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  • « Créatrices, l’émancipation par l’art » exposition au Musée des Beaux-arts de Rennes du 28 Juin au 27 Septembre 2019 – La page de Marie-Jo Bonnet
    https://mariejobon.net/2019/01/creatrices-lemancipation-par-lart-exposition-au-musee-des-beaux-arts-de-

    L’exposition présente 85 œuvres du Moyen Age à nos jours qui déploient autour de cinq grands axes à partir d’une ouverture sur « Le Pouvoir aux Nanas » dans le patio avec des sculptures monumentales de Niki de Saint Phalle, Raymonde Arcier et Camille Claudel :


    (image : Raymonde Arcier – Au nom du père-1976)

    1 – Interdites : La première partie aborde la question des mécanismes d’invisibilité de la création féminine : comment les institutions interdisent certains sujets comme la nudité masculine à l’époque de Camille Claudel. Nous verrons que les tabous opèrent toujours de nos jours au point de censurer certaines audaces et d’écarter des prises de positions politiques novatrices

    2 – Autoportraits – Portraits : L’autoportrait, et le portrait exercice commun aux artistes quel que soit leur sexe, revêt bien souvent pour les femmes une problématique politique insoupçonnée. En effet, longtemps tenu comme une spécificité féminine, l’art de représenter est abordé ici dans ses particularités : légitimation de son statut de peintre, mais aussi de sa condition de femme dans le siècle. Nous verrons comment ils sont abordés d’une toute autre manière que ne l’opèrent les artistes masculins.

    3 – Violences/renaissances : La violence subie par les femmes – qu’elle soit sexuelle ou politique – est un des grands thèmes émancipateurs des artistes femmes initié par Artemisia Gentileschi. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer la violence de l’autre, mais de s’appuyer sur elle pour forcer le passage vers une renaissance. Devenir artiste est parfois à ce prix.

    4 – Textures : La quatrième partie est dédiée au toucher. En effet, une constante se dégage des créations féminines dans leurs contributions occidentales : un rapport sensuel à la matière et au corps. Nombreuses sont les femmes qui se sont exprimées à partir de matériaux sensibles, créant notamment des sculptures textiles révolutionnaires, ou se réappropriant des traditions afin de les réincorporer dans une logique contemporaine.

    5 – Visionnaires : La dernière partie de l’exposition explore, la question de la spiritualité en art comme source d’énergie pour créer « à partir du cœur en flux continus et permanents » (Madame Guyon). Elle incitera à prendre en compte la dimension résolument visionnaire, au sens propre comme figuré, de la création féminine, d’une profondeur tout à fait distincte des notions d’avant-garde que l’histoire de l’art retient comme moteur essentiel de la création artistique en général. Une question se profile dès lors qui, remet en cause la logique d’une histoire de l’art fondée sur les ruptures avec le passé. Les femmes ne sont-elles pas novatrices dans l’emploi des matériaux non nobles, dans le refus des clivages, et désir d’exprimer leur point de vue sur le monde ?

    Commissaires : Marie-Jo Bonnet, historienne et historienne d’art, auteure de nombreuses publications sur les artistes femmes et Anne Dary, Directrice du musée des Beaux-Arts de Rennes.

    Comité scientifique composé de Judith Cernogora, conservatrice du patrimoine, Marianne Le Morvan, directrice des archives Berthe Weil, Marie Robert, conservatrice du patrimoine, musée d’Orsay, Frédérique Villemur, Historienne de l’art, École nationale supérieure d’architecture de Montpellier, Macha Paquis, agrégée en arts plastiques.

    L’exposition sera accompagnée d’un catalogue rédigé par Marie-Jo Bonnet publié aux Editions Ouest-France.