Iran : les gardiens de la révolution disent détenir un « tanker étranger »
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Selon l’armée idéologique iranienne, le navire-citerne se livrait à de la « contrebande » de carburant dans le Golfe. Il a été arraisonné dimanche, alors que les incidents en mer se multiplient avec l’Iran.
La stratégie de provocations calculées de Téhéran dans le détroit d’Ormuz monte d’un cran. La télévision publique iranienne a annoncé, jeudi 18 juillet, la « saisie » quatre jours plus tôt, par les gardiens de la révolution, « d’un navire étranger qui passait en contrebande un million de litres de carburant à destination de l’île de Larak, dans le golfe Persique ».
Selon le communiqué des pasdarans, le navire avait lancé un signal de détresse. « Les forces iraniennes, comme il est prévu par la loi internationale, l’ont amené à l’aide d’un remorqueur dans les eaux iraniennes pour y faire effectuer les réparations nécessaires », a déclaré le porte-parole du ministère, Abbas Mousavi. Le pétrolier a ensuite été mis sous séquestre à cause de sa cargaison jugée illégale.
Les autorités iraniennes n’ont jusqu’ici pas précisé le pavillon du navire, ni la nationalité de ses douze hommes d’équipage.
L’organisation TankerTrackers, spécialisée dans le suivi des chargements de pétrole, a indiqué que le pétrolier battant pavillon panaméen Riah, qui fait des allers-retours dans le détroit d’Ormuz pour ravitailler d’autres navires, était entré dans les eaux iraniennes le 14 juillet. Le signal du système automatique d’identification du tanker s’est interrompu à ce moment-là. La dernière position connue du Riah était dans le détroit d’Ormuz, au large de l’île de Qechm.
Cette initiative de Téhéran sonne comme une réponse directe, y compris dans l’argumentaire, à l’arraisonnement le 4 juillet du pétrolier iranien Grace 1 par un commando britannique au large de Gibraltar. Le bateau a été placé sous séquestre avec sa cargaison de brut, destinée au port syrien de Banias en violation de l’embargo de l’Union européenne imposé à la Syrie. Son commandant et son adjoint ont été déférés à la justice.