Miroir Social - L’humiliation au cœur du suicide d’un guichetier de La Poste

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  • L’humiliation au cœur du suicide d’un guichetier de La Poste (Miroir Social)
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    Le choc de compétitivité dans ta gueule !

    La première chose qui frappe quand on examine l’évolution de l’entreprise, c’est le changement brutal de sa politique d’embauche à partir de 2008 : alors qu’avant on comptait en moyenne 7 réembauches pour 10 départs, on est passé à 5 pour 10 en 2008, 3 pour 10 en 2009, 2 pour 10 en 2010 (et 4 pour 10 en 2011, élections oblige) : La Poste fait mieux (ou pire) que la #RGPP. En 4 ans, les responsables de l’entreprise (avec l’aval de l’État) ont supprimé 30 000 emplois (1).

    Comme le volume d’activité n’a pas baissé, on comprend tout de suite que les dirigeants de La Poste ont exigé du personnel un effort de #productivité supplémentaire, considérable pour une entreprise de main d’œuvre comme La Poste.

    Pour imposer un tel effort, les dirigeants ont mis en place des méthodes de management et une conduite du changement aux effets pathogènes, comme à France Télécom, avec en guise de dialogue social le flicage des consignes et des activités quotidiennes, les sanctions disciplinaires ou l’exclusion des agents qui ne pouvaient suivre le rythme, la chasse aux syndicalistes qui défendaient une autre politique, l’humiliation des cadres qui refusaient de faire de l’abattage et la chasse aux seniors.

    Parallèlement, des « réorganisations » successives désorganisaient l’activité et faisaient baisser au total la qualité de service de 50 %.

    Quel est donc la raison d’un tel bouleversement de l’entreprise ? En 2008 Jean-Paul Bailly, PDG de l’entreprise, décidait de « transformer » La Poste à marche forcée pour assurer sa rentabilité financière en vue de sa privatisation. Mais cela s’est fait au détriment de l’activité et de la santé des travailleurs.