Un article fourre-tout sujet à interprétation alarmiste à propos d’une contamination avérée au tritium (radio-isotope de l’hydrogène provenant des rejets des centrales nucléaires) dans des communes de Maine-et-Loire.
Eau potable : Le Maine-et-Loire concerné par une contamination radioactive au tritium - Actualité Angers Villactu
▻https://www.angers.villactu.fr/eau-potable-le-maine-et-loire-concerne-par-une-contamination-radioac
« Dans le Maine-et-Loire, 72 communes présentent des valeurs significatives en tritium »
Selon l’ACRO, la seule usine de potabilisation de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) « distribue chaque année dans son eau potable à 10 Bq/L en moyenne, 1,3 TBq (térabecquerel) de tritium, soit 2,5 % des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine. Cette usine alimente 1,9 million d’habitants de 56 communes de la banlieue sud et ouest de Paris. »
« Dans le Maine-et-Loire, 72 communes (soit 40% des communes du département) présentent des valeurs significatives en tritium dans les données fournies par la Direction Générale de la Santé », indique l’association.
Interrogé par Le Canard enchaîné, EDF estime que les risques pour la santé sont nuls : « La quantité de tritium dans l’eau du robinet est 170 fois au-dessous de la valeur à ne pas dépasser fixée par l’OMS. »
Cet article a déjà provoqué de vives inquiétudes dans mon entourage proche. Mais que tirer comme conclusion de ce genre de prose journalistique ? Mettrions-nous notre santé en danger juste en ouvrant un robinet pour quelque usage que ce soit ?
D’après la CRIIRAD, ce serait une réponse affirmative.
La CRIIRAD, un laboratoire associatif travaillant sur le nucléaire, a dénoncé « la banalisation des contaminations en tritium » et « appelé à ne pas se laisser abuser par les comparaisons avec la référence de qualité de 100 Bq/L et, plus encore, avec la limite dite sanitaire de 10 000 Bq/L ».
« Les autorités acceptent, pour les polluants radioactifs, des niveaux de risque cancérigène plus de 100 fois supérieurs au maximum toléré pour les cancérigènes chimiques ! La limite applicable à une contamination durable par le tritium ne devrait pas dépasser 10 à 30 Bq/L », estime la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD).
Interrogée par 20 Minutes, Corinne Castanier, de la CRIIRAD, rappelle que « le tritium est cancérigène et mutagène. On n’est pas sur un niveau de risque élevé. Et si on boit de l’eau avec du tritium seulement quelque temps, cela ne pose pas de problème. »
(Le problème étant que le tritium serait un « précurseur » en matière de rejets. Comprenons que si l’on trouve ce radio-nucléide dans l’environnement (eau des rivières, nappe phréatique), on y trouvera fatalement d’autres choses beaucoup moins « sympathiques ».)
Alors, que penser de ce soudain regain d’intérêt pour les radio-nucléides qui polluent la Loire et d’autres ressources en eau ?
Ce n’était pourtant pas faute d’alertes lancées par l’ACRO (mais pas que) en direction des autorités sanitaires.
▻https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/contamination-radioactive-de-la-loire-a-saumur-selon-l-acro_134622
L’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) a annoncé mardi 18 juin 2019 une « contamination » radioactive « anormalement élevée » de la Loire à Saumur (Maine-et-Loire), « en aval de cinq centrales nucléaires ». La présence de tritium (hydrogène radioactif) y « est quasi systématique aussi bien dans le fleuve que dans les eaux de consommation. En janvier 2019, la concentration dans l’eau de la Loire a atteint 310 Bq/L (ndlr : becquerels par litre) », alerte le laboratoire basé à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen dans un communiqué commun avec le Réseau Sortir du nucléaire. « Est-ce dû à un incident ? Le collectif Loire Vienne Zéro Nucléaire et l’ACRO alertent les autorités et demandent une enquête pour déterminer l’origine de cette valeur exceptionnelle », ajoutent les associations.
Et repris ici :
▻https://www.liberation.fr/france/2019/06/19/saumur-des-associations-alertent-sur-une-contamination-radioactive-de-la-
▻https://www.courrierdelouest.fr/actualite/saumur-la-concentration-de-tritium-s-accroit-dans-la-loire-et-dans-
▻https://www.20minutes.fr/planete/2543203-20190618-maine-loire-alerte-contamination-radioactive-loire
Sinon, le rapport émis par l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) publie une carte établie d’après les données du ministère de la santé et l’ARS mais pointe aussi le risque pour l’alimentation en eau potable si avait lieu un « accident » sur le site d’une des (trop) nombreuses et vieillissantes centrales nucléaires présentes sur notre territoire national.
▻https://www.acro.eu.org/wp-content/uploads/2019/07/CP-ACRO-du-170719.pdf
Par contre, vu l’étiage des rivières en cet été 2019, on ferait mieux de se demander si nos très estimés responsables technocratiques envisageront à temps une mise à l’arrêt des réacteurs avant la surchauffe.