• Il y a quatre ou cinq ans dans les Cévennes j’ai du me résoudre à abattre un sureau qui poussait contre un mur de la maison et ses racines mettaient en péril le mur en question, je dis ça parce que je ne voudrais pas qu’on s’imagine que je mets gaiement en l’air un arbre avec lequel j’avais plus ou moins grandi. L’arbre était en fleurs, nous étions fin août, je me suis dit qu’un dernier hommage correct à cet arbre était qu’on fasse quelque chose de ses fruits, j’ai donc demandé conseil à une amie cévenole et qui m’a donné une recette assez simple de sirop de sureau, j’en fais désormais tous les ans. Sur le coup descendant dans la remise à outils pour aller chercher la tronçonneuse et du mélange, Zoé, encore petite, m’avait demandé, qu’est-ce que tu vas faire Papa ? J’avais répondu : « Du sirop de sureau ! 
    et il faut une tronçonneuse pour faire du sureau de sirop ? », avait demandé Zoé.

    Cette année je suis parti trop tôt des Cévennes et les sureaux du hameau ne donnaient pas encore leur pleine mesure. Hier soir, en allant marcher dans les rues et les parcs de Fontenay, j’ai trouvé un sureau qui croulait sous le poids de ses grappes.

    Ce matin Émile et moi partons avec un grand panier et une paire de sécateur. Zoé nous voyant sortir, nous demande ce que nous allons faire ?
    du sirop de sureau
    et vous n’emportez pas la tronçonneuse ? »

    Sinon la recette de mon amie cévenole

    Faire bouillir trois litres d’eau avec 2,225 kilogrammes de sucre (chez les De Jonckheere, c’est d’eul cassonade hein ? mais ça marche encore bien pour le quart d’heure avec du sucre blanc) et le jus de deux citrons. Au point d’ébullition jeter les grappes telles quelles (environ un kilogramme) et laisser bouillir vingt minutes. Au bout de vingt minutes récupérer les grappes avec une écumoire, attention ça tache ! et laisser bouillir encore cinq dix minutes. Recueillir le sirop dans des bocaux avec une passoire, attention ça tache derechef !

    En été c’est très rafraichissant, en hiver c’est très bon quand on est malade, chaud.