• Bienvenue chez #Frange_Radicale, #salon_de_coiffure sans prix genrés et sans patron

    Ouvert après le deuxième confinement, l’établissement parisien Frange Radicale propose une alternative aux salons de coiffure traditionnels. Rencontre.

    Depuis l’ouverture du salon en décembre 2020, les fauteuils de Frange Radicale ne désemplissent pas.

    Pas évident pourtant de distinguer l’entrée du salon quand on passe par la rue Carducci, nichée dans le 19e arrondisssement de #Paris, à quelques minutes des Buttes Chaumont. Il faut connaitre l’adresse pour savoir que derrière les bosquets se cache un salon de coiffure. Ou plutôt une « coopérative de coiffure », comme il est écrit en rose au-dessus de la baie vitrée.

    Le salon de coiffure attire les gens du quartier, mais une bonne partie de sa clientèle passe aussi l’entrée parce que Frange Radicale n’est pas un salon tout à fait comme les autres.

    On y coupe les cheveux certes, mais à des tarifs abordables et non genrés, et surtout, on y fait en sorte que vous vous y sentiez bien, même quand vous avez fui les salons des années durant, échaudées par l’ambiance normative parfois pesante qui y règnent.

    Se lancer en pleine pandémie

    Chez Frange Radicale, la déco est épurée, les plantes vertes nombreuses, et les fauteuils vintage stylés. Bref, on s’y sent déjà bien, et pas juste parce qu’on arrive pile au moment où la playlist du salon passe du Aya Nakamura.

    Aux commandes : Léa, Pierre et Anouck, qui ont fait le pari d’ouvrir leur salon en pleine pandémie.

    Ce n’est pas que l’amour du coup de ciseaux qui les a réunis. Tous les trois se sont croisés dans des squats autonomes et à l’école de coiffure, avant de monter Frange Radicale : « On a tous été salariés dans différents salons de coiffure et on s’est rendues compte que ce modèle ne nous convenait pas », explique Anouck.

    « Pour les salariés, il faut toujours travailler plus, plus vite, et on avait envie d’expérimenter un nouveau modèle, de monter notre coopérative, notre entreprise détenue et gérée par nous, les salariés. »

    Un argument qui marche auprès des clientes, à l’instar de Marion, venue pour la première fois après avoir entendu parler du salon par ses collègues : « L’idée de la coopérative m’a plu. C’est un projet politique cool, alors je suis venue pour soutenir. »

    Tout le monde au même prix

    Chez Frange Radicale, on applique la règle des prix non genrés, à l’instar de quelques salons comme Bubble Factory à Paris, Holy Cut à Bordeaux, ou bien Queer Chevelu, qui pratique le prix libre.

    Les tarifs sont fixés en fonction de la coupe et non en fonction du genre du ou de la cliente : 35€ la coupe longue, 25€ la coupe courte, 15€ la coupe tondeuse, et la couleur sur devis.

    Un choix qui répond à la logique la plus élémentaire, même si la majeure partie des salons perpétue aujourd’hui la tradition des coupes « femmes » à des prix largement supérieurs aux coupes « hommes » :

    « Ça veut dire que les femmes qui ont les cheveux courts paient plus cher pour un travail qui est souvent similaire, et les hommes qui ont les cheveux longs, ce qui est quand même la mode en ce moment, paieraient moins cher qu’une femme qui a les cheveux longs ? », s’agace Léa.

    Si tant de salons n’ont pas (encore) franchi le pas, c’est aussi que les coiffeurs et les coiffeuses sont formées à envisager leurs coupes en fonction du genre des clients, comme l’explique Anouck :

    « Ça commence dès l’école de coiffure où on t’apprend qu’une coupe femme, tu ne la fais pas en trente minutes comme une coupe homme, il faut y mettre plus de temps, il faut être plus raffiné au niveau des tempes… Il y a plein d’arguments… qui sont des arguments à la con parce qu’on fait ce qu’on veut avec ses cheveux ! Mais ce sont aussi des arguments qui vont justifier une tarification supérieure pour les femmes. »

    Un coup de ciseau dans la binarité

    En pratiquant des tarifs égalitaires, Frange Radicale s’est rapidement forgé une réputation de salon où tout le monde est bienvenu, où une femme peut demander une coupe ultra courte sans être regardée de travers et où toutes les audaces capillaires sont acceptées.

    S’il n’a pas été pensé comme un salon destiné spécifiquement aux personnes queers, Frange Radicale attire une clientèle qui a longtemps fui les salons classiques où s’exercent les normes binaires et hétéronormatives. « Ici, nos corps et nos coupes ne sont pas étranges », explique Clémence, cliente fidèle à la nuque bien dégagée :

    « Ça diffère tellement des salons où une coiffeuse un jour m’a quand même dit “attention je laisse les pattes sinon c’est des femmes qui vont vous draguer hihi”. Ce à quoi j’ai répondu : « Rasez, merci ! » »

    Politique, le cheveu ? « Les cheveux, ça a toujours été quelque chose de revendicatif, depuis toujours, que ce soient les crêtes des punk, les afros, ou les cheveux longs pour les gars, ou les mulets », assène Léa.

    Pour Anouck, c’est non seulement un marqueur d’identité, mais aussi un signe de reconnaissance : « Moi, j’arrive à savoir si une fille est gouine à sa coupe de cheveux. », plaisante-t-elle.

    « Et il ne faut pas oublier les salons en tant que lieux », insiste Pierre :

    « Les gens s’y croisent, s’y reconnaissent, il y a des journées où trois voisins de la résidence d’en face se croisent ici. Ça crée du lien social. Et on en a vraiment besoin en ce moment… »

    Clichés tenaces et discriminations

    Être coiffeuse, c’est encore aujourd’hui s’exposer à pas mal d’idées reçues rarement bien intentionnées. Anouck et Léa en ont régulièrement fait l’expérience :

    « Quand tu rencontres des gens et que tu leur dis que tu es coiffeuse, on te fait sentir que c’est naze. Et quand tu es une meuf, il y a un côté hyper sexiste, car tout de suite ça veut dire que tu es stupide, que tu es une fille facile, ou que tu es un peu bébête. »

    Anouck se souvient de cette cliente qui lui a lancé : « Et donc, toi t’aimais pas l’école ? » :

    « J’ai trouvé ça bizarre, mais je n’ai pas compris tout de suite. Ce n’est qu’après que j’ai compris qu’elle me disait ça parce que je suis coiffeuse. Bah si, j’étais bonne à l’école… mais ça n’a rien à voir ! »

    Derrière ces réactions, c’est aussi tout un corps de métier où les comportements sexistes et racistes sont encore monnaie courante.

    Tous les trois l’ont vu dès l’école et leurs premiers stages : ce sont des patrons qui demandent aux filles de changer leur prénom à consonance étrangère, des employées à qui on demande de ne pas parler parce qu’on estime qu’elles ne parlent pas assez bien le français, à qui on demande de se lisser les cheveux, ou de porter jupe et talons pour faire plus féminine.

    Tenter l’aventure

    Anouck, Pierre et Léa en avaient assez de l’abattage, des coupes standardisées faites à la chaîne. Avec Frange Radicale, on prend le temps et cela leur permet de réenchanter leur travail, d’évoluer dans des conditions plus respectueuses. « Ça améliore grave la qualité de notre travail, j’ai l’impression que même nos coupes sont beaucoup mieux », assure Anouck.

    « On est trois avec un salon, c’est très ambitieux de vouloir revaloriser tout le métier », reconnaît Pierre. Pas envie d’être des donneurs de leçons, les trois coiffeurs et coiffeuses espèrent au contraire que leur salon donnera envie à d’autres de se lancer. Et ce n’est pas si inaccessible, affirme Léa :

    « On n’a pas fait quelque chose de si exceptionnel. On a grave galéré, mais on est trois, on se partage tout, et c’est pas du tout insurmontable. On a le salon qu’on veut, on fait exactement ce qu’on veut, on a les congés qu’on veut, on se paye comme on veut… c’est tout bénéf’ ! »

    Frange Radicale ne transformera peut-être pas le monde de la coiffure, en tout cas pas tout de suite, mais à son petit niveau, le salon pourrait bien faire naître des envies d’indépendance et d’autonomie à d’autres dans la profession.

    https://www.madmoizelle.com/bienvenue-chez-frange-radicale-salon-de-coiffure-parisien-sans-prix-gen

    #coopérative #tarif #prix #tarif_non-genré #genre #cheveux

    ping @isskein

  • La colère des femmes
    (traduction très rapide d’un article de Katrin Gottschalk/TAZ sur les parutions féministes de la rentrée en Allemagne)

    Réduire le téléviseur en morceau, briser la vaisselle, faire du petit bois de la table - tout simplement, tout réduire en morceaux. Cela semble être le fantasme de nombreuses femmes. Au moins 70 % des client·es d’un crash room à Berlin sont des femmes. Elles paient 220 euros pour une heure de rage sans public. C’est ce que rapporte le propriétaire du lieu dans le livre de Ciani-Sophia Hoeder Wut und Böse (La rage et le mal). Hoeder n’est pas du tout surprise, car la thèse de son livre est qu’il n’y a pas de place pour la colère des femmes dans notre société.

    Bien sûr, les femmes sont aussi en colère. Elles ont juste appris, que cela ne passe pas bien si elles le montrent. Cela ne correspond pas à l’image du sexe attentionné, de l’amante dévouée, de l’écoutante silencieuse. Et celles qui ne se conforment pas à cette image sont, à ce jour, toujours sanctionnées.
    Si vous ne répondez pas par un sourire reconnaissant à la drague dans la rue, vous risquez d’être insultée. Devoir penser constamment aux conséquences de ses propres actes se révèle épuisant pour les femmes, devoir réprimer son indignation les rend malades.

    Cet automne, trois écrits féministes ont été publiés, dans lesquels les trois autrices disent ne pas rattacher la catégorie « femme » aux caractéristiques du genre, mais vouloir conserver cette catégorie comme point de référence dans un système binaire. En tout cas, pour la catégorie « femme », elles constatent : elle est « mütend » (wütend+müde). Le mot est né de la pandémie de corona et décrit un mélange de colère et de fatigue.

    La rage et le mal
    Ces titres suffisent à montrer que ces thèmes déterminent la littérature féministe actuelle. Wut und Böse (La rage et le mal) est le titre du livre de Ciani-Sophia Hoeder, Die Erschöpfung der Frauen (L’épuisement des femmes) de Franziska Schutzbach l’autre. Le titre du pamphlet critique Sweet d’Ann-Kristin Tlusty est plutôt vague, mais il entre dans le vif du sujet dès le début avec la déclaration suivante : « Je suis une féministe. Je suis en colère contre le fait que les femmes souffrent davantage de la pauvreté dans la vieillesse que les hommes, c’est une évidence. »

    Les féministes du monde germanophone sont donc en colère - mais y a-t-il quelque chose de nouveau à dire à ce sujet ? Audre Lorde, citée par les trois autrices, a déjà traité de la colère comme réponse au racisme dans les années 1980. Cependant, en tant que femme, et surtout en tant que femme noire, il faut être forte pour donner un espace public à sa propre colère. Une force qui peut épuiser, c’est pourquoi Lorde qualifie le soin de soi d’acte de guerre politique.

    En outre, ces dernières années, des termes adéquats sont apparus. Le activism burnout ou la fatigue rage tentent de décrire ces débilitations spécifiques qui ne touchent pas que les femmes, mais se heurtent souvent chez elles à une estime de soi particulièrement basse.

    Parmi ces trois publications, Franziska Schutzbach décrit de manière particulièrement approfondie les différentes dimensions de l’épuisement féminin. La sociologue titulaire d’un doctorat porte un regard riche en sources sur l’histoire du sujet éclairé, apparu en opposition aux femmes et aux « sauvages ».

    Le sexe faible
    A la suite de Klaus Theweleit, elle montre comment la masculinité du fascisme est construite par le rejet de tout ce qui est faible - et les femmes sont considérées comme le sexe faible. La vision des hommes sur les femmes est intériorisée par les femmes et les conduit à se dévaloriser et à se dévaloriser mutuellement.

    Selon Schutzbach, la tentative des femmes de se distancier activement de ces attributs conduit finalement à un épuisement permanent. Schutzbach considère son livre comme un appel à l’imperfection. Toutefois, permettre et vivre la différence sans crainte ne fonctionne que lorsque « les gens prennent au sérieux leur désir de relation et leur besoin de soins, lorsqu’ils sont en relation les uns avec les autres, ils peuvent se montrer vulnérables les uns aux autres - et aussi épuisés ».

    À la fin du livre, Schutzbach en appelle à une « care revolution ». Les études à ce sujet sont denses : les femmes assument plus de tâches ménagères, plus de soins, elles se chargent de maintenir la cohésion des équipes au travail et achètent les cadeaux pour tous les membres de la famille pendant leur temps libre.

    Douce et mignonne
    La journaliste Ann-Kristin Tlusty résume cette image de la femme attentionnée par l’image de la femme douce. Dans son livre Sweet, elle décrit, à côté de la femme douce, la femme mignonne, qui est à la fois toujours sexuellement disponible et active. Elle sait ce qu’elle veut et celle qui aime le sexe à l’ancienne, c’est-à-dire « vanille », est considérée entretemps comme frigide. Et puis, selon Tlusty, il y a aussi la femme délicate, qui est mince et fragile. Douceur, gentillesse et tendresse, ces catégories sont revendiquées de l’extérieur et déterminent également l’image de soi de la femme.

    Dans Sweet, cependant, Tlusty ne plaide pas pour se distancer de cette image de soi, pour transformer « doux » en « fort » : « Je refuse de faire appel à l’auto-responsabilité féminine et d’appeler à l’autonomisation joyeuse. »
    Elle critique donc vivement le « féminisme de puissance ». Elle entend par là un type de féminisme de carrière qu’Angela McRobbie a déjà critiqué dans The Aftermath of Feminism. Au lieu d’exiger qu’il y ait un nombre égal de femmes aux postes de direction, Tlusty préfère créer des structures qui permettent une « société douce ».
    Une société douce se construit « sur une infrastructure sociale qui permet une prise en charge simple et sans but lucratif des enfants, des malades et de ceux qui ont besoin de soins, au lieu de déplacer tout ce qui est social essentiellement dans la sphère privée ». En conséquence, le secteur des soins doit être entièrement socialisé. La gentillesse pour tous est une belle utopie. La manière dont ce concept est censé fonctionner dans une société fondée sur la force reste toutefois ouverte.

    La colère est une force motrice
    Ciani-Sophia Hoeder identifie la colère comme une force motrice importante pour le changement. La journaliste s’y attarde dans son livre La colère et le mal. La fondatrice de Rosa Mag, un magazine en ligne pour les femmes noires, veut avant tout cultiver le courage d’être en colère.

    L’envie de changement est évidemment ce qui anime Hoeder. Elle sait que les structures ne changent pas toutes seules, mais que les luttes solides en font partie. Elle s’entretient avec des expert·es telle une infirmière de 51 ans très fière de son titre de « garce du service ».
    La lecture de Hoeder est instructive, seulement il est quelque peu surprenant, étant donné le sujet choisi, de voir avec quelle gentillesse l’autrice écrit.

    Dans l’ensemble, les trois femmes écrivent très « gentiment ». Tlusty commence son livre en disant qu’elle est en colère - pour finir par souhaiter la dolce vita générale. Mais en dessous de tout ça, il y a beaucoup de choses qui se passent. En gros, ces trois autrices veulent enfin avoir leur putain de paix et ne pas avoir à se battre pour l’égalité à tous les niveaux. Sauf qu’elles n’écrivent pas « salement ». Pourquoi pas, en fait ?

    « La théorie de King Kong »
    Dans la Théorie King Kong de Virginie Despentes (2006), la rage crache au visage du lecteur à chaque ligne. Despentes ne s’attarde pas sur la recherche de preuves de l’inégalité de traitement des femmes. Elle n’énumère pas les écarts de rémunération et de pension entre les sexes, même l’écart d’orgasme entre les sexes n’aurait aucune importance pour l’ancienne travailleuse du sexe. Elle vomit sur le patriarcat et chie sur le tone policing. C’est ce qu’on fait quand on dit à une personnes qu’elle se trompe de ton.

    Ces trois publications allemandes sont bien rédigées et les autrices en sont certainement conscientes. Les femmes en colère doivent toujours se demander quelles sont les conséquences de leurs actes. Les exemples de menaces de mort à l’encontre de féministes mal embouchées sont bien connus. Le langage plus doux de ces livres est, en ce sens, aussi un mécanisme de protection.

    En définitive, les trois autrices veulent valoriser à leur manière les qualités à connotations féminines et libérer les femmes de l’imitation de la domination masculine. Cela ne peut fonctionner que si les femmes comprennent également la colère comme une partie active de leur émotivité.

    https://taz.de/Feministische-Neuveroeffentlichungen/!5806878

    Et moi, jamais gentille... toujours rappelée à la modération de mon ton... en colère et fatiguée que je suis...

    Et je réalise à l’instant que Le deuxième sexe a pour titre allemand Das andere Geschlecht (L’autre sexe)

    #féminisme #sexisme #littérature #Allemagne

    • Wut und Böse

      Wann waren Sie das letzte Mal richtig wütend?

      Frauen, die ihrer Wut freien Lauf lassen, haben schnell einen schlechten Ruf. Doch diese Wut kann eine mächtige Waffe gegen persönliche und politische Unterdrückung sein.
      Ciani-Sophia Hoeder fragt nach: Wie haben wütende Frauen Geschichte und Popkultur geprägt? Welchen Einfluss haben die Erziehung von Mädchen und der abfällige Umgang mit Sorgearbeit auf die seelische Gesundheit von Frauen? Und wie wird aus Wut Mut zur Veränderung?

      https://www.hanser-literaturverlage.de/buch/wut-und-boese/978-3-446-27115-9
      #livre

    • Die Erschöpfung der Frauen. Wider die weibliche Verfügbarkei

      Frauen haben heute angeblich so viele Entscheidungsmöglichkeiten wie nie zuvor. Und sind gleichzeitig so erschöpft wie nie zuvor. Denn nach wie vor wird von ihnen verlangt, permanent verfügbar zu sein. Die Geschlechterforscherin Franziska Schutzbach schreibt über ein System, das von Frauen alles erwartet und nichts zurückgibt – und darüber, wie Frauen sich dagegen auflehnen und alles verändern: ihr Leben und die Gesellschaft.

      In unserer Gesellschaft wird Weiblichkeit gleichgesetzt mit Fürsorglichkeit. Frauen sind, ob in der Familie, in Beziehungen oder im Beruf, zuständig für emotionale Zuwendung, für Harmonie, Trost und Beziehungsarbeit – für Tätigkeiten also, die unsichtbar sind und kaum Anerkennung oder Bezahlung erfahren. Sie „schulden“ anderen – der Familie, den Männern, der Öffentlichkeit, dem Arbeitsplatz – ihre Aufmerksamkeit, ihre Liebe, ihre Zuwendung, ihre Attraktivität, ihre Zeit. Und kämpfen jeden Tag gegen emotionale und sexuelle Verfügbarkeitserwartungen.

      Es sind diese allgegenwärtigen Ansprüche, die Frauen in die Erschöpfung treiben. Denn – deklariert als „weibliche Natur“ – ist die geleistete Sorgearbeit meist wenig anerkannt und bleibt unsichtbar. Sie gilt ökonomisch als irrelevant und ist gerade deshalb ausbeutbar. Das Buch zeigt, dass die Verfügbarkeitsansprüche für unterschiedliche Frauen Unterschiedliches bedeuten: Ob als Mütter oder als Mädchen, ob als schwarze oder weiße Frauen, als Migrantin, Trans- oder non binäre Person, als dicke oder lesbische Frau, ob im Dienstleistungssektor, in Pflegeberufen oder in der digitalen (Selbst)vermarktung, ob als Politikerin oder Künstlerin – die Verausgabung hat unterschiedliche Ausmaße und unterschiedliche Ursachen.

      Die Geschlechterforscherin Franziska Schutzbach wendet sich gegen ein misogynes System, das von Frauen alles erwartet und nichts zurückgibt. Und sie zeigt, welch vielfältigen Widerstand Frauen gegen die Ausbeutung ihrer Energie, ihrer Psyche und ihrer Körper leisten. Ein Widerstand, der zu einer treibenden Kraft für neue Arbeits- und Lebensweisen wird und die Welt verändert.

      Ein kluger und fundierter Beitrag zu einer anhaltend aktuellen Debatte.

      https://www.droemer-knaur.de/buch/franziska-schutzbach-die-erschoepfung-der-frauen-9783426278581

    • Sweet

      Nowadays, everyone’s a feminist. But we’re still a far cry from genuine equality. Why are outdated structures still in place? How can they be dismantled? Ann-Kristin Tlusty looks at the inner and outer constraints that continue to shape women’s lives today. Women are still expected to absorb society’s concerns and needs without complaint. They’re expected to always seem sweet and sexually available, even in the heyday of today’s feminism. And they should be nice and gentle, and never demand too much autonomy. Smart and personal, liberating and new, this polemic text will shake up the hierarchy of the genders forever. Enjoy, sweethearts!

      https://www.hanser-literaturverlage.de/en/buch/sweet/978-3-446-27101-2

    • En français :


      Comme le rappelle l’autrice militante Irene dans La terreur féministe, l’idée d’un féminisme pacifique ne fait pas l’unanimité : face aux violences subies par les femmes, il y a urgence.
      https://www.madmoizelle.com/violences-feministes-1113385

      Et ici, la liste des manifestes féministes classiques :
      Muriel Andrin, "Expressions textuelles, performatives et filmiques des manifestes féministes – pratiques multiples dans les années 1970 et 2000", 2018

      No Manifesto (Yvonne Rainer, 1965)
      The SCUM Manifesto (Valérie Solanas, 1967)
      Maintenance Art Manifesto – Proposal for an Exhibition « CARE » (Mierle Laderman Ukeles, 1969)
      Women’s Art : A Manifesto (VALIE EXPORT, 1972)
      Semiotics of the Kitchen (Martha Rosler, 1975) et Réponse de femme (Agnès Varda, 1975)
      Post-Porn Modernist Manifesto (Veronica Vera, Candida Royalle, Annie Sprinkle, Frank Moore et 13 autres artistes, 1989)
      Porno Manifesto (Ovidie, 2002) et King Kong Théorie / Mutantes (Féminisme Porno Punk) (Virginie Despentes, 2006 / 2009)
      Dirty Diaries Manifesto (Mia Engberg et cie, 2009)
      Ecosex Manifesto (Annie Sprinkle et Elizabeth Stephens, 2011)

      https://journals.openedition.org/itineraires/4495

      #féminisme #violence #manifeste

  • « On apprend aux femmes à ne pas parler d’argent » : comment le couple hétéro nous lèse
    "On dit souvent que les femmes ne produisent pas beaucoup d’argent, que ce n’est pas leur domaine mais en réalité elles produisent une valeur immense. Seulement cette dernière ne se retrouve pas toujours directement dans leur bourse, mais plutôt dans le bulletin de salaire de leur conjoint qui peut viser une belle carrière puisque quelqu’un s’occupe gratuitement du foyer et des enfants. Et cela bénéficie aussi à l’État qui est, par exemple, bien content de compter sur ces femmes pour pallier le manque de crèches."
    https://www.madmoizelle.com/on-apprend-aux-femmes-a-ne-pas-parler-dargent-comment-le-couple-hetero-

    + interview sur TV5 monde : https://youtu.be/EO5MMRZ7Yko

    #féminisme

  • Je suis gitane, et je cherche ma place dans la lutte antiraciste
    https://www.madmoizelle.com/je-suis-gitane-et-je-cherche-ma-place-dans-la-lutte-anti-raciste-111349

    Il y a quelque temps, cette lectrice a répondu à un appel à témoignages qui concernait nos lectrices racisées avec cette question : « Je suis gitane, suis-je légitime à vous répondre ? ». Elle a finalement pris la plume pour partager son vécu et ses interrogations. Source : Madmoizelle

  • Parce qu’elle dénonce la culture du viol dans l’équitation, Amélie Quéguiner est poursuivie en diffamation
    https://www.madmoizelle.com/parce-quelle-denonce-la-culture-du-viol-dans-lequitation-amelie-queguin

    « On se demande pourquoi on fait tout ça. Moi, mon histoire est réglée, je vis avec, ce que je fais c’est pour faire entendre les autres, pour que mon sport avance. Et quand on voit que ça n’avance pas, c’est décourageant. »

    Au téléphone, la voix d’Amélie Quéguiner laisse entendre sa grande détermination. En dénonçant les violences sexuelles qu’elle a subies enfant, la cavalière ne s’attendait sûrement pas à se retrouver attaquée en diffamation par sa propre fédération sportive… Elle va pourtant devoir se présenter devant le tribunal de Périgueux le 28 avril suite à la plainte déposée par Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation (FFE).

    • #MeTooGay permet de visibiliser cet angle-mort : certes, les gays étant des hommes, ils bénéficient en partie du patriarcat, et le reproduisent même parfois comme mécanisme de défense face à l’homophobie… mais ils en subissent aussi les violences.

  • Conséquences de l’IVG (#avortement) : une étude très claire
    https://www.madmoizelle.com/consequences-ivg-avortement-etude-1058873

    après 5 ans, 95% des femmes qui ont avorté estiment que c’était le bon choix. 95%. Quatre-vingt-quinze pour cent.

    La 1ère émotion qu’elles citent, au sujet de leur IVG ? Le soulagement. Un soulagement qui reste présent au fil des années, même si son intensité s’atténue.

    L’immense majorité de ces femmes ne regrette pas d’avoir avorté.

    Voici quelques chiffres supplémentaires :

    Après 2 ans, 47% des femmes ayant pu avorter disaient être dans une relation amoureuse « très bonne », contre 28% pour celles qui n’ont pas pu avorter
    Après 5 ans, celles qui ont pu avorter étaient plus nombreuses à vivre ou avoir vécu une grossesse désirée que celles qui n’ont pas pu avorter
    Celles qui ont pu avorter sont globalement : moins dépendantes des aides sociales, vivent moins dans la précarité, sont en meilleure santé, et si elles ont des enfants, ils sont plus nombreux à ne pas vivre dans la pauvreté.

  • #BalanceTonTikTokeur : des adoelscentes témoignent de harcèlement sexuel sur TikTok
    https://www.madmoizelle.com/avec-balancetontiktokeur-des-ados-harcelees-sexuellement-temoignent-105

    Mercredi 17 juin 2020, une internaute lançait sur Twitter le hashtag #BalanceTonTiktokeur. Quasi instantanément, des milliers de tweets ont proliféré sur le sujet.

    Venez on lance le #Balancetontiktokeur pour dénoncer les tdc de ce réseau qui profite de leurs abonnés pour demander des nudes alors qu’elles sont mineurs

    — dilღ (@dilxgx) June 17, 2020

    Ces tweets contiennent des témoignages de femmes majoritairement mineures, accusant des influenceurs TikTok de harcèlement sexuel en ligne.

    Demandes de nudes, envois de dick pics non-consenties et de vidéos de masturbation…

    Léa, Audrey, Leïla, dont les prénoms ont été modifiés, âgées respectivement de 14, 13 et 13 ans au moment des faits, ont témoigné dans un article du HuffPost des agissements, répréhensibles par la loi, dont elles ont été victimes il y a quelques mois de ça.

    Je t’encourage à aller le lire !

    #BalanceTonTiktokeur : le harcèlement sexuel sur TikTok

    Suite aux nombreux témoignages de harcèlement sexuel en ligne partagés sur Twitter, la plateforme TikTok, fréquentée en majorité par des 13-26 ans, n’a pas réagi.

    Hier, mardi 30 juin 2020, la secrétaire d’État Marlène Schiappa réagissait avec colère à l’inaction du réseau social dans un article du HuffPost :

    « Je leur ai demandé ce qu’ils ont fait face à ces milliers de témoignages : ils n’ont rien fait.

    Je leur demande de bannir les personnes mises en causes de manière préventive, comme l’a fait Twitch, et de mettre les victimes en contact avec la justice ou des associations. »

    Suite aux milliers de témoignages via #balancetontiktokeur au sujet de pratiques de harcèlement sexuel sur de très jeunes filles, j’ai convoqué la direction de TikTok et exigé des mesures drastiques immédiates pour protéger nos enfants & ados.
    Détails 👇🏾https://t.co/QTrnlal798

    — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) June 30, 2020

    Les échanges en question ayant souvent cours sur d’autres plateformes sur lesquelles les utilisateurs et utilisatrices échangent, TikTok France dit être impuissant dans ce même article du HuffPost :

    « Si sur notre plateforme un utilisateur enfreint les règles, il sera suspendu, mais sur une autre messagerie, non. »

    #Cyberharcèlement #TikTok

  • Ici, les parents adoptifs croyaient qu’elle avait 6 ans :
    – Leur fille adoptive de 6 ans se révèle être une adulte dangereuse atteinte de nanisme
    https://www.madmoizelle.com/couple-abandonne-naine-22-ans-sociopathe-1023863

    En fait, non, ils croyaient qu’elle avait 8 ans :
    – Esther en vrai : leur fille adoptive naine de 8 ans aurait 22 ans et aurait essayé de les tuer
    https://www.purebreak.com/news/esther-en-vrai-leur-fille-adoptive-naine-de-8-ans-aurait-22-ans-et-aurait-essaye-de-les-tuer/182581

    Ah non, il fallait lire 9 ans :
    – Maman affirme que sa fille ukrainienne de 9 ans a adopté était un jeune homme de 22 ans atteint de nanisme
    https://news-24.fr/maman-affirme-que-sa-fille-ukrainienne-de-9-ans-a-adopte-etait-un-jeune-homm

    Ah pardon, 10 ans :
    – Leur fille adoptive de 10 ans était en fait une naine sociopathe de 22 ans
    https://www.ledauphine.com/france-monde/2019/09/25/leur-fille-adoptive-de-10-ans-etait-en-fait-une-naine-sociopathe-de-22-a

    Ou bien 11 ans ?
    – Des parents abandonnent leur fille adoptive de 11 ans, selon eux il s’agit d’une naine âgée de 22 ans
    https://www.lavoixdunord.fr/642227/article/2019-09-24/des-parents-abandonnent-leur-fille-adoptive-de-11-ans-selon-eux-il-s-ag

    Je suppose qu’on a le Google News qu’on mérite…

  • La violence conjugale plus répandue chez les policiers ? | JDM
    https://www.journaldemontreal.com/2015/11/01/la-violence-conjugale-plus-repandue-chez-les-policiers

    La publication récente d’un livre prétendant qu’il y a une « épidémie secrète » de violence conjugale chez les policiers fait sursauter les forces de l’ordre québécoises.

    « Un nombre bouleversant de cas de violence conjugale se déroule derrière les murs des maisons de policiers alors que la plupart des services de police font très peu pour les contrer », écrit d’entrée de jeu l’auteur Alex Roslin dans son livre intitulé Police Wife, qu’il co-signe avec Susanna Hope.

    Pour appuyer son propos, l’auteur québécois cite deux études américaines datant du début des années 1990 montrant que 40 % des policiers auraient été violents avec leur conjointe au cours de l’année précédente.

    En entrevue avec Le Journal, Roslin avance que ses années de recherche sur le sujet lui permettent de conclure que les proportions et la « culture de police » sont les mêmes au Canada. Le fléau serait toutefois caché derrière un « mur bleu du silence ». Une affirmation qui ne trouve pas écho auprès des différents acteurs des milieux policier et sociocommunautaire québécois (voir autre article).

    15 fois plus élevé

    Trois causes expliqueraient ce taux de violence conjugale 15 fois plus élevé que celui de la population générale, d’après Roslin.

    Il y a d’abord le pouvoir et le contrôle. « Beaucoup entrent dans la police avec les meilleures intentions. [...] Mais certains peuvent être attirés pour d’autres raisons, parce qu’ils aiment le pouvoir que confère le fait d’avoir une arme, un badge et un uniforme, parce qu’ils sont insécures ou ont une rage d’être en contrôle », croit-il.

    Roslin évoque aussi une « attitude dérogatoire envers les femmes ». À titre d’exemple, un sondage réalisé auprès de 873 policiers américains en 2006 indiquerait que seulement 7,1 % acceptent que « les femmes sont aussi capables que les hommes de penser logiquement ».

    Enfin, « la troisième raison pour laquelle autant de policiers sont violents à la maison semble être simplement le fait qu’ils peuvent s’en tirer », note Roslin, prétendant que les agents se protègent entre eux lors d’une enquête.

    Criblée de balles

    L’auteur cite l’exemple de Jocelyn Hotte, un policier de la GRC qui a tué son ex-conjointe Lucie Gélinas sur une autoroute montréalaise en 2001. Cette dernière avait porté plainte à la police de Laval une semaine avant sa mort, une plainte qui avait été jugée infondée.

    « Ce n’est pas seulement la police de Laval et la GRC qui n’ont pas agi. [...] Aucun autre service de police ou gouvernement au Canada n’a tiré les leçons de cette tragédie, d’après ce que je peux voir », déplore-t-il, précisant qu’aucun policier n’est automatiquement congédié s’il est reconnu coupable de violence conjugale.

    Roslin va même jusqu’à dire que le Canada « traîne 20 ans derrière les États-Unis en laissant des armes dans les mains des abuseurs ».

    « Peut-être qu’il y aura un autre incident grave si rien ne change », a prévenu l’auteur en entrevue avec Le Journal.

    Une des raisons du grand nombre de féminicide et viol est peut être à chercher dans le fait que les policier sont environ 15 fois plus violents avec leurs conjoint·es que la moyenne.

    #violence_masculine #couple #police #féminicide #culture_du_viol #patriarcat

  • Le « racisme anti-Blancs » déconstruit en un sketch

    http://www.madmoizelle.com/racisme-anti-blanc-stand-up-215102

    Merci @mona d’avoir signalé ce lien assez génial

    Je mettrais en place un genre de, je sais pas… de commerce basé sur l’esclavage, où par exemple on exporterait des Blancs pour les faire travailler sur des rizières géantes en Chine.

    En gros, je les détruirais pendant quelques siècles, assez pour que leurs descendants veuillent émigrer dans les pays d’où viennent les gens noirs et basanés. Mais bon, bien sûr, à ce moment-là, j’aurais déjà mis en place des systèmes qui privilégieraient les gens noirs et basanés à tous les niveaux économiques et sociaux, pour que les Blancs n’aient jamais l’opportunité de construire leur avenir.

    http://www.youtube.com/watch?v=dw_mRaIHb-M

    #racisme