L’affaire Baring Vostok jette une ombre sur le Davos russe
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Le fondateur américain de Baring Vostok, Michael Calvey, sortant du tribunal à Moscou le 11 avril 2019. Il a été placé depuis en résidence surveillée.
KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP
Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui se tient de jeudi à samedi, l’arrestation des dirigeants du fonds d’investissement privé le plus réputé de Russie sera au cœur des discussions de couloir.
S’il a l’oreille du président Vladimir Poutine sur l’économie, le directeur général du fonds souverain russe RDIF, le libéral Kirill Dmitriev, reconnaît que son influence a aussi ses limites. Il en est ainsi du dossier Baring Vostok qui alimentera les discussions en marge du forum de Saint-Pétersbourg, organisé du jeudi 6 au samedi 8 juin. Les soudaines poursuites judiciaires contre le plus ancien et le plus réputé des fonds d’investissement privés en Russie, avec l’arrestation le 14 février de son fondateur américain, Michael Calvey, de son directeur financier français, Philippe Delpal, et de quatre employés non occidentaux, ont jeté un froid sur le climat des affaires. Un coup de semonce pour beaucoup. « Un problème sérieux », résume laconiquement M. Dmitriev, qui, à la veille du « Davos russe », a confié au Monde son inquiétude.
Comme l’ancien ministre des finances Alexeï Koudrine, le président du patronat Alexandre Chokhine ou le PDG de la Sberbank, principale banque du pays, German Gref, M. Dmitriev a dès le début exprimé son soutien à Baring Vostok. Au nom de RDIF (Russian Direct Investment Fund, clef de voûte des investissements publics avec un capital de dix milliards de dollars, soit 8,9 milliards d’euros), il a envoyé des lettres au parquet pour rappeler la bonne réputation du fonds privé. Et demander que la détention préventive de ses dirigeants soit remplacée par de la résidence surveillée. A ce jour, seuls Michael Calvey et l’un de ses employés russes ont bénéficié d’un tel allégement. Le 21 mai, un juge a rejeté au contraire l’appel de Philippe Delpal.
« J’ai fait tout ce que je pouvais. On espère une fin rapide de cette affaire », dit M. Dmitriev. Il ne commente pas les poursuites pour fraude d’au moins 33 millions d’euros qu’aurait initiées contre Baring Vostok un ex-allié du fonds, soupçonné d’avoir réussi, grâce à des contacts haut placés, à faire emprisonner ses anciens partenaires. Mais il regrette qu’un différend commercial se retrouve au pénal. Un scénario fréquent dans la Russie des affaires, faute d’indépendance de la justice. Mais, jusque-là, aucun Occidental n’avait été arrêté.
A Saint-Pétersbourg, Kirill Dmitriev signera un accord avec Baring Vostok sur l’entrée de RDIF au capital d’un des actifs du fonds dans les nouvelles technologies. Pour pouvoir se rendre au « Davos russe », Michael Calvey a demandé au comité d’enquête de bénéficier d’une dérogation à s[a résidence surveillée ?]