurrence des luttes dont se rendraient coupables ceux qui expliquent que, non, décidément non, le complotisme et la diabolisation n’ont ni les mêmes ressorts ni les mêmes effets que le racisme à proprement parler.

    Différences irréductibles

    Cette singularité de l’antisémitisme n’est ni comprise ni véritablement admise au sein de ces forces de gauche qui dominent aujourd’hui la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. L’#antisémitisme y apparaît comme un #racisme qu’il faut fondre ou oublier, au prétexte qu’il partage avec les autres haines les étapes d’un processus menant du stéréotype au crime.
    Il ne suffit pourtant pas d’exciper de ce parallélisme pour justifier d’un principe de convergence, intrinsèquement vicié : certains positionnements antirépublicains, antilaïques ou antisystème constituent des angles d’attaque idéologiques qui érodent le cadre traditionnellement privilégié par la lutte contre l’antisémitisme.

    La convergence revendiquée ne peut l’être qu’au prix d’un détournement historique et d’une révision de la nature de l’antisémitisme. Souligner des différences irréductibles entre les haines vaut aujourd’hui l’accusation de les hiérarchiser et, accessoirement, l’étiquette de « raciste ».
    Une partie de la gauche ne fait donc pas obstacle à l’antisémitisme, en raison de ses positionnements idéologiques, notamment antisionistes, ou de ses silences, mais aussi parce qu’elle baigne dans la confusion. Si certains l’assument cyniquement, d’autres se laissent entraîner, par ignorance ou, pire, par illusion de la connaissance. Qu’ils sachent qu’il n’est pas de rempart possible lorsque l’on méconnaît l’ennemi.

    Emmanuel Debono est historien et membre du bureau exécutif de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/14/emmanuel-debono-historien-une-partie-de-la-gauche-ne-fait-pas-obstacle-a-l-a

    edit on dira ah oui, c’est la Licra, c’est la drouate pour évacuer à nouveau le problème (oh là là, le doigt qui la montre est méchant ! ignorons la lune de l’antisémitisme). oui, il y une spécificité de l’antisémitisme : la théorie du complot. la fin des grands récits, une gauche qui ne pige plus grand chose de ce qui se passe et de ce qu’elle pourrait faire, voilà un bon terrain pour la confusion, et "le complot qui explique". ne pas admettre cette fragilité en jouant "nous sommes droit dans les bottes, la gauche !", c’est pathétique.

    • Le dernier paragraphe résume bien le problème :

      Une partie de la gauche ne fait donc pas obstacle à l’antisémitisme, en raison de ses positionnements idéologiques, notamment antisionistes, ou de ses silences, mais aussi parce qu’elle baigne dans la confusion. Si certains l’assument cyniquement, d’autres se laissent entraîner, par ignorance ou, pire, par illusion de la connaissance. Qu’ils sachent qu’il n’est pas de rempart possible lorsque l’on méconnaît l’ennemi.

    • C’est vraiment d’une bassesse indigne.

      C’est pas une question de savoir si c’est « la drouate », c’est d’accepter qu’on dénonce l’« antisémitisme de gauche » selon les critères de gens qui considèrent que la LDH, Amnesty International, Human Rights Watch, l’UJPF et B’Tselem (et Jeremy Corbyn et LFI et les communistes) sont totalement infréquentables parce qu’ils parlent d’apartheid israélien. (Et ce n’est qu’un des motifs liés à Israël, mais c’est le plus récent.) Et selon les critères antiracistes de cette même association, il est scandaleux de parler d’islamophobie, ou de racisme systémique en France.

      Alors si c’est ça votre critère, la question est très vite répondue et vous avez évidemment raison. Et je vous laisse au confort de votre posture morale.

    • ah oui, faut absolument des guillemets à antisémitisme de gauche. à être infoutus de considérer la chose pour elle-même, comme cela tant été fait à propos du socialisme réel, qui des décennies durant ne fut critiqué à gauche que par des minorités vouées aux gémonies, ce que l’on obtient c’est que ce problème soit utilisé par la droite (jusqu’à des identitaires qui se présentent en dénonciateurs de l’antisémitisme).
      ça assure une belle réussite pour une attitude rigoureusement défensive qui écarte toute réflexivité qui viendrait menacer on ne sait quelle position de force puisque voilà la boucle bouclée : qui évoque l’antisémitisme de gauche est, au mieux, un complice objectif de la droite ou l’adepte d’une posture morale alors que pour ne pas y céder, il suffit d’être politique, et donc ici de nier, de mentir. drôle de politique.

      fallait pas non plus aggraver son cas en lisant ou citant l’ultra-réac Soltjénisine, béhachélisation garantie, qui d’autre ferait ça ? le goulag, moi pas savoir, moi pas connaître.

      ne nous demandons pas pourquoi tant de gens de gauche ont aimé et défendu Dieudonné, pourquoi, comment, un chanteur qui est la nouvelle coqueluche de la gauche écrit et chante "étoile de David sur machette rwandaise". c’est encore cette vieille histoire de juifs. ces dominateurs sur d’eux-mêmes passent leur temps à chialer sur tout et n’importe quoi, ramènent tout à eux. il va finir par être temps de les plaindre, les pauvres, puisque ça ne prend plus avec nous, on connait Tsahal, on sait pour la Palestine, faut pas nous la faire. alors nous, de Médine, on a rien vu, rien entendu. d’ailleurs Proudhon n’a jamais écrit « La haine du juif doit être le premier article de notre foi politique », ou alors c’est le passé, et le passé est passé. tout est réparé, tout fonctionne.

      la gauche ? bon, oui, c’est vrai, il arrive, parfois qu’elle soit sexiste, raciste, coloniale, productiviste. on y est très attentifs hein. mais antisémite ? non. y a que les soutiens d’Israël pour le prétendre. choisis ton camp.

      #déni

    • la suite est dans le maintenant. c’est de savoir qu’il y a une ligne de crête et d’en faire quelque chose. aux intéressés de décider. il y a ai-je vu des gens de gauche qui proposent des formations aux militants et activistes sur l’antisémitisme. il me semble que c’est curable en bonne partie. que laisser un tel « invariant » à la droite est possible.
      comme tout problème de cet ordre (le sexisme offre un exemple d’une telle contradiction, encore plus général) ça nécessite de l’attention, pas d’être balayé d’un revers de main.
      bien sûr que l’existence d’Israël complique la question, mais « résoudre » cette difficulté par le déni est tout simplement dangereux. pas seulement pour les ou des juifs ! pour la relation au vrai, au mensonge (au complotisme). l’antisémitisme est une fausse route de la contestation la désarme (quel que soit le niveau de violence meurtrière qui s’y manifeste), préserve l’ordre social.

      que faut il faire de la spécificité du racisme anti noir dont je dirais trop vite fait qu’il a consisté en une animalisation nécessaire à l’esclavage et à la traite et que celle-ci dure encore ? là non plus c’est pas à moi de le dire plus que quiconque (en particulier les premiers concerné.e.s, mais pas que). je ne sais pas comment on en finira, et mal comment le battre en brèche.

      juste, avoir deux ou trois idées pas trop pourries sur un enjeu vaut mieux que de se laisser aller à n’importe quoi à son sujet.

      je ne crois pas qu’une éthique de la vérité puisse être réduite à une morale.

    • De mon côté, je dis qu’il n’y a pas d’antisémitisme doctrinaire à gauche, au sens où il n’y a pas d’organisation dite « de gauche » qui ait pour discours, prémisses théoriques, ou même blagues récurrentes en rapport avec l’antisémitisme.

      Tu évoques le sexisme, et c’est une bonne analogie. Oui, le sexisme a beau être proscrit dans la théorie dans les organisations de gauche, il n’est pas forcément condamné comme il devrait, y compris quand une décision de justice existe. Est-ce que l’antisémitisme fait l’objet de la même souplesse ? Je ne crois pas, sans que cela invalide ton constat de déni, c’est à dire qu’un militant qui serait condamné judiciairement pour antisémitisme serait à mon avis exclus. Les soutiens à Dieudonné ne sont plus à gauche désormais, enfin, il me semble ?

    • Je suis allé voir d’où venait la phrase « Étoile de David sur une machette rwandaise » effectivement craignos.

      C’est donc de la chanson « Porteur saint »
      https://genius.com/Medine-porteur-saint-lyrics

      Et voici un extrait plus long :

      Canon d’fusil en forme de minaret
      Tu dessines une croix sur un missile croisière
      Étoile de David sur une machette rwandaise
      Buste de Bouddha sur pommeau de glaive

      Et là pour moi l’interprétation change.

      Si l’on dit que cette phrase est antisémite, alors celle d’avant est antichretienne (comment dit on ?) et celle encore avant est islamophobe. Quand à celle d’après, elle aime pas le bouddhisme.

      Je viens de lire les paroles entières de cette chanson. Il tappe sur les trois monothéismes, sans s’acharner particulièrement sur un. Puis en conclusion il fait un éloge de la foi.

      La foi, une histoire vraie racontée par des menteurs
      Les foules ont interféré dans le message de l’auteur
      Les forts s’en sont emparés pour toujours mieux dominer

      Tout ça pour dire colporteur que je suis plutôt en accord avec ce que tu souleves. Que je te remercie d’avoir attiré mon attention sur l’antisémitisme au sein de la gauche actuelle. Que je trouve d’ailleurs que tes deux commentaires ci-dessus sont ce que tu as écris de plus clair là-dessus ces derniers jours (dans d’autres je n’arrive pas bien à te suivre, tu sembles tellement vénère que c’est pas clair et un peu provoc).

      Que le texte du RAAR est essentielle
      https://raar.info/2023/08/medine-khan
      Que l’interview de Rachel Khan (une macroniste !), est pleine d’arguments franchement forts : https://justpaste.it/9uf01

      Mais que là cet exemple là est faux.

    • Je découvre un deuxième communiqué du RAAR, daté du 30 août, qui actualise pas mal de choses.

      https://raar.info/2023/08/antisemitisme-la-gauche

      Extraits :

      Médine a répondu à l’université d’été d’EELV en présentant ses excuses à propos de Rachel Khan, et en affirmant son rejet de la « quenelle » et de l’antisémitisme, qu’il dit combattre au même titre que l’islamophobie. Par là-même, le rappeur réaffirme sa rupture avec la prétendue « dissidence » antisémite structurée autour d’Alain Soral et Dieudonné, dont la nocivité a longtemps été minimisée par une partie de la gauche. Nous enregistrons positivement cette prise de position.

      Dans le même temps, l’extrême droite, la droite et une partie des macronistes ont profité de l’occasion pour mener contre Médine une campagne aux relents racistes et islamophobes. Nous condamnons ce déchaînement politique et médiatique, qui intervient en outre après la découverte récente d’un projet d’attentat d’extrême-droite le ciblant, ainsi que Jean-Luc Mélenchon et le CRIF.

      [...]

      Ainsi, il est faux d’affirmer, comme le font certain.es dirigeant.es de la France Insoumise (LFI), que l’ensemble des interventions au sein de cette polémique faisait partie intégrante d’une vaste campagne de manipulation venant de l’extrême droite ou des droites. L’utilisation d’un tel argument n’a en réalité qu’une seule fonction : permettre aux responsables de ce parti de nier tout problème. Jean-Luc Mélenchon s’est contenté d’un « Médine n’est pas raciste », sans même prononcer le mot « antisémitisme ». Ce faisant, LFI ignore la parole du principal intéressé, qui a reconnu des « erreurs » ; elle lui confisque la réalité de ses excuses et minimise la gravité du geste de la « quenelle ».

      [...]

      Le RAAR a ainsi invité tous les mouvements et partis de la gauche à se retrouver pour un débat public, plus que jamais indispensable, sur la lutte contre l’antisémitisme. Celui-aura lieu le 15 octobre prochain, au Maltais Rouge, à Paris.

    • Cette chanson qui renvoie dos-à-dos les extrémismes religieux ne cite que deux génocides. L’un commis par des bouddhistes à l’encontre des Rohingyas. L’autre, par des Hutus à l’encontre des Tutsis, avec l’appui principal de la France, et, secondairement, d’Israël. Si il fallait évoquer un appui décisif, c’est celui de la France ! Ce n’est pas le cas. Que vient faire là cette « étoile de David » ? Substituer aux auteurs leurs complices.

      https://seenthis.net/messages/1014151#message1014193
      les juifs sont des génocidaires. CQFD. dieudonno-soralisme maintenu.

      et M. fait mieux que les deux « demande de pardon » de D. aux juifs (...). fort du soutien de la gauche (qui s’est bien mise dans le caca à refuser d’écouter et de lire), il déclare à Paris Normandie : "Je lutte contre l’antisémitisme depuis vingt ans"
      https://seenthis.net/messages/1014151#message1014316

      #falsification

    • oui, quand je vois autant d’obstination à ne pas lire, ne pas entendre les dires récents de M. cela m’énerve.

      on peut bien évoquer les soucis de concentration des jeunes pour cause d’écran et de pauvreté, dans le même temps on oublie ce que bon an mal an on a appris : la lecture. (là, ça refoule sec, oui)

      bien obligé de constater qu’on préfère ne pas savoir.

      edit que le Raar pour je ne sais quelle raison puisse prendre acte de ce que dit Médine à EELV et ne pas prendre acte du fait que peu après il déclare "lutter contre l’antisémitisme depuis 20 ans", ça les regarde. je n’en comprends pas la raison, probablement trop politique pour moi qui suis un moraliste, c’est bien connu. mais je note que la caractéristique de l’antisémitisme de gauche c’est (contrairement à une part de l’antisémitisme de droite, @rastapopoulos ) de ne pas se déclarer tel depuis la deuxième GM. comme c’est aussi le cas de bien des négationnistes du génocide des juifs par les nazis.

      les uns ne se déclarent pas, les autres (ou les mêmes) ne lisent pas et ne voient pas
      merci @parpaing pour ton exégèse, mais dans le flot des mots supposés redorer le blason du chanteur, devenu punchlineur équanime, l’os t’a tout simplement échappé, à moins que tu l’ai avalé.

      #socialisme_des_imbéciles

    • (J’avais encore rédigé une réponse sur le côté misérable du dernier paragraphe du RAAR, et j’ai tout effacé. Autocensure, à nouveau. Passez une bonne journée ; je disais en quelques mot que grâce à la Droite et à l’appui d’une certaine gauche, la rentrée de la NUPES c’est l’antisémitisme... mais vous me direz que c’est bien fait pour eux, ils n’avaient qu’à pas inviter Médine, antisémite notoire dont il faut expurger les propos sur les 20 dernières années pour commencer à détecter un Soral en puissance ; JLM n’a pas dit « antisémite », c’est qu’il est dans le déni ; JLM avait d’autres chats à fouetter apparemment, qu’à devoir se justifier toutes les 30 secondes d’une tempête de merde déclenchée par la droite ; JLM est dans le déni, c’est évident, et toute la gauche, qui devrait évidemment passer son temps à se justifier des écrits de ses soutiens sur les 20 dernières années à chaque fois qu’un fasciste sonne le cor de chasse ; la preuve par Proudhon et Ferry et Napoléon CQFD).

    • 2017, 2022, 2023, c’est pas les 20 dernières années. parait que le niveau baisse. je sais pas, mais en tout cas de l’exercice du bachot nommé commentaire de texte il ne reste rien ici. encore une fois il ne s’agit pas de « se justifier » (?!) de ces textes, mais simplement de les lire, de même qu’il est possible d’écouter les dires de M. 

      y a des reste hein, c’est sûr. quand Hollande dit « mon ennemi c’est la finance », que Macron ose un « la santé n’a pas de prix », on se montre heureusement moins engourdi de la comprenette. eh bien ça fait une bonne base depuis laquelle repartir.

    • D’habitude je ne fais pas de commentaire sur seenthis (ni sur internet en général).

      Je fais juste des montages d’extraits de texte.

      Cette fois ci, dans un moment insomniaque, cela m’a pris. Un peu par hasard sur ce sujet.

      Je vais m’arrêter là.

      Et essayer d’être présent au débat proposé par le RAAR à Paris (cf. mon dernier commentaire ci dessus).

    • et puis stop. la rentrée de la Nupes c’est ses divisions internes : vaut il mieux courir après l’électorat Macron RN (Ruffin, Roussel), les astentionnistes (Autain et co), les complotistes anti vas, éventuellement antisémites (Mélenchon, Guiraud, Panot, Léaument, ...), rejouer la carte CAC 40 (PS) ?

      la rentrée de la gauche elle se fait avec Médine à la fête de l’huma, et c’est pas ça qui posera problème, droite ou pas.

      il y a toujours plus important (ah oui, la gauche !) sauf que ça compte pour du beurre. cette gauche là, elle se plantera, elle est pourrie en plus d’être déconsidérée parce quelle est structurée par un mécanisme de représentation qui fondamentalement aristocratique. et, pour y penser moins encore, on dira que c’est la faute de Roussel- barbeuc.

    • Canon d’fusil en forme de minaret
      Tu dessines une croix sur un missile croisière
      Étoile de David sur une machette rwandaise
      Buste de Bouddha sur pommeau de glaive

      Le fait que juif donne génocide alors que musulman ou chrétien donne juste guerre et bombardement,
      en effet, c’est pas équivalent.

      (Dans cette chanson on a aussi « Des tablettes de Moïse aux tableaux de bourse » et « Tu pleures ton hymen dans les jupes de l’imam »...)

      Là où je me suis dit que le M. est foireux c’est plus (facilement) en découvrant les relations qu’il a eu.

      La quenelle, Kemi Seba, l’association Havre de Savoir...

      Maintenant, j’ai pas vraiment le temps ces jours ci d’écrire des trucs en plus. En tout cas, le sujet est important. Et épineux. Et piegé de tout côté. Du coup ça demande vraiment beaucoup de temps pour se mettre au courant, prendre du recul, et finalement parvenir à dire un truc qui serve à faire avancer sans (faire) péter un câble.

      En tout cas j’y travaille.

      Là je viens de voir cette page, datant de trois semaines :
      https://seenthis.net/messages/1014151

      Bon, là c’est plus clair. J’y capte quelque chose.
      Parce que les injonctions à savoir lire, à faire une bonne composition scolaire, quand on tartine des pages et des pages avec une syntaxe euh... disons révolutionnaire, et bien ça aide pas.

      On s’embrouille quand même moins quand on discute en vrai.

    • Pour David et Rwanda, je ne suis pas dans la tête de Médine, mais ça doit sans doute avoir à faire avec ça :

      Génocide des Tutsis au Rwanda — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_des_Tutsis_au_Rwanda

      Il apparaît que plusieurs États, en général à travers l’ONU, dont la France, particulièrement impliquée au Rwanda, ne semblent pas avoir su ou voulu adapter leurs actions en distinguant bien les massacres génocidaires de la guerre civile. Israël est même accusée d’avoir continué de vendre des armes (fusils, balles et grenades) au gouvernement hutu durant le génocide90. En 2016, la Cour suprême israélienne décide que les archives des ventes d’armes d’Israël au Rwanda pendant le génocide de 1994 resteraient scellées et dissimulées au public, afin de ne pas nuire à la sécurité d’Israël et à ses relations internationales91. Les États-Unis, marqués par le fiasco somalien récent, et l’ensemble du Conseil de sécurité des Nations unies, auquel participait en 1994 le Rwanda92, refusèrent de qualifier à temps les massacres de génocide, ce qui empêcha de faire jouer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide qui obligeait les États signataires à intervenir. On emploie des périphrases comme « actes de génocide ». Toutes les pressions exercées sur les belligérants mirent sur le même plan l’arrêt des massacres et l’arrêt des combats entre le FPR et les FAR (Forces armées rwandaises). L’objectif était d’obtenir un cessez-le-feu et d’arrêter les massacres.

    • j’ai d’emblée https://seenthis.net/messages/1014151#message1014193 cité et référencé ces faits (des armes à feu fournies, refus d’Israel de l’emploi du terme génocide pour d’autres cas, dont celui des arméniens), en indiquant l’article de l’historien israélien qui a intenté en 2015 une procédure pour l’ouverture des archives concernées : Le génocide rwandais et la politique israélienne, Yaïr Auron, https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2009-1-page-225.htm.

      Yair Auron a déclaré à un tribunal de Tel-Aviv : « Envoyer des armes dans un pays où se déroule un génocide, c’est comme envoyer des armes à l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous avons fourni des armes à la Serbie pendant l’embargo et nous avons fourni des armes au gouvernement rwandais, lequel commettait des meurtres. »

      [...]
      un embargo de l’ONU est entré en vigueur le 17 mai 1994. Israël a violé l’embargo, tout comme la Russie, la Belgique, l’Afrique du Sud, la France, l’Espagne et d’autres encore.

      la vente d’armes pendant un embargo constitue un crime contre l’humanité.

      https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/interview-israel-t-il-arme-le-rwanda-pendant-le-genocide-de-1994

      je le redis, l’enquête sur le génocide a montré que les machettes étaient chinoises.
      intérêt de la licence poétique. ce qui est pratique avec « étoile de David » c’est que cela renvoie au drapeau israélien (un pays, un État) autant qu’aux israéliens eux-mêmes, et en l’occurence à « les juifs ». cette chanson fait de complices du génocide leurs auteurs (la France de Mitterrand, bien plus impliquée, n’est pas citée). on a des « juifs génocidaires », thèse dieudo-soralienne), mais pas d’antisémitisme, légalement condamnable selon la loi française.

      faire dans l’antisémitisme sans le dire, c’est la suite du négationnisme.

      edit

      Félicien Kabuga [rwandais], 84 ans, est l’un des fugitifs les plus recherchés de la planète. Pour avoir notamment importé 25 tonnes de machettes chinoises un mois avant le début des massacres, il est accusé de « génocide, complicité, incitation et complot en vue de commettre un génocide et crime contre l’humanité ».

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/08/au-rwanda-les-funestes-echos-de-la-radio-des-mille-collines_5447242_3212

  • « Il y a un déni en France sur l’affaire des essais nucléaires dans le Sahara algérien » | Patrice Bouveret
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/france-algerie-essais-nucleaires-sante-radioactivite-sahara-archives-

    La position de la France concernant l’Algérie est très contradictoire. Elle l’est davantage concernant le dossier des essais nucléaires. On pourrait se demander par exemple pourquoi l’État français, sous la présidence de François Hollande [2012-2017] et maintenant avec Macron, s’engage à assumer les conséquences de ses expériences atomiques en Polynésie mais pas en Algérie. Source : Middle East Eye

  • Ismaël Haniyeh : « Pas de pitié » pour les États arabes qui trahissent la cause palestinienne
    Par David Hearst – ISTANBUL, Turquie - Lundi 19 octobre 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/ismael-haniyeh-palestine-normalisation-pas-de-pitie-etat-arabe

    L’histoire ne montrera aucune pitié envers les nations arabes qui reconnaissent Israël, affirme Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, à Middle East Eye.

    Interrogé sur les pactes de « normalisation » conclus récemment avec Israël par les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn, Haniyeh prédit que tout accord conclu par un pays arabe avec Israël finira par constituer une menace pour ledit pays.

    « Nous connaissons les dirigeants israéliens mieux qu’eux. Nous connaissons leur façon de penser. Nous aimerions dire à nos frères aux Émirats arabes unis que ces accords vont les conduire à leur perte car Israël cherche seulement à avoir un point d’appui militaire et économique dans les zones voisines de l’Iran », déclare Haniyeh.

    « Ils utiliseront votre pays comme seuil. Nous ne voulons pas voir les EAU utilisés comme un tremplin israélien. »

    Ismaël Haniyeh qualifie les Émiratis de « frères » qui ont autrefois toujours soutenu la cause palestinienne et ajoute que le Hamas a hâte d’être au jour où ils se dissocieront de cet accord.

    « Le projet sioniste est un projet expansionniste. Son objectif est de créer un Grand Israël. Nous ne voulons pas voir les Émiratis ou les Bahreïnis ou encore les Soudanais être utilisés comme des véhicules pour ce projet. L’histoire ne montrera aucune pitié, le peuple n’oubliera pas et le droit humanitaire ne pardonnera pas », affirme-t-il. (...)

  • Sylvain #Cypel : « Malgré leur énorme supériorité, les Israéliens ne peuvent pas gagner » | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/cypel-palestine-israel-sionisme-juifs-bds-netanyahou-france

    Au-delà de l’impunité dont semble jouir Israël, le journaliste Sylvain Cypel interroge dans son nouveau livre, L’État d’Israël contre les juifs, la fascination que cet État semble exercer sur des dirigeants nationalistes tels l’Indien Narendra Modi, le Hongrois Viktor Orbán ou encore l’Américain Donald Trump. 

    À travers les principes de « guerre préventive », « ethnicité de la citoyenneté », « guerre contre le terrorisme », mépris du droit international au profit du culte de la force, l’auteur retrace ce qu’il appelle l’« israélisation du monde », à savoir « la soumission progressive des Israéliens à un État sécuritaire où l’abandon, imposé ou volontaire, de tout ce qui fait l’État de droit devient la norme ». 

    Or, selon le mot de l’anthropologue Jeff Halper, que rappelle l’auteur, « l’israélisation des États et de leurs forces militaires et policières, c’est notre propre palestinisation à tous ».

    #Palestine

  • Achille Mbembe : « La lutte contre l’antisémitisme échouera si l’on en fait une arme pour pratiquer le racisme » | Hassina Mechaï
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/mbembe-antisemitisme-apartheid-palestine-racisme-controverse-allemagn

    Le philosophe, historien, politologue et penseur post-colonialiste camerounais a été la cible d’une intense controverse en Allemagne. La raison ? Il lui est reproché d’avoir dressé un parallèle entre l’apartheid en Afrique du Sud et la situation des Palestiniens. Source : Middle East Eye

  • Michael Sfard : « Après l’annexion, ces Palestiniens deviendront des étrangers illégaux et seront menacés d’expulsion »
    Par Meron Rapoport – TEL AVIV, Israël - Mercredi 3 juin 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/sfard-annexion-cisjordanie-vallee-jourdain-israel-expulsion-palestini
    http://www.middleeasteye.net/sites/default/files/images-story/2020-04-30T000000Z_712683780_RC22FG9T8F97_RTRMADP_3_ISRAEL-PALESTINIA

    Près de 53 ans après le début de son occupation de la Cisjordanie, Israël est plus proche que jamais de l’annexion de certaines régions du territoire palestinien.

    L’article 39 de l’accord de coalition signé entre le Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahou et le parti Bleu Blanc de Benny Gantz permet au Premier ministre – en coordination avec la Maison-Blanche – de présenter une proposition visant à débattre de l’annexion au sein du gouvernement et à soumettre le projet à un vote du Parlement à partir du 1er juillet prochain. (...)

  • Réduire le Sud au silence pour protéger Israël. Le jeu dangereux du gouvernement allemand avec Achille Mbembe | Maxime Benatouil
    https://www.contretemps.eu/reduire-sud-au-silence-allemagne

    Le philosophe politique, théoricien du post-colonialisme et historien camerounais de renommée internationale Achille Mbembe n’interviendra pas à la Ruhrtriennale – événement majeur de la scène culturelle allemande estivale –, et la raison n’est pas à chercher du côté de la crise sanitaire. Le voici accusé d’antisémitisme, de relativiser la Shoah (et donc in fine de négationnisme) et de nier le droit à l’existence d’Israël par le Référent de la lutte contre l’antisémitisme auprès du gouvernement fédéral. Son crime ? Source : Contretemps

  • Farah Barqawi : « Les femmes arabes sont comme toutes les autres, même si tout le monde veut les voir différemment »
    Par Lou Mamalet | Dimanche 8 mars 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/farah-barqawi-les-femmes-arabes-sont-comme-toutes-les-autres-meme-si-

    (...) Middle East Eye : D’où vient votre engagement féministe ?

    Farah Barqawi : Mes parents sont tous les deux très impliqués politiquement. Ils étaient tous les deux activistes au sein de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine] et ma mère est une féministe engagée pour les droits des femmes en Palestine. Elle travaille notamment comme assistante juridique dans une ONG à Gaza.

    Pour moi, être Palestinienne est une chose très complexe mais je n’aurais jamais voulu être autre chose. Je suis née d’une blessure, mais c’est elle qui maintient la flamme en vie

    J’ai donc baigné dans une famille assez féministe, même si je n’ai pas été directement impliquée dans le combat avant de terminer mes études à Chicago et de revenir au Caire, au moment des révolutions arabes.

    MEE : Beaucoup de vos travaux comportent de la poésie, qu’il s’agisse de performances scéniques ou d’articles de presse. Pourquoi avoir choisi la poésie comme moyen d’expression ?

    FB : Une grande part de cela vient sûrement de mon origine palestinienne. Mon père était un fou de poésie et c’était vraiment notre langage à la maison. Je n’ai pas été élevée avec mon père car mes parents étaient séparés, mais j’ai grandi en lisant et récitant des poésies.

    Je me souviens même avoir très tôt participé à des festivals où je devais monter sur scène pour réciter des poèmes de Mahmoud Darwich, Samih al-Qasim ou Taoufik Ziyad. C’est ainsi que mon langage s’est construit et, aujourd’hui, mes performances comme mes articles sont emprunts de poésie.

    • Le titre me rappel surtout que les femmes arabes ont nettement moins de droits que beaucoup de femmes d’autres régions du monde et nettement moins de droits que les hommes de leurs pays réspectifs. Ca me fait pensé aux « droits » des saoudiennes, aux 90% égyptiennes excisées... mais j’imagine que c’est pas ce que veux dire cette poétesse palestinienne.

      MEE : Selon vous, y a-t-il a un féminisme spécifique au monde arabe aujourd’hui ?

      FB : Je pense que partout, il y a plusieurs nuances de féminisme. Les femmes arabes sont comme toutes les autres, même si tout le monde veut les voir différemment. Chaque pays a ses propres défis avec le féminisme, mais pour une raison que j’ignore, on pense que les femmes arabes sont restées dans l’obscurité. Nous sommes juste des citoyennes qui réclament la citoyenneté totale.

      Le féminisme est une idéologie, et il existe un féminisme pour chaque personne. Il y a des féministes arabes qui ne s’intéressent pas au féminisme intersectionnel ou qui ne sont pas ouvertes au féminisme queer ou à la transidentité. Il y en a aussi qui sont nationalistes.

      Chaque pays a ses propres défis avec le féminisme, mais pour une raison que j’ignore, on pense que les femmes arabes sont restées dans l’obscurité

      Il est dangereux de mettre un parapluie sur le féminisme arabe. C’est effrayant d’un point de vue local comme extérieur car les gens nous considèrent comme un groupe homogène et se rapportent à nous seulement du point de vue du féminisme blanc.

      Le type de liberté que je demande peut être complètement différent de celui de quelqu’un d’autre, donc rassembler les femmes arabes dans le même cadre de lutte est vraiment dangereux.

      Pour certaines, il s’agit d’élever un enfant en tant que mère célibataire, pour d’autres, c’est simplement aller à l’école. Chaque féminisme comporte sa dimension culturelle et sociétale. C’est pour cela que nous devons penser le féminisme en termes de droits humains plutôt que de pays.

      Pour la fin de l’extrait que j’ai mis, je ne voie pas pourquoi on devrait choisi de pensé en termes de droits humains sans aucun rattachement à des pays. Est-ce que tous les pays arabes sont concernés par analphabétisme des filles et des femmes ? Il me semble que non, alors pourquoi faire comme si les féminismes ne pouvaient pas êtres mis en relation avec lois à l’intérieur des pays arabes. En europe aussi les féministes ont des revendications différentes, même si les écarts sont moins vertigineux qu’entre le Liban et l’Arabie Saoudite. Au final je pense qu’elle veux dire qu’il faut distingué plein de féminismes au pluriel comme c’est le cas dans les autres régions du monde. J’ai un peu l’impression qu’elle s’illusionne sur la manière dont les féminismes des pays non-arabe sont perçu ; pour faire comprendre qu’il y a des féminismes au pluriel c’est évident nulle part.

  • Georges Corm : « Le Liban n’est pas sorti de son statut d’État tampon » Par Jenny Saleh | Date de publication : Lundi 23 décembre 2019 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/georges-corm-le-liban-nest-pas-sorti-de-son-statut-detat-tampon

    MEE : Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, à qui vous faites aussi porter la responsabilité de la crise, a décidé le 3 décembre de faire baisser les taux d’intérêt sur les dépôts bancaires. Quel va être l’impact de cette mesure ?

    GC : C’est trop tard. Aujourd’hui, il faut reconstruire l’économie libanaise ravagée par l’ouragan de trente ans de « haririsme », couvert par la politique française vis-à-vis du Liban – cela, il ne faut pas l’oublier.

    Il a été impossible de changer cette politique, à l’exception des deux ans où j’ai occupé les fonctions de ministre des Finances et pendant lesquels j’ai pu assainir la situation financière, malgré le cap très difficile de la libération du Sud-Liban [de l’armée israélienne en 2000], sans que je ne demande une aide étrangère. La politique de Rafiq Hariri a consisté à quémander sans arrêt de l’argent à l’extérieur. (...)

    #Liban

  • Omar Shakir : « En m’expulsant, Israël a fait un mauvais calcul »
    Le directeur de Human Rights Watch pour Israël et la Palestine déclare à MEE que son expulsion ne l’empêchera pas d’exposer les violations des droits de l’homme commises par les autorités israéliennes
    Par Chloé Benoist – LONDRES, Royaume-Uni| Date de publication : Vendredi 6 décembre 2019 | Middle East Eye édition française

    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/omar-shakir-en-m-expulsant-Israel-a-fait-un-mauvais-calcul

    En décollant de l’aéroport Ben-Gourion le 25 novembre dernier, Omar Shakir, directeur pour Israël et les Territoires palestiniens occupés de l’ONG américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), a ajouté un pays de plus à la liste des États qui l’ont banni en raison de son travail.

    Cependant, l’apogée de ses dix-huit mois de bataille juridique contre son expulsion a rendu Omar Shakir plus déterminé que jamais.

    « Si Israël pensait pouvoir cacher ses violations des droits de l’homme en m’expulsant, il a fait un mauvais calcul », a-t-il déclaré à Middle East Eye lundi 2 décembre, lors de son étape à Londres au cours d’une semaine de visites en Europe pour aborder les violations des droits de l’homme par Israël et sa répression à l’encontre des organisations de la société civile qui cherchent à les documenter.

    Le 5 novembre, la Cour suprême israélienne a confirmé la décision du gouvernement israélien d’expulser Shakir, accusé par les autorités de soutenir le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) – une allégation que lui et son organisation démentent. (...)

    #BDS

  • Dominique Vidal : confondre antisionisme et antisémitisme est une « erreur majeure » | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/dominique-vidal-confondre-antisionisme-et-antisemitisme-est-une-erreu

    Dans son dernier ouvrage, le journaliste et historien français s’adresse directement à Emmanuel Macron qui, à l’occasion des commémorations de la rafle du Vél d’Hiv en juillet 2017, avait défini l’antisionisme comme « la forme réinventée de l’antisémitisme »

    #antisémitisme #antisionisme
    L’interview date de la parution du bouquin.

  • Waheed Khan et Ubaydah Abu-Usayd : « Soumaya présente le point de vue des victimes de l’état d’urgence »
    Par Hassina Mechaï– PARIS, France| Mercredi 4 septembre 2019 -
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/waheed-khan-et-ubaydah-abu-usayd-soumaya-presente-le-point-de-vue-des

    Le film Soumaya sera projeté dans certains cinémas de France et de Belgique ayant accepté de prêter ou louer leurs salles à partir du 6 septembre 2019

    Soumaya est cadre dans une entreprise responsable de la sécurité de l’aéroport Charles de Gaulle. Musulmane, mère d’une petite fille, elle voit du jour au lendemain sa vie bouleversée lorsqu’elle est licenciée après avoir subi une perquisition administrative.

    Sur la base d’une dénonciation anonyme sans doute due à un collègue envieux, Soumaya voit son appartement forcé, fouillé et saccagé par les forces de l’ordre. Sa pratique religieuse, ce voile qu’elle ôte en entrant au travail, ce badge qu’elle aurait prêté à un collègue lui aussi suspect, tout cela a suffi pour se voir suspectée.

    À travers le cheminement humain, professionnel et judiciaire de Soumaya, les réalisateurs Ubaydah Abu-Usayd et Waheed Khan font le portrait d’une France plongée dans l’état d’urgence.

    Instauré au soir même des attentats du 13 novembre 2015, l’état d’urgence est un ensemble de mesures administratives dont les plus visibles ont été la perquisition de domicile et l’assignation à résidence – tout cela sans l’intervention en amont d’un juge judiciaire gardien des libertés publiques.

  • Ofra Yeshua-Lyth : « La seule solution au Proche-Orient est un État démocratique et laïc »
    Par Hassina Mechaï —Date de publication : Mardi 7 mai 2019
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/ofra-yeshua-lyth-la-seule-solution-au-proche-orient-est-un-etat-democ

    Pourquoi un État juif n’est pas une bonne idée. La thèse qui sous-tend le livre d’Ofra Yeshua-Lyth, journaliste et écrivaine israélienne, est simple : la situation actuelle en Israël – occupation, militarisation de la société, mélange de nationalisme et de religion – n’est en rien une rupture avec le sionisme ou un dévoiement de sa dynamique.

    Dans ce livre préfacé par l’historien israélien Ilan Pappé, l’auteure, qui a été la correspondante du Maariv, l’un des principaux quotidiens israéliens, à Washington, D.C. et en Allemagne, déduit que la seule solution à ce qui est appelé (de façon erronée selon elle) le « conflit israélo-palestinien » est un État unique laïc et démocratique. Rencontre.