Anonymat, représailles ciblées et faux comptes : comment des macronistes se sont radicalisés en ligne
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La majorité et le chef de l’Etat multiplient les mises en garde contre les fausses informations et les dangers des réseaux sociaux. Dans le monde numérique, des « marcheurs » ont pourtant adopté des méthodes peu en phase avec ces principes.
Groupes privés, partages industrialisés, « cibles » désignées à la « riposte » collective, comptes anonymes démultipliés, faux profils, violence des propos… Depuis l’été 2018 et l’affaire Benalla, certains « marcheurs » qui peuplent les réseaux sociaux ont changé d’attitude : loin de la « bienveillance » préconisée par le chef de l’Etat pendant la campagne présidentielle, une partie de la Macronie numérique s’est durcie et convertie à des méthodes jusqu’alors pratiquées par d’autres acteurs du champ politique, notamment aux extrêmes.
Twitter compte aujourd’hui environ 15 millions de profils actifs en France, bien loin de Facebook qui en aligne plutôt 30 millions. Mais le réseau à l’oiseau bleu (son icône) est celui des « décideurs » et des « influenceurs » : stars, politiciens, journalistes, communicants en ont fait leur canal privilégié, tant pour y diffuser leur actualité que pour s’informer. Ce qui explique sans doute également que les militants de tout bord y soient très actifs, dans l’espoir de « toucher » ces influents et d’obtenir une visibilité.
S’agit-il d’une pratique organisée ? Officiellement, il n’est pas question de lever des armées d’anonymes. Mais la galaxie macroniste est structurée par des dizaines de groupes de messageries privés, appelés « boucles », notamment sur l’application Telegram, très populaire dans la politique française. Un membre de la communication numérique du parti confirme que LRM coordonne les actions grâce à cet outil. « Ces boucles nous donnent les liens de Tweet, posts Facebook, vidéos YouTube à partager en masse », confirme un militant.
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