Moscou met en garde l’Ukraine après la saisie d’un tanker russe

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  • L’Ukraine arraisonne un pétrolier russe sur le Danube
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/25/l-ukraine-arraisonne-un-petrolier-russe-sur-le-danube_5493380_3210.html


    Infographie détroit de Kertch.

    Ce navire est accusé par l’Ukraine d’être lié à l’incident naval qui a opposé les deux pays fin 2018, lors duquel la Russie avait capturé 24 marins ukrainiens.

    L’Ukraine a annoncé, jeudi 25 juillet, avoir arraisonné un tanker russe dans l’un de ses ports, navire qu’elle soupçonne d’être lié à l’incident naval qui a opposé les deux pays fin 2018. Cette annonce a été faite par le Service de sécurité d’Ukraine (SBU), qui précise que l’action a été menée de façon conjointe avec la procurature militaire. De son côté, le ministère russe des affaires étrangères a déclaré étudier les faits et mis en garde contre les « conséquences » d’une action qui pourrait s’apparenter, selon lui, à une « prise d’otages ».
    Sur son compte Facebook, le SBU poste une photo du Nika Spirit à quai, indiquant qu’il s’agit du nouveau nom du pétrolier Neyma, utilisé par la marine militaire russe, en novembre 2018, pour bloquer l’accès au détroit de Kertch aux navires ukrainiens, entre la mer Noire et la mer d’Azov.

    Lors de cet incident, la marine russe avait ouvert le feu sur des navires militaires ukrainiens – dans les eaux de la Crimée annexée, selon Moscou, une version démentie par Kiev – et capturé 24 marins ukrainiens, toujours détenus en Russie. Le Neyma, un navire civil, avait alors été positionné sous les arches du pont de Crimée pour bloquer tout passage vers la mer d’Azov, contrevenant ainsi aux traités entre les deux pays. Il s’agissait de la première intervention à visage découvert de Moscou dans le conflit ukrainien, alors que la partie russe dément toute implication armée dans la guerre au Donbass.

    Le SBU estime que le changement de nom du navire a été effectué « dans le but de cacher sa participation à des actions illégales ». Ce changement de nom est confirmé par des sites publics relatifs à la marine marchande. Les services ukrainiens assurent, par ailleurs, avoir confisqué des documents écrits et des enregistrements radio, et interrogé les membres de l’équipage. L’armateur, Altomar Shipping, a assuré que celui-ci était en route pour rentrer en Russie. Le bateau lui-même constitue une « preuve matérielle » et devait donc être immobilisé, selon le SBU.