L’empire des signes

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  • Bac à tout prix : Blanquer a agi en politique, oubliant sa toge de juriste - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/07/07/bac-a-tout-prix-blanquer-a-agi-en-politique-oubliant-sa-toge-de-juriste_1

    Le ministre sait aussi une chose : les risques de recours juridiques sont assez limités. Ne peuvent intenter une action que les personnes concernées et lésées, soit les élèves recalés qui estiment une perte de chance en ayant leur seule note d’examen final prise en compte (et non celle du contrôle continu réservée à ceux dont la copie était retenue par les grévistes). Vu les taux élevés de réussite au bac, le nombre de requérants potentiels est assez reduit. Surtout, le système scolaire étant très inégalitaire, les recalés ont statistiquement plus de chance d’être des enfants d’ouvriers ou de chômeurs que de cadres sup. Combien seront-ils à avoir les moyens, et le courage, d’intenter un recours devant le tribunal administratif ? C’est ce qu’on appelle un calcul politique.

    • Réponse à M. le président de la République, Emmanuel Macron :

      « Quand on est enseignant dans la République française », on sait faire la différence entre le droit de grève constitutionnel et les prises d’otages pour lesquelles certains ont donné leur vie ;

      « Quand on est enseignant dans la République française », on ne parle pas de « règles du jeu » mais d’État de droit ;

      « Quand on est enseignant dans la République française », on est capable de percevoir l’enfumage lorsque l’on transforme les questions politiques en considération psychologiques vaseuses ;

      « Quand on est enseignant dans la République française », on défend une forme d’exigence qui n’est pas compatible avec l’injonction à rendre les disciplines « sexy » ;

      « Quand on est enseignant dans la République française », on ne saurait se satisfaire des tripatouillages organisés par le ministre ;

      « Quand on est enseignant dans la République française », on ne peut pas laisser le débat politique aux mains de quelques éditorialistes imbéciles et obscènes ;

      « Quand on est enseignant dans la République française », on défend la République contre une petite clique qui confond l’intérêt général avec l’intérêt particulier ;

      Et enfin : « Quand on est enseignant dans la République française », on se demande ce que cette expression bancale peut bien vouloir dire.

      https://empiredessignes.wordpress.com/2019/07/07/reponse-a-m-le-president-de-la-republique-emmanuel-macron

    • https://www.lejdd.fr/Societe/Education/notes-provisoires-au-bac-des-parents-veulent-saisir-la-justice-pour-rupture-de

      Ces couacs devraient donner lieu à des contestations. En Haute-Garonne, des ­dizaines de parents ont déjà sollicité la FCPE pour se renseigner sur ce point. « Il y a des ruptures d’égalité, estime Valérie Piau, avocate spécialiste en droit de l’éducation. Il peut arriver que, dans un même lycée, un élève n’ait pas le bac avec les notes de l’examen, tandis qu’un camarade l’a avec ses notes de contrôle continu. Les parents du premier seraient fondés à former un recours devant le tribunal administratif. » Des familles pourraient demander l’annulation des résultats du bac de leur enfant ou ­engager une action contentieuse pour tenter de faire valoir un ­préjudice. Par exemple, si les notes de l’examen final ne lui permettaient pas d’être accepté dans une filière sélective. « C’est du jamais-vu juridique ! », commente l’avocate.

      Selon Me Piau, un autre motif d’illégalité pourrait être soulevé : « Un jury souverain qui rend des décisions provisoires, ce n’est pas prévu dans le Code de l’éducation. Et un ministre qui change les règles en cours de route, intégrant le contrôle continu alors que la circulaire sur le bac 2019 est publiée depuis longtemps, c’est contraire au principe de la non-rétroactivité de la loi. » L’avocate s’interroge par ailleurs sur la légalité de la rétention de copies par les enseignants grévistes. En effet, ces copies sont la propriété de l’État et non des professeurs.
      Le mouvement de grève de ­certains enseignants, lui, pourrait survivre aux vacances. Frédérique Rolet, du syndicat Snes-FSU, majoritaire dans le second degré, prédit un mois de septembre sous tension : « Fin août, dès la prérentrée, on a demandé aux collègues de se réunir en AG. »