Je viens de m’en faire un petit paquet. Bon sang, c’est vraiment brillant. Comme toujours, ça risque d’être long et compliqué pour réécrire ces histoires stalinisées, on sait bien à quel point tout revient en place, erratum après erratum, quand on s’est tous construits ensemble sur une version de l’histoire pendant si longtemps. Mais ça vaut le coup d’assener et de réassener le nom de cette cinéaste, ça finira bien par rentrer.
Pendant mes cours de ciné à l’université, j’avais été initié à Germaine Dulac par un prof assez chouette, qui travaillait à effacer les paroles de minimisation ou d’insulte ("la vache", de Artaud) à son égard pour en rétablir le talent. Puis j’ai lu les mémoires de Gloria Swanson (mon idole de l’époque), pièce maitresse de l’histoire du muet*, riche en renseignements sur la masculinité de ce monde (parmi les autres mondes). Il y a, dans ce domaine comme en tant d’autres, une histoire à réécrire, notamment pour qu’aucun jeune artiste, comme je l’étais moi-même, ne soit éduqué dans une histoire de l’art faite sans les femmes, persuadé qu’elles en sont, réellement, absentes ou annexes.
* ▻https://www.livres-cinema.info/livre/1282/swanson-par-elle-meme