• Info ou intox | COVID-19, attention aux fausses informations
    https://unric.org/fr/covid-19-info-ou-intox

    Pas besoin de vaccin si j’ai déjà eu la COVID.

    INTOX. Une infection au COVID-19 développe une réponse immunitaire qui varie d’une personne à l’autre. La force et la durée de cette réponse, et la manière dont elle varie selon les personnes, sont toujours à l’étude. 

    Même si l’on a déjà eu la COVID-19, le vaccin agit comme un rappel qui renforce la réponse immunitaire. Il est également arrivé que des personnes soient infectées par le SARS-CoV-2 une seconde fois, ce qui rend la vaccination encore plus importante.

    C’est un des points aveugles des nombreux tableaux qu’on nous montre : on compare systématiquement le nombre de cas graves rapporté aux non vaccinés, aux vaccinés deux doses, et désormais aux vaccinés trois doses. Mais je ne trouve jamais l’évaluation du niveau de protection des gens qui ont fait un Covid (disons depuis moins de six mois) contre les formes graves et les décès.

    Parce que le fait qu’une précédente contamination ne protège pas efficacement contre une re-contamination, ça OK, mais le vaccin non plus, et avec Omicron c’est très clair. En revanche on insiste bien sur le fait que la vaccination protège très efficacement contre les formes graves et le décès. Par contre, quel est le niveau de protection contre ces formes graves et décès que conférerait une précédente contamination, ça je ne le vois jamais.

    • Par exemple, sur la gravité d’Omicron, il a été initialement suggéré plusieurs fois que peut-être qu’Omicron « semblait » moins virulent parce qu’il réinfectait des gens qui avaient déjà eu le virus, et donc étaient ainsi protégés contre les formes graves, dans des pays où les premières vagues avaient circulé assez librement (Afrique du Sud, Grande-Bretagne). Cette idée semble désormais invalidée, mais n’empêche : cela signifie qu’on estime qu’une précédente infection devrait protéger contre les formes graves.

      Mais je ne trouve aucune estimation de l’« efficacité » d’une telle protection, comparée à une vaccination en bonne et due forme. (Je ne parle évidemment pas des risques encourus, ni de l’aspect moral de faire contaminer massivement sa population avec un virus encore totalement inconnu il y a tout juste deux ans.)

    • @monolecte Oui, mais a priori là on parle de « simple » recontamination. Ce que j’aimerais savoir, c’est à quel point ces gens qui ont fait un Delta sont protégés contre les formes graves et le décès d’une nouvelle infection. (De la même façon qu’il est désormais acquis que des gens vaccinés trois doses sont relativement facilement contaminés par Omicron, mais sont très bien protégés contre les formes graves et le décès).

    • Apparemment, le variant B2 est proche d’être majoritaire au Danemark, et les premières publications au sujet des réinfections B2 suite à B1 commencent aussi à dire que ça existe.
      Finalement, c’est pas tous les 6 mois qu’on va se faire réinfecter. Mais peut-être bien tous les deux mois... avec de la « chance ». :-) Ca va être cool. On aura en permanence son pass vaccinal, encore mieux qu’avec la vaccination.
      Il faut vraiment qu’on envisage d’affréter un charter pour la NZ...

    • https://www.mesvaccins.net/web/news/18284-duree-de-l-immunite-anti-covid-des-donnees-de-plus-en-plus-precise

      [30 oct. 2021 donc avant omicron qui change la donne : immunité par infection semble efficace contre formes graves et plus pérenne que par vaccination [edit : évidemment à condition d’avoir échappé au covid long, à l’hosto ou au cimetière]]

      Deux récentes études se sont intéressées à l’immunité persistant chez des personnes ayant présenté une infection par le SARS-CoV-2, qu’elle ait été inapparente ou symptomatique. La première, assez complexe, a suivi des professionnels de santé du CHU de Strasbourg jusqu’à 14 mois après la date de leur infection (1). Elle met en évidence la persistance d’anticorps anti-protéine S du virus (plus précisément contre le domaine de fixation au récepteur, RBD), dont on sait qu’ils contribuent à la protection contre l’infection ou à la guérison, à des taux considérés comme efficaces, chez près de 60 % des personnes suivies un an après l’infection. La diminution du taux de ces anticorps dans le temps est par ailleurs plutôt lente, en comparaison avec celles des anticorps anti-protéine N du virus, plus rapide et importante. L’étude montre par ailleurs une protection effective des personnes immunes contre la réinfection et contre les formes graves d’infection durant l’année qui suit l’infection initiale : l’incidence des infections-réinfections n’a été que de 0,40 pour 100 personnes-années dans le groupe des convalescents, contre 12,22 pour 100 personnes-années dans le groupe des personnes n’ayant pas précédemment été infectées.

    • … d’autant plus difficile à dire sans doute qu’aujourd’hui c’est chaud de trouver des immunités non croisées infection/réinfection/1/2/3 doses et avec différents variants concernés …

      et l’inévitable et désespérant Pr Logos à propos d’omicron le 10 décembre :

      Quand aux croyants dans l’idée que l’immunité naturelle est de bien meilleure qualité que l’immunité induite, il faudrait intégrer que la province de Gauteng est autour de 70% de prévalence.
      https://www.nicd.ac.za/wp-content/uploads/2021/11/SACMC-Fourth-wave-report-17112021-final.pdf

    • Y a des gens qui racontent se faire + tabasser en janvier qu’il ne l’étaient en décembre.

      Il semble aussi que le virus ne s’attaque pas toujours aux mêmes organes selon les gens ou les versions. Où, pourquoi, comment  ? on n’en sait foutre rien. Il y a des cas où il attaque directement le système immunitaire. Je doute que pour ces gens-là, ce soit une protection pour l’avenir.

      La variabilité des configurations fait que tu ne peux juste pas généraliser. Ce qui est avantageux pour Tartampion est potentiellement mortel pour Bidule. Devant ce degré d’instabilité et d’incertitude, je maintiens le cap  : échapper à cette merde whatever the cost .
      Parce que rien ne te dit que ce qui a fait éternuer une fois ta voisine ne va pas te crever en moins d’un mois.

    • Toujours signalé par le même, à propos de l’immunité acquise contre d’autre variants après infection par omicron (BA.1) :

      We found high neutralizing antibody titers against all variants for vaccinated individuals after BA.1 breakthrough infection or for individuals after infection with a pre-omicron variant followed by BA.1 infection. In contrast, samples from naive unvaccinated individuals after BA.1 infection mainly contained neutralizing antibodies against BA.1 but only occasionally against the other variants.

      https://doi.org/10.1101/2022.02.01.22270263

    • Pourquoi la vaccination protégerait-elle mieux que l’immunité « naturelle » (par infection) contre les formes graves de covid :

      https://www.nature.com/articles/s41586-022-04702-4

      Claude-Alexandre Gustave
      https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1512192709666160647

      Le problème est que SARS-CoV-2 est un virus à ARN dont le brin d’ARN est à « polarité positive ».
      En clair, ça signifie que son brin d’ARN peut être directement utilisé par nos cellules comme un ARNm permettant la création de nouveaux virions complets et fonctionnels 😬... 7/17

      Ainsi, en présence de ces anticorps non-neutralisants (capables de se fixer sur le virus sans l’empêcher de proliférer), SARS-CoV-2 accède à tout un panel de nouvelles cellules qu’il ne pourrait pas infecter seul.
      Les macrophages sont une cible+++... 8/17

      En permettant l’infection de ces macrophages, le mécanisme dépendant des FcGammaR pourrait être une des causes menant à la survenue de covid sévère via une dérégulation de la réponse inflammatoire à partir de ces macrophages infectés... 10/17

      Petite précision : la vaccination s’oppose à ce phénomène pour une raison simple... Elle n’immunise que contre Spike, avec donc quasiment que des anticorps neutralisants qui empêchent la prolifération virale quand ils se fixent au virus... 11/17

      Au contraire, l’infection induit la production de nombreux anticorps NON-neutralisants, dirigés contre les protéines M, N... qui sont non seulement incapables de bloquer l’invasion virale, mais qui peuvent aggraver la maladie... 12/17

  • Pourquoi Sanofi ne s’est pas lancé dans la course aux vaccins anti covid-19 ?
    Pourquoi le personnel de santé est il aussi réticent à se faire piquer ?
    L’exemple du Dengvaxia, un Vaccin-chimère, recommandé par l’OMS, au départ.
    Toute ressemblance avec le covid-19 et ses variants ne serait que . . . . .

    Dengue : Sanofi au cœur d’une affaire de vaccin mortel aux Philippines Par Carol Isoux
    (Article du Nouvel Observateur, du 27 11 2018, ça date de l’époque où les journalistes faisaient encore leur travail).

    https://www.nouvelobs.com/monde/20181127.OBS6092/dengue-sanofi-au-c-ur-d-une-affaire-de-vaccin-mortel-aux-philippines.html

    Dans une salle au carrelage blanc, à l’arrière du parloir funéraire de Taytay à une vingtaine de minutes de Manille, le corps d’Elijah Rain De Guzman, 12 ans, repose sur une table en inox. Il est allongé sur le dos, ses jambes légèrement repliées.

    Les cinq légistes se préparent, enfilent les tenues de plastique bleu réglementaires et s’attellent à leur longue et pénible tâche. Pendant près de quatre heures, ils vont disséquer, prélever des échantillons de tissus, mesurer les organes : cœur, foie, cerveau…Tout est photographié avec soin. A l’extérieur, la famille attend.

    Des autopsies d’enfants comme celle-là, le docteur Erwin Erfe, qui travaille pour le bureau du procureur, en pratique deux à trois par semaine depuis quelques mois. Avec toujours les mêmes résultats : "Des hémorragies internes, notamment au niveau du cerveau et des poumons… et des organes enflés."  

    Pour lui, pas de doute, c’est le vaccin Dengvaxia, commercialisé par le laboratoire français Sanofi qui est responsable de ces morts. Son équipe de légistes a déjà identifié 103 cas concordants. Des enfants pauvres, qui n’ont pas un accès facile au système de soin.


    Le docteur Erwin Erfe devant le corps d’Elijah Rain De Guzman, 12 ans, pendant son autopsie à l’arrière du parloir funéraire de la ville de Taytay. Il est la victime présumée numéro 87 et avait reçu les 3 doses du vaccin Dengvaxia. Ci-dessous, sa mère, Fatima, lors d’une conférence de presse après les premiers résultats de l’autopsie. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    Pour la procureure Persida Acosta, passionaria des inégalités sociales et star des réseaux sociaux, les responsabilités se partagent entre le laboratoire français qui a vendu "un vaccin dangereux", et le gouvernement philippin qui a mis en place une campagne de vaccination "massive et indiscriminée", dans des conditions déplorables. Sans informer le personnel de santé, sans exclure les enfants au système immunitaire compromis, sans suivi médical et souvent sans même demander le consentement des parents. Elle poursuit 38 personnes pour "conduite irresponsable ayant causé un homicide et négligence criminelle". Dont trois Français de Sanofi, qui ont tous déjà quitté le pays.

    Le Dengvaxia, un mauvais vaccin ?
    Le Dengvaxia s’annonçait pourtant comme un triomphe planétaire. En 2015, Sanofi-Pasteur confirme en grande pompe la mise sur le marché d’un vaccin révolutionnaire contre la dengue. C’est une première mondiale, le produit de vingt ans de recherche et 1,5 milliard d’euros d’investissements. La dengue, maladie virale transmise par le moustique, est en forte expansion dans le monde : elle affecte 100 millions de personnes par an et sa forme sévère, hémorragique, en tue 20.000, principalement des enfants et des femmes enceintes. Les centaines de milliers d’hospitalisations dues au virus représentent un coût important pour certains pays comme les Philippines.

    Pourtant, à y regarder de près, les résultats des premiers essais cliniques https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(14)61060-6/fulltext?code=lancet-site sont médiocres. 56% d’efficacité au bout de deux ans sur les enfants asiatiques (en clair, près de la moitié des participants ayant reçu l’injection ne sont pas immunisés), et ce chiffre chute largement les années suivantes. Surtout, un risque important apparaît chez les enfants les plus jeunes, qui ont presque huit fois plus de chance de tomber gravement malades après l’injection du vaccin. Plusieurs décès sont inexpliqués : les résultats indiquent que les chiffres et causes de la mort sont "cohérents avec les taux de mortalité de leur cohorte d’âge, principalement des blessures et des ’infections’"

    A y regarder d’encore plus près, ces résultats sont truffés de petites inexactitudes, des risques non-calculés, des détails qui manquent... "Pas une manipulation des chiffres à haut niveau, estime le docteur Antonio Dans, médecin et statisticien au Philippines General Hospital. Plutôt des complaisances de statisticiens qui veulent faire plaisir à leur hiérarchie."


    Le docteur Antonio Dans, en septembre. Médecin et statisticien au Philippines General Hospital, il a tenté d’alerter sur les résultats non concluants des premiers essais cliniques de Sanofi. (Agnès Dherbeys/MYOP

    Le pari risqué de Sanofi
    De toute façon, ces résultats importent peu, semble-t-il, à Sanofi, qui mise tout sur ce nouveau vaccin, coûte que coûte : dès 2009, bien avant le début des essais cliniques sur les humains, la firme a déjà investi 350 millions d’euros pour la construction d’une usine spécialement dévolue au Dengvaxia à Neuville sur Saône, près du siège de Lyon. Objectif annoncé à l’époque : produire 100 millions de doses par an. "Un pari industriel", selon Antoine Quin, alors directeur du site. "L’anticipation était le seul moyen de mettre des vaccins à disposition dans les délais impartis", justifie-t-on aujourd’hui au siège.

    Mais les clients potentiels sont sceptiques et les ventes peinent à décoller. Malgré une autorisation marketing dans plusieurs pays, les stocks ne s’écoulent pas. Les autorités sanitaires françaises par exemple, ne recommandent pas l’utilisation du Dengvaxia dans les territoires d’Outre-mer (Réunion, Guyane…) concernés par la maladie. L’année 2015 passe, Sanofi n’a toujours pas décroché le graal du marché des vaccins : un contrat public. "Il devenait très urgent pour eux de vendre, explique le docteur Francisco Cruz, épidémiologiste, ancien fonctionnaire au ministère de la santé philippin, certaines doses arrivaient à expiration en septembre 2017."


    Conférence de presse de la procureure Persida Acosta, avec le docteur Francisco Cruz, épidémiologiste et ex-fonctionnaire au ministère de la Santé philippin, et des familles de victimes présumées du Dengvaxia devant le département de la Justice, à Manille, en septembre. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    En coulisses, le travail de lobbying des dirigeants du groupe bat son plein. Dès novembre 2014, le vice-président de Sanofi Jean-Luc Lowinski obtient une entrevue avec le président philippin de l’époque, Benigno Aquino III. Ils se rencontrent à l’ambassade des Philippines de Pékin, en marge du sommet APEC. Si la teneur exacte de leur échange reste secrète, quelques semaines plus tard, le labo français dépose une demande pour le Dengvaxia auprès de l’administration en charge de la régulation des médicaments du pays.

    50 millions d’euros 
    Quelques mois passent, et c’est la jeune ministre de la santé, Janette Garin, poulain du président et fraîchement nommée, qui se rend non seulement à Paris mais aussi à Lyon, où elle visite l’usine du Dengvaxia. Elle ne garde que des souvenirs flous du voyage, où elle a "beaucoup dormi dans des voitures et visité des églises, mais je ne sais plus lesquelles". Elle ne se souvient précisément d’aucune de ses entrevues avec Sanofi. Pas même de ce dîner, du 14 mai 2015 où selon un rapport de l’ambassade des Philippines à Paris elle discute du prix du Dengvaxia avec les dirigeants de Sanofi, dont Guillaume Leroy, l’actuel président France. Un dîner sur les Champs-Elysés peu cohérent avec le Code d’Ethique du laboratoire, mais "tout le monde le fait dans l’industrie pharmaceutique", balaie Garin d’un revers de main.

    Le prix indiqué sur le contrat de vente du Dengvaxia est donc fixé : 1.000 pesos la dose (17 euros) – un prix "outrageusement gonflé" estime le docteur Francisco Cruz pour un total de 3 milliards de pesos (50 millions d’euros). C’est plus que l’ensemble du budget alloué à tous les autres programmes de vaccination aux Philippines réunis, alors que la dengue ne fait pas partie des dix premières causes de mortalité.

    Or, les documents du département du Budget indiquent que ce sont 3,56 milliards qui ont été demandés et mis à la disposition du ministère de la santé pour le programme anti-dengue : 556 millions de pesos (9 millions d’euros) manquent à l’appel. "C’est l’appât du gain, qui a tué ces enfants", estime la procureure. Des procédures pour abus de biens publics et enrichissement personnel sont en cours contre l’ex-président et l’ex-ministre de la Santé au bureau de l’"ombudsman" des Philippines.


    L’ancienne ministre de la Santé des Philippines, Janette Garin, a été inculpée dans l’affaire du Dengvaxia. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    Derrière le vaccin, un agenda politique
    A leur retour du Sommet de la Cop 21 en décembre 2015 à Paris, où le président Aquino et Garin rencontrent à nouveau les dirigeants de Sanofi, les officiels du ministère de la santé s’activent pour mettre en place en quelques semaines une immense campagne de vaccination, sur près de 800000 enfants. "Une folie, estime Paulyn Ubial, qui a succédé brièvement à Garin à la tête du ministère de la santé. Normalement, on a besoin d’un à deux ans pour préparer les communautés, le secteur de la santé, à un nouveau vaccin, et on commence avec une population cible d’environ 40.000 individus." Mais une échéance majeure approche : les élections présidentielles d’avril 2016.

    "Il était vital que la campagne puisse être mise en place et annoncée avant les élections", se souvient Paulyn Ubial. Pour accélérer les choses, les officiels philippins n’hésitent pas à enfreindre plusieurs règles, notamment la procédure d’attribution des marchés publics. Janette Garin s’auto-nomme directrice de l’Agence du Médicament l’espace de quelques semaines, juste le temps de décréter une autorisation immédiate de mise sur le marché pour le Dengvaxia sans passer par les circuits officiels. Dès le mois de janvier, l’annonce est faite : 1 million d’enfants philippins bénéficieront gratuitement de ce vaccin miracle grâce au gouvernement.

    Le Dengvaxia pourrait rendre vulnérable
    En réaction, les premières voix s’élèvent dans la communauté scientifique aux Philippines et à l’étranger. Notamment, aux Etats-Unis, celle du Professeur Scott Halstead, 82 ans, un spécialiste mondialement reconnu de la maladie, qui s’inquiète et envoie même une vidéo diffusée au Sénat philippin pour exhorter à suspendre le programme de vaccination.

    De ses décennies de recherche il a remarqué que le virus de la dengue opérait selon un mécanisme singulier : l’ADE, Antibody Dependant Enhancement (Facilitation de l’infection par les anticorps), au cours duquel les anticorps développés lors d’une première attaque de dengue peuvent se retourner contre l’organisme lors d’une deuxième attaque par une souche différente, aidant le virus à passer les barrières du système immunitaire ; raison pour laquelle c’est en général la deuxième attaque qui est fatale.

    En reproduisant une première contamination, le Dengvaxia peut rendre les personnes qui n’ont jamais été infectées par le virus plus vulnérables à une deuxième attaque, au lieu de les protéger. Ce risque dure toute la vie mais il est particulièrement élevé la troisième année après l’injection. C’est ce mécanisme qui est à l’origine des résultats inquiétants des essais cliniques sur les enfants jeunes, dont une grande partie n’avaient jamais été exposés au virus. Plus les enfants grandissent et plus ils ont une chance d’avoir déjà été contaminés, sans forcément développer de symptômes.

    L’âge de 9 ans, choisi comme seuil de sûreté par le laboratoire, est donc tout à fait arbitraire : "le risque ne diminue pas magiquement pour les personnes séronégatives avec l’âge", s’indigne le professeur Halstead. Les estimations font état de 10 à 20% d’enfants séronégatifs vaccinés. Pour lui, ceux qui ont lancé ce vaccin, ont fait preuve d’un "cynisme total, où on considère que si mathématiquement le bénéfice global pour la société est positif, et si les coûts d’hospitalisation sont réduits, alors peu importe d’affecter la santé de certains, alors que c’est contraire aux principes les plus élémentaires de la médecine".

    Rien n’y fait, la vaccination commence. Pas dans les provinces les plus touchées par la dengue, mais dans celles qui présentent la plus forte concentration d’électeurs. Pour les photos de presse le jour du lancement, on a distribué aux enfants des tee-shirts jaunes, couleur du parti au pouvoir. Les injections se déroulent d’abord dans les écoles, puis dans les centres de santé des barangays, quartiers, dont la plupart ne disposent même pas de médecin. 

    Dans de nombreux cas, les parents ne sont pas prévenus. La mère de Riceza Salgo, 12 ans, morte d’une attaque de dengue hémorragique raconte :
    “"Je n’ai découvert qu’après sa mort, dans les papiers de l’école, que ma fille avait reçu le Dengvaxia."”
    Le système de filtrage des enfants au système immunitaire affaibli n’est pas appliqué. "Les enfants qui avaient des maladies préexistantes, diagnostiquées ou non, ont eu droit eux aussi à l’inoculation du virus", déplore le docteur Erfe. Parmi les victimes potentielles du Dengvaxia, des enfants qui avaient un lupus, une leucémie, un cancer… Romeo Cariño, le père de Roshaine, 12 ans, regrette :
    “"Peut-être que mon fils aurait fini par mourir de sa tumeur. Mais j’aurais eu quelques mois, un an de plus avec lui. Ils m’ont privé de ça."”


    Dessins et portrait de Riceza Salgo, 12 ans, morte d’une attaque de dengue hémorragique. "Je n’ai découvert qu’après sa mort, dans les papiers de l’école, que ma fille avait reçu le Dengvaxia", raconte sa mère. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    Vaccin-chimère
    Le Dengvaxia est un vaccin-chimère, c’est-à-dire qu’il est composé de deux virus combinés, celui de la fièvre jaune et celui la dengue. "Sanofi a créé un nouveau virus, explique le professeur Halstead. Il est difficile de prévoir comment il va évoluer." Selon les médecins du bureau du procureur, en plus des décès dus à la dengue hémorragique, certains enfants sont morts d’un accès de maladie viscerotropique ou neurotropique (une infection des viscères ou du cerveau), effet secondaire du virus de la fièvre jaune présent dans le vaccin. Si ces maladies sont mentionnées sur la notice comme des risques potentiels du vaccin, Sanofi affirme qu’il n’y a eu aucun cas lors des essais cliniques.

    En revanche, le laboratoire a fini par admettre en novembre 2017 "un risque accru de dengue sévère pour ceux qui n’ont jamais été exposés au virus". Le programme de vaccination est suspendu. Aux Philippines, la paranoïa monte : près d’un million d’enfants ont été vaccinés, sans test préalable et dans une désorganisation totale. Le ministère ne dispose pas de liste précise de noms.

    En plus des 500 morts rapportées par des parents paniqués au bureau du procureur, des milliers d’enfants ont été hospitalisés. Certains ont besoin d’opérations, pour résorber le sang après des hémorragies sévères. La plupart des familles n’en ont pas les moyens. 
    Pour l’instant, la ligne de défense principale de Sanofi est de pointer qu’aucun de ces problèmes n’a été signalé dans les 19 autres pays où le vaccin est commercialisé. Mais il est réservé dans ces pays au secteur privé, pour des familles qui ont les moyens d’un suivi médical.
    Le seul autre programme public de vaccination, au Brésil, s’est effectué principalement sur des individus entre 15 et 27 ans. Le laboratoire, qui a refusé toute interview pour cet article, se dit prêt à indemniser les victimes si une "causalité entre les cas et le vaccin est établie sur des bases scientifiques et si la responsabilité de Sanofi est établie sur des bases juridiques".

    Or même si dans certains cas le vaccin a favorisé l’apparition de la dengue hémorragique, la cause de la mort reste la maladie, non le vaccin. Une éventuelle faute restera donc difficile à prouver et l’affaire promet d’être un casse-tête juridique.

    Carol Isoux

    Pour compléter :

    Sanofi et son Dengvaxia visés par des poursuites par les Philippines (Mars 2019)
    https://www.youtube.com/watch?v=KIyThR1V2vQ

    Philippines : Benigno Aquino entendu sur le scandale du Dengvaxia (Décembre 2017)
    https://www.youtube.com/watch?v=ppKiATeI8-w

    Sanofi : la mévente du vaccin contre la dengue met en péril le site de Neuville/ Saône (Novembre 2017)
    https://www.youtube.com/watch?v=ocbZC7vQqMU*

    Wikipédia : Vaccin contre la dengue (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil sur wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccin_contre_la_dengue#Controverse_aux_Philippines

    Mes vaccins.net : https://www.mesvaccins.net/web/vaccines/539-dengvaxia

    Dengvaxia, le fiasco d’un labo, France Culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/la-fabrique-mediatique-du-samedi-14-novembre-2020


    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16743-14.11.2020-ITEMA_22483812-2020C26727S0319.mp3

    #covid-19 #coronavirus #confinement #en_vedette #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #surveillance #santé_publique #pass_sanitaire #solidarité #dengue #virus #innovation #sanofi #enfants

  • Epidémie de typhus murin à Los Angeles aux Etats-Unis Jacques Morvan - 7 oct. 2018 - Mesvaccins.net
    https://www.mesvaccins.net/web/news/12973-epidemie-de-typhus-murin-a-los-angeles-aux-etats-unis

    Aux Etats-Unis, une épidémie de typhus murin au centre-ville de Los Angeles, Californie, a été signalée par le département de la santé publique de Pasadena (PPHD).
    En 2018, il a été confirmé que 20 résidents de Pasadena étaient atteints du typhus murin, bien au-dessus des 1 à 5 cas prévus par an.

    Localement, les principaux animaux connus pour être porteurs de puces infectées sont les chats sauvages et les opossums.

    Les personnes fortement exposées à ces animaux risquent de contracter le typhus à puces. Les chiens et les chats de compagnie autorisés à l’extérieur sont plus susceptibles d’entrer en contact avec des puces infectées et pourraient ainsi transmettre la maladie à l’homme.

    Dans cette région la plupart des cas se produisent en été et en automne.

    Rappels sur le typhus murin :
    Le typhus murin est une zoonose due à la bactérie Rickettsia typhi, transmise de rat à rat, et souvent du rat à l’homme, par la puce du rat, Xenopsylla cheopis, hôte intermédiaire et vecteur. Le rat est le réservoir primaire. L’homme est généralement infecté par le contact avec les excréments des puces infectées, soit par inoculation dans la peau excoriée, par inhalation, ou par ingestion.

    Les symptômes peuvent commencer 6 à 14 jours après l’exposition à une puce infectée, et comprennent une fièvre (38 – 40°), des maux de tête, des frissons, des courbatures et des douleurs. Une éruption cutanée sur la face , la poitrine, le dos, la paume des mains et la plante des pieds, est de courte durée.

    Les tétracycline sont le traitement de référence (doxycycline en une prise unique). Le traitement est prolongé sur 7 jours dans les formes graves.
    Pour éviter la contamination il est recommandé : 
    • un contrôle efficace des puces sur les animaux domestiques en utilisant des produits anti-puces ; 
    • en cas d’activités comme le camping, la randonnée, utiliser des produits anti-puces à base de perméthrine pour traiter les vêtements ;
    • éliminer la nidification des rats et empêcher l’introduction des rongeurs, opossums, ou des chats sauvages dans la maison ou les vides sanitaires ;
    • avant de nettoyer les aires de nidification, appliquer un répulsif efficace contre les insectes (aà base de DEET) et utiliser un masque à particules de poussière, des lunettes et des gants.

    Source : Outbreak News Today
    #typhus #usa #pauvreté