?iid=dc:150957912&context=ONLINE&

  • Quand Facebook devient un État | L’Echo
    https://www.lecho.be/entreprises/technologie/quand-facebook-devient-un-etat/10139091.html
    https://images.lecho.be/view?iid=dc:150957912&context=ONLINE&ratio=16/9&width=640&u=1561153098000

    Un bon papier qui soulève des questions... et interroge des gens connus de nos services : Ah ces prophètes, toujours les mêmes qui seront démentis dans quelques années, comme d’habitude :

    Certains n’ont pas hésité à parler de révolution, comme l’économiste Bruno Colmant, qui a réagi sur Twitter : « La création du libra, la monnaie de Facebook, est l’événement monétaire d’un demi-siècle après la fin de l’étalon-or décidé par les USA. C’est même la plus grande révolution depuis l’invention de la monnaie papier : une monnaie universelle, privée et digitale ! Facebook devient un État. Le libra est une véritable révolution monétaire et socio-politique. »

    « L’arrivée de nouvelles monnaies met à jour l’archaïsme des banques, nous dit pour sa part Laurent Alexandre, spécialiste des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Les banques se sont endormies. Il faut penser le rôle de la banque de demain. Et la question majeure est celle de la cybersécurité. Il faudra sortir des dizaines de milliards : on voit mal BNP ou ING le faire. Or, les Gafa sont capables de faire de la cybersécurité. »

    Le libertarisme (voir l’encadré) hante en effet les Gafa. Pour le comprendre, il faut se replacer dans le contexte des années 60. Dans son ouvrage, « Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture », Fred Turner a remarquablement montré comment les communautés hippies de l’époque, faute de pouvoir réaliser leurs utopies, vont progressivement, dans les années qui suivent, se réincarner à travers la constitution de communautés alternatives par le biais de la cybernétique. Une rencontre étonnante a ainsi eu lieu entre illuminés notoires, artistes, hackers, scientifiques et activistes de gauche. Cette collusion a forgé le système de pensée dans lequel évoluent aujourd’hui les représentants de la Silicon Valley. Un personnage clé comme Stewart Brand a formulé la perspective générale du mouvement : libérer l’individu en créant des réseaux qui permettent d’améliorer la vie de ceux qui y participent, sur la base d’un système autorégulé, sans l’aide de l’État. Mais cette idéologie libertaire, plutôt de gauche à la base, va entrer progressivement en lien avec un libertarisme de droite, c’est-à-dire un hyperlibéralisme : « Le libertarisme vise à tout transformer en marchandise, en objet échangeable sur un marché, précise Guillaume Vuillemey. Dès qu’un nouveau marché planétaire se crée, c’est un succès du libertarisme. » En mettant à mal nos libertés, Facebook semble néanmoins s’éloigner de toutes les formes de libertarisme : « Facebook n’est pas un rêve libertaire, estime Louis Larue, chercheur à la chaire Hoover de l’UCL. Le libertaire veut la libre concurrence, alors que Facebook fonctionne comme un monopole. C’est l’enfer des libertaires. Tout est centralisé. À mon sens, c’est une entreprise capitaliste classique qui a simplement plusieurs domaines d’activité. »

    #Facebook #Libra #Monnaie_numérique #Cryptomonnaie