• Elon Musk et Neuralink présentent leur prototype d’implants cérébraux pour aider à communiquer avec des machines
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/17/elon-musk-et-neuralink-presentent-leur-prototype-d-implants-cerebraux_549034

    Un mélange entre l’hubris de la recherche et le désir de pouvoir absolu des entreprises de la communication numérique. Effrayant.

    La société financée par le magnat des transports a présenté, mardi 16 juillet, sa technologie d’interface cerveau-machines.

    Publié le 17 juillet 2019 à 11h25 - Mis à jour le 17 juillet 2019 à 14h55

    Un implant discret et indolore, permettant au cerveau de communiquer directement avec des machines ou des interfaces numériques : c’est le projet, en partie concrétisé, qu’a présenté mardi 16 juillet Neuralink, la société financée à hauteur de 100 millions de dollars par Elon Musk (Tesla, SpaceX).

    L’entreprise a détaillé pour la première fois, lors d’une conférence de presse diffusée en direct sur Youtube, le fonctionnement de son prototype d’interface se branchant directement sur le cerveau. Il devrait prendre, à terme, la forme d’un petit boîtier connecté sans fil directement au cerveau.
    Le projet d’implant de Neuralink.
    Le projet d’implant de Neuralink. Neuralink

    L’une des possibilités offertes par ces technologies et discutées pendant la conférence Neuralink qui s’est déroulée à San Francisco : la possibilité, pour des personnes paralysées, auxquelles on aurait réussi à implanter ce dispositif en creusant des trous dans leur crâne, de pouvoir contrôler par la pensée leur smartphone ou leur ordinateur. A terme, Neuralink espère que des millions de personnes pourront disposer d’un cerveau augmenté, selon un article de Bloomberg, qui reprend l’une des déclarations d’Elon Musk lors de la conférence : « au bout du compte, nous parviendrons à une symbiose entre le cerveau et l’intelligence artificielle. »
    Aucune autorisation n’a encore été délivrée

    Mais les prototypes présentés le 16 juillet, qui semblent sortis de classiques de la science-fiction (et ont été comparés par certains internautes à un épisode de la série Black Mirror), sont encore loin d’être aboutis. Ils n’ont ainsi pas encore passé le stade des tests humains, mais seulement celui de premiers tests effectués sur des rats. Elon Musk a également laissé entendre, lors de sa conférence, que des tests avaient été effectués sur des singes avec succès.

    Le boîtier présenté par Neuralink ne dispose par ailleurs pas encore de toutes les fonctionnalités prévues : il n’est ainsi pas encore capable de transmettre des données sans fil, mais utilise, pour l’instant, d’un classique connecteur USB-C pour connecter le cerveau à une machine. Les images fournies par Neuralink au site spécialisé The Verge montrent ainsi un rat avec un port USB implanté sur le crâne, dans le cadre des premiers tests effectués. Ce port USB était relié à 1 500 électrodes disposées sur le cerveau du rat, précise le New York Times.
    Les images fournies par Neuralink des test de leurs implants cérébraux sur des rats de laboratoire.
    Les images fournies par Neuralink des test de leurs implants cérébraux sur des rats de laboratoire. Neuralink

    Neuralink espère pouvoir débuter des tests sur des humains d’ici à la fin de 2020. Mais Neuralink a reconnu n’avoir pas encore démarré les démarches auprès de la Food and Drugs Administration (FDA), compétente aux Etats-Unis pour la régulation des dispositifs médicaux. Le processus pour obtenir un agrément pour ce type de dispositifs est « long et compliqué », a reconnu la société.

    Basé sur une technologique de câbles de polymères souples et très fins, moins invasifs et plus durables que les systèmes actuellement utilisés dans le cadre médical, Neuralink est, en revanche, plus délicat à implanter. L’entreprise dit travailler à un robot chirurgical pour réaliser automatiquement et efficacement la tâche délicate de l’installation.

    Des questions se posent également sur la durabilité des câbles utilisés par Neuralink une fois ces derniers implantés dans le cerveau. Neuralink est loin d’être la seule société à travailler sur des interfaces cerveau-machines. D’importants moyens ont été investis par l’armée américaine dans ces technologies, qui ont potentiellement de nombreuses applications, notamment pour les personnes en situation de handicap.

    #Implants_neuronaux #Communication_Humain_Machine #Interface #Hubris #Pouvoir

  • Des habitants de Johannesbourg privés d’électricité à cause d’un rançongiciel
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/30/des-habitants-de-johannesbourg-prives-d-electricite-a-cause-d-un-rancongicie

    Le logiciel malveillant a affecté les services Web d’un important fournisseur d’électricité sud-africain. Près de 250 000 personnes vivant à Johannesbourg, la plus grande ville d’Afrique du Sud, ont pu se retrouver sans électricité autour du 25 juillet, selon le fournisseur City Power, détenu par la municipalité et cité par la BBC. Les sites, applications et bases de données de ce dernier ont été récemment victimes d’un rançongiciel, a expliqué la compagnie sur son compte Twitter officiel. Ce ransomware (...)

    #ransomware #hacking

  • Les données de 106 millions de clients de la banque américaine Capital One piratées
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/30/la-banque-americaine-capital-one-victime-d-un-piratage-massif_5494895_440899

    Une femme de 33 ans a été arrêtée à Seattle, accusée par la justice américaine d’être à l’origine de l’intrusion sur un serveur et du vol d’informations personnelles de clients. C’est l’un des plus importants piratages connus ayant affecté une banque. Lundi 29 juillet, l’entreprise Capital One, dont le siège social est à Richmond (Virginie), a annoncé avoir été victime d’un piratage ayant affecté des données de 106 millions de clients – 100 millions d’Américains et six millions de Canadiens. La banque a (...)

    #CapitalOne #Equifax #FBI #AWS #Amazon #hacking #données

  • L’usage du bouton « j’aime » de Facebook par d’autres sites encadré par la justice européenne
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/29/la-cour-de-justice-de-l-ue-encadre-l-usage-du-bouton-j-aime-de-facebook-par-

    Ce bouton transmet des données à Facebook sur les visiteurs des sites qui l’utilisent. La Cour de justice de l’UE a jugé que ces sites pouvaient être responsables, avec Facebook, de la collecte de ces données. Que vous cliquiez dessus ou non, le bouton « j’aime » de Facebook, présent sur d’innombrables sites Web, transmet des informations vous concernant à l’entreprise américaine – ce qui lui permet notamment de savoir quels sites vous avez visités. Quelle est, alors, la responsabilité des sites qui (...)

    #Facebook #Like #BigData #profiling #marketing #procès #CJUE

  • FaceApp : pourquoi il faut se méfier de l’application et de son filtre à selfie pour se voir vieux
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/17/tout-savoir-avant-d-installer-faceapp-et-appliquer-son-filtre-a-selfie-pour-

    L’application, gratuite et développée en Russie, est devenue très populaire ces derniers jours grâce à sa retouche automatique de photos, permettant de se voir avec 60 ans de plus. De nombreuses célébrités, mais aussi des anonymes, se prêtent au jeu de montrer à quoi elles pourraient ressembler en ayant soixante ans de plus. Après le filtre qui permettait de transformer un garçon en fille, ou inversement, proposé par Snapchat et popularisé au printemps, voici venu le filtre pour se vieillir, FaceApp, (...)

    #FaceApp #BigData

    • Nous vous déconseillons formellement de charger dans FaceApp des photos de vos proches, ou d’inconnus, afin de savoir à quoi ils ressembleraient avec soixante ans de plus, un sourire, des cheveux, ou une barbe. Vous ne voudriez pas que FaceApp fasse ce qu’elle veut de leur photo sans leur consentement explicite...

      Résultat des courses, le pourquoi du danger de mettre ses photos en ligne, c’est de fournir du matériel d’apprentissage (à une société Russe, dans le cas présent).

      Si vous êtes bien conscients de tout ce qui est écrit plus haut, et que ça ne vous pose pas de problème d’envoyer des photos de vous à une entreprise russe qui pourra faire ensuite ce qu’elle veut de vos images, vous êtes mûrs pour installer l’application.

      Sujet intéressant, une fois de plus noyé dans le prisme de l’individualisme, et critique du point de vue de la propriété privée admise comme normalité, des « choix » fait en « conscience ».
      Ahhh.. libre consentement, quelle pied !

      Peut être je préfère Le Monde sous paywall finalement :s

  • « The Great Hack » : plongée dans les eaux troubles du marketing politique de Cambridge Analytica
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/24/the-great-hack-plongee-dans-les-eaux-troubles-du-marketing-politique-de-camb

    Le documentaire, disponible sur Netflix à partir du 24 juillet, est un résumé convaincant du scandale majeur qui a touché Facebook en 2018. Facebook est votre ennemi ? Vous n’avez pas compris grand-chose au scandale Cambridge Analytica ? The Great Hack est le documentaire qu’il vous faut pour occuper vos soirées d’été, et surtout prendre du recul sur cette affaire tentaculaire, qui a durablement modifié la perception qu’ont les autorités et les régulateurs du monde entier du réseau social. Ce (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #Netflix #manipulation #électeurs #élections #BigData #publicité (...)

    ##publicité ##profiling

  • Je reprends Wikipédia, car c’est mieux écrit que les journaux.

    Incendie criminel au studio d’animation Kyoto Animation, 33 morts, 36 blessés.

    Le 18 juillet 2019 vers 10 h 30 JST, un incendie s’est déclaré dans le premier studio de Kyoto Animation. Il aurait été causé par un homme de 41 ans qui aurait versé de l’essence à l’intérieur, qui aurait ensuite reconnu avoir commis l’incendie criminel. Près de 70 personnes étaient présentes dans le bâtiment au même moment, au moins 33 personnes sont mortes (12 hommes, 20 femmes et une personne non identifiée) et 36 autres ont été blessées (17 femmes et 19 hommes) , nécessitant des soins dans les hôpitaux locaux. Des feux se sont déclarés aux premier et deuxième étages selon des membres du personnel, et des résidents voisins auraient entendu une ou deux explosions. Parmi les 33 décès dénombrés, 2 personnes sont mortes au rez-de-chaussée, 11 au premier étage et 20 autres dans les escaliers du deuxième étage menant au toit ; la porte du toit était fermée mais elle n’était pas verrouillée car lorsque les pompiers sont arrivés, elle pouvait être ouverte de l’extérieur.

    Le suspect, qui n’est pas un employé ou ancien de KyoAni, avait acheté plus de 40 litres d’essence près de la scène de crime, et aurait hurlé « Pakuriya gatte » (パクりやがって ?, litt. « Escroquerie, plagiat ») et « Mourez ! » (死ね, Shine ?) lorsqu’il versait l’essence dans les bureaux et sur les employés. L’homme a été poursuivi par un employé de KyoAni lorsqu’il s’est échappé avant de tomber par terre et il a été appréhendé par la police. Il s’est blessé lorsqu’il a déclenché l’incendie.

    Le président de la société, Hideaki Hatta, a déclaré que le bâtiment est normalement protégé par un système de badges d’accès mais que ce jour-là une réunion était prévue et le système avait été désactivé pour les visiteurs. Il a aussi déclaré que des menaces de mort étaient adressées à Kyoto Animation depuis quelques années, mais qu’il était impossible de dire si elles étaient liées à cet incendie, car les messages avaient été envoyés anonymement.

    Il s’agit de la pire tuerie en masse commise au Japon depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale .

    https://www.crunchyroll.com/fr/anime-news/2019/07/17/incendie-criminel-kyoto-animation-au-moins-un-mort-des-dizaines-de-bles
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/18/kyoto-animation-un-eminent-studio-d-animation-devaste-par-les-flammes_549088
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Kyoto_Animation#Incendie_criminel_de_juillet_2019

  • Elon Musk et Neuralink présentent leur prototype d’implants cérébraux pour aider à communiquer avec des machines
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/17/elon-musk-et-neuralink-presentent-leur-prototype-d-implants-cerebraux_549034

    L’une des possibilités offertes par ces technologies et discutées pendant la conférence Neuralink qui s’est déroulée à San Francisco : la possibilité, pour des personnes paralysées, auxquelles on aurait réussi à implanter ce dispositif en creusant des trous dans leur crâne, de pouvoir contrôler par la pensée leur smartphone ou leur ordinateur. A terme, Neuralink espère que des millions de personnes pourront disposer d’un cerveau augmenté, selon un article de Bloomberg, qui reprend l’une des déclarations d’Elon Musk lors de la conférence : « au bout du compte, nous parviendrons à une symbiose entre le cerveau et l’intelligence artificielle. »

    #transhumanisme

  • Facebook donne un peu plus de détails sur le ciblage publicitaire de ses utilisateurs
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/12/facebook-donne-un-peu-plus-de-detail-sur-le-ciblage-publicitaire-de-ses-util

    La plate-forme a mis à jour des options liées aux « préférences publicitaires », qui permettent à l’utilisateur de connaître et de contrôler les publicités qui lui sont affichées. Le réseau social Facebook a annoncé, jeudi 11 juillet, des mises à jour de ses outils permettant à un utilisateur de comprendre pourquoi il voit telle ou telle publicité et de savoir quelles entreprises disposent d’informations personnelles le concernant. « Vous devriez pouvoir comprendre facilement comment vos informations (...)

    #terms #Facebook #publicité

    ##publicité

  • Aux Etats-Unis, la presse s’agace de l’insolent rebond de Facebook après son amende record
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/15/aux-etats-unis-la-presse-s-agace-de-l-insolent-rebond-de-facebook-apres-son-

    L’amende de 5 milliards de dollars qui lui a été infligée n’aura que des conséquences limitées pour l’entreprise, mais démontre une évolution des pratiques des régulateurs américains. Une amende record, et puis… rien, ou presque. Après la révélation, dans la presse américaine, du montant de l’amende que le régulateur américain compte infliger à Facebook après le scandale Cambridge Analytica – 5 milliards de dollars (4,43 milliards d’euros) –, c’est presque comme si le géant du Web n’avait rien senti. « Cinq (...)

    #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #publicité #électeurs #manipulation #Facebook #CambridgeAnalytica #FTC #profiling #bénéfices #BigData (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##publicité ##élections

  • Comment un projet britannique de filtrage du porno a tourné à la catastrophe
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/13/le-filtrage-du-porno-brxit-un-projet-britannique-qui-a-tourne-a-la-catastrop

    La mise en application d’une loi imposant aux sites pornographiques de vérifier l’âge de leurs visiteurs, mal préparée, a été reportée à de multiples reprises. Tout le monde, ou presque, était pour, à gauche comme à droite. Fin 2017, le Parlement britannique adoptait un projet de loi qui constituait « une première mondiale », selon ses architectes : pour protéger les enfants de la pornographie en ligne, le Royaume-Uni allait mettre en place un système obligatoire de vérification de l’âge, qui assurerait (...)

    #pornographie #filtrage #anonymat #carte

    • Ovidie en parle dans cette émission d’Elizabeth Martichoux sur LCP.
      http://www.lcp.fr/emissions/etat-de-sante/290110-leducation-sexuelle-face-la-surexposition-la-pornographie-comment

      La moitié des adolescents âgés de 15 à 17 ans, a déjà surfé sur un site pornographique, selon une enquête Ifop de 2017. 21% des jeunes de 14 à 24 ans regardent même régulièrement des vidéos X, au moins une fois par semaine. D´après le rapport du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) de juin 2018, la pornographie sexualise les enfants, chosifie les femmes et déshumanise la sexualité.
      Face à ces millions d´images à portée de clic, l´éducation sexuelle à l´école ne fait pas le poids. Les trois séances annuelles prévues par la loi au collège et au lycée sont rarement mises en oeuvre. Pourtant, au-delà du porno, des pratiques comme les nudes et le revenge porn peuvent avoir des conséquences graves sur les adolescents. Alors, comment protéger nos enfants ? Notre invitée, Ovidie, auteure du livre « À un clic du pire : la protection des mineurs à l´épreuve d´Internet », tentera de répondre à cette question.

      #le_beurre_l'argent_du_beurre_et_le_cul_de_la_crémière

  • Haine en ligne : ce que contient la proposition de loi examinée par l’Assemblée
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/05/haine-en-ligne-que-contient-la-proposition-de-loi-dont-l-assemblee-vient-de-

    Il y a des bonnes choses dans cette loi. Dommage que les requêtes de la société civile n’aient pas été entendues : mieux définir la cible (la crainte est de voir le système détourné pour briser toute opposition) ; renforcer la place du judiciaire sur l’administratif ; réprimer les interdictions « préventives » (de contenus qui ne sont pas manifestement illégaux) ; garantir des conditions de travail correctes pour les personnes chargées de la régulation des contenu (un point très important, qui est complètement passé sous silence).

    Mais dans tous les cas, c’est le modèle économique des médias sociaux qu’il faut repenser, car il incite à la montée aux extrêmes.

    Quels contenus pourront être signalés ?

    On ne pourra pas signaler n’importe quel message. Le texte définit une liste précise de contenus interdits par divers articles de la loi française pour lesquels ce délai de vingt-quatre heures s’appliquera.

    Il s’agit :

    – des messages incitant à commettre des actes terroristes ;

    – des messages faisant l’apologie du terrorisme, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité ;

    – des messages injurieux, incitant à haïr, à discriminer ou à commettre des violences sur des personnes en fonction de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur handicap, de leur ethnie, de leur nationalité, de leur « race » ou de leur religion ;

    – des messages constitutifs de harcèlement sexuel ;

    – des messages relevant du proxénétisme ou de la traite des êtres humains ;

    – des contenus pédopornographiques ;

    – des messages violents, pornographiques, portant gravement atteinte à la dignité humaine ou incitant des mineurs à se livrer à des jeux les mettant physiquement en danger susceptibles d’être vus par des mineurs.

    Ainsi, les insultes visant les personnes noires ou juives tombent sous le coup de la loi. Ce qui n’est pas le cas d’insultes simples (« casse-toi, pauvre con ») ou d’appels à la violence contre, comme l’auraient souhaité certains députés, les agriculteurs. Cela ne signifie pas que ces contenus sont légaux ou qu’ils sont nécessairement acceptés par les réseaux sociaux, mais simplement que le dispositif de la nouvelle loi ne s’y applique pas.

    Par ailleurs, il faut que le message signalé soit « manifestement illicite », c’est-à-dire qu’il n’y ait aucun doute possible sur son caractère illégal. Le gouvernement et la majorité assument parfaitement de ne pas viser tous les messages problématiques ou illégaux, mais simplement les pires. Certains députés craignent tout de même un risque de surcensure, car il est très difficile de distinguer ce qui est manifestement illicite ou non. Même pour un juge : la Cour de cassation a par exemple estimé que dire « l’homosexualité est une abomination » n’était pas une incitation directe à la violence en raison de son orientation sexuelle…

    Qui peut signaler ?

    N’importe quel internaute trouvant un contenu « manifestement illicite » pourra le signaler. Il lui suffira de fournir son nom, son prénom et son adresse e-mail (sauf si le réseau social sur lequel il est inscrit dispose de ces informations, auquel cas il ne doit rien fournir de plus) et les raisons pour lesquelles il demande le retrait de ce contenu. Signaler des contenus de mauvaise foi, en sachant qu’ils ne sont pas manifestement illicites, sera passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

    Les obligations des plates-formes numériques

    Le CSA ne va pas sanctionner un réseau social dès que ce dernier ne supprime pas, à tort, un contenu. Il va plutôt s’assurer que réseaux sociaux et moteurs de recherche respectent de grands principes et obligations généraux. Certaines obligations, évoquées plus tôt, concernent les informations données aux utilisateurs qui signalent des contenus ou sont les auteurs des contenus signalés.

    Réseaux sociaux et moteurs de recherche devront aussi proposer un dispositif de signalement « directement accessible et uniforme » : cela pourra être inséré dans les formulaires de signalement de contenus qui existent déjà chez tous les réseaux sociaux.

    Ils devront aussi mettre en œuvre des procédures, des moyens humains et/ou technologiques pour traiter correctement les demandes : à la fois pour se conformer au délai de vingt-quatre heures pour les contenus haineux mais aussi pour éviter tout retrait abusif. A noter que s’ils encourent une forte amende, voire de la prison, pour ne pas avoir supprimé un contenu, ils n’encourent rien sur le front pénal pour avoir supprimé à tort.

    Elles devront également désigner un représentant légal physique et formuler « en termes précis, aisément compréhensibles, objectifs et non discriminatoires » les règles qui définissent ce que les utilisateurs ont le droit, ou non, de poster sur leurs réseaux. Enfin, elles devront coopérer entre elles pour mieux lutter contre les contenus haineux, sans que cette coopération soit précisément définie par la loi.

    Bloquer les contenus déjà jugés

    Si un contenu haineux a été jugé par la justice comme étant illégal, alors l’autorité administrative (par exemple la police) pourra demander à l’hébergeur de supprimer et/ou de déréférencer ce contenu, voire aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer tout un site Internet, sans passer de nouveau par la case justice. Cette disposition est clairement inspirée par la décision de blocage prise à l’endroit du site Démocratie participative, qui est rapidement revenu en ligne sous une autre adresse que celle qui avait été bloquée.

    Enfin, un « observatoire de la haine en ligne » regroupant entreprises du numérique, associations et chercheurs pour observer le phénomène des messages haineux sur Internet, sera créé. Chaque année, le gouvernement présentera un rapport sur la manière dont fonctionne cette nouvelle loi.

    #Loi_Avia #Médias_sociaux

  • Pourquoi la loi Avia sur la haine en ligne fait l’unanimité contre elle
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/pourquoi-la-loi-avia-sur-la-haine-en-ligne-fait-l-unanimite-contre-elle-82

    Qu’il s’agisse des fédérations professionnelles du numérique, des observateurs de la société numérique, ou des défenseurs des libertés, les acteurs du numérique français sont vent debout contre la loi Avia sur la haine en ligne, actuellement débattue à l’Assemblée nationale. Explications.

    Tout le monde s’accorde sur la nécessité de la loi Avia : il faut agir contre la haine en ligne et le cyberharcèlement. Oui, mais comment ? C’est là que le bât blesse, car plus les contours du futur texte se dévoilent, plus les acteurs du numérique français, de tous bords politiques et représentant des intérêts différents, se braquent contre le projet du gouvernement.

    La mesure phare de la proposition de loi de la députée LREM Laetitia Avia prévoyait à l’origine d’obliger les plateformes Internet à retirer en moins de 24 heures les contenus haineux signalés par les autorités ou par le public. Par contenus haineux, le texte entendait au départ les contenus comportant manifestement une incitation à la haine à raison de la race, de la religion, du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap.

    Mais après son passage au Conseil d’Etat et en commission des lois, des députés ont élargi sa protée en proposant une série d’amendements. Les députés proposent ainsi d’étendre l’obligation de retrait en moins de 24 heures pour des infractions comme le harcèlement sexuel, la traite des êtres humains, le proxénétisme, la mise à disposition de mineurs à contenus pornographiques ou encore l’apologie du terrorisme. Les réseaux sociaux ne sont également plus les seules plateformes concernées : un amendement veut aussi soumettre à la loi les moteurs de recherche, pour déréférencer le contenu problématique.

    Dézingage en règle qui s’achève par le point de vue de La QdN :

    Pour les défenseurs des libertés, notamment La Quadrature du Net, les plateformes seront en fait poussées à « sur-modérer », c’est-à-dire à censurer des contenus contestables « par précaution », simplement pour ne pas prendre le risque de se voir infliger l’amende. Avec un risque d’instrumentalisation par le pouvoir politique. Occupés à trier les contenus de la zone grise, c’est-à-dire les contenus choquants, contestables mais pas forcément illégaux, les plateformes pourraient censurer d’office tout contenu signalé par une autorité officielle, comme la police, craint l’association.

    Les plateformes « n’auront d’autres choix que de réaliser un examen sommaire, ou un retrait quasi-automatique, des contenus signalés par leurs partenaires jugés les plus fiables » dont l’OCLCTIC, le service de la police spécialisé contre les infractions en ligne, estime la Quadrature du Net."En pratique, cela permettra au gouvernement d’usurper l’autorité judiciaire, qualifiant lui-même les infractions contre lesquelles il prétend lutter et imposant cette qualification aux plateformes", avertit-elle.