Polars américains : la traduction était trop courte
►http://www.lexpress.fr/culture/livre/polar/polars-americains-la-traduction-etait-trop-courte_1178207.html
« Le paradoxe, c’est que la Série noire, qui nous a fait découvrir Chandler, Hammett et Himes, ne les traitait pas comme des auteurs à part entière ! », déplore François Guérif, fondateur de Rivages/Noir, collection qui édite nombre de cadors du genre. Pour comprendre, il nous faut faire un petit détour par la cave de Gallimard, où Marcel Duhamel fonda la Série noire, en 1945. A l’époque, le polar est un roman de gare, vendu bon marché et qui doit tenir dans les fameux tourniquets des librairies. Résultat : il ne peut excéder 250 pages. Alors c’est très simple, si un Chandler est trop long, Duhamel, le patron, ordonne : « Supprimez tout ce qui est psychologique ! » Et c’est ainsi qu’un chef-d’oeuvre comme The Long Goodbye s’est trouvé amputé d’un tiers...