N° 001 Hugues MOUTOUH : « Le mot “migrants” traduit un parti pris idéologique que nous devons refuser »

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  • #Hugues_MOUTOUH : « Le mot “#migrants” traduit un parti pris idéologique que nous devons refuser »

    Le terme de « migrants » s’est imposé dans le ­#discours public et désigne indistinctement des ­réalités très différentes. À la faveur de ce mot ­s’impose ­subrepticement une vision de l’immigration à l’opposé du vœu des Français, s’inquiète l’ancien préfet Hugues MOUTOUH.

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    Depuis quelques années déjà, l’actualité européenne ne parle plus que d’eux. Ils font régulièrement la une des journaux télévisés, sont le sujet de nombreuses conférences intergouvernementales et la source de bien des brouilles diplomatiques. On dit même qu’ils pourraient achever de saper le projet européen, à force de mettre à l’épreuve la solidarité des États membres. Mais de qui parle-t-on ? Des « migrants », bien sûr.

    La France, comme les autres pays européens, n’échappe pas à la fameuse « crise migratoire ». Il suffit d’ouvrir n’importe quel journal de ces derniers jours pour s’en convaincre : « Loire-Atlantique : la préfète juge parfaitement insupportable l’existence d’un campement de migrants dans le centre de Nantes » ; « Nord : les autorités évacuent à nouveau le campement de migrants de Grande-Synthe, où vivent environ 500 personnes ».

    Pas une semaine sans que les mots de « migrant » ou de « migration » ne viennent alimenter les chroniques de presse ou déclarations des personnalités politiques. Tout ou presque sur ce sujet semble avoir été dit… excepté peut-être l’essentiel : pourquoi parle-t-on aujourd’hui de « migrants » et de « migrations » ?

    Ce vocable est nouveau dans la bouche des journalistes et des politiques. Voilà quelques années, les mêmes auraient décrit le phénomène auquel nous sommes actuellement confrontés avec des mots plus classiques. On aurait parlé de #réfugiés, de vagues d’immigrés ou de #clandestins, selon le point de vue adopté. Entre hier et aujourd’hui, les réalités que désignent ces mots n’ont pas changé. Des personnes quittent leurs pays, toujours pour des raisons identiques : la guerre, la famine, ou, le plus souvent, l’espérance d’une vie meilleure plus au nord. En fin de compte, la seule vraie nouveauté est d’ordre sémantique. Dorénavant, d’Emmanuel MACRON à Marine LE PEN, en passant par Jean-Luc MÉLENCHON, un même mot est utilisé pour désigner la chose. Exit la figure de « l’#immigré » ! Dépassé, le débat sur « l’#immigration ». C’est du « migrant » dont il est question.

    « La seule vraie nouveauté est d’ordre sémantique »

    Cette évolution du langage n’est ni anodine ni innocente. On sait qu’en politique, plus que dans n’importe quel autre domaine, les mots ont un sens. Chaque époque conditionne ainsi, à travers les mots que l’on emploie, ce qu’il est possible et acceptable de dire.

    Ce n’est ni par anti-modernisme ou simple esprit de réaction que, pour notre part, nous pensons préférable de reparler en 2018 d’« #immigration ». C’est parce que, selon nous, seul l’emploi de ce terme permet de traiter du sujet comme il devrait l’être : uniquement sous l’angle #politique et non à travers un prisme déformant, exclusivement #humanitaire. Nul ne peut contester à un pays le droit de contrôler en toute #souveraineté son immigration. Il n’y a là aucune question #morale, juste un peu de #droit au service d’une politique nationale. L’immigré est l’#étranger qu’un État accepte d’accueillir sur son sol pendant une durée déterminée, à la condition qu’il se conforme aux règles d’entrée et de séjour qui lui sont signifiées. Lorsqu’il se trouve en situation irrégulière, il n’a vocation ni à entrer ni à demeurer sur le territoire de cet État. Les cas des #demandeurs_d’asile_sincères appellent un traitement particulier, mais le détournement du droit d’asile en filière d’#immigration_illégale doit cesser.

    Or, dès lors que l’on parle de « migrants » et de « migration », les termes du débat se trouvent faussés. S’installe alors, au profit de ces mêmes étrangers, une présomption de #devoir_d’accueil, avec un renversement inédit de la #charge_de_la_preuve : les gouvernants se retrouvent sommés de s’expliquer devant le tribunal de l’opinion. Ils doivent se justifier de ne pas accueillir chaque jour toujours plus de « migrants », qui semblent se voir reconnu (par qui et au nom de quoi ?) un véritable droit de créance sur les États européens, une sorte d’incroyable et de terrible #pouvoir_d’exiger.

    Refuser de parler de « migrants » est donc tout sauf une #coquetterie_langagière. C’est un véritable #acte_de_résistance, le refus de reconnaissance à notre encontre d’une #dette positive pesant sur nos épaules et surtout celles des générations futures. Non, les « migrants » qui sont convoyés par les nouvelles mafias, avec le concours irresponsable (mais pas toujours naïf) de quelques #ONG, ne peuvent exiger de la France, de l’Allemagne ou de l’Italie tout un ensemble de prestations qui vont du droit à l’accueil et à l’assistance au droit au logement, en passant par le droit au travail ou à l’instruction.

    Qui ne comprend qu’accepter de parler de « migration » revient non seulement à faire le jeu de ceux qui militent depuis toujours pour l’abolition des frontières et la fin des nations, mais donne aussi le sentiment que l’Europe est une terre à conquérir ? Pour concevoir et faire appliquer une politique en matière d’immigration, il faut d’abord mener la bataille des mots.

    https://www.association-iceo.fr/actualite-par-thematiques/opinion/hugues-moutouh-le-mot-migrants-traduit-un-parti-pris-ideologique-qu
    #terminologie #mots #vocabulaire #asile #migrations #réfugiés #migrant

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    Le collègue qui m’a envoyé ce texte par email a commenté ainsi :

    Quand on entre dans ce niveau d’approche sémantique, cela ouvre l’attention ? Quand on voit un Préfet parler des « des journalistes et des politiques », ca sent toujours le roussi. A mon avis, il y a un là un personnage intéressant pour comprendre comment la « #peste_brune » pénètre les services de l’État.

    https://www.association-iceo.fr/actualite-par-thematiques/opinion/hugues-moutouh-le-mot-migrants-traduit-un-parti-pris-ideologique-qu

    ping @karine4 @reka @isskein

    Notez ce magnifique terme :
    "#demandeurs_d’asile_sincères" —> @sinehebdo
    #sincérité (et donc #mensonge #abus, vrais et faux réfugiés, #catégorisation)