Document sans nom

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  • Pour ton information : je viens de googler Steven Seagal. Comme tu le sais j’ai des goûts un peu déviants pour le cinéma bis, mais curieusement Seagal n’en fait pas du tout partie.

    Et donc je découvre que le dernier film que j’ai vu avec Steven, c’est Piège en haute mer, en 1992. Ça fait quand même 27 ans, ce qui ne nous rajeunit pas (genre la moitié de la population mondiale est née après que j’ai vu un film de Steven Seagal, ça fout un peu le vertige non ?).

    Je me souviens très bien qu’on était allés le voir à Carcassonne, en VF donc, parce qu’à Carcassonne on n’était gâtés ni dans le choix des films, ni évidemment pour les séances en VO, et que la moitié de la salle était constituée de bidasses. À chaque fois qu’apparaissait un fusil-mitrailleur quelconque à l’écran, on entendait les types dans la salle s’entretenir savamment, façon geek-du-flingue, au sujet de c’est quoi comme arme, comment ça marche, mais non il peut pas l’utiliser comme ça, mais en fait ça s’enraie jamais, et que c’est du bon flingue ça monsieur…

    Donc c’était assez sympa comme ambiance. Ambiance qui a culminé lorsqu’une playmate (la co-héroïne du film) surgit topless d’un gâteau d’anniversaire géant, et là, silence stupéfait dans la salle pendant quelques secondes, et soudain le bruit des coups de coude et les types qui – mais alors vraiment à 360° autour de nous dans toute la salle – se lancent des « ouah t’as vu la meuf, t’as vu la meuf, les nichons, la meuf, nan mais t’as vu la meuf, la meuf, nichons, ouah… » (faut imaginer la disproportion des commentaires en salle avec la durée de la scène elle-même, qui doit durer environ 2 secondes). Je dois dire que l’enthousiasme des bidasses (pour, donc, les-euh-nichons-de-la-meuf) m’avait tellement fait marrer que j’avais un peu perdu le fil de l’intrigue par la suite.

    Et que donc, 27 ans plus tard, j’ai encore le souvenir très net d’une scène totalement stupide dans un film de Steven Seagal. Dans la vie des cinéphiles, il y a des scènes comme ça qui les marquent. Moi c’est la scène du gâteau dans Piège en haute mer, et la réaction des bidasses du 3e RPIMA de Carcassonne.

    • La même année, je me souviens aussi qu’on avait vu Les Nuits fauves. Dans la salle, évidemment, les usuelles rangées de bidasses, vaguement émoustillés au début du film, parce qu’en gros ça parle de sexe (et de SIDA, évidemment, mais plus tard dans le film).

      Bref, je me souviens de vraiment pas grand chose du film, sauf qu’à un moment, Cyril Collard embrasse un garçon sur la bouche, et voilà toute la rangée de paras, devant nous, qui se lève comme un seul homme et se met à beugler : « Beuah, qu’est-ce que c’est que ce film de pédés ? » (imaginer ici un cri guttural façon Rambo), et de quitter bruyamment la salle. Et rebelote, ça m’avait fait tellement marrer qu’ensuite j’avais eu un peu de mal à suivre le film.

      Encore, donc, un grand souvenir de cinéma (je me demande si j’ai autre chose que des souvenirs d’anecdotes à la con, concernant les films que j’ai vus en salle…)

    • Il lui donne aussi le fusil mitrailleur et lui apprend a s’en servir alors que lui garde un 9mm et un couteau. Grosse optimisation de circonstance, très lucide, et en totale opposition avec le comportement sexiste habituel de l’homme qui garde le gros flingue et donne le petit à la dame.

    • J’aime bien les films d’action. Et de Steven Seagal, tout est à jeter, sauf Piège en Haute Mer.
      Et puis à lire des trucs comme Commando Culotte , et écouter des choses comme Feminist Frequency ou Pop Culture Detective , je regarde particulièrement les rapports homme / femme dans les films.

    • @arno, je serais toi, malgré tout, je me méfierais un peu de la soit-disant acuité de tes souvenirs de cinéma. Quelques années avant que tu ne vois ton dernier film de Steven Seagal dont on a bien compris que tu cherchais à le tuer suivant ta répugnante manière de gouglir certaines personnes, pour ma part, nettement mieux loti pour ce qui était de la cinéphilie (avec, dans mon souvenir pas toujours précis, quelques cinoches identifiés qui pratiquaient le même principe de gratuité pour les étudiants des Arts Déco que ceux de la FEMIS, parmi lesquels Les Trois Luxembourg), et habitant dans le quartier latin, donc au centre du centre pour ce qui était du cinéma, bref, je me souviens avoir vu, seuls avec ma petite amie, Missouri Breaks d’Arthur Penn avec l’assez fantastique trio d’acteurs, Marlon Brando, Jack Nicholson et Harry Dean Stanton (quand on pense) et ben en sortant, et des années plus tard, ça s’est sacrément mélangé dans ma tête, comme tu peux en juger sur cette page : http://desordre.net/favorite/textes/stanton.htm

      N’empêche Steven Seagal il est hyper fort, il se fait gouglir par @arno et pas une égratignure

  • Au sommaire du N°9 de la Moitié du fourbi : N°9 : Vite

    Tristan Tzara (texte), Thaddée (collage) / Un passant Paul Fournel / L’œil de l’Oulipo : La littérature a-t-elle horreur du vite ? Lucie Taïeb / Comète Hugues Robert / Esthétique politique du défouraillement Philippe De Jonckheere / La cordelette (un épisode cévenol) Guillaume Duprat (dessins & texte) / Inflation éternelle Anthony Poiraudeau / Courses et poursuites dans Los Angeles Zoé Balthus / Sumô, l’art du temps métaphysique Frédéric Fiolof / Raccourcis Marjorie Ricord / À l’immédiat, la déraison Marc-Antoine Mathieu (dessins), Antoine Gautier (présentation) / Trois secondes (extraits) La m/f / 7,7 millions de millisecondes, conversation avec Alexandre Laumonier Valérie Cibot / Yoga du temps Véronique Bergen / Martha Argerich. L’Art des passages Matthieu Raffard & Mathilde Roussel (photographies et texte) / Accélération Marie Willaime / Baies rouges — Breuverie Hugues Leroy / Trottoir Hélène Gaudy / En cours Antoine Mouton / À très vite

    https://www.lamoitiedufourbi.org/numeros.html