L’école rurale, au seuil de l’éducation prioritaire

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  • L’école rurale, au seuil de l’éducation prioritaire
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    Au-delà de l’isolement géographique et culturel, les zones rurales souffrent surtout d’un frein psychologique à la mobilité. « Les familles et les jeunes ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas et choisissent souvent une orientation par défaut pour rester dans leur environnement », note Cathia Pierrot. Au collège de Signy, 40 % des élèves demandent une orientation vers un lycée professionnel alors que certains auraient les résultats pour intégrer une filière générale, assure la principale.

    « La mobilité, c’est le combat majeur en zone rurale, insiste aussi Miguel Leroy. Ici, tout le monde est très attaché à son territoire et il faut donner envie aux jeunes d’aller plus loin, d’avoir de l’ambition ». Pour motiver les élèves et les familles, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer a notamment décidé de relancer « une politique volontariste des internats », très peu fréquentés dans le département. « Nous avons 13 établissements utilisés à 61 % de leurs capacités, regrette Jean-Roger Ribaud. Notre défi n’est donc pas d’en construire de nouveaux, mais de rénover les existants pour en faire des leviers de réussite et pas seulement des lieux d’hébergement ».

    Des soucis, il y en a plein, avec la rareté des ressources pédagogiques, par exemple. Toutes les sorties sont lointaines, coûteuses, donc rares. Les équipes pédagogiques : il y a les profs un peu chevronnés, des gens attachés au terroir qui ont dû accumuler des points pendant 15 ou 20 ans avant de pouvoir rentrer au pays, mais qui approchent de la retraite et les jeunes, qui vivent leur affectation en milieu rural comme une punition, loin de la ville où ils ont été formés, où ils ont leur vie et où ils souhaitent retourner le plus vite possible.
    L’éloignement, c’est aussi la difficulté d’accéder à certaines options (avec le nouveau lycée, ça va être pire : dans les cambrousses, ils ne laissent que les trucs de base) et que toute spécialisation ultérieur demande un grand éloignement avec des transports souvent absents.
    Du coup, les équipes pédagogiques présentent aux gamins ruraux des orientations moins diversifiées et ambitieuses que ce qu’il peut y avoir en ville.

    En fait, ce sont des pertes de chances à tous les étages.
    #école #éducation #territoire #ruralité #mobilité