• « La prostitution, socle des inégalités » par Géraldine Viredaz
    https://tradfem.wordpress.com/2019/07/14/la-prostitution-socle-des-inegalites-par-geraldine-viredaz

    L’UNIL (Université de Lausanne) a accueilli en juin dernier un colloque consacré au féminisme abolitionniste. La prostitution y a été définie comme noyau dur des inégalités de genre.


    « Un rapport sexuel sans désir de la part de la femme ». C’est ainsi que Patrizia Romito, professeure à l’université de Trieste, définit la prostitution. Pour la première fois en Suisse romande, des universitaires, journalistes et militantes venues de différents pays se sont réunies vendredi pour présenter les analyses féministes abolitionnistes dans le cadre d’une conférence à l’université de Lausanne (UNIL).

    Les conférencières se sont accordées à dire que la violence et l’inégalité entre hommes et femmes constituaient les dimensions centrales de la prostitution. Elles ont ainsi souligné les risques de mortalité de 12 à 30% plus élevés pour une femme prostituée et ont insisté sur l’intervention d’un mécanisme de défense psychologique toxique, la « dissociation ». Femme transgenre se définissant comme survivante de la prostitution, Anne Darbes l’expose sans fioritures : « Les passes font mal, alors, il faut faire en sorte de ne rien sentir. » Et Patrizia Romito de renchérir : « Afin de se protéger de la souffrance, la femme prostituée se « sépare » mentalement de son corps et de son ressenti, devenant spectatrice de l’acte. Cela cause une souffrance psychologique extrême. » Journaliste militante au sein de l’association française « Mouvement du Nid », Claudine Legardinier a dépeint quant à elle la prostitution comme « le noyau dur d’un rapport inégalitaire ». Pour la militante, les hommes qui ont recours au sexe tarifé sont à la recherche de femmes à leur entière disposition, dont la volonté et les désirs sont sans importance. Même perspective du côté de la journaliste militante suédoise Kajsa Ekis Ekman : « La prostitution est un univers où les hommes achètent l’absence de désir, cela ne peut s’accorder avec des perspectives égalitaires ». La prostitution s’inscrit dans une continuité de la violence. « Des études ont montré que les hommes qui ont recours aux prostituées sont souvent les mêmes qui ont des comportements violents et abusifs envers les femmes » a expliqué Patrizia Romito.

    Version originale : https://lecourrier.ch
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