métaliste (qui va être un grand chantier, car il y a plein d’information sur seenthis, qu’il…

#message767801

  • La #coopération UE-Égypte sur les politiques migratoires : dépolitiser les enjeux, soutenir un régime autoritaire

    Le président égyptien Abdel-Fattah #Al-Sissi affirme avec fierté qu’aucun bateau d’immigration dite « clandestine » n’a quitté les côtes égyptiennes depuis 2016 à destination de l’Europe – un discours largement démenti par les communautés migrantes en Égypte. Or, depuis 2016, la coopération entre l’#Union_Européenne et l’Égypte sur le contrôle des migrations n’a cessé de s’accroître, permettant la création d’un « Comité national de lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic d’êtres humains », la promulgation d’un texte de loi réprimant le trafic des passeurs, ainsi que la tenue de dizaines d’« ateliers » internationaux à destination des garde-frontières, policiers et juges égyptien·ne·s.

    Le texte de 2017 définissant les priorités de partenariat entre l’Union Européenne et l’Égypte affirme que cette coopération est « guidée par un engagement commun pour les valeurs universelles de démocratie, de l’État de droit et du respect des droits humains ». Pourtant, depuis l’arrivée au pouvoir du régime militaire d’Abdel Fattah Al-Sissi en 2013, le nombre de prisonnièr·e·s politiques est estimé à plus de 60 000 (Human Rights Watch, 2018). Les militant·e·s des droits humains et les avocat·e·s en droit des personnes étrangères, accusé·e·s de « porter atteinte à la sûreté de l’État », ont été particulièrement ciblé·e·s par cette répression. Les arrestations et la détention des personnes étrangères (y compris celles qui possèdent un statut de réfugié·e) ont également augmenté de manière exponentielle entre 2015 et 2017. Le gouvernement militaire du maréchal Al-Sissi a par ailleurs défini les zones frontières comme des « zones militaires » où la répression des migrations irrégularisées échappe à tout contrôle de la loi.

    Alors que les dispositifs d’accueil et de protection des organisations internationales sur le territoire égyptien ne cessent de se dégrader, le gouvernement « gère » l’accueil des personnes migrantes et réfugiées avec des méthodes contre-terroristes. Dans ce contexte, et en totale opposition avec les valeurs affichées, la coopération européenne avec l’État égyptien agit comme un soutien au gouvernement autoritaire d’Al-Sissi et à sa politique de répression généralisée des personnes en migration tout comme des citoyen·ne·s égyptien·ne·s.

    Le présent rapport - fruit d’une enquête de terrain de cinq mois (octobre 2019-février 2020) basée principalement au Caire - s’attache à déconstruire les discours officiels sur la question migratoire en Égypte, en montrant que la coopération euro-égyptienne sur la « gestion migratoire » a servi de prétexte à une forte instrumentalisation de la question des migrations par le gouvernement égyptien depuis 2013-2014. Loin d’avoir garanti les droits des personnes en migration en application du droit international, cette coopération a entraîné une dégradation des libertés et des conditions de vie pour l’ensemble de la population (nationale, immigrée, réfugiée) vivant sur le territoire égyptien. Une coopération, qui répond avant tout aux intérêts stratégiques des États membres de l’UE et de l’État égyptien...

    https://migreurop.org/article3072.html?lang=fr

    #migrations #asile #réfugiés #Egypte #externalisation #frontières #contrôles_migratoires #partenariat #UE #EU #union_européenne #rapport #migreurop

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    ajouté à la métaliste sur l’externalisation des politiques migratoires :
    https://seenthis.net/messages/731749

    et plus précisément :
    https://seenthis.net/messages/731749#message767801

  • EU-Egypt migration cooperation : where are human rights ?

    The new EuroMed Rights study “EU-Egypt migration cooperation: at the expense of human rights,” published today, maps EU and Member State cooperation with Egypt in migration and border management. The study highlights the impact of this cooperation on the rights of refugees and migrants in Egypt and offers concrete recommendations for action. This publication follows the second meeting of the Migration Dialogue between the European Union and Egypt, which took place in Cairo on 11 July.

    While Egypt does not constitute a major country of departure for migrant movement towards Europe, the report finds that attention towards EU-Egypt cooperation on migration is predominately driven by Egypt’s attempts to strengthen its image as a regional leader, gain European support for its counter-terrorism policy and obtain funds for its domestic projects. If EU-led cooperation programmes in Egypt have stalled, certain Member States have stepped up bilateral cooperation on migration, going so far as to increase deportations of Egyptians back to Egypt where they could face severe human rights violations.

    “EU support to Egypt on migration has served to reinforce Egypt’s policing capacities and harsh border management policies, legitimising and strengthening the violence of the authoritarian Egyptian regime,” said Wadih Al-Asmar, President of EuroMed Rights. “We urge the EU to consult independent NGOs, inside and outside Egypt, on migration cooperation, assess the human rights impact of EU-Egypt agreements and funding, report to the European Parliament on cooperation between Frontex and the Egyptian authorities, and reject any proposals for a readmission agreement with Egypt.”

    https://euromedrights.org/publication/eu-egypt-migration-cooperation-where-are-human-rights

    #droits_humains #Egypte #UE #EU #Europe #migrations #asile #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers #Italie #Allemagne #externalisation #coopération

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    Reçu via la mailing-list Migreurop avec ce commentaire :

    Le dernier rapport d’EuroMed Droits (disponible en anglais, recommandations disponibles en arabe aussi) porte sur la coopération entre l’UE et l’Egypte relativement à la question dite de la « gestion des flux migratoires ». Peu documentée, cette coopération s’est pourtant intensifiée depuis la fin 2016 au niveau de la Commission européenne, mais aussi à l’appui notamment d’une coopération bilatérale fournie entre l’Egypte et l’Italie, d’une part, et l’Allemagne d’autre part. Le faible contrôle démocratique et le manque de transparence sur la réalité de cette coopération ajoute aux inquiétudes fortes d’une coopération qui ne fait ni guère cas de l’impact de cette coopération sur les droits humains (des personnes en migration et des Egyptien.nes).

    Le rapport met aussi en lumière des éléments d’analyse qui contredisent la thèse d’une « externalisation des politiques européennes » au sens classique du terme : les auteurs avancent que l’UE ne bénéficie que très peu d’une coopération qui, à l’inverse, profite véritablement à l’Egypte qui voit dans la coopération migratoire un canal de financement & de légitimité diplomatique fort utile, dans un contexte plus général de politique anti-terroriste qui s’accommode assez bien d’un amalgame politiquement utile entre migration irrégulière, criminalité transfrontalière et terrorisme.

    Au vu des enjeux en matière de droits humains particulièrement prégnant en Egypte, des recommandations sont émises aux institutions européennes, ainsi qu’aux autorités italiennes et égyptiennes pour tirer la sonnette d’alarme sur une coopération dangereuse qui se poursuit loin des regards.

    Ajouté à la métaliste sur l’externalisation, et plus précisément sur l’externalisation en Egypte :
    https://seenthis.net/messages/731749#message767801