• Leurs noms jugés racistes, des plantes vont être rebaptisées

    Plus de 200 plantes aux noms renvoyant à des insultes racistes ou des personnages esclavagistes vont être rebaptisées. La décision a été prise lors du Congrès international des botanistes à Madrid.

    Une décision importante dans le milieu botanique. Les professionnels du secteur du monde entier, qui se réunissent jusqu’au 27 juillet à Madrid pour le 20e Congrès international des botanistes, ont voté pour renommer des plantes à connotation raciste.

    Comme le rapporte le journal britannique du Times, 63 % des 556 experts en botaniques présents se sont dits favorables à ce changement. Ainsi, plus de 200 plantes, #algues et #champignons seront rebaptisés jusqu’en 2026.

    Sont notamment remis en cause des noms d’espèce contenant le mot latin « #caffra » (#caffre en français), rapporte le Times. Ce terme était utilisé pendant l’#apartheid en #Afrique_du_Sud pour désigner péjorativement les personnes noires. Selon le Journal of South African Studies (https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/03057070.2018.1403212), il est rattaché à des notions de racisme et de justification de la #supériorité_blanche.

    Une #commission pour valider le processus

    Les espèces composées sur nom « caffra » verront leurs dérivés être remplacés par « affra » afin de rappeler leur origine africaine. #Erythrina_Caffra devrait ainsi être rebaptisée Erythrina Affra, Protea Caffra en Protea Affra, et Dovyalis Caffra en Dovyalis Affra, selon les propositions de Gideon Smith et d’Estrela Figueiredo de l’Université Nelson-Mandela (Afrique du Sud).

    « Nous nous réjouissons de l’éradication d’une injure raciste dans les noms scientifiques des plantes, des algues et des champignons. Nous nous félicitons de la majorité de plus de 60 % que la communauté botanique mondiale a exprimée en faveur de notre proposition », a réagi Gideon Smith auprès du journal britannique.

    Une commission va être également créée pour s’assurer du bon déroulé du changement de nom, sur la proposition du taxonomiste végétal à l’université nationale d’Australie à Canberra, Kevin Thiele, qui salue une avancée dans la reconnaissance du problème. Pour autant, certains biologistes expriment des inquiétudes quant à ce changement de #nomenclature. « Cela pourrait entraîner beaucoup de confusion et de problèmes pour les utilisateurs dans de nombreux domaines autres que la botanique », estime Alina Freire-Fierro, botaniste à l’université technique de Cotopaxi, en Équateur.

    D’autres noms sont dans le viseur des botanistes, comme ceux associés à des personnages esclavagistes ou opposés à l’abolition de l’esclavage. L’#Hibbertia vient par exemple de #George_Hibbert, un membre du lobby pro-esclavagiste de Grande-Bretagne.

    https://www.lepoint.fr/environnement/leurs-noms-juges-racistes-des-plantes-vont-etre-rebaptisees-23-07-2024-25662
    #plantes #noms #racisme #nomination #botanique #esclavagisme

    ping @cede @reka

    • What’s in a Word? Historicising the Term ‘Caffre’ in European Discourses about Southern Africa between 1500 and 1800

      In the 19th and 20th centuries, southern Africa’s white colonists used the word ‘Caffre’ to characterise the region’s black majority as an inferior race of African origins. While this historical context explains why the term ‘Caffre’ is considered hate speech in post-apartheid South Africa, the word’s history dates back to the beginning of Europe’s engagement with the region in c. 1500. Based on primary sources in multiple languages, this article explores this deeper history and shows that Europeans imbued the word ‘Caffre’ with racialising ideas from the start. The Portuguese first racialised the term by linking it explicitly to black skin colour in the 16th century. In the 17th century, Cape Colony officials reinforced its racialisation by creating a ‘Hottentot–Caffre’ race dichotomy, a racial divide of long-term significance in southern African history. By the end of the 18th century, most European naturalists argued that ‘Caffre’ identified a people racially distinct from ‘Hottentots’ and ‘true Negroes’, an idea that shaped missionary approaches to Bible translation in the region until the mid 19th century. Moreover, naturalists rationalised these alleged racial differences by placing the origins of the ‘Caffres’ outside the African continent, thereby effectively defining them as a superior race of non-African provenance. The word’s deeper history, therefore, exposes a major transformation in meaning over the course of the 19th century: whereas the word ‘Caffre’ represented a superior race of non-African origin in 1800, it described an inferior race of African origin in 1900. Because the radical change in meaning parallels the process of black political and economic disempowerment in southern Africa, the article suggests that the term became directly implicated in and transformed by this process and, for this reason, should be viewed as a valuable historical record of the establishment of white supremacist rule in the region.

      https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/03057070.2018.1403212