Conformisme militant et paresse intellectuelle psychologie_sociale militantisme Simone Weil

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  • Un petit mot de ma chevrière.

    Bonjour

    Tout d’abord je tiens à dire que je suis très fière de nos consommateurs archi fidèles.
    Peut-être sont ils moins nombreux car l’offre bio se diversifie en centre ville mais ceux qui restent sont les meilleurs ! Ils doublent, voire triplent leur commandes. Ils savent vous retourner de beaux compliments sur nos petits fromages de chèvres qui font chaud au cœur ! Merci !

    Hier soir sur la 5, une émission sur le fromage que je façonne depuis 42 ans maintenant et que je connais comme si j’étais un petit ferment lactique vivant au sein du lait : « Le fromage qui nous rend chèvre ». Très bien,on y voit les magnifiques chèvres du Rovres, des jeunes chevriers dans les Landes pleins de promesses. On y raconte ce que je me tue à dire depuis 40 ans que je fais les marchés : « Non, il n’y a pas de vrais fromages fermiers sous nos latitudes l’hiver, non les chèvres de France ne broutent pas toutes l’herbe et les ronces. Elles sont même 90 pour cent du cheptel français qui restent leur vie entière fermées dans de grands hangars, merci au Brésil pour son soja transgénique merci au grands semenciers pour l’ensilage de maïs ! »

    Enfin tout ça vous pouvez le voir en replay mais... Rien n’est jamais complet. Il faut aller faire un tour chez nos voisins hollandais. Pays que nous connaissons bien car Theo est hollandais, même précisément du Brabant le nouvel Eldorado des chèvres. Là-bas face à nos 40 chèvres et à leur 2 litres par jour vous avez des élevages à 11 000 chèvres à 6 litres par jour avec une espérance de vie réduite à peau de chagrin comme les vies des gens qui consomment cette agriculture plus qu’intensive : industrielle ! Les agriculteurs hollandais, il y a 20 ans, ont découvert la CHÈVRE ! Pas de quota laitier ! Vous leur brûlez leurs belles cornes à la naissance et vous les entassez dans des hangars par centaines. Il y avait une si forte demande en lait de chèvre !

    A Amsterdam, les vacanciers qui rentraient de Grèce voulaient de la fêta pour se souvenir des vacances. Parfait voilà la fêta : hollandaise, française, danoise.Puis, voici le gouda au lait de chèvre. Maintenant, qu’il il y a surproduction de fromages de chèvre hollandais, pas de problème les camions de lait apportent par millions d’hectolitre le lait hollandais dans les usines françaises ou du sud de l’Europe.

    Les hollandais ne mangent pas de chevreaux, qu’importe : à 7 jours les chevreaux entassés dans des semi remorques quittent le nord pour le sud de l’Europe pour boire un faux lait fabriqué avec tous les résidus possibles de l’industrie alimentaire.

    Vous connaissez la fièvre Q ? non ? Les hollandais oui !
    C’est transmissible de la chèvre à l’homme et les élevages hollandais la subissent depuis quelques années avec surmortalité animale et mortalité humaine. Merci aux industriels agricoles, aux banques agricoles et à leurs mirages économiques ! Faite le calcul combien de paysans pourraient vivre comme nous si vous divisez (11 000 multiplié par 6) par (40 multiplié par 2) à la place d’un industriel employant 3 ouvriers ?

    Nous vivons très bien nous deux, les 40 chèvres, les poules, les abeilles sur notre petite ferme et le printemps revient chaque année en majesté devant notre porte. Les hirondelles sont là et le fromage de chèvre est comme elles, il vient et repart. Les biquettes pâturent un nombre incroyable de plantes différentes. J’ai appris tant de choses de vous, mes belles biquettes, de vous et de l’éternel recommencement de la vie ! Vous méritez comme tous les êtres vivants mieux qu’une cage !

    Bonne journée à tous !

    https://www.france.tv/france-5/le-doc-du-dimanche/961083-le-fromage-qui-nous-rend-chevre.html

    #fromage #chèvre #élevage #Hollande #lait

    • @aude_v même avis, et de l’autre côté me hérissent tout autant les Paul Ariès et compagnie tout pleins d’arrogance et de mauvaise foi, qui refusent de faire la différence parmi les pratiques sans animaux et assimilent véganisme et agrobusiness de façon acharnée, alors qu’ils sont capables de différencier zootechnie et élevage paysan, sans dénigrer ce dernier sous prétexte de son infériorité quantitative.
      On aurait pu imaginer une remise en cause intéressante des pratiques de l’agrobusiness, qui tape sur l’approche mécaniste uniformisante en y opposant diversité et compréhension écosystémique, et visant à ramener le cheptel mondial à un niveau soutenable tout en redonnant à l’élevage paysan une place centrale dans les zones de marge. Mais dans le panorama actuel on a désormais une critique mal posée qui tape sur la mauvaise cible, et alimente crispations et dialogue de sourds.
      Bilan des courses : des défenseurs de l’élevage paysan et des végans qui s’accusent mutuellement du pillage des ressources opéré par l’industrie, qui de son côté continue de faire avancer son bulldozer.

  • Toute notre #civilisation est fondée sur la spécialisation, laquelle implique l’asservissement de ceux qui exécutent à ceux qui coordonnent ; et sur une telle base, on ne peut qu’organiser et perfectionner l’#oppression, mais non pas l’alléger.
    Simone Weil (1909-1943)

    http://iresmo.jimdo.com/2015/07/18/simone-weil-une-critique-de-l-industrialisme
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf
    #guerre_aux_pauvres #critique_techno #critique_de_la_valeur

    • Mais, si l’état actuel de la technique ne suffit pas à libérer les travailleurs, peut-on du moins raisonnablement espérer qu’elle soit destinée à un développement illimité, qui impliquerait un accroissement illimité du rendement du travail ? C’est ce que tout le monde admet, chez les capitalistes comme chez les socialistes, et sans la moindre étude préalable de la question ; il suffit que le rendement de l’effort humain ait augmenté d’une manière inouïe depuis trois siècles pour qu’on s’attende à ce que cet accroissement se poursuive au même rythme. Notre culture soi-disant scientifique nous a donné cette funeste habitude de généraliser, d’extrapoler arbitrairement, au lieu d’étudier les conditions d’un phénomène et les limites qu’elles impliquent ; et Marx, que sa méthode dialectique devait préserver d’une telle erreur, y est tombé sur ce point comme les autres.

    • Il n’existe par ailleurs qu’une autre ressource permettant de diminuer la somme de l’effort humain, à savoir ce que l’on peut nommer, en se servant d’une expression moderne, la #rationalisation du #travail.
      [...]
      Dès qu’on jette un regard sur le régime actuel de la production, il semble assez clair non seulement que ces facteurs d’économie comportent une limite au-delà de laquelle ils deviennent facteurs de dépense, mais encore que cette limite est atteinte et dépassée. Depuis des années déjà l’agrandissement des entreprises s’accompagne non d’une diminution, mais d’un accroissement des frais généraux ; le fonctionnement de l’entreprise, devenu trop complexe pour permettre un contrôle efficace, laisse une marge de plus en plus grande au #gaspillage et suscite une extension accélérée et sans doute dans une certaine mesure parasitaire du personnel affecté à la coordination des diverses parties de l’entreprise. L’extension des échanges, qui a autrefois joué un rôle formidable comme facteur de #progrès économique, se met elle aussi à causer plus de frais qu’elle n’en évite, parce que les marchandises restent longtemps improductives, parce-que le personnel affecté aux échanges s’accroît lui aussi à un rythme accéléré, et parce que les transports consomment une énergie sans cesse accrue en raison des innovations destinées à augmenter la vitesse, innovations nécessairement de plus en plus coûteuses et de moins en moins efficaces à mesure qu’elles se succèdent. Ainsi à tous ces égards le progrès se transforme aujourd’hui, d’une manière à proprement parler mathématique, en régression.

      #contre-productivité

    • Simone Weil aborde dans ses textes plusieurs points qui raisonnent avec une accuité particulière aujourd’hui dans une économie pourtant souvent qualifiée de post-fordiste et de post-industrielle. Elle s’interroge sur le mythe de la #croissance illimitée. Elle montre la difficulté à s’appuyer sur une croyance en l’innovation technologique et la confiance dans le progrès #technique. Elle rappelle au contraire la part d’imprévisibilité à laquelle est soumise l’#innovation technologique. De même, elle montre le lien entre la #rationalité technique et calculante. Elle met en lumière la manière dont cette rationalité calculante envahit tous les pans de l’existence. Aujourd’hui, l’utilisation de la rationalité algorithmique dans le monde de l’entreprise et de la gouvernance politique en constitue une nouvelle étage. L’automatisation du travail par l’"#intelligence_artificielle" et l’utilisation des #big_data en vue d’une analyse prédictive en sont deux exemples. Face aux tenants du #capitalisme vert, qui affirment que les progrès technologique pourront dépasser le problème des limites naturelles, Simone Weil montre en quoi cette croyance relève d’une foi religieuse dans le progrès technique.

    • Le problème est effectivement spécialisation + besoin de coordination. Ce besoin de coordination est apparemment apparu avec les infrastructures agricoles (barrages, bassins, canaux d’irrigation....). Et la spécialisation a été possible grâce à l’#agriculture aussi, avec des denrées stockables en surplus (céréales).

    • @nicolasm comme le disait Hemenway, l’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles.
      http://seenthis.net/messages/190256
      Ce qui nous ramène à l’#horticulture

      Most horticultural societies are far more egalitarian than agriculturists, lacking despots, armies, and centralized control hierarchies.
      Horticulture is the most efficient method known for obtaining food, measured by return on energy invested. Agriculture can be thought of as an intensification of horticulture, using more labor, land, capital, and technology. This means that agriculture, as noted, usually consumes more calories of work and resources than can be produced in food, and so is on the wrong side of the point of diminishing returns. That’s a good definition of unsustainability, while horticulture is probably on the positive side of the curve.

      http://tobyhemenway.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • Oui mais j’imagine que ça ne suffit pas, car même si les céréales sont sans mesure pour la facilité et la durée de stockage et la versatilité de l’utilisation, on pourrait imaginer une capitalisation agricole avec surplus temporaires (tubercules, fruits à coques) suffisamment en nombre pour fabriquer une élite ? Peut être qu’une condition nécessaire est d’avoir des biens communs pour que celles et ceux qui ne veulent pas être esclaves puissent vivre librement en autonomie. Mais malheureusement ce n’est pas de la seule volonté des humains libres, comme l’a démontré maintes fois l’Histoire.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété, et une plus grande dispersion des ressources, qui sont de ce fait moins accumulables.
      La disparition des #communs a par ailleurs été de pair avec la mise en place des #enclosures, qui a marqué les débuts du capitalisme.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété

      Une égalité ... ou de l’esclavage. La canne à sucre est un bon exemple, puisque ça doit être une des culture les plus rentables en calories/ha, mais requérant une grosse main d’œuvre. Mais peut être s’éloigne t-on de l’horticulture

    • La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l’extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd’hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d’acheter. Et comme la grande industrie est un régime de production collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une collectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l’habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu’ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe. Un état de choses aussi étouffant suscite bien ça et là une réaction individualiste ; l’art, et notamment la littérature, en porte des traces ; mais comme en vertu des conditions objectives, cette réaction ne peut mordre ni sur le domaine de la pensée ni sur celui de l’action, elle demeure enfermée dans les jeux de la #vie_intérieure ou dans ceux de l’aventure et des actes gratuits, c’est-à-dire qu’elle ne sort pas du royaume des ombres ; et tout porte à croire que même cette ombre de réaction est vouée à disparaître presque complètement.

      #hétéronomie #système_technicien

    • Elle a écrit ce texte en 1934 et c’est impressionnant de voir avec quelle précision ça décrit la situation actuelle

      L’augmentation formidable de la part prise dans les entreprises par le capital matériel, si on la compare à celle du #travail_vivant, la diminution rapide du #taux_de_profit qui en a résulté, la masse perpétuellement croissante des frais généraux, le #gaspillage, le coulage, l’absence de tout élément régulateur permettant d’ajuster les diverses branches de la production, tout empêche que l’activité sociale puisse encore avoir pour pivot le développement de l’#entreprise par la transformation du #profit en #capital. Il semble que la lutte économique ait cessé d’être une rivalité pour devenir une sorte de guerre. Il s’agit non plus tant de bien organiser le travail que d’arracher la plus grande part possible de capital disponible épars dans la société en écoulant des actions, et d’arracher ensuite la plus grande quantité possible de l’argent dispersé de toutes parts en écoulant des produits ; tout se joue dans le domaine de l’opinion et presque de la fiction, à coups de #spéculation et de #publicité. Le crédit étant à la clef de tout succès économique, l’épargne est remplacée par les dépenses les plus folles. Le terme de #propriété est devenu presque vide de sens ; il ne s’agit plus pour l’ambitieux de faire prospérer une affaire dont il serait le propriétaire, mais de faire passer sous son contrôle le plus large secteur possible de l’activité économique. En un mot, pour caractériser d’une manière d’ailleurs vague et sommaire cette transformation d’une obscurité presque impénétrable, il s’agit à présent dans la lutte pour la puissance économique bien moins de construire que de conquérir ; et comme la conquête est destructrice, le système capitaliste, demeuré pourtant en apparence à peu près le même qu’il y a cinquante ans, s’oriente tout entier vers la destruction.

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      lien avec http://seenthis.net/messages/315340

    • Les leaders sont des types durs, qui ont des idées et des idéologies, et la visibilité et l’illusion de l’unité disparaîtraient. C’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader que le mouvement peut survivre. Mais c’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader qu’ils ne peuvent pas transformer leur unité en action concrète.

      http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/30/babelia/1451504427_675885.html

  • Discussion concernant la gestion d’un outing d’agression sexuelle comme il s’est passé il y a peu entre spéciale et moi
    Comme plusieurs personnes dont je suis, souhaitent pouvoir analysé ce qui s’est passé et réfléchir à une meilleur gestion. Je met ici mes commentaires que j’ai déplacé. d’ici http://seenthis.net/messages/391679 et de là http://seenthis.net/messages/315340

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    @intempestive, je n’ai pas ressentie que tu me demandait une explication ou quoi que ce soit. C’est que moi aussi ca me fait chier que speciale ai quitter seenthis. Meme si j’étais en rage il faut que je me contrôle sinon je suis aussi une agresseuse. Il y a une continuité dans les violences, mon beau père avait subit le viol gamin par son instit’, ça explique un peu ce qu’il m’a fait mais, biensur, cela ne l’excuse pas. Tout comme moi je n’ai pas d’excuses pour mon agressivité. Surtout si je veux lutter contre la perpétuation de la violence.

    Par rapport aux Stats sur les violences envers les femmes
    Selon l’OMS, 1 femme sur 5 à subit une agression sexuelle avant ces 15 ans, 1sur 3 au cours de sa vie. 50% des viols sont commis sur des mineurs, 94% des victimes sont des femmes ou des filles et 96% des agresseurs sont des hommes. En France on estime qu’il y a 75000 viols de femmes majeurs, sachant que les fille sont aussi nombreuses à subir les viols que les femmes on peu dire qu’il y a 150000 viols par an en France (les hommes sont 1 sur 15 concernant les violences sexuelles sur mineur et 1/26 pour les victimes d’inceste), et il s’agit de viols que les victimes osent dire. Je pense que beaucoup de viols type conjugaux sont toute a fait invisibles même pour les victimes et toute un tas d’abus sont indicibles. La récente affaire Cottrez était d’ailleurs un bel exemple de validation du viol conjugale. C’est démentiel un nombre aussi élevé et un tel silence.

    @odilon je trouve que tu as été très délicate et douce en parlant a spéciale la seule personne qui a été agressive et violence c’est moi (mais je dit pas ca par honte de mon attitude). je suis bien d’accord avec toi au sujet des campagnes sur la violence conjugales. En Espagne ils ont un programme de soins des agresseurs. Tu connait sûrement mais il y a le très beau film de Iciar Bollain « te doy mi ojos » Qui montre ces groupe de thérapie et montre aussi la continuité de la violence entre les générations. le centre psy ou je vais traite aussi les agresseurs. Ce centre est chère et pas remboursé par la sécu mais seulement partiellement pris en charge par certaines mutuelles. du coup je connait des personnes qui n’ont pas pu être soigné la bas faute d’argent ! Les agresseurs y sont peut être soigné sous la contrainte judiciaire. Je poserait la question j’y vais bientôt. En tout cas je me demande comment c’est possible qu’il n’y ai que si peu d’options thérapeutiques pour les victimes et les agresseurs. Tout est fait pour que l’oppression perdure sans fin !

    Pour les personnes que ça intéresse voici le centre en question :
    ▻►http://www.centre-des-buttes-chaumont.org

    J’ai aussi essayé le centre rue Saussure dans le 17 eme
    ▻►http://www.institutdevictimologie.fr
    mais ca c’est mal passé pour moi (ce qui peut être une coup de malchance) et pour deux autres personnes qui m’en ont fait part il y a peu (ce qui me fait dire que c’est peut être pas de la malchance) alors je déconseille ce centre même si celui la est pris en charge par la sécu.

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    Je relie encore cette discussion, et j’ai encore des choses à dire en particulier au sujet de la gestion de ce type de outing.

    Adolecente j’avais parlé de mon "problème de beau-père" à mes potes. A l’époque je n’avais pas d’amies filles et je fréquentait plusieurs bandes de garçons. La plus part des hommes (et garçons) à qui j’en ai parlé ont réagit comme eux. Ils ont été d’abord abasourdi, ou sonné par l’information. Ils n’ont pas parlé tout de suite et lorsqu’ils parlaient ils ne me disaient pas « c’est injuste ce que tu subit » ou « tu doit souffrir, comment on peut t’aidé ». La seule chose qu’ils trouvaient à me dire c’est « on va lui péter la gueule ». Mais ca je savais déjà le faire toute seule, Didier connait bien mon crochet du gauche. En fait je ne leur demandait pas de me venger ni de me protégé, mais de m’écouter et de me soutenir. Sauf que dans leur éducation de mecs, l’écoute, la parole ne sont pas mise en avant comme solution. Je trouvais toujours ca assez ridicule d’ailleurs car mes potes quant ils étaient en face de mon beau père ils étaient très soumis et loin de montrer cette attitude guerrière dont ils se faisaient fort face à moi. La je précise tout de même que mon beau-père avait des moyens de pression sur eux car il savait qu’on fumait tous des joints et a souvent menacer mes potes d’en informer leur parents. Ca explique aussi leur passivité parce que pas mal de mes potes étaient battu par leurs parents (leur père plutôt) mais ils ne le verbalisaient pas comme ca. Ils ne disaient pas qu’ils étaient des enfants battus et maltraités alors que c’est ce qu’ils étaient.
    j’en profite pour mettre un lien de statistiques
    ▻►http://www.lenfantbleutoulouse.fr/quelques-chiffres-sur-la.html
    Parceque si une femme meurt sous les coups tous les 3 jours, ce sont deux enfants par jour qui décedent des conséquences de la maltraitance . Et là on parle seulement des cas reconnus, beaucoup d’accidents domestiques doivent cacher des violences intrafamilliales.

    Si je raconte tout ca c’est que j’ai l’impression de retrouver ce type d’attitude dans les interventions de certains hommes sur ce fil. Je vais donner des noms alors svp ne vous sentez pas agressé, je ne cherche qu’a expliqué ce qui me semble relevé d’une attitude genré face à ces circonstance.
    Comme @monolecte le signale en effet ici les hommes qui sont intervenu ne faisaient pas de mansplanning. Par contre je pense qu’il y a eu des attitude de type « vengeresses » et de type « protectrice » parmi les interventions des personnes qui se sont identifiés de genre masculin.
    Alors je commence avec @fredlm ne le prend pas contre toi mais le fait d’avoir renvoyé @speciale à l’article sur les trolls m’a semblé inapproprié de ta part dans le sens que tu n’es pas légitime pour t’en prendre à spéciale. Moi seule le suis et je pense que c’est ce que @intempestive essaye d’expliqué avec son questionnement sur son comportement. C’était peut être pas conscient de ta part mais c’est une forme d’attaque contre lui.
    Aussi quant tu sort spéciale de la catégorie des victimes à mon avis tu te trompe aussi ou tu dépasse les bornes par rapport à ta place dans le conflit qui m’oppose @spéciale. Ce type de remarque montre un jugement et une condamnation de spéciale alors que tu devrais plutôt te demander ce qui est semblable à spéciale en toi plutôt que de faire comme si tu etait étranger à son comportement.

    Ensuite il m’a semblé voire une attitude de type « protectrice » dans les interventions de @biggrizzly et @nicolasm. Ca me semble plus difficile à expliqué clairement que pour @fredlm. En fait j’ai recu pas mal de mails d’hommes de seenthis et c’etait à mon avis la marche à suivre pour me témoigné leur soutiens. Je vais essayé d’expliqué pourquoi

    En fait dans mon premier message de outing je fini par dire « Bonne journée à toutes et aussi aux rares hommes qui sont pas des bitards (ceux là aurons la décence de ne pas se reconnaitre). » et la parenthèse était très importante. En tant qu’hommes votre intervention, même si c’est pour me défendre, donne cette impression que vous êtes différents de spéciale et légitime pour le recadré. Je ne dit pas que vous ne pouviez pas vous adressé à spéciale mais vous auriez du le faire en privé. Cela pour plusieurs raisons.
    – d’abord ca vous permet de ne pas aggraver l’humiliation publique qu’il subit déjà.
    – ca augmente vos chances d’être compris de lui, plus au calme. Il sera plus à même de réfléchir.
    – c’est important que des hommes qui comprennent ce que je racontent expliquent à ceux qui ne comprennent pas parceque la parole des hommes aura toujours plus de poids que la parole d’une femme. Mais le fait d’utiliser ce poids en privé vous rend moins bénéficiaire de ce privilège. C’est à dire que en privé vous tirez moins de bénéfices du fait d’être un féministe ou un sauveur de femmes.
    – aussi ca évite de me faire comprendre malgrès vous que je ne suis pas capable de me défendre toute seule. C’est vrai que parfois j’ai besoin d’aide mais dans ce cas je la demande.

    Il faut vous mettre « à la place de spéciale » et cet exercice d’empathie est plus difficile pour vous messieurs et il va falloir creusé dans cette direction. Travaillez votre empathie.

    Alors voila pour les attitudes masculines. Pour les femmes c’est différents. Je pourrait expliqué pourquoi plus en détail à la demande mais grosso-modo c’est cette histoire de carotte, d’âne et de paysan qui vous donnera la réponse. Les paysans peuvent montrer leur soutiens aux ânes mais par mail c’est mieux et les ânesses peuvent elles s’exprime en publique parce que politiquement ca nous aide nous les ânesses.

    (voire ici pour cette histoire de carotte ; ▻http://seenthis.net/messages/391679#message392518 )

    Pour revenir à mon expérience de victime d’inceste, quant j’en parlait à mes copines (autour de mes 25 ans j’ai commencé à avoir des amies femmes) leur réaction étaient justement assez similaire à ce que j’ai vu ici. Il y a de la compassion, de l’empathie et une sorte de déversement de la parole d’agressée. Comme je disait les récits traumatiques de l’une réveille celui des autres. Et un traumatisme ca fonction comme la répétition de la sensation physique et émotionnelle de l’agression. C’est ce que spéciale m’a fait vivre sans le savoir et c’est ce que j’ai fait vivre à @odilon mais en le sachant. En le sachant dans le sens que je sais que les femmes sont largement traumatisé et que j’ai déjà vécu ce truc de lire un témoignage et de me retrouvé dans l’état émotionnel que décrit @odilon. Combien de mes copines m’ont raconté leur traumas après que je leur ai raconter mon passé.

    Alors dans l’état actuel de ma réflexion la dessus je pense que si ca se représente il faudrait établir une sorte de non-mixité. Les hommes interviennent en privé par des message de soutiens pour la victime et des messages explicatifs à l’agresseur et de soutiens aussi dans le sens qui lui aussi est sous le choc vu qu’il ne comprend pas le problème et se sent injustement condamné. Pour les femmes laisser les témoignages de soutiens mais peut être ouvrir une partie vraiment privé pour les récits d’agressions qui remontent et la gestion émotionnelle de tout ceci. Et pour s’adresser à spéciale, pour lui évité de se sentir lynché, autant lui parlé en privé, comme pour les hommes.
    Voila mes idées pour le moment.
    Je vais y revenir surement :)

    –------

    me revoila :)
    Je me dit aussi qu’il y a des hommes victimes de violences sexuelles qui pourraient aussi avoir des remontés traumatiques et avoir leur place dans un espace de discussion entre victimes. J’ai divisé les groupes entre femmes cis et hommes cis par facilité mais en fait il y a un homme sur 15 qui a subit des violences sexuelles avant ces 15 ans en France et un homme sur 26 victime d’inceste. Et pour le viol si 94% des victimes sont des femmes, et que les intersexes doivent être pris·e·s en compte, ca fait tout de même des hommes victimes et c’est pas mal de les prendre en compte aussi. Alors plutot qu’un espace privé non mixte féminin ; peut être qu’il faudrait ouvrir un espace privé réservé aux victimes quelque soit leur genre ou leur sexe ou alors deux espace l’un strictement féminin (cis et trans bien sur) et un espace pour les victimes de tout sexe et genre.

    (...)

    voila voila

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    bravo a celles et ceux qui ont tout lu. J’ai envie en plus d’en rajouter une pointe. Là il s’agit d’un cas de outing d’agression sexiste et d’un récit des agressions sexuelles que j’ai subit alors je parle de victime VS agresseur et femmes VS hommes et je ne sais pas du tout si c’est applicable à d’autres contextes.
    Merci et bonne soirée

    #outing #agressions_sexuelle #gestion_de_crise #sexisme #inceste #viol #enfance #vicitime

    • Désolé, je n’ai rien à ajouter. :-) Juste content que tu avances et égoïstement rassuré de ce qu’on va sans doute pouvoir découvrir de nouvelles œuvres de toi.

      Enfin... Juste dire que je n’envoie que très exceptionnellement des mails aux personnes que je ne connais pas IRL. Connu publiquement, contacté publiquement. Règle de vie sur Internet à laquelle je ne déroge qu’exceptionnellement.
      Je n’avais pas de raison valable de te contacter. J’avais bien vu que tu ne publiais plus. J’ai interprété cela comme une volonté... à respecter.

    • @nicolasm et @biggrizzly Je parle du outing et du sentiment de malaise face au départ de spéciale de vendredi, pas de mon absence de ces derniers temps.

      Je veux dire que même un simple message de soutiens adressé à moi en public ce jour là est une attaque pour spéciale (de son point de vue, pas du votre) et qu’il faut prendre en compte votre genre qui a son importance. Et si l’envoie de mail en privé à des personnes de seenthis n’est pas votre habitude (et ce n’est pas la mienne non plus) ici la situation avait un caractère inhabituel. Je ne cherche pas à vous faire des reproches mais à analysé ce qui s’est passé. Mon but ici est de chercher des moyen à ce qu’on puisse collectivement éviter un effet « lynchage » et départ de spécial si une situation comparable se représente. Et c’est une tentative de réponse au questionnement de @intempestive et @odilon.
      sinon pour le coté pratique d’avoir le mail de spéciale ou le mien, j’avoue que le sens pratique n’est pas mon fort et j’avais mis ca de coté. Mais ca peut etre envisageable de contacté les admin de @seenthis pour obtenir ces informations ou faire suivre des messages privés. Si vous avez des idées you’re welcome

    • @nicolasm en fait le regroupement par genre est crucial. Comme le regroupement par statu (témoin, agresseur, victime) peut avoir de l’importance aussi. Par contre c’est possible que tu ne te soit pas adressé à spéciale et que je t’ai confondu avec @biggrizzly et que tu n’ai pas été « protecteur », excuse moi pour ca. Par contre ca change pas que les hommes non directement concernés ont intérêt à se faire discret. Et encore une fois je ne met pas en cause ton attitude, je reflechie avec les elemens dont je dispose. Sache qu’a ta place je ne me serais pas contenté d’un soutiens à la victime, j’aurais certainement agit de manière comparable à @fredlm

      @intempestive je pense que tu as raison sur la question du temps. Je me suis focalisé sur le genre mais c’est aussi un paramètre à prendre en compte. Je vais mâchonner tout ca dans ma tête :) à plus tard

    • Merci pour ces infos @fredlm et merci de ne pas prendre comme une attaque ce que j’ai dit au sujet de tes interventions. Comme je disait j’aurais réagit comme toi avec par contre plus d’agressivité. Et tu fait bien de parler de « l’intensité » je pense que ça peut avoir un lien avec la question de temps dont parle @intempestive c’est à dire que l’émotion nous incite a réagir a vif alors que justement c’est là qu’on devrait avoir la tête bien froide et qu’il faut un peu (ou beaucoup) de temps pour laisser le coeur du réacteur se tempéré. @aude_v en parlait aussi mais je ne sais plus où. En fait c’est précisément quant on est ému qu’on devrait se retenir d’intervenir et là je sais que pour moi mettre en pratique ce conseil est un sacré défi.

    • Ca me rassure ce que tu dit @supergeante
      Je n’ai que trois retour dont le mien c’est pas statistiquement utilisable mais je trouvait que c’etait tout de même un indice inquiétant. Mais je ne veux pas jetter l’anathème sur ce centre qui est indispensable. Et il y en a si peu et celui ci est conventionné auprès de la secu donc il est accessible pour les personnes en difficulté economique ce qui n’est pas le cas du centre des buttes-chaumont.
      Il y a aussi le fait que le centre doit être débordé et doit choisir en priorité les cas les plus grave et les plus urgents. C’est juste que vu ce qu’on m’a rapporter il y a quant même un problème, si illes ne peuvent pas prendre une personne pas la peine de lui dire que son vecu n’est rien, ou comme c’était avec moi ; aucune empathie, regarde sa montre toute la scéance et me faire recommencer à zero a chaque séance parcequ’elle a oublié ce que j’avais dit la fois d’avant... Si ca se trouve les deux autres personnes sont tombé sur la même personne que moi qui est un cas isolé et n’y est peut être plus. Tant mieu si ton experience et les retours que tu as sont positif, et j’esperait bien qu’on me dise cela en parlant de ces centres. Alors merci à toi pour ce retour positif.

      edit - et puis si des personnes connaissent d’autres centres d’aide aux victimes à Paris ou ailleurs ca peut être chouette de les partagé. C’est le genre d’infos qui peuvent servir.

  • Pour une approche matérialiste de la question raciale. Une réponse aux Indigènes de la République
    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique. Source : Vacarme

    • Quand il s’agit de donner son ressenti sur ce qui a motivé les attentats de janvier 2015, Houria Bouteldja explique que les indigènes mâles auraient été rendu « fous » par le déni de leur virilité par les Blancs. Selon elle pourtant, « les habitants des quartiers ne souhaitent pas politiser leur sexualité ». De même, dans son intervention au colloque « Penser l’émancipation », elle nous donnait une description essentialisée des questions de virilité des garçons arabo-musulmans, congratulant au passage Soral de leur offrir un programme de restauration de leur virilité mise à mal par le colonialisme et le racisme. Pour parler des marcheurs des années 1980, elle nous montrait des corps de mâles indigènes hypersexualisés, « adonnant les premiers coups de butoir à la République blanche et immaculée » (comme si elle n’était pas représentée par des hommes). Elle notait au passage que ces garçons arabes manquaient de jugement éclairé. Puis, elle dessinait la silhouette de Dieudonné, brandissant sa quenelle, mais « mal doté intellectuellement car ne possédant pas le bon logiciel ». Enfin, pour justifier ce geste antisémite, elle mobilisait ses affects en tant que femme, en déclamant son amour pour Dieudonné : « Je l’aime parce qu’il a fait une chose importante en termes de dignité, de fierté indigène, de fierté noire : il a refusé d’être un nègre domestique. Même s’il n’a pas le bon logiciel politique dans la tête, il a une attitude de résistance. Et j’ajoute, que bien avant la nature de ses alliés, ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. »

      D’une part, cette représentation du « garçon arabe » n’est pas...

      #racisme #gauche #P.I.R #essentialisme #identitaires #subalternesmaispasseulement

    • nous avons souhaité exercer notre droit de réponse de manière claire et argumentée. La rédaction de Vacarme a décidé de verrouiller le débat en refusant de publier ce texte.

      « Sexistes, antisémites, homophobes : bienvenue chez les Indigènes », tel aurait pu être, traduit dans l’humour de caserne des ultras du PSG, le titre de l’écrit savant du tonitruant trio de Vacarme.

      Ces allégations, sont-elles étayées de preuves ? Je prouverai qu’il n’en est rien et que ce papier vise à contenter les convaincus ou à désinformer les lecteurs distraits. Sans surprise, la première étape s’est déjà produite ; épargnons-nous donc la seconde.

      L’intersectionnalité, nom savant de l’étude de l’articulation, est un concept que l’on doit aux féministes africaines-américaines. Or il arrive de plus en plus fréquemment que cette théorie d’abord antiraciste soit aujourd’hui retournée contre les femmes indigènes qui en sont les héritières légitimes. Dans la France d’aujourd’hui, le chantage à l’intersectionnalité est devenu un instrument de police idéologique qui permet de disqualifier ceux qui ne prêtent pas allégeance à l’agenda politique dominant. Les accusations d’homophobie ou d’antisémitisme, sont les armes de ce combat-là. Force est de reconnaître, aussi désolant que soit ce constat, qu’une part significative du discours intersectionnel français est formellement semblable à l’universalisme républicain (bien que leurs contenus diffèrent). Il cherche à consacrer la supériorité morale de celles et ceux qui le prônent, en les confortant dans l’illusion d’une légitimité sans borne. Articuler à tous propos la classe, la sexualité, le genre et la race, c’est s’assurer d’avoir son mot à dire sur tout, et d’être rarement contredit. Jack of all trades, master of none, le prêcheur intersectionnel répondra « classe » ou « genre » quand on lui parlera race, et vice versa, installant son petit universalisme par accumulation de points de vue, où son avis seul sera pleinement légitime. Les Indigènes désarticulent ce devenir funeste d’une théorie émancipatrice, qui ne bénéficie alors qu’à ses propagandistes professionnels.

      Contrairement à ce qu’asserte le trio, le PIR ne « subsume » pas « toutes les questions sous celle de la race ». Écrire cela, c’est encore sous-entendre que ce serait affaire de choix. Le PIR constate que la race est fondatrice de la modernité comme de l’accumulation capitaliste, et il en tient compte.

  • La société de l’entre-soi
    http://blog.monolecte.fr/post/2015/01/19/la-societe-de-lentre-soi

    Un jour, probablement dans l’année qui a suivi l’obtention de mon permis de conduire, je me suis retrouvée sur un rondpoint où c’est aux conducteurs entrants de céder le passage à ceux qui tournent déjà. J’avais bien vu du coin…Lire la suite →

    #Conflits #chroniques #confiscation_démocratique #débat #folie #humanité #liberté #société

  • Article11 - La grande essoreuse - JBB
    http://www.article11.info/?La-grande-essoreuse#pagination_page

    Bon...

    Maintenant, on sait.

    Jusqu’alors, on pouvait encore se mentir. Se bercer d’illusions. Parier sur un sursaut de raison. Espérer un improbable miracle collectif. Agiter l’espoir du refus de la haine. En somme, croire encore que le bourbier n’était pas obligatoirement la seule destination commune.

    Mais désormais : impossible.

    #union_nationale #police #stigmatisation #charlie_hebdo

    • Pour l’instant, personne n’est à la hauteur de l’enjeu – sauf à penser que le but est un absurde affrontement (dit) de civilisation. Personne, et pas même la sphère radicale.
      L’étalage de commentaires haineux et de puérils règlements de compte auquel a (entre autres, parce qu’il y a eu aussi plein de contributions intéressantes, sensibles et respectueuses) donné lieu notre dernier billet http://www.article11.info/?Aux-fossoyeurs-de-tous-bords#pagination_page en constitue une triste illustration.
      Il va falloir faire mieux.

    • Comme si on n’avait pas déjà assez de sujets clivants. Je crois que l’impuissance de ceux qui disent qu’un autre monde est possible prend aussi racine dans le fait de faire passer les éléments de clivage avant les éléments sur lesquels tous sont d’accord. Pendant ce temps le CAC40 et le FN engrangent leurs noisettes.

    • Je ne suis pas allé participer à la bagarre chez article 11.
      Il y a quelques très beaux commentaires sous leur post, et sans surprise, on y retrouve aussi les grossièretés attendues. (Pour une fois, je trouve qu’Article 11 ne s’en tire pas trop mal)

      @koldobika

      Je ne suis pas certain de te suivre.

      Je risque une réaction à tes derniers posts, en espérant ne pas me démettre l’épaule sur des portes ouvertes.

      « faire passer les éléments de clivage avant les éléments sur lesquels tous sont d’accord »

      Cela dépend tout de même de qui l’on parle. Je veux dire que nous n’avons pas tous les mêmes rapports avec les éléments de clivage : au sein des « révolutionnaires », libertaires, contestataires, extrême-gauchistes, etc. les luttes féministes ne sont pas perçues pareillement par tou-te-s, par exemple. De même pour les luttes indigènes. D’ailleurs, ce terme y est encore contesté.
      Je pense que l’on ne peut pas se contenter de ce sur quoi nous serions éventuellement d’accord.
      Et que ceux qui disent qu’un autre monde est possible ne parlent pas tous du même autre monde ! Qu’en fait, ellils parlent d’un « multivers » de mondes qu’ellils espèrent possibles...

      Je pense que les infériorisé-e-s n’ont pas le choix d’attendre que les privilégiés des divers systèmes de rapports de domination veuillent bien renoncer tous seuls à leurs privilèges.

      Quant au sentiment de « bien commun », il me semble qu’il a toujours été faux (comme l’universalisme républicain, etc) - qu’il a toujours été activement mis à contribution pour occulter la réalité des hiérarchies sociales. Il me semble que c’est à la fois à l’impossibilité de continuer à les dissimuler, due aux luttes menées par les infériorisé-e-s, et aux contre-attaques, aux backlashs des dominants, que l’on doit la disparition de cette illusion.
      Il me semble que pour qu’une notion comme celle de bien commun puisse avoir un sens il faut que les inégalités s’effacent - que si cette notion doit avoir un sens, c’est justement dans les luttes des dominé-e-s, dans la confrontation à ces « clivages » qu’elle le prendra. Ceux ci ne seront pas dépassés tant que les privilégiés n’auront pas pris conscience de leurs privilèges.

      Est-ce que je réponds à côté de la question ?

      Par ailleurs, je peine vraiment à comprendre ce à quoi toi et #Aude faites référence, lorsque vous parlez de « militantisme identitaire ».

    • @martin5

      Je pense que l’on ne peut pas se contenter de ce sur quoi nous serions éventuellement d’accord

      Non bien sûr il ne s’agit pas de s’en contenter, mais je me dis que ça serait bien qu’il puisse y avoir des groupes dans lesquels des désaccords ou conflits peuvent exister tout en contribuant à un socle commun dynamique (et tout en restant critiques sur le « vivre ensemble » http://seenthis.net/messages/208781#message321750 ), plutôt que de rendre l’échange impossible.
      Parmi les points qui font clivage, je repensais en fait à ceux qui ont amené la revue Offensive à se mettre en pause http://seenthis.net/messages/321920
      Et la remarque d’@aude_v sous ce post-là me semble exprimer quelque-chose de commun avec ta remarque que je relevais ici http://seenthis.net/messages/315340 à savoir le constat d’une certaine façon de créer un « commun » qui se construit beaucoup par exclusion de l’autre.

    • Ce que j’entendais par « bien commun » c’est sous d’autres mots le bien public, le fait qu’il existe des choses qui nous appartiennent collectivement, dont nous ayons une propriété d’usage en même temps qu’une responsabilité, qui ne soient pas privatisées. Exemples : la stabilité du climat, la capacité des sols à nous nourrir, l’accès à l’eau potable. En d’autres termes la prise en main des conditions de notre subsistance et de notre autonomie.

      Il me semble que pour qu’une notion comme celle de bien commun puisse avoir un sens il faut que les inégalités s’effacent - que si cette notion doit avoir un sens, c’est justement dans les luttes des dominé-e-s, dans la confrontation à ces « clivages » qu’elle le prendra. Ceux ci ne seront pas dépassés tant que les privilégiés n’auront pas pris conscience de leurs privilèges.

      Oui je partage ce point de vue.
      Ce que je voulais dire dans ma remarque précédente sur le CAC40 est que je crains que la tournure que prennent les clivages actuels chez ceux qui remettent en cause l’ordre existant ne les fasse oublier l’ennemi commun, comme l’avaient caricaturé les Monthy Python
      https://www.youtube.com/watch?v=gb_qHP7VaZE


      Ceci sans souhaiter une quelconque « union sacrée » qui nie le conflit (car ne pas assumer le conflit c’est se condamner à l’affrontement cf Benasayag) mais intégrant constructivement ce conflit.
      Mais c’est fort possible que ce que je dis là manque beaucoup de clarté et de nuances. Comme je le disais plus haut c’est encore confus, c’est juste un essai de formuler mes impressions dans l’air du temps actuel.

  • Offensive s’arrête - Mille Babords
    http://www.millebabords.org/spip.php?article27182

    ...une bonne série de questionnements :

    Malgré des retours favorables, des abonné-e-s en nombre ainsi que des lecteur-rice-s toujours assidu-e-s, nous avions décidé il y a un peu plus d’un an de faire une pause. Un désaccord profond sur le contenu d’un dossier sur la violence avait révélé d’autres oppositions. Nous en avons ici relevé quelques-unes :
    • Autour de la critique de la société industrielle : Comment faire pour que la critique anti-technologique ne verse pas dans une mythification du passé ? Peut-on alimenter les valeurs que nous souhaitons défendre en s’appuyant sur le passé ? Nommer le mouvement anti-industriel de réactionnaire est-il un moyen de le disqualifier pour esquiver les questions qu’il soulève ? L’émergence des nouvelles technologies appauvrit-elle les luttes, les engagements au profit d’un militantisme du zapping, plus éphémère ?
    • Sur le féminisme : Le féminisme peut-il faire l’impasse sur la déconstruction du genre ? Peut-on lutter contre les dominations sans déconstruction ? L’idée de déconstruction conduit-elle inévitablement à nier toute idée de nature ? Les luttes pour la libération sexuelle ne contribuent-elles pas à véhiculer des valeurs qui sont celles du néolibéralisme ?
    • À propos de la famille : La famille peut-elle être une réponse au délitement des liens sociaux et des solidarités et un espace de résistance au capitalisme ? Ou ne reste-t-elle qu’une institution patriarcale qui socialise aux normes dominantes ?
    • Sur l’autorité : La position d’expert, de spécialiste doit-elle être systématiquement l’objet de méfiance ? Est-il indispensable que des militants développent des savoir-faire et des connaissances spécifiques pour nourrir les luttes ? Peut-on faire autorité sans être autoritaire ?
    • À propos de la violence : La violence des oppresseur-se-s peut-elle être utilisée à son tour par les opprimé-e-s pour s’émanciper ? Peut-on se contenter de la non-violence ? Toute violence sert-elle inévitablement le système capitaliste et l’Etat ? Est-ce que la violence des dominé-e-s exercée contre celle des dominant-e-s peut être l’objet de critique ?
    • Autour de l’identité et de l’universalisme : La multiplication des identités ne brouille-t-elle pas la perception qu’on a des rapports de domination ? Cette atomisation des identités ne risque-t-elle pas de participer de la déstructuration du tissu social, des solidarités ? Les luttes sociétales (comme le féminisme, l’antiracisme…), que l’on dit plus facilement récupérables par le pouvoir, doivent-elles pour autant passer au second plan ? Situer d’où on parle est-il primordial pour lutter et penser ensemble ? Peut-on lutter ensemble sans partager certaines valeurs communes ?

    Cette fois-ci, nous n’avons pas réussi à construire du commun à partir de ces questions, à tourner et à retourner ces désaccords en réflexion pertinente comme vous avez pu le lire parfois dans Offensive. Nos pratiques et nos modes d’action communs ont aussi pâti de ces oppositions. Et l’arrêt momentané de publication n’a pas conduit à produire de nouvelles envies, mais a, au contraire, agrandi les fissures qui étaient peu à peu apparues dans notre collectif. Certains et certaines se sont même mis-e-s en retrait ou retiré-e-s de l’élaboration collective.

    #anarchie #revues #militants

  • Sans la connaître au moment de sa rédaction, ma pensée s’est trouvée à rejoindre celle d’une éminente philosophe française, Simone Weil (1909-1943), considérée par Albert Camus comme « le plus grand esprit de notre temps. » Au début des années 1940, Simone Weil rédigeait en effet une « Note sur la suppression générale des partis politiques ». Elle y affirmait, entre autres, que « la première fin et, en dernière analyse, l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite. » Encore : « Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »

    Simone Weil milita elle-même dans un parti politique français. Éprise de justice sociale, elle s’aperçut vite que tous les partis politiques, bien loin de la réaliser, ne luttaient en somme que pour leur propre pouvoir. Dans la pensée de Simone Weil, combattre pour la vérité et la justice ne peut se faire que par des esprits libres. Non assujettis à l’idéologie commune d’un parti, ils deviennent capables de la transcender, pour le triomphe des valeurs universelles : le vrai, le bien, le juste, auxquelles une société démocratique doit adhérer.

    http://globaliznow.com/2014/12/06/la-fin-des-partis-politiques-bientot-en-france

    #democratie #findespartispolitiques #simoneweil #philosophiepolitique

  • Why the right keeps winning and the left keeps losing | openDemocracy
    https://www.opendemocracy.net/transformation/michael-lerner/why-right-keeps-winning-and-left-keeps-losing

    Most US residents work in an economy that teaches them the common sense of global capitalism: “Everyone is out for themselves and will seek to advance their own interests without regard to your well-being, so the only rational path is for you to seek to advance your own interests in the same way. Those who have more money and power than you have are just better at seeking their own self-interest, because this is a meritocratic society in which you end up where you deserve to end up. If you deserved more you would have more.”

    Now here is the central contradiction: most people hate this kind of reality. We believe that it is in stark contrast to the values we would like to live by but simultaneously we also believe that the logic of capitalist society is the only possible reality, and that we would be fools not to try to live by it in every part of their lives. This message is reinforced in our workplaces and also by almost every sitcom and television news story available. Unconsciously, many people adopt the values of the marketplace, and these values have a corrosive impact on their own friendships, relationships, and family life.

    So when many people encounter a different reality in right-wing churches that have specialized in creating supportive communities, they feel much more addressed there than they’ve ever felt in progressive movements that focus on economic entitlements or political rights, which sometimes disintegrate due to internal tensions over dynamics of relative privilege and unproductive feelings of guilt.

    Only rarely do these liberal or progressive movements actually manifest a loving community that seems to care specifically about the people who come to their public talks or gatherings.

    #imaginaire #politique #militantisme
    voir aussi
    http://seenthis.net/messages/317218
    http://seenthis.net/messages/315703
    http://seenthis.net/messages/315340
    http://seenthis.net/messages/199547